La source: Opération Outka ou l'assassinat de Léon Trotski

Radio France Radio France 8/7/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript

France Inter.

Aujourd'hui, dans un faire sensible, un fragment d'histoire très sensible,

l'opération canard ou l'élimination en règle de Leon Trotsky.

Nous sommes le 22 août 1940.

Alors que l'Europe est empêtrée dans la Seconde Guerre mondiale,

nouvelles retentissantes passent pourtant presque inaperçues.

Leon Trotsky, l'un des principaux artisans de la révolution russe de 1917,

est assassiné à coups de piole dans le crâne,

comme Yakan, au Mexique, au terme d'une mission d'espionnage,

digne des plus grands polars, avec à la malheure, le Kremlin.

Car c'est bien la main de Stalin qu'il faut voir derrière ce coup fatal.

En liquidant son dénu absolu, le potentat soviétique met fin à 30 ans de rivalité

avec l'ève Davidovich Brunstein, le vrai nom de Trotsky.

Une vengeance froide et aveugle, certes.

Mais cette fin tragique n'était-elle pas, sommes toutes,

la pièce qui manquait à l'édification du mythe Trotsky.

D'être invité aujourd'hui à l'infraire Jean Historiens,

auteur de l'ouvrage Stalin contre Trotsky aux éditions pérennes

et du documentaire Stalin Trotsky, le tsar et le prophète,

réalisé avec Marie-Laurent Srinse et diffuse des soeurs français en 2015.

À faire sensible, une émission de France Inter en partenariat avec Lina,

récit documentaire Heloise Davio, coordination Christophe Barrère,

réalisation Marion Lelé.

Tempico Mexique.

Nous sommes le 20 janvier 1937.

Au large, le cargo pétrolierute jette l'encre après 20 jours

de traversée de l'Atlantique depuis la Norvège.

À son bord, au milieu de l'équipage, se trouvent deux passagers peu habituels.

Leon Trotsky et sa femme, Nathalia.

Depuis 8 ans déjà, leur évolutionnaire russe,

personnel ingratant du RSS, air de pays en pays.

Turquie, France, Danemark, Norvège, des asiles qui ne durent jamais.

Parce qu'à chaque fois, la pression d'État communiste sur les gouvernements

et les PC locaux conduisent les mêmes gouvernements

à chasser Leon Trotsky de leur territoire.

Alors qu'elle soulagement,

quand le peintre mexicain Diego Riviera,

convaincu par les idées de Trotsky,

s'est mis appelée de sa cause auprès du président mexicain Cardenas.

Cet homme a depuis quelques temps développé

une politique d'accueil des réfugiés européens de gauche,

parmi lesquels de nombreux républicains espagnols défaient par Franco.

Il vient aussi de lancer une ambitieuse réforme agréaire

et tient resté indépendant vis-à-vis du capitalisme mexicain.

Accueillir Trotsky, dans cette logique,

se serait donné un signal fort.

Leon Trotsky est donc le bienvenu au Mexique.

À sa descente de bateau, il est accueilli par le peintre et épouse

de Diego Riviera, Frida Kahlo.

Et par des Trotskistes américains, oui, ça existe.

Ils ne sont pas si rares que ça.

Quelques jours après s'en arriver,

Trotsky s'exprime devant les caméras de cinéma.

Vous comprendrez aisément

que je commence ma courte allocution dans un anglais approximatif

en adressant mes remerciements les plus chaleureux au mexicain

et à l'homme qui a su mobiliser un immense courage,

le président Cardenas.

Le gouvernement mexicain m'a ouvert les portes de son magnifique pays

et nous dit, ici, vous pouvez pleinement défendre

votre droit et votre honneur.

Défendre son honneur.

Bien qu'exilée depuis près d'une décennie,

Leon Trotsky reste en URSS plus que la cible.

Il est l'obsession de Stalin,

qui ne parvient pas à détourner de son viseur

ce rival de 30 ans.

Car depuis le début,

tout oppose les deux figures comédieuses.

D'un côté Trotsky,

le fils de paysans juifs EZ Ducren,

de l'autre, Stalin et d'un père ouvrier

et d'une mère couturière géorgienne.

Le premier est bourgeois, éduqué, cultivé, brillant.

Le second est rustre, certes,

mais déterminé et ambitieux.

Ces deux tempéraments

ont chacun des qualités

qui les rendent indispensables au côté de Lenin

au moment de la révolution d'octobre 17.

Trotsky, le socialiste idéaliste et intransigeant,

est aussi un tribun hors-père

qui n'a pas son pareil pour galvaniser les foules.

Mais Stalin est lui-même doté de talents très utiles.

Une capacité,

une efficacité à reculter de l'argent

pour financer la révolution

par de moyens plus ou moins honnêtes,

ne raccadent pas après tout.

C'est pour la bonne cause.

Quoi qu'il en soit,

tous deux se font une place de choix

dans l'organigramme soviétique.

D'abord commissaire aux affaires internationales,

Trotsky est ensuite nommé commissaire à la guerre.

Il crée ainsi l'armée rouge.

Stalin, lui, devient secrétaire général

du comité central des partis communistes en 1922.

La mort de Lenin va attiser les tensions

entre les deux hommes, forcément.

Le 21 janvier 1924,

Lenin succombe un accident vasculaire cerebral.

Se pose donc la question de sa succession.

À force d'intrigues et d'habiles manœuvres,

Stalin parvient à éliminer un à un ses rivaux

et à décrocher le poste au dépôt,

notamment le Trotsky.

Ce dernier avait pourtant bien perçu

la tendance autocratique du secrétaire général

du comité central, la dénonçant

jusque dans son testament.

