Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Nicolas Duc, le banquier hypocondriaque
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En 2010 à Antonie, en banlieue parisienne, Nicolas Duc tue sa femme de six coups de
marteau sur la tête. Le mobile, une histoire de fesses, une histoire d'argent, que n'est
ni pas d'amant, pas de mago et un mobile hallucinant. Ouvrons ensemble la Côte B
du dossier d'instruction de Nicolas Duc.
Dans le système judiciaire français, le dossier d'instruction contient un sous-dossier
appelé Côte B. Il rassemble les rapports des experts psychiatres, psychologues et de
l'enquêteur de personnalité. Ouvrons l'un de ces dossiers.
En 2010, Nicolas Duc vit dans un pavillon de banlieue parisienne avec sa femme Nathalie.
Ils ont 42 ans tous les deux et trois enfants. Elle est professeur agrégée de sciences
naturelles et lui banquier. Mais le 19 octobre, petit matin, Nicolas Duc assaine
à sa femme un coup de marteau sur la tête. Nathalie est inconsciente, mais toujours vivant.
Alors il la frappe encore une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, cinq fois.
Un massacre. Nathalie agonise sur son lit et Nicolas Duc prend la fuite et au volant,
il se saoule au whisky. Quand Nicolas Duc rentre chez lui, il est cueilli par les policiers
et d'un coup il s'effond. C'est moi qui l'ai tué. Je vais mourir de le sémil. Je
voulais pas qu'elle refasse sa vie après ma mort. Je ne supportais pas l'idée qu'elle
puisse rencontrer d'autres hommes. Et Nathalie meurt à l'hôpital.
Je suis au tribunal. Il est déféré après la garde à vue pour être mis en examen pour
des faits de meurtres sur conjoint. Je perçois tout de suite que j'arrive dans un dossier
hors norme avec une personne qui est mise en examen et qui n'a pas du tout le profil
des personnes qui sont mis en examen dans les dossiers d'information judiciaire et que
ce dossier dépasse l'entendement et qu'on voit bien qu'il va y avoir un volet psychologique
et psychiatrique qui va être prédominant. Et la personne que je vais rencontrer quelques
instants plus tard n'est pas un client lambda. Côte B-21. Expertise psychiatrique des docteurs
Coutançot et Pascal. Nicolas Duc n'a aucun antécédent judiciaire. Après les études
dans la finance, il a travaillé comme trader dans plusieurs banques connues et avant les
faits, il était employé dans une banque d'affaires pour gérer des portefeuilles d'obligation.
Il gagnait 100 000 euros par an. Marier et un atelier depuis 1992, le couple avait trois enfants.
Je le vois, il est bien évidemment effondré, il n'est pas en mesure de s'expliquer devant
le juge d'instruction et il fera de brèves observations de mémoire sans répondre aux questions.
Et puis ensuite dès le lendemain, je vais le voir à la maison d'arrêt. Je savais qu'il fallait que je...
Oui, on va le dire, prenne soin de lui d'une certaine manière. C'est-à-dire qu'il devait avoir ce
contact régulier. Je devais toujours le ramener, lui dire qu'il fallait rester parmi nous. Il y a
eu des parlois assez émouvants. Je ne vais pas vous dire que j'étais attaché à lui, mais en tout
cas, je veillais à lui rendre visite toutes les semaines. Voilà. Ça me semblait important parce que
je percevais que psychologiquement parlant, il était dans un état plus que fragile et qu'il
y avait un risque d'effondrement. Il était touchant, ce monsieur, très touchant.
Ordonnance mise en accusation. En mai 2010, six mois avant le meurtre, Nicolas Duc faisait une
chute à vélo lui causant une fracture de la clavicule. Il avait subi une série d'examens
radiographiques qu'il avait beaucoup angoissés. Il avait alors acquis la certitude après avoir
consulté des sites internet qu'il souffrait d'un cancer. Nicolas Duc pensait qu'il allait mourir et
que sa femme allait connaître d'autres hommes après son décès. Cette idée lui était intolérable.
