Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Richard Ramirez, serial-killer à 25 ans ! - Le débrief

Europe 1 Europe 1 9/6/23 - 14m - PDF Transcript

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Pour commenter son histoire du jour, Christophe Ondelat reçoit un invité, acteur direct de son récit.

Je vous ai raconté l'histoire de tuer en série américain Richard Ramirez, qui en 85 en Californie, aux

États-Unis, a tué 13 personnes, manqué d'en tuer 5 de plus et violé 11 femmes, un tuer en série

condamné à mort et qui est décédé d'un cancer dans le couloir de la mort.

Et pour débriefer cette histoire, qui est de mieux que Nicolas Castelot, vous avez Nicolas consacré un livre

passionnant à cet homme, Richard Ramirez, le fils du diable, aux éditions « Camions Blancs » dans la

collection « Camions Noirs » et vous nous racontiez que vous avez longuement correspondu avec lui jusqu'à sa mort.

Est-ce que j'ai ressenti Nicolas Castelot en lisant votre livre ?

C'est que vous êtes fasciné par Ramirez.

Je me trompe.

Certes, il y avait une fascination.

J'ai correspondu avec lui, donc de 1996 à 2002.

À l'époque, j'étais jeune, mais aussi j'avais 25 ans.

Et j'étais aussi dans cette mouvance sataniste à l'époque.

Donc j'avais cette envie d'établir ce lien avec lui et à l'époque aussi, je correspondais avec d'autres

tueurs en série incarcérés aux États-Unis.

Et c'est d'ailleurs un de ses compagnons de sérieux, à 51, en Californie, qui m'a donné son adresse à l'époque.

Et qui vous a permis de le contacter.

Je dois à la vérité de dire aussi que vous-même, vous avez été condamnés dans le passé pour meurtre, point.

Ce n'est pas le sujet du jour.

Moi, il m'inspire le dégoût.

Vous comprenez l'idée de fascination et compliquée ?

Tout à fait, je comprends tout à fait.

Le dégoût, il vient aussi du choix des victimes.

Vous avez parlé des viols effectivement, mais parmi les viols, il y a eu des viols de mineurs.

Donc, je comprends tout à fait que l'on puisse ressentir du dégoût à son sujet.

D'ailleurs, on ne peut que ressentir du dégoût sur ces grands criminels.

Il n'y a pas de grand...

Il n'y a pas tortilier.

Voilà, il n'y a pas tortilier effectivement.

Maintenant, là, je me plaçais sur un autre gis.

Quand j'ai commencé ma correspondance avec lui, c'est cette fascination pour ce que la pop culture a fait de lui.

Vous voulez dire, expliquez-moi parce qu'à CDC, ce n'est pas par hasard.

Voilà, c'était quelqu'un qui était dans la Mouvance Rock'n Roll, c'était un fan de Billy Idol, c'était un fan d'à CDC, tous ces groupes-là.

C'était aussi quelqu'un qui, vous l'avez dit, passait pas mal de temps dans les cintières.

Il y a eu une influence à ces néfastes aussi par rapport à son cousin qui avait fait la guerre du Vietnam.

Et quand il était à l'adolescence, son cousin lui a montré des photos qu'il avait prises au Vietnam, d'atrocités qu'il avait commises et on pense,

enfin, la plupart des criminologues pensent que ce cousin a eu une influence extrêmement néfaste sur son développement criminel.

Donc là aussi, cela peut expliquer cette dérive plus tard qui a mené vers cette criminalité.

Et c'est uneurtre extrêmement brutaux.

Alors justement, si on s'intéresse à cette question du comment s'est fabriqué le tueur en série, bon, il n'est pas fou, on est d'accord.

Tout à fait, il est tout à fait s'indesprit, il a été reconnu, s'indesprit, oui.

Dans les courriers que vous échangez avec lui, il s'est raisonné, il s'est expliqué, il n'est pas à l'ouest.

