La source: Zambie sur la Lune, la conquête d'un afronaute

Radio France Radio France 3/14/23 - Episode Page - 56m - PDF Transcript

François Sainte-Saint-Aire

Aujourd'hui, dans un faire sensible, Zambi sur la Lune, le récit d'une candidature inattendue à la conquête spatiale.

Au début des années 60, l'Union Soviétique et les États-Unis rivalisent dans la course à l'espace, qui est aussi un enjeu politique majeur.

Pendant ce temps, le reste du monde accélère la marche de la décolonisation.

Et en 1964, un territoire d'Afrique australe, la rode des Ineurs, obtient son indépendance et devient la République Zambi.

Dans les rues du pays, le peuple défile et la fête bat son plein.

Mais un homme n'est pas de la partie, un certain Édouard Makoukan Koloso.

Il est professeur de science et de religion et il estime lui aussi avoir droit à sa part du rêve spatiale.

Et son annonce est clair, il a élaboré son propre programme et saura, au nom de sa patrie, un conquérant sérieux de l'exploration interplanétaire.

Son appelon fait le tour du monde et intrigue.

Véritable candidat, canular ou satire poétique d'une période troule.

À l'aube des doules mouvements de décolonisation sur Terre et d'expansionnisme dans l'espace, Koloso pourrait finalement incarner bien plus qu'un scientifique fou.

Notre amitié aujourd'hui, l'historien Hamzat Bukhari Yambara, docteur en histoire, auteur du livre paru en 2017 Africa Unit,

une histoire du pan-Africanisme, il est également spécialiste de la France Afrique.

Affaire sensible, une émission de France Inter, diffusant direct, récit documentaire Charonoury, coordination Franconia,

chargé de programme Rebecca Donante, réalisation Stéphane Combe et David Le Prince.

Fabrice Drouel, affaire sensible, sur France Inter.

Fin 1964, au milieu d'un immense terrain vague au décor linéaire, il est douzaine d'apprentis milliers de vieux casques et uniformes militaires s'entraînent.

L'air est sec et la chaleur est crazante. Nous sommes en Zambie au nord de l'Afrique Australe et, plus précisément, devant l'académie nationale zambienne

des sciences, de la recherche spatiale et de la philosophie.

Son fondateur est un instituteur local qui s'est autoproclamé ministre des cieux.

Il s'appelle Édouard Makoukan Koloso et, à ce groupe de jeunes recrues, tout comme à son pays, il a promis l'espace.

Oui, nous enverrons un zambien sur la Lune d'ici la fin de l'année, déclare-t-il, le 24 octobre 1964, façon qu'elle est dit.

La Lune, puis Mars, il jure de les atteindre en premier, c'est-à-dire avant les astronautes, cosmonautes ou spationautes de l'hémisphère Nord.

D'une rivalité Est-Ouest, on passe à une rivalité Nord-South.

Pour cela, la Zambie n'a besoin que d'une Space Girl de deux chats et d'un missionnaire chrétien.

C'est du moins le titre de la tribune très ambitieuse,

qu'un Koloso signe quelques jours plus tard dans le Loussaka Time, un journal local.

Je vois la Zambie du futur comme une zambie de l'ère spatiale, plus avancée que la Russie ou l'Amérique.

En fait, dans mon académie de scientifique, notre réflexion a six sous sept ans d'avance sur ces deux puissances.

L'équipage est prêt. Nous avons étudié la planète à l'aide de télescopes dans nos quartiers généraux

et nous sommes maintenant certains que Mars est peuplé d'autochtones primitifs.

Une fille de l'espace spécialement formé, Matamomba, deux chats également spécialement formés

et un missionnaire seront lancés dans notre premier fusée.

Mais j'ai prévenu le missionnaire qui ne doit pas imposer le christianisme aux habitants de Mars s'ils n'en veulent pas.

Voilà le rêve zambien né de son indépendance et de son histoire.

La date choisie par N'Koloso pour annoncer son plan d'ailleurs n'est pas d'odine.

Ce fameux 24 octobre 1964, la Zambie fête le départ définitif des colons et sa liberté conquise.

Dans les rues du Lusaka, la capitale, la foulette en Lies.

Une ferveur qui résonne des efforts de l'Afrique toute entière, qui depuis le milieu du XXe siècle,

se libère peu à peu des tutelles occidentales.

Du Ghana au Kenya, en passant par l'Omba ou encore l'Algérie et des dizaines d'autres nations,

un véritable mouvement de libération traverse le continent.

Et c'est précisément au coeur de cet élan historique que la Zambie organise son émancipation.

Le territoire subtropical grand comme une fois en 1000 à France,

se fait alors appeler Rodésie du Nord, du nom de Cecil John Rhodes,

un homme d'affaires britannique expansionniste notoire.

Cette région riche en cuivre est une zone minière stratégique.

Dès 1890, par l'intermédiaire de son empire commercial, la British South Africa Company,

et avec le soutien de la couronne anglaise, il en obtient la tutelle puis l'administration.

Une voie royale par la Grande Bretagne qui finit par y imposer son protecteur.

Le colon anglais efface alors l'histoire des 72 ethniques qui peuplent le territoire.

