Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: O.J. Simpson - Le débrief

Europe 1 Europe 1 10/25/23 - 10m - PDF Transcript

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Pour commenter son histoire du jour,

Christophe Ondelat reçoit un invité, acteur direct de son récit.

Pour débriefer cette extraordinaire affaire au J. Simpson,

j'ai lancé une invitation à un concurrent, néanmoins ami, il s'appelle Frédéric Carbone.

Il est le présentateur du 12-14 sur France Info,

donc juste avant cette émission,

et il a longtemps été correspondant aux États-Unis.

Et avant tout, c'est un ami.

Bonjour Frédéric.

Bonjour l'ami.

Et j'avais envie d'ailleurs de vous entendre sur cette affaire au J. Simpson.

Alors Frédéric Carbone,

peut-être qu'on pourrait d'ailleurs,

avant de parler du cas particulier d'Otzi Simpson,

évoquer ce que représente quand même le football américain aux États-Unis.

C'est un sport qui est totalement inconnu chez nous en France.

Est-ce que ça pèse pas là-bas,

encore plus lourd que le football ne pèse en France ?

Ah ça pèse, sans doute plus lourd et différemment.

Ça pèse plus dans le quotidien,

et de presque tout le monde, que l'on soit un fan absolu,

ou quelqu'un qui n'est pas forcément fan de football,

mais qui supporte forcément l'équipe de la ville dans l'alcaline.

Et moi, un des souvenirs de spectateurs les plus étonnants de sport américain

pendant que j'étais là-bas,

c'est un match de football universitaire.

Pas la NFL, pas les stars, pas le Super Bowl.

Football universitaire, ça donne à l'équivalent d'un quart de finale,

on dirait ça en France,

entre l'équipe de l'O.I.O, une équipe de la Caroline du Sud,

ça se passait en Floride, il y avait 80 000 personnes.

Le stade était absolument plein,

et il y avait des gens de l'O.I.O qui étaient venus en voiture,

qui avaient roulé 24 ou 30 heures pour venir là,

et il n'était pas question, qui ne soient pas là,

et c'était des gens qui n'avaient pas des moyens énormes loin de là.

Donc voilà, c'est quelque chose de quotidien absolu.

Ça pèse plus donc presque que le foot en France,

parce qu'il y a aussi beaucoup beaucoup beaucoup plus de marketing derrière.

Évidemment, évidemment, mais ça, c'est quelque chose de basique aux États-Unis,

par rapport à la France, tout ce qui est de l'ordre du commercial,

c'est fois 10, fois 15, fois 20.

En revanche, dans l'imprégnation quotidienne de tous les partis,

de la communauté qui est une notion qui existe aux États-Unis,

et beaucoup moins en France,

ça ne faut pas voir communautarisme quand on dit communauté aux États-Unis,

c'est extrêmement important.

L'image de l'ICS, de High School aux États-Unis, de football,

il y a 3, 4, 5 000 personnes, tous les vendredis soir, Friday Night Lights,

les lumières du vendredis soir,

elles s'allument partout aux États-Unis pour aller regarder les gamins de 15, 16, 17 ans,

qui jouent au football, et qu'est-ce qu'il y a grâce à ça,

être suffisamment fort pour pouvoir aller à la fac,

et ne pas payer 60 000 $ par an parce qu'ils sont bons au foot.

Ce qui est étonnant d'ailleurs au passage,

et on va revenir au J. Simpson, un promis,

mais c'est qu'il n'y a pas de mondialisation du sport,

c'est-à-dire qu'aux États-Unis, ça pense football américain,

ça pense basket, énormément beaucoup plus que chez nous,

et ça pense baseball, si vous le permettez.

Vous, votre truc, c'est le baseball,

et alors chez nous, tout ça ne pèse rien,

c'est étonnant que la mondialisation n'est pas ripolinée, tout ça.

Ces sports américains sont restés très américains,

il n'y a aucune explication, effectivement,

il y a du chute américain en France, il y en a un peu,

mais c'est 50 personnes sur des stades autour de Paris.

