Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Tina : esclave en France - Le débrief

Europe 1 Europe 1 9/10/23 - 13m - PDF Transcript

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Pour commenter son histoire du jour, Christophe Ondelat reçoit un invité, acteur direct de son récit.

Voilà cette histoire intérée de votre livre Tina Omakou, Tina Oupara, mais vous avez repris

votre nom assez légitimement. Votre livre m'a vie à un prix publié il y a une dizaine d'années

chez Michel Lefond. Pardon d'avoir réveillé finalement tout ça dix ans après. Je me suis aperçu

en vous regardant évidemment que c'était tout l'heureux. C'est une histoire qui vous

accompagne tous les jours depuis tous les jours. Oui, parfois ça passe. Ça fait tellement longtemps

que je ne peux pas prendre ça à cette histoire. Ça fait longtemps. Ça fait longtemps parce que

voilà au jeu de vie j'ai une vie remplie d'amour qui m'a fait penser à autre chose que mon passé.

Et il y a le fait de l'entendre, de revivre cette scène. Il m'a arrivé beaucoup de blessures et je

m'attendais même pas. Vous avez trois enfants je crois aujourd'hui. Et ils ont quel âge ? Les nains

à cinq ans. La deuxième elle aura trois ans le mois prochain et la dernière elle a six semaines.

Six semaines ? C'est très récent. Quand est-ce que vous leur raconterez ? Faudra leur dire un jour ?

Bien sûr. Je pense que mon fils est né au réel âge de comprendre. Au cas où ça me posait des

questions je vais lui raconter tout ça. Il faudra le dire à un moment. Je ne compte pas les

cachets mon passé. Ils seront de toute façon de où je venais et de tout ce que j'ai vécu au passé.

Les condamnations je les trouve très intéressantes parce qu'elle prend 15 ans et lui prend 13 ans.

Et donc ce que dit la justice française c'est que ce qu'elle a fait elle est plus grave que ce

qu'il vous a fait lui. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ? Franchement à l'époque tout ce

que je voulais à l'époque c'est juste de quitter chez eux de plus les revois et la

condamnation. Toutes les pages je ne voulais pas parce que j'avais peur de Présa et auprès de ma

famille au pays. Du coup je m'en foutes en fait. Tout ce que je voulais c'est de n'est pas autre.

Mais est-ce que la justice a raison de dire que là c'est compliqué à dire mais que elle

elle est plus méchante que lui dans cette histoire. Que elle c'est le moteur de tout ça.

Oui parce que toute façon je pense que si elle m'aurait traité autre que comme une

esclave je pense que le mari soit peut-être différent ou peut-être il aura toujours son idée

mais pour moi je pense que si elle m'aurait traité comme sa fille il m'aurait pas violé.

Et vous n'aurez pas touché. C'est elle qui montre le chemin. C'est elle qui décide.

C'est elle qui prend la décision à la maison. Et lui il suit quoi. C'est marrant parce qu'on se

dit un footballeur. C'est un king. C'est un chef. Et en vérité c'est elle qui porte la culotte.

C'est soulotant peut-être mais à la maison c'est elle qui décide. C'est son manager d'ailleurs.

Enfin c'est elle qui gère ses affaires. Qui négocie ses contrats. Exactement. C'est elle.

Pardon de vous poser la question comme ça comme elle vous a insulté. Elle vous a dit que vous

étiez idiot. Ce que manifestement vous n'êtes pas. Moi le sentiment qu'elle me donne c'est

d'être d'une très grande bêtise. En vérité. C'est à dire qu'elle pense qu'elle est une

reine parce qu'elle a épousé un footballeur. Mais c'est une idiote. C'est une idiote ou c'est une...

J'aime pas dire de méchanceté mais je pense qu'elle pensait qu'elle est au-dessus de tout le monde.

Et qu'il n'y a rien pour l'atteindre. Et il y a... L'idiot ou pas mais je pense que...

Elle est bête ou elle est machiavélique ? Elle est méchante. Elle est méchante. Méchant.

Profondément méchant. À votre avis à quel moment est-ce qu'il décide de faire de vous une esclave ?