Il a fait cohérent, il a toujours une fascination, une espèce d'obsession pour l'occultisme, donc il me posait beaucoup de questions à ce niveau-là sur l'occultisme en Europe,

sur les groupes satanistes qui existaient en Europe à l'époque, dans les années 90, c'est une curiosité qu'il avait, effectivement.

Faut qu'on revienne sur cette histoire de satanisme. Pour vous, c'est le vrai moteur de son crime.

Je pense que le satanisme est une excuse. Si vous croisez un petit peu plus profondément, il n'avait pas vraiment de culture occulte,

il ne connaissait pas vraiment les textes fondateurs du satanisme, il avait une connaissance superficielle du satanisme américain,

le satanisme de l'église de Satan, dont vous avez évoqué précédemment, mais il n'avait pas de véritable connaissance occulte,

mais c'était quelqu'un qui posait énormément de questions à ce niveau-là, oui, c'est quelqu'un qui voulait en savoir plus sur le satanisme tel qu'il se pratiquait en Europe.

C'est un psychopathe, on est d'accord ?

Tout à fait, je pense que le culte du diable pour lui était une excuse pour le psychopathe.

Il accroche sa psychopathie à Satan, oui.

Voilà, tout à fait. Il faut noter que sur les plus de 500 tyrancéries répertoillées pendant le XXe et XXIe siècle,

il y en a moins de cinq qui se sont plus ou moins déclarés satanistes, donc c'est vraiment quelque chose d'unique.

Il y a beaucoup plus de tyrancéries chrétiens que de tyrancéries satanistes, c'est une réalité.

Maintenant, effectivement, c'était une plateforme de satanisme pour lui, pour justement justifier les atrocités qu'il a commises,

et ça s'est passé aussi à une époque où il y avait beaucoup d'affaires similaires aux États-Unis.

On appelait ça la satanique panique, c'est un mot qui était utilisé par les télévangélistes à l'époque pour expliquer que les États-Unis étaient submergés par le culte de Satan.

Donc il y avait une dimension politique derrière ça, c'était aussi parce que c'était l'Amérique régagnienne, etc.

Mais c'est assez fascinant de voir à quel point il a contribué à solidifier ce mythe, en fait.

Alors il y a une chose qui était onante, c'est que parfois il viole, parfois il viole pas, parfois il viole, parfois il viole pas, parfois il tue, parfois il tue pas.

Vous avez une explication à ça ? Ça n'est que le Satan qui lui dit tue, tue, tue, tue, pas, ou comment il choisit ?

Je pense que c'est beaucoup plus prosaïque que ça, je pense que sur telle ou telle scène de crime il a dû être dérangé ou il n'a pas dû se sentir dans son élément, entre guillemets, tout simplement.

Et quand il maîtrisait sa scène de crime, effectivement là il pouvait aller au fond de ses fantasmes et effectivement aller plus loin dans les mutilations, etc.

Je pense que c'est uniquement à ce niveau-là.

Maintenant c'est vrai que quand il a commencé à tracer un pantagramme sur une des scènes de crime, tout de suite dans la presse on a évoqué des sectes, on a évoqué quelque chose d'organisé.

Donc il a profité de cette confusion pour plus ou moins brouiller les pistes.

Lui c'est également un individu isolé, mais la police pendant un moment était sur la piste d'une secte organisée.

Alors si le sujet, le petit moteur, ça n'est pas Satan, est-ce que c'est pas la drogue, tout bêtement ?

Ce type est complètement défoncé à l'héroïne depuis des années.

Tout à fait, héroïne et aussi cocaïne, il y a des phases chez Ramirez où effectivement il tue par saccade presque.

C'est des périodes extrêmement courts, puis des périodes entre limites de répit.

Il s'isole beaucoup dans sa chambre d'hôtel, où c'est chambre d'hôtel, il y en avait plusieurs, il n'avait pas de domicile fixe en fait.

Et beaucoup de drogue à un parcours très ératique.

Est-ce que c'est pas la drogue qui explique tout au fond ? Est-ce que c'est pas la drogue qui le rend psychopathe, qui le rend insensible ?

