La source: Svetlana Staline, la fuite en avant

Radio France Radio France 10/3/23 - Episode Page - 48m - PDF Transcript

François Sainte-Aire

Aujourd'hui, dans un faire sensible retour sur le parcours étonnant de Svetlana Staline,

qui comme son nom l'indique est la fille de l'Ogre soviétique.

Ou comment ?

En pleine guerre froide, celle qu'on surnommait la petite princesse du Kremlin

est passée à l'Ouest, devenant ainsi la dissidente la plus connue de son temps.

Arrivé sur le tarmac de l'aéroport Kennedy, le 21e rile 67,

ce ne sont pas moins de 300 caméras qu'il attendent.

Quelle prise de guerre !

Mais ô combien embarrassante !

Car elle est une femme instable à l'insatisfaction chronique

qui a fallu aussi bien le QGB que la CIA.

Aux USA, elle dénonce l'erreur tragique de la Révolution Bolshevique

et qualifie son père de monstre morale et spirituelle.

Mais 20 ans plus tard, côté RSS, voilà qu'elle a sure avoir été le jouet de la CIA.

Et elle ne s'arrête pas là.

Dans ses mémoires, elle raconte aussi l'innommable,

le suicide de sa mère, la folie de son père,

la disparition de ses proches lors des fameuses purges staliniennes,

crise de masse ou couvert judiciaire.

Svetlana Staline, comment se défaire d'une telle jeunesse

et surtout d'un tel patronyme ?

D'où la vidérance de cette femme,

à la fois intime géopolitique entrons dans ce cas-haut.

Notre invité aujourd'hui, Claude Catherine Kejman,

journaliste, autrice de Svetlana la fille de Staline,

publiée aux éditions talentie en 2018 et parue en poche cet été.

Affaire sensible, une émission de France Inter,

diffusé en direct, récit documentaire Sophie Baubert,

coordination franco-nière, chargé de programme Rébecca Donante,

réalisation Stéphane Kuhn.

Autrice de Rouelle, affaire sensible, sur France Inter.

Lundi 6 mars 1967, la nuit est tombée sur des lits,

quelques flocons d'neige également.

Dans sa chambre, une femme au boucle rousse

et au regard clair ferme sa valise d'un air févril.

Elle regarde sa montre puis commande un taxi.

Quelques minutes passent, la tension monte d'un cran,

jusqu'à ce qu'enfin une voiture se présente.

La femme s'y engouffre et demande à être conduite

à l'ambassade américaine où elle arrive quelques minutes plus tard.

Là, à un grand escalier, une porte éclairée,

une sonnette et une certitude, tout se joue maintenant.

Oui, dans quelques secondes et elle le sait,

sa vie va basculer.

La porte s'ouvre et la voilà qui brandit son passeport soviétique

en argant qu'elle est en deux gènes morts

et qu'elle demande l'asile diplomatique.

Face à elle, le consul George, oui, regarde le passeport

puis écarquille les yeux.

Attendez, vous dites que votre père était Staline ?

Staline de l'URSS ?

Oui, c'est bien ça.

...

Prend le bas de combat à l'ambassade.

En urgence, l'ambassadeur Chester Bowles

est convoqué et une réunion est organisée

en liaison téléphonique avec le président Johnson.

Tous savent que d'un point de vue constitutionnel,

leur pays ne peut pas refuser une telle requête.

Mais tous savent aussi qu'elle constituerait

une terrible humiliation pour l'union soviétique,

surtout au moment où Moscou s'apprête à fêter

le cinquantième anniversaire du régime.

L'affaire est donc plus que délicate.

C'est même une bombe diplomatique.

Alors quoi ?

Faut-il accueillir la fille de Joseph Staline ?

Car enfin, pourquoi réclament-t-elle

la nationalité américaine ?

Peut-elle faire des révélations ?

Et puis, ne serait-elle pas téléguidée

par le KGB ?

En somme, l'ambassade craint le pierre.

Ils sont tellement tordus au KGB.

Et qu'a répondre à cette femme aux yeux tristes

qui se nomme Svetlana Alyueva Staline ?

En interroge, Robert Rale,

l'agende assayant en Inde.

D'après lui, il est urgent de l'exfilter

avant que les soviétiques n'accusent

les américains de l'avoir kidnappé.

