Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Sur les traces d'un SS - Le débrief

Europe 1 Europe 1 9/24/23 - 14m - PDF Transcript

Pour commenter son histoire du jour, Christophe Fondelatte reçoit un invité, acteur direct de son récit.

Je vous ai donc raconté aujourd'hui une histoire bizarre tirée du dernier livre du journaliste Stéphane Lalix lorsque j'étais quelqu'un d'autre publié aux éditions MAMA.

En 2014, Stéphane, au cours d'une méditation, vous avez donc une vision.

Vous assistez à la mort d'un officier SS Alexander Hermann et vous vous apercevez à posteriori que ce SS a vraiment existé.

Sa photo ressemble comme deux gouttes d'eau à l'homme que vous avez vu en rêve et des circonstances de sa mort aussi.

Et vous considérez avec effroi que ce SS c'est vous dans une vie antérieure.

Prenons les choses au tout début, ça peut paraître pour un détail mais je suis sûr que des tas de gens y ont pensé.

Cette vision vous l'avez dans un centre chamanique au Pérou.

Or, dans les centres chamaniques, on consomme toutes sortes de potions qui peuvent donner des hallucinations.

Etiez-vous à Jean ou avez-vous consommé de la potion ?

Non, non, précisément j'étais vraiment à Jean, c'était en pleine journée et c'était pas du tout dans un état modifié de conscience.

Pas du tout ?

Non, pas du tout.

Alors qu'est-ce qui vous permet de dire que nous avons plusieurs vies ? C'est la question de toute votre carrière, ça.

Vous tournez autour de ça depuis...

Depuis 17 ans, comme vous l'avez souligné, j'ai perdu mon frais dans un accident de voiture et ça a marqué un moment évidemment crucial dans mon existence.

Et j'ai décidé après la mort de Thomas d'essayer d'utiliser les outils que j'avais du journalisme et de l'investigation pour travailler sur ces sujets apparemment bizarres.

En essayant de savoir si on pouvait rationnellement en savoir un peu plus sur la prévie et sur toutes ces questions qu'on classe en paranormal.

Et depuis 17 ans que je fais ce travail d'enquête, j'ai l'impression de travailler de façon vraiment extrêmement cartésienne en posant des questions, en éliminant les hypothèses.

Et en cheminant de cette manière, je suis arrivé aujourd'hui à cette conclusion que l'être humain, en nous, en vous, il y a une dimension qu'on va qualifier de spirituel,

que je dis aussi vraiment du religieux, c'est-à-dire une dimension peut-être transcendante, qui va survivre à la mort de notre corps, de votre enveloppe, de la mienne, et qui peut-être passe de vie en vie.

Je ne...

Et le chantant le peut-être.

Oui, je suis journaliste, donc je peux pas affirmer ça, j'ai pas d'éléments scientifiques imparables.

En revanche, je... ça fait 17 ans que j'allume, que j'accumule des éléments qui convergent vers cette hypothèse, en rencontrant non pas des gourots au fin fond de l'Inde,

mais en rencontrant des neurologues, des chercheurs, des médecins, des gens qui sont dans notre société, des gens qui sont des références rationnelles,

et qui vont s'intéresser à ces phénomènes un peu extraordinaires.

Et ce que j'ai fait dans cette enquête, ce n'est ni plus ni moins qu'une enquête extrêmement cartésienne et rationnelle, du début à la fin,

même si le début est extrêmement étrange, comme vous l'avez souligné.

Qu'est-ce qui vous permet donc de dire qu'Alexander Hermann, c'est vous, avant ?

Est-ce que c'est ce sentiment de familiarité que vous avez avec les lieux dans lequel il a vécu, et avec son histoire ?

Oui, c'est un ensemble d'éléments. C'est-à-dire qu'il y a...

Si j'avais tout d'un coup, vu apparaître une cuisinière danoise dans mon rêve au Pérou, il n'aurait eu rien de commun avec moi,

et je me serais demandé pourquoi il m'est arrivé une telle histoire.

Quand Alexander Hermann m'apparaît, il m'apparaît en combattant, il m'apparaît mourir dans une situation de guerre.

Moi, je ne partage évidemment, je tiens à le préciser, c'est important, mais je partage évidemment aucune des idées défendues par cet homme.

En revanche...

C'était pas un problème, on l'a pas senti comme ça.

