Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Treiber, le tueur à la carte bleue - Le récit

Europe 1 Europe 1 9/21/23 - 30m - PDF Transcript

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Je vais vous raconter aujourd'hui une horrible affaire.

L'enquête sur le meurtre en 2004 en Bourgogne, de Katia Lerbier et de Géraldine Giraud.

Géraldine Giraud étant la fille unique de l'acteur Roland Giraud,

ce qui a beaucoup contribué à la médiatisation de cette affaire.

C'est avec l'avocat de Roland Giraud, maître Francis Spiner,

que je débriefrai cette histoire, interview que vous trouverez

dans un deuxième podcast disponible sur votre application.

J'ai écrit cette histoire avec Thomas Audoir, réalisation Céline Lebrun.

Cette histoire au début, c'est l'histoire d'un joli petit couple,

deux jeunes femmes de 32 et 36 ans, qui s'est mal affolée.

Ça ne remonte pas à la Saint-Glinglin, elle ne se connaît que depuis quinze ans.

La première s'appelle Katia, Katia Lerbier,

et son amoureuse s'appelle Géraldine Giraud.

Giraud, comme le comédien Roland Giraud, c'est sa fille.

Le week-end de la Toussaint 2004,

les deux jeunes femmes décident d'aller passer quelques jours

dans la maison de campagne des Girauds à l'Apostole dans Lyon.

C'est leur premier week-end en amoureuse.

La maison est plutôt sympa, et elles ont encore plein de choses à se raconter.

Il va être bien cool, ce week-end en Bourgogne.

Ouais, il va être bien cool.

Trois jours plus tard, en début d'après-midi,

l'asseur de Katia appelle le commissariat de sens.

Voilà, ça fait trois jours qu'on n'a pas de nouvelles.

Elle est partie en week-end avec sa petite amie,

elle nous a pas appelées, et alors on devait se voir chez elle le deux,

et elle y était pas.

Et d'après ce qu'on nous a dit à son travail, elle n'est pas allée travailler non plus.

Katia est éducatrice dans un foyer.

C'est quelqu'un de ponctuel et assidu au travail.

C'est aussi quelqu'un qui donne des nouvelles à sa famille.

Une de ses sœurs lui a parlé le jour de la toucein à 13h, et depuis, pleurent rien.

Quelques jours plus tard, c'est Roland Giraud, le cométien, qui va voir la police à Paris.

Avec Géraldine, on s'appelle quasiment tous les jours.

Là, ça fait trop longtemps que j'ai pas une nouvelle.

C'était quand que vous l'avez eau téléphone la dernière fois.

Une jour de la toucein.

Et elle était où à ce moment-là ?

Elle vient dans notre maison de Bourgogne, je voulais dire, avec sa petite amie Katia.

Et alors depuis, on l'appelle, et à chaque fois, je tombe sur sa messagerie.

Maintenant, d'ailleurs, sa messagerie est pleine, elle prend plus de messages.

Vous êtes certes qu'il ne s'agit pas d'une fugue.

Je sais pas, moi, pour vivre leur histoire d'amour en toute tranquillité.

Non.

Non, Géraldine vit ses histoires d'amour en toute tranquillité.

Elle assume son homosexualité.

Et nous aussi, d'ailleurs.

Comme Géraldine est une fille de star, autant vous dire que les policiers se secouent un peu les puces.

La disparition de cette fille va forcément faire un peu de bruit.

Pas question de traîner des pieds.

Action, réaction.

Pour commencer, on cherche la voiture de Géraldine Giro.

Une Peugeot 206 aux couleurs crises.

On ne la trouve pas.

La mairie de la Postole placarde des affichettes un peu partout.

Avec la photo des deux jeunes femmes et l'immatriculation de la voiture.

4896 SN89.

Ça ne donne rien, non plus.

On est en 2004.

Et les techniques d'exploitation de ce qu'on appelle la téléphonie

ne sont pas aussi poussées qu'elles ne le sont aujourd'hui.