Impose sa langue au détriment des huit dialectes majoritaires de la région

et matelé noire qui entend protester contre sa politique de sécrégation raciale.

Parmi ses hommes, un fils de Pasteur, Kenneth Kanda,

condamné aux travaux forcés,

il obtient au fil des années le droit à l'autodétermination de la Rodésie du Nord

et devient en octobre 64 donc le premier président de l'Etat souverain de Zambie

non choisi en l'honneur du fleuve qui longe le sud du pays le Zambiaise.

Kenneth Kanda est une figure respectée des siens comme des Britanniques

décrits par le Time Magazine comme un ancien instituteur qui ne fume pas,

joue de la guitare et ne boit pas d'alcool et qui s'inscrit de ce roi

à l'avant-garde d'un pacifisme multiracial.

Le jour de sa prise de fonction, le tout nouveau président prend la parole sous les acclamations.

En ce moment historique, la naissance de notre pays de Zambie,

nos pensées doivent revenir en arrière sur la lutte nationale pour notre indépendance.

En au jour de difficultés, de désespoir et quelquefois de souffrances physiques et morales,

mais plus proches que le laborateur et moi-même,

nous avons toujours pris notre force dans notre résolution

et notre détermination de savoir que notre cause était juste et honnête.

Le discours de Kanda, tout comme la quête de N'Koloso,

exprime ma suite d'antique de liberté dans un contexte imprimé dans les mémoires,

celui de l'époque trouble d'après-guerre,

où, tandis que l'Empire colonial s'effondre sous l'impulsion des révolutions indépendantistes,

les puissances mondiales changent leurs objectifs pour viser désormais l'univers.

Dès 1945, au lendemain d'une seconde guerre mondiale dévastatrice,

l'Union soviétique et les États-Unis profitent de leur triomphe militaire pour s'imposer en héros.

Mais des deux, c'est ainsi, il ne peut rester qu'un leader.

Or, après le traumatisme de la guerre, impossible de relancer un conflit armé,

il faudra donc s'affronter par voie des tournées.

Aux bombes et aux chardassos se substituent alors un bras de fer idéologique

avec à la clé le prestige d'une nation.

Autrement dit, la guerre froide est déclarée.

Économie, art, science, technologie, mais aussi, plus haut, plus vite,

l'avenir se lit désormais dans les étoiles.

Mais aux grandes âmes des USA, c'est l'ennemi juré qui ouvre le bal.

Puisque le 4 octobre 1957, le premier exploit est marqué de la fossile du marteau,

donc par l'URSS qui lance le premier satellite en orbite autour de la Terre.

Dans le monde entier, les journalistes n'ont plus qu'un mot à la bouche, Sputnik.

Il y a deux jours encore, ce son était inconnu sur Terre.

Il provient de l'espace. C'est le signal radio émis par Sputnik,

le premier satellite artificiel qui a survolé New York aujourd'hui.

L'après le dernier communiqué soviétique qu'il se maintient à une vitesse de 28 000 kmh,

ne rencontrant aucune résistance à 95 km d'altitude.

Les Russes déclarent qu'ils lancent bientôt un autre satellite et que nous en seraient avisés.

Et plus en 1961, avec le vol réussi de Yurgy Gagarin, premier humain envoyé dans l'espace,

les Russes réaffirment leur place de leader. Plus encore, ils assoient leur statut de conquérant ultime,

à l'heure où l'univers inconnu l'est perçu par les puissances politiques comme un océan de plus à dompter,

vers de nouveaux mondes à coloniser.

Alors, qui plantera en premier son drapeau sur ces planètes lointaines bientôt à portée de fusée?

À la maison blanche, on commence à s'impatienter.

La réputation des défenseurs de la liberté est en péril.

Pour assurer une fois pour toute leur supériorité technologique et se démarquer de l'imaginaire communiste,

l'Amérique doit donc frapper fort et plus loin.

Beaucoup plus loin, l'objectif, ce sera donc la Lune.

Le 12 septembre 1962, dans un discours en livre sous la chaleur Texane,

le président américain John Kennedy comparait l'espace à une nouvelle frontière.

Et les États-Unis, expliquent-ils, n'ont ni plus ni moins que le devoir de l'occuper avant ses adversaires pour le bien et la peine d'humanité.

Nous choisissons d'aller sur la Lune, nous choisissons d'aller sur la Lune au cours de cette décennie

et d'accomplir d'autres choses encore, non parce que c'est facile, mais justement parce que c'est difficile.

Parce que cet objectif permettra d'organiser et de mesurer le meilleur de nos forces et de nos compétences.

Parce que c'est un défi que nous sommes prêts à relever, que nous refusons de remettre à plus tard et que nous comptons gagner ainsi que les suivants.

Évidemment, face à un tel duel de titans engagés dans cette course à l'espace,

Lodas disant bien Colosso ne manque pas d'interpellé la presse étrangère qui se déplace pour en savoir plus sur ce candidat mystérieux.

Direction, sa base, située à 10 km de Loussaka.

Au programme, l'entraînement intensif de 12 astronautes en herbe, Colosso les baptise Afronautes.

Par vieux, il y a Godfrey, un mongo, 21 ans, sélectionné pour allunir.

