Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Pierre Conty, le tueur de l’Ardèche - Le récit

Europe 1 Europe 1 4/15/23 - 24m - PDF Transcript

Je vous raconte une très grande affaire criminelle des années 70, l'affaire Pierre Conti, autrement

connu sous le nom de l'affaire des tueurs fous de l'Ardèche.

C'est une affaire unique puisque le tueur Pierre Conti a été condamné à mort par

Contumas, c'est-à-dire en son absence en 1980, et qu'aujourd'hui il court toujours.

J'ai écrit cette histoire avec Thomas Audoir, réalisation Céline Le Bras.

Cette histoire a des allures de film d'action, vous allez voir ça bouge, ça défourraille,

ça cavale, on ne s'ennuie pas.

Mais avant d'entrer dans le feu de l'action, vous devez savoir deux ou trois choses sur

le contexte, car cette histoire se déroule en Ardèche dans les années 70, c'est-à-dire

autant des hippies, autant des chevelus idéalistes que les Ardéchois ont vu débarquer après

68.

Notre triste héros du jour, Pierre Conti, Piero pour les intimes, est l'un de ses chevelus.

Il arrive en Ardèche à la fin des années 60, c'est un pionnier, il commence par élever

des chèvres comme ils le font tous, dans une ferme qui au passage ne lui appartient pas

et dont il a terrorisé la propriétaire.

Et puis il monte une communauté à Rochebès et il a les honneurs de la télé.

Rochebès, un amour, presque une ruine, perdue quelque part en Ardèche à plus de 1000 m,

non loin du gerbier de Jean.

Abandonné depuis dix ans par ses habitants descendus dans la vallée Moinsostil, le

amour se mourrait lentement.

Alors, ils sont arrivés.

Piero d'abord, de Grenoble, où il était ouvrier.

Je crois qu'en fait, on a compris en ville, on a dégusté quand même, moi j'ai su rester

une matinée d'année, travailler en l'usine, c'est pas forcément agréable, ici on s'y

retrouve, on est bien, on est paysans dans l'âme, je pense aussi.

Sur la porte de la ferme de Rochebès, ils ont écrit « mort au flic et au bourgeois »

et pourtant autour de Pierre Conti, il y a surtout des fils à papa parisien, des

petits bourges qui prétendent revenir aux sources.

Il paraît que le fils Chabandelmas est passé par Rochebès.

Officiellement, ils font du lait, de la viande, des céréales, de la laine, des fruits et

des légumes.

Entre nous, ils cultivent aussi de la marie Roana.

A part ça, ils ont des meurs « au lait au lait ».

Le premier jour que je suis arrivé à Rochebès, j'ai croisé une jeune fille, elle déambulait

complètement à poil, elle avait quatre pâquerettes plantées dans la touffe.

Ça, c'est pour le folklore.

Car à Rochebès, on pratique aussi le droit de cuissage et d'après ce qu'on dit, le

goût ou Pierre Conti se sert le premier, même si là, la générosité de mettre sa

femme à disposition.

Bref, vous voyez le bonhomme, un peu tordu, un peu branzingue, un peu violent aussi d'après

ce qu'on dit.

Il y aurait des armes, ils s'entraîneraient à tirer sur un vieux matelin.

Et pourquoi faire?

Ça, vous n'allez pas tarder à le savoir.

Le mercredi 24 août 1977, deux chevelus attaquent une agence du crédit agricole à Villefort

en Lausère.

Ça va très vite.

Ils sont armés, ils braquent la guichetière, ils enferment tout le monde dans la salle

des coffres et ils ressortent avec 30 000 francs et ils sautent dans une déesse verte

et ils tracent vers l'Ardèche.

Et qui y a-t-il dans cette voiture? Eh bien, Pierre Conti, le gourou des hippies de Rochebès

et Steph Stéphane Viopécat, membre d'une autre communauté.

Et un troisième, Jean-Philippe Mouillot, qui les attend un peu plus loin avec une autre

voiture.

Et oui, on vient de passer du côté obscur du Pissenlov et ça n'est pas fini.

La déesse roule à toute Berzingue sur les routes de campagne.

Pierrot et Steph doivent maintenant rejoindre le troisième Jean-Philippe qui les attend

avec une autre voiture pour échanger.

