La source: Terrorisme anti-IVG aux Etats-Unis

Radio France Radio France 3/22/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript

François Sainte-Terre

Aujourd'hui, dans la faire sensible, l'assassinat du docteur Tiller est le terrorisme anti-avortement aux États-Unis.

Le 31 mai 2009, l'obstetricien George Tiller est assassiné.

C'est le huitième employé d'une clinique pratiquant des avortements qui trouve ainsi la mort.

Ce médecin, qui avait déjà survécu à une tentative de meurtre 15 ans plus tôt, est tué par un fondamentaliste un dimanche dans son église.

Raconter son combat, c'est revenir sur 50 ans d'histoire américaine.

Des avortements clandestins des années 60, la légalisation livégée dans tout le pays, en 1973, jusqu'à juin 2022,

où le droit à l'avortement n'est plus protégé par la Constitution américaine, résultat d'années de terreurs semées par des extrébistes chrétiens.

Pendant 30 ans, ces fous de Dieu ont enchaîné les attentats contre les cliniques, forçant les équipes médicales à travailler en gilet par balle.

Quand la religion, quelle qu'elle soit, se mêle de politique dans la sphère publique, le péril est grand,

et il reste très difficile pour les élus américains de s'opposer à cette idéologie misogine anti-avortement,

tant que les évangélistes représenteront une base électorale aussi puissante.

Notre invité aujourd'hui, Isabelle Hahn, correspondante aux États-Unis pour libération et autrice du choix,

roman publié aux éditions de la Goudeur, en janvier 2023,

une histoire inspirée justement du meurtre du docteur Tiller.

À faire sensible une émission de France Inter, diffusée en direct,

récit documentaire Constance Villanova, coordination Franconnière, chargé de programme rébecca donante,

réalisation Charles de Silia.

À Wichita, plus grande ville de l'état d'Ikansas, en ce 31 mai 2009, l'air est printanier.

Ce dimanche, et comme chaque semaine, les paroissiens d'églises luttériennes réformées se retrouvent

dans cet édifice moderne en brique rouge, planté au milieu d'une pelouse parfaitement tonde.

Il est 9h30.

Dans le vestibule, le docteur George Tiller accueille ses fidèles.

Lunette vissée sur le nez, souriant, il porte un costume vert.

A ses pieds, comme d'habitude, ses bottes de coboy est stompillée d'un aigle, symbole d'une Amérique patriote.

George Tiller, médecin de 67 ans, dirige la clinique pour femmes Womens Healthcare Services,

connue pour être l'une des rares du pays à pratiquer des avortements pendant le troisième trimestre de grossesse.

Le dimanche, ses jours de répit pour George Tiller.

Les antiavortements ne viendront jamais le chercher jusqu'ici.

Fervent, croyant et patriote, père de quatre enfants, il est un nacheur, un placeur pour sa paroisse.

Et avant que le service ne commence, ce dimanche 31 mai, il discute avec son ami Gary.

Tout en distribuant le programme de la cérémonie du jour, il raconte ses vacances en famille à Disney World, en Californie.

C'est la bande côte et pour l'occasion, depuis l'hôtel, le pasteur a choisi de jouer de la musique et l'église est pleine à craquer.

Parmi les fidèles qui s'installent sur les bancs de l'église, la femme de Dr Tiller, Jane.

Gary baisse doucement la luminosité de l'édifice, signe que l'office va commencer.

Mais au moment où le Dr Tiller s'apprête à rejoindre l'allée, un homme ravi démarche de l'entrée et se dirige droit sur lui.

Chauve, il porte une chemise blanche, un pantalon noir et tient fermement une Bible dans ses bras.

Il fouille dans sa poche avec son autre main.

En une poignée de seconde, il fonce vers Tiller, dégâne un pistolet et tire sur lui.

Après avoir murmuré un très commode seigneur pardonne-moi, le tour prend la fuite.

Tiller s'effondre, Gary tente de rattraper l'agresseur pendant qu'une paroissienne se précipite sur le médecin pour essayer de le rayonner.

Pute pou! Jane Tiller, la femme de George, se ruit alors dans le lobby et son cri déchire le silence.

Après des années de menaces, George Tiller vient d'être assassiné.

Il était pourtant sous la protection du FBI, menacé depuis des années parce qu'il pratiquait des avortements dans la puritaine américaine.

Le docteur Tiller est mort hier, tué par balle, alors qu'il priait à l'église par un homme seul, interpellé depuis.

Le médecin était un des rares praticiens réalisés dans sa clinique en toute l'égalité des avortements d'Itardif.

Depuis des années, le docteur Tiller était devenu la cible des mouvements anti-avortements les plus extrémistes.

Une chasse aux sorcières, selon ses propres mots.

George Tiller né en 1941 à Wichita, au Kansas, au cœur des États-Unis.

Dès son plus jeune âge, son père, médecin, George Tiller, le trimballe avec lui dans sa clinique.

Il marche dans ses pas et étudie à l'école de médecine de l'université de Kansas dès 1963.

C'est là qu'il rencontre John, sa future épouse.

En 1970, il sert dans l'armée de l'air en tant que chirurgien en Californie.

Mais un premier drame oblige celui qui voulait devenir l'hermatologue à revenir à sa ville natale.

En août 1970, sa mère, sa soeur et son beau-frère embarquent dans un petit avion piloté par son père, Jack.

Mais l'appareil se crache dans le parc naturel de Yellowstone quelques heures plus tard.

Qu'un survivant. George Tiller quitte alors la Californie pour retourner à Wichita

et s'occuper sa grand-mère et de son neveu devenu orphelin.

Il décide de donner un coup de main temporaire aux infirmières de la clinique de son père.

Il se promet de rester dans le Kansas un an, pas plus, mais les patients lui demandent de rester.

George découvre alors le lien puissant qu'il les unitie à Jack Tiller, son père.

Il prend goût à ce quotidien dans la clinique et décide de s'installer définitivement à Wichita avec sa femme.

Dans le secret des consultations, des patients enceintes lui confient que les femmes chuchotent entre elles le nom de cette clinique

car le docteur Jack Tiller y pratiquait des abortements clandestins.

En 1970, l'IVG est illégal aux États-Unis.