Stalin est trop brutal

et ce défaut parfaitement tolérable

dans notre milieu

et dans les relations entre nous communistes,

ne l'est pas

dans les fonctions de secrétaire général.

Je propose donc aux camarades

d'étudier un moyen

pour démettre Stalin de ce poste

et pour nommer à sa place

une autre personne

qui n'aurait en toute chose

sur le camarade Stalin qu'un seul avantage,

celui d'être plus tolérant,

plus loyal, plus poli

et plus attentif envers les camarades

d'humeur moins capricieuse.

Trop tard, s'appuyant sur la bureaucratisation

des partis, Stalin a commencé

à placer des hommes de la plèbe

qui lui sont redevables à des postes clés.

Il a tissé un solide réseau de fidèles.

Un transigeant trop promb

à critiquer ses camarades, refroidit les troupes

et compte au moins de soutien.

En l'espace de quelques mois, Stalin

parvient à l'évincer de toutes les instances dirigeantes,

gouvernements comme interne,

Politburo.

Trotsky n'en perd pas sa verve pour autant.

Ali à deux autres, éminents Bolsheviks,

Sinovyev et Kaminev,

ils lancent le mouvement d'opposition de gauche

et ils dénoncent toujours

la trop grande bureaucratisation du parti

mais aussi la position politique de Stalin.

Partisant d'un communisme universel

dépassant les frontières de l'URSS,

Trotsky reproche de voir le régime communiste

comme une expérience circonscrite

au limite de l'URSS.

Pour Stalin, Trotsky devient plus que jamais

l'ennemi à abattre.

Le 12 novembre 1927,

il profite de l'absence de son rival

pour l'expulser du parti.

Trotsky ne la prend que le lendemain.

Il est alors avec deux militants communistes français

qui sont venus y rendre visite

Pierre Naville et Gérard Zendal.

Ce dernier raconte la scène

dans le documentaire Trotsky,

Dalin du Grand et Patrick Legal.

Au cours de notre entretien

avec Trotsky,

le téléphone a sonné.

C'est Smyrnoff qui a pris l'appareil.

Smyrnoff était ministre

des Postes

et il a transmis

l'appareil à Trotsky.

Et Bukarin a dit

à Trotsky

ils vous ont exclu

hier.

Ils sont fous au Kremlin.

Ils ne pourront pas se passer de vous.

Et Trotsky en reposant

l'appareil

et en nous rapportant

les paroles de Bukarin,

a seulement dit voilà.

Voilà, la machine

éliminait Trotsky et lancé.

Mais le meilleur ennemi de Staline reste le populaire.

Impossible de le supprimer

physiquement. Pour le moment, ce serait trop voyant.

Ce sera donc la déportation

Almata au Kazakhstan pour commencer

puis l'expulsion

plus récente du RSS

et le départ pour l'exil en 1929.

Et c'est le début de plusieurs années

d'hérance pour Trotsky et pour sa femme,

Natalia, jusqu'au terminus

sous le soleil de Mexico.

Alors arrivés à Coyacán,

les Trotsky sont hébergés par filacalo

dans sa maison bleue située en banlieue

de la capitale mexicaine.

Une courge en chaise de fleurs de toutes les couleurs,

des perroques équipiailles sur les branches des arbres,

une maison confortable,

joli mordécorée, des domestiques

à disposition et de la nourriture à foison.

Jamais, Trotsky et sa femme

n'ont été si bien accueillis

depuis qu'ils ont quitté le RSS.

Mais, même dans ce coin de paradis,

même à plus de 10 000 km,

la tête et la plume de Trotsky

restent tournées vers sa patrie.

De l'autre côté du lobe,

le vent glacier de la Grande Terreur

souffle sur le RSS.

Après avoir tranquillement assassiné son peuple

entre 1931 et 1933

en organisant une immense famine

qui fera de 6 à 8 millions de morts,

surtout en Ukraine depuis 1935,

Stalin a entamé autre chose,

une politique d'élimination systématique

de tous les opposants,

déclarés ou potentiels,

sous l'égis du procureur général Andrei Vichinsky,

un fondu brutal et corrompu.

Quand un accusé était reconnu coupable,

comme toujours avant son procès,

il était exécuté juste après.

C'est immense purge,

visa liquider toute la vieille garde Bolshevik

et les élites politiques,

économiques et intellectuelles non staliniennes.

Alors, on les remplace par des uns plus jeunes

et donc plus docils et maléables.

Mais la police politique procède également

à des arrestations massives

à tous les niveaux de la société.

En seulement 2 ans,

1 million et 10 000 d'hommes sont arrêtés

entre 750 et 850 000 d'entre eux

sont exécutés,

ou disparaissent mystérieusement.

Le reste est envoyé en camp pour 8 à 10 ans.

Le premier des grands procès souvent en août 1936.

Celui-ci doit réprimer de prétendus complours

dits par les Trotsky et les proches de Sinoviev,

accusés de l'assassinat d'un homme

de confiance de Stalin, Kerov.

Même s'il est absent,

Trotsky est toujours visé.

Des aveux de son implication dans les fameux complots

sont extorqués à ses amis.

Et lors de son intervention

devant les caméras mexicaines,

l'exilé ne manque pas de dénoncer

l'entreprise stalinienne.

Les procès de Stalin contre moi

sont construits sur de fausses confessions

extorquées par des méthodes brutales

et inquisitrices dans l'intérêt

de la clique dirigeante.

Il n'y a pas dans l'histoire

de crimes plus terribles dans l'intention

et dans l'exécution que les procès

de Moscou.

Ces procès ne découlent pas

du communisme, pas du socialisme,

mais du Stalinisme.

