La source: Serial Killer 2/5 : Thierry Paulin : courtisan la nuit, assassin le jour
Radio France 8/13/23 - Episode Page - 53m - PDF Transcript
François Sainterre
Aujourd'hui dans la Faire sensible, l'affaire Thierry Paulin, plus connu sous le nom de Tueur des vieilles dames.
Ce nom est resté dans la mémoire des parisiens et pour cause, cet homme a avoué 21 meurtres.
La justice lui en a attribué 18, mais aujourd'hui encore on sait que ce nombre est au-dessous de la réalité.
Derrière ce nom se cache donc des crimes tous commis à Paris entre octobre 1984 et novembre 1987,
d'où la psychose et une enquête longue à l'ancienne, sans informatique ni internet,
constituée de quelques indices, de regroupement d'informations, d'un peu de chance et de malchance aussi.
Derrière ce nom se cache aussi les vies de 18, 21 vieilles dames ou plus, vivant seul à Paris,
abandonnées de tous et dont on se rappelle l'existence et la fragilité durant ces mois de panique
où un meurtrier les tue l'une après l'autre.
Derrière ce nom enfin se cache une vie, celle du meurtrier.
Elle fut courte, faite d'abandon, d'exil, de rencontre, d'amour et d'amant.
A 21 ans, il découvre Paris, ses nuits et ses fêtes et l'amour aussi dans les bras d'un homme.
Ensemble, ils tueront un temps, puis c'est seul que Thierry Paulin continuera sa sinistre besogne.
Après le récit, nous recevrons en seconde partie Serge Bernstein, Europe psychiatre,
expert national pour la justice.
Il a rencontré plusieurs fois Thierry Paulin et il a écrit un livre intitulé « L'assassin des vieilles dames ».
À faire sensible, une émission de France Inter en partenariat avec Lina, préparée par Jean Boulot,
avec l'appui des documentalistes de Radio France, coordination Christophe Barrère,
attaché de production Valérie Bourg, programmation musicale Muriel Perez,
réalisation Fabrice Légl, à la technique aujourd'hui Jean-Philippe Jeanne.
Mardi 21 mars 1989, 13h,
Une ambulance escortée par des moteurs s'engouffre dans l'enceinte du CHU Bichat,
situé au nord de Paris, en bordure du Blouvernet.
A son bord, allongé sur une civière, un homme âgé de 25 ans.
Dans le coma depuis plusieurs jours, il est transporté dans les locaux de réanimation des maladies infectieuses.
On l'installe dans la chambre numéro 1, située au second étage.
Par le hublot de la porte, on voit le jeune homme allongé sur le lit inconscient.
Il a le visage creusé, le teint blanc et quelques cheveux qui résistent encore au traitement.
Dans cette chambre de quelques mètres carrés, seul le bruit de la machinerie qu'il a d'avivre se fait entendre.
Auprès de lui, deux infirmières et une aide soignante, l'assiste vérifie la perfusion,
contrôle la ventilation artificielle.
Devant la porte, deux policiers gardent les lieux.
Sur ce lit, une vie s'éteint doucement avec ses secrets.
Sur ce lit, c'est Thierry Paulin.
Son histoire commence 25 ans plus tôt en 1963 en Martinique.
Quand il arrive au monde, Guillaume Zelens est par an au 19 et 17 ans.
Jeune, trop jeune sans doute, pour en assumer la responsabilité, il l'abandonne l'un après l'autre.
Son père est le premier à quitter le foyer familial quelques jours après sa naissance.
Puis c'est sa mère qui lâche prise et le confie à sa grand-mère paternelle.
Pendant dix ans, c'est dans les jugues de cette femme et entre l'étape du restaurant,
le maman Jojo, sur la plage de Lans, à Lannes, que Thierry fait ses premiers pas.
A dix ans, il retourne chez sa mère, qui s'est mariée, qui a désormais deux autres enfants.
Turbulent, parfois violent, le retour du gosse dans ce nouveau foyer se passe mal.
Alors, c'est son père qui refait surface et qui l'accueille en métropole, à Toulouse.
Dans la ville rose, Thierry poursuit une scolarité mouvementée.
Après des années de collège difficile, on l'envoie au lycée professionnel en section électricité.
Oh, il aurait préféré suivre la formation coiffure, mais son père en a décidé autrement.
À vingt ans, après ses classes, il fait ses armes.
Il intègre le régiment de parachutiste.
Métis, homosexuel, une nouvelle fois, il est exclu.
Cette année-là, pendant une permission, il commet son premier délit.
Cagouler, couteau à la main, il attaque une épicerie de l'Huparine Veidam.
Premier casse, première arrestation.
Il écope d'une peine de deux ans de prison avec sourcils pour vol avec violence.
Libéré du service militaire, il quitte Toulouse et monte à la capitale, au vis-à-mer, désormais.
À vingt-un an, il découvre le Paris des années 80 et ses nuits fauves.
C'est la fascination.
À cette époque, les boîtes et les clubs de la capitale sont des espaces à part,
ou des inconnues rêves et danses sur les mêmes pistes que des vedettes du musical,
ou de la télé, des intellectuels voire des publiciteurs.
En 1984, pour briller, soyez originale, soyez désinvolte, n'ayez peur de rien.
À l'époque, le club le plus célèbre, le palace, aux huit rues du faux Bourbon-Martre.
Si vous arrivez à entrer, vous avez toutes les chances d'y croiser Gainsbourg,
Mourouzzi, Mourouzzi, Mourouzzi, Mourouzzi.
Si vous êtes refoulé, vous pouvez tenter votre chance au 7, au club 18,
à la loca, au Scorpion X Club.
