Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Tokyo, l’attentat au gaz sarin - Le récit
Europe 1 10/19/23 - 31m - PDF Transcript
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On de l'âtre à compte.
Christopher Delat
Aujourd'hui, le récit d'un événement devenu une affaire planétaire.
L'attentant en mars 1995 contre le métro de Tokyo.
Un attentat au gaz sarin, un gaz neurotoxique mis au point par les nazis.
L'enquête révèle que c'est une secte qui a répandu ce gaz.
La secte Aum Chiricchio qui voulait tout simplement déclencher une guerre mondiale.
Réalisation signé Céline Le Bras.
Européen, Christopher Delat
La scène a lieu le 27 juin 1994 à Matsumoto au Japon.
En pleine journée, un camion traverse le parking d'un supermarché.
Sur le moment, personne ne le voit.
Mais c'est un camion équipé d'un réservoir et d'un tuyau d'évacuation.
Et sur ce parking, à l'heure des courses, il réponde un gaz.
Tu sens l'odeur ?
C'est quoi ça ?
Et les gens se mettent à tomber comme des mouches.
Après le passage de ce camion sur un parking de Matsumoto,
on compte sept morts et plus de 200 personnes intoxiquées.
On fait des analyses du sang des victimes.
C'est du gaz sarin, figure-toi !
Du gaz sarin !
Stupeur général !
Le gaz sarin est une arme chimique inventée par les nazis.
Et depuis, il n'a été utilisé qu'une seule fois dans l'histoire.
Il y a trois ans, par Saddam Hussein, contre les cures de Dirac.
Qui a ressuscité ce gaz maudit ?
Et pourquoi ?
Dans les premières heures de l'enquête,
la police tombe sur un gars du quartier,
l'un de ceux qui a donné l'alerte, un certain Kono.
Chez lui, dans une cabane au fond de son jardin,
elle trouve des produits chimiques.
Alors la télévision japonaise s'essuie les pieds sur ce type pendant quelques semaines.
Et puis on découvre que les produits chimiques en question sont de l'engrais.
Les télés sont obligés de s'excuser publiquement.
Et du coup, on ne sait toujours pas qui a répandu le sarin.
Mais pourquoi ?
Et là, apparaît un personnage essentiel de cette histoire.
Choko Higabwa.
C'est une jeune journaliste indépendante,
et elle a sa petite idée sur qui a fait ça.
Et elle va le dire tout de suite à la police.
Je suis absolument certaine que c'est la secta Umjirikyo.
C'est elle qui a répondu le gaz.
J'en suis certaine.
Ça fait cinq ans que je travaille sur eux.
Je vous jure que ça leur ressemble.
Mais on lui rionnait et on la traite de folle.
Alors, qu'est-ce que je peux vous dire sur cette secte ?
Aum Shinrikyo.
Shinrikyo en japonais, ça veut dire vérité suprême.
Dans ces années-là, au Japon, c'est un mouvement religieux comme les autres.
3000 à 5000 personnes qui ont renoncé au monde moderne
et qui ont rejoint le guru Choko Asahara.
Un type aux cheveux longs qu'on voit souvent à la télévision.
Il prêche un retour au bouddhisme originel.
Il y a la pratique de la méditation pour arriver à l'illumination.
Rien de très original en vérité.
Il y a des dizaines de mouvements du même akabi au Japon.
Cela dit, Choko Asahara est quand même un drôle d'oiseau.
Figurez-vous qu'il vend les poils de sa barbe.
375 dollars le centimètre.
Et les gens achètent.
Il vend aussi l'eau sale de son bain.
La marre miraculeuse comme il dit.
800 dollars le litre.
Quoi ?
Vous n'avez pas envie de boire un verre d'eau du bain de Choko Asahara ?
Vous avez tort cette régouture.
Ça crouignoute un peu le pied sale.
Mais on passe vite dessus, je vous jure.
3 mois après l'attentat de Matsumoto.
Le 20 septembre 1994, dans la nuit,
dans sa petite maison de Yokohama,
la journaliste Choko Hegawa, dont je viens de vous parler,
est réveillée à trois heures et demie du matin par un bruit au rez-de-chaussée.
Un bruit de ferraille.
Elle attrape ses lunettes.
Elle descend toute la nuit.
Elle s'occupe.
Un bruit de ferraille.
