Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Opération commando : Narcops - Le débrief

Europe 1 Europe 1 3/15/23 - 15m - PDF Transcript

Hé, mais pousse-toi un peu!

Mais je peux pas, regarde.

Euh, là, t'es sur ma cuisse quand même.

C'est bon, les loulous, là. Vous êtes tous installés?

Je peux démarrer?

Non, non, attends, maman.

Basile, Inna, Selena sont pas encore montées.

Oh! Mais qu'est-ce qu'ils font?

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Pour commenter son histoire du jour,

Christophe Fondelatte reçoit un invité,

acteur direct de son récit.

Je vous ai raconté une opération menée en 2008

par les forces spéciales françaises

et qui a consisté à intercepter au milieu de l'Atlantique

un cargo qui transportait plus de 4 tonnes

de cocaïne vers l'Europe,

ainsi que je tire de la série opération spéciale

de Stéphane Ribogade,

que vous pouvez voir sur Mike Canal.

Et pour le débrief, je suis dans qu'avec vous,

Général Christophe Gommard, ancien commandant

des forces spéciales de 2011 à 2013

et auteur de Soldats de l'ombre,

au cœur des forces spéciales,

un livre publiant en poche chez Harper et Collins.

Alors, j'avoue, général, que j'ignore

totalement que les forces spéciales

pouvaient être mobilisées dans ce genre d'opération.

Je pensais que les doigts n'avaient

une unité d'intervention.

Alors, les douanes, effectivement, ont tout à fait leur rôle.

Mais là, on agit dans le cadre

de l'action de l'État en mer.

Et dans ce cadre-là, effectivement,

les commandos marines ont toutes leurs parts.

En particulier, tels que vous le racontez,

pour arraisonner un bateau comme ce cargo,

le sud-à-des-au-vied-d'eau.

Et c'est ça qui est intéressant, c'est qu'effectivement,

les forces spéciales en général

sont capables de faire beaucoup de choses,

dont la résonance de bateaux,

dont la libération d'otages, chers des bateaux,

comme on l'a vu dans un épisode précédent,

ou au contraire,

pour combattre directement

des adversaires armés.

Tous les pays ont des forces spéciales

capables de mener des opérations comme ça?

Non. Selon les pays,

le niveau des forces spéciales

n'est pas exactement le même.

Si nous prenons les forces spéciales américaines par exemple,

ils sont beaucoup plus nombreux que les forces spéciales françaises.

Les forces spéciales britanniques

sont en nombre équivalent au nôtre.

En Allemagne, ils sont sans doute

un peu moins nombreux.

Les forces spéciales françaises

font partie quand même du top 5,

des forces spéciales dans le monde.

Il n'y a pas d'unité de la marine qui est capable de faire ça,

sans faire appel au commandeau?

Les commandes de la marine sont

une unité de la marine.

Et donc, dans le cadre

effectivement d'un raisonnement de ce cargo,

ils agissent effectivement au profit de la marine nationale,

dont c'est le rôle d'un raisonné de ce bateau en fait.

Ça simplifie les choses et les relations,

ils viennent du même corps?

Ils s'en prennent bien.

À tel point c'est que les officiers sont également

capables, j'allais dire,

d'être commandant de bord.

C'est pas un avion, on m'a rendu un chef de car.

Ils sont capables de piloter un avion?

Absolument, absolument.

Comment est-ce qu'on s'entraîne

pour ce genre d'opérations?

Parce que l'avantage de ce genre d'opérations,

c'est que c'est pas la guerre, c'est risqué,

mais moins que la guerre, ça permet de s'entraîner.

Absolument.

Comment on s'y prépare ça?

Donc, on est dans une campagne,

il y a des compagnies qui sont compétitionnelles,

voire sur des cargos civils

de compagnies françaises,

qui acceptent effectivement ces entrainements

en haute mer,

ou j'allais dire plus près de la terre,

mais bien sûr, ils mènent

des entrainements assez réguliers

pour monter sur un bâtiment,

des échelles de corde,

à partir des hélicoptères,

ils descendent encore

de rappel ou encore de lisse,

d'un zodiac avec une échelle de corde, c'est pas donné à tout le monde non plus, il faut savoir le faire, il faut être entraîné à le faire parce que vous avez tout un barda avec vous,

votre arme évidemment, vous avez des éléments de protection, au cas où à bord ils seraient armés, ils utiliseraient leurs armes parce que

gilets par balles, protection pour la totalité des genoux, une partie de la tête, donc c'est assez lourd, c'est assez lourd de fait.

