Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Opération commando : Carré d’as - Le débrief

Europe 1 Europe 1 3/14/23 - 15m - PDF Transcript

Hé, mais pousse-toi un peu!

Mais je peux pas, regarde.

Euh, là, t'es sur ma cuisse quand même.

C'est bon, les loulous, là. Vous êtes tous installés?

Je peux démarrer?

Non, non, attends, maman.

Basile, Inna, Selena sont pas encore montées.

Oh! Mais qu'est-ce qu'ils font?

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Pour commenter son histoire du jour,

Christophe Ondelat reçoit un invité,

acteur direct de son récit.

Je vous ai raconté une opération menée par

les commandos des forces spéciales en 2008,

sur un voilier au large de la Sommalie,

opération qui a consisté à libérer

de Français pris en otage sur le bateau

par des pirates sommaliens.

Un récit que j'ai adapté d'une série de canales plus

diffusées sur My Canal,

et qui s'appelle Opération spéciale

de Stéphane Ribogade.

Et je débriefe cette histoire avec vous,

Général Christophe Gommard,

ancien commandant des forces spéciales.

J'avoue que j'ai été très surpris,

en écrivant cette histoire,

de trouver les forces spéciales dans cette affaire,

parce qu'il n'y a pas d'implication militaire.

Dès lors que la Marine nationale est engagée

sur, effectivement, aller sauver

certains de nos concitoyens,

il est logique qu'il y ait également

des forces spéciales.

Et finalement, les forces spéciales

servent à quoi elles servent, non seulement,

bien sûr, aller mener des actions

sur les arrières de l'ennemi,

faire du renseignement, mais également

pour libérer des otages.

C'est un des exemples de libération d'otage.

Il y en aura d'autres sur d'autres voiliers,

comme le Ponan, ou comme le Tanit,

ou des libérations d'otages au sol,

dans laquelle d'ailleurs

deux commandos, du commandos Hubert,

d'ailleurs, dont on parle dans cet épisode,

les premiers maîtres,

Cédric de Pierpont et Alain

Berton de Chellot, sont décédés.

Donc en fait, c'est un type

d'action que les forces spéciales

s'affairent à libérer des otages.

Et qui est assez méconnu, en gros,

c'est le GIGN, mais dans le monde, quoi.

Exactement. Alors, sur l'affaire du Ponan,

par exemple, une part, quelques membres

du GIGN ont également été tarponnés.

Donc le Ponan, c'est un bateau

qui a été pris en otage par des pirates

dans la même zone, et qui a été

libéré par les forces spéciales. Exactement.

Alors, quel est le champ

d'intervention, du coup, des forces spéciales?

Parce qu'on pouvait imaginer, sur théâtre de guerre,

aller faire du ranciment,

passer derrière les lignes ennemies,

s'enterrer, regarder, écouter,

et là, on les retrouve dans une fonction

de police, en fait. Donc le

champ d'intervention, quel est-il?

Il est très large. C'est tout. En fait,

les forces spéciales servent

lorsqu'on ne peut pas utiliser les forces

dites conventionnelles. On ne va pas utiliser,

par exemple, sur une affaire comme celle-ci,

on ne va pas utiliser un régiment d'infanterie

ou un bataillon d'infanterie. On va chercher

à utiliser des commandos marines. Et en l'occurrence,

ici, le commando Hubert, donc des nageurs de combat

qui, éventuellement, peuvent s'infiltrer

sous la mer pour s'approcher

au plus près d'un bateau.

Mais effectivement, dans le cadre, et d'outre façon,

c'est-à-dire la marine nationale,

agit, vous savez, elle agit dans le cas

de l'action de l'État en mer. Donc, en fait,

c'est elle qui va faire la police en mer.

Ce n'est pas la police, il y a une journal

de la marine maritime, mais l'action

de l'État en mer est menée par la Marine

nationale. On est dans ce cadre-là.