C'est ainsi que, dans le plus grand secret,

on l'a fait monter dans le premier avion disponible,

Destination Rome,

où on la cache, dans une villa appartenant

à l'ambassade, le temps de statuer sur son cas.

Dans un message envoyé à Washington,

Robert Rale écrit,

C'est la dissidente la plus coopérative

que j'ai jamais rencontrée.

Il n'empêche, côté dirigeant sa grâce,

l'Inde est contrite de cette disparition

et le crème-là en rage.

Où est Svetlana ?

Pire encore,

une fuite provenant de New York Times

attireront des centaines de reporters.

Parmi eux, Jean Piazza, de France Inter.

Si vous pouviez me dire où se trouve

Svetlana Staline, ça m'arrangerait

et ça arrangerait quelques centaines

de confrères italiens et étrangers,

qui depuis les horrors jouent les Sherlock Holmes.

En bref, notre enquête collective

se conclut sur un échec à peu près total.

Je dis à peu près,

parce qu'il y a de fortes présomptions

pour que la fille de Staline soit effectivement

passée par Rome en route pour les États-Unis.

Ou même qu'elle s'y trouve encore.

J'ai fait contacter l'ambassade américaine

par cinq ou six voix différentes.

Le secrétaire particulier de l'ambassadeur Reinhardt

a dit, Never heard about it.

Je n'ai jamais entendu parler de ça.

Un haut personnage du Vatican s'est entendu répondre

On m'a pris et de vous dire

qu'on ne savait rien à ce sujet.

Je ne vous cache pas que c'est cette réponse-là

ou plutôt la façon dont elle est faite

qui donne à penser que l'on maintient

volontairement le silence total.

Le porte-parole officiel de l'ambassade des États-Unis

déclare n'avoir aucune information.

Le ministère italien des affaires étrangères

dit ne rien savoir.

Et l'ambassade de l'Inde affirme

n'être pas au courant.

N'être pas au courant.

Nul n'est dû de ses éléments de langage.

Dans la foulée, le gouvernement d'Aldo Moro

fait savoir que son opposition communiste

n'apprécie pas la présence de la dissidente soviétique.

Alors, qui ?

Pour accueillir la fille de Staline.

L'Australie décline.

Idem pour la Nouvelle-Zélande.

Seule l'Afrique du Sud donne son feu vert.

Mais, c'est Bethlanna, refuse de s'y rendre.

Alors, qu'a faire ?

Les jours passent.

Et enfin, un pays dévou.

La Suisse.

A condition que la transfuge

ne fasse aucune déclaration publique,

neutralité le bêtique oblige.

Bethlanna s'y cache donc quelques semaines

le temps pour le gouvernement du président Johnson

d'organiser son voyage aux États-Unis.

C'est ainsi.

Que le 21 avril 1967,

Bethlanna Staline

débarque à l'aéroport Kennedy

façon star.

Elle a tailleur crème

et aborant un large sourire.

La voilà qui descend avec empracement

la passerait l'Udc 8 de la Suisse

et qui déclare

bonjour à tous.

Je suis très heureuse d'être ici.

Bien.

Mais a-t-elle conscience

qu'elle est devenue la plus célèbre

dissidence soviétique ?

6 jours plus tard,

vu le conférence de presse s'est organisé.

Première manifestation publique

de l'hôpital de Staline

a donné sa première conférence de presse.

300 journalistes étaient venus au rendez-vous.

Ils étaient plus nombreux que lorsque Brigitte Bardot

les avait convoqués.

La fille de Staline était entourée de ses avocats

qui sélectionnaient sévèrement

les questions posées par écrit.

C'est assez dire que les questions retenues

et les réponses données ont souvent manqué de sel.

Mais écoutez la voix de Bethlanna.

Vous l'avez entendu,

c'est dit-elle la mort de son mari

qui l'a déterminé à quitter l'URSS.

Bethlanna a écarté toutes les questions

relatives à son père et à sa famille.

Lisez mes mémoires, a-t-elle dit

et vous serez édifiés.

Lire ces mémoires.

Voilà qui électrise la salle.

À quoi ressemble l'enfance

lorsqu'on de la fille de Joseph Staline ?

Comment se comportait-il

dans l'intimité ?

C'est-à-dire,

comment se comportait-il dans l'intimité ?

Évoquait-il les crimes de masse

qu'il organisait ?