Derrière les masques de la nuit, on retrouve des hétéros qui embrassent des homos
et des travestis, des perles-familles qui dansent avec des bonnes soeurs,
des journalistes qui posent leurs mains sur les cuisses de mannequins,
des bourgeois qui dnappaient par des bousons noirs.
Enfin, un endroit où Thierry se plaît.
Grâce à l'héritage, il n'y a pas d'héritage.
Grâce à une connaissance, il est embauché au Paris de la paradis latin,
tant que serveur.
C'est là, dans ce club du Saint-Gamahondissement, qu'il rencontre Jean Thierry, serveur lui aussi.
Ensemble, il découvre ses demi-folles faites de sexe, de danse, de drogue et d'alcool.
Ils sont beaux, jeunes, amoureux.
Pour eux, la nuit comme un manteau qui les enveloppe et les protège des haines
et des discriminations du jour.
Mais la nuit de durqu'un temps.
Un soir est pris de jalousie.
Les deux amens s'engueulent en public et au travail.
Thierry retourne les tables et jette les verts devant la clientèle.
Alors pour l'un comme pour l'autre, c'est la porte.
Quelques mois plus tard, sans argent et travail, les fauves quittent la nuit.
Et un jour d'octobre 1984, la mort devient la compagne de leur aventure.
Mesdames, messieurs, bonsoir.
Il y a des jours où l'actualité nous laisse comme un goût d'amertume accroché au palais.
Des jours où ce que nous appelons les faits divers se disputent le triste privilège de la cruauté.
Et ce vendredi est un de ces jours-là.
Il y a cette vieille dame assassinée dans son appartement du 18e arrondissement.
Les assassins des petites vieilles ont encore frappé.
Ce matin, rue des trois frères dans le 18e arrondissement de Paris.
En un mois, c'est la 7e vieille dame assassinée de la même façon.
Une vieille dame de 75 ans a été trouvée morte cet après-midi à Paris,
apparemment assassinée, comme une autre vieille dame
dont le corps a été retrouvé hier, toujours dans le 18e arrondissement.
Quand la presse s'empare de l'affaire au début du mois de novembre 1984,
7 homicides ont déjà été commis.
7 femmes âgées de 70 à 84 ans vivant seules dans des milieux modestes.
7 fins de vie volées à Paris.
Y a-t-il un ou plusieurs assassins ?
Personne ne le sait, mais désormais dans les couloirs de la police judiciaire
ou dans les rues de Paris, plat de l'ombre d'un serial killer.
Comme un 10, 7 corps, dont 5 retrouvaient dans le même périmètre près de la butemont-martre.
Les victimes ont été tuées chez elles, les mains liées avec un fil électrique ou un fil téléphonique.
Mode opératoire, étouffement ou étranglement.
On constate aussi des coups, des côtes brisés, la plante des pieds brûlés et autres traces de sévices
qui laissent penser que la mort s'accompagne sans doute de torture et de jeu macabre.
Pour quelle raison t'ut-il ?
Pour l'argent et les bijoux, car tous les appartements ont été retournés fouiller, vider des objets de valeur.
À chaque fois, pourtant, le butin est faible.
Aucune riche aditière ou patronne d'une grande illustrie
ne s'est installée dans ce quartier populaire dans la capitale.
Durant son mois d'octobre, 2 femmes ont survécu.
A la police, elles racontent leur agression un jour d'octobre en rentrant de leur course.
C'est en ouvrant la porte qu'elles ont été poussées chez elles puis agressées.
Dans leur déposition, l'une parle d'un jeune homme,
rien autant clair, l'autre de 2 hommes de couleur noire.
Pas très précis.
Le 9 novembre, c'est le corps de Maria qui est retrouvé aux 27 rues des 3 frères.
Elle avait 75 ans.
C'est sa voisine du dessus qu'il a découverte et qui a prévenu la police.
Elle raconte au micro de France Inter.
J'ai frappé plusieurs femmes en réponse.
Et puis, comme la porte était ouverte d'octobre,
à peine, à peine, mais on voyait la lumière.
Alors je dis, tiens, elle ne vais pas m'ouvrir.
Mais je dis, pourquoi, l'habitude, elle ouvrait tout le temps.
Puis je me suis dit, en son âge, peut-être, elle est sur le pot.
Excusez-moi, mais ça peut arriver.
Je dis, bon, j'ai refrapé encore.
Elle a toujours pas répondu.
Alors je dis, alors, qu'elle est descendue,
elle va s'y courrier, son courrier.
Quand je suis descendue, elle n'était pas.
Elle est venue avec la police, ils ont poussé la porte.
Ils ont dit, oh là là, oh là là.
Alors je dis, mais qu'est-ce qu'il y a ?
Elle est tombée, elle est morte.
Elle peut mourir, il y a son âge.
Et il m'a dit, non, non, c'est pire que ça.
Alors je dis, je peux voir ?
Non, non, non, il me dit, c'est pas beau à voir.
Elle a été poignardée.
Très vite, la psychose et la peur,
sans part de la ville en général,
est du 18e arrondissement en particulier.
Les dames âgées du quartier,
vivent avec la peur, bien sûr,
accompagnent leur pas, mais vivent seuls,
elles ne peuvent rester chez elles,
prostraient à attendre.
Alors, face aux journalistes,
certaines répondent avec courage et philosophie.
Est-ce que vous avez peur ?
Père de quoi ?
Bon.
On n'a plus peur.
On n'a plus peur.
J'ai 82 ans, je n'ai pas peur.
Parce que j'aime mieux vous dire
que si jamais ils viennent à la maison,
ben oui, t'as le su.
