Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Pacchioni, jamais sans ma fille - Le récit

Europe 1 Europe 1 10/18/23 - 32m - PDF Transcript

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On de l'âtre à compte. Christophe Andelat

Si vous êtes du genre qui range l'humanité en deux catégories, les bons et les méchants, je vous préviens dans l'histoire d'aujourd'hui où vous êtes mal barré.

Parce que le tueur, l'assassin de mon histoire est par ailleurs un homme admirable. Votre conscience devra donc faire le grand écart.

Voici la passionnante affaire Henri Pacchioni à la fin des années 90 dans la région de Marseille. La réalisation est de Céline Lebrun.

Elle est inquiète Fernande. Ça fait deux mois que Michel, sa fille, ne lui a donné aucune nouvelle. Deux mois.

Et c'est pour ça que le 29 mai 1989, elle pousse la porte du bureau de police de Marignane près de Marseille.

Le policier qui l'accueille est un peu surpris.

De moi, c'est un nouvel. Et vous vous inquiétez que maintenant.

Mais avec ma fille, disons que ça a toujours été compliqué. On ne se parle pas tous les jours si vous voulez.

Des fois, on ne s'appelle pas Panalanda, mais à ce point-là quand même deux mois, sans un coup de fil, c'est pas normal.

Et son ami Henri, c'est pareil, lui non plus, il n'a pas de nouvelles.

Ils ont pourtant une petite fille ensemble, Emily. C'est lui qui l'élève.

Mais ça fait de voix que Michel, elle n'a pas pris une nouvelle. C'est pas normal.

Et son nom, c'est Moriamé. Michel Moriamé.

Une enquête pour disparition inquiétante est ouverte.

Et dans la foulée, deux policiers vont chez Michel et ils en foncent la porte.

À l'intérieur, c'est étrange. L'appartement est presque vide.

Rien dans les placards, à part quelque oeuf. Quasiment plus de meubles, juste un lit dressé contre un mur.

Et dans la salle de main, une trousse de maquillage. Et Michel est coquette.

Elle n'est pas du genre à oublier ses produits de beauté.

Les policiers sont en train d'inspecter l'appartement quand un homme arrive.

Ne vous dérangez pas, je suis l'ex-compagnon de Michel, le papa de sa fille.

Je suis juste venu chercher des affaires pour la petite.

Et bien vous tombez bien vous. Vous avez des nouvelles de la mère ?

Ah non, aucune.

A même temps, c'est une habituée du genre.

Et là, la poudre d'escampette à Michel. Elle le va, elle le vient.

Au gré des hommes qu'elle rencontre.

Et elle finira bien par rentrer, comme d'habitude.

Vous savez comment je l'appelle ? Je l'appelle la pompe honnête.

Comme à la Châte de Rému, dans La Femme du Goulanger.

Elle le va.

Elle le vienne. C'est la pompe honnête.

Vous pouvez nous dire quel genre de relation vous avez avec elle.

Voilà.

Entre Michel et moi, c'est une longue histoire.

Il explique qu'avec elle, ça d'abord était un coup de foudre.

Mais que c'est fini depuis longtemps.

Vous savez, elle était secrétaire. Et moi, j'étais plongeur.

Plongeur sous-marin, à la Comex.

J'étais toujours parti. C'était le problème.

Et elle, elle en a bien profité.

Après qu'à notre petite fille née,

j'ai promis de partir moins souvent.

Mais bon, ça n'a pas tenu.

Vous savez, c'est compliqué dans notre métier.

Et puis un jour, à rendre une mission,

j'ai trouvé la maison vide.

Plus de femmes, plus d'enfants et même plus de meubles.

La pompe honnête était partie.

Et voilà.

Il raconte que depuis, il a eu une tuile au boulot.

Il s'est cassé la jambe lors d'une plongée au large du Congo.

Et maintenant, je boite. Et donc, je ne peux plus plonger.

Du coup, je tiens une laverie.

Une petite laverie de quartier.

Mais depuis, vous la voyez, vous avez continué à la voir ?

Oui.

Enfin, quand elle ne fait pas sa pompe honnête.