Mais tout de même,

l'étude du relevé détaillé des portables des deux filles

nous apprend deux ou trois choses.

Bon, alors.

Le portable de la fille Giro,

ta fille Giro,

ta fille Giro,

ta fille Giro,

ta fille Giro,

le portable de la fille Giro d'abord.

Dernier appel passé le 1er novembre à 20h10.

D'après ce que j'ai pu apprendre, elle appelle une de ses amis.

Alors cette communication ne va pas jusqu'au bout.

Elle s'interrompt assez vite à cause d'une coupure de réseau à la Postole.

Bon, on sait que le téléphone ne passe pas trop bien dans ce point-là.

Ça, c'est plutôt rassurant.

Je vous l'ai dit, la Postole est le village

où se trouve la maison de campagne des Giro.

Donc le soir du 1er novembre,

Géraldine était chez elle,

ou pas loin.

Et le portable de Katia Lherbie, alors.

Là, c'est beaucoup plus intéressant.

Le lendemain, le 2 novembre,

en fin d'après-midi,

il a accroché une borne de 19 sur Ion.

Et là, on est à une trentaine de kilomètres de la Postole.

C'est plus inquiétant.

Et après ?

Et bien après, plus rien.

Voyons maintenant ce que ça donne

du côté de leur carte bancaire à toutes les deux.

Bon, alors on a deux retraits.

Le 1er novembre au soir, à 20h37,

dans un distributeur du crédit agricole.

Géraldine Giro retire 250€

et Katia Lherbie retire aussi de l'argent.

Et je me dis que peut-être

on peut avoir accès aux images vidéo

du distributeur, non ?

Ouais, ouais.

Ouais, sans doute, ouais.

Je m'en occupe.

Le problème, c'est que les images sont floues.

Très floues.

Dessus, on voit deux silhouettes de femmes,

à peine reconnaissables.

Donc elles sont là toutes les deux.

Et il semble qu'il n'y ait personne autour.

C'est tout ce qu'on peut tirer de cette vidéo.

Cela dit, les cartes bancaires

livrent d'autres informations beaucoup plus intéressantes.

Le 2 novembre, on a deux retraits

dans un distributeur de la gare de Lyon à Paris.

Et la carte de Géraldine Giro

est également utilisée un peu plus tard

dans un bureau de tabac parisien.

Donc, elle serait rentrée à Paris.

Et si oui, pourquoi ?

Cela n'était pas du tout prévu.

Mais ce n'est pas tout.

Le 8 novembre,

l'Accartement Caire de Géraldine Giro

est utilisée dans un carreau

de ponte aux combos en cinéma.

Est-ce que c'est vraiment elle

qui s'en est servi ?

Les policiers vont voir la caissière.

Je me souviens très bien, oui.

De jeunes filles, oui, la trentaine.

Regardez bien cette photo, madame.

Est-ce que c'était ces deux filles-là ?

Oui, oui, oui.

Ah oui, celle-là, je la reconnais bien.

D'accord.

Donc il n'y a peut-être pas de raison de s'inquiéter.

Elles sont en vadrouille toutes les deux,

enfermées dans leurs cocon amoureux.

Elles ont complètement oublié

de prévenir leur famille, voilà tout.

Cela dit, qu'est-ce qu'elles ont acheté

dans ce supermarché ?

Les policiers récupèrent le ticket de caisse

et le montrent aux familles des deux filles.

Des knackis ?

Elles auraient acheté des knackis ?

Ah non.

Non, c'est pas possible.

C'est de la bouffe industrielle, ça.

Elle ne mange jamais de ça, je peux vous le jurer.

Et alors là, la fois qu'elle a acheté

un paque de bières,

ça aussi, ça ne colle pas du tout.

Jamais de la vie, elle aurait acheté

de la Croninbourg, elle boit du vin.

Là, en revanche, c'est inquiétant.

Ça voudrait dire

que ce ne sont pas elles

qui ont fait des courses

dans ce grand magasin.

On leur aurait donc volé leurs cartes

et vu que depuis elles ont disparu,

ça craint, ça craint vraiment.

