Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Sophie Toscan du Plantier, l’impossible procès - Le récit

Europe 1 Europe 1 4/13/23 - 31m - PDF Transcript

C'est une affaire célèbre en raison de l'identité de la victime Sophie Toscan Duplantier,

la femme de Daniel Toscan Duplantier, grand producteur du cinéma français.

Elle est retrouvée morte en décembre 1996 dans la lande, tout près de sa petite maison

en Irlande.

L'enquête des ignences suspects a un journaliste du nom de Yann Bellé, mais depuis, il ne

lui est rien arrivé à ce monsieur.

J'ai écrit cette histoire avec Thomas Audoir, réalisation Céline Le Bras.

Je vous emmène dans l'un des villages les plus charmants du monde, enfin mon ami,

l'avis d'un rouquin qui ne supporte pas le soleil, Skull, dans le comté de Cork au

sud-ouest de l'Irlande, un joli petit village de 700 habitants blottis face à la mer, juste

en face de l'île du Fastnet, un petit paradis pour ce qui aime le vent, le ciel

bas et lourd et s'envoyer dans le gaugier des pannes de bière.

C'est là que le 23 décembre 1996, vers 10 heures du matin, en contrebat d'une maison

isolée, on découvre le corps d'une femme.

Une femme en nuisette, alors qu'on est en plein hiver, son corc est couvert de blessures

sur le visage et sur le crâne.

La gardat du comté, autrement dit la police, est appelée sur place, un peu dépassée

par l'événement.

C'est que c'est rare, un meurtre en Irlande, il n'y en a pas plus de 40 parents dans

tout le pays.

Ah bah du coup, il n'y a pas de médecin légiste à corc, il faut le faire venir de Dublain,

la capitale, ça va prendre quatre heures.

En attendant, un journaliste est déjà là, sur place, il travaille pour le journal local,

le South Insta.

Est-ce qu'on sait qui est le victime?

Une entreisolienne, pas pour l'instant, on ne le sait pas tout de suite mais on le

sait assez vite, parce que c'est elle qui habitait la petite maison blanche juste au-dessus.

C'est une française de 39 ans, elle s'appelle Sophie Toscan Duplantier.

Je crois que c'est Marie, un gros producteur de cinéma en France et je crois qu'elle

même est productrice de documentaire pour le télévision française.

Selon les premières constatations, Sophie a le crâne défoncé, elle a été frappée

par quelque chose de lourd, peut-être sur le parpeur là, qu'est-ce que t'en penses?

Le parpeur en question est couvert de sang et donc c'est évidemment l'arme du crime,

ça fait près d'un siècle qu'il n'y a pas eu de meurtres dans le coin, c'est-à-dire

si c'est un événement, et c'est-à-dire aussi que la police locale n'est pas très

expérimentée.

Le lendemain, 24 décembre, veille de Noël, les policiers se mettent à arpenter la lande

autour de la Seine de Caïb, pas facile de trouver des indices au milieu d'un chambrouillard.

Un policier vient de tomber sur une trace de sang sur une barrière métallique, une autre

trace de sang, et là une troisième, une empreinte de semelle, voilà c'est tout, la suite se

passe à l'intérieur de la maison, tout à l'heure parfaitement en autre, aucun signe

de défraction, mais sur la table il y a deux fères de va, étrange non? La famille nous

s'est bien dit qu'elle vivait seul ici non?

Si, si Sophie Toscan du Plantier était bien seul dans cette maison, moitié maison de vacances

et moitié refuge, c'est bon, mais il faut être un peu mis en trop pour aller y passer

Noël, tout seul, d'après ce qu'on dit, Sophie qui était habituée aux paillettes

et aux montées des marches, préférait de loin la solitude, la pluie et la maison battue

par le vent, et on dit aussi que son couple avec Daniel Toscan du Plantier, le producteur

de cinéma, battait de l'aile, et ça franchement, on l'état, on s'en fiche croyalement, on

va se pas le suger, c'est pas lui qui l'a tué, n'est-ce pas? C'est forcément quelqu'un

du coin.