Est-ce que les forces spéciales

n'interviennent dans ce cas-là que pour

libérer des Français, ou ce peut-être

pour des otages étrangers? Alors,

c'est souvent pour les otages français. C'est-à-dire

que c'est à la demande du gouvernement

français, en l'occurrence du président

du Conseil de défense, dans lequel il décide,

nous allons intervenir. L'armée

française va intervenir pour libérer ces otages.

Alors, ça, c'est quelque chose de très

surprenant aussi. C'est-à-dire qu'il s'agit

de deux Français sur un voilier, et on dérange

le président de la République.

C'est quand même étonnant. On est

à cette époque-là, on est en pleine

crise des subprimes. Il a

des emmerdements par-dessus la tête.

Et on va le chercher, et il participe

à une réunion concernant

ce couple pris en otages.

Parce qu'il peut y avoir des implications

diplomatiques au-delà du seul

aspect de l'opération militaire

qui reste assez simple.

Ça n'est jamais simple, évidemment.

Mais au-delà de l'aspect purement

tactique de l'opération, il peut y avoir

toutes les implications qu'il y a autour.

D'abord, on est dans une zone internationale,

donc on n'est pas dans le territoire français,

ni maritime français. On est

en zone internationale, et à ce titre-là,

il est logique que le chef

des armées qui est présent dans la République

est décide. Il est informé

de toutes les opérations des forces spéciales.

Vous avez été chef des forces spéciales

sous François Hollande. Oui, absolument.

Vous avez commencé sous Hollande, et pour celui-ci,

sous Macron. Sarkozy,

Nicolas Sarkozy. Sarkozy, voilà.

En 2011, et puis ensuite François Hollande.

À chaque fois, ils sont informés.

Oui, dès lors que l'armée française

y a un particulier des forces spéciales, parce que

il y a une notion au-delà

de l'aspect tactique, que je vais l'expliquer

à l'instant, c'est vraiment les implications

qui peuvent avoir

lieu.

Et on le réveille s'il faut au milieu de la nuit.

En général, il a

son chef état-major particulier

qui voit quel moment est le mieux

pour effectivement le prévenir.

Mais oui, il y a un président de la République, et on voit bien

que les soucis qui sont les siens, d'ailleurs,

on voit bien qu'au bout de 5 ans de mandat, en général,

ils ont des cheveux qui ont un peu blanchi.

Je suis impressionné

par la préparation de cette opération.

C'est-à-dire que sur le pont arrière

de la frégate, à la crée,

on dessine à taille réelle

le bateau

de manière à ce que chacun puisse se positionner

sur le bateau

et répéter les gestes qu'il va faire.

C'est un investissement considérable.

Mais c'est fait systématiquement.

C'est-à-dire que ce qui compte

pour la réussite d'une telle opération, c'est la répétition.

Et on la répète

tant qu'on n'est pas sûrs que chacun

des commandos en l'occurrence, où chaque homme

n'est pas certain de ce qu'il doit faire.

Et c'est fait systématiquement.

Quand on pense à la neutralisation

de Ben Laden à Abbott Abad

par les forces spéciales américaines,

ils avaient recréé en maquette 1,

à taille de dimension 1 sur 1,

l'immeuble dans lequel vivait Ben Laden.

Lorsqu'il y a eu des interventions

autres, on essaie de reconstruire

en 3D.

Pour que les forces spéciales américaines

en l'occurrence puissent entraîner.

Et là, c'est pareil. C'est-à-dire qu'on

dessine pour exactement savoir

qui doit faire quoi, qui rentre le premier,

qui appuie l'autre,

ce que fait le premier contirante, etc.

Il y a presque plus de préparation

d'action en fait.

C'est souvent le cas.

L'action, c'est très soudain, c'est très

ponctuel, mais ce qui

prend du temps, c'est la préparation.

La sentinelle des pirates a battu par un tireur

d'élite, ça pose aucun problème.

Ça fait partie du job.

C'est-à-dire que pour réussir une opération comme ça,

il fallait effectivement neutraliser la sentinelle.

La seule façon de le faire, sans qu'il

sème l'alerte, c'est effectivement

de neutraliser depuis

une longue distance.

