Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Opération commando : Arès 7 - Le récit

Europe 1 Europe 1 3/13/23 - 32m - PDF Transcript

Hé, mais pousse-toi un peu!

Mais je peux pas, regarde.

Là, t'es sur ma cuisse quand même.

C'est bon, les loulous, là. Vous êtes tous installés?

Je peux démarrer?

Non, non, attends, maman.

Basile, Inas et Léna sont pas encore montées.

Envie d'une voiture avec 7 vraies places?

Découvrez d'Asia Jogar.

Et pendant les jours essentiels du 9 au 13 mars,

essayez Nouveau Jogar, Ibride 140,

le véhicule Ibride jusqu'à 7 places le plus abordable du marché.

Concessionnaires, participants et informations sur dacia.fr.

Au quotidien, prenez les transports en commun.

Les opérations menées par les forces spéciales sont par nature secrètes.

Très secrètes.

D'où le caractère absolument exceptionnel de l'histoire que je vais vous raconter.

Une opération menée par les commandos des forces spéciales

début 2006 en Afghanistan face au Taliban.

Et qui se termine par une tragédie.

Réussi que je tire d'une formidable série documentaire

de Stéphane Ribojat,

produite par Canal Plus et disponible sur My Canal,

qui s'appelle Opération Spéciale.

Pour le nébrif, je ferai appel au général Christophe Gommard,

ancien commandant des forces spéciales,

interview à retrouver dans un deuxième podcast.

Je vous embarque avec le commandou très belle en Afghanistan,

histoire écrite avec Nicolas Loupien,

réalisation Boris Pachinsky.

Europe 1.

Christopher Delat.

Je ne vous dirai pas mon nom.

Je peux juste vous dire que j'ai 25 ans.

Et que ça fait dix années

qu'avec mes camarades du commandou très belle de l'Orient,

je me prépare.

On se prépare.

Il est temps de passer au concret.

Bien.

Notre escouade en Afghanistan

a été désignée dans le cadre de la mission ARES

en Afghanistan

pour aller relever les forces spéciales françaises

présentes aux côtés des forces spéciales américaines.

Décolage le 6 janvier.

D'ici là,

profitez des Fêtes de Noël.

Loé, qui vient de nous annoncer la nouvelle,

c'est le chef de notre groupe.

Un petit traput énergique.

Le genre de gars qui vous tracte toujours vers le haut.

On part donc tout début janvier,

pour quatre mois.

Qu'est-ce que je ressens?

Qu'est-ce qu'on ressent?

Une grosse excitation, évidemment.

Allez faire ce pourquoi

on s'entraîne depuis tellement longtemps.

Ah bah ça y est.

Nous sommes le 6 janvier.

Et c'est aujourd'hui que nous quittons l'Orient.

Une dream team de 13 commandos marines.

Pourquoi nous et pas les autres?

Le chef nous a fait confiance.

C'est tout.

Et pourtant, aucun d'entre nous,

ou presque,

n'a jamais mis les pieds sur un terrain de guerre.

La vraie.

On s'est entraîné beaucoup,

énormément.

On l'a toujours fait comme si.

Mais la guerre, non.

On ne sait pas.

Alors,

voilà le programme.

On va commencer par faire une escale

au Tajikistan.

Ensuite, nous allons rejoindre

le camp des forces spéciales françaises

à Spinboldak.

Ça se trouve dans la province de Kandahar.

On va se retrouver

à quelques kilomètres

de la frontière entre l'Afghanistan

et le Pakistan.

La zone est extrêmement sensible.

Puisque c'est par là que passent les talibans

qui vont se réorganiser

et se ravitailler en armes

dans les zones tribales du Pakistan,

avant de faire des incursions dans le pays.

Notre mission sera de les repérer,

de les surveiller

et de les neutraliser.

Alors, prenez les forces, messieurs.

Roupillez autant que vous le pouvez dans l'avion

parce qu'après, je ne peur rien

vous garantir.

Spinboldak, nous y voilà.

C'est dans ce camp des forces spéciales françaises

que nous allons passer les quatre mois qui viennent.

Une sorte de fort en terre

entouré de gros sacs de sable et de barbelés.

Un camp mort de briques et de broc

qui accueille 300 soldats français des forces spéciales.

Les commandos marines,

vous vous installez dans la tente.

Une grande tente

dans laquelle nous allons vivre à 13.

