Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Treiber, le tueur à la carte bleue - Le débrief
Europe 1 9/21/23 - 13m - PDF Transcript
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Pour commenter son histoire du jour, Christophe Fondelat reçoit un invité,
acteur direct de son récit. Je vous ai raconté l'affaire Jean-Pierre Trébert,
considéré comme le meurtrier en 2004 de Katia Lerbier et de Géraldine Giraud,
la fille du comédien Roland Giraud. Trébert n'a pas été condamné, c'est pour ça que je
dis « considéré comme » puisqu'il s'est suicidé dans sa cellule quatre semaines avant son procès.
Je débriefe cette histoire avec vous, maître Francis Spiner, vous étiez donc dans cette affaire
l'avocat des parents de Géraldine Giraud. Je suppose qu'il a fallu encaisser le suicide.
Vous vous souvenez dans quelle circonstance vous avez appris la mort de Trébert ?
Oui, je m'en souviens parce que l'affaire était prévue pour quatre semaines aux assises de Lyon,
à Ausraire, et peu de temps avant le procès, nous apprenons la mort de Trébert et c'est
évidemment à la fois un choc, une frustration, parce que c'est le sentiment de l'inachever et
qu'on ne saura jamais la vérité. C'est une affaire dont l'instruction avait été compliquée,
et c'est vrai qu'on attendait du procès un certain nombre d'éléments, de révélations
le cas échérents, ou en tout cas que Trébert s'expliquait. Et c'est une affaire qui se termine
avec les points d'interrogation qui subsistent. Pas de doute qu'il aurait été condamné,
selon vous, malgré ces dénégations. Malgré ces dénégations, il y avait des charges précises,
graves, concordantes pour reprendre le code de procédure pénale. Il avait été renvoyé à la
fois parce que le juge l'instruction le souhaitait, parce que la chante de l'instruction le souhaitait,
et il y avait beaucoup d'éléments qui fait que pour moi il n'y a aucun doute sur la culpabilité
Trébert. Il faut qu'on parle de l'attente de Géraldine Giraud, Marie-Christine van Kempen,
que le juge a finalement écarté de cette affaire. Est-ce que vous vous diriez aujourd'hui qu'elle
était dans le cou ? Non, puisque la justice en ce qui la concerne s'est prononcée, il y a un certain
nombre de questions qui évidemment se posaient, puisqu'elle avait été dans un premier temps
mis en examen, elle a bénéficié d'un an lieu. Le procès aurait peut-être permis par les auditions
de Trébert par son audition d'avancer ou de confirmer ou de susciter d'autres doutes,
mais je considère que la justice en ce qui la concerne a effectivement été une bonne décision.
C'est une bonne décision. Mais j'ai cru comprendre que Roland Giraud n'était pas à 100% sur cette
ligne en tout cas au début. Mais vous savez, c'est une affaire où il y a forcément un doute. Lorsque
vous vous retrouvez à découvrir que finalement dans votre entourage proche, il y a quelque chose de
suspect. Évidemment, comment ça se passe en défaite ? On repère un homme tout simplement qui
utilise les cartes bleues de Géraldine et de Katia. C'est évidemment suspect. On va remonter
jusqu'à Trébert. Bien, à partir de là lorsqu'il est interpellé, on découvre dans son portefeuille
ce qui n'est pas rien les cartes bancaires des jeunes femmes. Bien, donc en ce qui le concerne,
il n'y a pas de doute. En plus, quand on voit les versions que ma donnée Trébert,
il va en donner plusieurs. Il va dire à un moment donné qu'il les a aidées parce qu'elle voulait
refaire leur vie. Et puis ensuite, on retrouve quand même des objets qui ont à part de nos victimes.
On a retrouvé le téléphone portable calciné, on a retrouvé les trous sauts de clé et on a
retrouvé surtout les corps dans le jardin du pavillon des parents de Trébert où il habitait.