Elle attrape ses lunettes.
Elle descend tout doucement l'escalier.
Elle a la boule au ventre.
Elle se dit c'est eux.
La secte Aum Shinrikyo.
Depuis le temps qu'elle les dénonce.
Elle arrive en bas de l'escalier.
Elle sent une odeur.
Une odeur atroce l'odeur d'un gaz.
Évidemment, elle a l'inspire.
Et immédiatement,
une douleur lui saisit la gorge et la poitrine.
Alors elle attrape ses clés.
Elle se précipite dehors
et elle réussit à rejoindre l'hôpital à temps.
Ce n'est pas du gaz sain, mademoiselle.
Mais vous aviez raison sur un point.
C'est une arme chimique.
Du fausse gêne.
C'est un gaz asphyxiant et mortel
qui s'attaque au poumon en les faisant gonfler
jusqu'à l'étouffement.
Vous avez eu beaucoup de chance, mademoiselle,
d'en sortir vivante.
Dès qu'elle sort de l'hôpital,
Choco et Gawa foncent au bureau de police.
Mais vous attendez quoi au juste ?
L'attentat de Matsumoto, c'était eux.
Et maintenant, ils ont voulu me tuer.
Je vous le dis, tout ça n'était qu'un entraînement.
Si vous ne faites rien,
le prochain massacre,
vous l'aurez sur la conscience.
Mais la police ne ment pas.
La peur du scandale, bien sûr.
Sans prendre au mouvement religieux
n'est pas du tout dans la tradition japonaise.
Si la police touche à la secta Hume,
on criera à la persécution religieuse.
Et donc, les policiers font l'autruche.
On ne fait pas tout à fait.
Ils font un petit pas.
Il y a quelques mois,
les habitants du quartier de Koto, à Tokyo,
ont été incommodés par de drôles d'odeurs.
Des odeurs qui semblaient vraiment
du quartier général Daum Shin Rikyu.
Alors en secret,
la police fait faire des prélèvements
aux abords du QG.
Et les résultats tombent.
Il y a bien des résidus de décomposition
du gas sara dans les échantillons analysés.
Elle avait raison, Choko Higawa.
Elle avait raison.
Le jour du nouvel an 1995,
l'affaire sort dans la presse.
Et comme prévu,
la secte crie à la persécution religieuse.
Elle accuse la police
d'avoir pulvérisé le sarin sur eux
en hélicoptère.
Rien que ça.
Et le guru, Choko Asahara,
enregistre un message vidéo
dans lequel il apparaît
très diminué et malade.
Je souffre des effets
mortels du gas répandu
par la police.
J'affronte maintenant
la mort.
Quel signal.
Mais dans l'opinion japonaisse,
ça marche.
Il y a une explication à ça.
Choko Asahara a été reçu
cinq fois par le Dalai Lama.
Il le qualifie de disciple.
Et donc l'onction Dalamesque
a fait de Choko Asahara
une figure religieuse respectée.
Presque un saint homme.
Et le voilà qui accuse le gouvernement
de l'avoir gazé.
Les gens y croient.
Pour lever les derniers soupçons,
la secte fait venir les journalistes
dans ses locaux.
Et elle leur montre la grande salle
où on les accuse de fabriquer
le gas sarin.
Comme vous pouvez le constater,
ici M. Damesque,
ce n'est pas un laboratoire
pour faire des armes chimiques.
C'est un temple.
Et effectivement,
à l'endroit même où
aurait dû se trouver les cuves de sarin,
tronent un immense bouddha.
Pensez-vous que ce bouddha
soit apparu tout seul
au milieu de la nuit.
Du coup,
la presse bascule du côté de la secte.
Et la police est humiliée.
Un mois plus tard,
en février 1995,
Iyoshi Karia,
un auteur de 68 ans,
rentre du travail à pied
à travers les rues de Tokyo,
grouillantes, comme d'habitude.
Depuis quelques temps,
il se sent traqué.
Il pense qu'il est dans le collimateur
de la secte Aum Shinrikyo,
à cause de sa soeur.
Un jour, à 62 ans,
sa soeur est arrivée chez lui
et elle lui a dit,
rencontrer les membres
d'une communauté formidable
au cours d'un cours de yoga.
Et j'ai décidé de les rejoindre.
J'espère que tu me comprendras.