La police scientifique de Dublain d'Evac est sur les vers dans le salon, elle identifie

des empreintes digitales, bon on en voit tout ça au laboratoire, les policiers notent

aussi que sur la porte d'entrée, les clés sont à l'intérieur, ça peut vouloir dire

qu'elle a ouvert le porte à quelqu'un, quelqu'un qui ensuite le traîne dehors, et puis le

vent fait claquer le porte qui se referme derrière, c'est une hypothèse, mais ça

tient, non? À l'étage, les policiers de la garda découvrent les champs, et notamment

la chambre de Sophie, qui n'a ni rideau, ni volé, il paraît qu'elle voulait voir

briller les lumières du phare du face net à l'intérieur de sa piole, ben du coup,

il était assez facile de le spionner depuis extérieur, non? Les policiers irlandais reçoivent

très vite les résultats d'analyse des empreintes digitales trouvées sur les deux vers.

Donc c'est elle qui utilisait les deux vers, ok? Merci! Ensuite, on essaye de procéder

à des analyses, mais on est en 1996, c'est une technique palbusiante, pour dégager un

profil génétique, il faut une grande quantité de matériel, et là, ben c'est pas le cas,

et donc on ne pourra pas utiliser l'ADN. Par ailleurs, le labo vient de révéler que

les traces de sang à l'extérieur correspondent au sang de Sophie, rien n'a en tiré de plus.

L'autopsie pratiquée à l'hôpital de Cork permet de déterminer l'heure de la mort.

Je dirais, il y a deux heures, deux heures et demi du matin. Les policiers se lancent

ensuite dans une enquête de voisinage, mais forcément ça ne donne pas grand chose,

le premier voisin est à des kilomètres. Bon ok, vous allez demander à tous les gens

du coin, ce qu'ils faisaient dans les nuits du 22 au 23 décembre, entre minuit et 4h

du matin. À votre avis, qu'est-ce qui répondent? Qui dormaient, partit. En procédant par

cercle concentrique, la police irlandaise établit une liste de 54 suspects, enfin pas suspects

suspects, disons suspects potentiels. Et puis, petit à petit, après vérification des

alibis des uns et des autres, la liste se raccourcie jusqu'à ne concerner que dix personnes.

Bon ben, il va falloir les convoquer, hein, un par. C'est ainsi que Mrs. Unger est interroge.

Je reçus le visite de Mme Sophie le dimanche juste avant sa mort. Et j'ai peut-être quelque

chose qui peut vous intéresser. Enfin, quand Sophie est arrivée à la maison, elle m'a

dit qu'elle avait eu une vision sur le route. Elle avait eu une forme blanche qui ressemblait

à une dame. Une dame blanche. Vous savez ce que ça signifie chez nous. La mort dans

l'imaginaire local, la dame blanche est une vision annonciatrice de la mort. C'est

folklorique, hein. Mais pour l'enquête, ça n'a strictement aucun intérêt.

Le 25 décembre, jour de Noël, la famille de Sophie Toscand du Plantier arrive à Cork

où elle s'installe à l'hôtel. Enfin, quand je dis la famille, pas son mari, Daniel,

il n'a même pas fait le déplacement pour reconnaître le corps. Et ça, ça n'a pas

échappé aux nombreux journalistes qui viennent de débarquer. Parce que c'est pour lui qu'ils

sont là. C'est parce qu'il est célèbre, qu'il a produit Fellini, Godard, Piala.