Oui, on a continué à habiter ensemble.

La semaine, pour la petite.

Mais attention, chacun dans son lit.

Elle est handicapée, notre fille.

Elle est handicapée mentale.

Et moi, le week-end, je la prends.

Et je vais avec elle, chez ma mère.

Et là, vous n'avez aucune idée de là où elle est.

Elle est aucune, aucune.

Elle vit sa vie.

Et moi, je m'en fiche.

En attendant, je m'occupe de la petite, comme d'habitude.

Mais rassurez-vous, elle finira bien par appliquer la pompe honnête.

Faites comme moi.

Ne vous inquiétez pas.

La dernière fois qu'on a vu Michel,

c'était le 31 mars.

Et depuis, plus de nouvelles.

Les policiers tentent de reconstituer sa dernière journée.

Ils apprennent que Michel était sur le point de reprendre une petite boutique de fleurs

dans le troisième arrondissement de Marseille.

Et que le 31, elle a passé une bonne partie de sa journée,

ou magasin.

Pour apprendre le métier.

Je lui ai montré qu'on confectionnait les courons.

Une bonne partie d'après-midi.

Et à quelle heure est-ce qu'elle est partie ?

Et bien, vers huit heures, moins le quart.

Oui, huit heures, moins le quart.

Un homme est venu la chercher.

Un certain Paul, je crois.

Et je pense qu'après, il sera les dîners.

...

Ce Paul, le dernier coup de foudre de la pompeaudette,

les policiers le retrouvent.

On est allés au restaurant.

Et ensuite, elle est rentrée chez elle.

Elle m'a dit un demain,

me disant de passer au magasin le lendemain matin.

Et le lendemain, j'y suis allé.

Elle était pas là.

Et depuis, pas de nouvelles.

Comment est-ce que vous décririez votre relation ?

C'était une relation comme ça,

ou c'était plus sérieux ?

C'était sérieux, enfin, je crois.

On avait commencé à parler mariage.

Elle m'a dit le mariage d'accord, mais jamais sans ma fille.

Mais moi, j'étais d'accord.

Et depuis sa disparition, vous avez cherché

à prendre des nouvelles ?

Oui, dès le lendemain.

J'ai appelé le papa des milliers, Henri.

Vous le connaissez ?

Oui, oui, on le connaît.

Mais il avait aucune nouvelle, mais non plus.

Et tous les deux, on est allés chez elle

et on a trouvé l'appartement vide,

enfin, quasiment vide.

Et puis c'est tout, quoi.

Moi, sur le moment, j'ai dit Henri,

faut prévenir la police.

Et je dois dire que ça l'a fait beaucoup rire.

Ah bon ?

Et rire, pourquoi ?

Et puis il m'a dit

prévenir la police, parce que la pompe honnête

s'est fait la mal, elle est bien bonne celle-là.

Elle t'a planté l'aïe, yo.

C'est ce qu'il m'a dit.

Il m'a dit qu'elle avait déjà fait ça avant,

qu'elle finirait par revenir,

que ce n'était pas la peine

de déranger les flics pour ça.

Et bon, il la connaissait

mieux que moi.

Et donc, je l'en suis resté là,

même si ça m'a peiné.

Enfin, la veille, on parlait mariage

et elle disparaît comme ça.

Mais bon, depuis, je me suis fait une raison.

Les policiers interrogent ensuite les voisins.

Et ce qu'ils racontent n'est pas très rassurant.

Deux voisins

ont entendu des cris ce soir-là.

C'était des cris de femme.

Vous savez, comme ils les appellent à l'aide.

À trois reprises au moins.

Et à quelle heure ?

Un peu après minuit.

Minuit et quart.

Et après plus rire.

Une voisine raconte que

une demi-heure plus tard.

Elle a entendu quelqu'un sortir de l'appartement.

J'ai même regardé par le juda.

Mais j'ai rien vu la minuterie, c'était taine de tout de suite.

Et aucun

n'a jugé utile d'appeler la police.

Bref.

À ce moment-là de l'enquête,

je vais être très honnête avec vous.

Les policiers ont déjà un suspect.

Henri.

Henri Pacuni.

