La source: Radio Paris, Radio Vichy, Radio Londres : les ondes de choc

Radio France Radio France 3/29/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript

France Inter, Maestro Générique

Aujourd'hui, il en a faire sensible en direct et en public au studio 104 de Radio France, Radio Paris, Radio Vichy, Radio Londres, les zones de choc.

De 1940 à 1944, pendant les quatre années d'occupation, les Français sont les témoins d'un conflit invisible, un combat acharné franco-français sur un front inédit.

Car les hommes et les femmes qui le livrent n'ont ni fusil, ni char d'assaut, non. Ils ont des micros et des émetteurs.

Leur guerre, c'est une guerre à écouter. Paris, Vichy, Londres, Trois villes, Trois radio, celle d'Hitler, celle de Pétain, celle du Général de Gaulle.

Trois stations bataillant pour la conquête de l'opinion. Car dans leur salon, dans les écoles, dans les usines, autour de leur poste, à Gaëden, souvent, les Français écoutent ses voix qu'ils admirent ou qu'ils détestent.

De la débacle, jusqu'à l'été 1944, les radio scans de la guerre. Elles trouvent les bons mots pour convaincre les Français de collaborer ou de résister.

Les bonnes mélodies pour ridiculiser leurs ennemis et les bons tribuns pour mettre le pays au pas ou au contraire.

Sucité dans ces années d'angoisse, ce que les nazis et leurs collaborateurs s'appliquent à étouffer, l'espoir.

Notre habité aujourd'hui, Aurélie Luneau, historienne, autrice d'une thèse sur la BBC et les Français, publié chez Perrin sous le titre Radio Londres, Les Voies de la Liberté.

Affaire sensible, une émission de France Inter, diffusion directe, récit documentaire Romain Weber, coordination franco-gnar, chargé de programme à Rébecca Donante, réalisation et mise en scène Frédéric Milano.

Fabrice Drouel, affaire sensible, sur France Inter.

Paris, Gardeleste, 16 septembre 1943. Un train s'apprête à partir devant une foule émue.

Aux fenêtres, s'accrochant en portière, des jeunes hommes embrassent des femmes, salut des amis et venus leur dire au revoir et des parents qui pleurent.

Là, sur le quai, un journaliste se ferait un passage encombré par son gros manier de taux. Il vient assister à ses eaux au revoir qui sont en fait des adieux, car ce train conduit ses hommes en Allemagne et tous n'en reviendront pas.

Pourtant, rien ne les oblige. Ce sont des Français engagés volontaires dans la VafenSS. Le journaliste, lui, travaille pour Radio Paris, Servile. Il leur tend son micro.

Le bras tendu, les nazis français saluent leurs proches qui le répondent en chantant la Marseillaise.

Une certaine France touche le fond jusqu'à souiller son hymne national.

La nuit tombe et le convoi s'éloigne. On ne perçoit plus que la lumière rouge de la queue du train et des deux drapeaux qui sont accrochés et que le vent fait flotter en haut.

Et que le vent fait flotter ensemble, l'un est bleu, blanc, rouge, l'autre est noir, marqué de deux S en forme d'éclair.

Le quai se vit doucement et le journaliste pousse au crime dans Radio Paris retourne dans ses studios. Le reportage qu'il va monter en couvragera peut-être des auditeurs à prendre les prochains trains.

Mais au même moment, à Alger, un homme attend un avion. Il acquittait clandestinement la métropole. Il est arrivé en Algérie après de longues épopées.

Il s'appelle Pierre Dac, c'est l'humoriste le plus célèbre de France et il figure sur une liste dite de juifs influents établis par les nazis.

Il attend de partir pour Londres et il y arrive le 13 octobre. Là-bas, il est attendu dans les locaux de la BBC, la radio butrénique.

Mais c'est un français qui l'accueille. Son nom, Michel Saint Denis. Mon cher Pierre, lui dit cet homme, vous êtes d'ores et déjà adopté par nous. Prenez quelques jours de réflexion et pensez longuement à ce que vous allez dire au micro de la radio française de Londres.

Nous sommes à l'automne 43, Pierre Dac intègre la radio de la résistance. Cela fait trois ans qu'il essaye de la rejoindre.

Trois ans depuis que les nazis ont pris possession de la France et que leur radio français sont passés sous leur contrôle, ceux qui donnent ceci.

Nous écoutons Radio Paris. Il faut bien le dire, Monsieur. L'Allemagne est restée pour beaucoup un épouvantail, une espèce d'ogre. Tenez, souvenez-vous, Monsieur, des journaux et de tout ce qu'on nous a raconté par radio dès le début de la guerre.

Des tortures par ci, des tortures par là, des pillages, etc. Mais le cerveau le plus lucide parvenait à en être ébranlé. Il faut cependant bien reconnaître que l'occupant a été très, très correct.

Absolument de votre avis.

N'est-ce pas? Et puis voyez-vous, Monsieur, l'Angleterre ne peut qu'aider la France à s'engelever.

Par conséquent, votre conclusion est nettement collaboration franco-allemande.

Ah oui, Monsieur. Et tenez, n'oublions pas, que le chef du pays nous a donné des directives. Enfin, on ne peut tout de même pas accuser le grand arrêchage pétain d'être un traître.

Depuis l'été 40, Radio Paris est la voie de l'Allemagne. La station diffuse des programmes pensées par une extrême droite française sous le contrôle du ministre de la propagande d'Hitler, Joseph Goebbels.