Très qu'on disait un mot sur le commando

Uber, qui est donc à la manœuvre

dans cette opération. C'est l'élite

des forces spéciales.

Alors, toutes les unités sont

élites. Mais c'est vrai que le commando

Uber, ce sont des nageurs de combat.

Et pour devenir nageur de combat, au-delà

du stage pour devenir commando marine

déjà, qui est assez difficile et assez

sélectif, le fait de devenir commando marine

c'est une spécialité en plus.

Et c'est une spécialité

très sélective, puisque

c'est des gens qu'on entraîne à palmer

longtemps avec un oxygère, c'est-à-dire

un système dans lequel qu'il n'aimait pas

de bulles, contrairement

aux plongeurs traditionnels que l'on voit.

Et donc, il ne peut pas

plonger très profond, parce que sinon

c'est avec de la chauvive, c'est

un espèce de mélange de chauvives.

Et donc, il nage globalement

entre 0 mètres et puis

une petite dizaine de mètres.

Il ne va jamais beaucoup plus profond

avec son système de respiration

artificielle. Et ensuite

c'est des gens qui savent exactement

en nombre de coups de palme combien de mètres

ils ont fait, quelle distance ils ont fait, ils se

dirigent sous la mer avec un combat

et effectivement, au nombre de coups de palme,

si j'ai fait 100 coups de palme, j'ai fait tant de mètres

et ensuite je prends un cap à telle distance.

Donc oui, ce sont

des grosses technicités et surtout

une vraie résistance, une vraie capacité

à durer dans l'eau

et à être capable

d'approcher des bateaux.

Ce sont des gens qui peuvent être mis à la mer

à partir de sous-marins.

Ils ont même des sortes de petits sous-marins

pour progresser sous l'eau. Absolument.

Il y a quelques images dans le film de Céphane

qui sont très fortes. Mais la vraie diffusée c'est également

sortir d'un sous-marin par les tubes en store-pies

et de revenir dans le sous-marin

par les tubes en store-pies.

Ils sont déçus du coup

je pense sur genre d'opération

parce que c'est pas la guerre.

Ils se retrouvent dans des fonctions

qui sont assez éloignées de ce pourquoi ils sont entraînés.

Non, c'est

un des mots d'action.

Absolument, c'est un des mots d'action.

La résolement de bateaux fait partie

de la mission.

D'ailleurs, à partir de tous les bateaux de la marine nationale

vous avez, alors ce qui s'appelle les fusillés marins

ce ne sont pas des commandes aux marines exactement

mais c'est des gens, c'est le premier stade avant de venir commande aux marines

et on a toujours

des fantasins entre guillemets

c'est autrefois, c'est ce qu'on appelait

les troupes d'infanterie de marine

en fait, qui se sont un peu plus spécialisés aujourd'hui

qui sont des commandes aux marines

et donc dans la spécialité

ceux qui vont le plus loin en termes de spécialisation

ce sont effectivement

les commandes aux huberts des nages de combat.

Alors, j'ai plein de questions pratiques à vous poser

comment est-ce qu'on devient membre des forces spéciales?

Alors, ça dépend

vous avez 3 types

d'offens spéciales

qui appartiennent à l'armée de terre, à l'armée de l'air, à la marine

alors il suffit de s'engager

de choisir l'une de ces unités

c'est une possibilité

on peut rentrer en étant sous-officier

ou officier marinier et s'agissant des marins

ou en étant officier, ce qui a été mon cas par exemple

ou après avoir fait sincir

j'ai été en école d'application et j'ai choisi le 13ème régiment

de dragons parcheristes qui est un des régiments

de force spéciale. Alors après, vous avez

dans chacune de ces unités des stages

pour devenir force spéciale

des stages qui sont assez difficiles, assez sélectifs

dans laquelle le taux de sélection est assez élevé

et puis ensuite, vous êtes membre

d'efforts spécial, mais vous pouvez rentrer comme

soldat et progresser

ensuite, jusqu'à devenir officier

ou sous-officier

et puis même chose pour les officiers

même chose pour les officiers

Mais ce sont des hommes durants

ou ce sont déjà à la base de sous-officiers

et des officiens? Non, certains s'engagent

directement comme hommes

du rang, comme militaires du rang

et ensuite font les stages comme les autres

il y a des thèses de sélection initiaux

et puis ensuite, il y a des stages

et si on échoue, on va dans une autre unité

Ce sont des gros bras ou des intelligents?