Premièrement parce que j'ai un chien,
et deuxièmement, je ne suis pas manchotte.
C'est ça qu'on peut pas faire.
C'est tapé, on n'a plus la force.
Quand tu commences à dire,
c'est ça.
Mais ça ne fait rien,
faut pas avoir peur quand même.
On les aura.
Trois jours plus tard,
le 12 novembre 1984,
deux corps sont retrouvés,
dont un O8 de la Rue Kalner.
Ici, point de digicode,
de gardien, c'est un ancien immeuble
miteux et délabré,
comme il en existe des centaines
derrière les portes cochières
de ce quartier populaire.
Quand vous ouvrez la porte de l'immeuble,
vent s'engouffre avec vous
et vous suivez dans la cour,
puis sur les marges de l'escalier.
À chaque étage,
sur le palier des vécées,
froids et humides,
servent de cache au dealer
ou d'abri, la nuit,
pour les SDF.
Au deuxième étage,
ce 12 novembre,
derrière une porte,
les policiers découvrent
un sac de provisions
pleins abandonnés.
Puis encore,
celui de Mme Paul Victor,
encore en mitouflée,
sous un manteau.
Elle est recouverte,
à la matelas,
la tête étouffée
par un oreiller.
Dans l'immeuble,
on l'appelait la vieille au basket.
C'était une ancienne
assistante sociale
originaire de Bretagne.
Comme les autres victimes,
son appartement a été fouillé.
Ces assassins
n'ont trouvé ni télévision,
ni radio,
ni photo accrochés aux murs.
Voilà deux ans,
comme Mme Victor
était relogé si loin
de son appartement de la réouverture
ou elle a vécu
pendant plus de 50 ans.
Rue Kalner,
elle ne connaît personne,
n'est-ce que toi
que les commerçants du quartier.
Ce 12 novembre,
quand on découvre son corps,
c'est l'odeur
à l'étage
qui interpelle ses voisins
et non son absence.
Les médecins
estiment que le meurtre
s'est déroulé
huit jours plus tôt.
En ce mois de novembre,
alors que journalistes
et policiers repartent
sur la piste des assassins,
c'est aussi la solitude
de toute une population
qu'ils découvrent,
porte après porte,
corps après corps.
C'est 12 novembre,
on voit l'affaire
prendre une dimension
politique et nationale.
Le jour même,
au 7 rue Armand Gautier,
lieu de la découverte
du second corps,
celui de Jean-Laure,
en 75 ans, elle aussi.
On voit passer Pierre Jocs,
ministre de l'Intérieur
dans le gouvernement
de Laurent Fabius,
mais aussi
deux députés,
l'un de l'opposition,
Jean-Pierre Bloch,
qui demande
de nouvelles mesures
de sécurité
et qui révèlent
que chaque jour,
cinq agressions
sont signalées au corps
de Jean-Pierre Bloch,
qui demande
de nouvelles mesures
de sécurité
et qui révèlent
que chaque jour,
cinq agressions
sont signalées
au commissariat
et puis l'un
de la majorité
socialiste clodestier
qui reçoit un accueil,
disons,
particulier
par les gens des quartiers.
Qu'est-ce que vous attendez
pour faire quelque chose ?
Parfaitement.
Parfaitement.
Parfaitement.
Comment ?
Vous êtes des nuls.
C'est dégueulasse.
C'est dégueulasse.
Avec votre amie bas de la terre.
Vous n'êtes pas rien.
Il faut remettre
la peine de mort.
Parfaitement.
La peine de mort.
Vous êtes un référendum
si vous êtes des hommes.
Je vous en prie.
Nous faisons
ce qu'il convient de faire,
madame.
Je vous en prie
mais un peu de dignité.
Mais ça,
vous savez très bien
que ça n'a rien à voir
avec la peine de mort.
Absolument rien.
Laissez faire l'enquête.
Vous ne savez pas
quelle est l'origine
de ces crimes.
Je vous demande
simplement de traiter
ces problèmes
avec un peu de dignité
et non pas
comme ça
en poussant des cris.
Ça ne sert à rien.
Tous les gens
ont peur.
Dans la rue,
il doit se pu sortir.
Je le sais bien,
monsieur.
Mais ça va venir quand ?
Mais ça fait des mois
que ça dure.
Des mois.
Mesdames et messieurs,
en France,
désormais, on ne coupe
plus les têtes
pour satisfaire une opinion,
répondre à une angoisse
collective
et le temps des assassinats
se poursuit
avec
ou sans guillotine.
En tout cas,
cette interpellation
musculée du député
prouve l'état de panique
et de troubles
qui parcourent la ville.
La presse aussi
tombe dans le tourbillon.
Le parisien
affiche même en une
le portrait dessiné
au crayon d'un homme
un titre.
C'est le tour du 18e.
Pendant une journée,
tous se promènent
avec la une du journal
dans la main.
Un homme est même arrêté
après la dénonciation
d'un gérant de café
alors on l'interroge.
Au cas où.
Mais à la PG,
tous savent que le dessin
est faux
et il ne correspond
en rien.
On s'informe à ce dont
il dispose.
Face à les mois,
Pierre Touren,
directeur de la police judiciaire,
organise une conférence
de presse.
En quelques minutes,
il donne
les premiers éléments
parandissements,
lieu de tous les crimes,
l'âge des victimes
et le contexte
de l'agression.
À chaque fois,
il semblerait que ces femmes
ont été agressées
autour d'une course
ou d'un passage à la banque.
La police a retrouvé
deux empreintes similaires
dans deux appartements.
La procédure
de vérification
est en cours
mais risque de durer
plusieurs jours
voire plusieurs semaines.