Mais aussi Mata Noamba, la tête d'affiche du projet, pensait donc.

Elle a à peine 17 ans et ne partira pas sans ses deux chats super affectifs et technologiques officiels.

Mais oui, car l'adolescente l'avoue, elle a un peu inquiète du voyage et la présence de ses chats pourrait la rassurer.

Pour l'heure, à chacun leur tour, les apprentis Afronautes, donc, se guissent à l'intérieur de barils de pétrole rouillés de 200 litres.

Seul la tête dépasse, puis ils sont soulevés et doucement secoués par leurs camarades.

Le but, simuler les turbulence d'une fusée.

Les volontaires apprennent ensuite à marcher sur les mains, seule façon de se déplacer sur la lune d'après leur directeur.

En fin de colosseau, les préparent à la sensation d'appesanteur grâce à des balançoires dont ils coupent la corde en plein envol.

Entre deux exercices pratiques, bien sûr, il y a cours d'astrologie.

Makoka Julior, fils et l'aider du professeur, témoigne en 2019.

Ils étaient mis dans des groupes. Group A, Group B et Group C. Ils fonctionnaient par répétition.

D'abord, tu étais mis dans un tambour, puis tu étais poussé, puis le tambour roulait et tu étais à l'intérieur.

Et alors, on te disait, sort, donc tu sortais.

Mais si tu avais le vertiliger, que tu ne pouvais pas le refaire, tu étais disqualifié.

Après ce processus, tu étais prêt pour les cours dans la brousse.

Ils étendaient un morceau de tissu et on commençait à te parler des étoiles et de la lune.

A l'époque, Nkolo se confiant et confiant concernant son système de mise à feu imaginé sur le principe de la catapulte.

Son vaisseau, lui, est en aluminium et en cuivre. C'est un tonneau nommé Cyclops, pouvoir accueillir dix afronautes.

Une autre fusée de 3 mètres sur deux est baptisée des Kalu-1 pour Kaonda Aluminium en l'honneur du futur président.

Son décollage, volontairement prévu le 24 octobre 1964, jour de l'indépendance de la Zambie,

pourront accompagner au sens littéral et métaphorique l'envol du pays vers sa liberté.

De cette préparation unique, il reste une trace rare.

L'extrait de l'interview diffusé sur l'ITN, les images en noir et blanc dévoilent une dizaine d'élèves sautant sur les ordres de leur capitaine.

Et en face d'eux, une bande-role qui affiche Zambia Space Academy.

Nkolo saut est fier de son école, symbole d'une Afrique instruite et glorieuse tournée vers l'avenir.

Il porte un casque de soldat et à la bibliothère Kaki recouvert d'une capelle égante sur laquelle il arbore des médailles.

Derrière lui, la petite fusée trône imperturbable.

Alors, Nkolo saut se présente souriant, bien droit face à la caméra,

un patient de répondre aux questions des journalistes britanniques qui n'hésitent pas à le boquer en retour.

Monsieur Nkolo, est-ce le site de votre programme de lancement de fusée? Est-ce que vous pouvez me dire où se trouve votre fusée?

Oui, voici le site de lancement des fusées et ma fusée est juste là.

Quand est-ce que vous lancez votre première fusée et où allez-vous l'envoyer?

Nous partirons de Loussaka et si nous allons directement sur la Lune,

enfin, cela dépendra de l'argent que je recevrai.

Si j'obtiens à cette fond, cela se fera très bientôt ou bien vers le milieu de l'année 1965.

Si j'ai assez d'argent, car sinon cela me retarderait encore.

Et selon vous, quelle sera la réaction de l'Amérique et de la Russie si la Zambie rejoint la course à l'espace?

Il serait surpris parce qu'il sous-estime nos ressources et notre intelligence.

Mais je suis sûr que nous sommes en train de les rattraper.

Fous, idiot du village! Lune!

Après cette interview, le monde ne voit plus en conso qu'une farce,

un simple inconnu mimant les aspirations prestigieuses des plus grands pour attirer l'attention.

En 1965, un conservateur britannique, Harba Khaled Chesterton,

va jusqu'à se servir de lui pour refabuler sur l'incompétence des nations africaines à viser l'autonomie.

Le reporter Arthur Hope, lui, le qualifie plus sobrement d'homme attachant, bien qu'un peu fou.

En réalité, aussi fantastique que par ses espoirs,

un conso conditionne tout de même la réussite de son projet à un critère très sensé, le financement.

Je lancerai ma fusée depuis Loussaka et il ira directement sur la Lune,

en fonction de la quantité d'argent que j'aurais, admette-il.

Car sans soutien, il le sait et il le dit, son rêve ne peut pas aboutir.

Dès ses débuts, le ministre des Sieux, comme il se l'appelle,

sollicite ainsi et très sérieusement l'aide de son gouvernement et de présidents fraîchement élus.

Après tout, Kenneth Kanda est l'autre face d'un même désir de liberté pour la zombie.

Mais de toute évidence, pas au point de risquer l'éco du mille pays ni son image.

Le chef de file de la Nouvelle République refuse donc de s'associer au fantasme peu crédible de son concitoyen.

