La source: Dans la montagne, personne ne vous entendra crier 2/5 : Cinq jours et cinq nuits en enfer : la tragédie du Frêney
Radio France 8/27/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript
France Inter
Aujourd'hui, dans Affaire sensible, l'un des plus grands drames de l'histoire de l'alpinisme, la tragédie du freinet.
Le 11 juillet 1961, une cordée de sept hommes, emmenée par l'italien Walter Bonatti et le français Pierre Mazo,
escalade un sommet rocheux dans les Alpes.
Après plusieurs jours d'efforts et alors qu'ils touchent presque aux buts, ils sont pris au piège d'une violente tempête.
Nos fragés à plus de 4500 mètres d'altitude, par moins 20°C,
nos sept alpinistes sont contraints de bivouac et dans des conditions dentesques, épuisés et rintés.
Et pour l'un d'entre eux blessés, ils vont faire preuve jusqu'au bout d'une solidarité hors norme, d'un courage exemplaire et d'une détermination qui force le respect.
Mais la montagne va se révéler cruelle. Noyé dans le brouillard, aveuglé par la nuit et saisie par le froid,
au terme de l'aventure périlleuse de cinq jours et de cinq nuits en enfer, seuls trois alpinistes redescendront vivants.
Aujourd'hui, plus de 50 ans après l'effet, la tragédie du freinet continue de hanter les mémoires alpines.
Notre invité aujourd'hui, l'historien spécialiste de la montagne alpiniste lui-même Yves Ballu,
auteur notamment de la montagne sous presse 200 ans de drames et d'exploits, paru aux éditions du Mont Blanc, l'an dernier.
Affaire sensible, une émission de France Inter en partenariat avec Lina, préparée aujourd'hui par Adrien Carras,
coordination Christophe Barrère, réalisation Coyen-ouïenne.
Fabrice Drouëlle, affaire sensible, sur France Inter.
« Ça c'est tout pire, mais d'autrefois bonnet ! »
« C'est qui l'on est, dis-non ? Les potes ! On fait notre nom ! »
Samedi 8 juillet 1961, Massif du Mont Blanc, 3 650 mètres d'altitude, ciel bleu, temps clair.
En sa début d'après-midi, quatre copains prennent la pause devant la porte du refuge de la fourche.
À 1,2 m, le déclencheur automatique d'un appareil photo immortalise la scène.
« C'est qui l'on est, dis-non ? Oh putain ! Ça y est, ça y est, ça y est ! »
Sur la pellicule, développé plus tard, nous sommes encore loin de l'air numérique.
On trouve ce cliché avec les visages des quatre hommes. Ils sont sourouillants, ils se bousculent, ils semblent heureux.
En haut à gauche de la photo, à moitié cachés par ses camarades, on distingue le plus jeune d'entre Antoine, vieille 22 ans.
Grand espoir de l'alpinisme français, il a déjà réalisé d'impressionnantes séries d'ascension quatre coins des Alpes.
Et comme d'habitude, Antoine est accompagné de son partenaire, l'aspirant guide Robert Guillaume.
Sur la photo, difficile de rater, Robert. Il s'est mis au milieu et, comme de coutume, il fait le pître.
Mais derrière son apparente décontraction, celle d'un jeune homme de 26 ans,
se cache un grimpeur d'exception capable d'affronter la montagne en toute saison.
Comme le confirme, une autre légende de l'alpinisme a lyonaltéré.
De tous les grimpeurs que je connais, Robert Guillaume est peut-être celui qui rassemble en lui le plus grand nombre de qualités physiques et morales.
Il a la force, l'adresse et le courage des plus habiles varapheurs. Il a la résistance, le sens de la montagne, la capacité de souffrance
et le sens de l'organisation des meilleurs alpinistes. Il y a aussi chez lui cette volonté de vaincre qui, seul, engendre des prodiges.
Toujours sur la photo, côté d'Antoine et de Robert, Guillaume voici leurs deux autres camarades, deux amis inséparables,
deux parisiens qui, animés par une profonde passion, fait de la montagne leur terrain de jeu.
