La source: Le populisme 2/4 : Italie, Argentine, Brésil : showroom du populisme
Radio France 9/1/23 - Episode Page - 49m - PDF Transcript
France Inter.
Citoyens et citoyennes.
Camarades.
Comfagno.
Travailleuses.
Travailleurs.
Française.
Français.
Suivez-moi en quête de politique
pour compléter notre collection de ismes
et tenter de mieux comprendre les idées
et les mots de la politique,
leurs significations et leur histoire.
Enquête de politique.
Thomas Legrand sur France Inter.
Opulisme deuxième épisode,
Italie, Amérique du Sud,
les showrooms du populisme.
On pense parfois que les parasites,
ce sont les mendiant dans les rues
ou les prostitués sur les trottoirs.
Et bien non, ce qu'il faut vraiment dégager,
ce sont nos parlementaires.
Je suis un gaulois,
et comme les gaulois,
je ne crains rien d'autre
que le ciel ne me tombe sur la tête.
Je suis candidat
pour parler du quotidien des Français,
pas pour être le représentant d'une petite élite
pour qui tout va bien.
Le peuple a-t-il toujours raison ?
Si c'est pas lui, qui a toujours raison ?
Le vrai mot fourre-tout, c'est élite.
Qui est une élite ?
On n'a pas besoin d'un grand représentant
qui parle à un peuple muet.
Non, le peuple n'est pas muet
et il n'a pas besoin de tribun.
Alors pour tenter de cerner le populisme,
ce qu'il recouvre, ce qu'il veut dire,
puisqu'il est établi que ce n'est pas une doctrine,
encore moins une idéologie,
mais un ensemble de méthodes d'acquisition,
et nous allons le voir d'exercice du pouvoir,
pour tenter donc de mieux cerner la chose.
Il nous faut voyager un peu en Italie
et en Amérique du Sud,
deux terres de populisme.
Le populisme se généralise en ce moment,
mais il a été au pouvoir,
certaines de ses formes, en tout cas,
dans ces deux contrées sur lesquelles il faut se pencher.
D'abord, l'Italie, avec Marianne Mattarbonucci,
autrice de totalitarisme fasciste aux éditions du CNRS.
Bonjour, Marianne Mattarbonucci.
Bonjour.
Alors avec vous, on va parler de l'Italie,
parce qu'on a un peu l'impression que les populismes
sont nés en Italie,
ou en tout cas, l'Italie peut faire office de showroom
des populismes entre Mussolini, Berlusconi,
Bepe Grillo, Matteo Salvini et Giorgia Meloni.
On a une gamme de populismes très variées,
et on va voir avec vous d'où vient le populisme italien.
Alors d'abord, est-ce que c'est vrai
de dire que l'Italie est un pays populiste ?
Alors je crois qu'effectivement,
depuis les années 90,
c'est-à-dire depuis le moment où le vocable, d'ailleurs,
est rentré de nouveau dans la langue commune
politique au médiatique,
l'Italie est une forme de cas d'école,
showroom c'est pas mal,
en effet, puisque l'Italie a montré
plusieurs visages de gouvernements populistes.
La difficulté quand on parle de populisme
est celle de la définition,
puisque les chercheurs de sciences sociales
ne s'accordent pas sur une définition.
On le voit bien dans toute cette série
d'émissions consacrées au populisme, c'est vrai.
C'est un peu pour ça qu'on vous réunit d'ailleurs
et qu'on essaye de circonscrire le terme.
J'aurais tendance à penser que le populisme
est à la fois un ressort politique,
c'est-à-dire une façon de faire de la politique
et une rhétorique.
Et donc depuis les années 90,
c'est-à-dire que depuis que l'Italie
a connu cette crise politique de grande ampleur,
Tengento, Pauli, l'opération m'impropre,
qui a consisté à renvoyer aux vestiaires
toute une partie de la classe politique traditionnelle
qui était au commande depuis la Seconde Guerre mondiale,
et bien effectivement,
le populisme a connu différentes manifestations.
Mais alors Marianne Matarbonucci,
vous êtes spécialiste du fascisme.
Est-ce que le fascisme,
on va revenir un petit peu en arrière,
donc avec Mussolini, bien sûr,
les années 20, les années 30 et la guerre,
est-ce que le fascisme italien contient aussi du populisme ?
Tout à fait, le fascisme italien a une dimension populisme
et le populisme ne suffit pas à caractériser
le fascisme qui est plus que cela,
puisqu'il y a une véritable idéologie fasciste
avec un projet de transformation de la société
dans un sens totalitaire.
Mais il y a une dimension populiste
au sens où on trouve bien ce ressort et cette rhétorique,
puisque Mussolini en appelle au peuple
contre les élites libérales,
et donc pour conquérir le pouvoir,
les fascistes, les chemises noires
se posent en représentant du peuple,
prétendent dépasser l'éclivage de classe,
alors que les expéditions punitives des chemises noires
sont essentiellement au service des grands propriétaires terriens
et des industriels.
Mais cette rhétorique est bel et bien présente.
Le quotidien fasciste, et en 1914, s'appelle il Popolodita,
à l'ère le peuple d'Italie.
Donc c'est vraiment au cœur du premier fascisme.
Mussolini prétend être le représentant du peuple
donc et de la nation,
d'autant plus que le fasciste prétend dépasser
donc les contradictions de classe
et inventer une espèce de troisième voie
entre capitalisme et communisme.
Alors je vais vous faire écouter un extrait
d'un discours de Benito Mussolini en français.