Mais ce n'est pas tout, les autorités font également interdire le lancement de Dekaloo,

un prévu pendant la fête d'indépendance.

Motif, trop risqué pour la sécurité des ambiens.

Coloso est dépité et dans sa tribune de Loussaka Time,

publié les jours suivants, entre deux ambitions, cette frustration se fait sentir.

C'est malheureux pour Loussaka que je n'ai eu la chance de me présenter comme mère.

Si j'avais été élu, la capitale de la zombie serait devenue un autre Paris, voire un autre New York.

Si j'avais été mère, les banlieues de Matéro Kamala et de Chilengé

auraient rapidement été remplies d'appartements et de gratte-ciel et les vieilles maisons auraient disparu.

Si j'avais eu mon mot à dire, la zombie serait née avec le souffle de la fusée de l'académie lancée dans l'espace.

L'UNESCO n'a pas répondu à notre demande de 7 millions de livres Sterling.

Or, nous avons besoin de cet argent pour notre programme de fusée

qui nous permettra d'être à la pointe de la science mondiale.

En tout et pour tout, nous Coloso aurait même demandé entre 20 millions et 2 milliards de dollars

à l'Israël, à la Russie, aux États-Unis et à la République à Ramune.

En vain.

L'utopiste se retrouve donc seul face à ses promesses,

ne comptant plus que sur un optimisme inébranlable et quelques fidèles afronaute pour alimenter le projet.

Enfin, fidèle, plus pour très longtemps.

À la mesure que les semaines passent, il devient de plus en plus difficile pour le Coloso

de garder ses rangs soudés, concentrés.

Il regrette que les jeunes pousses de son école s'éparpillent dans des amourades de jeunesse.

Pourtant, rien de plus normal.

Mais il apprend qu'hémata, la jeune Space Girl, est enceinte et que ses parents viennent immédiatement la chercher.

Quant aux autres, à partir de 1965,

Coloso affirme qu'il se prenne pour des stars de cinéma et il ajoute

« Deux de mes meilleurs hommes ont fait une virée alcoolisée, il y a un mois, on n'a pas revu depuis.

Un autre de mes astronautes a rejoint un groupe de champs et de danses tribales locales.

Alors, pour le programme spatial de l'Académie Zambienne,

la planète Mars semble plus inaccessible que jamais.

Les membres désertent les uns pour les autres,

l'atterrissage forcé étiminant,

sans budget, il ne peut rien et sans équipage, encore moins.

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Aujourd'hui, la conquête d'un afronaute.

France inter à faire son cible.

En 1965, moins d'un an après son annonce,

il y avait une consolo d'envoyer ses afronautes sur la Lune, puis sur Mars prend fin.

Mais le mystère qui plane sur ses intentions, lui, subsiste.

Conquérant sérieux ou plaisantin?

Certes, son dispositif est insuffisant,

mais cet homme est-il si perché qu'on veut bien le dire?

Au fond, derrière le personnage excentrique présenté par l'Occident,

qui est vraiment un colosseau.

Il n'est en 1919, en roi dixie du Nord, dans une tribu guerrière nommée Bamba.

Sous l'Empire colonial, il est éduqué à la théologie et au latin,

et se verrait bien devenir prêtre.

Mais la seconde guerre mondiale en décide autrement.

Le jeune homme est en relais de force dans le régiment Nord.

Rodésien, un bastion de la Grande-Bretagne,

destiné à renforcer ses colonies à travers le monde.

C'est d'ailleurs à cette occasion qu'il prend pour la première fois l'avion

et se promet de marcher un jour sur les nuages par ses propres moyens.

Une fois son service terminé, de retour chez lui,

il trouve une place de traducteur au service des gouvernements.

Mais très vite, il comprend que s'être battu pour les colons

n'a en rien amélioré le quotidien de son pays.

Les combattants africains sont oubliés.

Ils se sentent lui aussi oubliés.

En 2019, devant la caméra de la CGTN,

télévision centrale de Chine,

le fils d'un colosseau se souvient de cette période de disillusion

pour son père et ses compagnons.

Les Britanniques avaient promis.

À votre retour, vous rendons votre pays.

Parce qu'il l'avait colonisé.

Mais comme mon père est revenu avec ses collègues,

avec les survivants,

les Britanniques ont changé d'avis.

Mon père et d'autres vétérans de la guerre ont alors demandé au Britannique.

Vous nous aviez promis qu'après vous avoir aidé à combattre le fascisme,

Hitler,

vous alliez nous rendre notre pays.

Mais alors, qu'en est-il?

De fait, le pays reste une colonie.

En consolo en fait directement les frais.

Désormais, professeur itinérant,

il dispense des leçons de latin, de sciences,

de maths et de religions dans diverses écoles du pays.

Mais à jour, raconte son fils,

alors qu'il déjà n'avait des collègues,

il nous disait que la tente entre colon et noir

pour savoir si les Africains ont le droit de prendre une pause.

Selon Colosseau Junior,

son père furieux organise le jour même une marche de protestation avec ses élèves.

Il est immédiatement licencié.

Post à suivant, vendeur pour la société pharmaceutique Lever Brothers,

Andola, dans la région minière et conflictuelle de la Copper Belt.

