La source: Netflix, l'histoire mouvementée derrière l'écran
Radio France 3/21/23 - Episode Page - 56m - PDF Transcript
France Inter.
Aujourd'hui, l'histoire de Netflix, un logo rouge sur fond noir et un son immédiatement reconnaissable.
En 2014, une plateforme américaine de films et séries en ligne du nom de Netflix arrive en France, du jamais vu.
Le nouveau phénomène de streaming bouscule les codes du cinéma et change nos habitudes avec une forme unique,
un mélange de documentaires chocs de séries originales et de films scarisés réalisés par des pointures.
Il suffit d'un abonnement et le catalogue semble illimiter, mieux, personnalisé.
Si bien qu'à travers le monde, nous sommes désormais des centaines de millions d'abonnés à suivre ces tendances nouvelles dont Netflix est le prince.
L'essor semble donc fulgurant, celui d'une licorne de la Silicon Valley, ses startups qui réussissent du premier coup.
Et pourtant, Netflix existe en réalité depuis 1997.
Ce n'est alors qu'un simple service de livraison de DVD à domicile imaginé par deux associés et qui peine à décoller.
Cette jeunesse, plus laborieuse qu'on ne l'aurait imaginée, pose finalement une question que c'est-on vraiment de ce géant qui partage si intimement nos vies.
Notre invité aujourd'hui est Marjolaine Bouté, historienne et spécialiste des séries télé.
À faire sensible, une émission de France Inter diffusée en direct,
récits documentaires charonouris, coordination Franconnière, chargé de programme Rebecca Donante, réalisation Stéphane Combe.
Fabrice de Rouelle, à faire sensible, sur France Inter.
Tout est fin prêt, effectivement.
Émilie, les affiches sont posées, le tapis rouge est déroulé, l'ensemble du jury est arrivé.
Hier soir, un jury président, je vous le rappelle, par le réalisateur espagnol,
Pedro Almodovar, ce qui augure d'un palmarès peut être un petit peu plus rock'n'roll.
Alors on aurait aimé...
Printemps 2017, la 70e édition du festival de Cannes commence.
Mais la présence d'un invité surprise sème la discorde.
La plateforme américaine Netflix est autorisée à présenter deux films en compétition officielle, s'il vous plaît.
Augja et The Mayor Rich Stories.
Ces deux productions ne sont même pas sorties en salle,
contournant ainsi le principe national de chronologie des médias,
qui imposent normalement qu'un film soit passé par le grand écran trois ans avant sa diffusion en ligne.
Alors, Netflix privilégié.
Il n'en faut pas plus pour lancer la controverse.
Tour à tour, plusieurs personnalités du milieu prennent position.
Pour le réalisateur Bertrand Tavernier, c'est une insulte au cinéma français.
Agnès Varda et Pedro Almodovar rappellent eux que le public doit pouvoir découvrir les films en salle.
Jean-Luc Godard également s'adresse contre cette intrusion.
Devant cette vie de bouclier qui commence, le directeur des programmes de Netflix, Ted Sarandos, Montochrénot,
nous avons choisi de nous tourner vers le futur du cinéma.
Si Cannes préfère rester coincés dans l'histoire, très bien.
Des mots forts que le délégué général du festival, Thierry Frémot, soutient.
Le cinéma français doit évoluer.
Mais tandis que le salle obscur tente à se raréfier sous la pression des nouvelles technologies,
Netflix serait-il incarné autre chose qu'une menace?
Deux ans après la polémique, lors de la 72e cérémonie diffusée sur Canal Plus,
Héloarbert, en maître d'ouverture, relance les hostilités contre Netflix.
C'est inouï d'être là.
Et pourtant, ça existe encore.
Chauffeur et bien, ça existe le salle de cinéma.
Ce besoin d'être ensemble.
Parce que le cinéma, ça n'est pas juste des images, des images meilleures que d'autres.
Des images purs contre l'impure.
Ça n'est pas juste le grand écran contre le petit, lever les yeux plutôt que les baissés.
Le cinéma, le cinéma, c'est la salle de cinéma.
Être ensemble, c'est vrai.
Sortir de chez soi, ce miracle-là, plutôt que de rester là,
à manger des pizzas en regardant Netflix.
Ou bien, regarder sa pizza.