Est-ce que c'est au moment où Linda Okpara va avoir votre père pour lui proposer de vous

adopter ? Est-ce que c'est dès ce moment-là ? Peut-être elle avait cette idée mais c'est pas

exactement ce qu'elle a dit à mon père. J'ai aucune idée franchement c'est... Parce qu'ils ont déjà

trois enfants, ils n'ont pas besoin d'un enfant de plus. Au début quand elle a commencé à faire le

démarche auprès de mon père, elle avait que la fille est née. Ensuite il y a eu un deuxième enfant

et avant que j'arrive en France il y avait déjà la troisième. Mais elle a fait pas besoin d'adopter ?

Non je pense pas. Je pense qu'elle avait à au fond et c'est ce qu'elle veut.

Parce qu'ils ont les moyens de se payer une femme de ménage. C'est là qu'il y a un truc qu'on

comprend pas. Ils ont les moyens de se payer quelqu'un pour balayer et passer la serpillère.

Exactement. Peut-être elle n'a pas de moyen de trouver quelqu'un qui n'a pas mal de traites,

qui n'a pas traité de tout ce qu'elle veut. Quelqu'un qui est faible, qui n'a aucune idée,

qui peut pas se défendre. Donc il lui faut plus que quelqu'un pour s'occuper de la maison. Il faut

quelqu'un qui la ferme. Oui, qui n'a pas dominé. On apprend, vous apprenez au procès que

elle vous a acheté en vérité. Alors on sent bien d'ailleurs que vous ne vous attardez pas dans le

livre là-dessus. On sent bien que pour vous c'est très douloureux parce que si elle vous a acheté,

c'est donc que votre père vous a vendu pour 365 euros. Qu'est-ce que vous vous êtes fait comme

vérité là-dessus ? Au début je suis en colère, je me suis dit comment, comment c'est possible. Et

au fond je sais que mon père ne me ferait pas ça. Je ne suis pas un objet à vendre. Et il y a avant de

partir, il m'a bien fait comprendre comme quoi gérer là-bas pour aller à l'école, pour avoir un

meilleur avenir. Ce n'est pas pour aller être une esclave ou quoi ce soit. Et je ne pense pas que

mon père m'aurait mentir. Donc votre père lui, il croit qu'elle va s'occuper de vous et il reçoit

une petite somme d'argent ? Je ne pense pas. Vous croyez que ce n'est pas vrai ? Non, pas du tout.

Certes, en Afrique, les gens qui sont riches, parfois ils donnent un petit peu quand ils passent,

quand on vient leur rendre visite, ils donnent un petit peu de l'argent aux gens, mais jamais pour

payer quoi ce soit ou pour m'acheter. Est-ce que vous avez retrouvé la foi en Dieu ? Non. Jamais. Au

début j'ai essayé, après quand j'ai quitté les ordres, j'étais placé au foyer. Au bout d'un moment,

j'ai retourné à l'église, j'ai commencé à aller à l'église, après je me suis retiré parce que je...

Parce qu'il vous a abandonné ? Exactement. Et jusqu'à maintenant, je ne crois pas. Et parfois,

quand j'en parle, je parle aux gens, des gens qui sont croyants, je dis à est-ce que vous avez déjà

vu Dieu qui vous a dit telle et telle chose ? Du coup, pour moi, non. Je ne crois pas, mais au fond de

moi, je sais qu'il existe, mais je n'ai pas la même croyante que moi avant. Et je ne pratique pas.

Et vous ne pratiquez pas. Évidemment, on a envie de savoir ce que vous êtes devenu depuis, donc il y a

ce procès. Et alors, quand vous êtes au foyer, on vous dit qu'est-ce que tu veux devenir ? Qu'est-ce

que tu as envie ? Et vous dites que je veux devenir infirmière. Exactement. Et alors ? Je ne suis pas

encore infirmière, mais pour le moment, je suis être soignante et je travaille en soins palliatifs.

Pas encore infirmière ? Pas encore, mais toujours. C'est le but ? Oui, c'est le but. C'est-à-dire,

vous prenez des cours du soir, vous essayez de... Pour le moment, non. Déjà, ça m'a pris beaucoup

de temps pour arriver à avoir le diplôme des soignantes parce que le fait que j'ai arrêté

l'école à trois... J'avais nos niveaux de troisième et je parlais pas de français,

il fallait apprendre le français pendant que j'étais placé au foyer. Et pas la suite,

j'ai passé un certificat d'oxylate de vie et après trois ans de travail autant comme

oxylate de vie, je pourrais faire un VAE ou aller à l'école pour avoir mon diplôme de soignantes.