Là-bas, où les tensions persistent à cause des ressources en cuivre,

le jeune Colosseau félérit immédiatement un groupe local d'anciens combattants

et parvient même à intégrer le conseil consultatif urbain de la ville.

Les archives officielles, les vocaux membres actifs aux idéaux progressistes

et désireux de faire valoir son éducation.

Colosseau ne jomme pas.

Il dénonce l'augmentation de la taxe indigène

et milite pour l'ouverture d'une maternité,

d'un centre social et d'un collège technique pour les habitants.

En 1955, il veut même fonder sa propre école.

L'administration coloniale refuse.

Peu importe, l'ancien soldat l'inaugure quand même.

Parallèlement, il rejoint le mouvement de résistance contre l'Empire Occidental.

Mais en 1956, désormais, perçu comme un agitateur politique,

il est arrêté et enfermé lors d'une vaste opération de repression syndicaliste.

Un avènement qui laisse entrevoir le poids de la ségrégation des Noirs dans les colonies britanniques.

En témoigne, se reportage de la RTF,

qui donne la parole à un expatrié anglais de la capitale de Robésie du Sud,

se proche voisin également soumis à la couronne

et qui deviendra plus tard le Zimbabwe.

Loin de cette ville, si propre, si blanche, vivent les autres.

Les Noirs, derrière des barbelés.

On appelle cela les netives réserves, les réserves indigènes.

Les villages d'un pays où les Africains n'ont pas d'autre choix

que l'univers concentrationnaire, sous un régime où la ségrégation,

plus qu'un principe de gouvernement, est avant tout une mentalité.

Nous autres, c'est vrai que nous vivons à part des Nègres.

Mais il faut qu'on aille d'avoir les Nègres

pour comprendre pourquoi on ne vit pas ensemble.

Même vous, en France, vous ne vouliez pas avec tous les gens français.

C'est-à-dire, je ne vous recevrai pas de villageois

ou des gens qui sont peut-être illettrés.

Vous ne le recevez pas chez vous.

Il y a toujours une différence de classe, n'est-ce pas?

Les télogrammes reçus à cette période

sur les conditions de detention de Colosseau et des autres,

sont sans appel.

Il aurait été aperçu presque mort.

Ses parents, battus et les femmes de la résistance

auraient été agressés physiquement et sexuellement.

Un an plus tard, en 1957, Colosseau est enfin libéré.

Mais le pouvoir britannique n'en a pas fini avec lui

et reste train de ses déplacements.

Or, même assigné à résidence, même surveillé,

il ne renonce pas à ses convictions indépendrentistes.

Il s'engage pour les droits des siens

et prend la sous-direction de l'Afrique National Congress,

un parti politique créé dix ans plus tôt

pour représenter les intérêts africains

sous le protecteur colonial.

Grâce à ce statut, Colosseau

promue la désobéissance civile à grande échelle

contre les administrateurs coloniaux et les chefs ruraux.

Évidemment, sa rébellion fait encore de lui

le cible du gouvernement boutanique.

Alors il fuit.

Mais après plusieurs jours de chasse à l'homme dans la brousse,

il est de nouveau arrêté.

Dans son témoignage, un Colosseau affirme alors

qu'un officier l'a délibérément attrapé et pris par le coup

et l'a poussé dans le bassin de la rivière

pour le noyé avant de le frapper à coups de bâton.

Dans sa déposition, l'officier nie ses accusations.

Un Colosseau, qu'il décrit comme bien éduqué

mais déséquilibré, serait simplement tombé.

On imagine alors facilement la rage

qui peut animer leur rebelle

dont la détermination ne faiblit pas.

Il veut prouver la valeur des ambiens

face aux mépris colonial.

Et son fils le confirme, toujours au micro de la CGTN.

C'est un défi vis-à-vis les blancs.

Nous, notre peuple, nous connaissons la science.

Nous sommes éduqués, pas seulement vous les blancs.

Et c'est cela la chose que nous vous montrons.

De nouveau libéré, toujours engagé,

un Colosseau accepte un poste de responsable

à la sécurité de l'UNIP,

celui du premier président de la zombie,

Kenneth Kanda.

Les deux hommes ne semblent pas s'être croisés

en cette fin des années 50,

mais sans doute se connaissent-ils de réputation.

Les années passent et le désir de s'affranchir

est de plus en plus fort dans le pays.

Un Colosseau décide de fonder sa fameuse

académie spatiale pour viser la Lune,

de recruter parmi les rebelles

et de prouver définitivement la valeur des siens.

Le pays lui filit par obtenir son indépendance

et nous sommes de retour, donc à la fête du 24 octobre 1964.

Ce qu'on sait moins,

c'est que la veille de cette date historique

durant laquelle le Colosseau assure

pouvoir lancer sa fameuse fusée avec le plus grand sérieux,

lui et quelques camarades de l'UNIP

sont occupés à préparer un canular d'un goût douteux.

À la mort de Loussaka,

il parvient à récupérer le cadavre d'une femme blanche

qui le recouvre de sang de chèvre

qui transporte jusqu'au bar réservé au blanc de l'hôtel Bridgeway.