Une semaine plus tard,
elle réappart
et dans un état lamentable.
Iyoshi, aide-moi.
Je me suis échappé.
Ils m'ont drogué, Iyoshi.
Ils m'ont torturé,
ils m'ont enfermé dans une cave.
Ce sont des monstres, Iyoshi.
Et elle lui parle
de prison souterre,
de torture, de produits chimiques.
Alors Iyoshi, la planche chez un ami,
mais depuis,
il reçoit des coups de fil anonymes.
Dites-nous où se trouve votre soeur.
Sinon vous allez avoir des ans à renouir.
Ce matala de février 1995,
Iyoshi a tellement peur
que la veille,
il a laissé un message
sur le répondeur de son fils.
Mon fils,
sage que si je disparais,
c'est que j'ai été enlevé par l'insecte,
l'insecte Aum Shinrikyo.
Mais aujourd'hui,
en rentrant du travail,
il ne voit pas venir la camionnette
qui s'arrête à sa hauteur.
Quatre hommes en sorte.
Il la trappe et le jette à l'arrière.
On ne le reverra
jamais vivant.
Voilà comment l'insecte
traite ceux qui lui résistent.
En tout cas, avant de mourir,
il a eu une bonne idée ce brave notaire.
Le message sur le répondeur de son fils.
Parce que ça,
plus le témoignage de sa sœur,
qui en vient,
qui y était,
qui s'en était chapé.
Et bien maintenant, on a la preuve que ces gens
fonctionnent hors la loi.
La police ouvre enfin les yeux.
Dans le secret le plus total,
le département de la police urbaine de Tokyo
prépare alors une opération
de très grande envergure.
Il s'agit de neutraliser la secte,
de s'assurer qu'elle ne dispose pas
de réserves de gaz sarins.
Le projet consiste à
attaquer tous les temples de la secte
dans le pays en même temps.
En jouant sur l'effet de surprise.
Le dimanche 19 mars 1995,
la police organise une répétition
avec des combinaisons de protection chimique
et des masques à gaz.
Le raid est prévu pour le lendemain matin.
Mais le soir même,
coup de téléphone.
On a un problème.
Une police locale d'Osaka
qui a procédé à des arrestations
dans le syndrome d'Osaka.
Une histoire d'enlèvement
d'après ce que j'ai compris.
Et merde !
Et merde, effectivement.
Et vous ne savez pas à quel point.
À cause de ces crétins d'Osaka,
l'opération est annulée.
La police a perdu l'effet de surprise.
Et on la reparlera
longtemps de cette annulation,
de cette patrouille d'Osaka qui a tout fichu par terre.
Parce que figurez-vous que la secte,
ce jour-là,
préparait un attentat qui va faire date
dans l'histoire du Japon.
Et cet attentat,
à lieu demain.
...
Laudit 20 mars 1995,
7h du matin,
le jour se lève sur Tokyo.
5 millions de Tokyo It
s'apprêtent à prendre le métro.
C'est le métro le plus efficace de la planète.
Il transporte chaque année
2 milliards de passagers,
c'est-à-dire le double du métro de New York.
À 7h43 précisément,
à la station Ueno,
sur la ligne Ibiya,
en direction de Kasumi Gazeki,
un homme monte dans la 3e voiture
de la rame A720S.
Et très discrètement,
il laisse tomber 3 petits paquets
emballés dans du papier journal.
Personne n'y prête attention.
Ce sont de tout petit paquet.
Une station,
deux stations,
à la station Ikiabara,
les portes sous,
et la touva très vite.
L'homme tient à la main un grand parapluie
et dans geste sûr de la pointe de son parapluie,
il perce les 3 petits paquets.
Et il sort du wagon
au moment où les portes se refairent,
au moment où le piège se refairent.
Car dans ces 3 petits paquets,
il y a 3 poches de sarin
à l'état liquide.
En les persant,
ce monsieur qui s'appelle Yasuo Ayashi
vient de libérer
la mort.
Normalement,
le sarin n'a pas d'odeur,
mais le cocktail fabriqué par la secta O
m'est impur.
Alors il pue une odeur de moutarde,
de cao chou brûlé.
Et c'est ça,
l'odeur qui d'abord alerte les gens
dans les wagons.
Et ensuite, ça leur pique aux yeux.
