Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Ridgway, le tueur de la Green River - Le récit
Europe 1 9/7/23 - 33m - PDF Transcript
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Voici l'histoire de celui qu'on a appelé le tueur de la Green River.
Aux Etats-Unis, au début des années 80, dans la région de Seattle, il aurait tué
soixante femmes, à coup sûr, quarante-huit.
Les psychiatres diront qu'à chaque fois, c'est sa mère qui le tuait.
Sa mère qui, quand il était adolescent, lui nettoyait elle-même le zizi sous la
douche avec la sabonette.
Pour le débrief, je vous rappelle au criminologue Alain Boer, grand connaisseur du système
judiciaire américain, interviewer dans un deuxième podcast.
Thomas Houdoir m'a aidé à écrire cette histoire.
La réalisation est de s'éliminer le bras.
Le premier cadavre, on le découvre en juillet 1982, à Kent, dans l'état de Washington,
à 20 km de Seattle.
Deux ados à vélo qui s'arrêtent près d'un pont qui enjambe la rivière du coin,
la Green River.
Hé, regarde, on dirait qu'il y a des baskets qui flottent là, regarde, ils s'approchent.
Sous les baskets, il y a des gens, et sous les jambes, un corps.
Les gamins pensent à un noyé, alors ils sautent sur leur vélo pour aller prévenir la police.
Les policiers du comté de Kent débarquent, on repêche le cadavre, c'est une femme,
elle est entièrement tenue, le seul vêtement qu'elle porte est noué autour de son cou.
C'est pas un suicide, elle a été étranglée cette femme.
Oui, cet homme, l'autopsie le confirme.
Bon, on a pu identifier le corps, elle s'appelle Wendy Colfin, elle a saison.
On l'avait dans nos fichiers, elle a fugue de chez elle à Seattle il y a une semaine,
et on sait où elle était depuis.
Plus ou moins, d'après ce qu'on nous a dit, elle se prostituait près de l'aéroport à Seattle.
Si on en était restés là, cette affaire n'aurait pas fait une ligne dans les journaux, pas une.
Sauf qu'un mois plus tard, au même endroit flottant dans la même Green River, on retrouve un autre cadavre.
Une jeune femme, nue, elle aussi, étranglée, elle aussi avec un vêtement.
Elle s'appelait Débradonneur, elle avait 23 ans.
Encore une prostituée, et encore une qui tapinait sur le boulevard qui longe l'aéroport à Seattle.
Les flèches connaissent l'endroit par coeur.
Il a d'ailleurs un petit nom, C-Tac Strip.
L'endroit est bordé de modèles de stations, services et de barres de nuit.
Des filles qui font le tapin sur le trottoir et des mecs qui s'arrêtent en baillone.
Rien d'original.
Mais, officiellement, la prostitution est interdite.
Attention !
T'as pu savoir si les deux gamines se connaissaient ?
D'après les filles qu'on a interrogées, non.
Dommage.
Trois jours plus tard, un homme qui fait du canoë sur la Green River aperçoit des formes bizarres entre deux eaux.
Il les faut deux coups pagués pour réaliser que ce sont des cadavres.
Des cadavres de femmes, deux de plus.
Ils flottent entre deux eaux parce qu'on les a laissés de grosses pierres.
Ça fait quatre cadavres de femmes en moins d'un mois.
Du coup, le FBI débarque en renfort de la police du Comté de Kant.
Ok, les gars !
Bon, on remonte le lit du flètre par groupe de deux.
On explore chaque centimètre carré, d'accord ?
Et quelques minutes later...
Hé ! Hé, les gars, venez !
J'en ai une autre !
Un cinquième cadavre, coincé dans un buisson.
Encore une femme nue qui a été étranglée avec l'un de ses vêtements.
Cinq cadavres en un mois.
Un mode opératoire quasi identique.
On a clairement affaire à un serial killer.
Les trois derniers cadavres,
sont maintenant posés sur la table en inox du légiste.
Figurez-vous que sur les deux cadavres,
j'ai retrouvé les pierres dans le vagin des toutes petites pierres de forme triangulaire.
Ah bon ? Et pourquoi ?
Possiblement pour les torturer.
C'est pas tout.
