Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Pma, Arthur retrouve son géniteur - Le récit

Europe 1 Europe 1 3/8/23 - 28m - PDF Transcript

Non et c'est pas toi Clara, c'est juste que j'ai du mal à m'engager!

Non, je comprends, moi aussi j'ai préféré une Ciat Ibiza disponible en stock sans apport

et surtout sans engagement à partir de 179€ par mois.

Passionante histoire aujourd'hui, l'histoire d'un garçon

n'est d'une PMA, c'est-à-dire d'un don de sperme dans les années 80 et qui à partir

de l'âge de 7-8 ans n'a qu'une obsession, retrouver son géniteur qui est protégé par

l'anonymat du don et il y arrive en utilisant les failles ouvertes aujourd'hui par internet.

Ce garçon s'appelle Arthur Carmalvesen et il raconte toute son histoire dans un livre

Le Fils qui paraît aux éditions l'iconoclast.

Beaucoup de questions à vous poser après avoir raconté votre histoire que j'ai écrite

avec Christophe Dumazer, réalisation Céline Le Bras.

Cette histoire forcément commence au moment où Henri le père rencontre Inès la mère,

grande famille tous les deux, lui, grande famille de Bretagne, elle y d'aime avec château

près de compagnie, catholique bien sûr, il se rend compte dans un rallye dans les années

70 chez Inès, un rallye c'est une boume mais version Aristot.

Et dans les rallies la règle c'est qu'il faut toujours inviter la maîtresse de maison

à tancé.

Et donc Henri invite Inès et ses yeux noisettes, et voilà Henri et Inès se marient en 1976

et dans ce monde-là à cette époque-là on se marie et on fait des enfants.

Deux ans plus tard Inès n'est toujours pas enceinte et c'est elle qui consulte la

première.

Eh bien écoutez, tout est normal madame, vous n'êtes pas stéril, vous devez pouvoir

avoir des enfants, en revanche il faudrait voir du côté de votre mari.

Henri à son tour se soumet à plusieurs tests et le verdict tombe sous la forme d'un courrier.

Il n'y a pas d'explication à l'absence de spermatozoïdes constatés dans vos analyses

et malheureusement nous ne pouvons apporter un traitement efficace dans un cas de ce genre,

il vaut mieux s'orienter vers une autre solution.

Il est resté longtemps, Henri, avec cette lettre entre les mains et il a pleuré, beaucoup

pleuré.

Et Inès qui ne pouvait pas imaginer ne pas avoir d'enfant a dit, on fera autrement.

Autrement comment?

Eh bien la PMA, la procréation médicalement assistée, un dos de sperme.

On est au tout début des années 80, la banque du sperme existe depuis 1973, elle est installée

à l'hôpital du crème l'imbicètre et elle est basée sur le don gratuit et anonyme.

Le donneur doit avoir déjà des enfants et pour sauver les apparences, on pratique

à l'époque ce qu'on appelle l'apparemment, c'est-à-dire que si le père stéril est

blond aux yeux bleus, eh bien on choisit un donneur blond aux yeux bleus, pas vu, pas

pris.

Inès s'achète un thermos et elle va chercher elle-même le sperme du donneur à l'hôpital

du crème l'imbicètre.

C'est comme ça que ça se fait à l'époque et après avec son thermos, elle courchait

sa gynécologue dans le 15e arrondissement de Paris pour se faire un séminer.

C'est comme ça que ça s'est passé et c'est comme ça que naît Gael en mars 1981.

Il est content Henri, il est gaga, tellement content qu'il écrit une lettre au fondateur

de la banque du sperme.

Je monte un peu plus vite les escaliers le soir pour retrouver Gael et ma femme, point.

Cette joie je vous la dois virgule, nous vous la devons point, à présent tous les faux

problèmes qui se posaient à moi virgule ont totalement disparu.

2 ans plus tard, en 1983, arrive Arthur, celui-là, Henri a mis un peu plus de temps à l'apprivoiser.

Il n'a pas eu la tendresse spontanée et du coup c'est bizarre, il n'est pas allé

tout de suite à l'état civil pour déclarer sa naissance.

