La source: Rosemary, l'enfant sacrifiée des Kennedy

Radio France Radio France 3/27/23 - Episode Page - 54m - PDF Transcript

François Sainte-Terre

Aujourd'hui, dans Un Faire Sensible, l'histoire de Rosemary Kennedy, l'enfant caché de la plus célèbre dynastie des États-Unis.

Des Kennedy, on a tout dit, tout écrit, tout filmé.

Depuis près d'un siècle, les Américains ont fait de leur famille royale en quelque sorte.

Du père, Joseph Kennedy, homme d'affaires sans scrupules obsédés par la réussite, jusqu'à ses héritiers perdues.

Une saga, parsemée de romances et de scandales, de jeux de pouvoir et de tragédie.

On pense à la mort du fils aîné pendant la guerre, aux assassinats de JFK et de Bobby, à la disparition de Kathleen dans un accident d'avion.

Mais on a longtemps oublié l'histoire de Rosemary, la fille née du clan.

Cachée aux yeux du monde, son destin est pourtant l'un des plus tragiques et des plus sombres de cette famille.

Elle était belle, Rosemary. Elle avait du chien, de l'allure, mais elle était différente, souffrant depuis sa naissance d'un léger retard mental et de troubles de l'humeur.

En grandissant, son caractère se révèle instable, rebelle.

Et puis subitement, à l'âge de 23 ans, elle disparaît des photos, des esprits et des lettres comme si elle avait déjà trop existé.

Durant une de vingtaine d'années, personne ne sait où elle est, ni ce qui lui est arrivé,

hormis son père, qui fit de Rosemary le secret le mieux gardé de la famille.

Pas celui de son handicap, non, mais la façon dont il décida d'y faire face, la lobotobie.

Notre habité aujourd'hui, Patrick Jody, auteur et réalisateur du documentaire,

qu'est-il arrivé à Rosemary Kennedy, produit par Audeville Productions en 2018?

A faire sensible une émission de France Inter, diffusée en direct, récit documentaire Margot Pinel, coordination franco-gnar,

chargé de programme Rébecca Donante, réalisation Charles de Sylla.

Dimanche 5 octobre 1975, Chicago.

La messe de 11 heures s'achève à la cathédrale St. Peter, au coeur de Loop, le quartier des affaires.

Parmi les fidèles ce jour-là, Eunice et Rosemary Kennedy sort de l'ancien président américain.

Avant de partir, Eunice s'attarde quelques minutes dans les vestibules.

Lorsqu'elle relève la tête, Rosemary est disparu.

À folée, elle fouille l'église avant de prévenir la police.

Le lieutenant local low, qui s'inquiète lui aussi, envoie immédiatement 50 de ses hommes à repenter le quartier, rue par rue, bloc par bloc.

Un navire recherché même diffusé à la radio, qui dit « 57 ans, cheveux noir, pantalons rouges, mentaux blancs, démarche un peu hésitante… »

Mais l'aîné défique Kennedy reste introuvable.

Rapidement, le média entend parler de la disparition de Rosemary.

Peter Nolan, reporter pour la chaîne local CBS, passe à son tour la vie au pain de fin.

Avec son caméraman, il espère la retrouver avant tout le monde et tourner quelques images.

Cela fait si longtemps qu'on ne l'a pas vu. 30 ans peut-être.

Après 5 heures de recherche frélétique, Bingo, le journaliste de la Perçoie au coin de Monroe Street,

est de Michigan Avenue, à 5 blocs seulement de la cathédrale.

Dans son livre témoignage, publié en 2018, il se souvient de cette rencontre.

Au fur et à mesure que le temps passait, on craignait une nouvelle tragédie pour la famille Kennedy.

Et puis je l'ai vu marcher lentement devant l'Art Institute.

Je me suis approché, l'ère de famille était évident.

Je lui ai demandé, vous cherchez votre sœur? Mais il n'y a pas eu de réponse.

Juste un regard lointain vers un autre temps, un autre lieu.