Les femmes les plus riches ont les moyens de s'envoler jusqu'à la Californie

ou un certain Ronald Reagan, gouverneur républicain, vient de signer une loi qui libéralise les abortements.

Pour les autres, on se passe sous le manteau des adresses de feuzeuses d'anges

qui provoquent des fausses couches dans des cuisines non aseptises.

D'autres s'échangent des techniques à réaliser chez soi à l'aide de cintres,

d'aiguillatricotés ou de produits chimiques présentant parfois un dorgé mortel.

Le débat pour la légalisation d'avortements ferrages

dans un pays où la religion est politique

et le mouvement féministe livre nos guerres sans merci aux conservateurs.

Et pour cause, à l'époque, on estime à 130 000 par an

le nombre des avortements clandestins aux États-Unis.

Parmi celles qui ont recours, il y a Carole Dinaud

qui avorte dans le secret en 1965 à l'âge de 22 ans.

Elle témoigne de l'exemple de l'économie,

elle témoigne de la gardienne 60 ans plus tard.

Je n'ai jamais envisagé une seule minute de mener cette grossesse à terme.

Cela n'allait tout simplement pas faire partie de ma vie à ce moment-là.

J'avais un plan, j'allais terminer mon doctorat et enseigner.

J'ai demandé à une amie de me donner le nom de quelqu'un pour pratiquer un avortement.

Son ami connaissait un ami, qui connaissait un ami, qui avait accompagné quelqu'un.

C'était ce genre de réseau souterrain.

Les filles de mon université avaient une règle, ne jamais laisser son compte courant descendre au-dessous de 300 dollars.

Nous savions tous ce que cela signifiait.

J'avais donc l'argent pour l'intervention.

Nous sommes allés dans un petit bureau et la personne qui l'a réalisé était un médecin.

La salle n'était pas stérile.

Je ne me souviens de presque rien de la procédure, sauf du médecin qui a dit « ne faites pas de bruit ».

C'était douloureux, il n'y avait pas d'anesthésie.

Mon trajet m'a ramené à mon dortoir.

J'ai vomi au milieu du hall de l'université et j'ai dit à tout le monde que j'avais la grime.

En 1969, une autre femme, Norma McCorvey, 21 ans,

tombe enceinte au Texas où l'IVG est interdite.

Précaire, elle ne peut pas prendre l'avion pour se rendre dans un état qui a libéralisé la loi sur l'avortement.

Deux avocats, Sarah Whittington et Linda Coffey, la conseil pour intenter une action justice.

Les juristes poursuivent alors Henry Wade, procureur du comté où habite la jeune femme anonymisée sous le nom de Jane Law.

Leur objectif?

Prouver que la loi Texane porte atteinte au droit constitutionnel des femmes et à la protection de la vie privée.

Elles perdent leur procès devant la Cour du District, mais l'avocat Sarah Whittington,

du haut de ses 24 ans fait appel devant la Cour suprême, la plus haute juridiction du pays,

qui donne raison à Jane Law contre Henry Wade.

La décision de la Cour est votée en 72 et publiée le 22 janvier 1973.

Le droit à l'IVG est légalisé tant que le fœtus n'est pas viable, soit vers 22 semaines de grossesse.

C'est l'arrêt Roe v Wade historique.

La Cour suprême des États-Unis déclare que l'avortement relève désormais d'une affaire privée entre les femmes et leurs médecins

pendant les 3 premiers mois de la grossesse.

Cette décision conduira probablement un remaniement drastique des lois des États sur l'avortement.

Plus précisément, le tribunal a annulé la loi du Texas et de Géorgie

et a décidé que le gouvernement n'a aucun droit d'intervenir dans une décision qui concerne la maire et son docteur.

Pendant le 2e trimestre, l'État devra réguler la question des avortements,

mais seulement pour assurer la sécurité de la maire et pour le dernier trimestre, ce que dira l'État prévaudra.

En 1973, le docteur Tiller, 32 ans, considère que l'avortement est un droit fondamental qui doit pratiquer dans son établissement.

Dans la clinique de son père, il met en place une relation patiente soignant des plus humaines.

Il recrute de plus en plus de femmes et propose des avortements quatre fois moins chers que dans les autres établissements spécialisés.

250 dollars à l'intervention contre 1000 d'habitude.

Tiller rebâti sa clinique Woman's Health Care Service et accroche au mur de son bureau une photo du docteur Jack Tiller, son père.

Il continue à se former jusqu'à devenir un expert dans son domaine.

Il est l'un des rares médecins du pays à proposer des avortements jusqu'au dernier trimestre de grossesse.

Il raconte son engagement pour les droits des femmes.

Le docteur George Tiller reste un fervent croyant et, estime-t-il, sa foi chrétienne n'entre pas en désaccord avec son travail.

Mais certains citoyens américains ne sont pas de cet avis.

Une première organisation qui avortement voit le jour dans les années 70, le National Right to Life Committee, comité nationale pour le droit à la vie.

Ces militants, appelés à tort pro-life pour pro-vie s'organisent, car pour eux, la vie commence dès la conception.

Le mouvement se politise et entame sa croisade.

Dès 1976, le Parti républicain joue des revendications anti-avortements dans son programme.

Il faut dire que les antivégés chrétiens évangéliques ou catholiques représentent une base électorale importante.

Alors qu'en 1968, Ronald Reagan n'allait pas gouverner de la Californie, avait signé une loi pour libéraliser l'IVG.

Il s'appuie désormais sur les chrétiens anti-avortements pour remporter l'élection présidentielle de janvier 80.

Et il nomme deux juges anti-avortements à la Cour suprême pendant son mandat, mettant en péril l'arrêt Rowe V. Wade.

Le mouvement se radicalise au point pour certains de plonger dans le terrorisme.

En 1982, des fondamentalistes chrétiens font le Army of God, ou Armée de Dieu.

Ce groupe terroriste se fait connaître en prenant d'otage un médecin pratiquant des avortements et son épouse.

Tous deux libéraient saint sauf. Mais l'armée de Dieu entend bien éradiquer ce qu'elle appelle les avorteurs, touheurs, d'enfants.

Dans la troisième édition de son manuel d'action, on peut lire ce message adressé aux obstetriciens.

Après avoir prié, jeûné et fait des supplications continueslles à Dieu pour vos âmes païennes et infidèles,

nous avons alors pacifiquement, passivement présenté nos corps devant vos camps de la mort,

vous suppliant d'arrêter le massacre de masse des enfants.