Les rires et le tapage cessent aussitôt.

Le corps de l'agonie est déposé sur le sol du bar

et le Colosseau s'exclame,

«homme blanc, votre temps est compté,

nous avons tué la femme du Premier ministre

et Valenski et nous allons bientôt nous jeter sur vous ».

Les années qui suivent,

galvanisé par l'indépendance,

en dehors de ses aspirations spatiales,

le Colosseau rejoint le centre de libération de l'Afrique

qui devient le représentant spécial du président Kaunda.

C'est la consécration.

Il a la lourde tâche de promouvoir

la liberté parmi les nations encore colonisées du continent.

De où cette question qui revient en boucle

qui est vraiment Édouard Macottan-Colosseau?

Un stratège d'indépendantiste

engagé pour la libération de son pays

par tous les moyens possibles,

du combat, mais jusqu'à la invention d'un faux programme spatial

ou bien un illuminé aux motivations confuses?

Andrew Sardaniste, journaliste grec,

impliqué dans le mouvement de libération zambien,

a sur ce point un avis tranché.

«Tout le monde l'aimait, mais à ce stade,

il n'était pas plus au sérieux, il était fou.

Ce n'était pas si une personne normale ».

Et ce déséquilibre,

le journaliste l'attribue à la torture subie

par un Colosseau à l'Oungo.

La police de rodésie du Nord la torturait

et après ça, il a perdu la tête.

Fou, un Colosseau l'est donc peut-être un peu.

Mais si les Occidentaux y voient une folie

d'élirentes et ridicules, les Ambiens, eux,

ils voient le combat d'un Vétéran,

d'un combattant anéantie par des allées

de résistance, de lutte et de traumatisme.

À la fin de sa fameuse tribune en 64,

dans le journal local,

l'homme parlant d'effets paranoïques.

Pour la romancière zambienne,

Mamouali s'arpelle,

cette psychose d'un Colosseau

est une parodie involontaire du colonialisme

britannique à un héritage

de l'occupation blanche teinte

et de thématiques omniprésentes durant

la guerre froide, comme la trahison

et la soréance.

Je pense que le gouvernement zambien

doit nous aider, dès à présent,

si nous voulons devenir les contrôleurs

de l'espace interstellaire du 7e ciel.

Le gouvernement doit faire passer

des lois fortes pour faire face au

complot satanique de nos ennemis.

Je sais, depuis longtemps,

que des espions russes opèrent en Zambie.

Oui, et les espions américains

sont partout en ville aussi.

Ils essaient tous de capturer Mata

et les chats.

Ils veulent nos secrets spatiaux.

Ces personnes doivent être traitées

immédiatement après l'indépendance

si je veux garder mon avance dans le domaine spatial.

La détention

s'en procéde pour tous les espions

et ce dont nous avons besoin.

La capitale de la nouvelle zambie scientifique

doit être belle.

Les gens qui viennent de loin ne doivent pas voir

pour capitale du plus grand état scientifique du monde.

Les ambiens ne sont inférieurs à aucun homme

dans le domaine de la science et de la technologie.

Mon plan d'espace sera sûrement réalisé.

Rendre leur dignité au sien

c'est l'évident raison de cette

reconquête culturelle vitale pour N'Koloso

qui précise dans une autre interview

la plupart des Occidentaux

ne savent même pas où nous trouvons

en Afrique et bien maintenant ils sauront.

Le 21 juillet 1969

les Etats-Unis réalisent leur rêve

de l'afronaute, Armstrong et Aldrin

posent le pied sur la lune.

Quant à N'Koloso

après l'indépendance et grâce à son passé de révolutionnaire

on lui aurait appremis un ministère

en tout cas c'est ce qu'il affirme

et pas n'importe quel ministère, celui de la défense

mais il est rapidement mis au placard.

Ensuite

il est tour à tour candidats malheureux

à la mairie de Loussaka, porteur d'un projet

de reconnaissance officielle des guérisseurs traditionnels

et étudiant en droit à l'université

de Zambie. A 65 ans

il en sort diplomais mais doit travailler

comme responsable de la sécurité pour un industriel

de Loussaka. Ce que lui

fait honte, c'est humiliant pour moi

je ne veux pas en parler

déclartile à un journaliste Zambien

avec qu'il préfère revenir sur ses vieux faits d'armes.

Édouard Makoukan Koloso

meurt le 4 mars 1989

En tant que président

de l'association des anciens combattants

d'Omdola et colonel honoraire

de l'armée, il est enterré avec les honneurs

présidentielles

laissant derrière lui l'image d'un homme complexe

aux intentions incésissables

Certaines personnes pensent que je suis fou

mais je rigolerai le jour où je planterais

le drapeau de la Zambie sur la Lune

A ce jour, comme un écho

à ses paroles du siècle dernier

aucun noir d'Afrique n'a encore été envoyé

de l'Omdola

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pour la zombie, ça s'est vraiment de servir de base dans la lutte contre le régime d'aparté

pour les différents mouvements de libération.

Mais est-ce que les autorités avaient peur pour l'image du pays, pour l'image africaine,

parce que, voilà, dire, je vais aller sur la Lune, évidemment, c'est prêté le flanc

en démocrate.