Ou bien, se regarder en train de regarder sa pizza.
Le cinéma, c'est ça. C'est le collectif, c'est le groupe.
C'est la chaleur humaine.
Ne rentrez pas chez vous, ce soir.
Bienvenue à la 72e cérémonie,
au 72e Festival de Cannes, tout simplement.
Oui, il y a les salles, mais il y a aussi Net pour Internet.
Et Flix pour film en argot anglais.
D'où Netflix.
Mais ce nom aujourd'hui célèbre existe en réalité depuis 1997.
Oui, Netflix n'est de l'idée novatrice pour l'époque.
De deux associés d'ouvrir une plateforme de location de VHS livrée à domicile.
L'un s'appelle Marc Randolph, l'autre Reed Hastings.
Randolph est entrepreneur,
fils d'un ingénieur nucléaire d'origine autrichienne
et, par ailleurs, arrière-petit-neveu de Sigmund Freud.
Hastings est un ingénieur informatique,
dont le père était avocat pour l'administration de l'ex-président Richard Nixon.
Dans cette Amérique à la pointe de la technologie,
les deux grandissent en rêve en d'innovation.
Mais il faut attendre août 96 pour qu'il se rencontre.
Hastings, à 37 ans,
est PDG de la société informatique pure Software
et décide de racheter Atria,
une autre compagnie de logiciel
où travaille Randolph de deux ans son aîné.
Le courant passe bien, les deux hommes imaginent alors Netflix.
Nous sommes à l'aube des années 2000,
objet de tous les fantasmes futuristes.
À cette époque,
les sorts d'internet font naître une mille à un espoir.
À quoi ressemblera le 21e siècle
sous le règne des ordinateurs?
Vivrons-nous dans un monde virtuel façon Matrix?
Et dans cette ébullition,
un secteur se pose également de sérieuses questions
sur son avenir, le cinéma.
Pour le moment,
les soins de rue ont croisés encore des salles de projection,
mais surtout des vidéos clubs.
Ces boutiques éclairées au néon
et ouvertes tard dans la nuit,
où l'on peut venir louer des films pour les regarder chez soi.
Dès 1983,
les RTBF, Radio-Belges de services publics,
présentent ces vitrines d'un nouveau genre.
Les clients des vidéos clubs sont rarement dessinés fil,
mais plutôt des gloutons de l'image.
Certains louent jusqu'à 3 ou 4 films sur 24 heures.
Le vorace de la vidéo avale de préférence,
ce qu'on ne lui montre jamais ou rarement à la télévision,
les films d'horreur par exemple.
L'idée révolutionnaire de Hastinger Handel,
c'est donc de pouvoir louer ses fameuses vidéos cassettes,
mais en les commandant par internet,
ce qui permettra de les recevoir chez soi dans sa boîte aux lettres.
Sauf que le binôme rencontre un problème de taille.
Les VHS sont trop lourdes.
D'une seule vidéo fait grimper le coup de la livraison à 4 dollars,
à l'air tour,
pas rentable.
Heureusement, à l'approche du 2e millénaire,
une nouvelle technologie commence à faire doucement parler d'elle,
le DVD.
Son principe, un film complet,
contenu sur une simple galette,
petit et pas encombrante.
Tout juste à développer,
ces films compacts sont encore rare à la vente.
Alors, Hastinger fait un test avec de vieux albums de musique,
sans le collier, et ça marche. Il est aux anges,
Randolph et lui vont pouvoir donner vie à leur idée.
Hastinger vend sa première société de logiciel Pure Software
pour 75 millions de dollars
et investit avec Randolph dans leur nouveau business.
Ensemble, il loue des bureaux et embauche quelques personnes.
Et le 14 avril 1998,
après des mois de préparation,
Netflix fait son apparition sur la toile en tant que premier site du genre,
un catalogue virtuel de 925 titres
apportés de boîtes postales,
soit presque tous les DVDs en circulation
aux États-Unis à cette période.
Dans une conférence des 23 septembre 2019,
Randolph se replonge dans les coulisses de cette journée de lancement
qui ne s'est pas vraiment passé comme prévé.
Nous étions tous réunis dans ma salle de conférences
et nous sommes tous restés là,
attendant avec impatience que quelque chose se passe.
Et tout d'un coup, ding!