C'est le fait du despotisme

irresponsable de la bureaucracie.

Ma principale tâche

est désormais

de révéler la vérité,

de montrer et de démontrer

que les vrais criminels se cachent

dans le costume des accusateurs.

Les procès de Moscou sonnent comme un avertissement.

Trotsky n'est pas directement touché

puisqu'il est absent,

mais il est tout de même accusé de tous les mots

et condamné à mort par contumace.

Il est en danger, il le sait,

car tous ceux qui ont croisé son chemin

subissent la vindicte de Stalin.

Et sur ce point, les choses sont claires,

éliminer les proches de Trotsky jusqu'au dernier

et la priorité du NKVD, le commissariat

aux affaires intérieures.

En attendant, sa première femme, Alexandra,

sa soeur, Olga et son gendre

sont déportés en Sibérie.

Son secrétaire particulier, Heroin Wolf,

meurt dans des conditions étranges

en Espagne.

Mais le coup le plus dur

reste l'élimination de son propre fils,

Leon Zelov,

qui meurt dans des conditions obscures

dans un hôpital russe à Paris en 1938.

À Koyakon, Trotsky est surveillé 24 heures

sans 24 heures par la police.

Mais un an après s'en arrivait,

les liens avec Diego Riviera effrayent

la calose distande.

Et pour cause,

Trotsky a succumbé au charme de l'artiste

peintre mexicain

et entretenu une liaison avec elle.

Diego Riviera, fini par l'apprendre,

difficile dans ses conditions

de continuer à bénéficier de l'hospitalité

du couple.

Le profondeur du régime stalinien

loue alors une grande maison dans le même quartier

à l'angle de la rue de Vienne

et de la rue Morelos.

La villa tropicale est agréable,

mais Trotsky est persuadé que sa vie

est en danger.

Alors il transforme la demeure en forteresse

et la sainte d'un épée mur-protecteur.

À l'intérieur des fils des clencheurs d'alarme

ont été installés.

Sigard, tous Trotsky'st américains,

sont présents en permanence.

À l'extérieur,

un poste avec une dizaine de policiers mexicains

surveille l'entrée de la maison.

Seul accès,

une porte blindée à travers laquelle

il faut chuchoter un mot de passe

pour entrer.

Autant dire que le vieux,

car c'est ainsi que l'on nous surnomme

Trotsky,

ne met pas souvent le nez dehors.

Ces journées consistent essentiellement à travailler.

C'est ce qui explique son secrétaire particulier

de l'époque,

Jean Van Aetmurt,

sur France Inter en 1965.

Mais surtout nous faisions

des promenades,

des promenades,

des pique-niques,

tous les deux semaines,

trois semaines,

on sortait de la maison.

Parce que vous savez,

il n'y avait pas de dimanche,

il travaillait tout le temps,

tout le temps qu'il était dans la maison,

il travaillait jusqu'il avait son activité

quotidienne,

il y avait un grand jour

qui se répétait avec le même programme

et il fallait inventer une raison

pour le faire sortir

une fois toutes les deux semaines,

trois semaines,

quel fois on trouvait des danses mexicaines

dans un village,

on essayait de l'intéresser

pour le faire sortir.

Mais il a inventé un nouveau sport,

il a inventé la récolte des cactus

et vous savez,

pas des petits cactus,

mais des gros cactus

qu'il fallait déraciner.

Reste la plume,

c'est l'arme de Trotsky

désormais contre Staline.

Régulièrement,

il publie des articles

dans le bulletin de l'opposition

tiré à Paris.

Il travaillait également

à un ouvrage

sur les crimes de Staline.

Mais après la mort de son fils,

il met plusieurs mois

à retrouver la force

et l'énergie de se battre.

Pourtant,

il n'est pas prêt

à renoncer aussi facilement.

Alors malgré les menaces,

malgré les morts qui pleuvent

autour de lui,

il s'active

pour descendre Staline

à coup d'idées et de formules.

Il en est persuadé

son ennemi

d'en train de dévoyer

le régime communiste

issu de la Rénovation 17.

Depuis plusieurs années,

déjà,

il travaille à la création

d'une nouvelle internationale

pour guider

des communistes du monde entier,

la quatrième internationale.

Pour y parvenir,

Trotsky doit rassembler

les forces de l'opposition

et ses sympathisants

épargnaient

par pie et un peu partout.

Et ce n'est pas une masse à faire.

Lui est au Mexique,

le gros des troupes

aux États-Unis

et aux Pays-Bas.

Les organisateurs,

eux,

sont apparus.

Bon en malin,

la conférence fondatrice officielle

s'ouvre en septembre 1938

à Périgny,

en banlieue parisienne.

Le lieu a été changé

à la dernière minute

histoire d'éviter

toute action

du NKVD.

Elle est présidée

par un américain,

Max Satsman,

21 délégués de 11 pays

s'y présentent.

Dans l'assistance,

ce genre-là,

une jeune psychologue américaine

proche de Trotsky,

Sylvia Andulov,

retenait bien ce nom.

Un mois plus tard,

le 18 octobre 1938,

dans un discours

enregistré dans sa maison

de Koyakon,

Trotsky s'adresse

aux adhérents américains

de la quatrième internationale.

Chers camarades,

il aura fallu 10 ans

à la clique du Kremlin

pour rétouffer

le parti bolchévique

et transformer

le premier état des travailleurs

en une sinistre caricature.

Il aura fallu 10 années

à la troisième internationale

pour piétiner

son propre programme

et se transformer

en un cadavre pur.

Permettez-moi de finir

avec une prédiction.