Mais je suis même presque à l'opposé, c'est-à-dire que je suis devenu journaliste très jeune en rejoignant les Mojahedin en Afghanistan il y a 30 ans,

j'avais 19 ans à l'époque, parce que je voulais faire du reportage de guerre. J'étais obsédé par cette idée-là.

Donc cette idée de vouloir comprendre la violence, comprendre le mal, comprendre comment des ans peuvent se tuer les uns les autres...

Et florter avec.

Et florter avec, parce qu'effectivement j'ai passé...

Quand je dis que quand ce ne reporter de guerre est un peu trompe la mort, je ne mens pas.

Beaucoup même, oui. Beaucoup.

Oui, très trompe la mort.

Oui, puis à certains moments, effectivement, cet état de m'élancoler qui m'habite aussi depuis longtemps,

dont j'ai compris qu'il était issu de cet héritage, m'a conduit à partir sur des terrains de guerre en me disant si j'y suis pas, je m'en fous...

Est-ce que c'était la première fois que vous aviez le sentiment d'avoir déjà vécu une vie ?

Oui, parce que moi j'ai beaucoup, sans doute comme vos auditeurs aujourd'hui, beaucoup de sensations, d'intuition, d'idées qui peuvent me venir au fil des journées.

En revanche, je n'y accorde du crédit qu'à partir du moment où je peux vérifier quelque chose.

Donc je peux faire des rêves et je faisais des rêves, je le raconte dans le bouquin d'ailleurs, je faisais des rêves depuis des années, des rêves de guets, des rêves de violence,

que je ne m'expliquais pas, mais tant que j'ai pas quelque chose qui est un fil qui me permet de commencer une enquête, je ne peux rien faire.

Avec cette expérience que je vis au Pérou, j'ai un nom, un prénom, un grade, un décor et des circonstances de décès, et à ma plus grande stupeur,

tous ces faits précis s'avèrent. Et là ça me donne un élément pour commencer une enquête.

Et ça vous donne aussi une forme d'urgence, parce que évidemment cette filiation est dérangeante, j'ai envie de dire pas de peau quoi.

Vous auriez pu être la réincarnation de quelqu'un de formidable, vous êtes la réincarnation d'un salopard.

Oui, c'est l'horreur quoi, c'est l'horreur. Quand je commence à prendre la mesure de ce lien qui me relie à cet homme,

il y a de la culpabilité, il y a de la douleur, et comme vous l'avez très bien raconté, justement quand je visite le camp de concentration d'achaut,

là je m'écroule de culpabilité. Et en même temps, comme vous l'avez vraiment précisément souligné, je comprends aussi à ce moment-là

que même si je porte quelque chose de cet homme, je ne suis pas cet homme, je ne suis pas responsable de ces actes.

Un peu comme le fils d'un dynétère nazi ne sera pas le dynétère nazi. Et certains des dynétaires ont adhéré comme les filles des Himmler,

notamment aux idées de leurs parents, mais d'autres, comme le fils de l'ancien gouverneur de Pologne, c'est au contraire opposé radicalement

à ce qu'il avait fait son père autrefois. Donc j'ai un peu cette même relation avec Alexander. Je ne suis pas lui, je n'ai évidemment pas assez d'idées.

Et ce qui m'appartient de faire, et c'est en fait tout le récit et la raison de ce livre, c'est de guérir, de guérir cette part d'ombre que j'ai,

qu'elle soit originaire d'un soldat nazi ou d'autre chose. Je pense que parmi ceux qui nous écoutent aujourd'hui,

il y en a qui vont se retrouver dans cette idée qu'on a en nous parfois des choses qu'on trouve bizarres.

On n'en explique pas l'origine, des sensations, des sentiments, des pulsions, parfois qu'on n'explique pas d'où ça vient.

Il y a une explication différente de ce qui vous est arrivé et qui nous vient de la psychanalyse,

c'est-à-dire le poids de cette culpabilité que vous portez concernant la mort de votre frère qui, au fond, meurt alors que vous auriez pu mourir.

C'est lui, ce n'est pas vous, ça aurait pu être vous et pas lui. Le poids de cette culpabilité vous range tellement de l'intérieur

qu'au fond, vous cherchez à vous faire pardonner tout le temps à travers cette histoire-là.

C'est effectivement la piste que j'ai suivie au début. Comme vous l'avez très justement souligné, quand je suis revenu du Pérou,

cette histoire était tellement improbable que pour moi, entre deux hypothèses, je prévalis toujours la plus rationnelle.