Oui, effectivement, donc il y avait une volonté quelque part de mettre de côté

ce projet, de ne pas trop le mettre en avant, surtout qu'il n'était pas spécialement

soutenu en tant que tel par l'État zambien, donc ça rentre pas, je dirais, dans ce qu'on

pourrait appeler de l'afropécimisme.

C'était plus une idée de montrer un État qui est crédible, qui est sérieux et qui

a le sens, entre guillemets, des réalités.

Bien, on va se retrouver dans trois minutes après avoir écouté Joanne Papa Constantino.

Bricollo.

Quand elle y pense, plus collo, c'est plus je pense, les lents et la vitesse, je vois

tous les lents, que c'est si elle pleure, quand elle y pense, plus collo, c'est plus

je pense, les lents et la vitesse, je vois tous les lents, que c'est si elle s'est

plus collo, qu'elle s'est plus collo, quand elle y pense, plus collo, c'est plus collo,

c'est plus collo.

C'est comme si elle avait lu le mot d'un poids

Je connais les fils et le bien le déploie

Mais veillez-moi, c'est une allure

Qu'on te garde en levé de l'huile

Je n'ai jamais su l'approche et ta marteur

Qu'en son corps m'aiguille, je monte dans l'ascenseur

Plus elle pleure quand elle y pense, plus qu'au l'eau, ses plages pensent, les noms et la vitesse

Qu'en son corps m'aiguille, je monte dans l'ascenseur

Qu'en son corps m'aiguille, je monte dans l'ascenseur

Qu'en son corps m'aiguille, je monte dans l'ascenseur

Qu'en son corps m'aiguille, je monte dans l'ascenseur

C'est un très joli néologisme. Peut-être qu'un jour, un pays d'Afrique enverra un équipage couplé et on dirait les afronautes

Comme on dit aujourd'hui, les spationautes, les cosmonautes ou autres

Les spationautes, les cosmonautes et les astronautes

Le panafricanisme, qu'est-ce qu'il faut entendre derrière cette notion, et ce qu'on peut la mettre en parallèle

Par exemple avec le pan Arabisme, est-ce que c'est la même démarche?

La démarche n'est pas tout à fait la même, mais globalement il s'agit de pensines d'octrines d'unité

De rassemblement des États africains de leur diaspora pour être plus forts, pour avoir des projets en commun

Qui nécessitent justement l'union des différents États

Et de le penser dans un cadre d'émancipation, de libération, de développement

Mais l'Afrique est un continent, il est donc très divers les régions

Les cultures ne sont pas forcément les mêmes, les couleurs de peau ne sont pas forcément les mêmes

Si on prend l'équivalent, il s'agit de penser des projets communs

Un peu comme Airbus ou Ariane font l'Europe de ce niveau-là, de les mettre ensemble

Et de se centrer sur ce qui nous unit, ce qui nous rapproche, ce qui va dans le sens de nos intérêts

Et c'est un mouvement qui s'est développé, qui est né dans la diaspora, qui est revenu sur le continent africain

C'est écrit aussi dans la recherche d'une alternative, ni les États-Unis, ni l'URSS

Mais trouver vraiment une voie africaine pour trouver des réponses aux problèmes africains

Vous avez employé le mot tout à l'heure, d'apro-pécimisme, à quoi ça renvoie?

Ça renvoie à l'idée qu'il y a beaucoup de clichés d'une Afrique pauvre, misérabiliste

Qui ne peut pas s'en sortir, que tout le monde fuit

Donc c'est tous ces clichés qui sont aussi de la condescendance

Que l'on retrouve au moment des indépendances en disant qu'ils n'arriveront à rien

Et qui sont battus en brèche par un certain nombre d'éléments

Même si parfois il y a du contrefactuel

Mais qui montre que cette Afrique-là peut s'en sortir et qu'elle s'en sortira

Est-ce qu'on peut considérer un colossal comme un pionnier de ce qu'on pourrait appeler l'afro-futurisme?

Absolument, c'est cette idée de décoloniser les imaginaires, de repenser la science-fiction

Et de se projeter dans l'avenir, se proéter l'équivalent d'un Jules Verne

Dans la manière dont il a aussi influencé les imaginaires français

Donc c'est quelqu'un qui fait rêver

Et qui ouvre toute une toile qu'on va aussi retrouver chez des cinéastes, chez des écrivains

Qui vont également s'engouffer dans cette idée qu'une autre Afrique est possible

Et ses rêves, ses objectifs ne sont pas inatteignables

En sachant qu'au début des années 60, les pays africains sont au même niveau que les pays asiatiques

On voit aujourd'hui où est l'Asie et on se dit que l'Afrique, avec une bonne dynamique dans ce XXIe siècle

Pourrait aussi arriver à atteindre ses objectifs

Donc l'afro-futurisme, je ne dis pas que c'est le contraire de l'afro-pésimisme

Mais c'est vraiment l'idée qu'on a des imaginaires porteurs

Qui peuvent donner lieu à des résultats tangibles et des transformations sociales

Et du changement social qui est différent d'un modernisation technologique

C'est-à-dire que le plus important aujourd'hui, ce n'est pas tellement la modernisation technologique

Mais le changement social qui inclut notamment le changement des mentalités

Et c'est en ça qu'une colosseau est très intéressante, je pense, à exhumer aujourd'hui

Bien, mais entre la décolonisation et les...