Et il y en a qui se mettent à éternuer.
Ah, chou !
À la station Kodemacho,
les portes souvent.
Et un passager choute dans l'un des paquets.
Il l'envoie sur le quai.
Et se faisant,
il projette du sarin partout.
Ici plus tard, on retrouvera
80.
La Rama 720S
poursuit sa route.
Et à partir de maintenant,
c'est Tom Manneige de la mort.
À chaque station,
les wagons libèrent du sarin.
Dans les rames, et maintenant sur les quais,
commencent à s'effondrer.
Mais un quart d'heure après l'ouverture
des poches de sarin, la Rama poursuit sa route.
Comme si de rien n'était.
Et ça n'est qu'à la cinquième station
que quelqu'un
tire la sonnette d'Alan.
Il est huit heures sèche.
Les portes du maître au sous.
Et cinq passagers s'effondrent
sur le quai en pavant.
Les wagons sont pleins de gens inanimés.
Et le sarin, évidemment,
continue de se répandre.
Et surtout, personne ne comprend rien
à ce qu'il se passe.
Il semblerait que quelque chose est explosé.
Il y a beaucoup de blessés.
Une explosion ?
Tu pars ?
Une explosion, ça vient d'un coup,
et puis c'est fini.
Dans la station, c'est la panique.
Les gens se marchent les uns sur les autres
pour tenter d'atteindre la sortie.
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Pour ceux qui ne s'arrêtent jamais.
Il faut attendre 8h30
pour que la direction centrale du métro de Tokyo
comprenne que c'est une attaque au gaz.
Partout, dans les voitures, sur les quais
et maintenant à l'extérieur, à la sortie
des bouches de métro.
Il y a des gens qui vomissent,
d'autres qui crachent du sang.
Il y en a qui font des convulsions
et d'autres qui sont paralysés.
Et ce qui est très étrange,
c'est que personne ne crie.
Alors le gaz s'arrête, attaque les poumons,
il paralyse les voies respiratoires
et on meurt
sans pouvoir crier.
Sur cette ligne,
on dénombrera lui mort
et 2005 blessé.
Certains garderont des séquelles à vie.
Le terroriste lui
a rejoint une voiture
qui l'attendait en surface.
Il est déjà loin.
Mais il n'y a pas que cette ligne qui est touchée.
Le même scénario
se joue au même moment
dans quatre autres rames de métro.
À 8h30 du matin,
sur la ligne Shioda,
Toshiyaki Toyoda 34 ans
à la surveillance du métro,
a chef sans service.
Il est en train de boire son thé.
Il va rentrer chez lui
et là il voit son chef débouler.
Toshiyaki,
il y a eu une explosion à la station Chokiji.
Il a fallu arrêter la rame.
Il y a un passage
qui signale un objet suspect à bord.
Il faut aller vérifier s'il te plaît.
Son service est terminé
mais Toshiyaki Toyoda
fonce sur place avec un collègue.
Et dans la rame,
il tombe sur une sorte de flac.
Noir.
C'est vraiment bizarre ce truc.
Ça colle et qu'est-ce que ça pure ?
Le collègue de Toshiyaki s'accroupit
et il commence
à éponger le liquide à la main.
Il arrive quatre agents
de nettoyage armé de sac plastique
et de serpillaires et eux aussi.
Il se met à éponger
le sarin liquide.
Et à un moment,
Toshiyaki voit son collègue qui l'accompagne s'effondrer.
Se mettre à trembler.
Être pris de convulsion.
Alors les gens les mettent tous les deux
sur des brancards et ils les montent à l'air libre.
Mais là-haut,
il n'y a pas d'ambulance.
C'est le chaos
des dizaines de gens qui convulsent.
Et c'est finalement une équipe de télévision
qui amène les deux agents du métro contaminé
vers l'hôpital.
L'hôpital
où le collègue va mourir
dans d'attroces souffrances.
Les blessés sont évacués
vers une trentaine d'hôpitaux de Tokyo.
La plus proche de la station Toshiyaki,
l'hôpital de Saint-Luc,
en a demais
500 en une heure.
Une femme y arrive
dans un état de douleur effroyable.
Messieurs,
Messieurs, messieurs, ça me brûle.
Et là on se rend compte
que ces lentilles de contact
ont fondu
sur les globes oculaires.