Tout notre groupe de commandos

n'est rien que notre groupe de commandos.

On aussi confectionne chacun son petit coin

avec des planches et des couvertures.

Un minimum d'intimité, minimum.

Et à côté, une autre tente

avec de wifi, la télé, un bar et un babyfoot.

C'est là qu'on rencontre les commandos

qu'on vient relever

et qui viennent de passer quatre mois sur le terrain.

Salut frérot, ça va?

Honnêtement, je les reconnais à peine,

tellement ils sont épuisés.

La plupart ont laissé pousser leurs barbes.

On dirait que le sable leur a mangé le visa.

Ce sera moi dans quatre mois.

Surtout, fais attention à toi.

Ils viennent de passer quatre mois ici

et ils nous disent tous ça.

Fais attention à toi.

Bon, je vais vous briffer sur la situation

telle que vous allez la découvrir dès demain

lorsque nous, après quatre mois à passer ici,

nous allons partir et vous passer le flambeau.

La situation s'est pas mal tendue ces derniers mois.

Au début de la mission,

l'État Liban se tenait à distance.

Il venait pas au contact.

Ils étaient fuyants.

Et ce qu'on voit depuis quelques temps,

c'est que l'ennemi est en train d'évoluer.

Ils ont compris comment on fonctionne

et ils commencent à attaquer les bases.

Dès le premier jour,

on comprend que le grand défi ici,

c'est de se déplacer.

Le terrain est difficile,

le sol très rocheux.

On a encore crevé, putain.

Les pierres sur lesquelles on roule

sont comme des lames.

Combien il en reste?

Il en reste deux, c'est bon.

On peut changer de pneu

jusqu'à six fois dans la journée.

Nos véhicules tout-terrain sont rustiques.

Heureusement.

Sauf qu'ils sont ouverts aux quatre ans

et qu'ils n'ont pas de chauffage,

au moins pour les pieds.

Parce qu'en janvier, en Afghanistan,

je peux vous dire que ça caille.

Heureusement, ces véhicules,

on les connaît par cas.

On est capables de les monter,

de les démonter, les yeux fermés.

Alors autant vous dire qu'on est capables de leur coller en chauffage.

Pour les panards.

Pénards.

Il n'y a pas que le sol rocheux

qui est une régalère dans ce pays.

Il y a les Oed aussi.

En général, ils sont à sec

des formes des canyons,

des fossés anti-chars en travers de la route.

Mais quand il pleut,

quand il pleut, c'est pire.

Les Oed se transforme en torrent

en quelques minutes.

Ils emportent tout sur leur passage.

Mais tout ça,

ça n'est rien à côté du reste.

Toute la journée,

on se demande

si on passe par là,

qu'est-ce qu'on risque?

Une explosion,

une embuscade,

ou rien du tout.

Les Oed,

c'est notre angoisse.

Des engins explosifs improvisés.

Des trucs qu'on n'aie pas

à faire.

Des trucs improvisés.

Des trucs qui peuvent exploser

à n'importe quel moment,

actionnés par n'importe qui.

Alors sur la route qui va vers le Pakistan,

tout le monde

est suspect.

Un homme avec un portable,

est potentiellement un homme

qui peut déclencher une bombe

ou donner l'alerte.

Le risque est partout, tout le temps,

sur nous.

Tous les jours,

on s'enfonce un peu plus dans le district

de Spinboldack.

Les premiers jours,

on rentrait tous les soirs au camp.

Maintenant quand on part,

on est devant pour plusieurs jours.

Le soir,

on dort en bivouac.

On est mort, comme on dit.

C'est-à-dire qu'on dort tout habillé,

chaussure au pied,

prêt à bondir.

On dirait ce qu'on voudra.

C'est quand même beau comme pays.

Les paysages autour de nous,

quand le soleil se couche,

les couleurs,

on en profite un peu.

On peut pas rester H24

alors oui,

qu'est-ce que c'est beau,

ces vallées d'Afghanistan.

Parfois je me dis qu'on est dans Star Wars.

Surtout,

fais attention à toi.

Quand on traverse un village,

on s'arrête, bien sûr.

Et parfois on se met en mode chourois.

C'est-à-dire qu'on s'assoit,

on fait du thé,

on le partage avec les villageois,

sans perdre évidemment

notre objectif de vue.