Vous cherchez Onis? A la répondu oui.

Au même moment, une patrouille repère la disparue, la subtilise à la curiosité des reporters

et la conduit au poste de police, auprès de sa sœur, et Onis.

Alors sorti, une nulle des journalistes les attend, retenue par accordon de sécurité.

L'un d'eux parvient tout de même à prendre quelques clichés.

On peut y voir Rosemary, vêtue de son long manteau blanc, la tête légèrement penchée,

escortée par un policier et de religieuse.

Qu'a-t-elle fait pendant ces cinq heures de liberté?

Elle est incapable de répondre, mais le reporter Peter Nolan a mené l'enquête.

Dans ses mémoires, il raconte qu'elle serait entrée dans une salle de concert,

au Castel Hall de Chicago.

La représentation était presque terminée, mais on l'autorisa sa soirée au fond de la salle.

Il n'y a pas grand monde ce genre d'appui, elle paraissait tellement perdue.

Sa fugue terminée, Rosemary est renvoyée à St Coletta, dans l'état voisin du Wisconsin,

un couvent spécialisé dans l'accueil d'Erdi Capemento, où elle vit cloîtrer depuis des années.

D'ailleurs, quand ne la votons plus?

Depuis le 1er juin 1940, exactement, date de sa dernière apparition publique.

C'était il y a 35 ans, elle est report la gardière de New York.

De retour de Londres, où son père est alors ambassadeur des États-Unis,

Rosemary est attendu par sa petite soeur, Jean, et par son frère préféré, John,

surnommé Jack, bientôt connu dans le monde entier comme JFK.

En robe à fleurs et chapeaux à volettes, elle pose pour les caméras belles et assurées.

Le sourire éclatant. Rien ne transpirait alors de sa souffrance, de sa différence.

Qu'est-il arrivé à Rosemary Kennedy?

Il faut bien avoir à l'esprit que la pierre angulaire de ce clan, c'est le père Joe,

Joseph Patrick Kennedy, le daron en chef.

Ainsi donc, si l'Amérique m'était comptée, elle ne pourrait éviter la story

de celui qui a fait de sa famille une dynastie mythique, Joseph Patrick Kennedy, ce bon vieux Joe.

Vous avez reconnu bien sûr la voix de Philip Collin de France Interne,

peut comprendre en effet la destinée des Kennedy, et en particulier celle de Rosemary,

sans s'intéresser au patriarche, Joseph Patrick Kennedy, surnommé Joe.

L'histoire de cet homme commence avec celle de son père,

Patrick Joseph, fils d'un pauvre immigré islandais installé à Boston.

À force de travailler de sacrifice, il réussit à gravir les échelons

passant de taverner du port à sénateur, carrément.

Mais il ne parviendra jamais à intégrer la bonne société de Boston,

Anglo-Saxon et protestante, qui mépris ces catholiques descendants des Irlandais de la famine.

La blessure restera profonde, et l'esprit de revanche gravé dans l'ADN de cette famille.

Ce sera donc, à son fils est né, Joe, de réaliser l'exploit,

genre vous allez voir ce que vous allez voir, le fameux Fighting Spirit des Irlandais.

Joe, le fils, comprendra très vite ce qu'il a toujours manqué à son père,

l'argent et l'entre-gen.

Éduqué dans les meilleures écoles, diplômé de Harvard, Joe, le père du futur président,

débute une carrière dans la finance et épouse en 1914,

à l'heure aux Fitzgerald, fille du maire Irlandais de Boston.

Un an plus tard, né leur premier enfant, Joe, junior, suivi de Joan Fitzgerald, puis de Rosemary.

Celle-ci, né le 13 septembre 1918 au domicile familial, dans la banlieue U.P. de Boston.

L'accouchement est difficile, alors que le travail a déjà commencé,

le médecin de la famille tarde à arriver.

Dans l'attente, Rose, la mère, fait tout pour renquer l'enfant dans son ventre,

vivant ainsi son cerveau d'oxygène pendant de longues minutes.