Et alors qu'il est quelqu'un de tout à fait raisonnable, intellectuellement quand même au
dessus de la moyenne, il rentre dans un délire paranoïaque, hypochondriac. Et il se dit,
je suis atteint d'une maladie incurable. Il s'auto-convint qu'il a une lecémie. Il multiplie
les examens de sang, des analyses, des scanners, des radios et la liste est juste faramineuse. Et il
est dans ce délire. Personne ne mesure l'ampleur de ce qu'il est en train de vivre. Et il croit
qu'il va mourir. Et il aime tellement sa femme qu'il ne supporte pas l'idée qu'elle puisse refaire
sa vie après son décès. Et donc, à 7h du matin, lorsqu'il se lève, il décide de tuer sa femme
pour ne pas avoir à vivre avec cette idée qu'elle refraie sa vie avec un autre homme.
Ortonnance de mise en accusation. Le matin du 19 octobre 2010,
Nicolas Duc était pris d'une violente douleur au niveau du coeur, persuadé qu'il allait mourir.
Il cambergait pendant près de 40 minutes avant de passer à l'acte et d'aller à la cave chercher
un marteau. Vers 7h40, après le départ de sa fille et de son fils aîné pour l'école,
il avait violemment frappé sa femme derrière le crâne. Après être tombé de son lit,
Nathalie se relevait pour se traîner jusqu'au lit. Elle se réveille, il lui assaine encore des
coups, il y en aura 4 ou 5, il y a du sang partout, il nettoie le sang pas pour maquiller une scène
de crime, mais simplement pour que les enfants ne découvrent pas le sang de leur mère par une
entrée éventuellement dans la chambre parental. Les enfants partiront à l'école, il écrira une lettre
qui est intestamante d'une certaine manière où il expliquera son geste. Les enfants, maman est
morte ce matin et je pars aussi. J'ai appris mon cancer du sang il y a quelques jours et je suis
condamné à cause de trop de radio cet été et mon épaul n'est pas récupérable. Appelez votre grand
mère, appelez la police, les pompiers, vous avez une grande maison et beaucoup d'argent sur les
comptes bancaires, trois comptes à la banque postale, des assurances vies et des comptes courants,
cela fait des semaines que je souffre de voir toutes les choses que j'ai perdues. Mais le pire est
d'imaginer maman que j'aime plus que tout, refaire sa vie avec d'autres hommes. Je vous aime.
Et ensuite il revient, il fait le petit déjeuner à son petit garçon de dix ans.
Marie-Laure Boubasse, avocate générale. Celui-ci d'ailleurs lui fera remarquer qu'il a une trace
de sang au niveau de l'oreille et en fait monsieur Duc va faire des allers-retours dans la chambre de
son épouse pour finir le travail entre guillemets puisqu'il se rend compte que c'est pas fini.
Lui portait d'autre coup et il va laisser partir son enfant à l'école. Sa femme agonise le dit qu'il
y a des râles, qu'elle a froid, qu'elle se plainduit à un moment donc c'est glaçant. On se dit qu'il
était quand même déterminé en tout cas à mettre fin à la vie de son épouse et au lieu à un moment
moins l'autre de lui porter secours, j'allais dire de finir le travail. Mais en fait ça dure des heures,
ça dure entre 8h30 du matin et à minima 11h, elle descendra à l'hôpital bien plus tard,
ça fait froid dans le dos parce que vous avez ces gestes normes du quotidien avec ses enfants
et puis en même temps il passe son temps à aller voir son épouse pour l'achever au final donc c'est
quelque chose qui n'est pas commun. Il fait état de certaines intentions suicidaires mais enfin
aucun moment il y a le moindre passage à l'acte le concernant. Ortenance de mise en accusation
à 11h du matin, Nicolas Duc quittait sa maison laissant sa femme en train d'agoniser. Il avait
pensé à se suicider sans pouvoir le faire. Il avait roulé sans but vers Fontainebleau avant
de revenir vers Duc. Nicolas Duc avait retiré 300 euros pour acheter un millefeuille et du whisky
qu'il consommait en roulant. Il va revenir chez lui à la maison alors que les policiers sont déjà
là que sa femme a été évacuée par les secours parce qu'elle décèdera en fait plusieurs heures
plus tard et il rentre chez lui comme s'il de rien n'était, il arrache la bande de scellés
et puis là après finalement il ressort assez vite et il va s'effondrer dans les bras de ses voisins
mais c'est aussi un rôle de protection quand on réalise qu'on a fait c'est trop difficile donc
on essaie de l'occulter et puis on met en place des barrières pour pouvoir survivre et il le
dira au cours de l'instruction on s'en même attend de le procès qu'il avait tout et qu'il a tout perdu.
