La source: Taïwan-Chine, l'impossible réunification

Radio France Radio France 3/30/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript

François Sainte-Saint-Aire

Aujourd'hui, un référent sensible, Taiwan et la Chine.

En décembre 1949, le gouvernement nationaliste chinois,

général Chiang Kai-chek, est contraint à l'exil

par l'avancée des troupes communistes de Mao Tse-tung.

En retraite stratégique sur l'île de Taiwan, alors possession chinoise,

général ne renonce jamais à l'idée de retrouver le contrôle

sur la totalité de la Chine,

pas plus que la Chine de Mao ne renonce à son contrôle sur Taiwan.

Après 70 ans et d'innombrables évolutions dans la géopolitique mondiale,

comme de profond bouleversement politique interne aux deux pays,

cette situation semble aujourd'hui inextricable.

Elle pourrait également mener la région au bord d'un conflit

que beaucoup annonce inévitable.

Notre invité aujourd'hui, Pierre-Antoine Donnet,

journaliste, il est l'auteur de l'ouvrage Chine Grand Prédateur

et du dossier chinois Portrait d'un pays au bord de la BIM,

ouvrage collectif paru fin octobre 2022 au Cherche-Midi.

À faire sensible, une émission de France Inter,

diffusion directe, récits documentaires gaz par value,

coordination franco-gnard,

chargée de production rébecca-donante,

réalisation Charles Silia.

Mardi 2 août 2022, aéroport de Taipei.

L'avion militaire dans lequel se trouve Nancy Pelosi,

présidente de la Chambre des représentants des États-Unis

et troisième personnalité de l'État après le président Joe Biden

et vice-président Kamala Harris,

vient de s'opposer sur le tarmac de l'aéroport

de la capitale de la République de Chine,

le nom officiel de Taiwan.

Annoncé depuis plusieurs jours,

la visite officielle de Nancy Pelosi

déclenche une intense passe d'arme diplomatique

entre Washington et Pékin.

À sa descente de l'avion,

la parlementaire marque l'histoire.

Elle est la première personnalité politique américaine

à effectuer nos visites officielles à Taiwan depuis 1979

et la reconnaissance de la République populaire de Chine

par les États-Unis.

Sans ses jours sur lit, les cours, à peine 24 heures,

mais il est marqué par des rencontres hautement symboliques.

Avec le Parlement démocratiquement élu de Taiwan d'abord,

puis avec sa présidente Tsai Ing-wen,

cible récurrente du président chinois Xi Jinping

ainsi que plusieurs décides en chinois et Hong Kong,

elle effectue également une visite du Musée national des droits de l'homme.

De l'autre côté du détroit de Taiwan,

donc en Chine continentale, les autorités de Pékin fulminent.

Cela fait déjà plusieurs jours que le président Tsing-ping

menace son homologue américain de représailles

s'il ne contraint pas Nancy Pelosi à annuler sa visite.

Résultat, la situation s'envenime

et le détroit de Taiwan devient le théâtre d'une importante démonstration

de force des marines chinoises, américaines et taïwanaises.

Direction Pékin, à présent au lendemain de la visite de Nancy Pelosi à Taiwan.

La Chine vient de lancer ses manœuvres militaires.

Stéphane Pambra, bonjour.

Oui, bonjour.

Quelle est l'ampleur de ces exercices militaires?

Alors on parle déjà des plus importants exercices militaires

jamais menés par la Chine, ils vont durer 72 heures.

Elles mobilisent ces manœuvres, un formidable arsenal militaire,

des bombardiers, les derniers chasseurs furtifs J-20,

des tirs de missiles hypersoniques DF-17

et l'ensemble des forces navales aériennes et de débarquements amphibies.

Les militaires vont mener des frappes à munitions réelles

et une opération de blocus de Taiwan, un blocus déjà étanche

puisque toute la région est désormais bouclée,

les navires marchand très nombreux dans le détroit de Formose ne passent plus

et les compagnies aériennes ont reçu l'ordre de contourner la zone.