Est-ce cela qui peut expliquer le retard mental de Rosemary?

Un an plus tard, en effet, alors que Rose est à nouveau enceinte,

elle remarque que sa petite fille se développe très différemment de ses deux aînés.

Elle raconte dans ses mémoires le temps des souvenirs bestseller publié en 1974.

Rosemary se semblait en bonne santé et je ne voyais aucune raison de s'inquiéter.

Cependant, elle avait du retard pour les étapes habituelles, rampées, se tenir debout,

faire les premiers pas, dire les premiers mots.

Je la trouvais spécialement maladroite pour tenir sa cuillère ou son assiette abouie.

Les difficultés de Rosemary ne disparaissent pas en grandissant.

À l'école, elles pénalirent et à écrire.

Des premiers examens font apparaître une déficience.

Les médecins préconisent son placement dans un institut spécialisé.

Mais les parents refusent.

A l'époque, la plupart de ces endroits ressemblent à des lieux de cauchemars

où l'on l'amendonne sans distinction, fous, handicapés, alcooliques ou drogués.

Joe veut croire qu'à force de travail et de discipline, une guérison est possible,

que Rosemary parviendra à rattraper son retard.

Mais d'ici là, personne en dehors de leurs amiens-t-il ne doit rien savoir.

Avec son épouse, Joe essaie toutes les méthodes, tous les établissements.

Entre 1929 et 1938, Rosemary est ballotée d'une école privée à l'autre,

incapable de suivre, systématiquement renvoyée.

Alors que la besoin de stabilité, ses changements en répétition agravent,

ses sauts d'humeur et restraignent ses progrès.

Elles trouvent cependant du réconfort auprès de ses frères et sœurs,

partagent avec eux leur jeunesse dorée, trépidante, du moins en apparence.

À New York, où la fratrie déménage en 1926, comme dans le résident secondaire

et Alice Porte, sur la côte Est, elle est de toutes les fêtes.

Ceux qui la fréquentent à l'époque disent qu'elle est la plus jolie desquelle est dit.

Malgré le charme malicieux de Kathleen et l'énergie débordante de Eunice et Cadette.

Joe et Rose ont désormais neuf enfants, quatre garçons et cinq filles,

éduqués comme on dirigerait une entreprise.

Rose, la mère catholique fervente, édicte des règles très strictes en matière d'hygiène et d'alimentation,

impose à tous des régimes draconiens et cultive l'esprit de compétition en permanence.

Et on l'imagine, et de la douleur qu'elle doit considérer comme un rédempt trice,

à l'image de ses gros religionneurs.

Joe également s'occupe beaucoup de ses enfants.

Par contre, l'historien Thomas Négarov au micro de France Inter en 2014.

Oui, et c'est un peu une idée fausse qu'on a de lui.

On imagine toujours le type un peu froid qui pense qu'à l'argent, distant, etc.

En fait, ça c'est plutôt rose, la mère qui est comme ça.

On en reparlera peut-être, mais en tout cas qui a un rapport assez distant,

en tout cas peu charnel avec ses enfants.

Joseph, en revanche, effectivement quand il est là,

il n'est pas toujours le cas parce qu'il travaille beaucoup, c'est un père très présent

qui adore prendre les enfants le matin dans le lit pour leur raconter des histoires.

On n'imagine pas forcément ça.

Il appelle ses fils tout le temps au téléphone, ses filles aussi, qui fait du sport avec eux,

qui regardent des films dans la... Yannis Porte, ils ont une salle de cinéma,

ils regardent des films avec eux.

Voilà, ils regardent Jumel quand ils font du bateau.

C'est un père extrêmement présent, extraordinairement respecté aussi

et qui fait réunir un ordre à la maison, à la table des Kennedy par exemple,

c'était le grand silence, le père parfois, donner la parole à un des enfants

et disait qu'est-ce que t'en penses de ce problème international?

Et l'enfant avait intérêt à avoir un avis.