Pour qui je cite? La radio est l'instrument le plus moderne pour influencer les masses. En France, on recense 5 millions de postes.

Alors, en entrant dans le pays, les Allemands n'ont pas oublié de conquérir les émetteurs, ces immenses pilonnes seules capables de faire pénétrer Hitler dans les foyers français.

Et ce, sans que Vichy ait son moineau.

À Vichy, justement, le gouvernement aménage un studio de radio. Le Maréchal, lui aussi, est convaincu de l'importance des ondes, antisémites, anglophobes, conservateurs.

Les programmes sont consacrés à leur gloire et à celle du régime de pétain. Mais Radio Vichy et Radio Paris ne font pas que de la propagande.

Pour qu'il y ait des auditeurs, il faut autre chose que des informations orientées. Il faut des émissions de variété. Oui, des concours de chant, des feuilles-tons, des recettes de cuisine, partant de rationnement.

Des concerts de musiciens succès, comme par exemple Django Reinhardt, Tino Rossi, Maurice Chevalier et même, même, des émissions pour les enfants.

Mais tous les jours, à 19h15, ces programmes s'interrompent. Parce que dans la nuit, un émetteur radio peut servir de point de repère au radiar des avions ennemis. Et l'ennemi, c'est l'Angleterre.

Un pays où pourtant, des Français, après 19h15, continuent eux à émettre.

Alors, en France, certains baissent le volume de leur poste TSF et tournent la molette à la recherche d'ondes interdites.

Radio Paris, Radio Paris, Radio Paris est allemand.

Radio Paris, Radio Paris, Radio Paris est allemand.

La guerre des ondes commence à l'ondre le 18 juin 1940.

À 18h, ce jour-là, un obscur sous-secrétaire d'État du gouvernement français démissionnaire entre la BBC.

C'est un général inconnue, grand sec limite des arrières.

Sans un mot, sans un regard pour quiconque, il s'assied dans un studio.

Il enlève ses gants blancs, pose son képi et il parle.

Pétain a demandé l'armistice la veille, lui appelle les Français à continuer le combat.

Et c'est comme ça que les Français découvrent le général de Gaulle par la voix.

Cet instrument qui peut soulever des montagnes, la preuve, avec de Gaulle.

En ce 18 juin 1940, quelques-uns peu nombreux l'entendent pour la première fois.

Pour le général, comme pour ses ennemis, la radio est une arme de guerre.

Et Churchill donne l'ordre que ses troupes, si maigres soient-elles, disposent tous les jours d'attendantaine.

19 juin, le lendemain, à 20h30, dans le même studio, deux journalistes français s'approchent du même micro.

Jean Marin, c'est le nom de l'un de ces deux hommes, s'adresse au peuple français et lui dit.

Nous avons décidé aujourd'hui d'être ensemble, nous les Français, tous les Français, ceux qui sont libres, comme ceux qui ne le sont pas.

Et ce sera notre moyen, nous, d'être ensemble, que de nous retrouver chaque jour sur les routes mystérieuses des ondes libres.

Tous les soirs, à 20h15 en effet, les émetteurs britanniques diffusent la dissidence par-delà la manche.

D'abord 10 minutes de nouvelles, ensuite les 5 minutes de la France libre, que le général confie à son meilleur allié, Maurice Schumann.

Puis ce sont les 30 minutes d'une émission qui prend pour titre les Français par l'auto-français.

À Londres, sous les bons allemandes, l'équipe est montée au déboté, à sa tête un homme de théâtre, du nom de Michel Saint Denis.

Il recrute une petite équipe, des chansonniers, des journalistes, de novices pour l'immense majorité.

Dans les petits bureaux dont ils disposent, quelques tables, des bandes écoles et pas grand chose de plus,

ils leur apprends à poser leurs voix, à choisir leurs mots.

Et gare à ceux qui, en France, se font attraper à les écouter, la BBC est interdite.

Alors, le soir venu, on l'écoute tout bas.

Mais combien sont-ils au début à chercher ces ondes, difficiles à dire?

En tout cas, quelques lettres rares parviennent jusqu'en Angleterre.

Un breton qui réclame que Londres passe à Marseillaise,

un habitant de Chambéry qui les informe que les Russes se vivent à l'heure de la BBC.

Une autre lettre encore, arrivée celle-là en janvier 1941, étrange.

Elle prétend que sur les côtes françaises de la Manche,

voient apparaître dans les villes une inscription tracée à la crée au charbon à la peinture.

La lettre V, sur les murs, sur les voitures, sur les affiches V comme victoire.

Radio Londres s'en saisit, les Français doivent comprendre que la résistance est tout autour d'eux.

...

...

Il ne faut pas désespérer, on les aura.

Il ne faut pas vous arrêter de résister.

N'oubliez pas la lettre V.

Écrivez-la, chantonnez-la mais V, V, V.

...

Montrez qu'il existe un espoir, dire la vérité, y compris les mauvaises nouvelles.

Voilà les objectifs de Radio Londres.

Et appelez à la résistance, si petite soit-elle, oui, tracé des V sur les réverbaires,

dans les écoles, sur les voitures allemandes ou même pourquoi pas,

envoyer un joueur d'or de barbarie sous les fenêtres des Allemands.

Bref, tout faire pour déprimer l'ennemi.

Pour chaque événement calendaire, le 11 mai, fête de Jeanne d'Arc, le 14 juillet, le 11 novembre,

tous les rassemblements interdits sont orchestrés par Londres.

On appelle les Français à sortir, à rechercher dans les yeux des passants la flamme de la résistance.