Et qu'en pensait sa mère, Mme Staline ?

Oh, elle est morte, il y a bien longtemps Mme Staline.

Cause d'iddéssé,

insucide,

ou un meurtre de la main de Staline

lui-même, on ne le saura jamais.

Il meurt.

Survenu en novembre 1932,

pile au moment où Moscou célèbre

s'envoie son Docteur.

En somme,

une mort qui tombe mal.

Tant que le pays s'enfonce dans la crise

et subit la phase de collectivisation

des terres imposées par Staline.

Ceux qui s'y opposent sont déportés

dans les goulagues.

Les autres subissent la famine.

En tout,

ce sont près de 8 millions de soviétiques

qui l'ont revu.

Une tragédie dans la petite Zvetlana

ignore tout.

En vérité, elle est protégée des horreurs

du monde soviétique.

Il faut dire que Staline est dingue de cet enfant.

Ses yeux clairs et ses tâches de rousseurs

lui rappellent le visage de sa propre mère.

Pourtant, avant elle,

il y eu Yarkov né de son union

avec une première femme,

avant qu'il ne refasse sa vie avec une jeune fille de 16 ans,

Nadia, tombée sous son charme.

A l'époque,

Staline n'est encore qu'un adepte de l'énine.

Mais la jeune femme sans lui,

une force

rien ne semble voir endiguer.

Elle les pousse donc en 1919,

donne naissance à Vasilis,

puis à Zvetlana en 1926,

qu'elle confie à une nounou.

La jeune femme

n'a pas un grand sens maternel

et, entre temps, Staline est parvenu au pouvoir suprême.

A la naissance de Zvetlana,

il dirige le plus grand pays du monde,

peuplé de 200 millions d'habitants.

La modernisation du pays est en route,

sa soumission aussi.

Nul ne peut échapper

au culte de la personnalité

de celui qui se fait appeler

le petit père des peuples.

Les premières années de Zvetlana

sont joyeuses.

Elle a bien compris qu'elle est la préférée de son père.

Elle se permet même de lui écrire

pour lui donner des ordres,

comme de l'emmener au cinéma.

Soit quoi le dictator répond,

j'obéis à ma petite gouvernante.

Dans le premier tome de ses mémoires,

20 lettres à un ami publié en 1967

lors de son arrivée aux États-Unis,

mon père me prenait dans ses bras

et ne cessait de me dire qu'il m'adorait.

Il m'embrassait et multipliait

les petits noms affectueux,

comme mon petit rossignol

ou ma petite mouche.

Maman lui reprochait de me gâter.

C'était une mère sévère et exigeante

qui nous prodigait rarement ses caresses.

C'est qu'elle n'est pas très heureuse, cette mère.

Avec effroi, elle découvre

que son mari devenait un homme grossier, tyrannique,

un meurtrier serial killer politique.

Et qui, bien sûr,

ne lui permet pas de s'enfuir.

Mais tout bascule

lors des festivités consacrées au 15e anniversaire

de la Révolution d'Octobre.

Comme le raconte l'historienne Olga Trifonova,

dans le documentaire Svetlana Alyueva,

la fille de Stalin,

diffusée en 2015 sur Arte.

Ceux qui ont rencontré Nadejda Sergeyevna

à la fin des années 1920

ont vu une femme en proie

à une profonde dépression.

Elle restait

silencieuse en public

enveloppée dans un grand charl

et regardait Stalin

avec effroi.

Apparemment, il la battait.

Il a porté un toast.

Elle lui se tenait là, comme d'habitude,

silencieuse.

Ça l'a énervé au plus haut point.

Et il s'est mis à lui lancer

certains disent des pelures d'orange,

d'autres des boulettes de pain

en lui disant

« Eh, vois un coup !

Lui des boulettes la atteinte à l'œil ».

Elle lui a répondu

« Je ne m'appelle pas et

le ton a rapidement monté

et ils se sont disputés ».

Et ils se sont disputés.

D'après d'autres témoignages,

Stalin n'aurait attrapé par les cheveux

et forcé à danser devant les camarades.

Au matin, Nadia est retrouvée

morte dans sa chambre, une balle dans le cœur.

Stalin décide alors

de la cause officielle du décès.

Ce serait une crise d'impaliscite.

Et les médecins qui refuseront

de signer ce faux seront fusillés.