Donc il les a formés à la dure, un peu dans la peur, mais aussi dans l'amour.

La carrière du patriarche connaît une ascension fulgurante.

Homme d'affaires prospères et sans scrupules,

il s'enrichit année après année en investissant dans l'immobilier, les taxis, les mines, le cinéma.

Mais ce qu'il aime par-dessus de tout, c'est jouer en bourse, acheter des titres,

en faire gonfler le cours et les revendre juste avant que la bulle n'éclate.

Ce qui contribue à soi-dito-passage a provoqué le crack de 1929.

Mais au-delà de l'argent, ce qui intéresse cet arriviste forcené, c'est le poids.

Aux élections de 1932, il contribue financièrement à la victoire de Roosevelt,

dont il attend bien sûr un poste de ministre, en vain.

Là, récompenserait finalement cinq ans plus tard.

En 1938, Joseph Kennedy est nommé ambassadeur des États-Unis à Londres.

Un poste prestigieux alors que s'annonce un nouveau conflit mondial.

Le 23 février 1938, le paternel embarque sur le Manhattan en partance pour l'Europe.

Il est interviewé dès son arrivée par les journalistes de J.B. News.

Je viens d'arriver en Angleterre. J'ai fait bon voyage depuis l'Amérique.

Je suis impatient de prendre mes fonctions ici.

Et votre famille de neuf enfants de ce Kennedy ne voulait pas aggraver le problème du logement en Angleterre.

Ils n'arriveront pas tous ensemble.

Cinq.

Au premier voyage, deux cuides.

Deux mois plus tard, le 20 avril 1938, Rosemary, accompagnée de sa sœur Eunice,

part à leur tour pour l'Angleterre.

Selon l'ambassadeur, elle terminait leur année scolaire à Boston.

C'est vrai pour Eunice, mais pas pour Rosemary.

Qui, en vérité, s'est journée dans un hôtel hôpital pour suivre un régime strict.

Sa mère avait exigé qu'elle perd 3 kilos avant de faire s'entrer dans le grand monde.

Elle a 19 ans et vivra à Londres ses plus belles années.

Ses dernières avant la nuit noire.

L'arrivée des Kennedy à Londres est un événement.

Les magazines anglais se passionnent pour cette famille riche, belle et célèbre,

incarnations à la fois du rêve américain et du glamour hollywoodien.

Nous avons droit à 11 ambassadeurs pour le prix de bain,

clament les journalistes, qui offrent à chaque petit quai des 10 honneurs de gloire.

Pour Rosemary, ce sera le 11 mai 1938.

Ce jour-là, elle et sa sœur Kathleen sont présentés en grande pompe à la reine Elizabeth

lors du célèbre balle des débutantes.

Restelandissant dans sa robe de tulle blanc, brodée de paillettes,

Rosemary apparaît radiouse, le regard vif et enjoué.

À ses côtés, sa mère Rose retient son souffle.

Le moindre faux pas pourrait révéler son handicap et briser sa réputation et celle de toute la famille.

Mais la presse mondaine ne remarque rien, si ce n'est sa grande beauté.

Après les vacances d'été passent en famille sur la côte d'Azur,

Rosemary intervient une institution religieuse, l'école du couvent de l'Assomption

dans l'ouest de Cossu de Londres.

La mère supérieure, mère Isabelle, y applique la pédagogie de Montessori, alors en plein oeuvre.

Cette école de l'expérimentation, où chacun peut avancer à son rythme,

convient un merveille à Rosemary.

Elle cuisine, fait de la couture, s'occupe des plus petits

et obtient même, en 1939, un diplôme d'éducatrice auxiliaire.

Les encouragements constants de mère Isabelle lui redonnent confiance,

la stabilisent.

Elle semble heureuse en dépit de la pression constante exercée par ses parents.

Les lettres qu'elle écrit à son père à cette époque en témoignent.

Ce régime d'Elisabeth Ardennes est très bien.

J'ai déjà perdu 2 ou 3 kilos.