Regarde à vue Nicolas Duc prend conscience de la folie de son meurtre je comprends pas pourquoi j'ai fait ça
en la tuant je me suis tué aussi et j'ai plus rien il n'y a aucun motif à ça aujourd'hui on devrait
tous vivre ensemble. Les policiers vont faire état de ce qu'il a un discours parfaitement
cohérent il s'exprime comme vous et moi il n'y a pas de propos délirant puis au vu quand même de ce
qu'il explique concernant le déroulé des faits il y a une expertise psychiatrique qui va avoir lieu
durant le temps de la gardage et là on est quelques heures après la commission des faits et ça
ça a son importance aussi puisque du coup le médecin qui le voit à ce moment là le voit dans
l'état le plus proche de ce qu'il a été au moment où il a commis ce gestir éparable et il n'y
a pas de problème il n'y a pas d'abolition ça c'est certain et sur le plan médical il n'y a pas de
difficulté il est parfaitement compatible avec une mesure de garde à vue ce qui fait qu'en fait
les enquêteurs vont pouvoir l'entendre et recueillir les différentes déclarations de
monsieur Duc qui reconnaît les faits et qui les explique. Ordonnance de mise en accusation sur
l'un des courriers retrouvés par la police Nicolas Duc écrit. Mon histoire est impressionnable et ma
folie m'entraîne en enfer alors que j'avais le paradis la vie idéale j'ai trahi tout le monde par
ma lâcheté mes hérances psychologiques et mon égoïsme je suis un malade mental complexé qui n'a
jamais pris ses responsabilités j'ai vécu tel un animal dans une bulle en petit chambre de la
mort et sans jamais recoller au monde réel en reprenant mes esprits ma souffrance est inimaginable
en pensant au bonheur qu'aurait pu être mes 20 ou 30 prochaines années et je pense au mal que j'ai
fait à mon entourage il a une émotion qui est contrôlée elle n'est pas hystérisée elle n'est
pas théâtralisée docteur Jean-Charles Pascal expert psychiatre il dit que il se reproche
attencément son geste qu'il ne comprend pas il est accablé voilà on a quelqu'un qui est mais qui
n'est pas dans l'effondrement il est il est présent il est il répond aux questions il n'est pas ému
aux larmes mais voilà sa vie a basculé et donc il est assez satisfait je pense de pouvoir s'exprimer
donc on examine quelqu'un qui n'a pas d'intérêt dans psychiatrique qui n'a pas d'intérêt dans
judiciaire bonnes études bon métier heureux en ménage des enfants qui décrit une sorte de vie idéale
donc jusque là on n'est pas du tout devant un dossier qui nous renseigne déjà sur des éléments
psychopathologiques en décédant psychiatrique situation de couple préoccupante etc etc
il a fait des années auparavant une chute de pratique sportive une traumatisme à l'épaule et puis
ce traumatisme à l'épaule trajet de la clavicule c'est jamais vraiment bien un bien guéri et toujours
un peu douloureux et puis depuis quelques mois ces douleurs étaient réapparues de façon un peu plus
intense et il commence à consulter sur internet il va un jour tomber sur quelqu'un qui il y a des
évolutions cancéreuses de certains traumatismes de l'épaule code b25 expertise psychiatrique des
docteurs pascal écoutant saut nicoladuc 43 ans décrit des préoccupations sur son corps avec un
caractère obsédant et délirant il nous confie c'était un enfer psychologique je pensais que mon
épaule s'était déformé j'ai voulu passer sa quente radiographie j'étais fou de cette clavicule
il n'y avait pas une minute où je n'y pensais pas je pensais que ces douleurs étaient dû à un cancer
lui pour une raison qui échappe au commun des mortels il est tombé dans ce délire parce qu'il
avait de plus en plus mal et parce qu'il prenait énormément de médicaments il multipliait les
examens il s'est focalisé sur quelques analyses qui apparemment n'étaient pas bonnes mais qui en
réalité n'avait rien de surréaliste et il s'est auto convaincu qu'il allait mourir il s'effondre
psychologiquement et psychiatriquement parlant et personne ne prend conscience de l'état dans
lequel il est sa femme à un moment donné le dit à des collègues de travail en disant je vois qu'il
n'est pas là qu'il va pas bien mais personne ne perçoit à quel point il est au fond du trou et
il est tout seul et il est effondré et cette idée qu'il est peut-être atteint d'un cancer
donc d'une maladie grave simplante chez lui et va devenir une obsession et non seulement il est
persuadé d'avoir une pathologie grave de type cancerux mais il est persuadé quitte à petit
qu'il va mourir ce qu'il effondre c'est pas qu'il va mourir c'est que il aime sa femme plus que
tout et il imagine d'ores et déjà que sa femme va refaire sa vie avec d'autres hommes et il l'aime
tellement que ça lui est insupportable.