Pour plusieurs raisons.

D'abord, le pif.

Le nez.

Ça fonctionne comme ça.

Un bon flic.

Au terrain.

Et cette manière qu'il a tout le temps de dire.

Que ça n'est pas la peine à chercher.

Et que la pomme ponette reviendra tout seul.

Ça sonne faux.

D'autant que les voisins, encore eux,

en rajoutent une couche.

Moi, j'ai remarqué que Henri,

dans les jours qui ont suivi la disparition de Michel,

il avait le visage

ouvert de griffure.

Alors, il a dit qu'il était tombé dans un champ d'asperges.

Mais moi, à ma connaissance,

les asperges ne savaient pas.

Si.

Les asperges, non.

Mais Michel, quand elle s'énerve,

si.

Ça, l'une de ses copines le confirme.

Elle griffait.

Et Paul aussi, son dernier ramang.

Un jour, elle m'a dit.

Quand on m'énerve, moi, je griffe.

Assez vite.

Les policiers se rendent compte qu'Henri Pachoni

ne leur a pas tout dit.

Parce qu'entre lui et Michel,

c'était beaucoup moins apécé qu'il ne le dit.

Un jour, il lui a cassé le nez.

Et elle a fait une main courante.

Et le sujet des disputes en général,

qu'est-ce que c'était ?

Son côté bon, peau net ?

Mais pas du tout.

C'était Émilie, leur fille.

En général, c'est à son sujet qu'il se disputait.

Car Émilie, ça, je ne voulais pas encore dire.

Et psychotique.

Et donc, violente et imprévisible.

Et d'après ce qu'on dit,

Michel avait parfois du mal à la supporter.

Parfois, elle lui collait des beignes.

On dit même qu'elle lui filait des sédatives dans le bibron.

Et lui, Henri, il ne supportait pas qu'elle touche à Émilie.

Lui, avec la petite.

Il était protecteur.

C'était ça, le sujet de leur dispute.

Et elle, Michel, elle voulait placer sa fille.

Et lui, il disait.

Non, mais vous vous rendez compte.

Elle voulait la mettre dans une troupe pour Mungolos.

Et c'est calmant qu'elle lui fait prendre depuis qu'elle est bébé.

C'est ça qu'il a ramené comme elle est.

Michel rame notre fille, folle.

Est-ce qu'elle n'est pas là ?

La clé de la disparition de Michel.

C'est à ce moment-là que les policiers découvrent

que Michel a fait un testament.

A 31 ans.

Testament dans lequel, si elle venait à disparaître,

elle confie la garde d'Émilie

à ses parents.

A qui elle aurait dit ?

Un riz.

Il est capable de mauvais coup.

Décidément, tout nous ramène à lui.

Il serait peut-être temps de le placer en garde à vue.

Qu'est-ce que vous en pensez ?

Voyons ce qu'il a dans le ventre.

En garde à vue,

Cipacchoni est prié de raconter sa soirée du 31 mars.

Veille de sa disparition.

On a diné chez des amis.

C'est un ami de Proveix avec Émilie.

Rantrain, je me suis arrêté chez ma mère,

mais pas longtemps parce que Émilie commençait à s'endormir.

Alors je suis Rantrain à la maison.

J'ai couché à petite et à ma fois je me suis couché aussi.

C'est que le lendemain que j'ai vu que Michel était parti.

Au début, j'ai pensé qu'elle était en week-end.

Moi, on n'y croit pas.

Parce que cette nuit-là, il y a eu l'écrit.

Monsieur Pacchoni,

je pense que nous avons suffisamment d'éléments

pour que le juge vous mette un examen pour meurtre.

Alors, est-ce que vous voulez bien nous raconter

ce qui s'est vraiment passé ce soir-là ?

Pour meurtre.

Bon.

D'accord, je vous ai menti.

Quand je suis rentré ce soir-là, Michel était là.

Et on s'est engueulé.

Et je reconnais que je lui ai flanqué une claque.

Et puis à ce moment-là, la petite est arrivée.

Moi, je ne voulais pas qu'elle voit ça.

Alors je l'ai ramené dans sa chambre.