Pendant les 10 prochaines années,

le programme de la quatrième

internationale

deviendra un guide

pour des millions.

Longue vie

à la quatrième internationale.

La quatrième internationale

ne regroupe que

quelques milliers de militants,

a priori pas de quoi

faire trembler Stalin.

Mais pour lui,

la création

de l'organisation Trotsky

c'était un affront.

Il est persuadé

qu'elle peut le fragiliser.

Un an plus tôt,

au couvert d'un comité central

en mars 1937,

Stalin avait accusé Trotsky

et ses partisans

de monter un complot

contre l'URSS.

Alors là,

s'en est trop.

Quelqu'un m'a plus tard,

le numéro en un soviété

convaincu dans son bureau

Pavel

Sudo Platov,

l'adjoint

du chef des renseignements

à l'étranger

en fin de mission.

Organiser l'assassinat

de Leon Trotsky

avec cette promesse.

Le parti n'oubliera jamais

ceux qui y auront plus part

et la ira non seulement

sur eux,

mais sur chacun

des membres de leur famille.

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

...

L'attaque par un groupe armé

est possible.

L'organisateur

et le chef sur place

est Tom.

Avec lui,

seront envoyés dans le pays

la mère

Raymond.

...

Tom,

la mère,

Raymond,

son code,

bien mystérieux.

Tom,

des doutres

Cutoff

Ettingon,

l'agent du NKVD

en charge de l'organisation

sur place de l'opération.

Raymond,

lui,

c'est Raymond Mercader,

retenait ce nom,

également.

Et la mère,

c'est Karida Mercader.

La mère de Raymond,

dans la vraie vie,

c'est son deux communistes

espagnols,

recrutés comme agent

des services secrets soviétiques

et infiltrés

dans les cercles

Trotskyst

en 1938.

...

Au mois de juillet,

Raymond Mercader

arrive à Paris.

Il s'est fait alors appeler

Jacques Mornard

et se présente

comme le fils d'un ambassadeur

belge,

journaliste sportif

à ses heures.

On lui a donné mission

de se rapprocher

d'une jeune psychologue

américaine d'origine russe,

Trotskyst convaincu

et très proche

de Léon Trotsky

et de sa femme,

Sylvia Angeloff.

C'est elle

qui représente

le Socialist Worker

Sport et Américain

au congrès fondateur

de la Quatrième International.

Jacques Mornard,

un si bon l'appel,

désormais,

réussit parfaitement cette mission.

Comme le raconte

une amie de Sylvia Angeloff

sur France Inter

le 30 octobre 1965.

Lorsque Jacques

s'est amené

de la part d'une amie

commune,

pas la suite,

il se révélait

que c'était une agente,

mais évidemment,

Sylvia ne le savait pas.

Elle était enchantée

devant un garçon

qui la sort un peu,

qui connaissait

très bien

les boîtes,

les restaurants

et qui étaient

forts, charmants.

La politique

disait-il,

et lorsque nous parlions

politique,

nous en parlions

beaucoup, évidemment,

à cette époque,

il sortait de la pièce

ou bien,

enfin,

il montrait

que ça ne l'intéressait pas,

qu'il ne voulait absolument

pas entendre parler

de ces choses.

Sylvia Angeloff

est séduite.

Il faut dire que

Ramon Mercader,

ou Jacques Mornard,

c'est selon,

tient sa couverture

de manière très habile.

Mais en février 1939,

Sylvia doit organiser New York.

La mission de Jacques

n'est pas terminée

pour autant.

Il faut alors

de poursuivre

sa relation avec elle.

Le problème,

c'est que la seconde

guerre mondiale

couvre.

Il faut lui trouver

un faux passeport.

Il embarque donc

sur le paquebot

Île-de-France,

direction New York,

le 1er septembre 1939,

avec un passeport canadien

au nom de

Frank Jackson.

Sur place,

il travaille officiellement

pour une société

d'un port export

pour laquelle

il est envoyé à Mexico

en octobre 1939.

Le NKVD

espère ainsi

attirer Sylvia

au Mexique

auprès de Léon Trotsky.

Et le stratagème

fonctionne.

Elle le rejoint

effectivement

en janvier 1940.

Peu avant de partir

à nouveau pour New York,

en mars 1939,

Sylvia propose

à Ramon Mercador

qui se fait donc

désormais appeler

Jackson

de l'accompagner

lors de sa dernière

visite auprès

du couple

Trotsky.

Et c'est ainsi

que l'homme approche

pour la première

fois le coeur

du réacteur.

Dans le même temps,

l'équipe principale

de la mission

Outka

et le peintre

David Alphalo

Sigreos

fomente

l'assassinat

de Trotsky.

La mission

est planifiée

pour la nuit

du 2085,

mais

ce soir-là

le leader

de la quatrième

internationale

et sa femme

vont se coucher

comme tous les soirs.

Leur petit-fils

t'évoquent

et avec eux

depuis quelques mois

occupent la chambre

d'à côté.

Dans la maison,

tout le monde dort

sauf

que l'étude

d'un uniforme de police

arrive devant la maison.

Les policiers mexicains

qui montent la gare

en face ne se méfient pas

et quand les hommes

sortent leur mitrailleuse

il est déjà trop tard

ils ne peuvent

plus rien faire.

Les attaquants

approchent

de la porte blindée

qui souffre

presque instantanément

Warthart

n'est sans doute

pas un garde

si loyal.

Ils s'engouffrent

dans la maison

et tirent

des dizaines de balles

dans la chambre

de Trotsky

qui a poussé

sa femme hors du lit

et s'est recroqué

entre un réchap

miraculeusement.