C'est une adresse aux français, à la population française,
et vous allez nous la commenter, c'est en 1931,
il est premier ministre.
Donc là c'est un Mussolini notable, pacifique, convenable.
Un peu plus loin, dans ce discours, je ne l'ai pas retenu,
mais un peu plus loin, il dit moi, je suis du peuple,
j'ai fait la guerre de XIV, j'ai souffert comme le peuple,
il se prévaut de son caractère populaire pour nous rassurer.
A ce moment-là, il n'apparaît pas populiste,
il apparaît tout à fait classique.
Il faut savoir que chez Mussolini,
il y a une forme d'opportunisme fondamental, voire de duplicité,
et qu'il est très fort pour choisir ce qu'il va dire
en fonction des interlocuteurs auxquels il s'adresse.
Donc ce discours est frappant,
parce qu'en effet, il s'adresse aux français,
donc à une démocratie avec laquelle il entend
conserver des relations diplomatiques.
C'est le moment où le régime cherche à s'inscrire dans la durée,
et donc Mussolini a tout intérêt à rassurer.
Effectivement, les partenaires diplomatiques, ce qui est très frappant,
c'est le ton.
Le ton est tout à fait différent de celui qui l'emploi,
effectivement, quand il arrangue véritablement le peuple,
où là, on est dans le registre de...
– Oui, parce que Mussolini, c'est un tribunicien, le menton en avant.
– Absolument, et ça fait partie.
Alors pour le coup, ce rapport au verbe, ce rapport au langage,
et quelque chose qui en général était très présent
chez les leaders populistes qui prétendent inventer
donc un lien direct avec le peuple,
et qui passe d'abord par la parole.
– Une parole très théâtralisée.
– Tout est surjoué.
– Surjoué, puis très...
– Testot stéronné aussi.
– Absolument.
– Tout le peuple italien,
les piquins nevoses de l'Alpi.
– Benito Mussolini, discours de Turin en 1939,
il doucher glorifie la puissance du peuple italien.
– À les contrats des Siciliennes,
et sarde tout le peuple italiano,
rispondera,
io sarò alla vostra testa !
– L'univers du fascisme est un univers viriliste,
et évidemment, dans cet univers,
les femmes n'ont pratiquement aucune place,
ils se naient celles d'être des mères.
Mais donc, ce rapport au peuple, en fait,
il s'est constitué en partie,
il est né juste après la guerre,
ce rapport au peuple à travers le verbe,
grâce à un personnage dont il faut peut-être parler,
qui est Dano Onzio, Gabrielle et Dano Onzio,
qui est après la Grande Guerre,
qui est ce grand poète écrivain italien,
qui s'est emparé avec un groupe de légionnaires
de la ville de Fiume,
sur l'adriati que l'Italie revendiquait,
qu'elle n'avait pu obtenir par les traités.
Et il a commencé à instaurer ses dialogues avec la foule,
que Mussolini va reprendre à son compte,
et qu'il va perfectionner pour mettre au point
cette rhétorique, donc populiste.
J'ai appris qu'un jeune député socialiste
s'employé comme moi,
a replacé l'Italie dans le bon camp.
Texte de Gabrielle Dano Onzio,
avec la voix de Jean Negroni.
C'est un certain Benito Mussolini,
tant pis pour son prénom espagnol.
À nous deux, nous y arriverons.
Je l'ai chaque nuit dans les garçons sombres,
recevoir les blessés,
adorer la splendeur du sang,
respirer la force et la puissance du peuple.
Tous les siècles de la race
se mêlent dans les ondes de longs émotions incessantes.
Donc Mussolini, Benito Mussolini,
revenons à Benito Mussolini,
vous parliez de son caractère très théâtral,
physiquement il incarne le pouvoir.
Voilà, alors Mussolini se présente en effet
comme un homme du peuple qui t'a exagéré
quelquefois un petit peu la misère
qui aurait été ces conditions de vie
dans son enfance.
Et surtout, il prétend,
dans sa façon de se poser en homme de pouvoir,
il prétend être l'incarnation,
l'expression du peuple.
Alors il va au contact avec la foule.
Ça fait partie effectivement
des raisons pour lesquelles
il va sans doute conquérir une popularité.
Tout cela évidemment relayé, orchestré,
mis en scène par la propagande
et il paye de sa personne
en se mettant dans la posture lui-même
d'homme du peuple, alors torsennu quelquefois
en train de faire les moissons
sur un tracteur en train de saisir une pioche.
Ce qu'on retrouve aujourd'hui par exemple
avec Vladimir Poutine en Russie.
Enquête de politique.
Nous explorons le populisme italien
avec l'historienne Marianne Mattarbonucci.
Alors on va passer à une autre époque
parce qu'après la guerre, la Seconde Guerre mondiale,
évidemment, après la chute de Mussolini,
il y a eu une pause dans le populisme en Italie.
Alors il y a eu en effet une pause
et c'est assez frappant d'ailleurs
de voir que la classe politique
démocrate chrétienne est beaucoup moins,
comme on dirait, pittoresque,
si l'on peut dire,
que celle qui existait avant
et même un peu grise quelquefois
si on pense à Andreotti.
Donc de ce point de vue là,
il y a évidemment une volonté de rupture.
Même si après la guerre
se développe quand même quelque chose
qui est un peu l'équivalent du pougédisme
qu'on appelle le mouvement de l'homme
qui veut dire l'homme quelconque
qui oppose toujours
le peuple, alors en l'occurrence
les commerçants, les classe moyennes,
aux élites, car
chez ces leaders populistes
il y a une conception du peuple
qui est une conception très large
qui inclut souvent bien évidemment
les classes moyennes.