En effet, à l'époque,
l'informatique,
comme le registre
national d'emprunte
n'existe pas.
C'est donc manuellement
qu'il faut confronter
ces deux signatures
à l'ensemble
du fichier des malfaiteurs,
arrêter dans le département
puis élargir l'étude
département par département.
À côté de ces maigres indices
et de ces intuitions,
la police dispose
de quelques témoignages
de femmes agressées
dans des situations analogues.
C'est le cas de cette dame.
Je suis descendu
pour mettre une lettre
à la poste.
Alors, je fais
quelque part
dans l'avenue Juno
et puis je suis rentré chez moi.
Alors, on a du muscle,
mais je me suis aperçu de rien.
Enfin, quand je suis rentré,
je suis pris l'ascenseur.
Puis, j'ai vu quelqu'un,
deux hommes qui montaient
par l'escalier.
Alors, arrivé au point,
chez moi, au deuxième.
Alors, je joue ma porte
et puis les deux types,
alors là, me sont tombés dessus.
Il y en a qu'un
qui a toujours été
après moi,
qui m'a...
Vraiment,
moi, qui est tout fait.
Je ne sais pas comment
je suis revenu.
Et puis,
l'autre, je n'ai pas vu.
Je l'ai téléphouillé
fouillé dans l'appartement
parce que j'avais des bijoux
qui étaient dans un placard
qu'ils n'ont pas vu.
Alors, le type
qui m'a
martyrisé,
là, c'était
un garçon
assez grand,
d'une vingtaine d'années,
vingt-vingt-cinq ans, peut-être.
Il parlait,
il me tutoyait toujours
pour me faire
dire où j'étais,
où j'étais menée d'argent.
Le deuxième,
je ne pourrais pas dire
comment il est,
c'était grand de petit.
C'est l'autre qui m'a tout fait,
tout de suite à Breti,
tout de suite étranglé.
J'étais moitié étranglé.
J'avais des bleus partout.
Et puis, j'avais du sang
sur ma combinaison
quand je suis arrivée à Bichin.
Je sais pas
où est-ce qu'il m'avait encorché.
Il avait
vraiment le plaisir
de me retribuer
parce que ça ne servait à rien.
Je n'étais pas pour
l'autre fouiller
ce qu'il avait à fouiller.
Je ne crierais pas,
naturellement,
de toute façon.
Vous n'avez jamais connu ça
dans le quartier?
J'habite le quartier
depuis 1919.
Il s'est arrivé,
j'étais pas marié.
Je n'avais
aucune chose comme ça.
Maintenant, vous avez peur
vous n'y retournerait pas?
Oh non, sûrement pas.
L'enquête suit son chemin
et les politiques
mettent les moyens
pour endiguer la psychose.
D'abord, c'est la mairie
du 18ème
qui organise
une grande réunion publique
et qui annonce la création
d'un nouveau service d'accompagnement.
Les personnes
qui le souhaitent
pourront être encadrées
lors de déplacements
à la banque
ou à la poste.
La police
elle investit massivement
le quartier.
Le 20 novembre,
au petit matin,
une grande opération
contrôle est organisée.
Les policiers encadrent
tout un quartier
situé au-dessus
du 18ème arrondissement
où se trouvent
de nombreux hôtels.
Ils frappent à chaque porte
et 114 personnes suspectes
dont 34 sont maintenues
en garde à vue.
Malheureusement,
aucune empreinte
ne correspond
les assassins
courtes jours.
L'intuition était
pourtant bonne.
Ce 20 novembre,
Thierry et Jean Thierry
ont sans doute vu
les gyrophares
et les arrestations
policières
de la fenêtre de leur chambre.
Depuis plusieurs mois,
ils vivent bien
dans le quartier
dans un hôtel
rue Victor Massé
à deux pas
de la station Pigalle.
Aux abords de leur chambre,
ils tuent
à quatre mains le jour
et s'enivrent la nuit.
A la fin de l'année,
face à l'agitation policière,
les deux hommes
quittent la ville.
Pour un temps.
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
...
Durant ces mois,
certaines tentatives
se soldent
de parties échecs.
Entre temps,
les deux amants
ont rompu.
Alors Thierry Paulin
agit seul,
avec certes de l'assurance,
mais un peu d'insouciance.
Il agresse, par exemple,
une femme
qui est sous le regard
de sa voisine.
Malgré l'alerte,
il la pousse
dans son appartement
et poursuit
son malgâbre travail.
Après quelques minutes,
il s'en va
par là
où il est entré
à la vue de tout le monde.
Après sa fuite
dans l'escalier,
l'ouvre la porte-crochère
et s'arrête de courir
comme si de rien n'était.
De ses échecs
et imprudences,
la police
va tirer profit.
Elle sait maintenant
qu'il s'agit
d'un homme de couleur,
noir ou métisse,
grand, jeune,
coiffé
comme l'athlète américain
Carl Lewis.
L'agresse reporte
une boucle d'oreille.
Malgré ces indices,
il n'est toujours pas arrêté.
Mais,
le 17 juin,
à 6 heures,
on entend
sur France Inter.
Intermatin,
Isabelle Montrosier,
Jacques Morassot
et Daniel Doué.
Nous commençons par
un meurtre,
donc ce nouveau meurtre
de vieille dame
qui a été découvert hier
à Paris
dans le 15e arrondissement.
Les deux derniers crimes
ont été découverts
à 48 heures d'intervalle.
L'un samedi,
une dame de 85 ans
étouffée
sous son matelas
dans le 14e arrondissement.