Je ne mange que de la salade, un oeuf le soir, de la viande une fois par jour.

Je ne veux pas être grosse et je serai toute mince quand tu me verras, mon papa.

Papa l'ambassadeur, lui, est tout entier, consacré à sa tâche.

L'Europe est au bord du chaos.

Depuis l'invasion de l'Autriche par l'Allemagne nazie le 12 mars 1938,

Joseph Kennedy défend une politique isolationniste, comme à peu près tout le monde en Washington.

Il multiplie les déclarations publiques, défendant l'idée que le rôle de l'Amérique est de rester neutre,

et appelle même un accord avec Hitler.

Épargnons une guerre à nos fils, nous n'avons rien à faire dans cette Europe en ébullition,

écrit-il à la Maison Blanche.

En vérité, c'est sa garantie que Joe Junior, son fils aîné celui en qui il a placé toutes ses ambitions,

à savoir devenir président des États-Unis, soit tué au champ de bataille.

Ainsi, le 3 septembre 1939, lorsque l'Angleterre et la France déclare la guerre à l'Allemagne,

Kennedy renvoie immédiatement sa famille à New York,

à l'exception de Rosemary, placée à l'abri au nord de Londres.

Le Pactebourg et Chilken rapportent un important groupe de réfugiés,

parmi lesquels Mme Joseph Kennedy et ses enfants.

La femme et moi avons livré neuf enfants destins.

Nos enfants, comme les vôtres, sont ce qu'il y a de plus important au monde.

Rosemary reste donc seule à Londres, en côté de son père.

La semaine, elle est à l'abri chez les religieuses, qui déménage à Belmond House,

une grande propriété située à 50 km de la capitale.

Loin de la pression familiale, portée par l'attention de Mme Isabelle,

elle ne cesse de faire des progrès.

Son père, qu'elle retrouve le week-end, le remarque aussi.

Dans une lettre qu'il envoie à sa femme, il écrit,

« Rosemary n'a jamais semblé aussi heureuse.

Je pense qu'il faudrait mieux qu'elle reste ici définitivement.

Il ne faut plus qu'elle revient nos Etats-Unis,

ni pour elle-même, ni pour les autres.

Oui, surtout pour les autres,

car le couple est persuadé que Rosemary représente une menace

pour la carrière de leur fils.

À l'époque, on prête aux femmes les plus vulnérables,

handicapées ou malades mentales, une sexualité incontrôlable.

Nombre d'entre elles furent victimes de stérilisation forcée.

Rosemary enceinte serait un malheur pour cette famille très catholique,

où les hommes peuvent multiplier les aventures,

mais où le désir des femmes est notoirement refoulé.

Et puis, qui voudrait de leur fille en mariage,

si les rédités des Calédies étaient revues en question?

Mais la guerre metta mal les plans de Joseph Calédie.

Le 10 mai 1940, au matin,

l'Allemagne envahit la Belgique et la France.

Le 29 mai, la Belgique rend les armes

et les Allemands menacent Paris.

L'ambassadeur estime que Londres est en danger.

Alors, du jour au lendemain,

il expédit Rosemary et Lisbonne

pour lui faire prendre le dernier avion pour les Etats-Unis.

Elle atterrit en New York le 1er juin 1940

en robes à fleurs et chapeaux à voilettes.

Sa dernière apparition publique pour les 35 années à venir,

car dans quelques mois, sa vie sera détruite.