A Radio Paris, on lit dans un journal clandestin un poème qui donne le credo.

La BBC tu écouteras chaque jour avidement.

Radio Paris, tu laisseras car il est boche assurément.

Avec de Gaulle, tu te battras au grand jour du débarquement.

Ceux de Vichy tu mépriseras et leur proposent avilissant.

Et voilà Vichy qui menace maintenant les auditeurs de deux ans d'emprisonnement

et les Allemands qui demandent même la peine de mort.

Alors, à Radio Paris, on se met aussi à chanter.

Au jardin d'Angleterre, les bobards sont fleuris.

Au jardin d'Angleterre, les bobards sont fleuris.

Tous les menteurs du monde parlent à la BBC.

Au gré de saison 2, qu'il fait bon, fait bon, fait bon.

Au gré de saison 2, qu'il fait bon mentir.

Ici, la radio de Londres, Radaz, bobards et chansons,

évagations d'hypocondres ou poliements de franc-maçon.

Les chers auditeurs anglomanes, à force d'absorber du son,

seraient-ils devenus des âmes?

Rien ne peut entamer le succès de Radio Londres,

d'autant que partout, les privations, les exactions de l'occupant sont cruelles.

Et que l'on aime pétain ou pas, on déteste les Allemands.

Alors, on ne croit plus ni Radio Paris, ni Radio Vichy.

Dans les queues des ravitaignements, dans la rue, chez le boulanger,

on siffle les airs de la BBC.

En Angleterre, on reçoit des cartes de plus en plus.

Où elles sont parfois critiques, acerbes.

Mais elles sont surtout reconnaissantes.

Comme celle de cet homme qui écrit en 1941,

j'ai acheté une radio parce que, grâce à vous,

la vie est une fois de plus retournée dans nos coeurs.

Mais le succès de Londres sort à l'enlisement de la guerre.

Des Français par centaines sont fusillés par les Allemands

en représailles des actions de résistance.

L'entrée en guerre de l'URSS pousse le régime de pétain

toujours plus loin dans la collaboration.

L'Allemagne demande à la manœuvre Vichy la lui fournit.

Et progressivement, entre 1942 et 1943,

les travailleurs français doivent partir pour l'Allemagne.

L'Allemagne, justement.

Un homme en revient.

Nous sommes le 27 juin 1943.

Et dans le studio de Radio Vichy,

cet individu écrit l'un de ses deux éditoriaux quotidiens.

Il est immense, l'individu.

Il a de grandes mains.

Des mains d'étrangleurs, dira sa secrétaire après la guerre.

C'est un journaliste d'extrême droite qui a pour devise

la vie n'est pas neutre.

Elle consiste à prendre partie ardiment.

Cet homme s'appelle Philippe Henriot.

Et le parti qu'il a pris, c'est celui de la France de Vichy.

Un chemin qui, de la fidélité apétain,

l'a conduit petit à petit à l'admiration sans borne de l'Allemagne nazie

et l'a plongé dans un antisébitisme obsédant.

Ce 27 juin 1943, Henriot raconte son voyage en Allemagne

sur les ondes de Paris et de Vichy.

Bien entendu, je suis allé au foyer français

afin de m'en pretenir avec quelques-uns des travailleurs de chez nous.

Quel que soient les réserves faites par les uns ou les autres

sur les conditions de leur nouvel existant,

tous ou presque sont stupéfaits.

De découvrir une Allemagne qu'on leur avait dit épuisée,

de découvrir dans cette Allemagne

une si prodigieuse vitalité et un niveau de vie aussi satisfaisant.

Car enfin, toute la propagande anglo-saxonne,

toute son action, toute son influence,

repose sur une seule affirmation,

répétée inlassablement depuis 1939,

l'Allemagne va perdre la guerre.

Percutant, sarcastique, orateur, Henriot fait peur.

Il est à contre courant d'opinion, il le sait.

Il sait aussi que la guerre des ondes a déjà remporté par Londres,

mais son objectif est ailleurs.

Lui, ce qu'il veut, c'est briser le coup de la résistance

en effrayant les Français.

Les bombardements anglais,

les cribes des maquisards, ces jeunes qui se cachent

pour ne pas partir travailler en Allemagne,

la célébration des nazis,

Henriot est l'homme de l'Allemagne.

Les Français le savent.

Mais ils sont encore extrêmement nombreux à l'écouter.

Le marchand des pouvantes,

sur l'ometon Henriot.

Sur les ondes de Paris et le Lichy, la haine se répand.

L'antisémitisme passe un cap.

Des juifs sont raflés, internés.

À Radio Londres, on s'en est meux,

tandis que sur Radio Paris,

on part en reportage au camp d'atternement de Ptivier.

Bien que les juifs étrangers ne soient ainsi que les plus carantitaires,

comme je vous le disais tout à l'heure,

l'horaire du camp est déjà strictement établi.

Maintenant, il ne faut pas trop s'apitoyer,

si vous voulez, sur le sort de ses hommes.

Qui, en toute autre circonstance, il faut bien le dire,

aurait déjà été depuis longtemps charcée de France

et vivait chez nous, absolument comme des paradis fonteux.

C'était là vraiment le ramassi

de tous les métèques chapés des guétaux d'Europe centrale

et qui grouillaient comme une sorte de four des miracles dans Paris.

Et je vous assure que c'est une mesure de salubrité publique

qui a été prise enfin en France occupée,

alors qu'elle avait déjà été prise depuis plusieurs mois en France non occupée.