Et la plus rationnelle, c'est exactement celle que vous dites. C'est mon cerveau qui a construit un peu psychologique.

Ce sont vos névroses.

C'est mon névroses, c'est mon jus de psychologique. Et ça n'est que quand j'ai le dossier militaire qui me confirme que

tous ces éléments très factuels, très précis, que j'ai vus dans ma vision, étaient réellement produits en 1941,

que je me disais là, on est en dehors de la psychanalyse et du psychologique.

Là, je ne peux pas avoir inventé psychanalétiquement le nom, le prénom, le grade, les circonstances du décès, l'âge, le décor.

Là, ça serait devenir irrationnel que de continuer à croire qu'il n'y a seulement du psychanalytique là-dedans.

Les gens avec lesquels vous avez bossé, les interprètes, les généalogistes et compagnies, ils vous ont pris pour un fada ou pas ?

Certains, et notamment en Allemagne de l'Est où il n'y a pas forcément une très grande ouverture à ces dimensions un peu spirituelles.

Mais la généalogiste n'était pas tellement versée là-dedans, mais elle m'a dit que votre histoire est tellement incroyable.

Je vois tellement combien ça vous affecte, mais exactement comme vous, c'est-à-dire que vous le soulignez,

on ne comprend pas, c'est bizarre, c'est étrange, mais allons jusqu'au bout, écoutons.

Et moi, c'est ce que j'ai fait dans mon enquête, je suis allé jusqu'au bout pour voir où ça me menait cette affaire.

On vous en a envie presque, c'est-à-dire que ce dossier que sans doute personne n'a consulté depuis 1941 date de sa mort, vous l'avez en main.

Il y a quelque chose de fascinant et en même temps terrifiant à plonger dans l'étude de ce qui s'est passé durant cette Seconde Guerre mondiale,

l'émergence du nazisme, la session au pouvoir d'Adolf Hitler, c'est pas il y a si longtemps, mine de rien.

Mon père était adolescent quand ça s'est passé et cette espèce de proximité d'un temps d'horreur absolu,

je pense, nous impose aussi, au-delà d'un devoir de mémoire, un devoir de vigilance et de lucidité.

Et ce livre, c'est à la fois une plongée en moi-même, et comme vous l'avez souligné, une histoire un peu étrange au frontière du réel,

mais c'est aussi une plongée au coeur de quelque chose dont on est tous des positaires.

Vous savez, j'ai été marqué par le travail notamment d'Anna Arendt, au moment du procès d'Adolf Heichmann,

qui a inventé ce mot de la banalité du mal. Qu'est-ce que ça veut dire la banalité du mal ?

Ça veut dire qu'au moment où l'humanité est confrontée à des choix tragiques,

il arrive que parfois on ne fasse pas de façon évidente les bons choix, et c'est ce qui s'est passé en Allemagne.

Quand confrontée à la crise économique, confrontée à une crise politique sans précédent, à l'humiliation de la première guerre mondiale,

tout d'un coup il y a deux extrêmes qui sont proposés au peuple allemand,

d'un côté le Parti communiste et de l'autre côté le Parti nazi,

tout d'un coup ces deux alternatives qui sont toutes les deux entrées démocratiques qui alimentent cet espèce de populisme au sein des gens,

ils reçoivent un accueil énorme.

Hitler n'est pas élu directement, mais le Parti nazi rescueille la majorité aux élections et il est nommé chancelier.

C'est pas un coup d'État, cet homme n'a pas pris pouvoir, c'est vraiment le peuple allemand qui l'a amené.

Et je crois que ce qui s'est passé en France au moment de l'occupation témoigne aussi de cette propension qu'on a tous à choisir plutôt la facilité

au risque d'écraser sa conscience.

C'est la première fois que vous plongez dans des archives ?

À ce point-là oui, en tant que journaliste j'ai travaillé sur parfois des sujets un peu complexes qui nécessitaient un gros travail de documentation,

mais sur cette partie historique et notamment la seconde guerre mondiale c'est effectivement la première fois ce livre,

c'est plus d'un an d'enquête à la fois sur le terrain et effectivement dans les archives.

Alors quelque chose que je n'ai pas dit, en vérité vous avez retrouvé un membre de la famille d'Alexander Hermann,

une dame de 80 ans qui s'appelle Marlène je crois, mais alors elle a aucun souvenir, elle savait même pas que son oncle était nazi ?