Il a fallu qu'Inaisse lui dise, si tu n'y vas pas, cet enfant sera pupille d'éteint.

Et puis encore 6 ans plus tard, arrive Josephine, à ce moment-là Arthur a, et bien 6 ans,

et pendant la grossesse, il a entendu sa mère se pencher sur son ventre et dire au bébé

qu'il allait arriver.

Tu vois, toi aussi c'est grâce au monsieur gentil et à sa petite graine que tu es là.

On t'attend, on pense à toi.

Inaisse, la mère, est imprégnée des enseignements de François Stolto et elle a décidé de

ne pas écouter les règles non écrites des médecins, garder le silence, non, elle a

décidé de dire les choses à ses enfants.

On ne fonde pas une famille sur un mensonge et donc il n'y a pas un jour une révélation

non.

Elle raconte une histoire, pendant des années, à un monsieur généreux qui a donné sa

petite graine pour que la famille se constitue.

Elle dit la vérité à ses enfants, pas au reste de la famille, mais à ses enfants

oui en leur disant ne le répétez pas, gardez ça pour vous, ça pèse lourd un secret comme

ça.

Gaëlle l'aîné comprend vite qu'elle ne connaîtra pas ce monsieur généreux, que

c'est comme ça qu'il faut vivre avec, alors qu'Arthur lui, le soir seul dans sa

chambre, il se met à genoux et il prit, pas Dieu, il invoque son donneur, il lui propose

un troc.

Si je pouvais te retrouver, je m'engage à faire le bien, ce qui le trouble, il ne ressemble

pas à son père, il n'a pas son grand nez ni ses mains, il n'est pas la chair de sa

chair, ça se voit et lui, il veut lui ressembler à son père, comme il veut d'ailleurs danser

comme Michael Jackson, il a des posters partout dans sa chambre, toute la panoplie, les moccasins,

les mithènes, une perruque, un chapeau, il veut le mimer à la perfection et avec la

même passion, il se met à imiter son père, il se promène comme ça, les bras le long

du corps, les jambes un peu arcées et il dit à sa mère, c'est qui? Bah c'est un

cowboy? Mais non, c'est papa!

Adolescent, Arthur passe de longs moments devant la glace, d'où lui vient cet épi

indomptable dressé sur son crainte, d'où viennent ses faucettes qu'il est le seul à

avoir, à qui doit-il de loucher légèrement, à qui? Ce qui vient de sa mère, il le devine,

mais d'où vient le reste? Alors il pose des questions, pourquoi vous

parlez d'un monsieur généreux? C'est juste masturbé, c'est tout, pourquoi il a fait

ça? Et puis est-ce que c'est quelqu'un de bien?

Ses parents, à choppe sur les réponses, ils ne les ont pas.

À quinze ans, Arthur envoie des signaux qu'il souffre, il ne fait plus rien au collège,

et il se met à fumer du chit, de plus en plus.

« Je saurais jamais qui je suis, si je ne sais pas d'où je viens! »

« Enfin, Arthur, tu as un père que vas-tu chercher? »

« Mais en vérité, Arthur ne cherche pas un père, il en a un! Il veut juste savoir

qui est cet inconnu, à qui il doit la vie, rien de plus, rien de moins. »

Dans la maison, on surnomme Arthur le trouveur, quand quelqu'un a perdu ses clés ou un livre.

« Arthur, tu viens m'aider à chercher le livre? »

Du coup, il pense qu'il trouvera son donneur.

Il le voit partout, dans le métro, il scanne les passagers, dans les fêtes, il toise les

invités.

Et quand il voit un homme brun autour de la quarantaine, quand en plus il lui ressemble

un peu, un tout petit peu, il se projette.

Et les pères de ses petites amis, c'est pareil, hein? Du coup, c'est pas simple,

parce que s'il tombe amoureux, est-ce qu'il ne va pas se retrouver à faire l'amour avec

une demi-sœur? Et donc il choisit des filles qui ne lui ressemblent pas.

C'est dingue jusqu'où ça va.

Un jour, Arthur a 17 ans, son père le convoque.

Ils vont s'installer dans le jardin, son visage est fermé.

« Arthur, tu, tu ne viens pas de n'importe quelle famille.