Et je ne doute pas que cette cure de plein air,

que cette cure devient un petit peu rude de leur face physiquement

et il rend en tout cas moralement sûrement le plus grand bien.

Le juif est grand pour qui se courbe devant lui.

La guerre s'éternise et l'espoir entretenu par l'onde s'effrite.

On attend un débarquement qui n'arrive pas.

On attend des mois si longs, si sombres.

Et c'est au coeur de l'angoisse,

que l'humoriste le plus célèbre de France,

un français juif qu'on surnomme le roi des loufoques

et qui s'appelle donc Pierre Dac,

arrive à Londres, par Alger,

après une longue épopée.

Sa mission?

Faire rire les Français enfoncés dans la guerre

et surtout, surtout,

faire terre Philippe-Henriot.

...

...

...

...

...

...

...

7 janvier 1944, Londres.

Michel Saint-Denis, le patron des Français parle

aux Français depuis trois ans et demi,

a une mauvaise nouvelle à annoncer à ses équipes.

L'aveil Philippe-Henriot,

le roi de la radio-collaborationniste,

a été nommé ministre de la Propagante de Vichy.

Mes amis, dit Saint-Denis,

vous allez vite comprendre combien cet homme est dangereux.

...

...

Après l'interrogatoire d'identité, il part dans les camions

vers les prisons qui les attendent.

Oui, en vérité, il y aura sans doute

et là, sans encore des attentats,

encore des crimes, encore des morts.

Mais là, le légende de la résistance

est bien mort.

À Londres, les efforts d'Henriot

pour briser la résistance inquiète

et aucun speaker n'est assez fort pour le faire-teur.

Michel Saint-Denis prend alors Pierre Dacapard.

Mon vieux, n'y a guère plus que vous

pour essayer de le contrer.

Merci du cadeau, répond Pierre Dacapard.

Créateur d'un journal comique, Los Samoiles,

qui avant guère a connu un grand succès son métier.

C'est l'humour et la chanson.

C'est donc avec ces armes-là qu'il ouvre les hostilités.

...

Le roi des salauds ressemble à Hitler.

Hitler au furaire et le furaire à Henriot.

Qui fait qu'en fin de compte,

le roi des salauds ressemble à Henriot.

Comme deux gouttes d'eau.

...

Dac Fémouche, ses chansons ori-pile Henriot

qui lui répond immédiatement.

Et une lutte à mort commence.

Au printemps 1944,

la guerre des ondes n'est plus une guerre

entre Paris, Vichy et Londres,

ou entre Hitler, Pétain et Nogol.

C'est une guerre entre deux vedettes,

Dac contre Henriot.

Le premier porte ses coins-chansons et un mancris.

Le second lui répond à la manière des nazis.

Le 15 août 1893,

jour anniversaire de la naissance de Napoléon, s'il vous plaît,

naissait un chalon sur Marne,

un certain Isaac en André,

fils de Salomon et de Bertucard.

Pareil à la plupart de ses corps religionnaires,

il était secrètement fier de sa race,

mais gêné par son nom.

Et dans la France de 1939,

tel qu'il ne connaissait pas le nom de Branly,

connaissait celui de Pierre Dac.

Mais où nous atteignons les cimes du commis,

c'est qu'en notre Dac,

prend la défense de la France.

C'est d'une si énorme coquelcerie qu'on voit bien qu'il l'a pas fait exprès.

Qu'est-ce qu'ils a, fils de Salomon,

de bien connaître de la France?

A l'écoute de ces mots,

Dac perd son humour.

Lui, le juif alzacien,

lui, l'ancien combattant de 14,

lui, contraint de quitter son pays,

parce que juif, précisément,

ne répondra pas cette fois par une plaisanterie, non?

Nous sommes le dîner 44,

fou de colère,

Dac écrit sa réponse en quelques heures,

le lendemain, il est au micro de Radio Londres.

La nature, vos pas vous conduisent du côté du cimetière Montparnasse,

entrée par la porte de la rue Froidevaux.

Tournez à gauche,

dans l'allée,

et à la sixième rangée,

arrêtez-vous, devant la dixième tombe.

C'est là que reposent les restes

de ceux qui fut un beau,

brave et joyeux garçon,

fauché par les objets allemands,

le 8 octobre 1915,

aux attaques de Champagne.

C'était mon frère.

Les restes pierres, tous ces noms,

vrais noms,

et le numéro de son régiment,

où on lit cette simple inscription,

mort pour la France,

à l'âge de 28 ans.

Voilà, Monsieur Henriot,

ce que ça signifie pour moi,

la France.

Sur votre tombe,

si toutefois vous en avez une,

il y aura aussi une inscription.

Elle sera ainsi libellée,

Philippe Henriot,

mort pour Hitler,

fusillé par les Français.

Bonne nuit, Monsieur Henriot,

et dormez bien,

si vous le pouvez.

Un midi à la cantine de la BBC,

à Londres, donc,

d'Akdiashuman.

S'il n'y avait pas eu de gaule,

mon frère serait mort pour rien.

Oui, c'est pour lui qu'il est venu à Londres,

et c'est pour lui qu'il se part contre Henriot.

Mais, écrit d'Akdiashuman,

qu'est-ce qui m'avait donc ainsi poussé

à écrire son épitaph?

Alors que j'ignorais totalement

le sort fatal,

qui devait être le sien,

quelques semaines plus tard,

une poignée de jour après cette passe d'armes,

toujours aussi exaltée,

Henriot retourne en Allemagne.