Parce qu'un de ces films a décroché une palme d'horacane, parce que lui et sa femme

pas pionné dans le chaubis. Et bien sa femme a été assassinée, il n'a même pas fait

le déplacement. Je peux vous dire que ça fait causer. Il se dit même que s'il n'est

pas venu. C'est peut-être parce qu'il est mêlé au meurtre. Les gens sont des langues

de pute. Le 27 décembre, trois jours après la découverte

du corps de Sophie, Mary Farrell, qui tient une épicerie à Skull, reçoit la visite de

la Garta. Bonjour, madame. Est-ce que vous connaissiez Mme Touchscar de Plantier? Vous

savez l'OTAM qui a été tuée? Oui, bien sûr. Elle venait souvent faire ses courses,

ceci. Et vous l'avez vu dans les jours qui précèdent sa mort? Oui, oui, oui. Le samedi,

elle est venue en début d'après-midi, il y a 15 heures. Et vous n'avez rien remarqué

qui puisse nous être utiles. Conférité? Oui. Quand elle est partie, je remarquais

un nom de l'autre côté de la rue. Il potait un long manteau noir avec un beret noir.

Et je dois dire que je l'ai trouvé louche. Et il t'appelait ce que j'ai vu. Quand

elle est sortie, il l'a suivi. Ça, c'est intéressant. Cet homme est une piste à creuser.

Pour tenter d'avancer, la gardale en s'en appelle à témoin. Elle cherche toute personne

qui aurait remarqué quelque chose de suspect, la nuit du crime aux alentours de deux heures

et demie du matin. Et une femme appelle d'une cabine téléphonique.

Voilà, je m'appelle Fiona. Et le nuit du crime vers trois heures du matin, sur le

pont de Kielfrenar, j'ai vu une homme qui marchait. Ce petit pont de pierre se trouve

à deux kilomètres de la maison de Sophie Toscan du Plantier. Mais la dame a raccroché

et les policiers n'ont que son prénom, Fiona. La même Fiona rappelle la garde à quelques

jours plus tard, toujours d'une cabine téléphonique. On a absolument besoin de vous entendre,

madame. C'est vraiment important pour l'enquête. Vous ne pourriez pas nous dire qui vous

êtes. Non, c'est délicat, vous comprenez. Je suis marié. Il s'est nuis l'enfin, j'étais

avec quelqu'un d'autre que mon mari. Vous comprenez? Je comprends, madame, mais là,

il s'agit de mœurs. Mais elle raccroche le fait que son mari soit coqus pèse plus

lourd que l'arrestation d'un assassin. Heureusement, elle rappelle une troisième

fois et cette fois-ci pas d'une cabine, mais de chez elle. Elle a sacrifié le coqus pour

l'enquête. Merci, madame. Alors, de qui s'agit-t-il? Bon, j'ai pu remonter son

téléphone. Figurez-vous que c'est l'épicierre. C'est Mary Farrell, celle qui nous a parlé

de nos mouches avec un grand manteau noir et un perré. Sur le pont, oui, celle la même.

On la convoque à nouveau. Et voilà l'épicierre Mary Farrell face au policier de la garde.

Il était comment, madame, l'homme que vous avez vu sur le pont? Il était manifestement

complètement sous. Et complètement débrayé. Il faisait des grandes gestes comme ça avec

le bras. Je pense qu'il avait dû forcer sur le Guinness. Et physiquement, il avait

un grand manteau noir. C'est pas dans l'enquête. Mais des hommes en manteau noir, il y en a

un sacré paquet dans le coin. Beaucoup plus qu'en manteau rose ou en manteau jaune.

Coup de peau. Quelques jours plus tard, l'épicierre Mary Farrell voit débarquer ses tomes dans

son magasin. Et elle le reconnaît. Et ça tombe bien. Des policiers sont en pas trop

juste devant. Bonjour, monsieur. Puis j'avais un voie d'identité, s'il vous plaît.