Tu peux lui demander

s'ils croient souvent des talibans

dans le poing,

ou s'ils saient où ils se planquent.

Ils ne répondent pas toujours,

parce qu'ils ont peur.

Alors parfois on leur met un peu la pression.

Oui, le village.

Dis, viens là.

Demande à cette femme où est son mari.

Ce midi,

il me restait des bonbons et des pattes de fruits

sur ma ration.

Je les ai donné à un gamin.

Il m'a fait un grand sourire.

C'est important ça.

Pour qu'ils comprennent qu'on n'est pas leurs ennemis,

qu'on ne leur veut pas de mal,

qu'on est là pour neutraliser

les talibans et rien d'autre.

L'autre jour, on a fait un bout de chemin

avec les forces spéciales américaines.

Ils n'en revenaient pas,

qu'on boive le thé avec les villageois,

qu'on leur donne à manger,

qu'on leur sourit.

Ils jouent les rambos à chaque fois.

À quoi ça sert?

Ça fait deux mois maintenant qu'on est là.

En deux mois,

on n'a eu aucun contact direct

avec les talibans.

Et pourtant, il y en a partout autour.

Certains à 100%.

Ils savent qu'on est là.

Ça aussi, on en est sûr.

Bon, notre squad a été désigné

pour partir trois semaines

dans la région de Garang.

Ça se trouve ici, là,

sur la carte,

dans la vallée de Lamarouf.

C'est une région qui est très propice

aux infiltrations talibanes.

Dans cette opération,

on sera avec quelques gars du premier RPIMA,

avec trois hommes

du 13ème RDP

et avec des spécialistes

de la guerre électronique et des écoutes.

Entendu?

Garang.

On monte d'un cran.

Il nous faut une journée

pour atteindre ce poste avancé

à 80 km.

Bon.

On arrive à la passe de Guam.

Vigilance maximum, les gars.

La passe de Guam,

c'est un grand canyon

façon Lucky Luke.

Ça sent l'ambushka.

Mais pas le choix impossible

de passer par ailleurs.

Aujourd'hui, c'est passé.

Et nous voilà donc

au camp de Garang.

Installé au quart d'un village

au milieu d'une vallée encirclée

de montagne.

Danger maximum.

Notre camp est installé

dans une ferme afghane,

encirclée de l'aumur entorgi.

C'est un endroit totalement rustique.

Les toilettes

dansent un trou.

Et pour dormir, une bergerie

qui sent la bique.

Un jour minimum.

Nous 13,

plus ceux qui nous ont rejoint,

nous voilà 24.

À peine arrivé,

Lucky, notre chef d'escouade,

nous présente la première opération.

Bon.

Il va s'agir

de repérer le terrain

dans la partie sud de la vallée

près de ce village

ici sur la carte qui s'appelle

Salam Kale.

Vous devez savoir que le but final

c'est d'installer sur place

les hommes du 13ème RDP.

Mais donc avant,

il faut ratisser la zone.

Donc on va partir en véhicule

à peu près

jusqu'ici.

Et ensuite patrouiller dans le coin.

Des questions.

Pas de questions.

Bon. Alors voilà les photos

dont on t'en dispose.

On ne part jamais sur le terrain

comme ça. De but en blanc.

On passe des heures

sur les cartes. Des heures

à regarder les photos aériennes.

On va passer par là.

Que se t'en penses? Je sais pas.

Il y a l'air d'avoir une sorte

de pouvoir là.

Tu vois?

Tu crois pas qu'on devrait plutôt faire

ce petit crochet là?

C'est moi à risque je pense.

Ces briefings

avant de partir peuvent durer

des heures et des heures.

Aujourd'hui on y a passé

cinq heures.

Cinq heures à décrypter

les vieilles cartes soviétiques

et parfois pas.

4 mars 2006

après un solide petit déjeuner

Loïc Noirassan

dernier briefing

et c'est parti.

Ce matin il fait en froid

les véhicules sont complètement gelés.

Pour rejoindre

Salam Calais à trois kilomètres

on s'engage dans le lit d'un oeil d'asset

une patrouille du 13ème RDP

à repérer quelque chose.

Ils ont vu dix hommes quitter

précipitamment le village.

Moi je suis dans le véhicule de tête.

Accélère

Accélère on monte on va se coller

sur les hauteurs pour les observer.

Et arriver en haut

on les voit

une dizaine d'hommes effectivement.