Sur deux des cadavres, on trouve aussi des traces de sperme.
Ces filles ont été violées, messieurs.
Si vous pensez qu'on va retrouver un ADN,
remballez.
On est en 1992.
Le lendemain, le chef de la police du comté de Kant
tient une conférence presse.
Et il lâche le morceau.
Selon toute vraie semblance,
nous avons affaire à un seul et même tueur.
Et c'est la presse qui, dans la foulée lui,
trouve un petit nom,
le tueur de la Green River.
Grâce aux profilers du FBI,
nous allons tenter de dresser le profil psychologique du tueur
pour tenter de percer des secrets de sa personnalité.
Je ne sais pas si je vous ai déjà dit ce que je pense des profilers.
Non ?
Et bien du mal.
Et bien du mal.
Que du mal.
Ils n'ont jamais servi à arrêter Kikong.
Et le nombre de fois où ils se sont trompés
a incarné.
Écoutez, on est en moins à leur conclusion.
Ça ne mange pas de pas.
Nous pensons qu'il s'agit d'un homme
qui se sentirait comme habité par une mission
qui serait de débarrasser la planète,
la surface du monde,
des prostitués.
Mais tout sorte-t-il ça ?
Jusque-là, le type a tué des prostitués.
Ok.
Mais qu'est-ce qui leur permet de dire
qu'il veut en débarrasser la planète ?
Eh ben rien.
Rien de rien.
La suite.
Nous envisageons par ailleurs
que l'homme ait sans emploi
et très probablement amoureux de la nature.
Merci Mesdames et Messieurs
pour cette aide précieuse.
Et donc on va arrêter tous les chômeurs
et tous les ramasseurs de champignons.
C'est confirmé.
Les profileurs ne servent à rien.
Ça y est.
On a identifié les trois derniers cadars.
Marcia Chapman, 31 ans
et Cynthia Hinz, 17 ans.
Toutes les deux tapinés sur le boulevard de l'amour.
Mais pas la troisième.
Hoppeil Mills, 16 ans.
Elle se serait enfutisée pour échapper à son père qui l'a violée.
Elle aurait trouvé refuge dans un motel sur le boulevard.
C'est tout ce que je sais.
Mais elle ne se prostituait pas,
Messieurs les profileurs.
Le chérif et le FBI n'ont strictement aucune piste.
Alors ils font ce que tout policier ferait à leur place.
Ils lancent un appel à témoin
dans les journaux et à la télé locale.
Nous invitons toutes personnes
qui pourraient avoir des informations
sur cette série de meurtres
et sur les victimes
à contacter la police du comté de Quint,
dont le numéro s'affiche à l'écran.
Et là, c'est le festival du téléphone.
Des milliers d'appels.
Des gens qui balancent des centaines de noms.
Vous voyez le boulot derrière.
Titanesque.
Mais pas inutile.
Il y a un type là.
Ça fait plusieurs fois qu'il appelle.
Il dit s'appelait Melvin Foster.
Il dit qu'il est chauffeur taxi
qui cherche souvent des clients sur le boulevard.
Il y a alors à chaque fois qu'il appelle,
il prétend qu'il ait une information de plus à nous donner.
Moi, je trouve ça bizarre.
Pas toi ?
Les tueurs en série font ce genre de trucs.
Simicés dans l'enquête incognito
pour jouer de leur petit effet.
Melvin Foster, vous dites ?
Bon, voilà ce que j'ai pu apprendre sur lui.
Il a 44 ans.
Il a grandi dans le quartier.
Il est régulièrement au chômage.
Ça s'accole avec ce que nous ont dit les professeurs.
Sauf qu'il ne va pas au champignon.
Passons.
Et voilà donc Melvin Foster
dans le bureau du chéri.
Vous dites avoir beaucoup d'informations,
Monsieur Foster.
Mais pour commencer,
connaissiez-vous les cinq femmes qu'on a retrouvées mortes ?
Oui.
Oui, je les connaissais.
Toutes ?
Oui, toutes.
Et comment on vous expliquait ça ?
Vous savez, au volant d'un taxi,
on rencontre tout un tas de monde.
Elles ont fait portive.