Pourtant, vous avez endurci vos coeurs déjà noircis.

Nous avons tranquillement accepté l'emprisonnement et la souffrance résultante de notre résistance passive.

Vous vous êtes moqués de Dieu et avez poursuivi l'Holocauste.

Plus maintenant, toutes les options ont expiré.

Pas par aimes de vous, mais par amour pour les personnes que vous exterminer,

nous sommes forcés de prendre les armes contre vous.

Vous ne serez pas torturés par nos mains. La vengeance n'appartient qu'à Dieu.

En 1986, pour la première fois, la clignes de George Tiller est visée par des anti-IVG.

Une bombe explose, mais ne fait aucun mort ni blessé.

Pas dans ma indication, 100 000 euros de réparation et en moins d'autres travaux pour la sécuriser.

Mais le médecin n'ablique pas.

Trois jours après l'explosion, il plante une pancarte devant son établissement.

On peut y lire, ou que non, nous ne partirons pas.

Nous serons sur la route, nous savons où, nous sommes à l'intérieur.

Nous serons sur la route, nous savons où, nous serons à l'intérieur.

On se sent bien, ce matin, et vous savez,

nous serons sur la route, nous savons où, nous serons à l'intérieur.

Nous serons sur la route, nous savons où, nous serons à l'intérieur.

And it's playing far away but it's going in my belly, it's all right

Baby it's all right

Hey, we'll do the last come along

We can help you sing the song and it's all right

Yeah, it's all right

Come on, let me tell you what to do

Cause I think I'm fully arranged

All right, baby it's all right

We're on a road to nowhere

Hey

We're on a road to nowhere

Hey

We're on a road to nowhere

Hey

We're on a road to nowhere

We're on a road to nowhere

Les cliniques portaient par Martin Luther King dans les années 60 et 100 complexes

Devant les cliniques proposées des IVG, de plus en plus de militants se réunissent chaque jour pour manifester

Ils tentent d'isouader les patientes qui gardent timidement leur véhicule avant leur consultation

Sur leurs pancartes, des photos de fœtus, des drapeaux américains, des versets de la Bible

Le mouvement s'appuie particulièrement sur le chapitre 24-11 de la Bible qui dit

Ce qu'on traîne à la mort, ce qu'on va égorger, sauve-les

Operation Rescue organisent également des sittings et des opérations de communication solides

Pour faire venir les journalistes

Nous sommes ici pour délivrer l'enfant inocent condamné à mourir aujourd'hui

Clames et fous de Dieu

Tout est fait pour décourager les médecins qui, sous les huets

Rejoignent quotidiennement leur voiture sur le parking de leur lieu de travail

L'ambiance est électrique

A l'été 91, Operation Rescue fait de Uchita et de la clinique du docteur Tiller

L'épicentre de la lutte contre l'avortement

L'établissement est surveillé de près par les anti-VG

En cause, la possibilité très encadrée d'une interruption de grossesse pendant le dernier trimestre

Cette année-là, Operation Rescue lance le Summer of Mercy, où était de la miséricorde

L'ennemi a désormi un visage

Celui de George Tiller, présenté comme le plus grand assassin de la nation

À partir du 15 juillet 91, des milliers de manifestants affluent Uchita

Ils bloquent les rues, les entrées des cliniques et se postent immobiles au milieu de la route

Ou interpellent des patients qui ont rendez-vous pour avorter

La police de Uchita qui lise deux bus de vie

L'est un camion pour envoyer les sauveteurs pro-life en détention

Même un prêtre a été arrêté alors qu'il prêchait en montrant à des femmes

Les photos des fêtus morts

Il aura une si belle vie

Laissez-le vivre

Laissez-le être soigné

Laissez-le vivre s'il vous plaît

Laissez-le vivre

Votre choix c'est la mort

L'autre c'est la vie

Quelqu'un aimera votre bébé

Quelqu'un s'occupera de lui, quelqu'un s'occupera de vous

Pour apaiser la situation en accord avec la police

George Tiller décide de fermer sa clinique une semaine

Mais malgré le risque d'une amende de 25 000 $

De plus en plus de militants traversent le pays pour s'agglutiner devant l'établissement médical

George Tiller reprend des services

Et délai sa chevrelée de sport rouge vif pour 4x4 blindés

Dans sa clinique, il fait poser un système de caméra de vidéo surveillance

Et un détecteur de méto à l'entrée

Tiller et les membres de son équipe cachent tous un gilet barballe sous leur blouse

Cet été-là, même chez lui, n'est plus en sécurité

Son adresse circule, le nom de l'école de ses enfants aussi

Les manifestants l'attendent devant chez lui tous les jours

Partant en main et photo de fêtus en sanglanté en prime

L'action dure six semaines et ce sol de par 2600 arrestations

30 000 manifestants participent à cet été de la miséricorde sous la bannière de Paris and Rescue

Pour conclure ces 42 jours de harcèlement estival, un grand concert est organisé en plein air dans le stade de Chesna

Alors qu'un révérent ultra-conservateur prononce un discours exalté devant une foule de 25 000 participants

Une de bande-roll tirée par un avion fend le ciel, exhibeant ce message

Rentre et chez vous, Wichita restera toujours pro-choix

Cet été de la miséricorde aura réussi à dédiaboliser l'attracle des médecins qui pratiquent des abortements

Et ce, jusqu'à la mort

Ainsi, le 10 mars 1993, à peine sa colle à Enfloride, le docteur David Gunn est abattu par l'extrémiste Michael Griffin

C'est la première fois qu'un médecin qui pratique des IVG est tué aux États-Unis

Le fondamentaliste de 31 ans, l'assassin, devient lui une source d'inspiration

Et le terrorisme antiavortement commence à déferler sur les États-Unis

Cela s'est passé devant la toute nouvelle clinique d'avortement de Pensacola

Où un groupe d'une douzaine d'activistes, appelés Rescue America, était en train de manifester

Il était censé nous rejoindre ici et la première fois que je l'ai aperçu était quand il est revenu de l'arrière de la clinique

Il a marché jusqu'à l'officier de police et a dit, je viens de tirer sur docteur Gunn