Mais celui qui va probablement
remettre en salle
véritablement le populisme
et l'irriger en système de gouvernement
et bien c'est Silvio Berluscon
en 1994, après
cette crise qui a été provoquée
donc par l'opération main-preinte
au poli, et Berluscon
qui lui-même doit son ascension
personnelle comme homme d'affaires
au lien qu'il avait avec
Bettino Craxi, avec le parti
socialiste italien, et bien va faire
de l'anti-politique.
Car l'anti-politique est au coeur
de cette rhétorique justement
des leaders populistes.
Oui c'est un autre aspect du populisme
mais alors, à contrario
avec Benito Mussolini
il ne surjoue pas l'homme du peuple
il surjoue un autre aspect
c'est l'homme qui a réussi, j'ai réussi dans les affaires
donc je peux réussir en politique.
Oui, alors mais il
se présente quand même comme le self-maidman
donc l'homme quand même qui
pour gagner de l'argent a chanté
sur les croisières
qui vient effectivement d'une classe moyenne
mais qui a quand même bâti sa fortune
donc à la sueur de son front en l'occurrence.
Mais c'est l'homme providentiel
mais cette fois-ci pas
par le côté je suis le plus fort
je suis le plus musclé
mais je suis séducteur
et puis je représente une Italie
aussi un peu fantasmée.
C'est-à-dire qu'il prétend
incarner ce qu'est l'Italie de l'époque
l'image que lui se fait du peuple
d'un peuple qui l'a contribué
sans doute à fabriquer
avec l'Empire télévisuel
qui était le sien
il veut donner une image de proximité du peuple
d'abord en se présentant
comme un homme
tel qu'on peut les voir à la télévision
c'est-à-dire quelqu'un qui a constamment les temps blanches
qui pratique
qui fait de la chirurgie esthétique
pour avoir l'air éternellement jeune
alors il y a bien évidemment
une dimension très macho aussi
qui passe par sa volonté
d'assumer
ce rapport de prédateur aux femmes
qui est le sien
et puis le foot
n'oublions pas le foot
qui joue un rôle très important
à l'affirmation de la popularité
de Berlusconi
qui achète
le Milan AC
et qui va construire son empire politique
en reprenant
l'organisation
qui était celle des réseaux de supporters
et des clubs de foot
et donc à travers le foot et la télé
et bien il pense
ressembler au peuple
enfin il y a une dimension
d'antipolitique très importante aussi
le rire
Berlusconi c'est l'homme qui rit
l'homme qui rit de tout
qui fait des plaisanteries y compris sur des sujets
dramatiques
l'antisémitisme, la Shoah
et qui donc contribue à désacraliser la politique
il casse les codes
il casse les codes et en ce sens là
à travers le rire il est dans l'antipolitique
Alors c'est une chanson de campagne
de Silvio Berlusconi
Dieu merci Silvio
et là nous sommes le peuple
qui aime et croit
qui veut transformer
le rêve en réalité
président nous sommes avec vous
merci pour Silvio
Oui c'est le degré zéro
de la politique
c'est-à-dire l'homme provisentiel
et il faut rappeler
que certaines images de campagne
sont filmées sous
l'un des palais
le palazzo della civiltà
qui est ce bâtiment fasciste
qui se trouve dans le quartier fasciste
de Léourre, que l'on appelle le colisé
carré et donc il y a
une forme de clin d'œil au régime fasciste
bien entendu, ça a été le premier
à dédiaboliser
à faire entrer donc les fascistes au gouvernement
on lui doit en partie
l'arrivée de Giorgia Meloni aujourd'hui au pouvoir
On va revenir
un peu plus tard à Giorgia Meloni
mais Marianne Matar Bonucci
il y a d'autres personnages
qui représentent dans ce showroom
du populisme en Italie
une part du populisme, un aspect du populisme
BP Grillo, alors ça c'est un personnage
particulier, vous parliez tout à l'heure
de l'humour
qu'utilisait Silvio Berlusconi, là
c'est carrément un humoriste qui devient un politique
Absolument, donc BP Grillo est un acteur
devenu humoriste
extrêmement populaire
en Italie qui aurait été influencé
par Coluche, qui avait rencontré
Coluche
et qui va lancer en 2009 avec l'aide
d'un dénommé
Casaleggio, son mouvement politique
5 étoiles
Les 5 étoiles absolument
et vraiment dans la rhétorique de l'antipolitique
puisqu'il ne cesse donc
de dénoncer
ce qu'il appelle la caste
et le summum
dans la gesticulation
avec le populiste
de ce mouvement que certains
prendront, puisque c'est l'époque
où on a d'un côté
Berlusconi et de l'autre une gauche
qui a du mal à se constituer
en opposition crédible
réelle à Berlusconi
et donc certains de bonnes fois
penseront que effectivement
BP Grillo et les 5 étoiles
ont la volonté de mener
une politique plus sociale
mais le summum
aura l'organisation de ce qu'il va appeler
le Vafanculodet
qui est une expression
qu'on ne traduira pas mais que l'on comprend
dont c'est le slogan
c'est-à-dire on se réunit
pour envoyer
la classe politique
au diable si l'on veut rester
poli
Derrière ces vociférations
une idée simple, tous pourris
On pense parfois que
les parasites, ce sont les mendians
dans les rues ou les prostitués
sur les trottoirs
et bien non, ce qu'il faut vraiment dégager
ce sont nos parlementaires
Aujourd'hui à la tête du mouvement populiste
il y a cet homme
Luigi Di Maio, 31 ans seulement
Le cheveu court est gominé
Veste impeccable et cravate
l'exact opposé du fondateur
qui lui refusait tout dialogue
avec les partis traditionnels
Nous n'allons toujours pas d'alliance
de coalition, non
Mais pour faire avant ces pays, nous sommes prêts
à des unions de circonstance
avec ceux qui sont d'accord avec nous
Entre ces deux moments,
moins de 10 ans se sont écoulés
En 2013, le parti anti-système
entre en force au parlement
En 2016, il décroche
les mairies de Turin et de Rome
Premier échec, dans la capitale
la Mère 5 étoiles ne parvient pas
à résoudre les problèmes des ordures
et des transports
Peu importe pour les italiens
Il garde confiance dans ce parti
Inclassable
Est-ce qu'on n'a pas là
le populisme chimiquement
pur ?