Oui, bien sûr. Yann Bailey. Je suis journaliste au journal D.C. The Thousand Stars. Je travaille

aussi pour pas mal de journaux du Dublin. Et depuis le meurtre, vous comprenez? Ouais,

disons la vérité. Il travaille pour la quasi-totalité de la Brésilie-Rlandais sur cette affaire. Et

depuis le meurtre, il s'en met plein les fouilles. Et à côté de ça, il a un petit

boulot. Il est jardinier. Et aussi poète à 16 heures. Mais ce qui nous intéresse

nous, c'est qu'il habite à cinq kilomètres de chez Sophie Toscand du Plantier. Direction

le bureau de police pour un petit interrogatoire. Non, je suis pas allé, Madame Toscand du

Plantier, le nuit du cream. Je vous jure. On vous a vu, monsieur Bailey, sur le pont

de Killfolda aux alentours de l'heure du cream. Bon, on s'est trompé. Que voulez-vous que

je fasse sur le pont, alors que j'habite complètement de l'autre côté? Les policiers

de la Garda sortent de cet interrogatoire en circonstance paix. Bon, on essaye de faire

le point. On a une femme en chemise de nuit, donc qui était prête à laisser coucher,

qui était déjà couché. On a les clés qui sont à l'intérieur. Donc, c'est elle qui

ouvre le porte. Jusque là, on est d'accord. Mais il y a un truc qui colle pas. Pourquoi

est-ce qu'elle sort en plein hiver, en chemise de nuit? Je sais pas. Je suis d'accord

avec toi, là-dessus. Ok, le type qui l'a tué, le fait à coup de papa. Peut-être

très sauvage pour ça. C'est un mec qui pète les plombes. Et puis on la retrouve

dans les ronces et de la bruyée. Peut-être que tu l'as jeté là-mille. Normalement,

entre le papa et les roses, il a dû se blesser. Il devrait au moins avoir des gratinures.

Il faut absolument lancer une nouvelle appel à témoin sur cette base.

En attendant, le journaliste Yann Bellé vient de publier un grand papier dans le South

& Star, sous le titre « Une vie sentimentale mouvementée ». Et il raconte que l'amistose

Canduplantier avait des gros luchons. Qu'elle tenait mieux sur le dos qu'une chèvre sur

les cornes, quoi. Qu'elle avait des amants. Dans son article, il livre aussi beaucoup

de détails sur le meurtre. Détails qu'il n'est pas censé connaître. Les deux verts

dans la cuisine, par exemple. Et le parpaing, comme arme du crime. Et le fait que la victime

n'a pas été violée. Manifestement, Bellé a de bons informateurs du côté de la Garda.

Alors, l'amie savait-elle oui ou non des gros luchons? Bellé a répondu oui. Et elle

vient de sa famille en France. Oui, elle avait quelqu'un. Bruno. Et c'est

vrai que, à un moment, elle a pensé à qu'il était Daniel pour lui. Ça, elle me l'a

dit. Mais bon, depuis, elle l'avait rompu avec lui. Il y a longtemps? Oui, oui, trois

ans, je dirais. Et il est venu chez elle, en Irlande, ce monsieur? Oui, je crois bien,

oui. Deux fois, je pense. Les policiers français sont priés d'aller voir ce Bruno. Mais il

a un alibi qui prouve qu'il était à Paris le jour du crime. Cela dit, il a pu faire

appel à un tueur à gage. Même si on ne voit pas trop pourquoi, il aurait désingué son

ancienne maîtresse. En attendant, tous ces détails croustillants sont repris dans les

articles de Yann Bellé, avec d'autres hypothèses assez peu étayés. Par exemple, Sophie et

Daniel Toscan du Plantier étaient mariés sous le régime de la communauté. Si Sophie

divorçait, il allait falloir couper la poire en deux. Et puis Sophie avait une assurance

sur la vie dont Daniel était le bénéficiaire. Et puis Daniel n'est pas venu reconnaître

le corps. Il n'a même pas répondu à la convocation des policiers. Tout ça, c'est

l'ouche, écrit Yann Bellé, qui a dû trouver sa carte de journaliste dans une pochette

surprise. Mais il y a mieux. Il appelle la garda pour partager ses infos croustillantes,

comme si les flics ne savaient pas lire le journal. Un mois après le crime, deux policiers