Dans notre famille, on respecte trois valeurs, l'honecté, le courage et la volonté.

»

Le père, ce jour-là, ne s'est pas approché, il y a toujours une distance physique entre

eux. Arthur a fait un lindifférence, son père a fait acte d'autorité, c'est bien

son chéniteur psychique.

Un an plus tard, à 18 ans, Arthur pousse la porte de l'hôpital Cochin qui abrite

un sécosse, un centre de conservation du sperme.

Il cherche une trace du passage de ses parents dans le circuit, et on l'envoie bouler,

bien sûr.

Il les retourne, une fois, deux fois, trois fois.

« Bonjour.

Bon, c'est bon, je l'ai réfléchi, je suis prêt à rencontrer mon donneur.

Je voudrais au moins savoir si mon donneur est vivant ou mort.

» Et à un moment, il décide de dire son histoire

publiquement.

Sa mère tente de défendre son droit à l'intimité.

« Enfin, Arthur, c'est une affaire privée, ça ne regarde pas les autres.

»

Arthur lui répond, « Protégez-vous, hein, parce que ça va faire mal.

»

Et à l'été 2006, Arthur a 23 ans, il fait la connaissance d'un journaliste du

Parisien, et un premier article paraît, « Arthur, né d'un don de sperme, veut connaître

son chéniteur.

»

Avec une photo plein à peau, le secret est levé, et dans la foulée, Arthur rejoint

une association qui se bat pour l'accès aux origines, dont il devient porte-parole.

Et là, il y a une jolie histoire dans l'histoire.

Au sein de l'association, Arthur rencontrerait, né comme lui, d'un don de sperme, avocate

à Lyon.

Il partage le même combat.

Et ça se termine par un mariage, à l'été 2013.

Et le jour du mariage, dans le jardin, ils installent face à face leurs deux arbres

généalogiques, en laissant tous les deux la place pour une branche vierge, celle de

leur donneur.

Et bien sûr, ils veulent des enfants, Audrey fait deux fausses couches, et Arthur à ce

moment-là comprend ce que c'est de ne pas arriver à concevoir.

Il éprouve dans sa chair ce qu'a vécu son père, et quand Audrey retombe enceinte,

revient cette hantise de la consanguinité, et s'ils avaient tous les deux, le même

donneur.

Elle est avocate.

Elle intente une procédure pour qu'on vérifie.

Réponse du tribunal, impossible.

Tant pis!

À l'hôpital où Audrey doit accoucher, on leur fait passer un test pour savoir s'ils

sont porteurs tous les deux, de maladies héréditaires.

Et le médecin accepte de chercher s'ils ont le même géniteur.

Ouf!

Ce sont deux hommes différents.

Et ainsi naissent d'abord Esteban, et un an et demi après, Simeon.

Le déclic!

La suite de cette histoire se joue quelque temps plus tard, quand Arthur et Audrey,

et une dizaine d'autres, tous issus de la même génération de bébés né à l'aide

de la science, décident de faire un test ADN.

Pas en France, c'est interdit! Mais avec Internet! Y'a plus de frontières!

Ça se passe un samedi matin de septembre 2017.

Arthur, Audrey et une dizaine de jeunes adultes comme eux ont commandé sur le site

américain 23andMe des kits de prélèvement ADN.

Des petits tubes en plastique dans lesquels c'est tout simple, il suffit de cracher.

C'est écrit sur la notice, il faut un minimum de 5 millilitres de salive sans écume.

Arthur est à moitié à l'aise avec la démarche.

Il aurait préféré une voie légale.

Sauf qu'en France, la loi a dit, l'examen des caractéristiques génétiques d'une

personne ne peut être entreprise qu'à des fins médicales ou de recherches scientifiques.

Ce qu'ils font ce matin-là est donc interdit et puni d'une amende de 3 750 euros.

Le site américain 23andMe, en Californie, promet de découvrir ce que votre ADN dit de

vous et de votre famille.

Ça coûte 99,69 euros en promo.

26 millions d'êtres humains ont fait ce test, dont des centaines de milliers de

Français.

Et tout ça constitue une incroyable base de données.