Est-ce que vous accepteriez,
Monsieur Foster,
de vous soumettre
au détecteur de mensonges ?
Oui, oui.
Pourquoi pas ?
Vous avez déjà dit
ce que je pensais du détecteur de mensonges.
Sur ce coup-là, je vous laisse vous faire
votre propre opinion.
Bien, Monsieur Foster, nous allons y aller.
Monsieur Foster,
êtes-vous mêlé d'une manière ou d'une autre
à la série de meurtres de femmes
survenues ces dernières semaines
dans la région de Cannes ?
Et là, tout le monde
à leur regard fixé sur l'aiguille
du détecteur de mensonges.
Et elle bouge, figurez-vous.
Et pas qu'un peu.
Ça serait donc lui.
Il serait venu se jeter
dans la gueule du loup.
Quoi qu'il en soit,
ça ne suffit pas à l'arrêter.
Les policiers le laissent repartir,
mais il le garde à l'œil.
Il le file 24-24.
Et sa famille aussi.
C'est ce que j'ai fait.
C'est ce que j'ai fait.
Juste après,
on découvre le corps d'une 6e femme,
une adolescente, Giselle Lovore,
saison.
Comme les autres, on la retrouve nue
et étranglée,
mais pas dans la Green River,
dans un bois à 5 km
de l'aéroport de Seattle.
Elle aussi se prostituait
d'après le dos qu'elle est morte il y a 9 semaines.
A l'époque, Melvin Foster
n'était pas encore sous surveillance.
Donc il reste le suspect numéro 1,
d'autant que depuis que les policiers
le filent,
il n'y a pas eu de nouveaux meurtres.
En revanche,
Foster lui,
s'est aperçu qu'il était suivi
quand d'elle, alors il organise
une conférence de presse pour le dire.
Rien,
strictement rien,
ne me relient au crime.
Si ce n'est que les victimes
sont toutes montées dans mon taxi,
je suis parfaitement innocent.
Et comme tout le monde ici à Seattle,
j'attends de savoir qui est le tueur.
Je demande au chéri du comté
de lever la surveillance qu'il exerce
sur moi.
Il n'a pas tort.
Ils n'ont rien contre lui.
D'ailleurs, les policiers commencent à avoir
des doutes à son sujet, mais
ils maintiennent quand même le dispositif
de surveillance. Et ça dure
des mois. Et de fait,
pendant toute cette période,
on ne découvre plus aucun
cadavre de femme, aucun.
En revanche,
les disparitions de femmes
se multiplient.
Sauf que ça ne fait pas tilt
dans la tête du chéri.
Et pourtant, la plupart de ces femmes
sont aussi des prostitués
qui tapinaient sur le citaxtrip.
Finalement,
la treuve des cadavres est de courte durée.
En mai 1983,
c'est reparti
et de plus belle.
Bon, on vient de nous signaler la présence
d'un cadavre de femmes
dans un bois à l'aise de l'aéroport.
Et de sept.
Et à partir de là,
on passe au stade industriel.
Durant l'été
et l'automne 1983,
dans les bois et les décharges du comté
de Kant, on découvre
tour à tour
sept nouveaux cadavres de femmes.
Certains corps sont entassés
au même endroit, les uns sur les autres.
Beaucoup sont à l'état
de ce que l'être.
À la fin de l'année 1983,
on dénombre 15 victimes,
tout ou presque
des filles du trottoir.
Oui, d'accord, mais
si on veut être honnête,
il faut rajouter un shift toutes les disparitions
de prostitués qui ont été recensées ces derniers mois
qui ont donné lieu à aucune
découverte de corps.
On en est à combien, déjà ?
On en est à 20.
D'accord.
20 à plus 15, égal 35.
C'est un truc de fou.
On n'a jamais vu un truc pareil.
35 victimes.
Il n'est pas une seule piste.
Fucking enquête.
Tu l'as dit, Buffy.
Et ça commence à énerver en haut lieu.
Il est décidé de mettre
43 policiers sur le cou
à plein temps
pour zéro résultat.
Et puis en février 1984,
un petit espoir.
Un journaliste du coin
reçoit une lettre
tapée à la machine.
Il prévient tout de suite le chéri.