Il visite des camps de travailleurs,

décrit à la radio des conditions de vie

extraordinaire,

et, honneur ultime,

il est reçu par deux belles 100 personnes,

et les deux monstres

échangent quelques mots chaleureux.

Mais alors,

qu'Henriot célèbre l'Allemagne,

en France, le 6 juin,

1900,

1944,

les ondes interdites

annoncent un grand événement.

Le débarquement de Normandie commence.

La veille radio-londre a diffusé

16 longues minutes de messages

énigmatiques.

Tuez les chenilles, elles sont nuisibles.

Les foins sont coupés.

Et bien sûr,

les sangles au long des violons de l'automne

bercent mon cœur d'une longueur monotone.

Cette poésie de l'étrange,

comme on l'appelle,

ces messages cryptés adressés aux résistants,

les auditeurs y sont habitués maintenant.

Mais cela annonce le jour J,

le débarquement,

et ça change tout.

Alors, Radio-Londre honore

son ultime fonction,

accompagner les Français et les troupes alliés

dans la libération du pays,

leur donner les mots d'ordre,

appeler au soulèvement.

Maurice Chouman, porte-parole du Général de Gaulle,

participe au débarquement et raconte

au micro la marche vers Paris.

Quand, sur la route,

les Français reconnaissent la voix

de celui qui leur parle depuis 4 ans,

Radio-Londre

découvre l'ampleur de son succès.

À mesure que le territoire se libère,

que les émetteurs sont repris les voies

de Paris et de Vichy Cervapor,

les voies collabaux tremblent,

à l'exception de celle d'Antio.

Oui, jusqu'au bout,

il prend le micro contre les assassins du ciel,

dit-il, les gangsters anglo-américains,

les patriotes sadiques.

Ils décrient les bombardements

listant les morts, les maisons et les jardins détruits.

C'est perte son tragique, certes.

Mais, dit-on à Londres,

on s'en perçait chez Henriot

le regret que les bombardements

ne provoquent pas plus de victimes encore.

Le 28 juin, 12h40,

les Français qui veulent d'écouter

se placent comme d'habitude devant leur poste.

Mais, ce n'est pas sa voix

qu'ils entendent.

C'est celle du chef du gouvernement, Pierre Laval.

Vous êtes venus comme tous les jours

à la même heure

pour entendre la voix

de Philippe Henriot.

Vous ne l'entendrez plus.

Philippe Henriot a été assassiné

ce matin au ministère de l'information.

Il a été abattu

à Poudre-Volver,

sous les yeux mêmes de sa femme.

Henriot est mort.

Il est venu de seul férino,

juste à côté de l'ambassade d'Allemagne.

Des résistants sont entrés dans sa chambre

et l'ont abattu.

Plutôt dans la journée,

la dernière photo prise de lui le montre Gardeleste.

Il était venu dire au revoir

à son fils qui part pour l'Allemagne

avec un groupe de Français engagé dans la Wehrmacht.

Il les regarde fièrement

ces jeunes dans leurs wagons

sur lesquels ils ont écrit

« Vive Henriot, vive à France ».

Vichiers Goebel

de l'autorateur.

Et ces funerailles seront la dernière célébration

du régime de Pétain.

Ainsi que je lui avais prédit

Précis Pierre d'Acomicro.

Philippe Henriot est mort pour Hitler,

fusillé par les Français,

ou plus exactement, mitraillé par eux.

Le 1er août, la division Leclerc débarque en Normandie.

Le 17, à Radio Paris Bruel,

ses archives et abandonne ses locaux.

Le 19, la valle s'enfuit,

puis Pétain lendemain.

Alors Radio Londres annonce

à Radio Paris est morte,

Radio Vichy agonise.

À Paris, sur les ondes reconquise

des résistances en part de la radio.

L'heure de la libération

définitive à sonner annonce un jeune reporteur

du nom de Pierre Credesse.

Il est sur la place de la République

dans les dernières fusillades

et rue de Rivoli quand les Américains arrivent.

Le 25 août,

sur la place de l'Hôtel de Ville,

au moment précis où les Parisiens

découvrent le visage du général,

donc ils ne connaissaient que la voix,

le micro tente de restituer

la liesse, tendait l'oreille.

Les groupes qui entourent le vipiste sont assaillis.

D'autres c'est l'Issolérant-Padeu.

Les drapeaux sont agités.

Les barrages formés par les pompiers s'en remplissent.

Les incarnations qui saluent le général de l'eau

devaient mesurer l'affection profonde.

Ils devraient même l'amour que chaque français

a dans le centre pour cet homme

qui a sauvé son pays.

C'est le 24 octobre que Radio Londres

aimait pour la dernière fois.

La France est libérée,

ses ondes n'ont plus lieu d'être.

Elle passe alors le témoin

à la radio-diffusion française,

à Nouveau-Lire.

Alors Saint-Denis,

le patron des Français par le taux français

s'approche de la dernière fois de son micro.

Il verse une larme et dit

nous rentrons pour ne remettre au travail

avec tous les autres.

Pour que vous retrouviez un milieu

où vous pourrez vous sentir libre,

heureux et fier

pour bâtir avec nous un monde de paix.

Des ondes où trajet,

briser,

martyriser,

mais des ondes libérées.

Il y a mal dans la rue

et dans la vie

qui disons

où la voie sous la peau

d'essuie d'ici un péréché sur un tréton.

Pour tous les amours

qui souffrent de pardon,

les rivaux lèvrent et les yeux dans les yeux.

Ce soir, il y a mal dans la rue

tout le monde se sent un peu ému

peut-être bien qu'on a trop vu

il y a mal dans la rue.