On essaie de définir le populisme
dans cette série d'émissions
parce qu'il n'y a quasiment pas d'idéologie
Là ce sont des méthodes au début
de l'aventure
de Bepe Grillo
C'est un dégagisme absolu
On peut s'allier avec n'importe qui
On a l'impression que Bepe Grillo
est contre tout
et favorable à tout ce qui est populaire
Il est écologiste quand il parle d'écologie
il s'appelait à tout le monde
il est contre les immigrés
Il prend dans chaque domaine ce qui est populaire
Il mélange tout ça
ça fait quelque chose de totalement contradictoire
illisible
Et ça ne dure pas très longtemps finalement
C'est en effet un discours anti-système
chimiquement pur
Alors jusqu'en 90
il y avait en Italie
une très forte corruption
plus qu'en même que dans d'autres pays
C'est à dire qu'il y a matière à dénoncer le système
Mais bon ça explique aussi
pourquoi ces mouvements ont été si populaires
en particulier
justement les cinq étoiles
en matière de corruption
de lien avec la criminalité organisée
si on pense à la démocratie chrétienne
etc etc
Oui c'est un mouvement populisme chimiquement pur
et lorsqu'ils vont arriver au pouvoir
à partir de 2018
c'est quand même assez extraordinaire
parce que quand on est donc issu
de ce mouvement des cinq étoiles
va d'abord gouverner avec la Lega
puis après avec le Pidi
ce qui est paradoxal
la Lega de Matteo Salvini
mouvement d'extrême droite
puis le Pidi mouvement de centre gauche
et donc là on voit bien
issu du PCI
tout à fait l'inconsistant
d'ailleurs des arguments
à Giorgia Meloni
dont on va parler dans un moment issu du mouvement fasciste
qui va dénoncer le populisme
précisément
des cinq étoiles
Alors on continue notre galerie du populisme
varié italien
avec Matteo Salvini
Oui Matteo Salvini est également
l'un des artisans
de cette méthode
qui consiste à dénoncer les politiques
et à se poser en représentant
du peuple
au départ
oui la ligue est un mouvement
ethno-régionaliste qui va devenir
peu à peu donc un mouvement
nationaliste
et là aussi ça donne une image assez paradoxale
de la politique puisque après avoir dénoncé
le sud, le mesogeorne
les méridionnaux
Oui parce que ce qu'on remarque en parlant du populisme
souvent
ce que tous nos intervenants nous expliquent
c'est qu'il y a une définition du E
du nous
mais E et nous il faut définir le E et nous
et Matteo Salvini au départ
son E et son nous
c'était nous le nord civilisé
industriel
on fait tourner la machine et le sud
parasite, mafieux
il ternisse l'image de l'Italie
son E et son nous vont évoluer
Le E et le nous vont évoluer
puisque le E
donc c'était les méridionnaux et ensuite
le E ça devient les migrants
puisque le discours xénophobe
encore plus au sud
le discours xénophobe est vraiment le fond
de commerce pour le coup
de l'aller gamer comme il va l'être
du mouvement
de Giorgia Meloni
Cette semaine en quête de populisme
c'est la deuxième émission d'une série de 4
sur le sujet et elles sont déjà toutes disponibles
en podcast
nous laissons
aux autres les peurs et les fantômes du passé
nous construisons tous ensemble
l'avenir
ici
il n'y a pas d'extrême droite
mais la politique du bon sens
les extrémistes
sont ceux qui ont gouverné l'Europe
pendant 20 ans au nom de la pauvreté
de la précarité
Marianne Matta
Bonucci c'est
Matteo Salvini en 2019
dans une réunion d'ailleurs qui réunissait
des leaders d'extrême droite
de toute l'Europe il y avait Marine Le Pen
là il y a un autre thème
du populisme c'est le bon sens
la majorité
silencieuse c'est pas nous les extrémistes
Oui tout à fait c'est
quelque chose qui est
extrêmement présent avec une vision
fantasmée du peuple
à chaque fois un peuple
à qui on prête des sentiments
basiques
dont on suppose qu'il n'a pas accès à la complexité
ce qui est intéressant dans le discours aussi
c'est la dimension anti-européenne
également
qui fait partie justement
de cet autre
qu'on cherche justement
à stigmatiser en rassemblant le nous
Alors quelle est la différence
entre Matteo Salvini et maintenant
aujourd'hui
Giorgia Meloni qui précise le destiné
de l'Italie alors ils sont alliés
mais ils sont différents c'est
une autre facette du populisme
qui a peut-être plus de consistance idéologique
que les deux cas précédents
elle arrive après
ce qu'il faut voir quand même
c'est que l'électorat italien essaye
successivement
ces incarnations du populisme
et donc Meloni
conqui une popularité en grande partie
au détriment
de Salvini et
de la Lega avec laquelle
elle gouverne aujourd'hui
Alors Meloni vient
d'être néo-fascisme
elle a cherché à mettre à distance
cet héritage
Alors justement on a retrouvé un reportage
de France 3 qui date de 1996
Giorgia Meloni est toute jeune
et elle assume son néo-fascisme
Giorgia a 19 ans
elle milite depuis deux ans
Moi je crois que Mussolini
c'était un bon policien
tout ce qu'il a fait il a fait pour l'Italie
Alors là quand même évolué
elle a quand même pris ses distances
c'était une condition
pour arriver au pouvoir
depuis qu'elle est au gouvernement
depuis quelques mois
sa politique est celle d'un gouvernement
de droite, une politique antisocial