de la garda débarquent chez Bellé. Et ils notent que ces mains et ses avant-bras sont couverts

des gratinures. Comment est-ce que vous vous êtes fait ça, M. Bellé? Oh, ça, c'est

en coupant mon sapin de Noël. Et cet entail que vous avez sur le front, M. Bellé, c'est

quoi? Oh, ça, je me suis fait en tuant le dan pour Noël. Mais ces couillons de policiers

de la garda ne font pas de photos et blessures. Ils se contentent de faire des dessins. C'est

pas fut fut, hein ça. Parce qu'une fois guéris, il pourra toujours dire que ça n'a

jamais existé. Cela dit, est-ce que quelqu'un l'a vu juste après Noël avec ses griffures

et cette blessure au front? La réponse est oui. M. Bellé, on nous rapporte que vous

aviez des blessures sur l'endemain plutôt du crime. Et par ailleurs, des témoins vous

ont vu sur le pont les nuits de crime. Maintenant, je vous déchettez pas là. Franchement, vous

devriez plutôt regarder du côté de la France. Non, M. Bellé, non. Il fallait connaître

l'endroit où vivait Mme Toscan du planctier, qui n'est pas du tout facile à trouver. Et

par ailleurs, je n'ai jamais entendu parler d'un tourgage qui procède à coups de parpaix.

Et ceux qui devaient arriver et arrivent, M. Bellé est arrêté. On lui met les pince

et le voilà dans le bureau de la garda. M. Bellé, il y a quelque chose qui nous intrigue

beaucoup. Vous étiez le premier journaliste sur le

scène de crime juste après le découverte du corps. Comment est-ce que vous avez su?

Oh, par le directeur du journal Le Coq Examiner, celui qui m'a appelé pour me prévenir.

Moi, je ne sais pas de où il tenait l'info. Vous pouvez vérifier sur mon téléphone.

Le problème, M. Bellé, c'est que vous allez directement chez Mme Toscan du planctier,

allant même que les policiers ne savent pas qui est le victime. Et par ailleurs,

notre enquête montre qu'à partir de 10 heures du matin, vous annulez tous vos autres rendez-vous

en raison du meurtre qui vient d'arriver. Envoyez-vous, M. Bellé, le corps n'est

découvert qu'à 10 heures du matin. Et pas sur le bec. Les policiers fouillent sa maison à la

recherche de vêtements tachés de sang. Ils n'en trouvent pas. En revanche, dans son jardin,

ils trouvent des traces d'un feu. Et dans les cendres, un matelas carbonisé, les boutons d'un

manteau, les restes d'un jean et des bottes déformées par les flammes. Mais dessus,

impossible de dégager de l'ADN, ni la moindre trace de sang. Dommage.

Les policiers interrogent aussi la compagne de Bellé. On était à Skull avec Yann, le soir du

Gris. Oui. Et par minuit et demie, on est allé prendre l'air. En rentrant, on a vu de la lumière

chez Alfie. Yann a voulu qu'on aille boire un verre chez lui et moi. Je voulais pas. Alors,

on est rentrés. Je sais pas. Une heure du matin. Et votre compagnon, M. Bellé, n'est pas ressorti de

la nuit. Oh non. Non, on est dormi jusqu'au matin. Ça, c'est ce qu'elle dit au début de l'interrogatoire.

Mais quand les policiers insistent, elles deviennent nerveuses. Et en fait, Yann, il s'est levé cette

nuit-là. Combien de temps? Je sais pas. Moi, je me suis rendu au mi, mais je lui revus que le matin,

quand tu me portais le café au lit. Est-ce qu'il avait du blessure le matin? Oui. Il avait

une blessure sur le front qu'il n'avait pas avant. Bien. Bellé n'a jamais parlé de ce réveil nocturne.