Code B-24, expertise psychiatrique des docteurs Coutançot et Pascal. Sur le plan du caractère
Nicolas Duc se décrit comme têtu un peu égocentré parfois un peu trop assuré parfois
susceptible et sournoi il l'exprime ainsi à sa façon je suis peut-être un peu trop prétentieux trop
sur de moi j'ai parfois un manque d'écoute des autres peut-être trop centré sur moi.
Ce qui frappe aussi à la lecture de ce dossier c'est que tout est centré sur lui c'est lui le plus
important c'est lui qui est au centre du jeu c'est lui qui prend les décisions mais en tout cas
il n'y a que lui et les conséquences que ça va avoir pour sa famille même si il prend la précaution
de lister et de donner des conseils à ses enfants c'est toujours lui et en fait on est sur quelqu'un
qui avait un comportement tout cas avant et une vie qui faisait que tout était parfaitement
raisonnable tout était cadré calibré et là sur ces félas il n'y a que lui il ne supporte pas
l'idée de l'avoir seul mais par contre ça lui pose aucun problème de savoir que ses enfants
vont se retrouver sans leur mère éventuellement sans leur père au moyen un mot par contre qui est
repris mais qui me fait ticker à chaque fois c'est qu'il parle d'un amour passionnel à un moment
pour expliquer son geste puisque son motif c'est que les pensants qui vont mourir ils ne supportent
pas l'idée qu'elle fasse sa vie sans lui et ce mot passion bon il est complètement dévoyé surtout
que j'allais dire c'en est pas sur roméo juliette lui il n'est pas fin ses jours il n'y a jamais
aucun passage à l'acte le concernant hein parce que ça arrive malheureusement c'est terrible mais
dans la situation monsieur du qu'il n'y a pas ce passage à l'acte là donc ça aussi ça pose
question code b-27 expertise psychiatrique des docteurs pascal écoutant sauc nicoladuc
s'attribue des bouffées d'angoisse des idées de suicide et des pensées où il associe sa mort
au destin de sa femme il nous dit je pense que ma femme va refaire sa vie avec d'autres hommes
qui vivront dans le futur avec elle ça mérite je suis jaloux donc c'est la mise en place dans son
système de pensée d'une torture c'est une sorte de jalousie prévue il a une intense jalousie de
celui qui pourrait et à son avis qui de toute façon évidente un jour le remplacerait s'il mourrait
sa femme irait avec d'autres hommes est-ce que c'était délirant ça qui est délirant c'est plutôt de
penser qu'il allait mourir de son cancer de l'épaule on est dans un délire sur le pan de
l'hypocondrie au niveau de la jalousie on est dans une jalousie pathologique anticipatoire peut-être
pas délirante le fait qu'il pense qu'il pourrait être un rival dans le futur pourrait donc venir à la
place qu'il occupe mais pas délirant au fructose insu donc c'est ce que nous répondons aux justes
d'introduction dans notre rapport pour nous donc monsieur Duc peut être jugé en considérant bien
sûr que son discernement a été fortement altéré on a mis forte altération pour qu'il y ait eu
abolition il aurait fallu une une dépendance totale par rapport à la à la partie délirante
ordonnance de mise en accusation l'entourage de Nicolas Duc ne fait
état d'aucune violence à l'encontre de sa femme natalie le couple ne connaissait pas de conflits
majeurs son épouse était professeur de svt elle donnait entière satisfaction elle s'investissait
beaucoup dans son art la sculpture et elle souhaitait y consacrer tout son temps à la retraite
rien ne présagerait d'un malaise dans le couple c'est un couple qui a les problèmes d'un couple
classique maître fabien araquellian avocat de Nicolas Duc quelques petites disputes par
ci par là mais aucun souci financier loin de là il perçoit une rémunération plus que
confortable je crois pas loin de 7 8000 euros mensuel son épouse elle est professeur d'une à