また,

晓月

晓月

晓月

晓月

L'awез

あや

晓週

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晓月

The dog's trainin' hard on his leash to get away

She hears a clock and it strikes like a hammer

Pounding the nails one day further in the coffin of her youth

Evenings with your mother's friends

Pregnant eyes, sagging chins

Swollen fingertips, or antique cups of tea

Who are you and where you've been

Suspended in a weightless wind

Watchin' trains go by

From platforms in the rain

Look at the photograph

Dream back last summer

Dream back the lips of that travelling salesman Mr Jim

He's smelled of miracles with stained glass whispers

You lump his laughter

You tremble beneath him once again

Aujourd'hui, Rosemary, l'enfant sacrifié des Cédés

Affaire sensible, sur France Inter

Dans l'année qui suivit son retour d'Angleterre

De curieux symptômes ont commencé à se manifester

Non seulement Rosemary regressait au lieu de progresser

Mais sa nature autrefois affectueuse, facile

Devenait irritable, tendue

Elle s'énervait sous le moindre prétexte et faisait même de véritables colères

Dans ses mémoires, Rose Cédétide se souvient de retour de sa fille née Rosemary

Après son repartiment d'Angleterre en juin 40

Un retour à la maison qui tourne vite au cauchemar

La jeune femme, alors âgée de 21 ans, perd pied dans le tourbillon de la vie familiale

Frustré, marginalisé, Rosemary regresse à une allure affolante

On l'a dit alors, rebelle et violente, dangereuse pour elle-même

Sa bigote de mère, elle, ne cache pas son inquiétude face au caractère séducteur de Rosemary

Ses sorties nocturnes et son intérêt pour les garçons font craindre un scandale

Il n'est pas rare que les religieuses de Saint-Gertrude, un couvent de Washington

Ou Rosemary vit à cette époque, appel Rose en pleine nuit

Pour lui signaler que sa fille a fait le mur

Ses escapades attisent toutes les craintes, agressions, enlèvements, grossesses

Pour la matriarche, les plaisirs de la vie sont forcément dangereux

Rosemary souffre également d'être séparé de son père, resté à Londres à son poste d'ambassadeur

Plus pour l'instant, d'ailleurs

Au début du mois de septembre 40, Londres coule sous les bombes

Joseph Kennedy voit son pouvoir se déliter et il finit par être rappelé aux États-Unis deux mois plus tard

Comme le racontait Van Thomas, biographe des Kennedy

Dans la série documentaire Les Kennedy secrets et tragédies réalisés par Tim Don

Alors que l'Angleterre est en guerre et contre-attaque, Joseph défend toujours l'apaisement

Mais parce qu'il est trouvé aimant, il est rappelé à Washington

Le président Roosevelt refuse l'apaisement, il veut se battre

Il n'a aucune envie qu'un conciliateur soit son ambassadeur en Grande-Bretagne

Sa carrière est terminée

De retour aux États-Unis, Joseph Kennedy et Légeux rendent par ya

Ils suivent désormais les événements en Europe depuis sa résidence secondaire de Palm Beach

Et entre deux parties de golf, ce qu'on sert à ces affaires

Il réfléchit, cherche également une solution définitive au problème Rosemary

Alors qu'il consulte de nombreux spécialistes, il entend parler d'une nouvelle opération

Encore expérimentale et prétendument révolutionnaire, la lobotomie

Mise au point en 1935 par le médecin portigais Egasmoniz

Qui recevra le prix Nobel pour ses recherches

Cette technique consiste à sectionner un lobe ou une portion du cerveau

Dans le but de traiter certains troubles mentaux ou à défaut

En faire disparaître leurs manifestations les plus violentes

A une époque où l'on ne connait ni anxiolytiques, ni anti-depresseurs

La lobotomie suscite de nombreux espoirs

Aux États-Unis, son plus fervente apôtre s'appelle Walter Freeman, neurologue et psychiatre

Malgré les avertissements d'Egasmoniz qui réservaient ce genre de traitement au plus perturbé

Freeman lui milite pour étendre l'usage des lobotomies à toutes les personnes qu'on souhaite

Calmez, on le surnomme d'ailleurs le chirurgien de l'âme

Sa clientèle est constituée à 85% de femmes, des épouses dépressives, des femmes légères ou des enfants rebelles

Et ce sont les pères ou maris qui donnent leur autorisation

Durant ses 20 ans de carrière, Freeman opère des milliers de mauvaises filles, 3000 environ