Arthur et les autres postent une grosse enveloppe avec leurs tubes.

Résultat dans 6 à 8 semaines.

Les résultats tombent par internet.

Audrey et Arthur s'installent côte à côte, ils cliquent sur le lien.

Arthur commence par découvrir qu'il est à 43% French-German, français-allemands,

à 21,3% british-irish, britannique-irlandais, à 12% iberian-espagnol et à 3,6% italien-italien.

Mais la plateforme propose aussi d'aller voir ces DNA relatives, les gens proches

sur le plan génétique qui ont fait le même test, sur le même site 23andme.

Et là, Arthur tombe sur un nom, Laura S, qui partage avec lui 6,28% de son patrimoine

génétique.

Laura S serait sa cousine au premier degré.

Audrey tape alors le nom de cette femme sur Facebook et sur LinkedIn.

Regarde, elle a 41 ans, elle vit à Londres et elle étudie la réflexologie.

Ah c'est dingue! Il y a une petite ressemblance, tu trouves pas?

Arthur décide de lui écrire, il est 22h56.

Bonjour, parlez-vous français? Avez-vous fait un test sur 23andme? Bien avoue Arthur.

À 22h57, une minute plus tard, Laura répond, oui je parle français, j'ai effectivement

fait un test, pourquoi? Nous sommes apparemment cousins au premier degré.

Ah trop drôle, donne-moi plus de détails peut-être, en fait je cherche mon géniteur

qui a priori fait partie de votre famille.

Comment est-ce qu'elle va accueillir ça? Arthur attend river à l'écran.

Laura lui envoie son numéro de téléphone.

En vérité, je suis français, mais je vis à Londres.

Je comprends tout à fait votre démarche Arthur, je suis moi-même révolté par l'anonymat.

Je vais vous aider.

Le lendemain, Laura reprend contact.

J'en ai pas dormi de la nuit Arthur, alors j'ai demandé à mon père si il a pas été

d'honneur de sperme, c'est pas lui, il me l'a promis.

Et Laura lui envoie son arbre généalogique.

Et Arthur identifie, le frère du grand-père maternel de Laura, né en 1944, au niveau

des dates, ça colle, il avait moins de 40 ans au moment de sa naissance, il s'appelle

Gérard, Gérard elle, mais Laura n'a pas de photo.

Et donc Arthur tape son nom sur Google, et en passant par Facebook, puis copain d'avant,

puis les pages blanches, il identifie 49 Gérard qui porte le nom de famille de l'ancêtre

de Laura.

Mais Laura lui donne une autre info.

Je sais que mes grands-parents habitaient du côté de Dijon, mais Arthur ne trouve

pas sur les pages blanches de Gérard elle, ni dans Lyon, ni en Côte d'Or, ni dans la

Nièvre, ni en Sonéloir.

Alors il se dit, il doit être sur l'Iste rouge.

Et là, il débuce qu'un site anglais, Newberg, qui ne respecte pas la confidentialité des

numéros de téléphone.

Il tape le nom de Gérard elle, et il en trouve trois, dont un qui vit en Sénémarne, département

voisin de Lyon.

Il clique, il tombe sur son adresse, sur une photo de sa rue, et sur son numéro de téléphone.

Sur Street View, il va voir sa maison, il zoom sur l'image, la maison est crépée, il

y a du bitume, il y a un mur, et après qu'est-ce qu'il fait?

Eh bien il va sur place, il garde sa voiture à l'entrée du village, et il va devant la

maison.

Il grimpe sur une poubelle, il regarde derrière la palissade, et à ce moment-là arrive une

Volvo bleue, conduite par un vieil homme au sourcil broussailleux.

C'est lui, ça ne peut être que lui! Artur rentre à Paris, il n'arrive plus à se concentrer

sur rien, il est agité, suractif, accrant, trois semaines plus tard, il y retourne, seul.

Dans la maison, la lumière est allumée, et il voit une main ouvrir une fenêtre et tirer

un volet.

Artur a repéré un gîte à deux maisons de chez cet homme, il y va pour un week-end avec

femmes et enfants.