Ils roulent donc et à un moment, à la sortie d'un chemin de campagne, à un carrefour,

ils tombent sur une neste à fête de la gendarmerie.

Et là, vous allez voir ce que c'est que la phase B du Pissenlov, un carnage.

Et ils sont pétrifiés tous les deux, imaginés.

Ils ne savent rien, ils ne savent pas qu'il y a eu un braquage et en face, dans la déesse,

les deux types ont sorti des armes.

Le chauffeur tient un pistolet mitrailleur et l'autre un fusil à canoncier.

Le chauffeur sort de la voiture, c'est Pierre Conti, vous le savez, il fonce droit sur le

gendarme Luxac et il lui tire tant le ventre et le gendarme s'écroule.

À ce moment-là, l'autre, le deuxième, Steph se met devant le gendarme Cleans et

il tire.

Mais il le manque et après, c'est Conti qui le braque.

« Bouge pas! »

Ils vont l'éliminer.

Cleans pense qu'ils vont le liquider comme ils viennent de liquider son copain Luxac.

Alors il pense à sa femme.

« Découte pas, stefflé!

Je suis marié! Je suis marié moi! »

Et là, Steph lui montre le ravin.

L'air de dire « Où tu disparais? » en bas de ce ravin, « Où je te bute? »

Ni une ni deux.

Cleans se jette dans le ravin, il dévalle la pente jusqu'à atterrir sur une oeille

de châtaignée, il les fasse contre terre, il relève la tête lentement, il regarde vers

la route.

« Putain, le mec est toujours là.

Non seulement il est toujours là, mais il se met à tirer.

» Cleans se couvre la tête avec les bras, dérisoire,

il va mourir.

Et puis, non, il entend la déesse qui redémarre, les pneus qui crissent sur la chaussée, ils

sont partis.

Alors Cleans remonte le talu, il trouve son collègue Danie à l'agonie mais toujours

conscient, il le tire à l'arrière de l'estafette et il fonce vers la brigade avec l'autre

qui hurle à chaque virage.

Pendant ce temps-là, Conti et Stéph poursuivent leur course folle, et là devant eux une

504, une 504 qui les ralentit, alors que fait Conti, il la tamponne par l'arrière,

il veut la fiche dans le ravin, mais tout ce qu'il réussit à faire, c'est à la

balancer contre un rocher, le conducteur descend, Conti enclenche la marche arrière

et il lui fonce dessus, BAM, le type valdingue à 5 mètres, et tranquillou, Conti repart,

pas pour longtemps, car un peu plus loin, la déesse tombe en panseche, les guignoles,

pour un braquage, ils ont volé une voiture à sec, alors maintenant, qu'est-ce qu'on

fait?

Nos deux oiseaux voient alors arriver une 204 break, ça fera l'affaire, il a

braque, le type s'arrête, il charge les armes, les pièces et les billets, et il reprenne

la route.

Normalement, le temps que l'autre donne l'alerte, ils sont tranquilles, donc ils prennent

la nationale, ils dépassent pont de l'abôme, ils prennent la direction du Puy-en-Velée,

ils ne sont plus très loin de Rochebès, et là, au loin, ils aperçoivent un barrage,

un barrage de gendarmerie.

Putain, Conti donne un grand coup de volant, et il fait demi-tour, on est des gendarmes,

et après, il s'enfonce dans les routes de montagne, ça tourne, les pneus crissent,

il va trop vite, et boum, il tape une voiture qui vient d'en face, une Renault 12 rouge.

Les deux braqueurs descendent de voiture, il s'approche de la Renault 12, il y a deux

bonhommes à l'intérieur.

Bougez pas en tir!

À ce moment-là, arrive une autre voiture, Conti s'approche, arme à la main, descendez!

L'autre au volant ne veut pas, il est terrorisé, Conti lui tire deux balles dans la tête,

et puis il revient vers les deux occupants de la R12, et il a bâle un des deux types,

tandis que le second s'en fut en courant.

Dans sa fuite complètement folle, après ce braquage minable, Pierre Conti vient de tuer

deux hommes.

Le premier s'appelait Roland Malos, et celui qui est arrivé dans la voiture juste derrière,

c'était son père, Cyprien Malos, les deux voitures se suivaient, il les a tués tous

les deux pour rien, il ne représentait aucune menace, il n'était pas armé, il les a descendus

comme des chiens.