Ouais, le gars donne plein plein plein
plein de détails
sur les meurtres,
dont certains d'ailleurs, dont moi-même,
j'avais jamais personnellement entendu parler.
Par exemple ?
Par exemple, le fait qu'on ait trouvé
des cailloux triangulaires
dans le vagin des deux premières victimes,
n'est jamais sorti dans la presse, non ?
Vous pouvez nous porter
un document le plus vite possible.
C'est comme si c'était fait, Jérif.
Les experts du FBI
se penchent donc sur la lettre
et leurs conclusions sont un peu
dérangeantes.
Il est vrai que cette lettre
livre des éléments que seul un prof de dossier
peut connaître.
Mais à mon avis,
elle ne vient pas du tout de tueur.
Ah bon ? Et de qui alors ?
Probablement de l'homme
nos hommes,
qui a voulu se faire mousser.
Il ne manquait plus que ça,
à un flic qui se fait rallouir.
Et donc cette lettre essence intégrée,
poubelle.
Et puis à un jour,
une prostituée du C.T.A.C. Strip,
à peine le bureau du Chérif.
C'est un de mes clients.
Je l'ai trouvé bizarre.
Je me suis un peu senti
en danger avec lui.
Et vous n'auriez pas son nom,
par hasard, à ce client ?
Oui.
Oui, je l'ai.
Il a ouvert son portefeuille
pour me montrer une photo de son fils.
J'ai vu son permis de conduire.
Il s'appelle Gary Ridgway.
Gary Ridgway.
Renseignement pris,
il a un fils, effectivement.
Il a été marié déjà deux fois
et il a un profil assez stable.
Il travaille comme peintre mécanou
dans la même entreprise depuis 13 ans.
Et il habite un pavillon modeste
dans la banlieue de C.T.A.C.
Oh, j'ai quelque chose d'intéressant.
Le gars,
il a été interpellé en 1982
pour avoir fréquenté une prostituée,
ce qu'il a d'ailleurs reconnu à l'époque.
Et comment il s'implait cette fille, tu le sais ?
Maria Malvares.
Mais figure-toi que depuis,
elle a disparu.
Mais elle n'est pas dans la liste, cette fille.
T'as raison.
Et c'est un problème.
...
...
...
...
Un putain de problème, même.
Ça veut dire que les flics du coin
savent que cette Maria prostituée a disparu.
Et qu'ils vont oublier
de le signaler
à ceux qui enquêtent
sur les meurtres de la Green River.
Il y a des coups de pieds au cul qui se perdent.
...
Enlevez-lui les menottes.
Asseyez-vous, M. Redjoué.
Bien,
nous vous soupçonnons
d'être impliqués dans la disparition
et le meurtre de 35 prostituées.
Qu'est-ce que ça suscite
chez vous ?
...
...
...
...
Accepteriez-vous
de vous soumettre
détecteur de mensonges ?
Ah oui, oui.
Sans aucun problème.
Est-ce que son coeur va s'emballer
quand on va lui poser la question
qui te tue ?
Allons-y, M.
M. Redjoué.
Êtes-vous mêlés à la disparition
et au meurtre de toutes ces femmes ?
Non.
Je suis strictement brouhoyant.
...
L'aiguille n'a pas bougé
d'un millimètre. Et pour peu qu'on veuille croire au détecteur de mensonges, ça veut dire que ce type est blanc comme neige.
Au revoir monsieur Ridgway.
Pardon pour le dérangement.
Moise après mois, on finit par retrouver une bonne partie des cadavres, des filles disparaissent.
Des squelettes, la plupart du temps, somèrement enterrées dans les bois.
Trois ans après la découverte du premier corps, il y a maintenant
31 femmes dans les tiroirs de la mort.
31 filles assassinées, plus les disparues. Et toujours aucun suspect.
C'est la honte cette enquête. La honte.
Et de nouveau, les mois passent.
Et puis les années. Un an, deux ans.
Jusqu'à ce qu'en 1986, le groupe d'enquête sur le tueur de la Green River
reçoit un tout nouveau logiciel informatique.
Le FBI rentre toute la procédure depuis le début, page par page, non par non.
L'ordinateur mouline tout ça. Et un jour de septembre 1986, il sort un nom.