Le petit fils

d'Eva

a été frôlé

par une balle.

Les toeurs, eux,

se retirent

persuadés

d'avoir accompli

leur mission.

Grave erreur

c'est un échec complet.

C'est alors

que Ramon Mercader

est convoqué

à New York

auprès de

Kotov Ettingon

l'agent

en charge

de l'opération canard

et voilà

ce qui se serait passé

selon l'agent soviétique.

Naturellement

ce fut

un énorme scandale.

Stalyn

lui avait donné

l'ordre de Likide Trotsky

et il ne pouvait

pas ne pas l'exécuter.

Après le fiasco

de Sikiero

s'il était allé jusqu'à négocier

avec un aviateur américain

pour qu'il bombardait

de la maison.

Cela ne s'est pas fait

c'était compliqué.

A la fin

je le sentais tellement

désespéré

que je lui ai dit

ne t'inquiète pas

je m'en charge.

Dans les semaines

qui suivent

chaque matin

Trotsky se réveille

et dit à sa femme

tu vois

nous sommes vivants

mais

pour combien de temps

aurait-il pu ajouter

car il sait

en tout cas il pense

il craint

que ces jours soient comptés.

20 août 1940

la journée de Léon Trotsky

démarre comme bien d'autre.

Il se lève à six heures

et passe la journée

à travailler sur son livre

concernant les films

de Stalin.

Un peu fatigué

il va se dégourdir

les jambes

dans le jardin.

Il est rejoint

par sa femme

Nathalia.

C'est alors

qu'un homme

se présente

à la porte blindée.

Ramon Mercader

alors connu

sous le nom

de Frank Jackson

apparaît

dans l'entrevaillement.

Depuis sa visite

avec Sylvia Angeloff

il est revenu régulièrement

prendre des nouvelles

ou proposer des services.

Quelques jours

plus tôt

au cours

Trotsky

il lui a proposé

d'écrire un article

sur la polymique

au sein du mouvement

Trotsky

c'est autour de la participation

de l'Union soviétique

à la Seconde Guerre mondiale

et il a demandé

au maître

s'il accepterait

de le relire.

Bien sûr

lui répond Trotsky.

La première lecture

est pour le moins compliqué

l'article est très mal écrit

maluscrit

et Léon Trotsky

demande à Jackson

de le retravailler.

C'est donc

pour lui présenter

une nouvelle version

de son travail

qu'il revient ce jour-là.

Il a dit d'être étrange

porte un imperméable

alors qu'il fait grand soleil

et il est pâle

très pâle.

Si bien que Nathalie

s'inquiète

pourquoi porte-t-il

un imperméable ?

Il n'a pas l'air bien

elle lui propose

une tasse de thé

mais Jackson refuse

prétextant

une indigestion

et demande un verre d'eau

Léon Trotsky

le guide alors

jusqu'à son bureau

pour relire le fameux article.