Et quand je suis revenu,

Michel, elle ne bougeait plus.

Elle était affalée sur le sol.

Quand je lui ai donné la claque,

elle a dû heurter le bois du lit.

Et elle s'est tuée.

C'est un accident.

Mais je me suis dit

qu'elle a déjà porté pleins de contre-moi pour violences conjugales.

Ils ne vont pas me croire, les policiers.

Ils vont me mettre en prison.

Et là, j'ai pensé qu'est-ce que va devenir Imili,

qui va s'en occuper,

et qui va me rendre en reçoit.

Ils vont la mettre en yeux aux familles d'accueil,

ils ont fait tout ça. Je ne pouvais pas.

Je ne pouvais pas.

Alors il dit qu'il a roulé le corps de Michel dans un drap,

qu'il l'a mis dans sa voiture,

que la petite dormait à l'arrière,

et qu'il est allé sous le pont de Martig,

où il a jeté le corps dans l'eau.

Le juge d'instruction

lance immédiatement des recherches.

Il envoie des plongeurs dans le canal de Martig.

On ne trouve rien.

Et ça, c'est très étrange,

parce que ce n'est pas l'ourcéan Atlantique,

le canal de Martig.

Si on avait mis un corps dans le canal,

on aurait dû le retrouver.

En attendant, Pacioni est mis en examen

pour meurtre avec préméditation.

Et il file en prison.

Le juge demande aux policiers

d'entendre la nounou d'Emili.

Il veut savoir si ce que dit le père est vrai.

Comment Michel se comportait-elle avec sa fille ?

Est-ce que, comme le laisse entendre Henri,

elle l'a mal traité ?

Elle l'a prenait par les cheveux pour la relever ?

Je crois qu'elle avait honte.

Honte de ce que les gens pensaient.

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Le juge demande alors une expertise psychiatrique d'Emili,

qui a maintenant 5 ans.

Le résultat est stupéfiant, écoutez plutôt, le pédo psychiatre dit qu'elle a de très

fortes carances intellectuelles, il dit qu'elle parle à peine et qu'elle n'a que

quelques mots à son vocabulaire, mais le plus intéressant c'est la suite, car les

troubles d'allure psychotique qu'elle manifeste, elle n'est pas née avec, ça n'est pas

la faute impatience, le pédo psychiatre écrit joli, ces troubles sont dus à des

carances affectives précauses, autrement dit ce sont les parents qui l'ont rendu

comme ça, l'environnement délétéré malsain dans lequel la petite fille a

grandi, elle a morflé cette petite, elle a sacrément morflé

Depuis que son père est en prison et sa mère soit dix ans au fond du canal de

martyre, Émilie vichait sa grand-mère et lui Henri Pacchioni, dans sa cellule de

la prison de Louis, il déprime, il va chaque jour un peu plus mal, il ne

supporte pas d'être séparé d'Émilie, il s'enfonce dans la

dépression, c'est à se demander s'il n'est pas devenu fou et maintenant il

dit toute la journée au surveillant qu'il n'a pas tué Michel, que c'est pas lui

qu'il veut sortir, qu'elle a besoin de lui et qu'il veut voir le juge

Et un matin d'octobre 1990, il tente de mettre le feu à sa cellule avec du

papier journal et de l'autre colonne, il est brûlé à plus de 50% au

troisième degré, il va passer un an et demi à l'hôpital mais il va

survivre et on n'a toujours pas retrouvé le corps de Michel

Le procès d'Henri Pacchioni s'ouvre le 25 juin 1991 et d'emblée lui, qui dans les

couloirs de sa prison hurlait je l'ai pas tué, je l'ai pas tué, maintenant il

plaît coupable, à celui-là on aura toujours du mal à le suivre,

Notant que quand on l'interroge à l'audience sur la soirée fatidique du

31 mai 1989, il répond invariablement

Et je n'en sais rien, je peux rien vous dire

Ce type est insaisissable et ça ne sont pas les témoins qui vont nous aider, entre