Et hier,
dans le 15e,
rue de Lourmel,
on retrouvait
Mme Charbonnier,
morte, poignardée.
Puis,
la série s'arrête.
De nouveau.
En décembre 85,
Paulin s'était mis au verre.
En ce mois d'août,
87,
il est à l'ombre,
en prison,
mais en aucun cas,
pour une accusation de meurtre,
non,
toxicoman.
Paulin tabasse violemment
son dealer,
un jour d'août,
86.
Salement amoché,
la victime porte plainte.
Pour une bagarre,
Paulin prend 16 mois de prison.
Bien entendu,
ses empreintes sont recueillies,
puis rangées
dans les fichiers
des balfaiteurs
du Val-de-Marne,
un département
où s'est déroulé
l'altercation.
Heure,
le printemps d'étoiles
de veille d'âme
n'est pas automatique.
Donc,
encore une fois,
Thierry Paulin
passe entre les mailles du filet.
Le 1er septembre 1987,
il sort de prison.
Il s'installe,
alors,
dans le 14e arrondissement.
Sans stress,
Paulin rêve toujours de stress,
de diriger sur Light Club,
ou s'accompagner de spectacles.
La nuit,
on la perçoit de nouveau
dans les boîtes et bars.
De nuit,
comment vit-il alors
pendant cette période ?
Eh bien,
rocher de ses amants,
grâce à de petits trafics,
mais aussi sur le reste
débutant de l'année 1986.
Le 28 novembre,
il invite tous ses amis,
connaissances, anciens
et futurs compagnons
de ses nuits,
et même son avocat
qui l'a défendu
contre son dealer,
à son anniversaire.
Tous sont reçus
un élégant carton d'invitation,
leur donnant rendez-vous
à la Seine Torture,
un restaurant chic-déal.
Sur les photos de cette soirée,
on voit Paulin souriant.
Il semble heureux
d'être la star du jour.
Il a décoloré ses cheveux
pour l'occasion
de filer une chemise blanche,
un Spencer noir
et nous et nos jolies cravates.
La fête est une Russie,
tous les invités passent
un agréable moment.
Ceux qui ne savent pas
en revanche,
c'est que cette soirée
est offrée
des dernières victimes
de Paulin.
Encore une fois,
il a tué,
assis reprise.
Derrière son passage,
il laisse donc des cadavres,
mais aussi des rescapés
5 au mois d'octobre
et une sixième,
trois jours avant
son anniversaire.
C'est le premier décembre
qu'a sauvé Berthe du coup fatal.
Dans sa déposition,
les traits du visage
de son agresseur
sont précis cette fois.
Elle écrit un homme
de 25 ans,
grand,
typémétiste,
visage émacier,
pommette saillante,
vêtue d'un blouson
et d'un beret noir,
il est une boucle d'oreille,
à l'oreille gauche.
Ce portrait robot
est envoyé
à l'ensemble
des commissariats de la ville.
Et le 1er décembre,
l'inspecteur Francis Jacob
interpelle un homme,
sans heur,
ni menottes,
riche abrol,
tout près de la porte
de Tony.
Il l'amène au commissariat,
l'installe,
l'interroge
et vérifie ses empreintes.
A aucun moment,
Paulin,
car il s'agit de lui,
n'a essayé de prendre la fuite.
Après quelques minutes,
c'est officiel,
les empreintes concordent.
L'inspecteur Jacob
raconte sur l'antenne
de France Inter
l'arrestation
du toeur des Veilles-Dames.
« Au moment de la interpellation,
il était très bien,
très bien habillé,
les cheveux de coloré,
porteur d'un beret,
l'élément
qui était déjà apparu
sur certaines agressions,
c'est un mulatre,
un mètre 82,
même relativement mince,
porteur d'une boucle d'oreille
à l'oreille gauche.
»
Et il pourrait ressembler à n'importe qui ?
« Je ne dis pas à n'importe qui,
non pas le commun des mortels,
parce que tout le monde ne porte pas,
tous les hommes ne portent pas
une boucle d'oreille à l'oreille gauche.
Et accepter la couleur des cheveux,
il correspondait en tout cas aussi,
il y avait été diffusé.
»
Très vite,
Thierry Paulin est déféré
au 36 qu'est des Orphèvres.
Ça garde à vue des buts,
et après quelques heures
d'interrogatoire,
sans remord,
ni regret,
il avoue un par un ses crimes.
Ses aveux sont précis,
ils connaissent les noms,
les adresses,
ils se souviennent de détails
dans les appartements,
de la couleur d'un abîme,
d'un porte-monnaie,
mais aussi
de certains produits
achetés par l'une des victimes.
Pourtant,
il ne connaissait apparemment
aucune d'entre elles.
C'est sans doute
dans les pages de la presque
Paulin, du lire
et relire colonne après colonne,
les fragments de vie
de ses femmes
auxquelles il avait retiré la vie.
Les inspecteurs
l'interrogent collectivement.
Mais deux questions
restent sans réponse
pour l'instant.
Paulin agissait-il seul ?
Et qui est la seconde personne
dont on a retrouvé
l'empreinte lors des agressions
de 1984 ?
Après plusieurs heures,
il balance le nom
de son ancien amant
à l'inspecteur Leillet.
Celui-ci le raconte
dans un numéro de fête
entre l'accusé
de juillet 2004
diffusé sur France 2.
Je suis en agression
du 18e,
le ou les auteurs
avaient fait boire
un liquide
à base de soude caustique
qui sert à déboucher
les éliers
à l'une des victimes.
Et il poursuit.
J'avais amené dans mon bureau
un flacon
de ce liquide
à base de soude caustique
que j'avais rempli d'eau.