Je pense que la drogue et l'alcool aussi, parce qu'ils consomment beaucoup d'alcool, sont conservés de désibiliteurs.

Mais effectivement, l'envie de tuer était, ça c'est clair, on a affaire à un individu qui a commencé à violer quand il était adolescent.

C'est quelqu'un qui est dans la recherche perpétuelle de l'excitation.

C'est une série de crimes extrêmement rapprochées, une thèse meurtre à peu près un an.

Donc c'est quelqu'un qui effectivement est dans l'escalade tout le temps, dans l'escalade.

Alors ce qui était tôt-dans, c'est qu'au moment de son arrestation, il dit tu es moi, tu es moi tout de suite.

Je suis prêt à mourir, il dit même je mérite de mourir, ce qui prouve qu'il a quand même un sens du bien et du mal.

Je pense qu'il y a effectivement à côté de lui, très ancré dans le christianisme de ses parents mexicains,

il y a une certaine ambivalence, et d'ailleurs le fait de revendiquer, se revendiquer comme étant le fils du diable fait partie de cette ambivalence.

Mais effectivement il a repris un peu, il s'est redéfini dans son process, c'est-à-dire que lors de son procès il a compris qu'effectivement de toute façon il allait être condamné à mort

et qu'il avait une espèce de position de rockstar du crime sur laquelle il a surfé éontément.

Donc on voit à son procès, on le voit en train de faire signe à des groupies, il y a énormément de groupies qui se sont déplacés à son procès,

ils recevaient jusqu'à une cinquantaine de lettres d'amoureuse par semaine, jusqu'à sa mort.

Et on retrouve toujours sur des sites, des forums internet, des jeunes filles qui étaient même panées lors de son procès, qui se déclarent toujours amoureuses du night stalker.

J'ai une dernière question, c'est souvent la même quand j'évoque les tueurs en série, pourquoi est-ce que d'après vous il y a ce genre de type aux Etats-Unis et pas chez nous en Europe ?

C'est très intéressant que vous vous en parliez parce que je suis, enfin j'ai sorti un livre sur les tueurs en série russe, et figurez-vous que...

Oui, oui, oui, oui, c'est vrai.

Oui, il y a à peu près plus de 150 affaires de tueurs en série russe qui sont absolument inconnues en Europe de l'Ouest.

Et certaines évoquent fortement des affaires américaines, il y a même un night stalker russe qui s'appelle la créature de la nuit et qui s'est vissé dans les années 70-80.

C'est pas la guerre froide qui explique qu'il n'y en est qu'en Russie et aux Etats-Unis ? Pourquoi aux Etats-Unis et pas en France ?

C'est sûr qu'il y a des facteurs sociaux et des facteurs politiques.

On a quand même à faire une vie très difficile en Europe, en ex-RSS, et des conditions qui favorisent la criminalité, surtout dans les provinces.

Donc effectivement, on retrouve des parcours similaires.

Maintenant, ce qu'il n'y a pas par rapport aux Etats-Unis, c'est la mobilité.

C'est-à-dire qu'on retrouve des tueurs très extrêmement locaux, en Russie ce sont des tueurs.

Ils tuent autour d'eux.

Dans les causes d'Etats-Unis, vous avez la dimension de la mobilité, le tueur sur la route.

Effectivement, Ramirez pouvait conduire pendant des heures et des heures avant de choisir la maison qu'il allait cambrioler.

Donc vous aviez un tueur extrêmement boubile qui frappait aussi bien à Los Angeles qu'à San Francisco.

Il faut que je raconte une de vos histoires de tueur en série russe un jour.

Nicolas Castelon, je rappelle le titre de votre livre, Richard Ramirez, le fils du diable, aux éditions « Camions blancs » dans une connexion qui s'appelle elle « camions noirs ».

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Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org

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Richard Ramirez avait 25 ans quand en 1985, en Californie, il a tué 13 personnes, tenté d’en tuer 5 de plus et violé 11 femmes. Pourquoi et comment devient-on un tueur en série à 25 ans ?