Une semaine plus tard,

la carte de Géraldine Giraud

est à nouveau utilisée

dans un supermarché de cinéma.

Bon, j'ai vu le père,

au long Giro,

donc je lui ai montré toutes les bandes

vidéo du magasin, on n'y a pas assez du temps.

Il n'a pas reconnu sa fille, sur aucune des images.

Autre chose,

le directeur du magasin nous a sorti

le ticket, qu'est-ce qui correspond

à cet achat ? Donc on a une par cas

et ensuite des articles pour bébé,

notamment des couches culottes.

Elle a un bébé,

Géraldine Giraud ?

Bah non, elle n'a pas de bébé

et qu'elle tient non plus.

Ça se confirme,

quelqu'un d'autre utilise leur carte.

Et on n'a pas de caméra

qui filmait la caisse où la carte

a été utilisée ? Non.

En revanche, on est allé voir la caissière

et elle nous a dit que c'était

un homme qui avait payé les achats

avec cette carte. Ah bon ?

Un homme ? Attends,

c'est pas tout. On lui a fait visionner

toutes les bandes vidéos qu'on avait.

Et elle a identifié un homme

et elle s'est pas trompée parce qu'on voit

clairement la par cas dans le cadire.

Les images

ne sont pas nette nette.

Le type a l'air d'avoir 40 ans.

Il a le crâne dégarni

et c'est tout ce qu'on voit.

Vous voyez le scénario

qui se dessine.

Ce type à moitié chauve

a volé la carte de Géraldine

et comme les filles n'ont pas donné de nouvelles

depuis deux jours, vous voyez quoi ?

Vous voyez ce qui se passe dans la tête des flics

et dans la mienne et dans la vôtre.

Le scénario

du pire.

Le lendemain

la carte bancaire

de Géraldine Giro est à nouveau utilisée

toujours en cinéma

un plein d'essence dans

une station totale.

Là, sur les images des caméras vidéo

on voit le type

de face

et surtout en zoomant.

On voit un bout de sa plaque de matriculation.

Il a une 205 cabriolets.

On voit le chiffre 4.

On voit la lettre Z

et le chiffre 7.

Vu qu'on est en cinéma

le 7

correspondre au numéro du département

77.

Alors

il y a-t-il de 205 cabriolets

en cinéma ?

Bon, on a la 6.

Alors on a procédé par elimination

un sexe à acheter propriétaires etc.

Et on a un nom

Trébert

T-R-E-I-B-E-R

prénom Jean-Pierre

domicilié rue du bois

à Villeneuve-sur-Ionne.

Villeneuve-sur-Ionne ?

Mais c'est là qu'on a utilisé les cartes bancaires la première fois.

C'est là aussi d'ailleurs que le téléphone de

Ciel Herbie est mis pour la dernière fois.

Les policiers filent

immédiatement chez ce Trébert

il n'y est pas.

Mais par les voisins

ils abrennent que Jean-Pierre Trébert

travaille ou a travaillé

dans un château de châtelé en bris.

Bonjour madame

police nationale

est-ce que vous connaissez

Jean-Pierre Trébert

on nous a dit qu'il travaillait ici

oui, ah oui, oui

il a travaillé ici

mais maintenant il travaille plus ici

et vous savez où on pourrait le trouver

bah non, non je sais pas

mais je le vois passer tous les matins

devant le domaine en voiture

ah bon et à quelle heure

oh vers les...