Pierre Conti et Stéphane Viopécat s'emparent alors de la seule voiture qui marche, la

dernière arrivée, ils y chargent les sacs, les pièces et les billets, et ils reprennent

la route direction Rochebès, leur cavale à ce stade a fait deux morts, plus un gendarme

grèvement blessé, plus un automobiliste salement amoché.

Le soleil se couche sur le plateau Ardéchois, quand Pierre Conti et son copain Stéphane

arrivent à Rochebès, épuisés, épuisés et parfaitement conscients qu'à partir de

maintenant, ils ont toutes les polices et les gendarmeries de France sur le dos, donc

l'urgence c'est de se débarrasser de la voiture, cette voiture qu'ils ont volée

à leur dernière victime.

Je propose qu'on aille la mettre dans la ravine de Saint-Julien-Chaptheuil, on y va?

Conti reprend donc le volant, mais vous n'allez pas le croire, quand ça veut pas, ça veut

pas, quelques kilomètres plus loin, la voiture tombe en panne, en rade sur le bord de la

route, alors il la laisse là, ils n'ont pas le choix, et ils rentrent à Rochebès,

à pied en se disant bien sûr qu'à partir de maintenant, dès qu'on retrouve cette

voiture, ils sont repérés, ils vont avoir les gendarmes sur le dos, il ne va pas falloir

traîner dans le coin.

Au même moment, le gendarmes d'Aniluxac est transporté entre la gie et la mort, en

hélicoptère, à l'hôpital de Montpellier, je vous le dis tout de suite, il ne va pas

survivre, il va mourir après des jours et des jours de commun, l'épopée des deux

chevelus aura donc fait trois morts, dont un gendarmes, un officier de la gendarmerie

lance un appel à témoin, à la radio et à la télé.

Ils sont armés, c'est ce qu'il faut savoir, ce sont des individus extrêmement dangereux,

alors ce que je souhaiterais pour ma part, c'est que les personnes puissent nous donner

des indications sur ces gens là, que nous cherchons, dont je ne donne pas de signalement,

je demande simplement à ce que tous les individus qui apparaissent, se suspectent, ou qui sont

inconnus à part les habitants qui peuvent les observer, de bien vouloir informer le

groupement de gendarmes et au numéro de téléphone suivant, 0-2...

Le lendemain matin, on apprend que les gendarmes sont déchargés de cette enquête, on juge

en haut lieu qui n'ont pas été très performants, ce qui n'est pas très juste, c'était des

gendarmes de campagne. Il n'était pas du tout préparé à ça. Bref, à partir de maintenant,

c'est la police judiciaire de Montpellier qui doit identifier et arrêter les deux tuers.

La péché sera aidée par l'anti gang du commissaire Pellegrini. Le ministère de l'Intérieur a sorti les

gros moyens. La pluie ne cesse de tomber depuis hier sur les contreforts des Cévennes. C'est sous

ce déluge que les policiers chargés de l'enquête refont depuis 24 heures l'itinéraire suivi par

les gangsters. Les enquêteurs du service régional de police judiciaire de Montpellier passent donc

à la loupe le chemin sanglant des deux gangsters. Il s'agit d'en relever les indices et surtout

les témoignages, tous les témoignages pour tracer le portrait robot des deux tuers. Et puis les

spécialistes de l'identité judiciaire exploitent bien sûr tous les éléments, les emprunts en

particulier relevé à bord des voitures empruntées par les deux gangsters. Tous les témoins, tous,

disent que les deux tuers étaient des chevelus, des hippies. Et dans la 204, les policiers retrouvent

un indice précieux, une paire de lunettes manifestement oubliée par les tuers. Sur l'un des vers,

il y a une bonne grosse emprunte digitale, un annulaire bien visible. Les flics la passent au

fichier. C'est bon les gars, on a une identité, un type qui a été contrôlé il y a un an et demi pour

Port d'Armes sans permis, s'appelle Pierre Conti et on a une adresse les gars, le amour de Rochebès à

Chaniaque. Les policiers de l'Antigang prennent immédiatement la route de Rochebès. D'abord

toutes sirènes hurlantes et ensuite à pas de velours, ils encerclent la ferme. Mais Pierre

Conti n'y est plus, il y a les gens de sa communauté mais lui, envolé. Les policiers fouillent les

maisons du amour et dans une étape, il trouve un sac de billets et un sac de rouleau de pièces

aux couleurs du crédit agricole. Conti est parti avec une partie du butin mais pas la totalité.