Il était si beau que lorsqu'il me sortait

aussitôt tout le monde sur lui se retournait.

J'étais si fier de lui

j'ai pas pu résister

à ma meilleure amie

un jour je l'ai présenté.

Il se sent plus immédiatement

il se sent marié ce matin

il se formait un couplet battant

et moi j'étais témoin

et voilà pourquoi.

Il y a mal dans la rue

quand même encore on avait vu

telle guédé, telle couille

il y a mal dans la rue

et non, l'homme qui vise trop

ou la fois tout à faux

d'un musicien parfait sur un tréton.

Pour tous les amours

qui souffrent de pardon

les rivaux lèvrent et les yeux dans les yeux.

Ce soir, il y a mal dans la rue

quand même encore on avait vu

telle guédé, telle couille

il y a mal dans la rue.

Il y a mal dans la rue.

France Inter

Affaire sensible

Fabrice Drouel

Aujourd'hui la guerre des ondes en direct et en public

du studio 104 de Radio France

notre invité sur le plateau

parce que là nous avons plus de 700 invités

de l'autre côté en face.

Donc sur le plateau Aurélie Luno, bonjour.

Bonjour Fabrice.

Historienne, productrice de l'émission de cause

vous avez fait le magazine de l'environnement

sur France Culture.

Vous êtes l'autrice d'une thèse

sur la BBC et les Français publiés chez Perrin

sous le titre Radio Londres et les voies de la liberté.

Autrice également du livre Je vous écris de France

publiée chez Lyconoclast

et de l'appel du 18 juin tout récemment

chez Flamarion en 2020.

Donc vous avez publié ce livre passionnant

Je vous écris de France

qui rassemble des centaines de lettres

envoyées à Radio Londres par des Français.

Est-ce qu'il y avait des auditeurs

aussi jeunes que notre jeune public

car je rappelle à nos auditeurs

s'ils prennent l'émission aujourd'hui

en ce moment même là

que nous la dédions à 700 jeunes

des collégiens et collégiennes lycéennes

et lycéens de Paris à l'entour.

Donc est-ce qu'il y avait un public aussi jeune que celui-là?

Oui.

Oui. Beaucoup de jeunes écoutaient Radio Londres

et c'est tout

comment le savoir et les atouts de cette jeunesse

aussi aujourd'hui encore.

C'est vraiment cette insouciance.

C'est la liberté totale d'agir

sans se poser de questions et sans imaginer le pire.

Et donc parmi les lettres que j'ai eu l'occasion

de retrouver en Angleterre

dans un petit centre de recherche et d'archives

il y avait 1000 lettres qui étaient là

enfermées dans des cartons

et parmi les milliers qui étaient parvenus

à Radio Londres durant ces années de guerre

et beaucoup de jeunes

et donc j'ai choisi de les rendre aussi

à un public plus arge en publiant

une sélection, donc pas toutes ces lettres

mais par exemple...

Vous avez un exemple au moins de 3 phrases?

Plusieurs exemples.

Je vais juste vous lire un passage d'une lettre

envoyée le 10 mars 1941

par une jeune fille qui avait 13 ans

« Chers amis les Anglais, je vous écris

pensant que ma lettre vous parviendra,

je suis une fillette de 13 ans

qui aime beaucoup les Anglais, je vous écris

pour vous faire savoir la haine que j'ai

contre les Boches, je serai très heureuse

que vous lisiez ma lettre à la radio

car nous vous écoutons tous les soirs

et tous les midis, ici presque tout le monde

connaît vos chansonnettes

lorsqu'on les entend au poste de TSF

nous les chantons en même temps, la petite

académie que vous faites le jeudi

et le dimanche nous amuse beaucoup etc

et donc beaucoup de témoignages,

beaucoup de jeunes et qui aussi demandent

aux gens de Londres

dites-nous ce que l'on peut faire

soit sur place pour en être

pour devenir des résistants en fait

soit pour vous rejoindre

donc ces jeunes étaient très présents

et puis après des hommes, des femmes aussi

qui vraiment

font partie on peut dire dans

l'histoire telle qu'elle a été racontée

de cette masse qu'on appelait les attentistes

vous savez on disait il y a les...