cette heure et demie

oui c'est ça, cette heure et demie

le lendemain

les policiers se collant

en plan de devant le château

et à leur dite

il voit passer la 205 Cabriolet

Trébert

il le filoche

et il le force à s'arrêter

vous levez les mains monsieur

et vous sortez du véhicule lentement

et Trébert

se retrouve avec les passes

oh

la tronche de ce type

eu le tête de vieux

vos tours déplumés

deux oreilles en chou fleurs

et l'oeil droit

à moitié fermé

c'est quasi modo saisique

à part ça les flics ouvrent

son portefeuille

et ils y trouvent les cartes de crédit

de Gérald Dingerot et Katia Lherbie

la suite

se passe en garde à vue

qu'est ce que vous faites avec ces cartes de crédit

dans votre portefeuille monsieur

c'est des fils je les ai pris en stop

il y a un mois

et elles les ont donné

elles faisaient du stop

pour aller où monsieur

moi je les ai amenés à Paris

mais 5 minutes après

il dit qu'il les a rencontrés dans un bowling

il y a 4 mois

la deuxième version

il les a croisés dans un bistro

et pourquoi elles vous auraient donné leurs cartes

de crédit monsieur

bah ils m'ont dit qu'elles voulaient changer de vie

que j'avais comme servir

sur leurs comptes

n'importe quoi

et tout ce qu'ils racontent ensuite

est du même tonneau

sans que ni tête

les policiers ne croient pas un mot

et de toute façon ils savent d'entraînement

ils ne peuvent pas avoir rencontré ces 2 filles

il y a un mois

ou encore moins il y a 4 mois

elles ne se connaissaient que depuis 15 jours

le juge d'instruction

met très bien en examen

pour enlèvement, séquestration

vol et escroquer

et il l'envoie dormir

à la prison d'Ossère

dans la foulée

les policiers fouillent dans le passé

de ce Jean-Pierre Trébert

son casier judiciaire

et vierge

on le raconte que depuis tout petit

c'est un solitaire

et on comprend vite pourquoi

vous savez comment on l'appelait quand il était gosse

Jean-Pierre ?

à cause que son oeil droit était plus petit que l'autre

c'est-à-dire que vous êtes en train de me dire

que tout le monde se moquait de lui à l'école

bah oui ça faut le reconnaître

c'est pour ça peut-être que

depuis petit il s'intéressait plus qu'à

la nature

à la forêt tout ça

beaucoup plus qu'aux gens

et c'est pour ça qu'il est devenu jardinier

jardinier

puis garde-chasse

puis ouvrier, agricole

les journalistes lui colleront le surnom

d'homme des bois

entre nous c'est abusé

ça n'est pas parce qu'il a une tête de voiture

plus petit que l'autre que cet homme des cavernes

la preuve il est marié

séparé depuis peu mais marié

avec Marie Pascal

huit ans de plus que lui

et fonctionnaire au trésor public

depuis quand les hommes des bois

se marit-il avec des fonctionnaires

du fisque

maintenant il faut retrouver

les corps des deux jeunes femmes

parce qu'évidemment ils les a tués

s'ils avaient juste volé leurs cartes de crédit

elles sauraient réapparir depuis belle lurette

ils les a tués

mais où sont les corps

un de ses voisins a bien unité

il n'y a pas longtemps

il a fait venir une pêleteuse chez lui

ah pourquoi faire j'en sais rien

mais je me suis dit au cas où

ça pourrait vous intéresser

pourquoi donc une pêleteuse

on pose la question à Trébert

il dit que c'était pour enlever

une souche sur son terrain

et ta sœur Jean-Pierre

elle bat le beurre

sur son terrain

il y a effectivement une bande de terre

récemment retournée

une bande de 3 mètres sur 2 mètres 50

le juge fait venir

une pêle mécanique

et des chiens fenifleurs de canard

et les chiens sniffs

et la pêleteuse creuse

un trou de 1 mètre 50 de profondeur

nada

ça n'est pas là qu'il a mis les cadavres

mais alors où

pas loin sur le terrain

il y a le reste d'un feu

il dit que c'est là qu'il a brûlé

la souche qu'il a arraché

les policiers se penchent sur les cendres

c'est des boutons ça

tiens regarde là

ça c'est les restes d'une montre

et là ici tiens on a 2 téléphones

portables complètement cramés

et ça là bas là

c'est pas des clés

oui

oui ce sont des clés

et ce sont celles de Géraldine Giro

et les portables sont les leurs

et les boutons aussi

et ce porte-clé avec un éléphant

en plus je conviens de sortir des cendres

appartenait à Katia Lerpie

en revanche

les cadavres n'ont pas été brûlés

il faut un très très gros feu

pour brûler un cadavre

alimenter pendant des heures

avec beaucoup de bois

les cadavres sont ailleurs

mais où ?