Ce sont ni des gros bras

ce sont

des intelligents au sens, oui, on leur demande

de réfléchir et d'avoir un niveau général assez élevé

Mais globalement, ce sont des gens cultivés

ou plutôt

fiers de leur muscle? Non

Alors, ils ne sont pas fiers de leur muscle

D'ailleurs, comme vous regarderez

des membres d'efforts spécial, en général ils sont

pas bodybuildés

Contamment, d'ailleurs, on parlait

il y a des américains

Les américains, eux, effectivement

mangent de la protéine

ou de la créatine

et puis c'est très différent chez les françaises françaises

Oui, beaucoup plus

D'abord, on est plus résistant quand on est plus sec

Donc on n'est pas sélectionné uniquement sur le physique?

Non, pas du tout

Il y a un aspect

Quand on est radio, par exemple

il faut être capable de faire du mort

de comment ça fonctionne

Il y a des tas de choses à apprendre

parce qu'il n'y a pas que l'aspect résistance physique

Il y a également la connaissance

des adversaires possibles

On apprend des tas de choses, de savoir se diriger

de tirer bien sûr

de manipuler un tas de choses

Donc oui, il y a des connaissances techniques

des connaissances physiques

C'est un peu... c'est pas l'homme parfait

mais pas loin

Equilibre personnel, indispensable

Est-ce qu'on peut être

une grande gueule, quelqu'un qui pète les plombs

et être commandant? Non

Alors on peut être une grande gueule

mais on veut quelqu'un d'équilibrer

quelqu'un qui pète les plombs en général

c'est pas très bon et on va le sortir

Mais dans les évaluations initiales

il y a une évaluation psychologique qui est faite

pour savoir si c'est une personne stable

ou instable

les gens instables en général on les sort

et si il y a le moins d'incidents, en général on écarte

Faut être célibataire

au début?

Je pense que le fait

d'être marié

de vivre en couple

permet une certaine stabilité au contraire

Alors évidemment pour le conjoint

c'est plus compliqué parce qu'on ne dit pas

où on va, on ne dit pas

ce que l'on fait, on ne rentre pas dans les détails

C'est interdit ça

Oui parce qu'on ne cherche pas à dévoiler

la façon dont on procède, ce qu'on va faire

et pourquoi on va le faire

Quand un commandant ou pas en Afghanistan

il dit pas à sa femme

je pars en Afghanistan

Il peut le dire, je vais en Afghanistan

en général il va la rassurer en disant

je vais dans un endroit où c'est calme

Il y a des femmes

Il n'y a pas des femmes dans les commandos directement

il y a des femmes dans le monde des forces spéciales

Je consacre un chapitre

dans mon livre justement sur la moitié du monde

puisque les femmes représentent la moitié du monde

Même un peu plus

En Chine c'est un peu différent

parce que j'ai compris qu'il y avait plus d'hommes

que de femmes

Oui, c'est indispensable d'avoir des femmes

dans ce monde

Mais pas au combat

Ça viendra sans doute

Mais quand on compare aux autres armées du monde

qui ont des forces spéciales équivalentes au nôtre

il y en a peu, pas beaucoup

Merci

Christophe Gommard, général Gommard

Je rappelle le titre de votre livre

qui parle très exactement de tout

ce dont on parle pendant ces 3 jours

Soldat de l'ombre au coeur

des forces spéciales

de Christophe Gommard chez Harper et Collins

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Au large de la Somalie, les forces spéciales interviennent pour libérer Jean-Yves et Bernadette Delanne, otages des pirates somaliens à bord de leur voilier le Carré d'As.