Michael Griffin s'est tout de suite rendu

La semaine dernière, plus de 540 membres du Congrès ont demandé au FBI d'enquêter sur une série d'attaques à l'acide sur des cliniques l'année dernière

Haute 93, chez les Shannon, 37 ans, regarde le paysage défilé, la tête contre la vitre de l'autocard qui leur mène de l'oregon vers l'Oklahoma City

Sans doute, pense-t-elle à son héros, Michael Griffin, qui a abattu en mars dernier le docteur David Gunn

Cela lui écrit 25 lettres pour le féliciter d'être un brave soldat

Arrivé à Oklahoma City, elle loue une voiture et parcourt les 150 000 miles qu'il a séparé du 5.107 Kallock Drive à Wichita

Cela se met le manifestant entier d'avortement présent devant la clinique du docteur Killer

Elle connaît le visage du médecin, elle l'a bien imprimé

Nous sommes le 19 août 1993, devant le centre médical en plein soleil chez les patientes, impassibles

Elle est en mission, oui, en mission pour l'armée de Dieu, le groupe terroriste créant 82

A 19 heures, le docteur George Tiller sort comme d'habitude sous l'EU et de la poignée de manifestant présent, chaque jour rappelons-le

Il se dirige d'un parapide vers sa voiture, chez les Channes le suit

La main fourrait dans son sac et s'apprête à lui parler

Depuis son véhicule épuisé, Tiller lui fait un doigt d'honneur à travers la vitre

Alors chez les Channes, il sort un semi-automatique et tire 6 fois dans la direction du médecin

Cougar de sang à 2 débris de verre, blessé aux deux bras, Tiller parvient à quitter son véhicule et à s'abriter dans sa clinique

Chez les Elles prend la fuite, une infirmière a le temps de noter le numéro de sa plaque d'immatriculation

Elle est arrêtée d'Ellenham

Chez les Channes n'en est pas son premier attentat

La fondamentaliste avait déjà participé à des actions terroristes contre des cliniques

Quelques bombes placées ici et là

Un carcéré dans le Kansas, elle devient le visage du martyr des terroristes en anti-avortement, une prisonnière du Seigneur

De son côté, l'armée de Dieu en chez Nésapalodon lui fait envoyer des lettres, de l'argent et propose à l'avant des écharpés bonnés qu'elle fabrique dans sa cellule

Le site internet de l'armée de Dieu publie ainsi le témoignage de Shannon qui déclare

Je ne dis pas que j'ai tiré sur Tiller, mais je nis le fait que j'ai eu tort

C'est la chose la plus sacrée, la plus vertueuse que je n'ai jamais faite

Je n'ai aucun regret

J'espère qu'il ne tue pas de bébé aujourd'hui

Si c'est le cas, au moins j'aurais essayé

Si j'allais passer le reste de ma vie en prison, ou mourir dans une explosion, j'allais au moins le faire dans la volonté de Dieu

Blessé, George Tiller survit et reprend le travail dès le lendemain, infatigable

De nouveau, il plante une pancarte devant sa clinique

On peut y lire, les femmes ont besoin des avortements et je vais les aider

Et lui depuis un an, l'administration démocrate de Bill Clinton s'empare de la question

Le congrès vote le face ou Freedom Access to Clinics

L'accès libre au clinique et criminalise le blocage des établissements pratiquant des IVG

L'attention monte

Mes membres de l'armée de Dieu diffusant entre des affiches avec des photos des médecins américains qui pratiquent des IVG

Ornés à Macarre, Wanted, en majestule, s'il vous plaît, ces médecins doivent être éliminés

On offre 5000 euros de récompenses à qui condamnera des informations personnelles sur ce qu'ils appellent les tueurs d'enfants

Le 29 juillet 94, en Floride, Paul Hale, un leader anti-avortement du groupe Defense of Action

Et ancien Pasteur, à bas de Dr Jan Beyer-Gritten, 69 ans, ainsi que Fernandina Beach, sa collègue

Les deux soignants revenaient de l'aéroport en voiture

Ils coulaient sous les menaces de mort

Ils étaient équipés de gilets par balles et escortaient par un lieutenant d'Air Force

Paul Hale a visé la tête

Quelques jours plus tôt, planté devant la clinique de Dr. Gritten, à peine sa colle-là

Il interpellait des patients en leur criant

« Maman, je t'en prie, ne me tue pas »

Élevé en martyre par les intégristes anti-avortement

En blous orange, melottomain et allure de gendrie d'éâle

Les terroristes en racontent son crime dans le documentaire Soldat dans l'Armée de Dieu

« J'ai vraiment senti que le Seigneur voulait que je tire sur l'avorteur

Car la parole de Dieu défend la protection des innocents

Je savais qu'avec sa circonstance, c'était la chose appropriée à faire

J'ai senti que le Seigneur m'a appelé pour plaider pour la justice des enfants, par la force

Je pensais que j'allais être bourré de zèle ce jour-là, mais ce n'était pas le cas

C'était très difficile, je souris maintenant, mais ce n'était pas le cas à ce moment-là

C'était une tâche sinistre

Paul Hill, l'assassin, qui comme ses complices considère que l'avortement est une peine de mort

N'est pas dépaysé, lui aussi va y passer, par ejection

Mais le fléau qu'il représente n'est pas erradiqué

Le 31 décembre 1994, la réceptionniste d'une clinique de Boston est assassinée

A la fin des années 90, aux Etats-Unis, les médecins pratiquant des IVG sont une espèce en voie de disparition

D'ailleurs, les techniques de l'avortement sont si peu enseignées que le responsable de l'enseignement médical

Ont été contraints de demander aux universités d'inclure une formation spécialisée

Comme quoi, le lobby ont y avortement grignot de peu à peu la cour suprême

Depuis sa promulgation, l'arrêt Roe v Wade est sans cesse menacé

Mais l'idéologie obscurantiste se diffuse aussi dans les médias par le biais d'une toute nouvelle chaîne

Sur les écrans américains depuis 1996, la très réac Fox News

Bill Orill, polémiste qui est ructe comme une respire, en devient la figure de Proulx dans son émission quotidienne

Il attire 3 millions de téléspectateurs par jour

Sa cible favorite?