Le premier, c'est Pierre Coleman, 25 ans et un des meilleurs grimpeurs d'escalade libre de l'exagone.
Le second, doyen de la bande et auteur de nombreuses ascensions périlleuses, c'est Pierre Mazot, 32 ans.
Voilà, la joyeuse bande s'a prêt à quitter le refuge de la fourche pour rejoindre le sommet du Mont Blanc par sa face sud.
Autrement dit, en empruntant un sommet roche jusqu'ici, un vaincu, le pilier central du Fredet.
Depuis la ville italienne de Courmayeur, lorsque le ciel est dégagé, le Mont Blanc offre à ses visiteurs un spectacle grandiose.
Sur sa partie haute, une numéraille à la couleur ochre entoure le sommet.
Cette ceinture rocailleuse abrupte, saignée de fin couloir de neige, c'est le freinet.
À la jumelle, son pilier central ressemble à une redoutable flèche de granite qui se dresse vers le ciel.
Un colosse de pierre, comme écrit Pierre Mazot.
Le freinet, c'est une pyramide de 700 mètres de haut, dont le sommet talonne la pointe sud du Mont Blanc.
On peut le diviser en trois zones.
La première se constitue d'une pente inclinée, composée de rochers et de glace, assez technique.
La deuxième, très abrupte et très rocheuse, se révèle très dangereuse.
La troisième, la plus haute, est verticale comme un mur.
On ne peut la franchir que par des moyens artificiels.
Tout erreur ici est interdite.
En sept-été 61, le pilier central du freinet fait figure de grâles pour les alpinistes du monde entier.
C'est en effet, le dernier passage a vaincu par l'homme dans sa conquête du massif du Mont Blanc.
A de reprises, déjà, des expéditions menées par des grimpeurs de renonce y sont frottées.
Des jours durant, la bataille sur son immense paroi de glace et de rocher a été féroce.
Mais à chaque fois, la montagne a fini par l'emporter et les alpinistes ont dérononcé.
En cet après-midi du samedi 8 juillet, un soleil brûlant inondent les sommets des alpes
et par la même occasion, la terre a son bois du refuge de la fourche.
Pierre Coleman, Antoine Gaye, Robert Guillaume et Pierre Mazot vérifient leur matériel.
L'envie d'aller grimper les dévores.
Alors, corps piollé, piton, mousqueton, crampon ? Ok.
Tant bivouac, sac de couchelage, grand froid, doudoune, pyloréne, l'homme frontal, récho à gaz ? Ok.
Car il faut là-haut, chacun de ces objets sera indispensable pour aller au bout.
Après une longue sieste, notre groupe d'alpinistes quitte le refuge aux environs d'une heure du matin.
A la faveur de la nuit, avec le gel, il est plus commun de traverser les couloirs de neige
et surtout le risque d'avalanche diminue.
Mais dès les premiers mètres de marche, la progression est rendue difficile par l'épaisse cousse de poudreuse.
Au lever du jour, après plus de cinq heures d'intenses efforts,
Mazot et ses compagnons aperçoivent une masse de nuages noires côté italiens.
Alors pour éviter de se retrouver sous le rage en pleine ascension,
les quatre Français décident de rebrousser chemin, de retourner au refuge.
Et si la météo le permet, eh bien ils tenteront leur chance de nouveau la nuit prochaine.
Dimanche soir, après une journée d'attente au refuge de la fourche, le réveil sonne.
Il est minuit. Mazot, Coleman, vieil Robert se préparent.
Alors qu'ils profitent d'un dernier têcho, ils entendent soudain des bruits métalliques et des voix à l'extérieur.
Puis la porte du refuge s'ouvre. Trois hommes vêtus de matériel d'escalade en entrent.
Dans la semi-obscurité, Pierre Mazot aperçoit le visage de l'un d'entre eux.
C'est le guide italien Walter Bonatti, un alpiniste dont le nom s'affiche souvent une des médias pour ses exploits,
comme ici, quelques semaines plus tôt, se France Inter.
Agé de 31 ans, Walter Bonatti est l'un des meilleurs guides du monde.
Il a commencé très jeune à satisfaire sa passion pour l'alpinisme
et l'on dit qu'il aurait forgé lui-même ses instruments indispensables à l'Avarap.