Est-ce qu'il confirme? Oui. Je me suis levée. J'écris le poème. Vous savez ça? Je suis allé

écrire les poèmes dans le cuisine. Et après, dans mon atelier. Bon, ben, au revoir, monsieur. Et bien,

bonjour chez vous. Yann Bellé ressort libre. Mais les policiers continuent de se rencarter

sur le bonhomme. Moi, je l'ai vu pleurer en parlant du meurtre. Moi, je suis son voisin.

J'ai parlé avec lui. Il m'a confié que c'est lui qui avait tué cette toche-quin de plantiers.

Un an pile après la découverte du corps de Sophie, Yann Bellé est à nouveau arrêté.

Les policiers lui collent la pression. Ils espèrent des aveux. Ils n'en tirent rien. Et donc,

certes, ils ont des doutes, le concernant, mais zéro preu. En attendant, son placement deux

fois en garde à vue a bien excité ses confrères. Et dans les journaux, maintenant, on le désigne

comme le coupable. Bellé fera. Il attaque ses amis journalistes en diffamation. Ah ben oui,

tel est pris qu'il croyait prendre. Pour comprendre la suite, il faut savoir que la justice irlandaise

ne fonctionne pas du tout comme la justice française. En France, avec un tel faisceau de

suspicions contre Yann Bellé, il finirait devant la cour d'assises, au juré de trancher. Mais en

Irlande, il faut des preuves, de vraies preuves irréfutables. Il n'y en a pas. Il y a bien le

témoignage de l'épicière, Marie Farrell, qui dès l'avoir vu en manteau noir sur le pont,

et qui d'ailleurs porte blin à un moment de l'enquête, parce qu'elle dit avoir subi des

intimidations de Bellé. Mais figurez-vous que neuf ans après le crime, elle se rétracte. Finalement,

elle a bien vu un homme. Mais ça n'était pas Yann Bellé. Elle est mal barrée, cette enquête

irlandaise. Très mal barrée. Vous l'avez compris, il n'y aura pas de procès en Irlande. Mais entre

temps, la famille de Sophie a saisi la justice française, qui a réuni d'autres témoignages,

approche de Sophie Toscand du Plantier notamment. Moi, je pense que Sophie connaissait cet homme.

Elle m'a parlé d'un homme qu'elle devait rencontrer, et elle disait qu'il vivait de sa plume. Il est

poète, je crois. Et puis, journaliste, c'est un gars qui vit de sa plume. Donc, il se connaissait sans

doute, alors qu'Yann Bellé a toujours dit l'inverse. Quand au témoignage de l'épicier

Marie-Farrelle, le juge français n'est pas vraiment convaincu par son revirement. Bref,

la France considère qu'il y a un faisceau de preuve à cablons contre Bellé. Et donc,

elle veut le juger. Et donc, elle saisit la justice irlandaise, prière d'envoyer le colis à

Paris. L'Irlande est en Europe. Et la France aussi. Ça ne devrait pas poser de problème. Et

bah si, l'Irlande refuse deux fois. Yann Bellé sera donc jugé à Paris par défaut, en son absence,

par contumence, comme on disait autrefois. Le procès s'ouvre en mai 2019 devant la cours d'assise de

Paris. Yann Bellé n'est pas là. Et ses avocats irlandais non plus. Et à l'issue sur la base du

dossier d'enquête, la cour reconnaît Yann Bellé, coupable d'effet qui lui sont reprochés. Et le

condamne à 25 années de réclusion criminelle. Et la France demande à nouveau à l'Irlande

de lui livrer le condamné. Et pour l'instant, l'Irlande refuse. Et Yann Bellé vit toujours à

Skull, où on l'a vu récemment lire des poèmes sur la place du village. Pépouse et innocent au regard du droit irlandais.

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C’est une affaire « célèbre », en raison de la notoriété de la victime ! Sophie Toscan du Plantier était la femme de Daniel Toscan du Plantier, grand producteur du cinéma français. Elle est retrouvée morte en décembre 1996, dans la lande près de sa petite maison en Irlande.