Et je l'avais mis
sur un meuble bien visible
dans mon bureau.
En me disant
le jour
où l'auteur est interpellé,
je veux croiser son regard
lorsqu'il verra ce flacon.
Et puis nous discutions
et puis
à un moment,
pourquoi à ce moment-là
et pas à un autre,
j'ai fait semblant de me fracher
et je suis sorti
dessous de mon bureau
ce flacon.
Et ça, qui c'est ?
Instinctivement polin.
C'est pas moi.
Qui c'est ?
Et c'est à cet instant
qui nous a livrés
le complice
des agressions
du 18e
Jean-Tierry Maturin.
Qui est arrêté
le jour même ?
Il avoue avoir été la messe
en plus.
Les tortures, les meurtres,
c'est pas lui.
L'enquête policière éclose,
le juge d'instruction
prend la suite.
Le 4 décembre,
Paulin est inculpé
pour 18 crimes
sur les 21 qu'il a avoués.
Oui, 18 sur 21,
car 3 ne concordent pas
avec les informations
de la police.
Les deux hommes
sont transférés
à la maison d'arrêt
de Florimerogis.
4 ans plus tard,
seul Maturin
sera jugé.
En 1991,
il est condamné
à perpétuiter
pour le meurtre
de cette femme
et pour une tentative
de meurtre.
Thierry Paulin,
lui, meurt le 16 avril 1989
emporté par le Sida
sur un lit d'hôpital
au C.H. Bichat.
Ce jour-là,
Paulin part
avec ses secrets,
ses démons.
Il voulait être
l'un des princes
de la nuit parisienne,
une voie d'aide
de la décennie du fric
et des paillettes.
Il fut un démon
du jour,
une tête d'affiche,
certes, mais au 36
qu'est des orphèvres,
club U.P.
de la police judiciaire.
Oh, yeah.
In Francis,
skinny man
died of a big disease
with a little name.
By chance,
his girlfriend came
across a needle
and soon she did the same.
At home,
there are 70-year-old boys
and there I do fun.
His beard and a gang
called the disciples
high on crack.
He's toting a machine gun.
Time.
Time.
Time.
He can't
rip the ceiling off
a church and kill
everyone inside.
You turn on the telly
and every other story
is telling you somebody died.
My sister killed a baby
cause she couldn't afford
to feed it.
That one sentin' the people
to the moon.
In September,
my cousin tried
reefer for the very first time.
Now he's doing horse.
It's June.
Time.
Time.
Time.
Silly nose
when a rocket
ship explodes
and everybody
still wants to fly.
Some say
man ain't
happen less
man
truly dies.
Oh.
Time.
Time.
Baby make a speech
Star Wars slide
neighbors should shine at home.
But if a night falls
and a bomb falls
will everybody
see the dawn
if it's a boy?
France inter
affaire sensible
Fabrice Drouel
L'affaire Thierry Paulein
ou le tour de vieille dame
appartient avec notre invité.
Bonjour Serge Manstein.
Bonjour.
Je rappelle à nos auditeurs
vous êtes neuropsychiatre
expert national pour la justice.
Vous avez examiné Thierry Paulein
et vous êtes l'auteur
également d'un livre
sur l'affaire L'assassin
des vieilles dames.
Je précise simplement
que sur le corps
des six femmes
retrouvées entre le 10 décembre 1985
et le 16 janvier 1986
vous le rappelez
on constate pas la sauvagerie
ni les sévices
de la première série
de meurtres de l'automne 1984.
Seule la répétition
de la mort soudaine
inattendue
et sans lien parent
si ce n'est effectivement
l'âge des victimes
se poursuit
et entre temps
je le rappelle
les deux amours
on verra plus
Thierry Paulein
voilà.
Ceci étant précisé
quand et où rencontrez-vous
pour la première fois
Thierry Paulein ?
Eh bien je le rencontre
un fleurimélogiste
avec mon ami Yves Blormaud
aujourd'hui disparu
et ce qui est très important
c'est qu'il a toute sa superbe
et qu'il va
contrairement à ce qu'il a fait
devant les policiers
et le juge d'instruction
devant nous
il va totalement
nier les faits reprochés
il se présente
comme victime d'une erreur judiciaire
alors il est assez méprisant
lointain
et il est encore bien habillé
distant
et visiblement
il ne veut pas participer
à l'entretien
ou lui donne quelques petits détails
parce que le réflexe
que vous avez
qu'est-ce que vous dites à ce moment-là
on n'est personne d'un grand temps
il ne va pas nous écouter
il s'en fiche
on ne va pas le prendre de face
j'imagine
on va le prendre de biais
on va essayer de récupérer
des éléments de son enfance
à l'Anse de Lannes
chez sa grand-mère paternelle
et parce que notre piste
c'est qu'il y a eu probablement
quelque chose avec
une image de grand-mère
qui s'emprunt aux vieilles dames comme ça
uniquement aux vieilles dames
la grand-mère
vous l'avez interrogé
sur sa grand-mère
qu'est-ce qu'il vous disait ?
il botte toujours en touche
il ne se passait rien
c'était un enfant
qui travaillait bien à l'école
alors qu'il semble avoir été précocement
un enfant extrêmement diable
improvisant son comportement
et souffrant de carences affectives et éducatives
donc il va constituer un faux-self
et c'est comme ça qu'il va avancer
masquer toute sa vie
et quel est son comportement ?
je reviens quand il vous m'a dit
il paraissait méprisant
quand il vous voit
il ne veut pas vous parler
pratiquement pas
il donne que des détails l'énifiant
aucune précision
il est innocent
si il est victime d'une large édicière
devant nous c'est constamment
donc sa façon d'être
de se présenter
vous vous savez ce qu'il a fait ?