côté de son activité professionnelle elle fait aussi des sculptures et d'ailleurs elle pensait
vivre de cette activité elle allait exposer au grand palais elle était en pleine expansion en
pleine essor professionnel ils ont trois enfants qui sont épanouis il n'y a pas d'amant il n'y a pas
de maîtresse il y a même des projets de d'élévation de la maison il part en vacances
régulièrement non il n'y a pas de nuage il n'y a pas d'ombre rien le juge d'instruction a creusé il a
entendu tous les voisins il a entendu tous les amis du couple et il n'y a pas le début d'un de
violence il n'y a pas le début d'une main courante il n'y a pas le début d'un énervement il n'y a
rien rien rien n'a été constaté discordant de ce point de vue
sa femme réussit marie-laure bubasse avocate général et en fait ce qui transparaît c'est
que monsieur duck a réussi sur le plan professionnel en tout cas il a un job et il le revendique d'ailleurs
mais il dira quand même qu'il était jaloux de sa femme parce que sur certaines choses elle brillait
plus que lui par rapport à l'art qu'elle pratiquait c'était quelque chose qui était reconnu et elle
commençait à monter et lui on a l'impression qu'il a toujours eu besoin de montrer qu'il était
meilleur que les autres il y a des explications qu'on n'a pas notamment par rapport à des mots que
lui va évoquer notamment dans un courrier qu'il a pu laisser après les faits il parle de cet enfant
qui n'a pas réussi et donc ce qui montre qu'il y a quand même une souffrance quelque chose qui
l'a pas digéré et bon c'est une explication comme une autre mais j'allais dire il y a ce
mille feuilles il s'en prend elle il s'en prend à personne d'autre et il le dit lui-même qui a
vu une certaine jalouse il y avait du succès chez sa femme et surtout à un moment où lui n'en a plus
et où il va pas bien donc la relation de couple j'allais dire les quand même un petit peu
déséquilibré même si elle apparaît aux yeux de tout le monde comme étant idéal moi je pense qu'il
a quand même une faille aussi à ce niveau là ordonnance de mise en accusation issu d'une
famille modeste nicoladuc estime avoir été survalorisée par sa mère par rapport à sa sœur
source de culpabilité eudipienne il décrit de bonnes relations avec son père qui était plutôt
absent nicoladuc indique avoir eu une adolescence normale puis avoir suivi une scolarité brillante
jusqu'en dss au cours duquel il a rencontré sa femme trois enfants sont nés de leur union c'est
quelqu'un qui a une bonne idée de lui même un docteur Jean-Charles Pascal expert psychiatre
c'est fier de son parcours de ses études de sa réussite professionnelle vraiment rien de
pathologique bon le seul mystère qui restera quand on regarde sa personnalité c'est l'ultra
violence il n'a pas étouffé il n'a pas empoisonné il n'a pas étranglé il n'a pas il a massacré
qu'est ce qui va amener cet homme à massacrer un peu comme si la violence des coups portait sur
celle qu'il aime donc la défigurant au fond résolver un peu la question qui se posait sur le fait
des hommes qu'elle pourrait connaître après lui mais la grande question psychopathologique qui reste
mystérieuse c'est qu'est ce que ça a déclenché chez cet homme jamais violent jamais impulsif pas
particulièrement intêler en foussration le pourquoi sur une personnalité comme la sienne mystère on
peut faire toutes les hypothèses et psychopathologiques on peut appeler toutes les références
psychanalytiques possibles on peut tout dire mais on n'a aucun élément qui permet de comprendre
pourquoi des choses après de telles situations tragiques il faut être humble et accepté en
général il n'y a pas d'explication évidente moi ça n'avait rien d'énigmatique moi je
j'ai plaidé avec force que il n'avait rien à faire dans le box d'une cour d'assises et que
c'était une personne qui n'avait pas de discernement au moment des faits et là il y a un article du