Oui, c'est resté américain.

Alors, tant ce cadre, O.J. Simpson, c'est Zidane, puissance 20 ?

Oui, oui, oui, si vous voulez, c'est la star absolue

du justement, de ce fameux foot universitaire,

fin des années 60, il est le type qui bat tous les records

de l'université de Sud de Californie,

Saint-Rosé, dans ces coins-là, il bat tous les records,

c'est, on appelle ça un running back, c'est un courant,

c'est pas celui qui lance la balle,

c'est pas celui qui court derrière la balle,

c'est celui qui court avec le ballon, et il bat tous les records.

Et donc, en plus, il y a déjà des Noirs,

les Africains américains qui sont dans le foot américain, bien entendu,

mais il est celui qui va exploser tous les compteurs

et qui va gagner la plus grosse somme, avoir le plus gros contrat

Il y a autre chose qui a dû étonner les gens,

et qui, sans doute, vous, quand vous êtes arrivé de France aux États-Unis,

vous avez aussi surpris, c'est ce qu'il peut y avoir

comme bar nom journalistique autour d'une affaire comme celle-là.

C'est-à-dire qu'évidemment, en France,

ça, c'est pas rangé ces dernières années sur ce plan-là,

mais ça n'est toujours rien à côté de ce qui se passe là-bas aux États-Unis.

C'est une dingue, oui.

Ah, bah c'est, oui, le bar nom, le mot est juste.

Et puis, c'est du minute par minute, seconde par seconde,

et vous parlez de marketing sportif, il y a le marketing médiatique aussi,

et ça coûte énormément cher, et ça peut rapporter énormément d'argent.

Le jour où Justin Son essaye de fuir, enfin, fuir,

on ne s'est même pas s'y fuyé tellement il allait pas vite sur l'autoroute,

mais ce jour-là, on coupe la finale de NBA de basket

pour diffuser la chasse, la course poursuite à Justin Son.

Parce que ça rapporte de la sonorité, on s'en va.

Bien sûr, bien sûr, bien sûr, évidemment.

Évidemment, c'est le type, il avait pris sa retraite,

pargarder précisément, ça devait être une dizaine d'années avant,

mais ça restait un mi-tabsolu.

Très franchement, sa reconversion dans le cinéma, c'était pas exceptionnel,

mais en revanche, ça restait une icône absolue du sport américain.

Oui, évidemment.

Alors Frédéric, c'est évidemment ça qui saute à nous auraïe

quand on écoute l'histoire, c'est que donc aux États-Unis,

si on a de l'argent, on peut se payer un bon avocat,

si on peut se payer un bon avocat,

alors même si tout vous accuse, vous vous en sortez, PPR.

Oui, c'est vrai, mais ça a encore eu une même particularité supplémentaire,

cette histoire, parce qu'on sentait en général,

quand on a un bon avocat, un évitant d'aller jusqu'au procès.

On négocie, vous connaissez ça très bien, on négocie et on évite d'arriver au procès.

On a énormément d'argent, on trouve un deal qui permet de versier des sous,

mais on évite le procès pénal et l'exposition comme ça.

C'est des escards.

C'est des escards.

Et tant d'autres, et tant d'autres.

Mais là, ce qui est exceptionnel,

oui, il y a une équipe d'avocats qui sont formidable,

il y a Yacocrane, l'avocat africain américain emblématique,

il y a le père Kardashian,

et puis il y en a un troisième,

il y a Alem Darchovic, c'est peut-être un nom qui vous dit quelque chose,

c'est un des avocats de Donald Trump aujourd'hui.

D'accord.

Lui, c'est le roi du droit.

Vraiment, il s'était bien réparti les roles les trois.

Yacocrane, c'est pour l'appel africain américain,

et lui, c'est vraiment le roi du droit qui va trouver toutes les files partout.

Et puis l'accusation, elle a un peu fait n'importe quoi.