Ils nous ont en vu

ils sont en train de se tirer.

On peut parler de laisser filer

on doit y aller.

Tire de formation c'est parti.

Stop!

Il nous faut un appui aérien.

Tu les as eu?

Impossible chef.

J'ai un problème de radio.

Merde merde.

Victor a unité.

Il revient vers vous.

Ils nous tirent dessus les cons.

Ok.

On s'en en deux.

Vous vous partez vers le sud rejoignent les gars du 13ème RDP

et nous on va vers le nord.

On va essayer de les prendre en étau.

Le terrain est effoncé.

Putain je suis coincé.

J'arrête plus avancer.

Ok on débarque.

On continue à pied.

On descend.

Loé que le chef se met devant

et nous juste derrière

et là

ça commence à tirer.

Putain!

C'est la première fois que je me fait tirer dessus.

La première fois.

J'ai pris un parti.

J'ai pris un parti.

Et pendant ce temps-là

le groupe qui est parti vers le sud

lui aussi se fait tirer dessus.

Je vois pas où il est.

Il est là t'as vu sans le t'allumer.

Ils ont réussi en abattrant

et nous au nord du village

on continue d'avancer à pied

en balayant les alentours à la pointe de notre fusée.

Toi et toi

vous prenez la ravine de gauche.

Toi tu viens avec moi on prend la ravine de droite.

Notre groupe de quatre se séparent en deux binos

et nous voilà donc deux par deux

dans deux ravines parallèles

très proches

mais suffisamment hautes pour qu'on se perde de vieux.

J'en ayant un au vu, ça semblait.

C'est l'héroïne qui a tiré.

Il l'a frôlé.

Du coup on s'est fait repérer.

Le taliban se met à riposter.

Et après

c'est l'apocalypse.

Ça tire dans tous les sens.

L'héroïne!

L'héroïne!

L'héroïne!

L'héroïne était derrière.

On a perdu le contact avec lui.

Ok je vais voir où il est.

Héroïne notre chef se met à avancer.

Et soudain

Il tombe.

Il tombe les fesses sur les talons.

Là.

Devant moi.

On a un blessé.

On a un blessé.

Et je vois l'héroïne

tomber sur le dos.

Accroche-toi l'héroïne.

L'héroïne!

Pense à tes enfants.

Allez l'héroïne, accroche-toi.

Pendant ce temps, l'héroïne

est parvenu à neutraliser le talibans qui a tiré.

Et voilà quoi.

On fait des massages cardiaques à l'héroïne.

Et ça dure.

Et ça dure.

On a un blessé grave.

Il faut l'évacuer.

On a besoin d'un hélico tout de suite.

Tenez le coup les gars, on arrive.

Et à partir de là.

Les minutes durent des heures.

Et nous lèvent de l'héroïne.

Toujours inconscient.

Pas de rythme cardiaque, aucune réactivité.

Delta, Charlie, Delta, probable.

Il n'a pas dit qu'il était décédé.

Delta, Charlie, Delta.

Il a dit probable.

Et donc il reste un espoir.

Alors on continue de le masser.

Masser.

Masser.

Masser.

Masser.

Masser.

Masser.

On veut croire au miracle.

Masser.

Masser.

Masser.

Et ça dure.

Une heure.

Deux heures.

Pendant lesquelles on continue de pratiquer un massage cardiaque à l'héroïne.

Masser.

Mais qu'est-ce qu'il faut putain?

Mais qu'est-ce qu'il faut?

Et le voilà enfin.

C'était Nico.

On m'élohique sur un branchard.

On le dépose dans l'hélicoptère.

Et on le voit partir.

Parce que nous,

nous on continue notre mission.

Et on veut croire que l'héroïne

n'est pas mort.

On vous envoie enfin un groupe de CP-10, monsieur.

Parce que je vous le dis.

Ceux qui nous ont tiré dessus.

Ceux qui ont tiré sur l'héroïne et qui l'ont peut-être

enfin sans doute tué.

On va les retrouver.

Avec les copains du CP-10 qui vont arriver.

On va les retrouver.

Ok, dès qu'ils sont là, on ratisse le village.

Il y a de grands chances qu'ils se soient réfugiés là-bas.

Faut qu'on les coince.

Saram Kale.

C'est un tout petit village.

Des maisons ont torchis collé les unes contre les autres.