En 1949, l'escalade des Grandes Joras par la face nord.
En 1950, le Grand Capucin du Tacul.
En 1951, il gravit le K2 qui est le second sommet du monde dans l'Himalaya.
Et en 1955, les prons sud-ouest de l'aiguille du Drus est franchi en six jours.
Ils portent d'ailleurs son nom maintenant.
On peut également parler du grand pilier d'angles du Mont Blanc et du couloir du Gussfeld.
Au côté de Bonatti, un autre guide italien, Andrea Gioni,
accompagne un client très expérimenté, Roberto Galliani.
Entre les Français et les Italiens, les discussions s'engagent.
Et c'est la surprise lorsque les deux groupes rendent compte qu'ils partagent le même objectif,
l'ascension du pilier central du Fredet.
Sans hésitation, les sept hommes décident de joindre leurs forces.
Dans l'excitation du moment, on élabore un plan d'attaque, de glaciers.
Et moins d'une heure après cette rencontre imprévue, Français et Italiens se mettent en route.
Six heures plus tard, les premiers rayons de soleil ballaient la cime des Alpes.
Après avoir parcouru plusieurs centaines de mètres de dénivelé,
échappé au piège mortel des crevasses et au chute de neige des serraques,
sortent de blocs de glace.
Après avoir également escaladé des barrières de rochers,
l'accord des Franco-Italiens arrive au col du Peutere, à plus de 3 900 mètres d'altitude.
En face, Bonati, Mazo et leurs cinq compagnons voient le pilier du Fredet.
Avec l'allure du jour, l'impressionnante montagne et son glacier apparaissent tellement beaux, tellement apres.
Sans suite, marchent d'approche depuis deux heures.
Puis la sanction commence jusqu'au premier reso.
Certaines dalles de granite font plus de 40 mètres de haut.
Ici, plus encore qu'ailleurs, une corde mal assurée, un piton mal planté,
ou un mousqueton mal verrouillé et c'est la catastrophe.
Alors, les uns derrière les autres, dans un balai silencieux et minimé très tels des funambules,
alpénistes français et italiens progressent sur la brutte paroi du pilier.
Vers 16 heures, après un ultime combat pour franchir une cheminée vers glacée,
Pierre Mazo arrive en haut du premier reso.
Il est rejoint par le reste du groupe et décision est prise d'installer le premier bivouac.
Morverium lui réalise un cliché vertigineux.
Sur une plateforme rocheuse d'à peine 2 mètres sur 2, il photographie Pierre Coleman,
entre vieilles et Pierre Mazo assis dans leur sac de couchage, le dos contre la falaise.
Attachés par une corde à la paroi, leurs pieds flottent dans vide.
Derrière eux, au loin, ont discerné les montagnes entourés d'une mer de nuages.
L'instant est paisible, l'instant est joyeux. Pierre Mazo confirme.
A 19 heures, les réchots s'allument.
Nous chantons des chansons de Montmartre ou du Val d'Aost.
Le temps est splendide, froid de surcroît.
Nous dominons le glacier du freinet.
À gauche, à deux pas de nous, le col de l'inominata.
Au loin, le grand paradis.
Brume de bon augure, j'échange quelques mots avec Walter Bonetti.
Aujourd'hui, tout s'est déroulé sans encombre.
Si tout se passe comme prévu, après demain nous sortirons au sommet
et fêterons notre victoire en redescendant vers Chamonix.
Mardi 11 juillet, il est trois heures et demie du matin.
Les alpinistes se réveillent. Ils se préparent.
Français et italiens pestent contre le froid.
Tous s'attendent déjà avec impatience l'arrivée du soleil.
Une demi-heure plus tard, le groupe repart à la saut de la paroi gelée.
Aujourd'hui, c'est Walter Bonetti assisté de ses camarades,
qui prend la tête des opérations.
Les Français fermeront la marche.
Devant, les italiens installent cordes et étrier sur la roche.
La montée, disons technique, difficile par endroit,
par le temps d'admirer le paysage.
Mais pour un bagarreur des cimes comme Walter Bonetti, c'est un régal.