Alors il y a un point évidemment qu'il faut souligner c'est que ces hommes qui interviennent sur ce bateau, il y a quelques mois

ont été pris à partie par les talibans, en Afghanistan ce sont les mêmes, pas tous mais quasiment tous

et ils ont vu mourir leur chef de groupe sous leurs yeux et six mois après on les trouve au milieu de l'Atlantique

à raisonner ce bateau, c'est fou.

Non c'est la vie normale des forces spéciales, c'est à dire être capable de passer d'une mission à une autre

de se réadapter après un temps évidemment de pause et un temps de repos.

De combien d'ailleurs, entre deux missions, comment d'où se repose combien? On va dire 15 jours trois semaines, c'est formidable, je pense c'est trois mois.

En fait on passe d'une phase opérationnelle à une phase de repos puis à nouveau relance des entraînements,

on va à nouveau en mesure d'intervenir partout dans le monde. Est-ce que vous pouvez nous faire un panorama

des champs d'intervention des forces spéciales?

Alors elles interviennent, on en a parlé dans le monde du renseignement.

Le renseignement, ça veut dire qu'elles vont là où vont lieu les combats pour repérer des armes, des troupes.

Oui, ça va aussi plier au radar des frais.

Et c'est de localiser des chefs jihadistes par exemple,

et c'est de localiser des positions ou des PC jihadistes comme ça a été le cas que ce soit au Malik, ce soit en Irak ou en Syrie.

En Afghanistan, c'était pareil, c'était vis-à-vis de chefs talibans,

de chefs talibans menés les embuscade au profit de talibans qui chercheraient à s'infiltrer à part du Pakistan.

C'est la libération d'otage, c'est la destruction d'un dépôt de munitions,

c'est destruction par exemple d'une antenne avec laquelle l'adversaire communiquerait, destruction, ça peut être destruction d'un pont,

en fait c'est toute une panoplie d'action.

Donc ça c'est la partie guerre, mais il n'y a pas que ça.

Il y a la libération d'otage, c'est pas de la guerre mais c'est une action au profit, c'est-à-dire de la France.

Mais également, il y a la formation de troupes étrangères, c'est ce qu'on a fait beaucoup au Sahel,

où on a formé également des forces spéciales locales, et puis sinon c'est de l'entraînement.

Il y a beaucoup d'entraînement en réalité parce que les actions sont ponctuelles,

même si en Afghanistan par exemple les gens durent 4 mois ou on ira qu'en Syrie ou au Mali,

la période c'est 4 mois, pendant ces 4 mois il y a plus ou moins d'actions.

Quand on n'est pas à l'action, en fait, on fait de l'entraînement, on s'exerce, on tire, on saute en parachute,

on mène des exercices le plus réel possible de façon à ce que les gens ne perdent jamais leur niveau d'entraînement.

L'activité principale reste liée à la guerre, ou finalement en volume, c'est inférieur aux activités de sauvetage

que je viens de raconter et d'interception de bateaux.

Je pense qu'on va revenir aujourd'hui à des actions plus ponctuelles,

puisque les forces aux armées françaises seront moins engagées,

puisqu'on a retiré des troupes du Sahel en particulier.

Il en reste quelques-uns, j'allais dire, dans Haut-Levant.

Mais oui, on va repartir sur des opérations plus ponctuelles, même si l'armée française se prépare à la guerre de haute intensité,

et dans ce qu'elle cas, effectivement, les forces spéciales vont s'entraîner à agir dans le cas d'une guerre de haute intensité,

en liaisant avec le chômageur des armées.

Est-ce qu'il y a des forces spéciales en Ukraine actuellement, françaises?

Il n'y a personne en Ukraine.

Les...

Pinocchio. Je vous traite de Pinocchio, mon général.

Je l'ai vu dans vos yeux.