Bon.

Dileur de les rassembler sur la place.

Les habitants tous.

Alors dire ça.

Et les voilà donc rassemblés au milieu du village.

Des femmes et des enfants surtout.

Et quelques vieillards.

Et deux hommes qui commandaient.

Fontent un peu tâche dans le décor.

Trop jeune, trop fort.

Le regard trop noir.

Lui et lui là.

Vous les prenez, vous les fouillez.

On fouille.

Et on en trouve sur eux un petit carnet noir si de note

il y a des piles électriques.

Ok.

On fouille les maisons une par une.

C'est parti.

On entre dans chaque maison.

Hé!

Regardez ce que j'ai trouvé.

Trois copains à nous qui se planquaient.

Trois talibans.

C'est sûr.

Et dans une autre maison on trouve un lanceur RPG.

Autrement dit, un lanceur de roquettes en tichard.

Et les munitions qui vont bien.

On s'était pas trompés.

Ce village est sous la coupe des talibans.

Pas question de rentrer ce soir à Spindboldack.

Alors on décide de bivouacquer.

Un peu à l'extérieur du village.

On s'installe.

On reconditionne nos armes au cas où.

Et là, une chape de silence se pose sur le groupe.

Aucun d'entre nous n'ose poser la question.

Est-ce qu'on a des nouvelles de Loïc?

Mais moi je pense qu'à ça.

Et les autres aussi j'en suis sûr.

Au fond de moi, je sais qu'il est mort.

On lui a fait un massage cardiaque de deux heures

avant de le mettre dans l'hélico.

Ça n'a pas de sens.

Ça n'a pas de sens de rêver qu'il est vivant.

On est censés dormir cette nuit.

Je suis au pied, dans le froid.

Dormir.

Mais je peux pas dormir.

J'y arriverai pas.

Tu veux une clape?

Merci.

Y en a un?

Je crois bien qu'il a fumé un paquet dans la nuit.

La nouvelle nous parvient dans la soirée.

Loïc est mort.

Et nous,

ces hommes, ces camarades,

sa famille,

il faut qu'on enquête ça.

Et nous,

ces hommes, ces camarades,

sa famille,

il faut qu'on enquête ça.

Il faut qu'on enquête ça.

Il faut qu'on enquête ça.

Il faut qu'on enquête ça.

Et pour enquêter, c'est ça.

Des gars comme nous,

n'ont qu'une seule recette.

Le groupe

se serrait les coups dans la douleur.

Souffrir ensemble.

Avec une angoisse qui nous court déjà dans la tête.

À mon avis, ça va vite se savoir en France.

Tu parles un soldat français tué par les talibans.

J'espère qu'ils auront le temps de prévenir haute.

Ils ont quel âge ces gausses?

Son fils doit avoir trois ans, je crois.

Et la petite télé-honneur,

presque un an, je pense.

Une cérémonie est organisée à Kandahar.

Depuis ce matin, ils flottent

à un temps de commandeau,

comme on dit chez nous.

Mais on est tous là.

Ils sont là,

ils sont là,

ils sont là,

ils sont là,

ils sont là,

ils sont là,

ils sont là,

ils sont là,

ils sont là,

tous là,

sur le tarmac de l'aéroport,

au pied de l'avion qui va ramener l'OIC en France,

un brassard noir

sur nos uniformes.

Et les soldats américains

sont là, eux aussi.

C'est beau cette solidarité des commandos

dans la douleur.

Et puis la rambes de l'avion,

on sort.

On monte le cercleuil dans l'avion,

on le dépose,

on redescend

rampe se referme et nous nous on reste il nous reste encore deux mois à faire ici

n'importe quel autre métier on nous aurait tous rapatrié mais nous ne faisons pas n'importe quel

métier nous sommes commandos dans l'armée dans les forces spéciales et notre métier c'est de

servir la france en toute circonstance

enceau ma france très belle coudre je ferai ma taille je quitterai paire et mètre sans

vous avez mis cette histoire christophe andelat vous propose de la débriefer avec un œuf

invité dans un podcast d'ores et déjà disponibles sans votre application

Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.

En janvier 2006, un groupe de 13 commandos marine du commando Trépel de Lorient débarque à Spin Boldak en Afghanistan, pour une mission de surveillance des Talibans. Dans la vallée escarpée de Maruf, ils tombent dans une embuscade.