Ainsi, les orpasses et le soleil arrivent.
Les alpinistes grimpent en silence un peu plus de 300 mètres de deniflé.
Vers 14h, Pierre Mazo a l'internié cordé en temps d'écrit.
C'est Bonetti.
D'en haut, le guillitalien hurle.
A la troisième reprise, Mazo comprend que le re-saut terminal
est en vue autrement dit les derniers 100 mètres avant le sommet.
Au prix d'un immense effort, Mazo grimpe, s'accroche, franchit une arrette,
puis se hisse à la hauteur du guillitalien.
En haut, on aperçoit effectivement le sommet, mais on voit aussi le ciel, il est couvert.
Décision est prise de se poser sur une plateforme de roche et d'envoyer deux éclaireurs
pour équiper la suite du parcours.
Une heure plus tard, pendant que les italiens aident de Robert Guillaume et d'Antoine Vieille
et préparent le bivouac, 40 mètres plus haut,
Pierre Mazo et Pierre Coleman escalent à de la paroi.
Mazo est sur ses étriers en plein vide.
Ils plantent des pitots.
Lorsque soudain, il entend un son strident.
Puis, la douleur s'est mise à remonter dans mes doigts.
Des flamèches ont commencé à courir sur mon marteau.
En bas, Bonati me hurle de redescendre car l'orage arrive.
Je tente de faire au plus vite, mais je suis alors envahi par les nuages.
Un vent violent me chahute et la grêle me frappe le visage et les épaules.
Alors que j'arrive à hauteur du pierre,
un éclair d'une étonnante lueur le frappe au visage exactement à l'oreille
où son appareil auditif se noircit.
Il tombe dans mes bras.
Je le redescend et nous nous occupons de lui.
Pris dans un violent orage,
à plus de 4600 mètres d'altitude,
nos sept alpinistes se réfugient sous la toile vinile de leur tant de bivouac
sans même les déplier.
Non, ils s'en servent comme bâches pour se protéger de la pluie.
Pierre Mazo, aidé par ses compagnons,
allonge Pierre Coleman à l'écart sous une toile de tentes.
Coleman souffre, silencieux.
La foudre a grillé son seul automne et l'a rendu sourd.
Pierre Mazo vient lui faire une piqueur de glucose
pour éviter qu'une face à malaise.
Sous une autre toile de vinile,
sa glutine Mazo viriae guillaume.
Un peu plus loin,
les trois italiens Bonatio Giuliani et Galiani
sous la toile de la dernière tente.
Tous sont assis dans des positions inconfortables, près du vide.
Autour d'eux, la luminosité baisse
et le tonnerre gonde.
Les éclairs s'enchaînent et très vite l'angoisse.
Oui, la peur, de la glissade, de la chute
ou d'être électrocuté sans part de chacun.
La nuit qui suit est horrible.
Personne n'arrive à dormir.
Chacun attend.
D'or, enfin, tout tout tout.
Et la tempête ferrage.
Mercredi 12 juillet,
le ciel est toujours couvert de l'huile à sombre,
mais il ne pleut plus.
Maintenant, c'est la neige qui tombe en abondance.
Aux loin, le rondement des avalanches
rappelle que le danger est bien là.
Après avoir débelié la neige,
français et italiens s'installent pour manger.
La discussion s'engage.
Que faire ?
Durant l'été, le mauvais temps ne dure pas,
à la faveur de quelques heures d'éclairci
les alpilistes pourraient rejoindre
le sommet du pilier qui se trouve
à peine à 80 mètres au-dessus de leur tête.
Une fois en haut,
ils longeraient la rètre et passeraient
sur le versant français.
Ensuite, ils rejoindraient sans encombre
le refuge du Valau. Voilà.
À l'unanimité, on décide d'attendre
que le beau temps revienne.
Alors, les hommes discutent pour passer le temps.
Walter Bellatti fait preuve
d'un très grand calme.
Son attitude rassure ses compagnons.
Mais le soir même,
les espoirs de nos alpinistes
s'estompe lorsqu'au tour d'eux
l'orage reprend, encore plus violent.