ce qu'ils disent, c'était un père extraordinaire, toujours au petit

souhait pour sa petite fille, il y avait quelqu'un qui comptait quoi et ce qui

vient de raconter, Henri c'était une brute, un carriacre,

un pire colère, une brute et au sujet de la victime Michel et bien c'est pareil

certains témoins disent, oh Michel c'était une mère très attentive, très

douce aussi et d'autres une heure plus tard qui disent, oh elle était très

méchante, ça me pitié avec Émilie, ça me pitié, je crois qu'elle ne supportait pas

sa handicap mandin, allez vous faire une idée avec ça

Le président fait venir Émilie à la barre, c'est gonflé, une handicapée

mentale, appelée à témoigner dans le procès de son père, accusé d'avoir tué

sa mère, c'est gonflé et c'est gênant, Émilie ne comprend pas un mot de ce que le

juge lui demande, bien avec sa poupée à la main, elle se met à courir le long des murs

du tribunal en hurlant et de temps en temps elle s'arrête et elle sourit à un policier ou à un avocat

et elle reprend sa course

dans son boxe, Pacioni, en rage, mais comment oser-vous, comment pouvez-vous demander son nom,

son prénom et sa qualité à une gamine qui sait pas parler

Au deuxième jour du procès, coup de théâtre, on a retrouvé un corps à moins de 2 km du domicile

de Pacioni, à Marignane, au milieu d'un chantier de construction, un corps sans tête, sans main et

sans pied, on ne sait même pas si c'est un homme ou une femme, bien compte tenu de la découverte de

ce corps et de la nécessité de mener des investigations complémentaires pour savoir s'il s'agit de la

victime, le procès est à journée, je vous remercie, à journée, pour rien d'ailleurs, parce que je vous le dis tout

de suite, on découvrira plus tard que le corps est celui d'un patron de discothèque victime d'un

règlement de compte, mais en attendant, Henri Pacioni ne retourne pas en prison, depuis sa

tentative de suicide, depuis qu'il a tenté de s'imoler par le feu, il a toujours besoin de soins

médicaux, alors on l'envoie dans un centre de rééducation, un centre qui n'est donc pas une prison,

et là il raconte son histoire et il attire la sympathie, ce papa inconsolable qui du soir au matin

ne parle que de sa petite fille handicapée, et un jour son voisin de chambre qui est par la plégique

lui dit, mais qu'est ce que tu fais là vieux ? tire toi d'ici, pars avec ta fille, pars t'es loin,

et Milly a besoin de toi, et c'est ainsi qu'Henri Pacioni se fait la belle en passant tout simplement

par la porte du centre de rééducation, à ce moment là il n'a qu'une idée, et Milly évidemment,

récupérer Milly sans fuir avec elle, et la police qui commence à connaître l'oiseau sans doute,

bien sûr, le jugeant voit tout de suite une équipe planquée devant chez la grand-mère, puisque c'est là

que vit la gamie. Quand il arrive sur place, Henri Pacioni voit tout de suite la voiture des

flics en planque, sauf que lui, il sait qu'il y a une entrée derrière, alors il passe par derrière,

il prend sa petite fille, et il se tire, il part en cavale avec elle loin, très loin, n'oubliez pas

qu'il était plongeur professionnel, il connaît la planète entière, il a voyagé toute sa vie,

il a des amis partout. Première étape, la sardaine, un petit village en porte-mère où le père et sa

fille se mêlent facilement aux vacanciers, et avec sa goaie, Henri solide amitié, avec tout un tas

de gens du cru, et là, Émilie devient son meilleur atout, quoi de plus touchant que ce papa qui voyage

avec sa petite fille handicapée, et qui s'en occupe si bien, tout le monde veut l'aider, alors il

trouve un petit appartement, et il gagne sa vie en pêchant des coquillages qu'il revente aux

touristes, et puis un jour, les carabinières, intrigués par ce franc, s'est échoué sur le

rile, s'aperçoivent qu'il fait l'objet d'un ment adaré international, alors ils vont le voir pour

l'arrêter, mais l'autre leur raconte son histoire, et il s'allait toucher, et il lui suggère de foutre

le camp, ils fermeront des yeux, incroyable. Il dément en corse, où il échoue juste après,

il est repéré, mais une fois de plus, les policiers ferment les yeux, et là, il s'envole vers le