Je veux dire, les prédateurs, entre guillemets, qui arrivent

L'Afrique est toujours cette part de gâteau qu'on veut prendre

Je pense aux Russes, je pense aux Chinois

Comment l'afro-futurisme peut-il se développer quand une fois de plus

Des éléments extérieurs arrivent et veulent s'installer

Je pense que la question de l'afro-futurisme c'est qu'il ouvre un espace de contestation

Un espace d'imaginaire, un espace de reconceptualisation de l'Afrique

Qui la rend quelque part incésissable aux différents prédateurs

Ça ne date pas d'aujourd'hui la prédation vis-à-vis du continent africain

Mais il y a un moment où il faut, je pense, relancer le logiciel

Et je crois qu'on est un peu dans cette période

Du fait que l'Afrique est très jeune, la moyenne d'âge du continent c'est 19 ans

19 ans c'est l'âge où on rêve, c'est l'âge où on veut vraiment changer le monde

Et cet élément-là, je pense, qui explique le regain de tous ces courants

L'afro-futurisme, le pan-africanisme, dans cette époque-là

Pour être libre et indépendant, il faut se débarrasser une bonne fois pour toutes

De ce qu'on appelle la France-Afrique, alors on connaît le concept

Définition, vous en donnez-vous?

On la présente comme un ensemble de dispositifs asymétriques

Qui relient donc les élites françaises et une partie des élites africaines

Et qui se font toujours contre le sens des intérêts des populations

Avec une partie officielle, donc ça c'est très important à rappeler

Une partie beaucoup plus occulte

Et que ce mécanisme-là en fait structure, verrouille, cadenas

Et en même temps est très flexible

Ou du point de vue des relations entre la France et ses anciennes colonies africaines

Mais pas que, donc c'est vraiment un dispositif

Qui est placé, qui est positionné, qui est modulable

En fonction justement des évolutions et donc la France-Afrique se renouvelle

Et l'annonce de la fin de la France-Afrique a tendance justement à renouveler

Justement les schémas ou la reconfiguration de ce dispositif

Et compris aujourd'hui, de la part de la France d'aujourd'hui?

De la France d'aujourd'hui, oui effectivement

Puisque l'une des nouvelles approches c'est de passer notamment par les diasporas

Donc on voit bien qu'on cherche de nouveaux acteurs, de nouveaux représentants

De nouveaux par avant, pour avancer

On n'est plus tellement forcément sur les anciens chefs d'État

Même si ils sont encore présents, les vieux amis de la France

Pareil on le voit aussi dans le discours sur le repositionnement de la présence militaire

Donc c'est toujours présent mais moins visible

Donc on voit bien qu'on n'est pas du tout dans la rupture

Mais juste dans des reconfigurations provisoires

Il faudrait plus de Thomas Ancara en Afrique

Je pense qu'il faudrait, oui, sans doute plus de Thomas Ancara

Et aussi peut-être plus de considération des enjeux de ce qu'est la France-Afrique

Au niveau aussi je pense des populations françaises

Et on rappelle que Thomas Ancara n'est pas mort dans son lit

Effectivement, il n'est pas mort dans son lit

Et beaucoup de figures d'ailleurs qui pensaient la libération de l'Afrique

ont connu des destins assez tragiques

Et son assassinat on le met sur le compte de qui?

On le met très clairement sur le compte de celui qui l'a remplacé Blescom-Pauré

Et plus globalement d'un commando néocolonial qui avait des ramifications sur Paris et sur Abidjan à l'époque

Amzad Boukari Yabara merci infiniment

Je rappelle les cordées de celui

Alors c'est une somme sur la France-Afrique 980 pages

Écria 4 avec Thomas Borrell, Benoît Colomba

Deux, François Inter

Et Thomas Deltombe

C'est au seuil, merci infiniment

Au revoir

C'était Affercenci, Berlin, Colosseau, Lafrono

C'est une émission que vous pouvez réécouter en podcast bien sûr

A la technique qu'aujourd'hui il y avait Ludovic Caslo

Et je voudrais vous transmettre une pensée

Surtout la transmettre au projet de Patrick Beno

Qui s'était atteint hier à l'âge de 69 ans

Il était le célèbre producteur et présentateur de la non moins célèbre émission de François Inter

Rendez-vous avec X

Et il était attaché à Affercenci

Il voyait, tout comme nous, un lien entre son programme et le nôtre

Comme deux émissions cousines

Avec une façon différente de raconter des histoires réelles

Mais avec la même passion des racontés

L'homme était de surcroît charmant

Toujours disponible pour revenir avec nous

En tant qu'invité sur tel ou tel dossier

Les grandes émissions qui marqueront l'histoire de François Inter

Ne meurent pas

Ce sera sa façon à lui, Patrick Beno, d'être toujours avec nous

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durée :00:55:02 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle - Aujourd'hui dans Affaires Sensibles : le récit d'une candidature inattendue à la conquête spatiale.