code pénal qui est bien écrit qui vient dire que lorsqu'il y a une abolition du discernement il
y a une irresponsabilité pénale et s'il y a une irresponsabilité pénale on ne peut pas être
condamné à une peine devant une cour d'assises les experts psychiatres conclut que Nicolas Duc n'est
pas faux trois ans après le meurtre de son épouse il est jugé devant la cour d'assises des hautes
les enfants sont pas là au procès donc cette confrontation elle n'a pas lieu et j'ai envie
de dire tant mieux mais il a malgré tout sa belle famille en face de lui et d'ailleurs qui ne
l'accable pas qui ne l'enfonce pas mais vous imaginez la scène
je lui demande de rester lui même je défends pas un membre de la brise de mer je défends
une personne qui ne ment pas en fait je ne lui suis sûr pas à l'oreille comme on peut le faire
dans un dossier de trafic de stupéfiants monsieur c'est pas vous etc je ne le prépare pas on ne
ment pas il ne ment pas il dit la vérité
faites entrer l'accusé
il donne une impression d'une personne totalement effondrée d'une personne sincère d'une personne
honnête d'une personne qui ne triche pas d'une personne qui n'aurait jamais dû se retrouver
dans le box d'une cours d'assises c'est pas un délinquant de grand chemin que je défends c'est
le citoyen lambda plus que lambda j'ai le souvenir de quelqu'un d'abattu et d'assez
mutique qui subissait en fait ce qui se passait mais en tout cas lui il reste pas transparent
parce qu'on sent qu'il y a un poids mais il subit je me souviens de quelque chose de
particulièrement triste parfois vous avez la colère des parties civils notamment et là il n'y
a rien en fait c'est sombre en fait c'est triste c'est sombre et il y a vraiment un poids c'est très
pesant comme ambiance monsieur duke levez vous avez vous des mots pour expliquer votre geste
je comprends toujours pas pourquoi j'ai fait ça aujourd'hui je me dis qu'il est impossible que j'ai
pu commettre cet acte ça paraît irréel je suis devenu fou je n'ai pas d'autre
explication monsieur le président maintenant toute la question elle est de savoir c'est s'il
était responsable pénalement ou si son état faisait l'objet d'une altération du discernement
auquel cas la cour devait prononcer une peine mais en tenant compte d'un état psychiatrique
particulier qui faisait qu'il n'était pas parfaitement on va dire pour caricature un peu
sain d'esprit en tout cas comme vous et moi ou alors au contraire carrément on est sur une
abolition la cour pouvait tout à fait le le retenir c'était le parti de la défense de reconnaître
qu'en fait il était bien vu une abolition et qu'on pouvait pas le condamner à une peine d'emprisonnement
donc mon travail à moi il est de connaître ses expertises sur le bout des doigts et de
mettre les experts les uns contre les autres pour montrer que même eux ne sont pas d'accord et si
eux ne sont pas d'accord que va faire la cour d'assises monsieur du que ressentez vous aujourd'hui
c'est effroyable j'ai une profonde honte sur moi même j'ai du mal à comprendre ce qui m'est
arrivé je peux plus regarder quelqu'un dans les yeux et bien sûr je peux plus faire face à ma famille
à mes amis et bien sûr à mes enfants j'ai bousillé notre vie et surtout il
regarde ses enfants et de sa famille c'est plus ça que la cour d'assises moi de ce que je ressens
c'est pas l'enjeu de la peine parce que je pense qu'il est conscient qu'il a tout perdu et que
c'est de sa faute mais c'est surtout le regard de ses enfants parce que ça il va l'évoquer que
ça c'est trop dur moi je me souviens très bien que au-delà de mon rôle d'avocat ce que je lui disais
en permanence c'est qu'il devait rester debout pour ses enfants qu'il devait rester pour eux qu'il
allait devoir leur expliquer un jour et parce que ses enfants venaient de perdre leur mère il fallait