c'est Nicolabo et les résistants

c'est ça, voilà les collabos, alors les résistants

et les attentistes, cette masse informe

c'est qu'ils attendaient mais non

c'est pas si simple que ça et l'histoire

c'est pas blanc ou noir en fait

et donc parmi ces attentistes

et bien certains ont agi vraiment

ont suivi des conseils lancés

sur les antennes de la BBC et puis

sont entrés en fait en résistance civile

sans agir de la même façon

ou par rapport aux résistants

l'armes au point mais ils ont été

vraiment des aux auxiliaires

des alliés

Parmi les résistants

ils ont bien beaucoup résisté aussi

parce qu'ils refusaient le STO

service de travail obligatoire

ils refusaient qu'on les envoie

dans un pays ennemis comme quasi esclaves

et puis il y a donc peut-être

cette autre forme de recrutement

alors pas pour les gens de 13 ans

évidemment mais ce qu'on sait

si dans les rangs des résistants

armes au point pour le coup

Radio Londres a eu un impact

réel, c'est à dire pour faire en sorte

qu'il y ait des recrutements

il faut dire que Radio Londres a agi

mais les allemands eux-mêmes

ont provoqué cela

puisqu'on parle de propagande

il faut dire que la propagande

elle était diffusée sur toutes ces radio

les anglais aussi avaient leur propagande

si ce n'est que cette propagande elle suivait une ligne

et la ligne c'était vraiment de dire la vérité

déjà quel qu'elle soit

même quand ce soir les nouvelles sont mauvaises

les auditeurs entendaient ça

on disait la vérité, on leur cachait

juste les informations qui servaient

sur le terrain, il fallait pas donner

des informations importantes à l'ennemi

mais par contre sur Radio Paris

Radio Vichy, vraiment les allemands

prenaient une collaboration

et en même temps

dans la vie au quotidien les français

souffraient donc il y avait

des restrictions, des réquisitions

et puis des arrestations donc à partir de

où l'opinion publique

n'est pas de coeur

et à des griefs en fait contre

les personnes en place

la propagande joue moins quand même

donc quelque part

avec ce travail obligatoire

avec la relève en fait

cette obligation avec le STO

faite à des jeunes

d'être envoyés

en Allemagne pour alimenter

vraiment

les armes pour les allemands

en plus moralement c'est terrible

c'était pour travailler dans les usines

pour aider l'économie allemande

et donc beaucoup

en fuit on décidait de rejoindre

des maquilles et des groupes de résistants

dès qu'ils en avaient la possibilité

alors nous nous avons décidé de

donner la parole à une partie du public

alors évidemment vous êtes très nombreux et nombreux

on va donner la parole à au moins

deux élèves

à commencer par Enora qui est élève

de seconde membre actif

de la web radio du lycée

lycée évariste Galois en l'occurrence

et de Sartreville dans les Évines

Enora vous pouvez poser votre question

alors je voulais savoir

en quoi la guerre des ondes

représente-t-elle un tournant dans

l'histoire de la radio

très bonne question

merci Enora

ce fut un véritable tournant

alors cette guerre des ondes a été un tournant

et la BBC a aussi été un tournant

parce que c'est la première fois qu'on voit une radio

être capable

de transformer des hommes, des femmes

des enfants en résistance civile

et d'ailleurs c'était pas forcément

l'objectif de la BBC au départ

au départ c'était plutôt

de provoquer une résistance

des esprits et des coeurs

donc résister par les mots

et puis par les coeurs et les esprits mais pas forcément

par les actions et puis ce sont les jeunes

finalement qui ont donné cette idée

d'abord au général de Gaulle le 11 novembre

1940

en France des jeunes décident

de manifester donc le mot

d'ordre passe dans les collèges, dans les lycées

dans les universités

parce que depuis l'occupation de la France

toute manifestation était interdite en France

les drapeaux

tricolore

était interdit, la marseillaise était interdite

donc ces jeunes

disent nous on va aller honorer

les morts et on va aller

donc déambuler

afficher les trois couleurs

pour au moins montrer

qu'on est pour la France et contre cette occupation

et ils vont défiler

et donc depuis l'ondre de Gaulle

on se dit mais il y a ce formidable

creuset de résistance civil

en France et donc ce sont ces jeunes

qui ont transformé quelque part

par leur action

la radio de l'ondre

en armes de guerre

qui allait pousser par des mots d'ordre et par l'action

pousser des français

à devenir des résistances civiles

ponctuellement mais quand même

et rester complètement mobilisé

et aussi devenir des auxiliaires

au moment du débarquement

vous avez raconté effectivement ce débarquement

mais il faut dire que

des mots d'ordre et des messages ont été lancés

à la population civile selon les secteurs géographiques

en fonction des avancées

des alliés pour en faire des auxiliaires

et donc tous les messages étaient très

très bien balisés et préparés

merci

les auteurs des propos qu'on a entendu

les propos de Henriot évidemment

mais il y avait d'autres voix, tous ceux qui ont participé

toutes celles qui ont participé à Radio Paris

et à Radio Vichy

que les personnes ont été retrouvées

condamnées par la justice après la guerre

ou est-ce qu'on retrouve dans cette thématique

habituelle qu'il faut pas

qu'il faut aussi la réconciliation nationale

et que certains peuvent passer à travers les gouttes

mais eux?