conservatrice
conservatrice extrême droite
mais elle est contrainte par l'Europe
et par une tradition démocratique
en Italie qui a fini par devenir
profonde et réelle
Alors je ne dis pas que les choses ne changeront pas
mais pour le moment on en est là
et elle a un discours très populiste
l'un des arguments récurrents
c'est d'opposer le palazzo
et il pot polo
le palazzo c'est les palais du pouvoir
ce qui est amusant c'est que maintenant
elle occupe le palazzo
et donc elle ne peut plus tenir
ce type de discours
mais elle joue énormément
sur le eux et nous
et le fonds de commerce de Meloni
et bien c'est le discours anti-migrant
sur lequel son impuissance
et le gouvernement d'ailleurs est manifeste
mais en revanche dans la propagande
c'est extrêmement présent
Alors sans vouloir est essentialiser
est-ce qu'on peut dire que
le populisme fait partie
du caractère politique
de l'Italie
Je ne dirais pas les choses comme ça
parce que les italiens sont aussi un peuple
extrêmement politique
politique au sens de Machiavel
de Gramsci
depuis les années 90
à l'apparition de ces mouvements populistes
mais
il n'y a pas qu'en Italie on le voit bien
on est dans une forme de crise
épocale et qu'il faut peut-être réinventer
une nouvelle façon
de faire de la politique
qui soit entendue par les catégories populaires
c'est bien justement
dans ma question
qui pouvait paraître négative
il y a peut-être aussi un aspect positive
peut-être que les italiens
comme beaucoup de peuples européens
recherchent finalement
à rétablir le lien entre
l'élite et le peuple et il faudra bien trouver les voix
et ça passe peut-être par
des accidents populistes
Oui je pense que ces phénomènes
plaîtent peut-être pour une réinvention
de la démocratie représentative
participative
et ça donne à réfléchir bien sûr
une enquête de politique
Thomas Legrand sur France Inter
Tout est bleu
Tout est bleu
que le noir s'en va
même s'il reste
toujours un peu
de loin
ça se fera pas
Ne seront plus les reflets
de l'un de l'autre
pour compter les fautes
ne seront plus le soir
la flamme qui tremble
ne seront plus qu'un peu de fumée
sur un joli tarre
de cendres
Tout est bleu
Tout est bleu
que le noir s'en va
Tout est bleu
Tout est bleu
que le noir s'en va
même s'il reste
toujours un peu
de loin
ça se fera pas
C'est pas nous deux
C'est pas nous deux
C'est pas nous là
C'est pas sérieux
C'est pas sérieux
ça ne se peut pas
qu'on ait pu prendre
feu cette nuit
de cette farde
sont là
Tout est bleu, mieux c'est que sur France Inter
Enquête de politique est réalisée
mise en onde par Christophe Imbert
Archive sonore Franck Collivard
musical Thierry Dupin et à la technique
aujourd'hui Alexandre Chénet
On part maintenant en Amérique du Sud
avec deux historiennes
Geneviève Verdo, spécialiste
de l'histoire contemporaine de l'Amérique du Sud
à Paris 1, auteur de
l'indépendance argentine entre
cité et nation, publication de la Sorbonne
et Armel Enders, professeur d'histoire contemporaine
à Paris 8, chercheuse
à l'Institut de géographie auteur
de l'histoire du Brésil
Chandaigne, le populisme
s'est développé au Brésil et en Argentine
et pour des raisons et selon des logiques différentes
au moment des indépendances
de ces deux pays au 19e siècle
Geneviève Verdo, d'abord
à propos de l'Argentine, où il sera
bien sûr question de la figure populiste
Juan Perón
C'est une modalité limite de la démocratie
le populisme et le fêter que
les pays d'Amérique latine se caractérisent
par l'avènement très précoce
quand même de régimes libéraux
enfin tous les principes révolutionnaires sont établis
lors des révolutions
d'indépendance au début du 19e siècle
mais dans des sociétés qui restent
alors j'aime pas forcément dire traditionnel
parce qu'on tombe là dans un sort
de manichéisme, mais il y a
des indigènes, évidemment il y a aussi
des esclaves, il y a aussi des libres de couleur
en pagaille, enfin il y a tout un peuple
mais qui participent de cette profonde
remise en question
et donc les notions
les principes révolutionnaires
et les principes du libéralisme, ils sont
aussi diffusés
au sein de ces populations-là
la révolution a déclenché un mouvement
général d'émancipation dont se saisissent
les acteurs sociaux
et les dirigeants entendent mettre un terme à ça
pour stabiliser l'ordre politique
et c'est pour ça que le populisme il est presque
consubstantiel en réalité à cet effort
pour mettre un terme à la révolution
pour moi l'un des premiers
dirigeants qui répond au caractéristique
du populisme c'est Juan Manuel D'Eran
ça, à Buenos Aires, alors lui il arrive
au pouvoir en 1829 avec un projet
d'immobilisation
de refroidissement des passions politiques
et il va le faire en instaurant
un unanimisme par le haut
en s'appuyant sur le peuple
de façon extrêmement, là aussi par le discours
de façon extrêmement claire
en instaurant comme ça un régime
alors qu'il appelle de restauration des lois
pour redonner la souveraineté au peuple
alors même si on n'est pas dans du nationalisme moderne
à base de consultation régulière
à base de consultation régulière