Alors va pour la crise d'impaliscite.

Svetlana a six ans.

Son charin est immense.

En outre, la petite fille voit ses habitudes bouleversées.

C'est d'abord l'emménagement

dans l'ancien appartement de Lénine

à l'entre-sol du Sénat, un lieu

qu'elle trouve sombre et froid.

C'est aussi la dacha qui change de visage.

On y a enlevé les balançoires

et les mauvaises herbes ont envahi de jardin.

Il est désormais parait abandonné.

De temps que son institutrice,

ainsi que le précepteur de son frère,

ont souvent été congédiés.

Ou exécutés peut-être.

Dans la Russie soviétique de Stalin,

quand on ne donne plus une nouvelle,

c'est souvent inquiétant.

Un phénomène qui s'amplifie au fil des années.

Entre 1937 et 1938,

plus de 600 000 peines capitales

sont appliquées.

Membres du Kremlin,

artistes en Vogue,

Arden Bolshevik ou simple voisin,

tous disparaissent.

Comme en témoigne, Lila Longuina,

dans son livre Les Saisons de Moscou,

co-écrit avec Claude Kirchman et publié chez Plon

en 1992.

A partir de 1936,

les fenêtres de la maison où j'habitais

furent de moins en moins nombreuses à s'éclairer.

Chaque trou noir correspondait

à une famille arrêtée

et l'immeuble prit un aspect lugubre.

Les gens disparaissaient du jour au lendemain.

Et notre concierge le pauvre

est devenu fou à force d'un somnie.

Le jour il nettoyait la neige

et la nuit il devait accompagner de chambre en chambre,

c'était la loi,

les hommes du NKVD, la police politique,

puis assister jusqu'au matin

aux perquisitions.

L'angoisse silencieuse et cachée,

la crainte qu'on frappe à notre porte

où la ressentions tous.

...

C'est ainsi que de retour de vacances,

Svetlana réalise que la cuisinière

a disparu ainsi que les femmes de ménage.

Puis ce sont les parents

de sa meilleure amie qui sont arrêtées.

Ainsi que son oncle Stanislas

et sa femme Anna,

son oncle Alyosha et sa tante Maria.

Envoyés en grande travail,

ils seront fusillés quelques années plus tard.

Mais où sont-ils donc passés,

s'interroge la petite fille ?

On ne pose pas question du réponse à Nounou.

Dans son livre,

20 lettres à un ami,

Svetlana précise,

je sentais autour de moi

et de plus en plus vite le vide,

l'absence, le désert d'un monde

où il ne restait plus que l'école et ma Nounou.

...

Une chance que son père était pargné la Nounou,

car avec le déclenchement

de la deuxième guerre mondiale,

il n'a plus une minute à consacrer à sa fichierie,

qui, cela dit, commence à la gasser.

Le petit moineau est devenu

une adolescente trop féminine à son goût,

trop exigeante.

D'autant qu'un jour de 1942,

alors qu'elle liait un journal britannique,

elle découvre la vérité concernant la mort de sa mère.

Non, ce n'était pas

à une crise d'un pindicite, c'était un suicide.

Le choc est rude

pour la jeune fille,

qui comprend alors que son père lui a menti

que sa mère l'a abandonné.

Elle écrira plus tard,

ça m'a rendu folle.

Et quelque chose s'est brisé en moi.

À partir de là,

je ne pouvais plus lui obéir.

...

Svetlana trouve alors du réconfort

dans les bras du cinéaste juif.

A j'ai de 38 ans, Alexis Kapler

lui offre des recueils de poésie

et l'emmène voir Blanche-Neige au cinéma juif.

Poète, intolérable pour Staline,

juif et poète, qui envoie Kapler au goulag

devant Coutat,

à 150 km du cercle polaire.

Et c'est à ce moment-là

que sa fille commence à avoir peur

de son père, ou bien, quelques mois plus tard,

après la bataille de Stalingrad.

En janvier 1943,

à Stalingrad,

l'armée rouge frappa.

...

Elle avait coupé la ligne allemande

et les troupes soviétiques du nord et du sud

ayant opéré leur jonction

à l'union avancère vers l'ouest.

...

Dans une cave glascale,

le maréchal Von Paulus

se rendit à ses vainqueurs.

Lui et son armée en avaient assez.