Ce que j'ai fait à les deux, j'ai fait un VAE. Validation des 5 h de l'expérience. Oui. J'ai

validé, je pense, 4 à 5 modules. Ensuite, je retourne à l'école pour avoir mon diplôme de

soignantes. Et maintenant, vous allez tenter le même goût pour devenir infirmière. Oui. Dans

quelques années, vous serez infirmière. Oui, j'espère. Vous ne dites pas si Dieu le veut. Oui, on peut

dire ça comme ça. Magda et Patrick. Oui. J'ai pas raconté ça, mais après votre libération,

vous êtes allé passer votre premier Noël chez eux. Oui. Vous les avez revus depuis ? Oui. On est en

bonne thème, en contact. J'ai retourné d'ailleurs avec mon compagnon et mes enfants. Et à chaque

naissance de mes enfants, ils se déplacent pour venir en France pour me voir. Pour vous. Oui.

Oui, c'est un truc très fort qui s'est lié avec vous. Donc, on comprend que vous vous êtes marié depuis.

Enfin, vous vivez avec un macho qui vit, avec lequel vous avez fait trois enfants. Oui, on a eu un mariage

traditionnel. Un mariage traditionnel. Donc, vous n'êtes pas dégoûté des hommes ? C'était dur.

C'était dur à faire confiance, non ? D'ailleurs, mon compagnon actuel, on s'est connu en 2010,

et à l'époque, j'ai joué même au foot. Comme à l'heure, j'ai eu le tambour sur quelqu'un

qui jouait au foot. Déjà, quand il l'a entendu, à l'époque, je m'appelle encore au Paras, il m'a dit

« Tiens, ça me dit quelque chose ? » Je lui ai dit « Ah ouais, qu'est-ce que c'est ? »

Et après, il m'a raconté l'histoire. J'ai fait son blanc comme si c'était pas moi, je n'avais pas.

Et à chaque fois que j'y vais vers lui, ça me rappelle mon passé. Du coup, c'était très,

très du l'heureux. J'ai dû bosser par là-dessus. Et maintenant, votre compagnon, il ne joue pas au foot ?

Non, il ne joue pas au foot. Et est-ce que c'est le fait que je ne joue pas au foot quand nous

sommes routes ensemble ? Non, je pense que le destin est fait ainsi quelques années plus tard.

Vous savez ce qu'ils sont devenus ? Oui, Sophie, elle est toujours en France. On est toujours

en contact, on s'appelle Tozentan et il a amé les deux dernières, j'avais pas de contact avec eux.

Et alors que d'où ils n'aient pas ? Ils sont en affaique. Ils sont rentrés au Nigeria ?

Oui. Après, ils ont quitté le prison. La France n'a pas voulu les garder, c'est ça,

la vérité ? Ils auraient voulu rester en France. Mais on leur a montré la porte de la sorte. Vous

n'avez pas été tenté de rentrer dans votre pays au Nigeria ? Depuis. Au début, j'avais peur,

mais après, je finis par au tenor au Nigeria plusieurs fois. Mais par contre, quand j'étais

né et grandis pour aller gosse, mais quand j'ai vu au Nigeria, j'ai vu à Boujah parce que maintenant,

ma famille, elle vit à Boujah. Du coup, j'ai vu à Boujah, mais pas les gosses. Il n'y a pas les

derniers... Vous avez retrouvé vos frères, votre tonton balin. Vous voyez tous ces gens-là.

Mais vous, vivre au Nigeria ? Non, jamais. Vous êtes française ? Oui, je suis française maintenant.

Et vous resterez en France ? Je ne me vois pas vivre ailleurs que la France. Parce que la France

m'a tendu là-bas. J'ai grandi ici. J'ai plus d'amis en Afrique. Et j'ai réfléchi plus

comme les gens au Nigeria. J'ai réfléchi autrement. Et je vois ma vie ici, en fait. Je ne me vois pas

Merci d'avoir accepté Tina tant d'années après de revenir sur cette histoire et d'avoir versé.

Je le regrette, quelques larmes. Mais je comprends bien sûr. Je rappelle que votre livre s'appelle

Ma Vie à un prix qu'il a été publié chez Michel Lafond qu'on le trouve aujourd'hui chez Jélu.

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L’histoire de Tina Okpara, devenue Tina Omaku. En 2001, la jeune nigériane est adoptée par un footballeur vedette du Paris Saint-Germain, Godwin Okpara, et sa femme Linda, pour en faire une esclave.