Taiwan est donc des facto coupés du monde

et le sera pour au moins trois jours.

Six zones ont été identifiées pour ces attaques

qui encerclent Taiwan parfois à seulement 20 km de ses côtes.

Pour comprendre comment cette visite officielle

ravivait les braises d'un conflit qui couvre depuis plus de 70 ans,

il faut comme souvent regarder dans le rétroviseur

et se plonger dans l'histoire sinueuse de l'île de Taiwan

de son imposant voisin chinois.

Découvert au XVIe siècle par les explorateurs portugais,

l'île de Taiwan, baptisée alors Formose, est long de 400 km de large,

sur seulement 140 de long.

Citée à 180 km des côtes de Chine continentale,

elle offre plages exotiques, pleines fertiles et imposants reliefs montagneux.

Peu après sa découverte,

Taiwan devient rapidement un comptoir contrôlé par la compagnie des Indes Hollandaise.

Les commerces embattables sont les premiers à encourager

l'immigration chinoise sur cette terre

originellement peuplée par des tribus austronesiennes venus des îles du Pacifique.

L'Empire chinois prend le contrôle de l'île en 1683

et l'intègre officiellement à son territoire comme province administrative en 1887.

Mais au terme de la première guerre sino-japonaises,

l'Empire chinois cède l'île au Japon en 1895.

Intégré dans l'Empire coloniale contrôlé par Tokyo

et idéalement placé dans la mer de Chine méridionale,

Formos est érigé en colonie modèle.

Les japonais développent les infrastructures,

améliorent considérablement le rendement agricole

et mis sur l'industrie comme sur l'éducation.

Autrement dit, Taiwan suit un chemin radicalement opposé de la Chine.

En 1912, la dynastie impériale est renversée

par un mouvement révolutionnaire nationaliste.

La République de Chine est née.

En 1926, Chiang Kai-chek, le chef des troupes armées révolutionnaires

prend la tête du Kuomintang, le parti unique qui dirige le pays.

Militariste et autoritaire, celui qu'on appelle le généralissime,

se lance alors dans une lutte acharnée et violente

pour le contrôle du territoire.

Face aux autres forces politiques du pays, dont la principale,

le parti communiste chinois.

En 1937, la République de Chine, toujours tirayée d'intérieur,

fait face à l'invasion de l'éternel rival japonais.

Mais au terme de la Seconde Guerre mondiale,

ce sont bien les alliés de la Chine de Chiang Kai-chek,

qui ressortent vainqueurs.

C'est le 2 septembre au matin.

A bord du cuirassé Mitsuri, ancré dans la baie de Tokyo,

le général Makater, apprécié par l'amiral Nimit,

s'est accompagné des représentants de toutes les armées alliées,

vient à peine de monter quant à coste une vedette.

Cette vedette, c'est la défaite du Japon.

Voici ceux qui vont s'assurer d'un défi.

C'est le 2 septembre au matin.

A bord du cuirassé Mitsuri, ancré dans la baie de Tokyo,

apprécié par la Chine de Chiang Kai-chek.

Voici ceux qui vont signer la capitulation

totale des nazis d'extrême-ordiants.

Cortège curieux et hallucinant

qui mêlent le dramatique au sobre-nu.

Autour de monsieur Shigemitsu,

nouveau ministre des affaires étrangères,

les jaquettes coudouent à les uniformes.

Le Japon militariste a vraiment dû céder.

10 minutes ont suffi.

Et tout à coup des nuits d'avions couvrent le ciel.

Converges vers la terre japonaise

dans la montagne des dieux, le mont Fuziyama.

Aujourd'hui, le monde entre dans la paix.

Avec la capitulation japonaise,

la République de Chine reprend le contrôle de l'us de Taïwan.

Mais pour les Taïwans,

ce retour dans le giron chinois n'est pas synonyme de libération.

Le pouvoir autoritaire de Kuomintang

s'abat sur une population

qui est alors perçue comme collaboratrice

de l'ancienne puissance coloniale

et de l'ancienne envahisseur japonais.