Bien

le leader

de la 4e

internationale

s'assied

son bureau

Jackson

qui a finalement

ôté

son imperméable

est appuyé

sur une table

derrière lui

Soudain

il sort un piole

et frappe

de toutes ses forces

sur le crâne

de Trotsky

un criss trident

et déchirant

résonne

dans toute la maison

Nathalie se précipite

et découvre

son mari appuyé

dans le cadre

des goulinants de sang

prononçant distinctement

un nom

Jackson

Stéva

le petit fils de Léon Trotsky

est alors entré

de rentrée de l'école

il raconte

dans les dossiers de l'écran

bien plus tard

en 79

la scène

qui découvre

son retour

14 ans

j'en revenais

vers 4 heures

tranquillement

tout d'un coup

j'étais à 2, 3

coins

de la maison

j'avais

une chuchotine angoisse

quelque chose d'étrange

j'avais passé

j'aurais des gens

des voitures arrêtées

et je suis rentré

dans la maison

qui était ouberte

j'ai trouvé un gardien

tout à fait bouleversé

un américain

j'ai demandé

qu'est-ce qui arrive

j'ai dit

Jackson

c'est tout ce qui m'a répondu

et puis après

j'ai vu

justement

dans le jardin

un homme

qui était

détenu par des policiers

tout à fait

blessé

qui pleurait

et ginnissait

dans un état

tout à fait lamentable

quand je suis rentré

j'ai dit

je n'ai pas la porte

entre ouverte

j'ai vu

mon grand-père

qui était allongé

par des couverts de sang

avec quelqu'un

alors j'ai compris

que cette fois-là

l'Aquipéo

avait réussi

à assassiner

Trotsky ne meurt pas

sur le coup

il est transporté

à l'hôpital

et lutte pendant 25 heures

l'heure de ses obsèques

une foule immense

vient salver le circuit

de l'illustreur révolutionnaire russe

au Kremlin

Stalin exulte

Trotsky n'est plus

il l'a supprimé physiquement

effacé des photos

des documents

des livres

des journaux

le leader communiste

a bien conscience

qu'il faut plus qu'un assassinat

pour tuer la mémoire de son rival

Léon Trotsky restera

l'un des plus grands tapous

de l'URSS

il faudra attendre 1987

pour entendre

un officiel russe

en l'occurrence

Mirail Barbachov

prononcer son nom

la glace nostre

est passée par là

Les mains qui chantent sous le soleil

C'était le que l'on m'attraque

que l'on poursuit, que l'on traque

C'était le qui se soulève

qui souffrait, se met en grève

C'était le qu'on emprisonne

qu'on trahi, qu'on abandonne

qui nous donne envie de vivre

qui donne envie de la suivre

jusqu'au bout

jusqu'au bout

Je voudrais sans la nommer

lui rendre maje

jolie fleur

du mois de mai

ou fruits sauvages

Une plante bien plantée

sur ses deux jambes

et qui traîne en liberté

ou bon, on lui semble

C'était le que l'on m'attraque

que l'on poursuit, que l'on traque

C'était le qui se soulève

qui souffrait, se met en grève

C'était le qu'on emprisonne

qu'on trahi, qu'on abandonne

qui nous donne envie de vivre

qui donne envie de la suivre

jusqu'au bout

jusqu'au bout

Je voudrais sans la nommer

vous parlez d'elle

bien aimée ou mal aimée

elle est fidèle

et si vous voulez que je vous la présente

on l'appelle révolution permanente

C'était le que l'on m'attraque

que l'on poursuit, que l'on traque

C'était le qui se soulève

qui souffrait, se met en grève

C'était le qu'on emprisonne

qu'on trahi, qu'on abandonne

qui nous donne envie de vivre

qui donne envie de la suivre

jusqu'au bout

jusqu'au bout

C'était le que l'on m'attraque

que l'on poursuit, que l'on traque

C'était le qui se soulève

qui souffrait, se met en grève

C'était le qu'on emprisonne

qu'on trahi, qu'on abandonne

qui nous donne envie de vivre

qui donne envie de la suivre

jusqu'au bout

jusqu'au bout

jusqu'au bout

jusqu'au bout

jusqu'au bout

jusqu'au bout

jusqu'au bout

A faire sensible

Fabrice Drouel

Aujourd'hui l'assassinat de

voilà

l'assassinat de Léon Trotsky

dont nous allons parler avec notre invité

à l'un frère Jean, bonjour

Bonjour Fabrice

Vous êtes l'auteur de nombreux ouvrages historiques

parmi lesquels Staline contre Trotsky

aux éditions Perrin

vous êtes également l'auteur du documentaire

Staline Trotsky

ça a arrivé le prophète réalisé

avec Marie-Laurent Srinsey

et diffusé sur France 5 en 2015

dans la collection de Valère

on va essayer de comprendre d'abord avec vous

les origines de cette immitier profonde entre

Staline et Trotsky

qui conduit à l'élimination de ce dernier

qui idéologique et de rivalité

issu de peut-être de deux cultures

différentes d'abord chez les deux hommes

Ce sont deux personnalités tout à fait

différentes

Trotsky c'est le Napoléon

de l'histoire russe

c'est un homme

qui à partir de quelques

milliers de volontaires

a créé dans la plus grande

difficulté

une armée de 5 millions d'hommes

pour la guerre civile

et qui a réussi

à vaincre

4 armées

de russe blanc

plus encore des corps expéditionnaires

Chekoslovak

Japonais

français et surtout britannique

donc c'est un homme

extrêmement à poigne organisé

qui a une capacité d'entraîneur

Staline c'est totalement

différent

c'est un homme

silencieux

qui marche pas

pas feutré

si vous voulez le poser

Napoléon je dirais que c'est Allérent

un Allérent de milieux modeste

un Allérent qui au lieu

d'être d'une famille aristocratique

est issu

un peu des baffons de

Géorgie et qui au début

a monté

des hold-up

contre des banques ou contre des bateaux

bon

la grande différence entre eux

c'est que

Trotsky est un idéaliste

c'est un homme

sincère

qui vise

l'égalité

de tous les hommes en Russie

et même dans le monde

il voudrait exporter l'égalité

c'est la grande différence idéologique entre Staline et Trotsky

alors Staline tout au contraire

il s'intéresse qu'à lui

il a un ego fantastique

et alors parmi

ses coups de génie

ça a été

de faire de lui

qui était quasiment inconnue

une grande idole

au même titre

que Dieu

oui une grande idole

dans un pays qui était devenu

hâté mais qui avait gardé

des traditions

et des habitudes religieuses

des habitudes de défilé

et l'un de ses coups de génie

ça a été

l'exploitation

de la mort de Lénine

et des obsèques de Lénine

il s'est arrangé

pour que Trotsky

soit à 2500 km de là

au fin fond

de la géorgie

à la frontière de la Turquie

en convalescence pour pas grand chose

et il lui a raconté

que

Lénine

venait de mourir

et qu'il n'aurait pas le temps de revenir

et il a transformé

il a profité de cette absence

de Trotsky

pour faire

des funérailles

extraordinaires à Lénine

il a

fait momifier

il lui a créé un mausolé

et il a fait défiler des millions

de gens

devant son cercueil

et pourquoi ?