Évidemment, le docteur George Tiller

Le journaliste en carton part, jette de l'huile sur le feu

Il compare le médecin Staline Whittler et le surnom à l'antenne Tiller, the baby killer

Ou Tiller, le tour rebevé

Tu es des bébés en Amérique, ce sera le sujet du mémo du soir

Pour 5 000 dollars, Tiller, the baby killer, comme certains l'appellent, pratiquera une végétardive pour toutes les raisons possibles

Vous devriez être très préoccupé parce qu'il continue de se produire au commsass

Cet homme, docteur George Tiller, connu comme Tiller, le baby killer, pratique des végétardives sans en préciser les raisons médicales

Tiller a tué des milliers, des milliers de fœtus du troisième trimestre sans explication

C'est certain qu'il a du sang sur les mains

Il devrait y avoir une place en enfer pour ce type

Ce type tuera votre bébé pour n'importe quelle raison et 5 000 dollars

En janvier 97, deux bombes explosent dans une clinique d'Atlanta

En octobre 98, alors qu'il est dans la cuisine chez lui, à New York

Le docteur Barnett, Slapion et Tuveparasneiber

A Wichita, George Tiller ne lâche rien

Même si sa femme et ses enfants sont menacés, même si au début des années 2000

Le procureur général Lucan de Sass veut voir sa clinique fermer ses portes

Même si Operation Rescue installe son QG dans sa ville, il tient un bon

Pendant ce temps, les états conservateurs font passer de plus en plus de lois restent régnants l'accès à l'avortement

Dans les locaux de l'organisation Operation Rescue, on se gargarise en accrochant sur un mur des trophées

Les photos des cliniques qui ferment leur porte

Le 20 janvier 2009, Barack Obama s'installe à la Maison Blanche

Mais sa promesse de ne pas entraver ses droits formant fondamental qu'est l'IVG

Ne sauve pas la vie du docteur George Tiller

Une situation qui nous renvoie au début de ce récit, le dimanche 31 mai 2009

Au moment où l'office de Panko va commencer

Scott Roller, un fondamentaliste atteint de schizophrénie

claque la porte de sa voiture sur le parking de l'édislutérienne réformée de Wichita

A 51 ans, seul et ultra paranoïaque, il passe son cancer d'obscur formant ligne

à comparer le docteur Tiller au médecin nazi Joseph Mengele

Son pseudo server of messia, ou serviteur du messie

Quand il n'est pas connecté, il rôde autour de la Maison Blanche Tiller, ou manifeste devant sa clinique

Il est presque dix heures, il sort son arme et vise le docteur George Tiller

67 ans, qui meurt sur le coup

Est-ce qu'il y a eu un moment où votre foi, vos croyances religieuses ont changé?

Oui, vers 1992

Oui, je regardais le 700 clubs régulièrement, une émission chrétienne

Et à la fin, il y avait toujours une invitation à donner sa vie au Christ

J'étais seul dans mon salon, et ce jour-là, je me suis nier à genoux

et j'ai accepté le Christ comme mon sauveur

C'est un meurtre

Ce n'est pas le travail des hommes que dotait la vie

C'est à notre père

Il est notre créateur, il donne et aute la vie

Ce n'est jamais aux hommes de prendre la vie, sauf en cas d'auto-défense, ou pour défendre l'autrui

En avril 2010, Scott Lauder, l'assassin du docteur Tiller,

a condamné la prison à vie, a sorti de 50 ans de surtene

Depuis les années 90, aux États-Unis, 4 médecins et 4 membres du personnel de gestion

ou de la sécurité des cliniques ont été abattus

Et c'est sans compter les attentats à la bombe, à l'acide, les incendies criminelles,

les attaques biochimiques, le vandalisme des cliniques, la tracte physique, ou en ligne

Les terroristes anti-avortements gagnent leur pari en mettant en place des techniques roudées

pour harceler le personnel des cliniques américaines

Dans les années 2010 en effet, rares sont les États qui ne voient pas les établissements pratiquants

des IVG, fermer leurs portes

Mais au-delà des cliniques, le lobby anti-avortement a aussi gagné nos batailles à la Cour suprême

par un jeu macabre d'alliance politique avec la droite et l'élan Trumpiste

Le 24 juin 2022, dans une Amérique de plus en plus conservatrice

la Cour suprême annule la réurale V-Wade

Désormais, chaque État a la possibilité d'interdire ou de restreindre la possibilité pour les femmes d'accéder à l'IVG

13 ans après son assassinat, le combat de George Taylor semble partir en fémée

Désormais, le combat de George Taylor semble partir en fémée

Désormais, chaque État a la possibilité d'interdire ou de restreindre la possibilité pour les femmes d'accéder à l'IVG

Désormais, chaque État a la possibilité d'interdire ou de restreindre la possibilité pour les femmes d'accéder à l'IVG

Qu'est-ce que c'est que j'ai pensé?

J'ai acheté un boîtier de la douche

Et j'ai roulé sur le côté de sa place

J'ai regardé des brosses, j'ai regardé les 5

J'ai appris et j'ai pressé le G5

Et c'était Nicky

J'ai regardé quelque chose qui m'a fait peur

Et j'ai roulé sur ses yeux

Elle m'a montré, j'ai roulé

Et j'ai commencé à râler

Tu me souviens que mon mari m'a dit

Que c'est le petit enfant que j'aime

Et que notre amour est souvent ouvert

Et Spontenet a brûlé le troisième

Mais grâce à la youth et l'économie

Nous voulons déterminer

Ce qu'on ne se sent pas bien

Mais bébé, c'est ce que c'est

Mais les fêtes m'ont dit

Elles m'ont ignoré et m'ont dismissé

La pro-life m'a arrêté à l'intérieur de la clinique

Et m'a appelé un murder

Maintenant, c'est hés

Donc, il faut dire

Que nous sommes dans un état mentale de debate

Hey, belle fille, j'ai dit

Que j'ai lancé sa sombre

Les fâches sont des gars d'horreur

Elles n'ont pas vraiment donné leur vie

Elles n'ont qu'une femme pour contrôler son corps

Or, elles ont le droit de choisir

Mais bébé, ce n'est rien

Elles veulent juste mettre leurs mains sur le bouton

Parce que si vous disiez

D'accord, elles vont les envoyer à mourir par le score

La mission d'aborder

devrait être votre volition

Mais si Sud et Thomas ont leur façon

Vous allez être en ligne

Et ne pas avoir de faim

Pourquoi ils vont être en honte et de faim

Il a toujours été autour

Il aura toujours un nitch

Mais ils vont faire un privilège

Ce n'est pas le droit accessible à la riche

Hey, les pro-lifers doivent s'occuper

Parce que la vie ne s'arrête pas après la bête

Et pour un enfant négatif à l'inpréparation

Ça peut même juste se faire le travail

La situation va sûrement changer

Si elles pourront les trouver

Les supports de l'H-Bomb

Et les cliniques de Firebomb

Quelle type de merde est-elle?