Ils étaient complètement épuisés.

...

Certes, avoir épuisé les soldats du Reich

est une immense victoire.

Et Svetlana,

apprend que peu après cette même bataille

de Stalingrad,

son père a laissé mourir son frère Yaakov,

lieutenant d'infanterie,

alors qu'il aurait pu le sauver.

Le Reich désirait l'échanger

contre le maréchal Von Paulus,

mais Stalina refusait.

Lorsqu'on est fait prisonnier,

on se suicide, on n'abdique pas.

Telle et son credo,

n'a rien à faire contre ça.

Svetlana prend alors la mesure

de la cruauté de Stalina.

Alors, pour lui échapper,

elle a une université de Moscou.

Elle y retrouve un ami

du lycée Krisha Morov,

qu'elle épouse.

Elle donne naissance à un fils

qu'elle prénomme Joseph,

espérant susciter la clémence de son père.

Peine perdue,

Staline le verra l'enfant que deux fois.

Deux ans plus tard,

Svetlana s'incline et accepte de divorcer

pour épouser, selon le désir de son père,

le fils d'un apparat chic

à qui elle donne une fille,

Staline.

Et là, voilà qu'elle trouve

son nouvel époutre ordinaire.

Mais comment peut-il en être autrement

lorsqu'on a Staline pour modèles ?

Celui qu'un peuple de 200 millions

d'habitants acclamait tous les ans

sur la place rouge, Joseph Staline

est mort.

On peut dire que Staline, l'homme d'acier,

fut un extraordinaire bâtisseur.

La force soviétique créée par lui

est l'un des pôles du monde d'aujourd'hui.

Qu'en feront ces successeurs ?

Le 5 mars 1953,

les vaisseaux du cerveau débarrassent

le monde du monstre, Staline meurt.

Une onde de choc parcourt le pays

qui n'épargne pas Svetlana.

Un épisode effrayant, comment témoigne

ses mémoires.

La mort de mon père fut difficile

et tragique.

Dieu n'accorde de morts faciles qu'aux justes.

Les morages s'étaient peu à peu

étendus au reste du cerveau.

Comme mon père avait le coeur solide,

elle s'étendite au système respiratoire

et finit par entraîner la suffocation.

À ce qui nous parut être le moment

suprême, il ouvrit subitement les yeux

et enveloppe à toute l'assistance

du regard.

C'était un regard terrible,

un regard dément,

ou peut-être furieux, rempli de craintes

devant les visages inconnus des docteurs.

Son regard baléa toute l'assistance,

puis il se passa quelque chose d'affreux

et d'incompréhensible

que je n'oublierai jamais.

Il le va brusquement

la main gauche, semblant désigner

quelque chose au-dessus de lui

et la rabattir.

Comme pour nous m'audir,

tous.

Une malédiction peut-être.

Ce qui n'empêche pas Niki

d'aconte-chef de se battre pour prendre de pouvoir.

Souhaites-la-na,

le connaît bien ce coup-de-chef.

C'était un ami de sa mère et elle lui fait confiance.

Elle est bien loin de s'imaginer

que c'est lui, coup-de-chef,

qui, en février 56,

révèlera les crimes de Stalin

lors du XXe Congrès du Parti.

Dans une salle médusée,

coup-de-chef s'appuie sur la commission Post-Pelov,

chargé d'enquêter sur les crimes

des perversions de Stalin.

Un soulagement pour Zvetlana,

pas vraiment.

Car peu à peu, la voit la mise au banc

des élites et percie en tant que vieil

de son père comme une menace pour le pays.

Elle se sent

surveillée, traquée,

tandis que son frère Vassili sombre

dans l'alcoolisme.

Dès lors, comment ne pas avoir envie

de l'air et d'être libre, anonyme ?

Oui, mais enfin,

comment être libre en union soviétique ?

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Aujourd'hui, Zvetlana Staline,

affaire sensible,

sur France Inter.

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durée :00:47:33 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Franck COGNARD - Aujourd’hui dans Affaires Sensibles, retour sur le parcours étonnant de Svetlana Staline. Ou comment en pleine Guerre froide, celle qu’on surnommait « la petite princesse du Kremlin » a trahit sa patrie en passant à l’Ouest - devenant ainsi la dissidente la plus connue de son temps. - réalisé par : Stéphane COSME