oui
qu'est-ce que vous ressentez ?
qu'est-ce que vous vous dites ?
on essaie donc
d'aller l'interroger
en biaisant
en le prenant
sur les côtés
c'est vous l'avez dit
vous biaisez mais précisément
comment vous le prenez ?
pourquoi la porte d'entrée ?
on lui demande comment il a vécu
qui il a connu
les travaux qu'il a fait
il raconte un petit peu évidemment
son personnage de travesti etc
mais vraiment
il ne participe pas franchement à l'entretien
à votre avis, à partir de quand
les choses gâtent vraiment
à partir de quand
ils tombent dans une logique psychique
dont il se repart
il y a une chose qui est très importante
c'est cette agression de l'épicière
où il va prendre 1400 francs
et qui est son entrée en matière
dans ce que nous appelons la violicite
c'est-à-dire le meurtre de la grand-mère
et il va avoir constamment
ce but
cette façon de procéder
il s'attaque pas au vieux monsieur
il s'attaque pas au jeune
et sa cible unique
ce sont les personnes âgées
de sexe féminin
tout le renvoi psychikopsychiatrique
au rapport avec sa grand-mère
oui certainement
il fallait quand même qu'il se soit passé des choses
très dures quand même
elle était un peu sévère
elle le tenait alors que c'était
un mauvais élève
qui fuyait
qui n'écoutait pas
il était dans un milieu
très lâche
il n'y a pas de manque de repères
manque de valeurs
de transmission de valeurs
absolument
donc il a grandi à la diable
et il a constitué ce personnage double
ce qui s'est très bien fait
alors ça on va y revenir
le personnage double on va y revenir
avec un autre témoignage
on en parlera
on peut juste l'écouter pour l'instant
ça va vous intéresser
un extrait de l'émission
les dossiers de l'écran en 1988
ça existait encore
les dossiers de l'écran en 1988
ou un ancien amant
parle de Paulin
écoutez
il y a maintenant 3 ans et demi
nous avons passé 9 mois ensemble
et donc repartagé la vie de tous les jours
du petit déjeuner au coucher
et ceci dit Thierry Paulin
était un garçon tout à fait adorable
tout à fait gentil
qui avait des qualités, des défauts
de l'ennemi
je l'ai revu récemment
dans des discothèques
des restaurants
ou lors de sorties
il avait un peu changé
mieux habillé
plus dynamique
plein de projets dans la tête
et je me suis dit
Thierry disparaît un an et demi
revient plein de projets
franchement je suis décontent pour lui
3 semaines après
voir sa photo en pleine page de journaux
c'est effectivement le gros choc
Serge Bernstein
il y a toujours quelque chose de saisissant
avec les assassins, les criminels
des toits renseignés ou pas d'ailleurs
c'est qu'il a été moins dit souvent
c'est un monsieur sans histoire
ou après on vous dit
il était adorable
il était formidable
donc ça vous en tant que psychiatre
vous êtes habitué à avoir ce genre
de témoignage
donc l'arbatus prodéous
je m'avance masqué
c'est la devise en somme
des sujets assassins
en série
et en l'occurrence
rien ne le distinguait
il donnait des fêtes somptueuses
enfin il est
c'était un personnage extrêmement généreux
élégant
bon peut-être un peu sentimental
même enfin
il donnait complètement le change
et on ne pouvait pas sans douter
le monde de la nuit
est très prévenci dans cette histoire
est-ce qu'il tue
pour garder un peu ce pouvoir
ou ce pouvoir qu'il croit avoir
sur le monde de la nuit
est-ce qu'il y a une explication
une corrélation
quelque chose
je pense qu'il essaie surtout de trouver
des ressources facilement
devant des êtres sans défense
et que bon il finit toujours
par ramener
des subsides
et il va investir ça
dans des réceptions
vraiment extrêmement onéreuses
peut-être qu'aussi il trafique
dans la drogue
ou dans d'autres systèmes
parce qu'il semblait
qu'il ne trouvait pas tellement
de biens
de bijoux
de liquidités chez les vieilles dames
il n'allait pas chez les riches effectivement
on l'a dit
est-ce qu'il y avait de sa part
un besoin de reconnaissance
un besoin de réussir dans la société
compris dans la nuit
pourquoi pas de côtoyer des gens connus
comme une espèce de revanche
par rapport à cette famille
certainement
il a rencontré des vedettes
même Line Renaud
qu'a dit je crois sur lui
qu'il était extrêmement gentil
adorable
il était capable
c'est-à-dire le pierre
c'est un être
un comédien né
très doué
très intelligent
bien qu'il n'ait pas fait de grandes études
et qui avait mis au point
une méthode
pour se procurer facilement
des subsides
et mener une grande vie
tout en satisfaisant ses tendances profondes
ses amours particulières
enfin etc
et on est quand même dans les années 80
ça compte aussi ça
c'est une période
alors on l'aime pas
elle avait beaucoup de charmes
puis elle avait des côtés peut-être
un peu plus sombre
le côté paillette, fric, boîte de nia
on le raconte
il y a des animateurs telles
qu'il est là-dedans
il est dans ces années-là
qui peuvent être porteuses
de sages chez les sujets les plus fragiles
oui bien sûr
il est séduit par
tous ces mouvements
ces fêtes, ces réceptions
et immédiatement
il se fait des tas d'amis
des gens très haut placés
dans la politique, le commerce, l'industrie
et il reçoit autour
des fêtes extraordinaires
et personne ne peut se douter
qu'il y a un deuxième visage
un être d'une cruauté absolue
et qui va
vraiment tuer en les faisant souffrir