Sur la ligne de Metro Marunuchi,
le terroriste n'a pas
bien percé ses poches.
Alors du coup, le sarin s'écoule beaucoup plus lentement.
Et quand le train arrive
à son terminus,
il repart pour un tour, figurez-vous.
Cette rame va faire
trois fois la ligne
avant d'être arrêtée à 9h27
près du Parlement.
La plupart des passagers
ont été intoxiqués à bas bruit.
Ils ne verront les symptômes
apparaître qu'à leur arrivée au bureau.
Et il faut attendre 10h30,
soit 2h30 après le début de l'attaque
pour qu'un médecin de l'armée
japonaise déclare
tout à dit que nous avons été victimes
d'une attaque au gas sarin.
Et ça n'est que le soir
que le Japon et le reste du monde
apprennent l'impensable nouvelle.
Le métro de Tokyo
a été attaqué au sarin.
A l'heure
de compter les victimes
il y a 12 morts
et plus de 5000 blessés.
Alors je sais
ça peut paraître miraculeux
12 morts seulement.
Mais l'ampleur du drame
est dans le nombre de blessés.
A l'heure où je vous raconte cette histoire
certains d'entre eux sont toujours
dans le coma
depuis plus de 25 ans
et des centaines de personnes
qui n'ont pas voulu verser
à jamais.
Et maintenant
il faut bien répondre à la question
qui ? Qui a pu commettre
cet acte d'une telle barbarie ?
Que les choses soient bien claires
au Japon
le soir de l'attentin
personne ne peut imaginer
qu'il s'agisse de la secte
Aum Chirikyu.
Personne. Les supputations
n'ont pas dépassé le stade
d'un tout petit cercle.
Ce soir là en vérité
les japonais pensent que c'est un autre
pays qui les a attaqués.
Et c'était d'ailleurs la grande idée
de Shoko Asahara, le guru de la secte
faire croire à l'opinion publique
que le Japon avait été
attaqué par les Etats-Unis
par exemple
Le rêve fou du guru
était de t'éclencher
une guerre mondiale
Le jour d'après
le Japon se réveille
avec une terrible gueule de bois
Tokyo vit dans la peur
les gens refusent de prendre le métro
le chiffre d'affaires des taxis
grimpe en flèche
et c'est l'armée désormais
qui protège la capitale
et le choc
c'est que la presse
ce matin fait enfin
un lien
entre ce qui vient de se passer
sur le terrain survenu il y a 9 mois
à Matsumoto
et elle évoque enfin
la piste de la secte
pour les japonais
c'est un choc
une secte religieuse
bouddhiste par nature pacifique
serait donc responsable
de cet attentat
enfin c'est un pensable
et la secte elle
passe à l'offensive médiatique
La secte religieuse
a d'elle-même jugé nécessaire
de faire une mise au point devant la presse
une conférence qui a duré 2 heures
durant lesquelles un avocat a répété
sur tous les temps qu'il n'y avait aucun lien
entre la secte et les meurtres du métro
que au contraire la secte a été victime
d'un complot et que si on a retrouvé
des résidus de Sarine
aux abords de l'un de ses centres
en juillet dernier c'est parce qu'elle avait
justement été victime d'une agression
mais de nombreuses questions restant suspens
Dans une interview à une chaîne de radio
Le Gourou annonce
Que vous le voliez ou non
Vous mourrez
Gloire à l'infini
Gloire à mes disciples bien aimés
qui ont été calomniés simplement
parce qu'ils ont reçu
les enseignements de Haoum
vérité suprême
Le lendemain 22 mars 1995
la police nationale
lance un rède
contre la secte et son quartier général
et ce qu'elle découvre
dépasse l'entendement
une prison
où sont enfermées plus de 50 adeptes
quasiment morts
certains ont été lobotomisés
chimiquement
et puis on trouve aussi des quantités colossales
de produits chimiques utiles
pour la préparation du sang
aussi des stimulants pour
galvaniser les guerriers
de la glycérine
pour fabriquer des explosifs
et des stocks de peptone
c'est un produit qui sert à cultiver des bactéries
pour concevoir des armes
bactériologiques
dans une urne
les ossements d'une femme et d'un enfant
et puis dans une pièce noircie
par le feu
plus de 80 bidons d'essence
vides
grâce à tout ce matériel
la police fera le lien
avec plus de 20 meurtres
il faut cinq jours
pour localiser l'endroit
où a été fabriqué le gaz sarin
vous vous souvenez qu'il y a quelques mois
pour laver son honneur
la secte avait fait visiter au journaliste
une grande pièce
un temple avec un grand bouddha
et bien en se penchant sur le bouddha
la police découvre
qu'il est en police tyrene
et qu'il dissimule en laboratoire
des tuyaux
des filtres, des réacteurs chimiques
cachés dans le bouddha
la secte à Hume, chez Rikyu
était capable de produire assez
de sarins
pour tuer
4 millions de personnes
...