Les policiers trouvent aussi dans la ferme une carte d'identité qui leur permet d'identifier le

deuxième racqueur. Elle est au nom de Stéphane Viopécate. Donc un bon point, ils savent qui

sont les deux tueurs et un mauvais, les deux types se sont barrés. Pierre Conti se retrouve à la

une des journaux. Alors où sont passés Pierre Conti et Stéphane Viopécate? Où se planquent-ils?

Ce matin n'a rien donné. On n'a trouvé ni Conti, ni Viopécate, ni le moindre indice attestant du

passage de l'un ou de l'autre. Et tandis qu'en présence du procureur de la République commençaient

le ratissage, j'ai entendu cette réflexion parfaitement fondée, tant des endroits pareils,

un homme jeune en pleine force et dont la rage de vivre est au moins aussi forte que la rage de

tuer, eh bien dans ce pays, cet homme peut tenir des jours ou des mois entiers. Depuis le début,

une jeune femme ne loupe pas une miette de cette affaire à la radio. Cette histoire de hippie tueur

est pour cause. Elle aussi vit dans une ferme paumée, la hurle dans la drôme. Elle aussi dans son genre

est une hippie. Elle élève des chèvres avec son copain Simon. Elle s'appelle Noël Sarola. Et cette

affaire l'intéresse d'autant plus qu'elle connaît vaguement Pierre Conti et lui a acheté des chèvres.

Cinq jours après la tuerie, elle est dans sa cuisine en train de préparer une tarte au prune et

par la fenêtre, elle voit un homme qui s'approche à pied. Non de Dieu, le type a une carabine à la

main et quand il est tout près, elle le reconnaît. C'est Pierre Conti. Oh Noël, n'est pas peur,

je vais pas te faire mal. T'es seul? Oui, oui, je suis seul. Simon est à Paris pour quelques jours.

Traîne pas devant la maison, entre. Je suis très fatigué Noël. J'ai besoin de souffler,

deux trois jours. Les flics me cherchent pas dans le point, en tout cas pas pour le moment. Et voilà

comment Noël Sarola va se retrouver complice de la cavale de Conti. Mais d'entrée, elle lui pose

une condition. Ok, pour que tu restes ici, un petit moment Pierre, mais tu dors pas dans la maison.

Tu pourras dormir dans la chèvrerie ou dehors. Elle lui sert du thé. Une part de tarte,

Conti la dévore comme un morfale. Tu manges pas Noël? Non, j'ai pas trop faim. En vérité,

elle est terrorisée par l'arme de Pierre. Cette arme qui a déjà tué trois fois et qui est là devant

elle. Tu veux savoir? Tu veux que je te dise la vérité? Ta version des faits est différente de celle

racontée par les médias? Non. Ma version comme tu dis n'est pas différente. J'en ai touché trois,

on en a raté deux. Ils ont réussi à se barrer. Mais les gens dans la voiture Pierre, pourquoi tu les

as tués? Il était trop con, le gars. Même son fils lui disait de lâcher le volant. Il n'y avait pas

moyen de lui faire lâcher. Tu comprends? Si nous avait donné la bagnole, on leur foutait la paix,

mais l'autre voulait rien savoir. Putain, on était dans l'urgence. On n'avait pas le temps. C'était

la panique. J'ai dû. Le soir, Noël le conduit. Là où il va dormir, dans une combe, dehors. Et

là, conti lui dit. J'ai confiance en toi, Noël. Merci pour ton aide. Vraiment? Merci. Je sais que

c'est pas facile. T'es une fille courageuse. Le charmeur. C'est un charmeur. Non, pêche que