en fait quand on l'élit
quand il se représente aux élections à peu près tous les 4 ans
il refuse à chaque fois quand la chambre des représentants
lui confie le gouvernement
il refuse en disant
non non moi je suis pas digne de ça et tout ça
ou alors vous me donnez les pleins pouvoirs
vous me donnez les facultés exceptionnelles
il y a ce petit chantage à chaque fois
et la chambre des représentants finit toujours par accepter
et à ce moment là
il gouverne donc il y a l'idée
que sans arrêt il y a l'onction du peuple
il y a l'onction de la légitimité populaire
d'une part et d'autre part de cette confiance
qu'on accorde aux leaders pour
amener le peuple sur la bonne fois
il y a l'onction du peuple mais
pourquoi on peut dire que c'est populiste
parce que à chaque fois comme on revient
à l'homme il dit
je n'accepte pas ou alors vous me donnez tous les pouvoirs
et du coup tout ce qui peut être
contre-pouvoir tout ce qui peut être
corps intermédiaire
voilà je dis que c'est populiste
disparaît d'un coup
je dis que c'est populiste pour ces 3 raisons là
c'est-à-dire effectivement il n'y a pas de corps intermédiaire
mais surtout il y a ce discours très particulier
du nous et eux
il y a cette volonté d'immobilisme
et de refroidissement des passions politiques
alors qu'en réalité ça crée d'autres passions politiques évidemment
cet immobilisme pour moi
c'est une clé de voûte de ce projet
qu'est ce que vous appelez immobilisme
il n'y a pas de mobilité sociale
il n'y a pas de mobilité sociale
il y a surtout
pas de pluralisme
pas de place pour le pluralisme
c'est-à-dire il faut comprendre ce à quoi il s'oppose
et il s'oppose en fait
alors ce qui appelle le déchaînement des passions
c'est-à-dire aux luttes de faction qui ont été
déchaînés par l'ordre révolutionnaire
et le pluralisme
c'est-à-dire que le libéralisme politique
a créé une sorte d'anarchie
c'est exactement ça l'idée
de l'ordre comme en Europe
voilà c'est plein de gens qui parlent et qui sont pas d'accord
ils disaient ça
on veut pas de constitution parce que c'est des petits cahiers qui servent à rien
et les congrès non plus
parce que c'est plein de gens qui sont pas d'accord
c'est quand même extraordinaire
quand on parle de populisme, Jean-Divier Verdo
en Argentine
évidemment on parle de Pérone
alors on fait un saut chronologique
en quoi Pérone est
l'incarnation du populisme
le Péronisme c'est l'exemple qu'on prend toujours
de l'anarchisme
Pérone pourquoi c'est l'incarnation du populisme
et j'aurais quand même une petite nuance
une petite nuance à apporter
prenons les choses à la base c'est un militaire
c'est un jeune officier
qui cherche lui aussi
à empêcher la révolution dans son pays
tout en étant extrêmement sensible
à la monter en puissance
en fait des nouvelles couches sociales
et en particulier des classes populaires
et il commence à mettre en place
un système d'encadrement
pour les populations par le biais des syndicats
mais avant même de devenir
le président de la République
il est secrétaire d'État au ministère du Travail
et c'est là qu'en fait
il commence à mettre en place son oeuvre
donc Pérone est populiste parce que pour lui
l'acteur unique
c'est le peuple constitué par les travailleurs
argentins voilà ça c'est sa définition
parce que c'est un homme du verbe
et il incarne le verbe
au point de s'ajouindre
enfin Pérone il est indissociable
les deux font vraiment système
ils finiront par gouverner ensemble
ils finiront par gouverner ensemble
et elle a un rôle important
dans le régime Pérone
puisqu'elle s'occupe de tous les travailleurs
mais qui ne sont pas encadrés
dans les structures syndicales
alors il pousse à l'extrême
cette rhétorique du E&U
l'antipatrie
donc c'est un nationalisme populiste
très fort c'est un régime
parfaitement d'extrême droite
après il a été revendiqué par la suite
parce que c'est une longue histoire le Péronisme
en fait là je parle de Pérone au pouvoir
c'est-à-dire 1946-1955
sa première période de pouvoir
mais ensuite il est exilé
et c'est pendant son exil
que des mouvements de gauche
se réclament de lui
donc la dimension économique
la dimension discursive
manichéenne le E&U
et puis on revient à cette idée d'immobilisme
et c'est pour ça que je dis que c'est un régime de droite
ce qu'ils font c'est quoi le Péronisme
c'est la distribution des dividendes
accumulés par l'argentine pendant la guerre
parce que pendant la guerre
ces pays qui étaient neutres en fait
ont vendu à l'Europe et surtout juste après la guerre
à vrai dire ont vendu à l'Europe
en train de se reconstruire des matières premières
donc il y a une bonheur de ça
comme on dit c'est-à-dire
une manne voilà qui est redistribuée
et qui est vraiment redistribuée enfin
il y a une politique sociale qui est réelle
mais c'est une redistribution
de fixation sociale
exactement je cite un bref
extrait de ce texte on vous l'aurait compris
que c'est ma Bible
les 20 vérités du Justicialisme Péroniste
alors le Justicialisme Péroniste
voilà c'est son invention
c'est le nom qui donne à sa doctrine
un Péroniste et l'article 7