Orwellian, en fait

Si Roe V. Wade est overturné

Ce n'est pas le désir de rester en tact

De laisser les jeunes filles à leur aide

Docteurs pour les voir

Et les voir comme ils les matèrent

Maintenant, j'ai hâte de faire un call

Mais hey, n'est-ce pas mon travail

De mettre sur les massages

Et de les mettre sur les assises

Le combat contre ces façons

Donc, n'est-ce pas que vous décidez

De faire ce mouvement avec la prière

C'est ce qu'il va être là et c'est une vie

Et l'insecte a l'air d'aie

Rhythmes et sons

Spinning around

Confrontations

Across the nation

You're blind, my block

Dreadlocks, what a shock?

Land of the free

But not me

Not me

Not me

Not me

France inter

Affaire sensible

Fabrice Droëlle

Bonjour les anti-avortement aux États-Unis

Notre invité Isabel Hann, bonjour

Bonjour

Vous êtes journaliste, journaliste libération

Et vous avez été la correspondante de ce quotidien aux États-Unis

En janvier dernier, vous avez publié votre premier roman

Le choix aux éditions de la Good Burr

Et pour ce récit, vous vous êtes inspiré du terrorisme anti-IVG qui a déferlé sur les USA entre 1980 et 2010,

et dont nous venons de brosser le tableau.

Bon, ça s'appuie sur l'affaire killer en particulier, donc vous êtes partie du réel.

Comment avez-vous construit votre récit, je veux dire, par qu'elle enquête, par qu'elle rencontre?

Alors, tous mes reportages, toutes mes interviews où le sujet de l'avortement

était très prégnant pendant mes années de correspondance, puisqu'on a vu la Cour suprême basculée

très clairement dans le conservatisme anti-avortement revendiqué,

donc j'ai été amenée à couvrir beaucoup de nouvelles lois restrégnant l'accès à l'avortement,

notamment dans le Sud et dans le Midwest, et j'ai fait plusieurs rencontres qui ont été assez déterminantes,

notamment une jeune Texane qui, elle, avait grandi dans ce milieu ultra-conservateur,

mais qui était devenue, parce qu'elle avait subi elle-même un avortement,

était devenue pro-choice, pro-choix, pro-avortement, et était en rupture familiale complète,

et elle m'a permis de faire ce voyage entre les positions des anti et les positions des pros,

et surtout de me faire comprendre que l'avortement, bien avant d'être une opinion politique,

c'est une expérience personnelle, une expérience intime.

Bien sûr, il s'appelle pro-choix, c'est quand même sans complexe,

parce que le choix c'est justement le choix de garder ou pas l'enfant.

Oui, et d'ailleurs, ce qui est intéressant dans le langage est très intéressant,

parce que les États-Unis ont quand même inventé des formes de communication que nous reprenons,

et dans ce combat-là, les mots sont très importants.

Les gens qui défendent l'accès aux droits reproductifs et à l'avortement s'appellent pro-choix,

c'est très beau le choix, c'est le titre de mon livre, c'est un mot très simple,

c'est un mot très beau, en face qu'est-ce qu'on a?

On a des gens qui s'appellent les pro-vies, ça veut dire quoi?

Ça veut dire que ceux qui sont contre les pro-vies, ils sont pro-morts,

et à côté de ça, le choix paraît un mot extrêmement faible,

et je trouve que c'est toujours important de rappeler comment se sont construits

ces vocabulaire d'opposition-là qui ont complètement rythmé la politique américaine depuis 50 ans.

Et alors les pro-vies qui sont pour la plupart pour la peine de mort?

Alors voilà, c'est la dissonance cognitive qu'on retrouve très fréquemment.

Par exemple Scott Rudder, il est avant d'être arrêté pour le meurtre de George Shiller,

il avait fait partie d'une milice anti-gouvernementale,

et alors je trouve ça totalement fascinant d'être contre le gouvernement,

mais de vouloir empêcher les femmes par des décisions du même gouvernement

de faire ce qu'elles veulent de leur corps.

De même Rudder, c'était un Français puisqu'il est toujours vivant,

il purge sa peine dans une prison du Kansas, un born-again Christian,

donc quelqu'un qui veut racheter ses fautes, voilà, un chrétien qui veut racheter ses fautes.

Voilà, ça ne l'a pas empêché de tuer Tiller ou ça dans une église, voilà.

Moi c'est ça, c'était un plus...

En plus dans une église.

Voilà, et puis c'était en plus le Deacon de l'église,

donc je ne sais pas comment ça se traduit, mais genre l'assistant du Pasteur,

donc quelqu'un...

Une sorte de vie de cœur.

Voilà, c'est peut-être la vie de cœur, ouais.

Et voilà, moi je crois que la première fois que j'ai entendu parler de l'histoire de...

Enfin j'ai entendu la mort de Tiller, je crois que la chose qui m'avait le plus choqué en dehors du fait

qu'on puisse tuer un médecin parce qu'il fait son travail,

c'était aussi qu'on le tue dans une église au nom de Dieu,

et je crois que, voilà, toutes ces contradictions-là, elles m'ont beaucoup marquées.

Le vicaire et les sicères des anti-avortements.

Alors en France, les marches pour la vie, ça s'appelle comme ça, restent anecdotiques.

Comment expliquer que la question de l'avortement soit un tel sujet polymique

et finiment meurtrier aux États-Unis?

Alors pour le cas de la France, je ne suis pas du tout spécialiste de la France,

et je sais qu'il y a eu des cas de manifestation devant des cliniques,

notamment dans les années 90.

Oui, mais ça n'est jamais jusqu'à là, voilà.

Donc on revient sur les États-Unis.

Pourquoi ça va aussi loin dans ce pays?