Les Taïwanais voient débarquer sur place

une administration qui fait main bas

sur la plupart des ressources de l'île

au profit du continent et des fonctionnaires zélé

promptes à la violence et qui ne parlent même pas la même langue.

Le 27 février 1947,

une vendeuse à la sauvette de cigarette

d'un vieux quartier Taipei

est interpellée par des inspecteurs du bureau

du Monopole gouvernemental du Taba.

La gaye femme se rebelle

avant d'être violemment frappée par des policiers.

L'écho de cette violente arrestation

serait pas comme une traînée de poudre dans la ville.

Et s'ensuive plusieurs jours

d'une violence extrême.

Jour durant lesquels

des dizaines de milliers de Taïwanais

sont enlevés, emprisonnés ou tués.

L'incident 228,

tel qu'il est resté gravé dans la mémoire Taïwanaise

est encore aujourd'hui considéré

comme un symbole de la répression

continentale sur l'île.

C'est aussi le début

d'une violente période de répression nationaliste

de plus de 40 ans, appelée

la terreur blanche, symbolisée

par la mise en place quelques mois plus tard

de la loi Marseille.

Mais la répression que cibit Taïwan

s'applique aussi sur le continent.

Car au sortir de la seconde guerre mondiale,

le général Chiang Kai-chek et son parti unit

le Kuom Tung sont encore loin

de pouvoir revendiquer le contrôle

sur un pays unifié et pacifié.

Mais au Nord,

les troupes de la République de Chine

font face à un puissant mouvement contestataire

porté par le parti communiste chinois

leader Mao Tse Tung.

Par ces soins, la démocratie a été instituée

à Yénaan.

Et les élections ne sont pas le moindre souci

de ces concitoyens.

Certains d'entre eux sont en effet illettrés

et pour émettre leur opinion,

ils ont le choix entre le trou dans les bulletins

en regard du non choisi

ou le dépôt de haricots dans les équelles

électorales.

Curieux aspects du progrès

dans cette terre dont le visage est immevable

à travers les siècles.

Communistes et nationalistes reprennent

les combats dès le lendemain

de la capitulation de l'Axe

et la Chine plonge à nouveau

dans la guerre civile.

Bien décidèrent de ne pas laisser

les communistes s'emparer du pays.

Chiang Kai-chek multiplie les alliances

hasardeuses.

Avec le Japon d'abord,

à qui il demande de ne pas quitter

puis avec les anciens responsables

du gouvernement de collaboration.

Ils cherchent aussi du soutien

auprès des grandes puissances mondiales

tantôt les soviétiques, tantôt les américains.

Des alliances qui sèment le trouble

au sein d'une population qui peine à suivre.

Ils commettent également

des erreurs stratégiques

privés les géants ainsi la préservation

de son pouvoir sur les grandes villes

laissant le champ libre communiste

qui s'implonde facilement

dans les régions rurales du pays.

L'armée populaire de libération

de Mao Tse-tung forte

de centaines de milliers d'hommes

entame alors une marche inexorable

vers le sud et les lieux

où s'exerce le pouvoir despotique

du Kuomintang.

Les grandes villes tombent

les unes après les autres.

Le 1er octobre 1949

Mao Tse-tung est à Pékin.

Il se présente face

une foule immense

sur le balcon de la majesteuse

porte Kananmen

à l'entrée de la Cité Interdite.

Et il proclame officiellement

la création de la République populaire

de Chine.

Pourtant

face à cette implacable victoire communiste,

le leader nationaliste Chiang Kai-chek

refuse de reconnaître la défaite.

A-ah!

Su-leقة!

Nas à pas!

Nas à pas!

Nadal ah!

P Ш Qour q q q ¿q eng lp?

Pu l l l l l l l l l l l l!!!!

Ah!

S'en va, s'en va, ma jeteur,

Marasa!

S'en va, s'en va, ma hésarien,

Marasa!

S'en va, s'en va, ma jeteur,

Marasa!

S'en va, s'en va, ma jeteur,

Marasa!