des valeureuses victimes
pour des sommes
qui ne sont pas extraordinaires
on va se retrouver dans 3 minutes
pour continuer à parler de ce cas
le cas de Paulin, un Serge Brangstein
après avoir écouté un morceau
qui est un marqueur de ces années-là
de 1984, Serge Gainsbourg
Love on the beat
Love on the beat
Love on the beat
Love on the beat
Love on the beat
Love on the beat
Love on the beat
Love on the beat
Love on the beat
Love on the beat
D'abord je veux avec ma langue
natale
deviner des pensées
Mais toi, déjà
déjà du tang
au flux et reflux
démarrer
Love
Love
Love
Love
Love
Love
Love
Love
Love
Je pense à toi en tant que cible
un bel enfant
regardes-les
Là, j'ai touché le poisson cible
Attends, je vais m'y attendez
Love
Love
Love
Love
Love
Il est temps de passer aux choses
sérieuses
ma poupe est jolie
Tu as envie d'une heure douze
de baisse
voilà
C'est trop joli
Love
On the beat
Love
On the beat
Love
ун
Love
Love
cops
Love
Love
Love
Love
chacun virer, mais c'est un grand solitaire en réalité et vaguement sentimentale mais qui n'aime
personne quoi. C'est quelqu'un de meurtri par une enfance épouvantable et qui s'est composé
à un personnage, il savait peut-être que ça n'allait pas, mais il est mort dans des conditions
très particulières, atteinte d'une toxoplasmose au cérébral, dans le cadre d'une maladie
particulière. Il a été emporté en rien de temps. Comment on pouvait être emporté dans les années
80 au début de cette épidémie épouvantale ? Quel est le rapport entre Mathurin et Paulin ? Qui
entraînait l'autre ? C'est indiscutablement l'assassin des vieilles dames. L'autre était suivi,
du reste il est sorti de prison et il ne s'est plus du tout fait remarquer, il a repris une existence
normale, on n'entend plus parler de lui. Un haut de mot sur lui, vous l'avez dit ? Oui,
j'étais aux assises pour lui, il n'y avait pas d'affection particulière, il était suiviste en
quelque sorte. Mais que c'est quelle était sa personnalité ? C'est quelqu'un de simple,
d'attentionné à ses travailleurs et il était complètement pris dans cette
mouvance dans le couple qui était devenu diabolique. On va écouter une dernière archive
ensemble et intéressante aussi, c'est l'extrait d'un entretien avec l'avocat de Paulin,
R.V. Page, c'est lui qui le défend 1986 après l'agression avec son dealer, cette histoire de
dealer dans le Val-de-Mar. On va écouter la description qu'on fait de l'avocat, elle rejoint
la vôtre, elle est intéressante, elle le formule différemment et en complémentarité tout simplement.
Paulin il était homosexuel mais pas vraiment uniquement, il était drogué mais pas vraiment non
plus. D'ailleurs lorsqu'il a été incarcéré, il n'a fait l'objet d'aucun traitement de désintoxication,
il n'était pas vraiment noir ni pas vraiment blanc, il était métisse, il vivait pas vraiment la
jour et pas vraiment la nuit, c'est-à-dire que toute sa personnalité, elle est sain d'être,
toute sa personnalité, elle est faite de l'un et de l'autre, enfin il a une personnalité en
mille feuilles, c'est sûr que c'était quelqu'un qui n'était pas construit.
Vous vous dites l'avancée masquée, l'avocat parle de personnalité en mille feuilles,
qu'est-ce que vous ? Oui, il était capable de donner vraiment une vision très sympathique de lui-même
parce qu'il sentait bien les gens, il sentait bien leur façon d'être et il savait se s'intercaler
entre eux et la réalité, et c'était quelqu'un d'indiscutablement doué sur le plan cognitif
intellectuel. Maintenant avec des éléments de perversion d'attends de l'enfance qui ont
entraîné ce double passage dans le monde. Mais ça pose aussi la question de la prise en charge
sociale après tout, quand on voit un curriculum de vie comme la sienne avec ses débuts,
ses grand-mères, sa mère qui l'abandonne et puis son père, ça se passe mal, il est rejeté au lycée,
bon quand même il y a des grosses failles quoi, on les voit, on les donne ou les affilures,
ça pose aussi le problème de la prise en charge, qui aurait pu, la prise en charge préventive.
Mais bien sûr, mais malheureusement il n'y aura pas de prise en charge, bon à l'école ça se passe mal,
à l'armée ça se passe mal aussi, et ensuite il va vivre d'expédients uniquement. Et donc
que composer un personnage splendide, attractif, mais en réalité la nuit commet des actes
vraiment immondes et catastrophiques. – On vous a posé la question de sa responsabilité,
qu'est-ce que vous avez répondu, responsable ou pas responsable de ses actes ? – Comme il avait
disparu, on ne nous a pas posé la question de sa responsabilité, mais en tout état de cause,
avant le développement de sa maladie, il était responsable de ses actes, bien sûr. – Bien,
merci sère Langstein pour tous vos éclairages sur cette affaire. Thierry Paulin, merci, au revoir.
C'était Affaire sensible, aujourd'hui Thierry Paulin, le tour de Véida,
une émission que vous pouvez réécouter en podcast sur franceinter.fr, rendez-vous également sur la
page Facebook d'affaires sensibles. Demain nous évoquerons l'affaire Boulin.
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durée :00:52:49 - Affaires sensibles - Aujourd’hui dans Affaires Sensibles l’affaire Thierry Paulin, plus connu sous le nom de tueur des vieilles dames.