Sur les États-Unis, bon, là, je pense que le point fondamental,

c'est la relation, la proximité insécieuse qu'il y a entre la politique et la religion.

Voilà, c'est un pays qui défend la liberté de religion,

au même titre qu'il défend, enfin, sa constitution,

défend la liberté de religion, au même titre qu'il défend la liberté d'expression.

C'est même le même amendement de la constitution.

On a des présidents qui est près de serment sur la Bible ou d'autres textes religieux.

Quand il y a une fusillade, la première chose que les présidents

ou les élus communiquent, c'est Thoughts and Prayers.

Si on transpose ça dans un contexte laïque français,

ce serait extrêmement bizarre.

Chaque déplacement à l'église d'un politique

et l'objet d'un moment de communication,

on sait à chaque fois que Joe Biden va à l'église et c'est pareil.

Tout comme Trump, qu'on sait être pas franchement un fervent croyant,

a mis en scène son renouveau pro-life à quelques mois

des élections présidentielles de 2016.

Et d'ailleurs, le mot garde,

Dieu fait partie du champ lexical politique et institutionnel aux États-Unis en plus.

Il fait partie du champ lexical de la vie quotidienne des Américains.

C'est-à-dire qu'il y a beaucoup d'interjections, d'insultes.

Dieu est partout aux États-Unis.

Pour en revenir, je n'ai pas très bien répondu à votre question précédente.

Ça ne m'a pas marquée.

Comment on en arrive à des extrêmes comme cela?

La question c'est l'avortement.

Il est vu pour les uns comme un droit fondamental

et pour les autres, il est vu comme un crime, un infanticide

puisqu'il considère que dès qu'il y a conception, il y a vie.

Et c'est un discours qui a été répété par d'abord des représentants religieux

et puis quand le parti républicain, à la faveur de la moral majority,

dont vous parliez dans votre récit très bien,

dans les années 80, quand ils se sont rendus compte du pouvoir mobilisateur

et électoraliste de la question de l'avortement,

ils ont repris ce refrain à leur compte toutes les occasions qu'ils pouvaient

et ça a totalement normalisé le fait de dire un acte qui est pratiqué tous les jours

parce que ça ne correspond pas à un choix de vie pour une femme

qui est pratiquée légalement par un médecin.

Ça revient à un meurtre et donc si on totalise les avortements annuels,

ça revient à un génocide, c'est un mot qui utilise,

si vous allez devant des cliniques qui pratiquent des avortements aux États-Unis

encore aujourd'hui dans les États où il est encore légal,

vous allez avoir des gens avec des panneaux, génocides...

La même qui part Tiller, Mengele.

Ah oui, Mengele, oui, ça c'était...

C'est quand même ça ballon, quand même.

Tout à fait, oui, oui.

Vous avez quitté la, vous êtes revenu à la rétaction de Paris il y a combien de temps?

Vous avez quitté les États-Unis il y a combien de temps?

Il y a cinq mois.

Ah bah voilà, donc je peux vous poser la question, aujourd'hui,

est-ce que Tiller a laissé chez les progressistes l'image d'une icône

et chez les réactionnaires un antéchrist?

Est-ce que on en est encore là?

C'est assez difficile à identifier parce que, alors,

côté militant, ça reste une icône, côté soignante, ça reste une icône.

Maintenant j'ai fait beaucoup de marches pour défendre,

enfin en tant que journaliste, pour couvrir tout ce qui était

toutes les Women's March, toutes les manifestations pour défendre les droits au productif.

Et c'est vrai que je ne me souviens pas avoir vu le visage de Tiller sur des pancartes

alors que les activistes américains sont très prêts à utiliser des figures d'icônes.

On l'a vu après avec Ruth Bader Ginsburg,

la magistrate de la Cour Suprême qui a décédé il y a peu

et dont le décès a complètement balancé la Cour Suprême à droite.

Elle, voilà, c'est une icône, il y a des t-shirts, il y a des pins,

il y a des mugs, il y a avec sa tête.

Tiller n'est jamais devenu ça.

C'est étrange parce que dans le genre combattant d'une cause, il se pose là quand même.

Oui, et puis tout est fascinant, c'est-à-dire le côté,

il n'était pas parti pour faire ça, il voulait d'harmato,

il voulait vivre en Californie, toute sa famille qui meurt brutalement.

Enfin je veux dire, il a une vie incroyable, pleine de drames

et par ailleurs quelque chose qui n'était pas mentionné, il me semble dans votre récit.

C'est quelqu'un qui avait beaucoup de démons,

qui avait le démon de l'addiction,

qui a beaucoup pédé des addicts, des alcooliques et des drogués.

Il a un peu refasonné les 12 étapes des narcotiques anonymes et des alcotiques anonymes

pour les médecins qui sont les moins à même d'aller demander de l'aide.

Voilà, donc c'est quelqu'un qui a eu plein de combats.

Et alors la postérité, elle est quand même restée,

c'est-à-dire pas vraiment pour lui, mais déjà sa famille a créé ce qui s'appelle un abortion fund,

donc un fond qui permet de financer les avortements des femmes

qui peuvent pas se le permettre financièrement,

notamment toutes celles qui doivent prendre des avions,

puisque maintenant il y a une quinzaine d'états où l'avortement est interdit aux États-Unis,

même en cas de violets d'inceste.

Donc maintenant il y a un fond d'avortement qui porte le nom de Taylor

et une de ses anciennes collègues, je crois 4 ans après son assassinat,

au terme d'une campagne de financement participatif,

qui a réussi à relancer la clinique de Wichita, qui s'appelle Trust Women,

qui était une phrase qui aimait beaucoup Taylor,

et qui est une clinique qui pratique des avortements.

Et le signe quand même de la postérité du Dr. Taylor,

même si c'est quelque chose que je m'imagine,

j'ai pas de preuve plus que ça, mais il se trouve que le Kansas,

qui est quand même un état qui vote traditionnellement républicain,

a défendu là en novembre dernier lors des élections de mi-mandat.

Ils avaient un référendum sur le droit à l'avortement

et ils ont très majoritairement soutenu le droit à l'avortement.

Donc voilà, je pense qu'il y a un petit peu le l'ombre bénéfique

du Dr. Taylor qui plaît encore sur le Kansas.

On se retrouve dans quelques minutes après avoir écouté Zao de Sarazan les Dormantes.