un Péroniste ne peut pas prétendre être plus
que ce qu'il est réellement
ni adopter une position inférieure
à celle de son statut social
voilà tout est dit on reste à sa place
le Justicialisme c'est un grand mouvement
un rassemblement comme vous diriez
Juan Péron en 1973
pour la télévision française
ce rassemblement comprend toutes les tendances
de la gauche à la droite
tous sont de bons Péronistes
ah évidemment la gauche
est plus hardie elle donne plus de travail
mais la droite n'est pas comme eux non plus
l'une compense l'autre
notre but c'est d'aller
vers une démocratie intégrée
toutes ces tendances coexistes
vous parlez toujours de libération nationale
qui est ce que vous entendez par là
c'est très simple pour nous écoutez
après la fin de la 2e guerre mondiale
la France a été reconstruite
alors vous avez fait la 4e république
avec deux goals pour libérer la France
et vous l'avez libéré oui ou non
bon et bien c'est la même libération
que nous voulons ici aussi
c'est un périliste comme la fête de Gaulle
voilà ça c'est Juan Péron traduit
par son intervieu
veur en 1973
après 18 ans
d'exil il revient au pouvoir
avec sa femme
bon il se trompe un peu c'est pas le général de Gaulle
qui a fait la 4e république mais enfin en tout cas
il prend l'exemple
de la 4e république
et de l'indépendance
et il explique le justicialisme donc
mélange de gauche et de droite
et l'article 14
nous dit tout le flou de cette doctrine
le justicialisme c'est une nouvelle école philosophique
de la vie il est simple, pratique
populaire et doté de sentiments
profondément chrétiens et humanistes
donc avec ça
de l'église non mais il y a cette dimension
qui est extrêmement importante
alors la doctrine sociale de l'église qui est
Armel Anders très présente en Amérique du Sud
au Brésil aussi
sur le Brésil il faut
il y a une petite antériorité quand même
et pas qu'une petite antériorité
tout commence en 1930
avec un épisode qui est resté
dans l'historographie comme La Révolution
1930
qui amène au pouvoir Gétulio Vargas
qui est un homme du régime qui vient
de renverser
un homme qui vient d'une région particulière au Brésil
qui est le sud justement
la région du Rio de la Plata
derrière La Révolution 1930
il y a une alliance très hétéroclite
qui s'appelle Alliance Libérale
et il y a l'idée d'éviter La Révolution
dans les années 1920
il y a
dans les villes, des mouvements de grève
puis il y a La Révolution Bolshevique
qui est une montée en puissance
quand même du socialisme
au Brésil
c'est un des aspects éviter
une révolution sociale
ce qui anime leur vision de la question sociale
c'est la doctrine sociale de l'église
c'est-à-dire cette anticommunisme
et aussi
une forme d'anticapitalisme
un régime qui ne soit plus une imitation
enfin des formes politiques qui ne soient plus les imitations
venues d'Europe
en tout cas d'Europe de l'Ouest
un régime qui est conforme
à la société
à la société brésilienne en l'occurrence
Nous sommes avec Geneviève Verdo
pour parler de l'Argentine et Armelle Enders
pour évoquer le populisme au Brésil
parce que nous sommes enquêtes de populisme
Armelle Enders, le régime de Vargas
est un régime populiste
il y a plusieurs régimes de Vargas
c'est ça qui est compliqué avec lui
donc il arrive au pouvoir par un coup d'état
populaire
transformé en révolution
d'ailleurs les coups d'état doivent être populaires pour qu'il fonctionne
c'est une dimension importante
mais ça ne marche pas longtemps
et ensuite Vargas est poussé par la sortie
et il fait un nouveau coup d'état
là en instaurant
une dictature qui s'appelle
l'Estatounov
qui a une inspiration, alors ce qui est compliqué avec l'Estatounov
l'inspiration est vraiment
disons proche de sa laser
c'est du national catholicisme
on n'est plus tout dans le libéralisme
on n'est plus tout dans le libéralisme
de toute façon c'est fini à partir de 1930
le libéralisme
et les démocraties libérales
sont complètement contestées
alors la différence avec l'argentine
c'est que le gouvernement de Vargas
est beaucoup plus composite
donc il y a de l'extrême droite
il y a un projet nationaliste
d'indépendance économique, d'industrialisation du pays
donc il y a la fois
une vieille droite réactionnaire
et puis des forces sociales
et puis des forces beaucoup plus
dynamiques
et une politique sociale
que Vargas met en scène
et là il y a une personnalisation du pouvoir très forte
il y a l'aspect tribunicien aussi
absolument le discours
qui a été mentionné tout à l'heure
c'est un élément important
et alors avec ça emprunte aussi à d'autres formes
c'est pas seulement le fascisme italien
a été une inspiration
mais aussi le New Deal de Roosevelt
et aussi la communication
il y a une redémocratisation en 1945
Vargas est un petit peu écarté
et puis il revient au pouvoir en 1950
avec une constitution
démocratique pluraliste
il est passé de l'anticommunisme
à une sorte de partenariat
avec les communistes
populiste apparaît justement en 1950
dans le vocabulaire brésilien
en faisant référence à Perron
qui est décrité par toutes
les forces conservatrices et libérales
et conservatrices brésiliennes