qu'ils aient aussi leur père debout après la peine j'ai envie de dire que ça il me déléguait
ce travail et il m'a jamais dit maître je veux me prendre une peine qui soit inférieure
à tel quant homme et jamais on a eu cette discussion entre nous finalement la sanction que
la société est amenée à prononcer par le biais de la cour d'assises avec une peine d'emprisonnement
c'est pas cette sanction on a la pire et dans le regard de ses enfants il a pris perpétuité on a
l'impression qu'il se fait une raison et que le regard de ses enfants il est tellement lourd et on
perçoit pas de positionnement vers l'avenir mais parce que je pense qu'il est conscient à ce moment
là aussi que le geste qu'il a commis c'est le pire de tous et que les seuls qui ont de l'importance
à ses yeux c'est ses enfants et il ne perçoit pas comment ils peuvent lui pardonner
Nicolas Duc est condamné à dix ans de prison la cour d'assises et haute scène a retenu une
altération de son discernement et le ban qui ne fait pas appel du jugement
j'ai compris que lorsque ce process est terminé il y a eu un effondrement d'une certaine
manière c'était pas anodin pour lui d'être dans l'obligation de s'exprimer sur ses faits
publiquement j'ai toujours continué à aller le voir on se projetait même compte tenu de la peine
qui déshonne n'était pas très importante sur un aménagement de peine sur les perspectives sur
savoir ce qui allait se passer après ouais je continue à le voir
les seuls lumières que j'ai perçu chez lui c'est lorsqu'il parlait de ses enfants il n'y a pas eu de
visite mais il y avait des échanges de courriers de lettres des dessins il y avait des échanges
et pistolaires avec ses enfants il était toujours très ému lorsqu'on parlait de ses enfants très très
ému vous savez maître mes enfants sont chez ma belle mère ça me fait un peu peur de les voir
mais mon fils aîné m'a écrit tu me manques papa je pense à toi pour ma fille c'est plus
partagé et puis le dernier il est un peu perdu il est suivi par un pédopsychiatre
j'ai toujours pensé que potentiellement il y avait un risque qu'il s'effondre et qui mette fin six
jours ouais je l'avais toujours à l'esprit je l'avais toujours à l'esprit
et un matin je reçois un coup de téléphone de la direction de la maison d'arrêt qui m'indique
qu'il a mis fin six jours voilà
c'est pas anodin dans la vie d'un avocat c'est pas anodin dans la vie d'un avocat parce que peu
importe l'effet on crée des liens et moi j'ai été très fier d'être son avocat et oui j'ai été
très triste et ce dossier je sais que il fera partie des cinq six dossiers qui auront marqué
ma carrière professionnelle je l'ai encore dans mon sac à dos très clairement
c'était on donnait raconte code b rédaction en chef guillaume mori en quête de fin sans dubie
réalisation matieu fret je rappelle que toutes nos histoires sont disponibles en podcast des six heures
du matin retrouver on de la traconte code b tous les vendredi et samedi des six heures sur votre
plateforme de podcast
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Ecoutez Christophe Hondelatte dévoiler la personnalité de Nicolas Duc. Un banquier sans histoires, marié, père de 3 enfants. Il n’avait pas de maîtresse, sa femme lui était fidèle. Mais il a explosé son bonheur familial. Il était persuadé de souffrir d’une maladie incurable : il allait mourir. Il ne supportait pas que sa femme puisse refaire sa vie après sa mort : il l’a massacrée de 6 coups de marteau à la tête. Pourtant tout était faux… le cancer de Nicolas Duc n’existait que dans ses délires. Les experts psychiatres ont conclu que Nicolas n’était pas fou.Vous voulez écouter les autres épisodes de ce podcast ? >> Retrouvez-les sur notre site Europe1.fr ainsi que sur vos plateformes d’écoute habituelles.