en visite à Tokyo
le Dalai Lama qui a rencontré
plusieurs fois Choko Asara
est bien sûr assailli de questions
votre sateauté
qu'avez-vous à dire sur les accusations
qui pèsent sur Choko Asara
vous le connaissez bien
je considère Choko Asara
comme un ami
ça n'est pas nécessairement
un ami parfait
c'est le moins que l'on puisse dire
mais au fait lui
Choko Asara
où est-il ?
il a réussi à semer la police
la rumeur dit qu'il a quitté le pays
en attendant de le retrouver
le 30 mars
le chef du service central
de la police nationale
prend 4 balles en sortant de chez lui
de justesse
et le 5 mai
la secte pose une mallette dans le métro
encore
et cette fois-ci c'est du zic lombé
c'est le gaz utilisé par les nazis
dans les chambres à gaz
heureusement c'est un échec
cet attentat aurait pu faire
20 000 morts
10 jours plus tard
au pied du mont Fuji
qui est le quartier général de la secte
dans le brouillard du petit matin
émergent des centaines de policiers
avec des équipements entiers
et des blindés
et dans leur sillage
les véhicules des chaînes de télévision
pendant 4 heures
les policiers fouillent à nouveau
tous les locaux de la secte
et vers 9h30
la police fait une découverte
on a trouvé une pièce cachée entre le premier
et le deuxième étage
venez
là vous voyez c'est une trappe
quand les policiers entrent dans cette pièce
dissimulée
ils découvrent dans le noir
une forme humaine assise dans la position
du lotus
est-ce que vous êtes sur quoi ça ?
oui
c'est moi
il est vêtu d'une tunique pourpre
à ses pieds il y a un walkman
et 100 000 dollars en liquide
et selon certaines sources
une kalachnikov
Choco Asara vous êtes en état d'arrestation
ne me touchez pas
même mes disciples
n'ont pas le droit de me toucher
à 10h35
la police sort du bâtiment
avec le gourou
il est dépenaillé
il est sale, il pue
c'est moi qu'il était caché là
au japon le gourou de la secta
m'a été inculpé pour meurtre et tentative de meurtre
dans l'enquête sur l'attentat au gas sarin
du métro de Tokyo qui avait fait 12 morts
le 20 mars dernier
lui continue de clamer son innocence
mais ses lieutenants ont parlé
à Tokyo Sophie Malibo
après 3 semaines d'interrogatoire
le gourou Choco Asara vient d'être inculpé
pour meurtre et tentative de meurtre dans l'affaire
de l'empoisonnement au gas du métro de Tokyo
des interrogatoires plutôt silencieux
en ce qui le concerne personnellement
en revanche ces principaux lieutenants
eux ont parlé, beaucoup parlé
à tel point que la police se dit
aujourd'hui en mesure de prouver
très exactement où et quand la secte
a fabriqué du gas sarin
en vue de perpétrer l'attentat et comment
les responsables désignés par le
le procès va durer presque 10 ans
jusqu'au 27 février 2004
d'un talac quel le gourou Choco Asara
et plusieurs auteurs des attentats terroristes
sont condamnés
à mort
par pendaison
depuis
Choco Asara est resté 12 ans
dans le couloir de la mort
et il a finalement
été pendu
le 6 juillet 2018
quant à la secte
elle existe toujours aujourd'hui
elle a juste changé de nom
et s'appelle désormais Alep
on pense qu'elle aurait
2000 adeptes
et on espère que la police la tient
à eux
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En 1995 à Tokyo au Japon. La secte apocalyptique, Aum Shinrikyo, répand du gaz sarin, à l’heure de pointe, dans le métro. Des gens s’effondrent, d’autres vomissent et saignent.