le lendemain

les policiers s'intéressent à un puissard

au fond d'un champ

au pied d'une haie

ils ouvrent le couvercle en béton

poids

ça sent la mort là-dedans

un policier descend dans le trou

au fond il y a des pierres

il en soulève une

un pied

un pied apparaît

il enlève les autres pierres

deux pieds de plus

il les a bien tués le salaud

il les a tués toutes les deux

Katia et Géraldine

ont acheté leurs cadavres

dans ce trou

très bair et là

ils assistent à cette fouille

il s'avance près du puissard

et il en sort une bien bonne

oh putain

il les a tués

il va nous faire croire que ça n'est pas lui

c'est chez lui

ce sont des filles dont il a utilisé la carte de crédit

et il va oser dire

que ça n'est pas lui

l'enfoiré

quoi qu'il en soit maintenant

il faut sortir

ces cadavres du trou

la nuit est tombée mais peu importe

le juge ordonne de faire venir

la pelteuse

et elle défonce le puissard

à coup de codée

et on remonte les deux cadavres

la vision est terrifiante

les deux filles ont un baillon

qui leur couvre les yeux et la bouche

un baillon fait de fils de fer

de gants de toilette

de grosse coach

et de fil électrique

para qui de conscience ont vérifié

mais personne n'a de doute

il s'agit d'un de Geraldine Giraud

et de Katia Lerpie

les deux corps sont autopsiers

dans le temple de la médecine légale

à Paris

leur résultat est étonnant

alors nous n'avons trouvé aucune lesion

mais se le juge pas plus que de traces

de strangulation

au point que je suis bien en peine

de vous dire de quoi elles sont mortes

alors on a de drôles de traces

au poumon je ne saurais pas dire

d'où elles viennent

j'ouvre néanmoins une porte

mais sans aucune certitude

on leur a peut-être fait

respirer quelque chose

et elles ont été violées docteur

ah non non non

elles n'ont pas été violées

j'en suis absolument certain

ça alors

et pourquoi les as-ils tué alors

juste pour voler leur carte de crédit

et aller faire des courses au supermarché

ça paraît fou

mais crédible

dans les 900 euros par mois

c'est pas l'erre

il était à découvert

il a dépensé un peu plus de 2300 euros

avec la carte des deux filles

ça serait donc ça

le prix de ce double meurtre

2300 euros

c'est vertigine

et maintenant

il est lanculé

comme il dit que Trébert a décidé d'accuser à sa place

on s'attend à une explication

moisie

et on est servi

quand je les ai amenés à Paris en voiture

quand même l'avait demandé

le soir de la Toussaint

là-bas je les ai laissé avec deux hommes

qu'elles avaient l'air de connaître

moi je pense que c'est eux qui l'ont tué

et ils ressemblaient à quoi ces deux hommes

monsieur

ils avaient des concerts cravates

noir

le costume noir

c'est tout ce que je peux dire

et après

il serait venu coller les deux cadavres

dans un puissard chez lui

ce type épitoyable

et bien sûr personne ne le croit

mais bon si on ne veut pas qu'au procès

son avocat s'empare de cette piste

il faut la refermer soigneusement

on lui fait faire deux portraits robots

et logiquement

ça ne mène à rien

et vous avez pu

dater la date de la mort docteur

je dirais

un mois

peut-être un peu plus mais pas beaucoup

donc elles n'ont pas été tuées tout de suite

le jour de la Toussaint

il les a séquestrés quelque part

chez lui

pas sûr

on n'a retrouvé aucune trace ADM

ni dans sa maison

ni dans les cabanons autour

le légiste a dit

que peut-être

on leur avait fait respirer quelque chose

pour les tuer

ou au moins pour les neutraliser

un gardeau chasse qui a lu le journal

ouvre une piste

en bas de notre métier

on utilise la chloropicrine

pour tuer les renards

c'est interdit depuis quelques années

