Les actus du jour - Hugo Décrypte: Pourquoi cette attaque de drones inquiète, Erdogan réélu, Twitter menacé en Europe… Actus du jour

Hugo Travers Hugo Travers 5/29/23 - Episode Page - 12m - PDF Transcript

Les attaques de drones en Ukraine se multiplient ces dernières semaines.

Dimanche, la capitale ukrainienne qui va même connue la plus importante attaque de drones

depuis le début de l'invasion russe.

Les drones sont donc devenus une arme à part entière, côté russe comme côté ukrainien.

Il y a donc énormément de choses à analyser aujourd'hui avec certains changements de stratégie.

Salut c'est Hugo, j'espère que vous allez bien.

On est parti ensemble pour une nouvelle plongée dans l'actualité en une dizaine de minutes.

Alors ce dimanche, près de 60 drones ont donc été envoyés par les Russes sur l'Ukraine,

donc près de 40 sur la capitale.

L'armée ukrainienne affirme avoir détruit 58 des 59 drones qui avaient été envoyés.

Alors déjà, de quel drone parle-t-on ?

Bien en fait, dans le cadre de la guerre en Ukraine,

ceux dont on entend le plus parler ces derniers jours, ce sont les drones kamikaz.

Tout est indiqué dans son nom, c'est donc des drones qui transportent des explosifs,

qui sont pilotés à distance ou programmés,

et qui viennent donc s'écraser et exploser directement à l'impact sur la cible.

La Russie utilise essentiellement des drones kamikaz de fabrication iranienne,

c'est le modèle Shahid 136,

et ces drones sont en fait plus petits que des drones de combat classiques,

les drones de combat classiques dont on entend traditionnellement beaucoup parler.

C'est des drones certes qui veulent, mais qui ne vont pas s'écraser eux-mêmes sur une cible,

ils transportent des missiles qu'ils vont lâcher pour les déposer donc sur leur cible.

Les drones kamikaz sont donc plus petits que ces drones classiques,

ils sont aussi moins chers à produire, environ 20 000 euros par drone kamikaz produit,

alors 20 000 euros ça peut paraître peut-être beaucoup mais en réalité c'est très très peu

par rapport au prix de fabrication d'un seul missile plus classique,

un missile classique peut facilement dépasser les 100 000 euros,

et donc forcément les drones kamikaz moins chers peuvent permettre d'en produire et d'en utiliser massivement.

Mais alors pourquoi est-ce que la Russie multiplie les attaques de drones en ce moment ?

Pour avoir un petit peu de contexte,

il faut comprendre que c'est principalement à l'automne 2022 que la Russie a commencé à multiplier les attaques de drones kamikaz,

la Russie avait notamment frappé kiv plusieurs fois à ce moment-là,

quelques jours d'ailleurs après notre reportage sur place,

mais à cette époque-là globalement kiv avait été relativement épargné,

les Russes visant plutôt à l'époque la ligne de front est donc à l'est et au sud de l'Ukraine,

où se déroulent les combats en ce moment.

Alors pourquoi ce changement de stratégie et cette utilisation plus massive ces derniers jours d'attaques de drones,

notamment contre la capitale ?

Il y a une première raison,

ces drones pourraient traduire potentiellement une baisse de stock de missiles du côté de la Russie.

Je le disais, les missiles écoutent plus cher à produire que les drones kamikaz,

et la Russie a réalisé de nombreuses salves de frappe ces derniers mois sur le pays.

Il est donc possible qu'elles ne soient plus autant capables de frapper le pays avec des missiles classiques,

et donc qu'elles se tournent davantage vers des drones kamikaz,

ce qui permet de continuer à faire la guerre à distance,

mais à moindre coût en restant donc le plus en retrait possible.

Là-dessus, c'est ce que stiment notamment Michel Goya, qui est un historien militaire.

Je vous mets des liens en description, je me voulais en savoir plus.

Deuxième raison, ces frappes de drones kamikaz,

elles permettent aussi à la Russie de montrer qu'elles continuent à avoir une action sur l'Ukraine,

qu'elles continuent donc à exercer une forme de pression,

et donc qu'elles ne se contentent pas de rester sur le front tel qu'il est actuellement à l'est.

En fait, ce qu'il faut comprendre, c'est que ces drones kamikaz,

certes, ils causent des dégâts évidemment matériels et humains,

mais ils n'ont pas le même impact que des missiles classiques.

Ils servent donc surtout à montrer quasiment symboliquement en fait que la guerre continue,

et que le pays, y compris la capitale ukrainienne,

est encore accessible pour la Russie.

Tout ça vient donc créer un sentiment de peur, de tension, d'intimidation permanent pour les habitants.

Bon, et troisième raison pour laquelle la Russie multiplie les attaques de drones kamikaz,

et surtout d'ailleurs sur la capitale ukraine,

c'est pour monopoliser la défense militaire ukraine ailleurs que sur le front.

En fait, l'armée ukrainienne parvient à traquer et à détruire la majorité,

voire à la quasi-totalité certains jours des drones qui sont envoyés par la Russie.