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

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S'en va, s'en va, ma jeteur,

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S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

S'en va, s'en va, ma jeteur,

La nouvelle est tombée, la nouvelle est tombée,

La nouvelle est tombée, la nouvelle est tombée,

T'es tombée, t'es tombée, t'es tombée,

Vous avez eu vent.

Vous avez eu vent.

Vous avez eu vent.

Pierre-Antoine Donné, aujourd'hui il y a 24 millions d'habitants à Taïwan,

Il faut dire que sur ces 24 millions d'habitants, 2% sont des aborigènes d'origine et qui en fait c'était le premier peuple humain de Taïwan.

Ils sont arrivés bien avant les hollandais et les chinois et les autres, et puis à peu près un peu plus de 80% de taïwanais de souche.

C'est-à-dire qu'ils sont nés à Taïwan dont les parents sont nés à Taïwan et qui donc représentent le courant majoritaire.

Après cette cohabitation difficile dont vous avez parlé tout à l'heure, aujourd'hui les esprits se sont vraiment apaisés, mais en tout cas l'évolution est très nette.

On voit bien à quel point Taïwan devient une entité différente du continent chinois qui présente cette fameuse réunification comme de plus en plus illusoire.

Vous savez aujourd'hui quand les sondages le montrent, le dernier il a été réalisé en juin 2022 par un institut de sondage qui fait autorité à Taïwan et qui montre que 64% des personnes interrogées se disent Taïwanais et non chinois.

Et la proportion est de 83% chez les jeunes.

Et donc tous rêvent, tous ces gens rêvent d'indépendance.

Vous savez le moins dépendant c'était évidemment un mot, c'est une ligne rouge.

Donc la présidente de Taïwan s'en sort très bien en disant qu'il n'y a nul besoin de prononcer l'indépendance vu que de facto le pays est déjà indépendant du fait de son armée, de son gouvernement, tout ça.

Mais il y a un fort sentiment au sein de la population de déclarer l'indépendance mais qui est freiné par cette perspective que s'il y avait un jour une déclaration formée de l'indépendance cette ligne rouge serait franchie et là il y aurait un risque très réel de conflits armés.

Bien sûr. Alors la présidente actuelle ne peut pas se représenter je crois, elle a déjà effectué ces deux mandats.

Dès quoi ça dirige-t-on?

Elle a déjà à peu près désigné son successeur, c'est un homme d'une cinquantaine d'années qui est très ouvert sur la situation internationale qui a déjà beaucoup voyagé, qui évidemment parle excellemment l'anglais.

Donc on va voir dans les élections locales il y a quelques mois on a vu une résurgence du commune Tang mais pour des raisons vraiment très locales en fait le soutien au DPP donc le parti de Taïwan reste très très fort.

Comment la Chine existe Jinping se positionne-t-il vis-à-vis des échéances électorales à Taïwan? Je veux dire est-ce que le régime chinois tente d'interférer dans le processus?

C'est si oui, comment ou comme les Russes avec les cyberattacks notamment pour d'autres pays?

D'abord je voudrais souligner que ce désir d'entre guillemets réunification, c'est d'ailleurs un terme impropre parce que jamais le régime communiste d'administrer Taïwan existe effectivement depuis la prise de contrôle de la Chine populaire par Mordzolong en 1949.

Mais tout cela est devenu affirmé d'une façon très radicale depuis 2012, depuis l'arrivée de Xi Jinping au pouvoir.

Alors non seulement il dit que jamais le gouvernement de Chine populaire ne renoncera à l'usage de la force si nécessaire mais aujourd'hui il dit que cette réunification devra nécessairement être réalisée dans la présente génération.

Donc ça donne un ordidé, est-ce que c'est dans 5 ans, 10 ans, 20 ans en tout cas, le timing est là. Alors bien sûr, les services chinois sont très expérimentés pour tout ce qui est désinformation, hacking.

Donc évidemment ils ont cherché à peser sur les dernières élections. Comme la presse taïwanese est ouverte, il y a de multiples moyens pour peser sur l'opinion.

Mais les effets sont extrêmement limités pour le moment.