Les soldats français sont en Pologne, en Roumanie, dans les Pays-Balt, où effectivement,

il peut sans doute faire du conseil auprès de leurs homologues ukrainiens.

Ça, ça reste possible.

Il n'y a pas de force spéciale sur le terrain qui renseigne les ukrainiens.

Non.

L'entraînement des forces spéciales, est-ce que chacun a sa spécialité, ou est-ce que ce que vous recherchez, c'est la polyvalence?

Alors, chaque unité a une spécialité, même si le métier commun, c'est l'action,

avec une petite défense pour le 13e régiment de dracamparchitisme qui fait du renseignement.

Vous avez aussi une unité d'hélicoptère, et vous avez aussi des pilotes d'avion,

puisque une partie d'avion d'armée de l'air fait partie de ce monde d'effort spécial.

Mais le métier principal, c'est l'action, et que ce soit des commandos marines, des commandos de l'air,

ou des commandos, je vais dire, issus l'arméterre en partie du premier régiment parachutiste de Marine de Bayonne,

en fait, ils font à peu près le même métier, même si certains sont spécialisés dans la libération d'otage en mer,

d'autres, plus à terre, mais en réalité, ils sont polyvalents entre les trois armées,

parce qu'on n'a pas forcément sous la main le commandot que l'on souhaiterait pour mener l'action spécifique.

Il y a une part technologique importante, informatique, aujourd'hui, numérique.

Est-ce que tous les commandos ont cette formation, ou est-ce qu'il y en a un dans le groupe qui sait faire ça et pas les autres?

Alors, vous avez raison de souligner qu'on a besoin d'innovation, et à tel point, c'est que ces armées innovent énormément.

D'ailleurs, il y a un salon d'héliophore spécial, le SOFIN, ce qui a lieu fin mars du côté de Bordeaux,

parce qu'on a besoin en permanence d'être à la pointe de la technique, et certains sont sans doute plus férus de ça.

Mais dans tous les commandos, chacun a une spécialité, vous avez le tir en aline, vous avez l'infirmier, vous avez l'homme qui rentre en premier,

vous avez le démineur, vous avez chacun une spécialité, et vous avez le pilote de drone léger.

Enfin, vous avez, évidemment, toutes les compétences sont nécessaires,

parce que si le groupe est isolé, il doit être en mesure, effectivement, de se débrouiller de manière autonome.

D'ailleurs, ça prend sa retraite à quel âge? Un commandot?

En fait, un militaire parle à la retraite jeune, ça parle à la retraite à 59 ans.

Oui. Mais on reste au commandot dans la partie, j'allais dire, action, on part un peu plus tôt.

Après, bien souvent, parce qu'on a vieilli, on est passé en grade, et puis finalement, ou d'un moment, les gens disent,

on fait passer ces spécialistes, j'allais dire, dans les unités qui vont les former, ces gens qui ont grandi et vieilli,

passent plus dans un rôle d'état-major, de préparation, d'opération, de conduite d'opération.

Mais donc, en général, c'est plus de 45 ans, j'allais dire, âge auquel effectivement,

les gens se retirent des unités dites opérationnels, c'est-à-dire celles qui vont mener l'action.

Comment est-ce qu'on peut accepter à 45 ballets d'arrêter un métier qui a bouffé votre vie depuis vos 20 ans?

Alors, je pense que toute chose arrive progressivement.

Au bout d'un moment, effectivement, finalement, c'est pas mal de faire autre chose, c'est pas mal d'être

directement impliqué de pu porter un sac qui pèse lourd et des équipements qui pèsent très lourd.

Effectivement, chaque chose arrive à point nommé et en fonction de l'état de fatigue,

entre guillemets, de la vie d'un commando.

Est-ce qu'il y a des gars qui craquent? C'est-à-dire, est-ce que ça arrive que dans un groupe de commando?

Il y en a un qui ne sent pas bien et on le retire provisoirement.

Pour le retirer définitivement, j'ai compris que ça arrivait.

Mais est-ce qu'on peut prendre quelqu'un qui n'est pas bien provisoirement, l'aider à se reconstruire et le réintégrer au Europe?

Oui. En particulier, aujourd'hui, on parle beaucoup de stress post-traumatique.