Elle s'est fait prendre les mains dans le pot de confiture avec l'histoire du gant.

Voilà, c'est tout basse, plus là-dessus.

Et puis il y a autre chose.

Il y a quand même, après, je dirais pas que c'est mon avis,

c'est pas une question de avis,

mais je pense qu'il y a quelque chose qui a compté énormément dans le verdict.

C'est autant le jury que les avocats.

C'est-à-dire qu'on est quand même deux ans après la fière Rodney King à Los Angeles.

Oui, c'est-à-dire que ce qui se joue aussi,

c'est le fait qu'Oji Simpson est un homme,

alors vous dites africain, américain, nous, on dirait noir.

Oui, j'étais aux États-Unis, je pense.

Voilà, donc, est un noir.

Oui, absolument.

Mais après, c'est un noir,

mais qui n'est pas du tout emblématique de la cause noire.

Mais le souvenir, ce que tous les jurés,

ce que tout le monde a en tête à ce moment-là,

c'est deux ans avant, Rodney King,

ce noir américain tabassé par les policiers à Los Angeles,

et derrière, aucune occupation des policiers

et des émeutes pendant des jours et des jours

dont tout le monde a le souvenir là-bas.

Et il y a sans doute cette peur.

Si Oji Simpson est condamné,

masque, il va se passer la même chose,

sans compter qu'il y a pas mal de jurés noirs dans ce procès.

Et ce qui est hallucinant,

c'est qu'Oji Simpson est tout sauf une incarnation de cette cause noire,

de la cause américaine à l'américain.

Mais ça ne l'a jamais effleuré

quand il remporte ce titre de meilleur joueur universitaire,

dont je vous parlais tout à l'heure, en 1968.

1968, c'est l'année Martel du Tolkien assassiné.

1968, c'est l'année des Jeux olympiques de Mexico,

avec John Karolow, cet homismis,

les deux américains qui sont sur le podium,

avec la tête baissée devant le drapeau américain

et le point de gantée de noir.

C'est absolument l'inverse Oji Simpson.

Il y a une histoire hallucinante, si vous me permettez de la citer.

Il y a un documentaire qui est exceptionnel,

que je vous recommande vraiment chaudement,

qui s'appelle Oji Made in America,

qui est visible en France, en traduction française,

qui est justement sur tout ce contexte.

Et il y a un type qui raconte mon néant 70,

je crois tout début de la carrière professionnelle de Oji Simpson,

ou même avant qu'il soit professionnel.

Il y a un grand Raoult, ils sont en banquée,

il y a des dizaines de tables,

il y a une table avec Oji Simpson et d'autres joueurs noirs,

d'autres personnes noires.

Mais il n'y a pas beaucoup de noir qu'à même à cette époque-là,

dans ces cercles-là.

Et il y a une personne qui passe en disant,

« T'as vu Oji avec tous ces neigres ? »

Et le petit thier lapin dit,

« Oji Simpson, c'est quand même dingue,

j'ai une histoire hallucinante, c'est choquant. »

Il dit « Non, c'est pas un problème, je ne suis pas noir,

moi je suis Oji. »

Voilà, tout est dit.

– Merci beaucoup Frédéric Carbone.

Je vous fais cette proposition,

un prêté pour en rendu,

si vous avez besoin d'un type qui sait parler du crime un jour.

Je viens à France Info entre 12h et 14h, ça vous va ?

– Mais ça sera avec grand plaisir,

ça sera avec grand plaisir.

– Frédéric Carbone de France…

– Ou du pays basse, ou d'autres choses.

– Ou d'autres choses.

Frédéric Carbone était mon invité

pour débriefer cette histoire Oji Simpson.

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En 1994 aux Etats-Unis, Nicole Brown, l’ex-femme d’O.J. Simpson, idole du football américain, est égorgée sur le perron de sa maison. L’ADN d’O.J. est retrouvé sur un gant de cuir, abandonné sur la scène de crime…