Avec ses parents Henri et Inès et avec Audrey, il lui a écrit une lettre, qu'il a imprimée

en cinq exemplaires, il a les enveloppes dans sa poche contre sa poitrine.

Bonjour, je m'appelle Artur, j'ai 34 ans, depuis toujours je sais que j'ai été conçu

grâce à la contribution d'un donneur de sperme, a priori selon le test génétique

que je viens de réaliser, vous seriez cette personne, je souhaiterais échanger avec vous

par téléphone, vous l'avez compris j'ai déjà un père, je n'en cherche pas un autre,

j'espère du plus profond de mon cœur que vous serez sensible à ma demande et que

vous prendrez contact avec moi. et Artur précise dans sa lettre qu'il ne fait pas

ça pour l'héritage, mais maintenant comment lui transmettre cette lettre, le soir même

il en parle aux propriétaires du gîte, ses voisins.

On vous savait, nous on le connait pas bien ce voisin, on est arrivé récemment et puis

c'est un homme teseux, assez taciturne, en revanche je connais un couple avec qui il

est lié, si vous voulez je vous les fais rencontrer.

Ils y vont le soir même, Artur avec sa lettre dans sa poche et le couple accepte la mission.

Vous pouvez lire la lettre, vous verrez je ne cherche pas à rentrer dans sa vie, je ne

suis pas son fils, il n'est pas question d'argent.

Le matin de Noël, le téléphone sonne, allô qui est à l'appareil, ça serait bien

que tu me trouves quand même, surtout vu le temps que tu as passé à me chercher,

s'il y a quelqu'un dont j'aimerais recevoir un appel c'est Gérard, c'est moi, tu m'as

retrouvé, j'aimerais bien savoir comment t'as fait.

Puisque c'est Noël, Artur va le dire tout de suite à son père, il est heureux, le père,

il est heureux pour son fils, même s'il n'a pas vraiment compris pourquoi, il en a tant

besoin.

Artur se sent bien, il se sent bien.

Artur lui envoie un texto, pouvez-vous m'envoyer une photo, j'ai peur que tu sois déçu,

ce qui est pire c'est de ne rien avoir, il lui envoie trois photos, il a un très joli

sourire, et le grain de peau, le regard, le front, il se ressemble, il rappelle quelques

jours après, ça dure trois quarts d'heure, il dit, quel va être mon rôle Artur au sein

de votre petite famille? Votre rôle? Bah j'en sais rien, en tout cas tu m'appelles

un Gérard, et tu me diras tu, et moi je t'appellerai mon bébé, mais tu demanderas

à papa et maman si ça ne les dérange pas, moi je voudrais que vous soyez un partenaire

de notre famille, quelqu'un de présent, quelqu'un qu'on peut inviter à un repas,

après ce que mes parents voudront vous rencontrer, ça je l'ignore.

Gérard explique qu'il n'a pas encore prévenu sa femme, 29 ans de mariage, qu'il lui dira

les choses la semaine prochaine, et avant de raccrocher, ils ont convenu de s'appeler

tous les samedis à dix heures, et c'est comme sa carture, à la réponse à la question

qui le tarodent, pourquoi, pourquoi a-t-il donné son sperme?

Et un jour de mars 2018, il se voit chez Gérard, tiens il est plus petit que je l'imaginais,

il est simple, cordial, il font un selfie, et personne ne m'a jamais posé autant

de questions que toi, pas même mes deux fils, t'as le droit de savoir qui sont tes ancêtres,

Gérard a préparé une mallette, avec des photos, des documents d'état civil, des

photos de classe, tiens, tu vois là c'est ma mère Rémonde, et là regarde tiens ça

c'est mon père Marcel, il était plutôt pas mal hein, c'était un casqueau, un résistant

communiste, assez drôle, on m'a toujours désigné comme un casqueau, tiens là c'est

moi à douze ans, oh c'est incroyable, il se ressemble, au moment de prendre la route

Gérard lui donne la mallette, l'histoire de sa vie.

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Grâce à un don de sperme, Inès et Henri ont 3 enfants : Gaëlle, Arthur et Joséphine. Dans les années 80, Arthur est obsédé par l’idée de connaître son père biologique. Un jour, ils se rencontrent.