Pour plus d'efficacité, il invente la méthode du pic-à-glace

Plutôt que d'ouvrir le crâne, il enfonce une aiguille par l'orbitoculaire, le lobe frontal se trouve juste derrière

L'opération dure 10 minutes à peine, il lobotomise jusqu'à 25 femmes en une journée

Dans quelques semaines, son chemin va croiser celui de Rosemary

En Europe, la technique également fait des ébulles

Comment témoignent cet archive de 1956, interroger par l'ORTF, le docteur suisse François Audis revient sur cette pratique

Cette opération permet sur l'élargie de toucher des centres importants comme le centre de l'initiative

Ce qui peut qu'on peut transformer à l'oration un certain nombre de personnes

Évidemment, on peut les rendre tout à fait soumis, on peut les rendre tout à fait aimables

C'est d'ailleurs ce qui nous permet d'opérer par exemple certains grands malades agités

On les a souplis justement en leur faisant disparaître toute initiative et par le fait toute agressivité

Évidemment, on est un peu impressionné lorsque l'on voit combien il est facile de rendre les gens obéissants et condescendants

Et d'autre part, de voir que cette intervention est interdite dans le pays auquel vous pensez

C'est le seul pays où l'allucotomie est interdite

On ne pratique pas l'allucotomie, alors elle est interdite

Aux États-Unis non plus, les sortes de la lobotomie ne va pas sans polémique

En septembre 1941, l'association des médecins américains met en garde

Il est inconcevable qu'une technique qui détruit le fonctionnement des lobes frontaux

puisse rétablir un patient dans son état normal

Walter Freeman est son associé

Le neurochirrogien James Swartz réplique en assurant que la lobotomie ne cause aucun dommage à l'intellect

Mais admettant toutefois qu'il vaut mieux couper moins que trop dans le cerveau

Bon, Joseph Kennedy n'ignore certainement pas ces débats

Mais il veut croire qu'avec Freeman, les chances de guérison sont réelles

Sans en informer Rose ou ses enfants, il décide que sa fille sera opérée aussi vite que possible

À la mi-dovembre 1941, la patiente Rosemary Kennedy, 23 ans, est admise à l'hôpital universitaire George Washington

Elle restera consciente pendant toute l'opération

Freeman racontera plus tard que sa seule exigence fut qu'on épargne ses jolis cheveux

S'en associer le Dr.Wartz, perce alors deux trous dans la boîte Cranier de Rosemary près des Tempes

Puis, à l'aide d'un scapelle en forme de couteaux à beurre, il commence à sectionner les lobes préfontaux du cerveau

Pendant ce temps, suivant leur protocole habituel, Freeman pose des questions à sa patiente

lui demande de chanter une chanson, de compter ou de réciter l'alphabet

Et tant que ses réponses demeurent cohérentes, Wartz continue de couper

Enfin, son collègue lui dit d'arrêter, parce que l'opération était une catastrophe

Rosemary n'est plus qu'une poupée de chiffon désarticulée réduite à linge mentale d'un petit enfant

Elle ne peut plus marcher ni parler, ses souvenirs perdus à jamais

Rosemary est transportée à Craig House, une clinique psychiatrique au nord de New York

Cet établissement de luxe à la discrétion absolue est le lieu privilégié des élites qui dissimulent ici ceux dont ils ne savent pas quoi faire

Rosemary y restera sept ans, oublié des siens, eux-mêmes emportés par d'autres d'oeil, d'autres souffrances

Nous interrompons cette émission pour vous donner des informations

Le président Roosevelt y a d'annoncer que les japonais ont attaqué Pearl Harbor à Hawaii par air

L'attaque a porté aussi sur toutes les bases militaires et navales de l'île principale, OAU

Le 7 décembre 1941, contrainte pour l'attaque japonais sur Pearl Harbor à l'Amérique entre Angers

Les deux fils aînés des Kennedy s'engagent, mais Joe Jr, celui que son père avait désigné pour être président des États-Unis, meurt au combat en 1944