Donc en ce qui concerne Trébert, il n'y a pas de difficulté à mon sens. Il y a des charges
énormes qu'on voit rarement dans un dossier criminel. Après, la question qui s'est posée,
c'est de savoir pourquoi Trébert aurait fait cela. Et donc à ce moment-là, la question qui se
pose, c'est de savoir si Trébert réagit d'un propre initiative ou si c'est effectivement parce
que quelqu'un le lui a demandé. Et vous vous croyez quoi ? Moi, je pense que Trébert réagit de sa
propre initiative et que d'ailleurs, je rappelle puisque vous parlez de la tente de Géraldine,
non seulement elle a eu un non lieu, elle a été indemnisée par la commission de réparation de la
détention provisoire. Donc de ce point de vue, la justice s'est prononcée clairement à partir de ce
moment-là, je ne peux rien dire de plus. Le mobile, le mobile, ce serait donc 3300 euros ou l'argent,
mais c'est migérable, c'est stupéfiant. Oui mais vous savez, mon expérience malheureusement d'avocats
pénalistes montre que parfois on tue pour peu, on tue pour peu d'argent et donc à partir de ce moment-là,
alors c'est vrai qu'il y avait des éléments qui à un moment donné, d'ailleurs c'est pour ça
que Mme Van Kenpen a été mis en examen, mais encore une fois, moi je pense qu'il s'agit tout
simplement d'un crime trapeuleux pour 2300 euros. Pour 2300 euros. C'est-à-dire qu'on peut imaginer
que ça aurait été plus, il n'avait pu utiliser plus longtemps les cartes de crédit. Il tue pour
deux cartes de crédit qui l'utilisent pour faire des courses. Exactement. Vous l'avez vu,
vous trebergue évidemment pendant la reconstitution ? Non, je n'y étais pas. J'ai vu Trebergue à la
chambre de l'instruction, puisqu'il avait demandé sa mise en liberté avant sa comparution aux assises,
j'avais vu un homme qui était un peu insignifiant. Et était-il aussi rustique qu'on le disait ? Oui,
et qu'il y avait les rabattus. Magnifestement, on sentait qu'il supportait mal la détention,
que c'était l'homme des bois et que la prison, pour lui, était quelque chose de
particulièrement dur. Mais je crois que c'était quelqu'un qui finalement ne se voyait pas finir sa vie
en prison. Mais cette image d'homme des bois, il n'est pas abusif, parce qu'au fond, il avait la
tête d'un aéuride, donc on se dit qu'il irait très bien dans les bois et que par ailleurs, il était
forestier. Mais à part ça, il vivait en appartement en ville ? C'est vrai qu'il vivait en appartement en
ville, mais c'est vrai aussi qu'il était, encore une fois, quand il était en cavale, il se réfugie
dans la forêt. Et c'est vrai que c'est quand même quelqu'un qui passe plus de temps dans la nature
que dans son appartement. Alors il commet beaucoup de fautes, ce qui évidemment laisse entrevoir une
personnalité un peu simple, parce qu'il laisse son portable allumé. En 2004, il suffit de regarder
un télé pour savoir que dans les affaires criminelles, c'est en général comme ça qu'on arrête les gens.
Il utilise les cartes de crédit à plusieurs reprises. Il peut imaginer qu'il y a des caméras
vidéo qui se fait filmer. Donc on voit un passage à l'acte qui a l'air un peu commandé, improvisé.
Oui, mais vous savez, on peut être meurtrier et bête. Je crois que c'est pas un génie du crime très
bien, mais en même temps, c'est quelqu'un qui est assez frustre, donc qu'il n'est pas pris de
précaution dans l'évasion au fait qu'encore une fois, le fait d'entérer les corps dans un endroit
qui le relie au crime, c'est pas une preuve d'intelligence, c'est sûr.
Son évasion. Vous vous souvenez du moment où vous l'apprenez, ça vous dit ?