Noël se dit. Je ne veux pas qu'il reste là. Je ne veux pas tomber pour complicité. Je vais

l'aider à s'enfuir. Mais le lendemain, elle n'ose pas. Il a l'air épuisé. Elle ne se sent pas

le courage d'exiger son départ. C'est lui qui, trois jours plus tard, aborde le sujet. Je vais

partir, Noël. Vendredi soir à pied, par la montagne. Il me faut juste de quoi camper. Mais je vais

partir. Entre temps, Noël s'est prise au jeu. Elle va lui donner un sacré coup de main. Elle va

l'exfiltrer. Elle va lui faire quitter la zone, l'aider à passer les barrages de police. Elle

commence par la bande à lui procurer des faux papiers. Qu'elle va récupérer sur un marché entre

deux tomes de chèvre. C'est ça qui était convenu. Et ensuite, elle le relouque. Elle lui coupe les

cheveux pour qu'il n'ait plus l'air d'un hippie. Elle lui fait même un petit éclaircissement et

l'arrêt sur le côté. L'exfiltration a lieu le 6 septembre, 13 jours après la tuerie. La veille,

ils ont regardé une carte. Imaginez où pourraient être les barrages. À 22h, Noël confie ses chèvres

à l'un de ses amis. Ils montent tous les deux dans la voiture. Et c'est parti. Voilà leur plan.

À chaque fois qu'il pense qu'il y a un barrage, Pierre descend de voiture. Il coupe par les prêts

et par les bois et il se retrouve un peu plus loin. Et ainsi de suite. Et c'est aussi comme ça qu'il

passe la frontière suisse. Et quelques kilomètres après la frontière, il se sépare. Noël sait

qu'à partir de ce moment-là, il n'est plus question qu'il lui donne des nouvelles. Pierre,

j'aimerais bien savoir si tu es arrivé là où tu dois te planquer. Alors voilà un numéro de

téléphone. C'est un ami de confiance. Tu lui dis juste que tu es arrivé, il me fera passer le message.

Bonne chance, Pierre. Quelques jours plus tard, elle reçoit la confirmation qu'il est bien arrivé.

Où ça? Le gendarme Henri Klins, qui sera là avec moi tout à l'heure, a sa petite idée. Il a

retracé le parcours de sa cavale et il pense l'avoir localisé 40 ans après. Ah oui,

parce que ça, je ne voulais pas encore dire. Pierre Conti n'a jamais été arrêté. Et après,

après on ne sait pas ce qu'il est devenu. On l'a cherché au début. Après, ça s'est assez. Figurez-vous

qu'après 1982, soit cinq ans après la tuerie, sa fiche de recherche a été supprimée des fichiers

de la police et de la gendarmerie. Oui monsieur, un tueur de gendarme. Au bout de cinq ans,

on s'arrête de le chercher. Énorme. Pourquoi? Les mauvais esprits diront la gauche au pouvoir,

à protéger un camarade. Mais honnêtement, il n'y a pas de preuves. Le gendarme Klins,

qui sera avec moi dans un instant et qui a consacré une bonne partie de sa vie à cette

affaire, pense qu'après, Conti s'est planqué pendant trois ou quatre ans en Suède. Et qu'ensuite,

il s'est installé, il nous le dira tout à l'heure. D'après lui, il y est toujours.

Stéphane Viopécat est arrêté le 20 octobre, au Pays-Bas. Et en février 1978,

c'est Jean-Philippe Mouillot qui est interpellé, à Paris, le troisième homme, celui qu'ils n'ont

jamais rejoint. Et puis, à un moment donné, en mai 1980, en l'absence de Conti, puisqu'il

est en cavale, il faut bien l'organiser, un procès, devant la Cour d'assise de Priva. Pour le

défendre, Stéphane Viopécat a choisi Robert Badinter. Ça lui permet de ne prendre que 18 ans de

prison. Mouillot, le troisième homme, prend 5 ans, et Pierre Conti est condamné à mort par Contumas.

Mais pourquoi faire? Puisqu'on ne l'a jamais retrouvé. Depuis le mois de mai 2000, 20 ans après

sa condamnation à mort, les faits sont prescrits, Conti, où qu'il soit, peut très bien rentrer en

France, demain, sans aucun problème. J'ai tiré mon histoire du livre d'Henri Klins aux éditions

marue, mon témoignage sur l'affaire Conti. Vous avez aimé cette histoire? Christophe Andolat,

vous propose de la débriefer avec un invité dans un podcast d'ores et déjà disponibles

sur votre application.

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En 1977, trois hippies, membres de la communauté de Rochebesse en Ardèche, attaquent une agence bancaire. Dans leur fuite, ils tuent un gendarme et deux automobilistes. Les enquêteurs retrouvent leurs traces dans une ferme mais ils se sont envolés.