Mais c'est pas quelque chose qui est simple,

car ces drones kamikaz, ils sont très rapides,

et donc pour s'en protéger aujourd'hui,

l'Ukraine en fait a un système de défense qui est très développé et qui est très sophistiqué,

notamment et surtout en fait grâce à l'appui des puissances occidentales.

Les Ukrainiens utilisent donc des systèmes anti-aériens

qui sont fournis par les États-Unis notamment,

avec leur système patriote et par la France pour le système crotal.

Et c'est là où c'est très intéressant à analyser.

Certes, les drones kamikaz, ils coûtent pas cher à produire,

mais par contre, ça coûte très très cher de s'en défendre.

Selon les estimations du Center for Strategic and International Studies,

le CSIS, qui est basé à Washington,

un système complet de patriotes donc de système de défense américain

coûterait environ un milliard de dollars,

et chaque missile patriote qui vient donc contrer un drone kamikaz

coûte près de 3 millions de dollars,

3 millions de dollars pour défendre une attaque à 20 000 euros.

Vous l'aurez compris, forcément c'est finalement assez efficace pour la Russie.

Bref, en faisant cela, la Russie crée un nouveau front d'une certaine façon

dans les airs et notamment donc au-dessus de la capitale ukrainienne,

ce qui est bien un peu perturbé l'Ukraine,

alors qu'elle prévoit, on en a beaucoup parlé,

une contre-attaque dans les prochaines semaines

pour tenter donc de reprendre le contrôle des territoires

qui sont actuellement occupés à l'Est et au Sud par la Russie.

En tout cas, je me voulais en savoir plus sur ce sujet au-delà du documentaire

que j'ai pu faire en Ukraine avec mon équipe il y a quelques semaines.

On a aussi fait une vidéo spécifiquement sur la question des drones en Ukraine.

J'ai notamment pu rencontrer sur place des militaires ukrainiens

qui s'entraînent à utiliser des drones,

y compris ce qu'on appelle des drones civils,

donc qui ne sont pas équipés d'armes ou autres,

et dans l'objectif donc soit de reconnaissance,

soit de neutralisation de drones ennemis.

Je vous mets donc le lien du reportage et de la vidéo directement en description

si vous voulez creuser et voir ce qu'on a pu voir sur le terrain.

Autrement, vous tapez Hugo Descripts Ukraine sur YouTube

et je pense que vous allez pouvoir le retrouver.

On passe un second sujet, sujet très important,

toujours à l'international, c'est officiel.

L'actuel président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan,

a remporté ce dimanche le second tour de l'élection présidentielle

avec 52,16% des voix sur la quasi-totalité des bulletins dépluyés.

Il est donc réélu pour un troisième mandat, il reste président.

Mais alors pourquoi est-ce que cette élection était aussi marquante ?

Viens, la première raison c'est que la réélection d'Erdogan

n'était pas du tout garantie cette fois-ci.

Il était notamment face à un adversaire de taille,

Kemal Kilijdarulou, à la tête d'une alliance de six parties de l'opposition,

allant de l'extrême droite au centre-gauche.

Et donc ce candidat aurait pu battre Erdogan.

Il promettait notamment, je cite, une démocratie apaisée.

En effet, il faut savoir qu'Erdogan était de plus en plus fragilisé ces derniers mois,

notamment à cause de décisions économiques très contestées,

alors que la Turquie est touchée actuellement par une très forte hausse des prix.

Il est aussi reproché à Erdogan d'avoir une pratique du pouvoir très autoritaire

alors qu'il a repris le contrôle sur le pouvoir judiciaire,

ainsi que sur les médias qui sont contrôlés par l'État.

Enfin, Erdogan est pointé du doigt pour sa mauvaise gestion des violences et ismes

qui ont touché la Turquie et la Syrie.

Ça s'est passé le 6 février dernier, on avait eu l'occasion d'en parler sur la chaîne.

Alors, autre élément qui fait que ces élections étaient très suivies,

c'est parce que la Turquie aujourd'hui joue un rôle très important

sur la scène internationale.

En étant réélu hier, Erdogan devrait donc continuer sur sa lancée,

avec ce que l'on appelle une position multilatérale,

puisque il faut savoir que la Turquie est à la fois membre de l'OTAN.

L'OTAN, c'est donc cette alliance militaire de pays occidentaux menée par les États-Unis.

Mais la Turquie est aussi proche de la Russie sur un certain nombre de sujets.

Et d'ailleurs, sur la question de la guerre en Ukraine,

le gouvernement turc ne s'est jamais associé aux sanctions occidentales.

Il maintient d'ailleurs ses échanges économiques avec la Russie,

ce qui montre donc ce côté multilatéral et ses échanges avec plusieurs grandes puissances.

En tout cas, le président français Emmanuel Macron a été l'un des premiers dirigeants européens

à lui adresser ses félicitations, estimant que les deux pays avaient, je cite,

« d'immenses défis à relever ensemble ».

Je vous laisse avec blanche pour les actualités en bref et je reviens juste après.