Oui, oui, c'est un choc évidemment, parce que vous savez, quand un crime est commis et que vous avez le
sentiment que l'assassin présumé va s'échapper, c'est un choc parce que vous avez l'impression
d'être volé deux fois de la justice. Donc c'est sûr que son évasion, il y a deux choses. Il s'est
évadé deux fois, il s'est évadé une fois physiquement et il s'est évadé une deuxième fois en
suicidant. Il s'allait évidemment une amertume. C'est l'incroyable que ce type n'est pas été
plus surveillé que ça quand même. Il s'est évadé d'une prison en se mettant dans un carton.
Vous savez, le problème des suicides en prison qui est malheureusement une réalité de la dureté du
monde carcéral, mais il y a des gens dont on pense qu'il faut les surveiller parce que le choc
de la carcération, parce qu'on sent une fragilité chez Trébert, il n'y avait pas le... je pense
qu'effectivement l'administration pénitentiaire n'a pas eu le sentiment qu'il était suicidaire. Voilà.
Et donc à ce moment-là, effectivement l'absence du kit, puisque on appelle ça les kits lentils
suicides, il n'en avait pas eu en ce qui le concerne. Après, c'est une faute. Maintenant,
ceux qui disent qu'il avait fait la part à plusieurs reprises de ses intentions suicidaires,
moi je n'ai pas ce souvenir que dans le dossier, il y avait des signes comme quoi, il y avait des
risques de suicide de Trébert. Donc il a tué Géraldine Giraud à la chloropie crine ou pas,
puisqu'on ne sait pas vraiment qu'il reste un doute là-dessus. Ecoutez, je pense que les médecins
légistes, il n'y a que dans les experts, qu'on sait qu'à 23h32, ils ont pris un petit déjeuner,
on vous donne le menu. Et dans la réalité, c'est quand même un peu plus compliqué. Alors évidemment,
il y a cette question qui s'est posée. Il n'y a pas de certitude. Je pense qu'il n'y a pas de
certitude. On a soupçonné un empoisonnement, il y avait des traces de chloroformes, ce qui est en
cas de décomposition de la chloropie crine, on les retrouve sur les vêtements de la victime,
mais c'est pas suffisant pour dire que c'est une certitude. Est-ce qu'il est psychiatrique d'une
manière ou d'une autre, puisque c'est quand même faire preuve d'une énorme froideur que de tuer deux
personnes pour 2300€ ? Ça sent le psychopathe à plein nez. Alors vous savez, moi je suis très réservé
sur les appréciations dites psychiatriques. Je crois que la psychiatrie est une science,
une science d'ailleurs. La question pour exposer, c'est une discipline en réalité très
discutable. Je dis simplement que que peut faire un psychiatre ? Un psychiatre peut vous dire,
M. X est responsable ou M. X est irresponsable ? Il est irresponsable parce qu'il est schizophrène,
il est irresponsable parce qu'il souffre de troubles neurologiques à tester. Une fois que vous n'avez
pas ces éléments de l'irresponsabilité pénale, c'est en réalité plus des jugements de morale,
de jugement de valeur qu'un vrai diagnostic clinique. Donc quand quelqu'un tue, évidemment on se dit
c'est un pervers, c'est un sociopathe, etc. Je crois tout simplement que c'est un crime crapeuleux
et que Trébert était, si on considère qu'il est coupable, il a commis un crime crapeuleux parce
que c'est d'un pas du bien et voilà. Merci beaucoup Francis Spiner d'être revenu dans
au-delà de traconte sur cette affaire l'herbier Jérôme qui en vérité porte le nom de Trébert.
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Durant le week-end de la toussaint 2004, deux jeunes femmes disparaissent. La 1ère s’appelle Katia Lherbier et la 2ème, Géraldine Giraud, est la fille du comédien Roland Giraud. Elles sont en couple depuis deux semaines à peine.