– C'est des coups d'épée dans l'eau pour l'instant. – Oui.

– Est-ce que l'Amérique considère que Taïwan fait partie de son précaré, enfin l'un de ces nombreux précarés, hors et loin de ses frontières?

– Vous savez, il y a plusieurs raisons qui font que le président Joe Biden a déclaré par 4 fois que s'il y avait un conflit armé déclenché par Pékin à Taïwan.

– Ah, on y arrive, la question plus jeune. – Oui, tout à fait. Et en fait il l'a dit 4 fois et pas une seule fois, donc de la part de quelqu'un qui a 80 ans dont on pouvait penser qu'il commettait quelques bourdes.

Non, c'est très clair, si il y a un conflit armé, les États-Unis soutiendraient Taïwan, sous quelle forme ça n'est pas dit pour des raisons évidentes.

Mais à cela plusieurs raisons. La première raison, à mon sens, c'est la moins importante, c'est que Taïwan est devenu un bastion de la démocratie.

Et si vous voulez, c'est un démenti formel et quotidien de ceux qui ont encore affirmé il y a, je sais pas, quelques années que la démocratie n'est pas faite pour le peuple chinois.

Deuxième raison, c'est parce que c'est aussi le bastion des hautes technologies et en particulier des semi-conducteurs. TSMC, donc le grand producteur de semi-conducteurs est Taïwanais.

A lui tout seul, il représente plus de 52% de la production mondiale de semi-conducteurs, une proportion qui passe à 93% sur les semi-conducteurs de dernière génération, c'est-à-dire qui sont gravés à 5 nanomètres et moins.

La troisième raison, elle est géostratégique et pour moi, c'est la plus importante. C'est parce que Taïwan, c'est en fait un verrou qui commande l'ouverture sur tout le Pacifique.

Et cette région, c'est le centre de gravité du développement économique du monde de demain. C'est déjà le cas depuis plusieurs années, depuis une bonne décennie, mais ça ira en s'accélérant.

Si Taïwan tombe, ce verrou tombe et la crédibilité des États-Unis dans la région s'effondre immédiatement auprès de tous ces alliés, en particulier du Japon, de la Corrédie Sud et de l'Australie.

Pensez-vous, Jimping, à ces sages pour ne pas passer le rubicon?

Moi, je pense que c'est quelqu'un évidemment très calculateur, très intelligent aussi, qui est raisonné. En même temps, aujourd'hui, son pays est confronté à de multiples défis, que ce soit économique avec une croissance du PIB qui est en train de dégringoler à grande vitesse,

du fait aussi d'une démographie en Berne, et aussi de cette alliance des facto en face de la Chine qui est en train de croître.

Alors, c'est une question de légitimité pour le Parti communiste chinois et en particulier pour Xi Jinping. Alors, arrivera-t-il un jour où s'entend le sol se dérouber sous ses pieds, ce qui peut arriver?

En arrivera-t-il à ce moment-là à une décision irrationnelle? Ça n'est pas impossible, et dans ce cas-là, effectivement, c'est tous les dangers.

Oui. Alors, je rappelle le titre de l'ouvrage collectif que vous avez fait par notre fin octobre, dernier au Cherche Midi, le dossier chinois portrait d'un pays au bord de la BIM.

Alors, on n'a pas le temps, c'est dommage, il nous reste que 5 secondes. Je vais savoir pour quelle étape au bord de la BIM, en deux mots, on peut le résumer ou pas.

Parce qu'au sein du pays même, il y a une contestation qui est en train de s'organiser. Il y a un mécontentement social qui croit.

Très bien. Merci infiniment, Pierre-Antoine Donnet, de tous vos éclairages sur cette région du monde. Merci, au revoir.

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durée :00:54:29 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle - Aujourd'hui dans Affaires Sensibles, la création de Taïwan.Tout commence en décembre 1949, lorsque le gouvernement nationaliste chinois du général Chiang Kaï Chek est contraint à l’exil par l’avancée des troupes communistes de Mao Zedong sur le continent.