On n'a pas croire qu'on a gros caractère

à ces gens-là ont beaucoup de savoir faire

Si tu veux pas rester bloqué dans leur fil,

il est mieux vous filer, t'êtes que tiens

mais commence à voir que tiens

alors que l'eau est bleue

et que les oiseaux se font rares

Tout se passe tout doucement

pour arriver plus facilement

au vers sans noir

et isolé

qui s'y engage va certainement dévaler

L'amour qui fait tomber les cheveux, l'amour qui nous bande les yeux

l'amour vendu au plus sensible par des putains de vie

C'est l'amour qui nous fait croire que lui, il sait que ça ne sera jamais mieux

Oh oui l'amour

Ces gens-là sont du genre très beau par leur âme

la guicheur, la lumeur, le séducteur

t'auras beau être en train de chialer depuis des heures

Monsieur te prêtera des erreurs

lui qui n'en fait jamais d'ailleurs

Tout se passe tout doucement

dans ses murs murs

le serpent et après la colère

il vous jure

que ça c'est l'amour, l'amour ça rend fou, il en est sûr

ça c'est l'amour, l'amour ça rend fou, il en est sûr

ça c'est l'amour, l'amour ça rend fou et j'en deviens sûr

France Inter

Affaire sensible

Fabrice Drouel

Dites-moi Isabel Hans, Bill O'Reilly de la chaîne Fox News

qui traité petit l'heure d'assassin d'enfant en quelque sorte

il a dit le raser les murs après l'assassinin

Ah bah pas du tout, il a fini par devoir raser les murs en 2017

après des révélations du New York Times

qui a montré qu'il avait payé un nom de Hush Money

après des faits de harcèlement sexuel contre je crois

Il a failli ça, sinon ça passait

Il a été me-toed comme on dit, sinon il est resté

des figures stars de la chaîne pendant des années

il a juste dit qu'il n'était pas solidaire de l'assassinin

mais il s'est jamais repenti pour ses propos

qui sont d'une virulence incroyable

ses diatribes sont folles

et moi je les ai utilisés dans mon roman Texto

moi j'ai un personnage de médecin qui s'appelle Luc Pavonne

qui est la cible d'un commentateur, d'un polémiste d'extrême droite

qui s'appelle O'Brien dans mon livre, vous voyez le clin d'œil est assez subtil

mais voilà parce que les mots sont tellement violents

que je ne pouvais pas en inventer des plus forts que ceux de Already

Alors on a parlé des fondamentalistes qui plongent dans le terrorisme

mais j'imagine qu'il y a aussi un lobby anti-IVG efficace

qui ne passe pas par le terrorisme

Alors oui, pareil, eux ont toujours dit

ah on n'y est pour rien

s'il y a des éléments qui se radicalisent

et qui finissent par assassiner des gens ou jeter des cocktails molotov

contre des cliniques, ce qui se passe encore il y a deux mois

je crois dans l'init noir

mais donc oui ce sont des groupes extrêmement bien financés déjà

extrêmement bien organisés

il y a un des lobbies les plus importants qui s'appelle le Susan B Anthony List

qui reçoit à l'argent des donateurs républicains habituels

et eux ont poussé, poussent toujours

ont façonné l'agenda législatif, politique

ce sont même des gens de ces groupes-là, des groupes pro-life

qui écrivent quasiment, même qui écrivent tout court

les textes de législation anti-avortement

qui sont ensuite votés par les parlements des États

où là, comme on l'a vu, le texte est remonté jusqu'à la Cour suprême

et ils ont eu un rôle important dans les lectures de Trump

Absolument, Susan B Anthony List dont je vous parlais

par exemple, eux ils ont fait un travail de terrain absolument

d'une efficacité redoutable

d'aller en voir notamment dans la Bible Belt

donc dans le sud des États-Unis, très chrétiens

pour dire écoutez, oui vous allez vous boucher le nez

en votant pour Trump qui est divorcé trois fois

il y a des affaires de harcèlement et d'agression

enfin qui le poursuivent

mais sachez que si vous votez pour lui

il fera tout pour annuler Ovi Wade

et pour rendre l'avortement illégal dans le pays

et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il a tenu parole

c'était un donnant-donnant, c'est à dire qu'il a récupéré ses voix

je veux dire les évangéliques blancs aux États-Unis

les chrétiens évangéliques blancs aux États-Unis

c'est 90 millions de personnes

et ce sont des gens qui se mobilisent énormément

ce sont des gens qui vont voter

et Trump il a tenu parole

puisqu'il a nommé des juges anti-avortement

à tous les échelons judiciaires

jusqu'à ces nominations à la Cour suprême

et puis voilà il manquait plus qu'un texte qu'une loi

remonte tous les circuits jusqu'à la Cour suprême

comme on la vive avec Dobs v Jackson

ce cas qui a permis d'annuler Ovi Wade en juin dernier

et les cliniques ont fermé un peu plus

tour à tour finalement

ça faisait des années qu'elle fermait

parce qu'avant de faire tomber Ovi Wade

ils avaient une grande créativité

donc ils pouvaient passer des lois sur la taille des couloirs par exemple

ou des exigences envers les médecins

qui étaient terribles

mais donc tous les ans il y avait des cliniques qui fermaient dans certains états

là aujourd'hui je crois la dernière comptabilité en date

qui n'est pas à jour

dit qu'il y a 30 cliniques qui ont fermé

depuis juin un peu partout aux États-Unis

donc quelque part ils n'ont pas perdu

ils ont un peu gagné quand même

alors moi j'ai pas fait de finir là dessus si je peux me permettre

mais je crois qu'en quelques secondes c'est vraiment la fin

l'annulation de Ovi Wade a aussi électrisé

beaucoup les pro-choices

et notamment et surtout le parti démocrate

qui est beaucoup moins timoré sur le sujet

donc je préfère ne pas terminer soit quelque chose d'aussi négatif

bien Isabelle Anne, merci

le roman s'appelle donc Le choix

c'est à la Goudor c'est tout nouveau

c'est janvier c'est ça?

fin janvier

merci au revoir

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durée :00:54:34 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle - Aujourd’hui dans Affaires Sensibles, l’assassinat du docteur George Tiller et le terrorisme anti avortement aux Etats Unis.