4 ans plus tard, Kathleen, 28 ans, disparaît dans un accident d'avion

A Craig House, osmarié tenu à l'écart des tragédies que vivent les siens sans aucune thérapie adaptée

Elle ne recouvrera jamais la mobilité entière de ses membres et ne prendra sera plus que quelques mots

Après son opération catastrophique, elle disparaît des photos de la famille

Durant les 8 ans qu'elle passe à Craig House, seule son père lui rend quelques fois visite

Dans ses missiles à la famille, l'apparence toujours, elle va très bien, puis plus rien

Au début de l'été 49, Rosemary est transférée au couvent de St Coletta à Jefferson, un coin perdu du Wisconsin

Joseph Kennedy débourse des millions pour qu'elle soit installée dans un petit pavillon spécialement construit pour elle, sous la protection de plusieurs infirmières

Elle y vivra recluge jusqu'à sa mort, sans jamais revoir son père

Petite, elle lui avait écrit, je ferai n'importe quoi pour te rendre heureux, je déteste quand lui est déçu par moi

Pendant la guerre, sa disparition passe inaperçue, mais la rapide ascension de JFK place l'infabisou le feu des projecteurs et la contrainte à donner des explications

On l'a dit d'abord enseignant St Coletta, puis en juillet 60, Joseph Kennedy confie au magazine Time que sa fille a été victime d'une méningite spinale durant l'enfance

Il faut attendre la victoire de JFK et son entrée à la Maison Blanche en 61 pour que s'impose la version qui prévaut encore aujourd'hui, Rosemary est né à tardé mental, point

Pendant la campagne pour son élection, Jones se rend pour la première fois à St Coletta, cela faisait 21 ans qu'il n'avait pas vu sa soeur

La même année, le patriarche est victime d'un accident vasculaire qui le laisse handicapé, son emprise touche à sa fin, alors les langues se délient peu à peu

Eunice, la plus affectée par le drame, prend la parole et se charge de purger sa culpabilité des siens

Elle met tout en oeuvre pour que son frère fasse voter des lois en faveur des personnes retardées comme le veut l'expression à l'époque

Et déjà dans sa tête, Jones lidé d'une manifestation sportive dédiée au handicapé

Quelques années plus tard, en 68, à l'inaugure à Chicago, les premiers Special Olympics, jeu paralympique

Dans la romantique, les créditeurs entraient dans la reine avec ces mots, laissez-moi gagner, mais si je ne peux pas gagner, laissez-moi être courageux

Aujourd'hui, vous tous, Jones-Atlettes, êtes dans la reine

Beaucoup d'entre vous gagneront, mais plus important encore, je sais que vous serez courageux et que vous ferez une heure à vos parents et à votre pays

Le 22 novembre 1963, Rosemary voit les images de l'assassinat de son frère Jones à la télé

Les infirmières qui étaient à ses côtés ce jour-là racontent qu'elle a longuement fixé l'écran, puis qu'elle a changé de chaîne

En juin 1968, son frère Bobby, le troisième, est assassiné à son tour

L'année suivante, le patriarche quitte ce monde, plus rien désormais l'entrape la parole des enfants qu'elle ait dit

Mais jamais le mot lobotomie ne sera prononcé

Ce n'est qu'au début des années 70, que Rosemary fait son retour dans la famille après 30 ans d'éloignement

Elle passe désormais noël et les vacances d'été dans les maisons familiales de Yanisport

Mais que perçoit-elle alors de sa vie d'avant? De quoi se souvient-elle? On n'en sait rien

Il lui a resté de ce temps qu'une photo à noir et blanc en robe longue bordée de paillettes prises à Londres au bal des débutantes

Accrochée au mur de sa chambre à Séncoleta, elle la contemplera jusqu'à sa bord en 2005

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durée :00:53:49 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle - Aujourd’hui dans Affaires Sensibles, l’histoire de Rosemary Kennedy, l’enfant caché et sacrifié de la dynastie la plus célèbre des États-Unis…