Jeudi 13, vent, neige,
froid, le triptique temps redouté
se répète.
Les sept alpinistes passent une nouvelle journée
confinée sous l'étoile de leur temps,
tout juste déplié.
Ils ont presque épuisé leur hasard
de nouvelles tures et commencent à ressentir
l'effet de la déshidratation.
Alors, tous veulent croire que demain,
vendredi, tout ira mieux,
que le soleil fera son retour, que ce sera
la fin de souffrance et avec elle, la monter
vers la victoire.
En cet après-midi de jeudi,
en barre dans la vallée, que ce soit
à Chamonix ou à Courmayeur, les familles
et les amis des alpinistes s'inquiètent.
Au refuge de la fourche,
un guide a retrouvé un mot écrit à la main
par Walter Bonatti.
Sommes partis dans la nuit de dimanche à
lundi avec l'accord des décartres français
feront ensemble l'ascension du freinet.
Côté italien,
et le caravane de secours répartit la veille
pour retrouver Bonatti et ses compagnons
et fortunes.
Joins au téléphone par le RTF,
un guide de Courmayeur témoigne de l'avancée
des recherches.
Est-ce que le temps est très mauvais?
Est-ce que le temps est très mauvais?
Est-ce que le temps est très mauvais?
Est-ce que le temps est très mauvais?
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Est-ce que le temps est très mauvais?
Est-ce que le temps est très mauvais?
Est-ce que le temps est très mauvais?
Est-ce que le temps est très mauvais?
grandast源
Vendredi 14 juillet,
il est 1h du matin.
Perdue sur leur plateforme rocheuse
un altitude de 4600 m,
nos 7 alpinistes se réveillent
tétanisés par le froid.
Dehors tout est gelé,
la neige compte-être tomber.
Tout autour, il fait nuit noir.
Chacun a lu une salambe frontale
les fessaux se perdent dans la nauf d'un épée Louisard.
Pierre Maseau
Tente de grimper la paroi.
Après quelques mètres, il doit se rendre à l'évidence.
Il n'a plus aucune force dans les bras et sa progression.
Il rendit quasiment impossible par le vent qu'il le chahute comme une pendule.
Il s'entretient à coincentant avec Valterre Bonatti.
Il faut se résoudre impensable, redescendre.
Oui, abandonner l'ascension pour sauver leur vie.
Alors, dans l'urgence, les alpénistes laissent le gros du matériel sur place.
On ne récupère que corle et mousqueton.
La descente commence.
Valterre Bonatti passe le premier.
Je suis en seconde position, j'attends à frigorifier en lui assurant la corde.
Valterre plonge dans le vide et nous prenons sa suite.
Chacun en silence.
Prit au milieu de la tourmente, nous ne voyons pas à plus d'un mètre.
Pourtant, il nous faut faire vite, aller vite.
Conscient que la précipitation pourrait nous conduire à la catastrophe,
Valterre impose le calme.
Pendant presque une heure, Pierre Mazur reste en arrière pour assurer la descente de ses camarades.
Les pieds dans la neige, le visage meurtrit par le vent froid.
Il s'accroche, coûte que coûte à la corde, qui lui glisse par moment entre les mains.
Puis, à son tour, il descend.
La marche reprend avant qu'en fin, il n'atteigne le col de Peutoré.
Derrière nous, une véritable tranchée marque de nos souffrances.
Celle de 7 bêtes humaines devenues muettes, au geste automatique.
Qui, malgré tout, veulent vivre et revenir de ce calvaire.
Déjà 15 heures, le ciel se couvre.
Français et italiens installent le bivouac au col dans une grande crevasse
et se préparent à passer le 5e mur montagne.
Sur le visage des 7 compagnons d'affortune, la fatigue des derniers jours a laissé des marques profondes.
Sur l'une des dernières photos prises par Robert Guillaume,
on voit la mine désespérée d'Antoine Vieux et joue creusée, regard absent.
Lui, d'ordinaire, si courageux, semble résigné.
Cette nuit-là, sous la tente, les hommes tremblent et claquent des dents.
Leurs vêtements sont durcis par le gel.