Ronan de Dieu. Gary Ritway. Le gars qui avait pas fait bouger le détecteur de mensonges il y a deux ans.
C'est lui, non de Dieu. C'est lui.
N'allons pas trop vite. Avant de l'arrêter à nouveau, il faut quand même vérifier ce qu'il faisait le jour de chaque disparition.
Le type, je vous l'ai dit, travaille depuis 15 ans déjà comme peintre mécanicien.
Alors les policiers vont voir son patron.
Vous pouvez me dire ce qu'il faisait le 12 juillet 1982.
Attendez, je regarde. Il était en congé.
Et le 20 octobre, encore en congé.
Et le 12 novembre, on va être toujours en congé.
C'est simple. Ritway était en congé à chaque fois qu'une fille a disparu.
Alors il y a deux ans, il n'a pas fait moufter le détecteur de mensonges.
Mais à partir de maintenant, il est le suspect numéro un de cette enquête ornant.
Les policiers se mettent à le philocher.
Tous les soirs après son travail, il va manger un burger dans un pub situé sur le fameux boulevard.
Le fameux strip.
Je mets en visuel là. Il vient de monter dans un pick-up.
Ok, tu ne lâches pas.
Il roule sur le boulevard, à petite vitesse.
On dirait qu'il se croute les fusillines par une.
Il les matent comme le ferait n'importe quel client, mais rien de plus.
Le juge ordonnel aux policiers.
De fouiller son domicile.
Il n'y trouve rien de probant.
A l'occasion, ils font quand même des prélèvements de sa livre et de cheveux.
Dans l'immédiat, ils ne peuvent rien en faire.
Mais on annonce les progrès imminent dans l'exploitation de l'ADN.
Ça servira peut-être plus tard.
En attendant, la police du comté de Kant le garde à l'œil.
Et ça dure encore.
Dix années.
88, 89, 90, 95, 98, 2000.
Et pendant tout ce temps-là, on ne trouve aucun nouveau cadavre de prostitué.
Et puis, en 2001,
la science s'en va.
Et puis, en 2001, la science en matière d'ADN a fait beaucoup de progrès.
Alors, on ressort les chantillons de sa livre de Gary Ridgway.
Et on en dégage un ADN.
Et cette ADN, on le compare aux indices prélevés sur les différents cadavres à l'époque.
Notamment, les taches de sperme.
Et ça colle, les amis.
Gary Ridgway est le tueur de la Green River.
Ridgway est arrêté le 30 novembre 2001 à la sortie de son travail.
19 ans après la première série de crimes.
Va-t-il avouer ?
Grâce à l'ADN, les policiers peuvent lui coller avec certitude quatre meurtres.
Mais pas un de plus.
Monsieur Ridgway,
Marcia Chapman,
c'est vous ?
Oui, c'est moi.
Et Opel Mills, c'est vous aussi ?
Oui.
Et Carol Ann Christensen,
c'est moi aussi.
Et Wendy Coffield,
c'est moi.
Écoutez-moi bien.
Gary Ridgway, à vous.
60 meurtres.
60.
60.
On ne voit pas bien comment il échappera à la peine de mort.
Et pourtant.
En avril 2002,
les avocats de Gary Ridgway obtiennent un entretien avec le procureur de l'État de Washington.
Voilà, nous vous proposons un accord.
Monsieur le procureur,
vous renoncez à la peine de mort,
Monsieur Ridgway qu'on laborera pleinement avec vous dans toutes les affaires.
Vous êtes certain de cela ?
Nous en sommes certains, Monsieur le procureur.
Accord conclut.
Ridgway échappera à la mort.
Et maintenant, il faut qu'il se mette à table,
et qu'il livre tous les détails sur tous les meurtres.
Et il y a du boulot.
Ça dure six mois.
Pendant six mois,
Ridgway se retrouve tous les jours face à deux policiers.
500 heures d'interrogatoire au total.
Et dans chacun des dossiers,
ça donne à peu près ça.
Je me suis arrêté.
Elle est montée.
On a eu une relation sexuelle
rapide à l'arrière de mon pick-up.
On a eu une relation sexuelle rapide à l'arrière de mon pick-up.
On a eu une relation sexuelle rapide à l'arrière de mon pick-up.