Et donc, effectivement, ça arrive et auquel cas, effectivement, les gens sont soignés

et ensuite, s'ils s'estiment en mesure d'eux et que les médecins également l'estiment,

en mesure de rejoindre leur groupe, ils rejoignent leur groupe. Mais bien sûr, ça arrive, oui.

Quand un homme intègre les forces spéciales, est-ce que c'est clairement dit qu'il ne pourra jamais raconter ce qu'il a fait?

Comment ils sont contraints, par exemple, les officiers de la DGSE?

C'est pas pareil. La DGSE, j'allais dire, joue dans la clan destinité.

Les forces spéciales jouent dans la discrétion, même si on ne dit pas toujours la manière dont on le fait,

la manière dont, ce qu'on a fait, de façon à ce que l'adversaire ne se serve pas de ses récits,

pour s'imaginer ou deviner exactement la façon dont les forces spéciales françaises procèdent.

Mais, évidemment, à travers les récits, tels que vous venez de faire pendant trois jours,

il est évident qu'il y a un debriefing, et ces debriefings sont intéressants,

parce que ça sert de retour d'expérience également et ça fait partie de l'histoire de l'armée française.

Il y a donc l'abs de temps pendant lequel on sautait, après on peut parler.

C'est l'abs de temps dans lequel vous publiez votre livre, quoi, en gros.

Oui, mais je ne raconte pas tout dans mon livre. Je raconte à ça dans deux choses qui passent.

Est-ce que si on digne tous les deux à la maison un soir, vous me raconterez des trucs?

Parce que moi, j'ai essayé avec un officier de la DGSE, j'ai tout essayé, le whisky, le jean, le jean tonique, etc.

Il ne lâche rien, même à 2h du matin, même sous.

Il y a des choses qu'on ne racontera pas. D'abord, on signe un document.

Par exemple, quoi?

C'est qu'on signe un document quand on quitte ces unités en disant qu'effectivement on ne doit pas révéler des choses de secrète.

Mais vous vous rendez compte qu'aujourd'hui, peu de choses sont réellement secrètes, en fait.

Je pense que ce qui a très secret en France, c'est encore tout ce qui touche autour du nucléaire militaire.

Il y a d'autres secrets. Vous avez cité la DGSE, par exemple.

Mais finalement, au bout d'un certain nombre d'années, effectivement, il y a des choses qui ressortent.

Des choses qui sont racontées. Et c'est un bien soi, en fait, derrière, c'est l'histoire de France.

Est-ce que vous avez vu ou au moins entendu parler de la série « Cœur Noir »?

Qui donc une série actuellement qui fait un carton en téléchargement

et qui permet donc, qui raconte une opération des forces spéciales françaises en Irak.

Absolument.

Guerre dans laquelle la France n'était pas impliquée.

Au moment où c'est la deuxième guerre contre l'Irak, on se souvient que la France n'a pas voulu y aller.

Et donc, on raconte qu'il y a quand même des forces spéciales. Vous l'avez vu?

Je n'ai pas vu, mais je connais le conseiller militaire qui est d'ailleurs un ancien du 13ème régiment de Dragon par Chutiste.

Et donc, effectivement, j'ai vu quelques extraits qui sont très réalistes, oui.

Semi-réalistes. Je suis dedans, je suis au troisième épisode.

Au pas que je connaisse la fin. Merci infiniment. General Gommard, je rappelle votre livre « Soldats de l'ombre » aux éditions Harper et Collins.

Et je rappelle cette formidable série que vous pouvez voir sur « My Canal ».

Je crois qu'il y a deux saisons de 5 ou 6 épisodes, trois saisons, me dit-on derrière la vitre, de 5 ou 6 épisodes par saison.

Donc, la possibilité de connaître comme ça et d'entrer au cœur de missions des opérations spéciales.

Comme sans doute, ça n'a jamais été fait. Mais Stéphane Ribogin a plein de copains dans ce métier-là,

puisque lui-même a été un commando.

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En novembre 2006, à Fort-de-France, les soldats des forces spéciales ont pour mission d'aborder et d'inspecter un cargo rempli de drogue. S'en suivra une saisie record de 4,5 tonnes de cocaïne pure.