D'or, les bourrasques frappent la toile de la tente.
À cet instant, le plus éprouvé du groupe semble être Pierre Coleman.
Depuis son électrocution par la paroi lors de leur âge, il est quasiment sourd.
Il communique par des gestes avec ses camarades.
Un moment, il montre sa main à Bonatti.
Elles sont noires, gelées.
Le pile italiens lui donne sa gourde d'alcool à brûler
pour qu'il puisse les masser et les réchauffer.
Mais Coleman, qui n'entend plus rien, croit alors qu'on lui tend quelque chose à boire.
Il porte la gourde à sa bouche
et commence à boire plusieurs gorgées.
Bonatti lui arrache des mains.
Nuit noir et bivouac infernal à 3900 mètres d'altitude.
Sous la toile de la tente,
Andrea Ogiloni se tourne vers Bonatti et lui divaltère.
Faisons un serment.
Si nous nous entierons vivant, nous oublierons à jamais l'existence du pilier.
Bonatti inclina tête d'avant en arrière.
Bonatti approuve.
Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
Mon Dieu
Et depuis ce qu'il faut qu'à présent en loin
Sois ma maison
Ecoutez bien ma prière
Je vous prie de bien vouloir accepter cette prière
Comme étant vraiment ma prière de moi
Parce que tout à l'heure
Je ne suis pas tout à fait sûr
De ce que je ferai
Quand je serai dans la rue
Je suis en place
De ce que je dirai
Pardonnez-moi
Pardonnez-nous à tous
Le mal que j'ai fait
Mais je sais bien que j'ai bien fait
De vous servir
Nous avons bien fait
De vous servir
Ainsi
Ainsi
Mes voies ne m'avaient pas trompé
Pour d'un tachelon
Ne nous sauverait tous mon Dieu
J'ai vu sauver nous tous
À la vie éternelle
À la vie éternelle
À la vie éternelle
À la vie éternelle
Et bien, par le pilier central du freinet
Ils entendaient atteindre le Mont Blanc
Le pilier central du freinet
est un énorme mononite de granite
à peine fissurée
qui se dresse verticale
contre le versant italien du Mont Blanc
On peut dire que ce sont six
des plus grands alpinistes du moment
qui sont actuellement en difficulté
sur le versant italien du Mont Blanc
Samedi 15 juillet 1961
Il est 3h30 du matin
lorsque l'alarme de la montre
de Walter Bonati se met à sonner
Pierre Mazot se redresse
et sort la tête à l'extérieur
D'or, le vent souffle
la neige tombe
on ne voit strictement rien
Consciant que désormais
leur temps est compté
Mazot réveille un an à sa compagnon
épuisé par cinq jours
et cinq nuits en altitude
nos sept alpinistes
décident de s'attacher
des uns aux autres
avec une seule corde
et ensemble ils partent
dans la nuit noire
et dans le grouillard
à affronter leur destin
l'italien Bonati est devant
cet endroit, il le connaît bien
des situations de danger
comme celle-là
il en a tellement vécu alors
qui mieux que lui
peut les sortir de ce piège
dans les panthrèdes
recouverts par plus d'un mètre de neige
Bonati trace la route
derrière les autres suivent
mais chaque pas est un surplus
chaque mouvement est une lutte
contre l'épuisement
après nos traverses sépérieuses
le guitalien arrive au niveau
des rochers grubeurs
les alpinistes se regroupent
Bonati descend rappel
puis assurent l'arrivée
de ses camarades cordés
ils ne voient donc pas
le drame qui se noue
quelques mètres plus haut
à l'arrière
Antoine Vieille
le Benjamin de groupe
vient de s'effondrer dans la neige
inconscient
Pierre Mazo
et Robert Guillaume
tentent de les réanimer
à rien à faire
le corps d'Antoine
remue de quelques soubresseaux
puis s'immobilise
mort
Robert pleure
je lui demande de descendre
je reste seul avec le corps inerte
de notre compagnon
ou el terre qui a compris
vient me rejoindre
nous entourons Antoine
dans une toile de tentes
ce sera son l'insol
je plante le clou
où il restera accroché
c'est le plus beau tombeau
là
au pied du pilier
inondé de larmes
où el terre et moi
nous dévisageons
désormais
notre drame a sonné son glafunebre
malgré la peine
malgré la douleur
la descente se poursuit
un calvaire
rappel après rappel
les alpinistes suivent
les marques laissés par Walter Bonatti
pour lutter contre la fatigue
il décide d'emboner
le reste du matériel
tentent du verre
chacun de garde avec lui
que quelques pitons et bousquetons