Merci Hugo et salut tout le monde !

On commence avec une première actue.

En Espagne, le parti socialiste du premier ministre Pedro Sánchez a subi une lourde défaite

lors des élections municipales et régionales qui ont eu lieu ce dimanche.

En fait, c'est le parti populaire, un parti de droite,

qui est arrivé en tête dans la plupart des régions et dans les principales grandes villes du pays,

comme à Madrid, la capitale.

Mais l'autre grand vainqueur de ces élections, c'est le parti d'extrême droite Vox,

qui, avec plus de 1,5 millions de voix aux élections municipales, a doublé son score en quatre ans.

Suite à ses résultats, Pedro Sánchez a annoncé la dissolution du Parlement

et a convoqué des élections législatives anticipées le 23 juillet prochain.

Ces élections permettent d'élire les parlementaires et donc les partis qui vont gouverner le pays.

En faisant ça, en fait, ils souhaitent court-circuiter en quelque sorte ces concurrents

qui n'ont désormais que trois semaines pour présenter des listes.

Il veut aussi éviter les critiques au sein du parti, on vous tiendra au cours.

Deuxième actu en tête rapidement, Twitter pourrait être interdit en Europe

à cause du patron de la plateforme Elon Musk,

qui a décidé de ne pas se conformer aux nouvelles normes européennes sur les réseaux sociaux.

En fait, ce samedi, le réseau social Twitter a décidé de quitter

le code de bonne pratique de l'Union Européenne contre la désinformation en ligne.

Le truc, c'est que ces règles sont censées devenir obligatoires

pour toutes les plateformes en ligne dès le 25 août prochain.

Et donc, ce lundi, Jean-Noël Barot, qui est le ministre français responsable de la transition numérique,

a expliqué que si Twitter refusait de se conformer à ces règles,

eh bien la plateforme pourrait tout bonnement être interdite dans l'Union Européenne.

On y reviendra plus en détail demain.

Et justement, vu qu'on parle de réseaux sociaux,

les députés et les sénateurs ont trouvé un accord jeudi dernier

pour mieux encadrer le métier d'influenceur,

ce qui ouvre la voie à une adoption définitive

par le Parlement de la proposition de loi dans les prochains jours, probablement ce mercredi.

La loi devrait donc entrer en vigueur en juin.

Je ne vais pas rentrer dans les détails, mais le texte prévoit notamment d'interdire la promotion de certaines pratiques,

comme la chirurgie esthétique,

et de mieux encadrer la promotion des produits avec de la nicotine par exemple,

ou encore des paris sportifs.

En tout cas, avec cette nouvelle loi, la France va devenir le premier pays au monde

à reconnaître le métier d'influenceur.

Quatrième info, des négociations ont débuté ce lundi à Paris

entre les représentants de 175 pays du monde

pour parvenir à un traité international pour mettre fin à la pollution plastique,

sans que pour l'instant un objectif précis ait été déterminé.

En fait, il y a plus d'un an, un accord de principe a été trouvé entre les 175 États

avec l'objectif d'élaborer d'ici, à fin 2024, un traité juridiquement contraignant.

Alors, qu'est-ce que ça signifie juridiquement contraignant ?

Eh bien en fait, les États qui le signent seraient sanctionnés

s'ils ne respectaient pas les règles décidées.

Et donc, cinq sessions de négociations sont prévues

pour que les pays arrivent à se mettre d'accord.

Et celle de Paris n'est que la deuxième,

mais elle pourrait être déjà en pas en avant de ce projet d'accord.

Dernière info, on va parler sport, le pilote automobile néerlandais Max Verstappen

a remporté ce dimanche le grand prix de Monaco.

Alors, le grand prix de Monaco ou GP de Monaco,

c'est une des courses automobiles de formule 1 les plus anciennes

et les plus prestigieuses au monde, il y a lieu tous les ans à Monaco.

Max Verstappen est donc arrivé en tête cette année,

suivi par l'espagnol Fernando Alonzo et le français Esteban Ocon.

Si vous voulez en savoir plus sur Max Verstappen,

je vous invite à aller regarder l'interview qu'on a réalisé avec lui l'année dernière.

Le lien est en description.

Voilà, c'est la fin de ce résumé de l'actualité du jour.

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Vous le savez, le nom des comptes, c'est Hugo Descript.

Écoutez, je crois que j'ai tout dit, prenez soin de vous et on se dit à très vite.

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🔗 DES LIENS POUR EN SAVOIR PLUS


ATTAQUES DRONES EN UKRAINE : Franceinfo, L’Express, BFM


ELECTION TURQUIE : 20 Minutes, Le Figaro 


ELECTIONS ESPAGNE : Franceinfo, Le Monde


INFLUENCEURS : Le Monde, BFM 


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NÉGOCIATIONS PLASTIQUE : France Bleu, Libération


GP MONACO : L’Equipe, Ouest France


Écriture : Blanche Vathonne - Paul Bonnaud - Madeleine de Blic - Samy Rabbata - Hugo Travers


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