mais je sais qu'il y a beaucoup de gars

qui l'utilisaient encore

Trébert était gardeau chasse

il savait très bien comment s'en procurer

le juge ordonne d'analyser

les vêtements des deux filles

et on trouve dessus

des traces de chloroform

ça ne tue pas le chloroform

ça en or mais ça ne tue pas

alors

on se dit que peut-être

cette molécule est issue

de la chloropicrine

un expert

arrose des vêtements de chloropicrine

il les enterre

il les déterre

et il détecte bien dessus

des traces de chloroform

ça serait donc sa larme

du crime

un gaz pour tuer les blaireaux

dans cette affaire il reste un mystère

où les deux filles

ont-elles été séquestrées

pas chez Trébert je vous l'ai dit

on n'a retrouvé aucune trace

de Katia et Géraldine chez lui

et là une piste sous

une certaine Marie

Christine van Kempen

une chanteuse d'opéra

un peu pergée

Katia Lerbie

vivait avec elle en coloc

et c'est la tente de Géraldine Giraud

les policiers fouillent sa cave

et sur des chiffons

ils trouvent des traces

de chloroform

elle serait donc

la complice de Trébert

ça tient puisqu'on retrouve chez elle

une lettre dans laquelle elle se plaint

de la relation entre sa copine

Katia et sa nièce Géraldine

jalousie a-t-elle demandé

à Trébert de les tuer pour se venger

improbable

elle ne le connaissait pas

la complicité de Marie

Christine restera une hypothèse

surtout dans la tête de Roland Giraud

qui ne l'aime pas beaucoup

mais le juge n'ira pas plus loin

4 ans après le crime

en septembre 2009

alors que le procès

de Trébert approche

et survient un événement

absolument incroyable

Jean-Pierre Trébert

le suspect numéro 1 dans l'affaire Giraud

c'est donc évadéhiaire de la prison d'Ossère

il devait être jugé devant les assises de Lyon au printemps prochain

il s'est planqué

dans un carton

et il a réussi à se faire la belle

de la prison d'Ossère

Pépère

une semaine plus tard

Trébert envoie une lettre à Périco Légas

qui est critique gastronomique

de Christine Marianne

pourquoi lui mystère

il lui écrit qu'il est innocent

qu'il est victime d'un complot

ourdi par les vrais tueurs

et dans une autre lettre

envoyée à la presse il écrit

je vis dans les bois

collantasse et du pipi de chat

à côté de ce que je fais

autant vous dire

que les journalistes se régale

de ce rebondissement

un ancien garde forestier

qui dort dans les bois

il imagine se nourrir de glan

et de racine

et c'est ainsi que Trébert devient

l'homme des bois

pure délire

et d'ailleurs c'est en ville qu'il est finalement arrêté

à Bréau en Sénémarne

dans un appartement

loué au nom de la fille

d'un ami

il avait donc décompli

moins dans sa cavale

des abrutis qui repensent et qu'il était opportun

de planquer un type

qui avait tué deux gamines

pour 2300 euros

ils seront

condamnés

je vous le dis tout de suite

Jean-Pierre Trébert en revanche

ne sera

jamais condamné

en février 2010

à quelques semaines de son procès

il se pend

dans sa cellule de fleurimérogis

où il avait été placé à l'isolement

depuis son évasion

il n'y aura pas de procès

et endroit c'est difficile à avaler

mais endroit puisqu'il n'a pas été jugé

il est innocent

de ce double crime

vous avez aimé cette histoire ?

Christophe Ondolat

vous propose de la débriefer

avec un invité dans un podcast

d'ores et déjà disponibles

sans votre application

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Durant le week-end de la toussaint 2004, deux jeunes femmes disparaissent. La 1ère s’appelle Katia Lherbier et la 2ème, Géraldine Giraud, est la fille du comédien Roland Giraud. Elles sont en couple depuis deux semaines à peine.