pour que Lénine

qui était le grand homme

devienne une idole

une idole dans un pays até

oui une idole

et pour qu'à son tour

il puisse dire qu'il a toujours été au côté

de cette idole et pour qu'il devienne

à son tour une idole

il est pas seul

il faut bien que d'autres suivent

qu'est ce qui fait que

beaucoup de dirigeants

suivissent Lénine et non pas Trotsky

alors

il a fait un autre coup de génie

c'est qu'en 1922

il a inventé le poste

de secrétaire général

du parti et à force

de cajoler les uns et les autres

des tiers

il s'est fait nommer à ce poste

qui paraissait de peu d'intérêt

purement d'organisateurs de conférences

de réunions et il en a fait

le véritable

la colonne vertébrale

du régime bolchevique

parce qu'en sol

il n'y a pas d'élection générale

en union soviétique

les sols électeurs

ça va être les membres

importants

qu'il a lui-même choisi

dans tous les soviètes

des principales villes de province

donc on voit qu'il y a un politique

qui a la fibre politique

c'est Stalin

et puis un idéaliste effectivement

c'est Trotsky, est-ce qu'on peut dire qu'ils sont chacun

d'un côté de la morale

ou pas, ou c'est trop simple

moi je dirais que

dans certains côtés

ils ont chacun, ils sont responsables

de la mort de millions de personnes

naturellement Stalin on le sait

mais également à un moindre niveau

Trotsky

puisque

1920

1921-1922

lorsqu'il y a eu

une famine très importante

dans l'est de l'Ukraine

et la base vallée

de la Volga

cette famine qui a fait la première

plus de 3 millions et demi de victimes

et qui est due essentiellement

aux réquisitions

perpétrées par l'armée rouge

de Lénine

sur les

récoltes des paysans et qui a incité

les paysans à réduire

complètement

leur activité agricole

il y a eu une responsabilité

de Trotsky qui est considérable

mais Trotsky est un homme honnête

il ne fait pas

la mort ni par perversité

ni par intérêt personnel

il l'a fait parce qu'il

croit

que le régime

communiste doit être

la dictature du prolétariat

il croit que c'est le régime

qui va libérer le monde entier

ce qui n'est pas du tout le cas

de Stalin

qui au début quand il est jeune

il est aussi militant bolchevique

il a été orifié

par des spectacles de pendaison tout à fait injustifiés

donc il n'est pas si méchant que ça

au début mais finalement

il ne va plus penser

qu'à devenir une idole

est ce qu'il y a entre ces deux hommes

qu'est-ce qu'il y a pour vous du renard

absolument parce que

Trotsky

est un orateur absolument

extraordinaire

qui est un très grand entraîneur d'hommes

et ça se voit en particulier

dans les débuts de la guerre civile

où il entraîne

des soldats, il monte

sur un train blindé, sur le toit

des wagons des trains blindés

et il va exhorter

des soldats qui sont en train de battre en retraite

c'est un homme qui encourage

tellement des gens

que des gens qui ne partagent pas ces idées

l'applaudissent en se disant

mais on ne peut pas ne pas applaudir cet homme

après il se repente quelquefois

de ce qu'ils ont fait mais sur le coup

c'est un homme irrésistible

par son charisme

ce qui n'est pas le cas du tout

de Stalin

qui est un homme silencieux

intériorisé

qui marche pas à pas

et qui est rusé

le grand coup

de la grande ruse

de la deuxième grande ruse

de Stalin

ça a été en 1936

la manière dont il a

souri en apprenant

la mort de Kirov

le chef du soviète

de Leningrad

et il s'est dit

je vais pouvoir

inventer un complot

fantastique

dans lequel Kirov, au lieu d'avoir été tué

par un petit individu imbécile

isolé

il a été tué par les

Inovievaux Trotskyst

et puis après par les Itlero Trotskyst

et on verra plus tard par les Tito Trotskyst

toujours

le mensonge comme le vie du pouvoir

le mensonge comme le vie du pouvoir

c'est le mensonge oui

on va se retrouver à l'affaire Jean-Bapt

3 minutes après avoir écouté

la solution

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Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org

This is more than just a word Impossible to resist

Now don't you really feel like this?

Sounds and feels and smells and looks

Like a revolution

Oh, it looks and feels and smells and smells

Like a revolution

It looks and feels and smells and smells

Yeah, like a revolution

France inter, affaire sensible, Fabrice Drouel

Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org

À la frère Jean Trotsky est éliminé assassiné en 40

Il aurait pu être assassiné en 38, en 37

Il aurait pu rester en IRS et passer sous le bulldozer Vichynsky des procès

Est-ce qu'il y a un moment précis où Stalin décide l'assignateur Trotsky?

Absolument, après la signature du pacte avec l'Allemagne de Hitler, la signature du pacte Ribbentrop Molotov

Parce que la signature de ce pacte n'est pas très bien prise par tous les communistes du monde entier

Et il se dit qu'il pourrait y avoir une petite opposition contre moi

Et cette opposition risque d'être grave dans le cas où il aurait véritablement une guerre mondiale

Et avec Hitler, c'est pas du tout impossible

Or, il se trouve que ce qui a beaucoup frappé l'attention de Stalin

C'est un discours que Franco a fait pendant la guerre d'Espagne

Il a dit que j'ai 4 colonnes qui marchent sur Madrid

Et j'ai une cinquième colonne de partisans à l'intérieur de Madrid

C'est l'idée de la cinquième colonne, c'est-à-dire des ennemis de l'intérieur

Et Stalin s'est dit, oh mais si jamais!

Nous entrons dans une guerre mondiale, avec qui que ce soit

Trotsky est capable de faire une cinquième colonne

Et de réveiller et de fédérer et d'exalter toutes les oppositions

Et ça, ça risque de me coûter cher

C'est pour ça qu'il a véritablement décidé de mettre le paquet et d'en terminer avec cet adversaire

Adversaire qu'il jalouseait parce que tellement...

Est-ce qu'il était complexé de la dimension intellectuelle de Trotsky?

Évidemment, comment ne peut-on pas être intellectuel?

On ne peut pas ne pas être...

Mais oui, il y a des tas de gens comme André Breton, des tas d'intellectuels

Comme Georges Siménon qui ont été absolument bouleversés

Comme André Malraux qui ont été bouleversés par l'intelligence de Trotsky par son entraînement

L'exil de Trotsky ne signifie pas forcément que Stalin a gagné

Car les idées de Trotsky n'ont pas disparu avec lui

Alors on l'a vu un peu partout, on l'a vu en France notamment, mais 68

Avec un parti comme celui d'Anacrivine à l'époque

Mais qu'est-ce que ça veut dire à Trotsky?