Après, je lui ai montré une photo de mon fils,
Mathieu, pour la mettre en confiance.
Et après, je lui ai étranglé.
Et après, quand je réalisais ce que j'avais fait,
c'était horrible.
Vous l'avez rien fait, cette fille.
Je me souviens, j'ai regardé son cadavre.
Et j'ai pleuré.
Croyez-moi, j'ai pleuré.
Il a pleuré.
C'est possible.
Mais il faut quand même que je vous dise
qu'après certains meurtres, pas tous,
il est revenu plus tard violer les cadavres.
Gary Redway raconte chacun des meurtres un par un.
Et parfois, grâce à ses indications,
on retrouve d'autres cadavres.
En a-t-il vraiment tué soixante,
à la fin des 500 heures d'interrogatoire,
on lui colle à coupure 48 heures.
J'en avais rien à foutre de ces femmes.
C'est moi qui contrôlais la situation,
et c'était ça le plus important,
que je les contrôle toutes ces garces.
Au bout des aveux de Redway,
on se tourne forcément vers des experts psychiatres.
Je l'en sais dire,
Naine, qui l'a pour les femmes, lui viendrait de sa mère.
Qu'il l'écrit comme une femme dominatrice
qui avait une emprise considérable sur lui.
Et qu'est-ce qu'il dit précisément
sur les relations avec sa mère, docteur ?
Écoutez, j'ai cru comprendre
qu'il avait eu des relations sexuelles avec elle,
mais j'avoue qu'il n'a pas voulu s'étendre sur le sujet.
En revanche, il raconte que sa mère,
elle sait que se sous la douche,
alors qu'il était quand même déjà adolescent.
On ne devient jamais psychopathe par hasard.
Je vous l'ai déjà dit ça.
Et vous noterez au passage
qu'une fois de plus, les profilers se sont plantés.
Il n'avait pas de comptes à régler avec les prostitués.
Il avait tant de comptes à régler avec sa mère,
et par extension avec les femmes.
Les prostitués, c'est parce que c'était plus facile
de les faire monter dans son pick-up.
Rien de plus.
Le contrat passé entre les avocats de riche jouée
et le procureur est clair.
Il doit plaider coupable pour chacun des mœurs.
Auquel cas, il sera condamné à la prison à perpétuité
dans son procès.
Mais comme c'est un peu délicat vis-à-vis des victimes,
on organise quand même un simulacre de procès.
Bien, je vous rappelle la règle.
Chaque famille de victimes
va avoir la possibilité de s'exprimer
durant dix minutes face à l'accusé si présent.
Je vous propose de commencer, madame.
Et les familles défilent les unes après les autres.
Et lui, il encaisse leur colère et leur haine,
son bronché, jusqu'à ce que la mère
de la jeune Opel Mills, saison,
prenne la parole.
Nous sommes profondément croyants
et notre petite fille était aussi
dans les Saintes-Évangiles.
Notre Seigneur Jésus-Christ
demande de pardonner
à ceux qui nous ont fait du mal.
Alors,
sans aucune réserve,
je vous pardonne.
M. Hitchway
est là.
Hitchway font-en là.
M. Hitchway,
si vous le souhaitez, vous pouvez vous adresser aux familles.
Je vous remercie, votre honneur.
Je voudrais vous demander pardon
pour tout le mal que je vous ai fait.
Voilà.
Je vous remercie, M. Hitchway.
Conformément à l'accord passé entre les partis,
l'accord vous condamne à la prison à perpétuité
dans chacun des 48 dossiers
dans lequel vous êtes formellement appliqué.
Elle précise par ailleurs qu'aucune remise de peine ne sera possible.
L'audience est levée.
Gary Ridgway
sera enfermé jusqu'à sa mort au pénitentier de Walla Walla
dans l'état de Washington.
Mais si on découvre un jour
qu'il a dissimulé un seul de ses cris,
il sera de nouveau passible de la peine de mort.
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Au début des années 80, dans la région de Seattle aux Etats-Unis, la police enquête sur le meurtre et la disparition de plusieurs jeunes prostituées. Elle recherche un tueur en série que la presse surnomme déjà le « tueur de la Green River ».