juste de quoi rejoindre
le refuge de grand bas
dans l'après-midi
après plus de dix heures
d'un effort infernal
Bonatti croit entendre
et voir
qui viennent d'en bas
alors tous ensemble
les alpinistes hurl
pour signaler qu'ils sont là
mais la tempête
est ouflancrée
alors la marche reprend
sur le glacier
elle semble interminable
pas après pas
sous les rafales de vent
nos six alpinistes
demandent un combat héroïque
contre la fatigue
alors qu'ils progressent
sur le glacier
Pierre Mazo fait une chute
sur le côté
se retrouvant sevillie
Pierre Coleman
pourtant mal en point
se précipite
et il chute à son douleur
les deux hommes finissent
par se relever
en ces dans l'un et l'autre
et s'en sortent
avec plus d'aupeur que de mal
devant
Walter Bonatti
lancez-t-elle un automate
avant, sans s'arrêter
et permet au groupe
de ne pas perdre trop de temps
le guide italien
répète un laçablement
les mêmes gestes
avec calme
avec précision
après plusieurs heures
la cordée redescend
à 3200 mètres
d'altitude
et approche d'un petit col à gravir
l'inominata
c'est le dernier obstacle
sur la route du refuge
Gamba
600 mètres plus bas
à ce moment précis
je suis à l'arrière de la cordée
Robert est à mes côtés
il est assis dans la neige
il tombe dans un effort vain
de retrouver des forces
Walter m'appelle
je parle rejoindre devant
et je l'aide à équiper
le passage du col
après quelques minutes
à planter des pitons
j'entends des cris
c'est André à Audioni
je m'arrête
et me précipite vers lui
il hurle
Robert
Robert
je comprends qu'à ma leur est arrivée
je remonte là
où j'avais laissé mon compagnon
la tempête m'aveugle
je cherche
mais je ne vois rien
j'appelle
aucune réponse
cette fois je comprends
Robert a disparu à jamais
deuxième drame en une journée
mais pour les cinq survivants
en partant de s'arrêter
et encore moins de se recueillir
la nuit se rapproche à grand pas
et s'entendent de bivouac
ni sacs de couchage
le froid aura raison 2
à bout de force
et externeux
André à Audioni tente de se hisser
par le passage du col
de l'inominata
20 minutes par assin
en haut
Bonatti attend dans un silence lugubre
à ses côtés
Galieny et Pierre Coleman
à eux trois
ils ont boutiré sur la corde
ça ne donne rien
alors
Bonatti comprend
que son camarade Audioni
n'ira pas plus loin
qu'il faut le laisser là
avec Pierre Mazo
lui aussi mal en point
et foncez chercher les secours
au refuge
Bonatti crée de toutes ses forces
ça ses deux amis
ne pas à bouger
en bas
Mazo aperçoit les ombres
de Bonatti
Galieny et Coleman
disparaître dans la tempête
l'alpiniste français
enlase de ses bras
Audioni pour tenter
de se réchauffer mutuellement
autour de la tempêtre double
dimanche 16 juillet
minuit
Mazo et Audioni sont toujours
accrochés à la paroi
du col de l'inominata
ils attendent l'un et l'autre
la délivrance
sans force
et sans conscience
Audioni parle de sa vallée
de sa région
de ses montagnes
puis il s'arrête
les membres engourdi par le froid
le visage brûlé par le vent
il s'est endormi
il ne se réveillera plus
je suis désormais seul
deux de mes compagnons sont morts
le troisième vient de vivre
ces derniers instants
j'ai peur du silence
de la tempête
et de cette mort qui rôde
à mes côtés
que se passe-t-il en moi-même
c'est l'inconscience totale
à certains moments je réalise
je vois un mur noir
froid
couvert de glace
j'attends sans attendre
je pense au terme de ma lutte
que je souhaite proche
le jour se lève enfin au loin
j'attends encore
où la terre n'y est peut-être pas arrivée
je vais donc mourir ici
c'est là
qu'au sommet du col
j'aperçois des hommes
je crois à une hallucination
je crie
ils viennent me chercher
Pierre Mazo est extrait de son cercle
de glace vers trois heures du matin
porté par les secouristes
l'alpiniste français titue
jusqu'au refuge de Gambas
sur place il y a du monde
on l'installe au chaud, à l'intérieur
on lui donne la boire, on lui change ses vêtements
mais ce que veut Mazo à cet instant
c'est voir Bonati
le guide italien il a allongé un peu plus loin
non loin, il est aussi gallénie
mais Pierre Colman hurle Mazo
où est Pierre ?