Non, elle avait trois ans à peine quand Alexander est décédé.

Donc c'est la fille du frère qui est dans la vermafe ?

C'est la fille du frère d'Alexander et comme cette jeune fille y a vécu toute son adolescence et toute une partie de sa vie en Allemagne de l'Est,

vous imaginez bien qu'un oncle nazi était l'horreur absolu et la chose a absolument caché donc elle n'a eu aucune photo,

elle n'a aucun souvenir de cet oncle.

Donc vous êtes venu lui pourrir sa vieillesse, c'est ça ?

En même temps elle était curieuse de connaître cette dimension de cette famille parce qu'aujourd'hui elle habite dans,

enfin l'Allemagne est réunifiée mais elle habite dans la partie ancienne partie ouest de l'Allemagne

et mon irruption dans sa vie est énormément intrigue, elle est comme vous, c'est-à-dire qu'elle n'y croit pas ces affaires-là,

mais elle a vu la sincérité de ma démarche, elle a vu le dossier, elle a vu les éléments, elle a vu ce que je pouvais lui raconter sur son oncle

et effectivement cette rencontre a été profondément bouleversante à la fois pour moi parce que cette petite fille je l'ai vu,

on l'a pas mentionné mais effectivement dans ma vision au Pérou, il y avait une petite fille dont j'ai longtemps cru que c'était la fille d'Alexander

jusqu'à ce que je découvre que c'était cette Marlène.

Donc ça fait assez curieux de voir dans un rêve éveillé au Pérou une petite fille blonde avec un carré toute mignonne

et de découvrir cette femme quelques années après mais à 80 ans dans le nord de l'Allemagne.

Et à qui vous venez révéler l'existence d'un ancêtre officier SS.

Comment est-ce que je peux être certain et chacun de ceux qui vous écoutent Stéphane Alyx, que vous ne nous racontez pas une blague ?

Je ne peux que témoigner du parcours qu'elle mène depuis 30 ans en tant que journaliste, je fais ce métier, c'est une véritable passion.

Pour moi, la recherche de la vérité, la recherche d'une vraie honnêteté, d'une vraie lucidité sur ces phénomènes est importante.

Et puis vous savez, j'ai perdu mon frère devant mes yeux, ça m'a catapulté faire ces sujets extraordinaires vers la mort.

Et plutôt que de me rendre crédule ou en désir absolu d'avoir un système spirituel qui me satisface,

ça m'a rendu ultra exigeant en tant que journaliste.

Il était hors de question qu'un médium ou quelqu'un vienne me dire,

j'ai communiqué avec votre frère, il va bien tout va bien, non, apportez-moi des preuves, j'ai besoin d'éléments extrêmement solides.

Et sur ces phénomènes extraordinaires, je pense que notre travail de journaliste est d'être extrêmement exigeant, rigoureux.

Il y a aujourd'hui de la science, il y a aujourd'hui des recherches qui permettent de débroussailler les charlatans de la vraie information.

Et c'est ce travail que je fais avec aciduité depuis plusieurs décennies maintenant.

Il y a des gens qui parlent avec votre frère ?

Des gens qui parlent avec.

Avec votre frère ? Il y a des gens qui parlent avec ?

On va se revoir pour une autre émission pour ça, mais oui, bien sûr.

Ça peut paraître inutile pour moi.

Vous savez, il y a ces gens, il y en a à Paris plusieurs qui prétendent communiquer avec des défins qu'on appelle des médiums.

C'est des gens que je suis allé tester, ça fait 10 ans que je les côtoie.

Vous prétendez communiquer avec les défins, prouvez-le-moi.

Et quand on commence à faire une enquête rigoureuse sur ce phénomène-là,

c'est juste bouversant parce que ça a été l'objet de mon précédent livre.

Au moment de la mort de mon père, j'ai caché des objets dans son cercueil,

en lui donnant le demandant d'aller en parler à des médiums.

Je suis allé tester 6 médiums un an plus tard pour voir s'il a réussi ça communiquer avec mon père.

Et c'est juste stupéfiant ce qui s'est produit.

Des centaines d'histoires disponibles sur vos plateformes d'écoute et sur europein.fr

Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org

Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.

Au cours d’une méditation, Stéphane Allix voit en rêve un officier SS, Alexander Hermann. Le journaliste entame des recherches et découvre que l’homme a vraiment existé. Débute alors une longue enquête…