Par exemple, Trotskyiste à cette époque-là

Parce que c'est l'affiliation, on peut la comprendre

Et en même temps on se dit, bon, c'est quand même pas non plus un modèle de démocratie, d'humanité

Donc plus de Trotsky

Non, je crois qu'il y a eu des petites tentatives de tout petit groupe de revenir aux idées de Trotsky

Mais ces partisans de Trotsky, ils n'ont jamais réussi à s'entendre entre eux

Ils n'ont jamais réussi à avoir un programme commun

Ils ont fait souvent des partis

Même nous avons vu au moment où ils ont été le plus forts

C'est-à-dire en 2002, aux élections présidentielles de 2002

Ils ont eu deux candidats, Arlette Laguyet avec 6% des voix à peu près

Et Olivier Besan Snow avait 4%

Donc c'est magnifique d'avoir réussi à faire 10% à partir de rien

Mais quand même, ils n'ont pas réussi à être d'accord sur une seule candidature

Et puis après, c'est redégringolé à 1%

Voilà

Alors je me suis posé une question en penchant sur le dossier

On va y revenir un peu plus tard, en tant que longtemps

Gorbachev a plus ou moins réhabilité, enfin il a cassé le tabou

Moi j'ai aussi demandé pourquoi

Crouchev dans son entreprise de déstalinisation n'avait pas non plus soulevé le tabou Trotsky

Non, ils ont soulevé des tabous Rikov

Un certain nombre de partisans d'opposants à Staline

Mais ils n'ont pas beaucoup soulevé Trotsky

Trotsky leur fait peur

D'abord Trotsky plus qu'un russe

D'abord c'était un juif ukrainien, c'est un internationaliste

Et le principe des russes, c'est des bolcheviks

C'est quand même d'abord de maintenir le régime et la nomenclatura dans leur pays

Avant d'aller se fourvoyer dans le monde entier

C'est secondaire ça

Et ce qui n'était pas secondaire pour Trotsky, pour lui c'était prioritaire

Ah oui, pour lui c'est prioritaire, mais seulement pour lui

Il est une exception, c'est un homme seul

Et comme on disait, comme il a dit lui-même d'ailleurs dans un de ses livres

Les Crimes de Staline, il disait

Moi je vise les idées étant dit que Staline vise la nuque des gens

C'est clair, c'est bien ça

Alors puisqu'on parle d'exception à la tête de lui RSS, on en connait d'autres

Il a été une exception pour beaucoup d'égards

Il a soulevé le couvercle Trotsky, Gorbachev quand même

Oui, mais il ne l'a pas vraiment réhabilité

Ah alors dites-moi, c'est intéressant

Oui, la différence d'autre, non il n'a pas réhabilité

Il en a pas tellement parlé

Je crois que c'est pas ça son affaire

Et puis Trotsky, il n'est absolument pas pragmatique

Il a affamé la Russie en faisant ce que Lénine n'avait pas fait

Lénine avait, en 1917, il avait réquisitionné toutes les terres

Qui appartenaient à l'Église et aux propriétaires non exploitants

Alors les terres c'était l'essentiel, l'agriculture c'était l'essentiel de la Russie

Et il avait donc laissé les paysans être propriétaires de petites terres

Et même il avait fait partager les terres de l'Église

Et les terres des riches exploitants bourgeois entre les paysans

Et au contraire Trotsky a voulu absolument faire la réquisition de toutes les terres

Il a été l'ennemi de tous les exploitants, l'ennemi de toutes propriétés

Privé, quelle qu'elle soit

Et ça c'est pas le genre des dirigeants actuels

Qu'est-ce qu'on parlait des dirigeants actuels

L'empoisonnement de l'opposant Alexis Lennine en août dernier, c'est très proche

Ça recommence, est-ce qu'on peut faire un parallèle ?

Poutine, son opposant, qu'on empoisonne

Et puis Staline qui va jusqu'à attouer Trotsky à l'autre bout du monde

On ne s'oppose pas, ça recommence on ne peut pas s'opposer

Non je crois qu'on ne peut comparer personne à Staline

Oui certes, le possible là c'est que je ne compare pas

Je ne compare pas les époques

Simplement je vois comme un phénomène assez saisissant qu'on a tenté d'empoisonner

Un opposant au chef du Kremlin, voilà, mais ça ne va pas plus loin

Et donc ça ne va pas plus loin

Alors on va passer à autre chose, ça ne va pas plus loin

Parce que je vois un circonfès par rapport à la question

Non parce que je voudrais voir, il ne reste que 20 secondes

Vous travaillez en ce moment sur autre chose, on peut savoir quoi

Oui je travaille actuellement, je vais publier assez sa main

Napoléon Face à la mort

Parce que je me disais mais quel on lui a trouvé

Napoléon Attends donc Face à la mort

Ça sort bientôt

Pour le 200e anniversaire de sa mort

Oui

Donc fin mars là

Donc c'est le 5 mai 2021

Bien, ben c'était bon courage pour Bouclay

Merci Fabrice

Et merci infiniment pour...

Merci Fabrice

Voilà pour avoir fait partager vos connaissances

Autant du Kremlin là, merci et au revoir

Merci

C'était à faire sensible aujourd'hui

L'assassinale Trotsky, une émission que vous pouvez réécouter en podcast

Bien sûr

A la technique qu'aujourd'hui il y avait Elzabeth Collet

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durée :00:55:00 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle - 20 août 1940. Alors que l’Europe est empêtrée dans la seconde Guerre Mondiale, une nouvelle retentissante passe presque inaperçue : Léon Trotski, l’un des principaux artisans de la Révolution russe de 1917, est assassiné à coups de piolet au Mexique au terme d’une mission d’espionnage digne des plus grands polars.