Non, vraiment ce travail d'épuration

a été réalisé

dans beaucoup de secteurs

et notamment dans ce monde des médias

certains donc de ces collaborateurs

directs, journalistes

speakers comme on disait à l'époque

Radio Paris ou Radio Vichy

ont fui, donc sont partis en Allemagne

d'autres ont été arrêtés

et par exemple une autre grande voix

de cette époque, au côté de Henriot

il y avait aussi un homme qui s'appelait Jean Hérold de Paquille

et Jean Hérold de Paquille

a été arrêté, jugé

et donc fusillé en octobre 1945

au fort de Chatillon

En plus il y a des preuves

il suffit d'écouter les bordes

on entend ce qu'ils disent

on va prendre une deuxième et dernière question

de Jean

élève de terminal du lycée Christophe Cologne de Sucy

en Brie, c'est dans le Val de Marne

Bonjour, alors moi ma question

c'est la décision de Radio Lande

d'utiliser l'humour notamment avec Pierre Dacke

pour déconstruire les propos de Radio Vichy

à telle et été déterminante

dans cette guerre des ondes

Merci Jean, cette question de l'humour

elle est très importante parce que

dès le début des 40

donc avant l'arrivée de Pierre Dacke

à Londres

il s'inttenit Alias Jacques Duchenne

c'était son nom sur les antennes

il décide de recruter

autour de lui justement des musulmorestins

et dans ce sens là aussi

Radio Londres a complètement innové

et elle a permis d'être inspirante

et même de créer la radio

de demain avec beaucoup

d'imagination et de propositions

dont des sketchs, des chansonnettes

de l'humour sur les antennes

mais quand Pierre Dacke

rejoint Londres

en octobre 1943

depuis un an il cherchait

à rejoindre Londres

mais c'est très important parce qu'à ce moment-là

même si lui il a cette figure de l'humouriste

de l'amuseur du Loufoque

il sait qu'il ne peut pas aller trop loin

parce que dans cette période-là

les Français sont lassés d'attendre le débarquement

et eux-mêmes ils écrivent dans des lettres

nous n'en pouvons plus

de la légèreté

sur les antennes

et donc on vous demande

de nous faire écouter la Marseillaise

donnez-nous les infos

informez-nous de ce qui se passe sur le terrain militaire

et donc on voit bien que dans les consignes

et dans l'éditorial

tel qu'il met en place sur les antennes de la BBC

il y a une bascule

et on n'est pas dans l'humour

tel qu'il était pratiqué par Pierre Dacke avant

donc Pierre Dacke

quand il arrive il sent

qu'il n'est pas dans ce moment-là

où il peut tout faire

et il va prendre une semaine pour observer

cette antenne

et lui-même le dit

j'ai décidé d'être

d'intervenir en citoyen

avec l'arme du sourire

donc c'était plus le sourire que l'humour

mais après c'était un virtuose des mots

et il a vraiment des formules qui font mouches

il est vraiment

c'est un amuseur

il le reste

mais il agit en patriote

et il le dit lui-même

le patriote qui va utiliser le sourire

oui on peut dire que

cette humour

sur ces quatre années

ont quand même servi à garder

l'espoir

garder un lien très fort

avec cette population française

qui était asservie

qui était quand même sous la botte allemande

et avec ce gouvernement

de Vichy

qui prenait lui aussi la collaboration

donc l'humour a fait la différence

mais vous avez aussi entendu

dans le récit précédent

que Radio Paris et Radio Vichy ont récupéré la méthode

et donc ils ont mis en place

d'ailleurs sur les antennes de Radio Paris

il y avait une émission qui s'appelait au rythme du temps

c'était un copier collé des français

par le taux français

donc vraiment Radio Londres a initié

et puis les allemands ont copié

et eux-mêmes utilisaient de l'humour

mais tellement acide

avec ces propos anti-juifs, anti-framassons

anti-aliés, enfin c'était du fiel

qui était déversé

alors la violence était tout outre

alors c'est-à-dire Radio Londres

est aussi une radio de propagande

tout à fait, pendant la guerre

évidemment ça peut se comprendre

les informations sont relues par les autorités britanniques

qui peuvent les censurer

oui tout à fait, une censure s'applique

sur tous les textes, à l'époque

il faut savoir que tous les textes radio

étaient écrits, donc ça c'était une pratique

de l'époque, le métier se faisait comme ça

on écrivait

aujourd'hui encore vous savez

mais on s'en échappe

mais dans cette période de guerre, interdiction totale

de s'en échapper, parce que derrière

la vitre donc à Londres vous aviez

ce qu'on appelait un switch sensor

donc c'était celui qui, si jamais

le speaker, le journaliste

deviait du texte qui avait été

quand même contrôlé quelques heures avant

eh bien on tournait un bouton

pour arrêter l'antenne, parce que le risque

à l'époque c'était que quelqu'un

pro allemand se soit infiltré

dans l'équipe et qu'il y ait des messages

qui soient diffusés depuis Londres

à destination du camp ennemis

Alors, une dernière question, qu'est-ce que ça passe vite

Les 3 radios se traitaient mutuellement

de mentes, les français au beau milieu

de la guerre, c'était un peu perdu

comment distinguer le vrai du faux

finalement les fake news existaient déjà

mais là au conséquence terrible

parce que tout a une conséquence terrible

dans cette période qui est abominable

on a eu la chance de pas connaître

on prend toujours conscience de ça quand on s'épanche là-dessus

donc comment les français s'en sortaient

pour faire le tri?

compliqué, mais enfin compliqué

en même temps

ils savaient de toute façon qu'en France

tous les médias étaient contrôlés

donc l'ascensure existait partout

ils savaient aussi que ce qui se passait

sur les antennes de Radio Londres c'était quand même

une vérité

tout n'était pas dit mais ce qu'on leur disait

c'était la vérité, on ne leur cachait rien

donc ensuite la pratique du bouche à oreille

vous savez, personne s'informait

déjà pro allemand, pro vichy

écoutait les antennes et puis les autres

naviguait dans cette proposition

merci infiniment

merci à vous

de nous apporter

merci, au revoir, c'était un faire sensible

aujourd'hui la guerre des ondes

et une émission que vous pouvez

réécouter en podcast bien sûr

à la technique

pour cette émission particulière

il y avait notamment Cédric Chatelus

à la prise de son Nicolas

d'espace-draft

à la sonorisation

Maxime Baillol, à l'éclairage

François Bauré, à la régie vidéo

merci aux équipes du studio 104

et Antoine Lille

délégué

c'est une émission que vous pouvez

réorganiser avec la semaine de la presse

à l'école

voilà, merci!

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durée :00:54:48 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle - De 1940 à 1944, durant 4 ans d’occupation, les Français sont les témoins d’une guerre invisible. Un combat acharné, franco-français, sur un front inédit. Les hommes et les femmes qui le livrent n’ont ni fusils, ni chars d’assaut. Ils ont des micros et des émetteurs : c’est une guerre à écouter.