les yeux de Bonati sont plein d'étresse
lorsqu'ils racontent ce qui s'est passé
après qu'ils se sont séparés au col
Pierre Colman, dit Bonati
était devenu un danger pour lui-même et pour nous
il ne respectait plus aucune règle de sécurité
il prenait tous les risques
il prononçait des phrases incohérentes
et gesticulez sans cesse
puis Bonati raconte et meut
que, à un moment, Roberto Gallieny a fait tomber
l'inségant dans la neige
après l'avoir ramassé
il a mis sa main sous son anorac
pour se réchauffer
Colman a alors cru que Gallieny voulait sortir un pistolet
il a écarté les bras
puis il s'est précipité sur Gallieny
il l'a fait tomber en arrière
Roberto et moi
avons alors du ceinture et Pierre
et l'a taché avec des cordes pour le maîtriser
et nous l'avons laissé là
lorsque les secours sont venus le chercher
il était mort
à son tour
Bonati éclate en sanglots
lorsque Mazo lui apprend que son ami Andréo Gianni est mort
dans ses bras
épuisé par la fatigue
les deux hommes s'allongent
sans dorme
c'est pour eux
la fin du calvaire
mais c'est aussi le début des cauchemars
le lendemain matin
sur France Inter
le lieutenant colonel local
annonce la fin des opérations de sauvetage
ici le commandant de l'école d'automante
Chamonix
Ponnative
et Gallieny
sont été récupérés
évoqués
sur Kourmager
et son vivant sanglien
votre charnier est mort
le troisième est mort
le corps des Français
Mazo
récupérés
à Kourmager
qui a aussi
qui une
vieille
qui amoure tous les deux
et l'on peut être récupérés
quatrième
Colman
des mous en arrivant au refuge
il a été descendu
sur Kourmager
mais les gaz en vaine
de ce bout sont rentrés au refuge
et le redescend sur Kourmager
de toute façon il n'y a plus personne
dans les jours qui suivent
le récit de la tragédie le freine
neuf et la une de la presse nationale
des deux côtés des Alpes
à Chamonix, à Kourmager
le traumatisme est réel
famille, amis, alpinistes
à cette montagne qui leur a pris l'un des leurs
à l'hôpital de Lyon
les journalistes se pressent
aux cheveux de Pierre Mazo
pour tenter d'obtenir des précisions
nécessaires parfois sordides
souvent
dans leur récit, après l'événement
Pierre Mazo, Walter Bonatti, Roberto Gallini
raconteront tous de la même façon
ce qui s'est passé
ils sont partis ensemble
ils ont tout fait pour rentrer ensemble
ils n'ont pas pu faire mieux
ce n'était pas possible
bilan, quatre morts
au passé
Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
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durée :00:54:32 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle - Dans "Affaires Sensibles", voici l’un des plus grands drames de l’histoire de l’alpinisme – « La tragédie du Frêney » ! Été 1961, l’Italien, Walter Bonatti, et le Français, Pierre Mazeaud – escaladent un sommet rocheux dans les Alpes... Invité : Yves Ballu historien spécialiste de la montagne et alpiniste.
- invités : Yves Ballu - Yves Ballu : Ecrivain spécialisé dans l'histoire de l'alpinisme