Brésil, où il vit tranquillement pendant quatre ans, sans jamais être inquiété, jamais, qui s'est fait

faire de faux papiers, maintenant il s'appelle Henrique Pérez, et il bricole dans le trafic des

morogues, il a une grande maison, des nourrisses à domicile pour s'occuper d'Émilie, la grande

vie, au soleil, loin des emmerdes, et l'argent qu'il gagne, il le place sur un content suisse, figurez-vous,

à son vrai nom. Et puis au bout de quatre ans, il s'embrouille avec ses associés, et il rentre

à Marseille, à Marseille, mais il est fou, il va se faire arrêter. En même temps, il rentre en

France sous le nom de Henrique Pérez, avec ses faux papiers, et personne ne cherche d'Henrique

Pérez, et donc arrivait à Marseille, Henri Pacioni confie Émilie à des amis, et il s'envole pour le

zaïr, ça ne dure pas longtemps, ça. Des guerriers au outou lui volent son argent près de la frontière

Rwandaise, retour à Marseille, il récupère Émilie, et il s'installe dans un hôtel près de l'aéroport

de Marignane, chez lui, c'est une erreur, et il se fait cueillir, bêtement, à cause de sa

voiture qui n'est pas réglo, réglo, ça attire l'œil des gendarmes, et voilà, fin de la cavale,

et retour en prison dans l'attente de son procès pour assassiner. Émilie est placée dans un centre

pour handicapé mentaux, tout ce qu'il avait voulu éviter, mais là, il n'a pas le choix.

En octobre 1996, le voici de retour aux assises d'Exemprovence, et maintenant, en plus du meurtre

de Michel, il doit répondre de son évasion, il annonce la couleur dès le début du procès.

Je sais que dans cette affaire, tout est contre moi, hein. Alors, condamnez-moi, condamnez-moi,

ce qui ne l'empêche pas ensuite de nier les faits, ah sinon ça serait pas marrant, il n'a pas tué Michel.

Je ne veux pas qu'on puisse se dire un jour à ma fille que j'ai tué sa mère, c'est faux.

Comme la première fois, Émilie est appelée à la barre, et comme la première fois,

elle ne comprend rien. Le président insiste.

Elle en a douce, et cette scène met tout le monde mal à l'aise,

et dans son boxe, Pacchioni est décomposée. Et évidemment, tout le monde est très attendri

par ce père qui n'a Dieu que pour sa fille. Sauf que ça n'est pas le sujet. Le sujet,

c'est Michel, qu'il est accusé d'avoir tué, et dont on n'a toujours pas retrouvé le corps.

Et les parents de Michel, installés au premier an, sont là pour le rappeler. Ils le regardent

droit dans les yeux. Mais ils ne lâchent rien. Et à la fin.

La cour, vous condamne, a une peine de douze années de réclusion criminelle.

Douze ans, plus deux ans pour son évasion. Ils s'en sortent bien, et même très bien.

Alors que l'avocat général réclamait vingt ans, disons que c'est l'effet Émilie,

l'assassin qui n'est pas totalement un salaud.

Henry Pachoni, parent prison, a muré, près de Toulouse. Et là encore, ma foi,

il continue à toucher les gens. Le juge d'application des peines notamment,

qui, au bout de dix-huit mois de prison, lui donne une permission de douze jours pour aller voir sa fille.

Je ne critique pas la décision. Mais croyez-moi, c'est le genre de décision extrêmement rare,

très rare. Je dirais presque du jamais vu. Et ça continue, condamné à douze ans,

Pachoni est libéré au bout de sept ans. Et depuis, il vit toujours avec Émilie,

à Marseille, avec comme tous les parents qui vieillissent, Henry à 72 ans aujourd'hui.

La hantise d'abandonner Émilie quand il mourra.

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En 1989 à Marignane, Michèle Moriamé disparait. Elle n’a pas pris de nouvelles de sa fille Emilie, handicapée mentale, qui vit chez son père. Selon lui, Michèle disparaît souvent mais réapparaît toujours...