c'est de bien synonyme de communisme au brésil
populiste c'est pour ça
qu'on est un peu à contre courant
quand on parle de Bolsonaro
un populiste c'est une manière de dire subversif
aux communistes pendant la guerre froide
le coup d'état civil
et militaire de 1964
est fait contre Vargas et contre
le populisme
est-ce que c'est un régime populiste
pas vraiment dans sa dernière incarnation
puisque c'est un régime démocratique
justement il est bloqué par le congrès
il a beaucoup de mal
mais il a un style
enfin il a donné sans doute
une grande inspiration
à son voisin
de Rio de la Plata dans les années
1930 et années 40
par sa manière de s'adresser
au peuple il y avait des émissions qui commençaient pas
travailleurs du brésil
c'est la marque du Vargas
et disons le régime de Vargas
ou les incarnations de Vargas qui sont nées
à l'extrême droite
sont mortes si je puis dire
au centre gauche ou à gauche
en 1954 il se suicide
de manière très spectaculaire au pouvoir
il a permis ainsi aussi
la légalité républicaine et institutionnelle
alors on en jambe les années
de la période démocratique du brésil
pour en arriver à gérer Bolsonaro
populisme ou simplement
extrême droite, l'ancien officier nostalgique
du régime des généraux
est souvent taxé de populistes dans la presse
internationale et chantillon tout en finesse
vous allez voir du par les bolsonariens
en 2019
la famille c'est la base de la société
si elle est déstructurée
la société prend la mauvaise panque
et d'ailleurs vous derrière la caméra là
vous êtes hétéro ?
faites gaffe à vos fesses hein
je refuserais que mon fils de 5 ans
joue avec un copain qui a été adopté par un couple gay
franchement si j'accepte ça la prochaine fois
il va revenir en me disant qu'il est tombé amoureux
de son copain
je suis Jair Bolsonaro
en 2019
nous allons mettre en pièce la réserve autochtones
de Serra Dossol
nous allons donner des armes à tous les éleveurs
je suis certain
de ne pas être le plus compétent
mais Dieu rend compétent
ce qu'il a choisi
donc là on a un florilège
du bolsonarisme
voilà il y a de la vulgarité
on casse tous les codes
les codes de la bienséance de la parole publique
Armel Anders
est-ce que ça ça peut être qualifié de populiste
ou c'est simplement extrémiste
démago
c'est de la vulgarité et de la démagogie
qui s'adresse à des segments particuliers
aussi de l'électorat
ça suffit pas je trouve à en faire un populiste
en tout cas il n'y a pas l'unicité du peuple
en face
chez Bolsonaro il y a toujours un ennemi
et l'ennemi c'est la gauche
c'est la gauche
ce qu'on appelait de son temps de la dictature
les populistes justement
et encore une fois même le peuple
il en parle très peu
voilà donc dans le débat public général
on entend le populiste bolsonaro
c'est quelque chose qu'on entend souvent
c'est encore une idée qu'il faut casser
est-ce qu'on peut parler
si on change un peu de pays
si on sort de ce couple brésil-agentine
est-ce qu'on peut parler par exemple
avec Chavez
il est là de populisme
ah oui là ça colle assez bien
le fait qu'il soit militaire n'est pas anodin
il y a toujours
depuis le début du 20e siècle
une tradition
dans les armées latino-américaines
le militaire est vu comme le défenseur naturel
de la patrie et par la même
une tradition
je ne sais pas si révolutionnaire
il y a des mouvements de gauche
à l'intérieur des armées
lui il fait partie de ses réformateurs militaires
c'est la sociale moins favorisée
que les officiers
mais 10 aussi
et puis après il y a tous les critères qu'on a rappelés
la force du verbe
cette statue de leader
voilà ça c'était en 2012 au moment de sa réélection
on a exactement la recée du péronisme
une man qu'on redistribue
qui s'adresse en fait à des secteurs
les moins privilégiés de la société
le populisme institutionnel en amérique du sud
il sera encore un peu question d'amérique du sud
la semaine prochaine avec
l'une de nos invités
chantal mouff théoricienne
et promoteur du populisme de gauche
parce que dans le 3e épisode
d'enquête de politique
nous nous demanderons de ne pas
faire une question de l'invité
de l'invité de l'invité de l'invité
de l'invité de l'invité de l'invité
de l'invité de l'invité de l'invité
de l'invité de l'invité de l'invité
de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'invité de l'inv
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durée :00:49:00 - En quête de politique - par : Thomas Legrand - Pour cerner le populisme, qui n'est pas une doctrine, ni une idéologie, mais un ensemble de méthodes d'acquisition, "En quête de politique" prend la direction de l'Italie et de l'Amérique du Sud : deux terres de populisme où se généralise différemment cette forme de politique et de gouvernance. - invités : Marie Anne MATARD BONUCCI, Geneviève Verdo, Armelle ENDERS - Marie-Anne Matard-Bonucci : Chercheuse à l'institut français de géopolitique, Geneviève Verdo : Maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Paris I-Panthéon-Sorbonne., Armelle Enders : Chercheuse à l'institut français de géopolitique - réalisé par : Christophe IMBERT