Notre première commande! Ding ding ding! Trois autres commandes!
Nous avons applaudi, nous nous sommes donné des tapes dans le dos,
nous allions devenir riches!
Nous étions si excités, nous trinquions et faisions la fête
et tout à coup nous avons remarqué que cela faisait un moment
que la cloche n'avait pas sonné.
Eh bien, dans les 10 premières minutes,
nous avions planté tous nos serveurs.
Alors, mon souvenir du 14 avril 1998
est-il celui de moi trinquant à mon succès avec un verre de champagne?
Non! Je me rappelle, selon et difficile premiers joueurs.
Malgré ce légère incident, le soir même, Netflix est opérationnel,
racontant une centaine d'abonnements en quelques heures.
L'aventure peut enfin commencer à la frontière entre deux époques.
Fin des années 90, début des années 2000,
le monde bascule dans un nouveau millénaire,
une ère 2.0 dont l'horizon paraît infini
et où tout semble possible.
Netflix, la petite entreprise de 30 salariés,
en compte désormais 100 et pas moins de 300 000 abonnés
ainsi que plusieurs entrepôts à travers les États-Unis.
Bref, c'est une affaire qui roule,
une succès story à l'Américaine.
Du moins, en apparence.
Car en vérité, malgré les milliers de commandes,
Netflix est déficitaire.
57 millions de dollars de perte, rien que pour l'année en cours.
Alors pour survivre, il faut trouver des financements d'urgence.
A Stinger en Dolf, décide alors de se tourner
vers un colosse du divertissement blockbuster.
Depuis 1985, cet exploitant de videoclub
règne en maître sur le marché.
Il possède un empire international de 9000 magasins de location
à travers le monde et pèse 6 milliards de dollars.
Dans son livre La Règle, point d'interrogation,
pas de règle, point d'exclamations,
Ray Lasting revient sur ce rendez-vous du début 2000
que Marc et lui obtiennent au siège de leurs plus grands concurrents.
Nous venions de franchir les portes d'une immense salle de réunion
située au 27e étage de la Tours Renaissance,
à Dallas, au début de l'année 2000.
Le PDG de blockbuster, John Antiocho,
qui avait une réputation de fin stratège,
conscient qu'un internet omniprésent et super rapide
bouleverserait bientôt l'industrie,
nous a réservé un accueil amical.
Barbichette poivrée sale, costume de Marc,
il nous est apparu tout à fait détendu.
Pour ma part, j'étais abonné.
Après quelques minutes d'échange informel
autour de l'imposante table en verre,
Marc et moi proposions à blockbuster d'acheter Netflix
et de nous laisser développer et gérer sa branche
Blockbuster.com, qui permettrait la location de vidéo par internet.
Antiocho nous a écouté avec attention en hauchant fréquemment la tête
puis l'a demandé, et quels sommes blockbuster
devra-t-il débourser en échange de Netflix?
Quand nous lui avons suggéré le montant
de 50 millions de dollars,
il nous a opposé un refus catégorique.
Marc et moi avons quitté les lieux d'épiter.
Blockbuster, leur RNN, rionne.
Mais selon Asting, cet échec s'avère déterminant
pour la suite de Netflix, car il donne envie à l'équipe
de prouver sa valeur et de se retrousser les manches.
Résultat, dès le 23 mai 2002,
la toile étant de plus en plus performante,
Netflix atteint les 600 000 membres et entre en bourse.
Le petit nouveau de la Silicon Valley a si anticipé
le tournant du numérique.
Bien, mais comment Asting et Randolph s'y sont-ils pris
pour passer de la banque route à la croissance?
D'abord, dès les années 2000, les lecteurs de DVD
sont de plus en plus abordables pour les foyers américains.
Alors avoir misé sur ces formats, comment s'apporter ces fruits?
Ensuite, le modèle économique de Netflix,
qui copié jusque-là celui des vidéos
aux clubs conventionnels, change radicalement de stratégie
en adoptant un abonnement illimité,
un prix mensuel fixe et autant de DVD souhaité,
à condition d'en rein pour recevoir le suivant.
Résultat, 120 000 clients supplémentaires en avril 2000.
Asting et Randolph lancent également
un algorithme de recommandation de films
en fonction de l'historique de location des abonnés.
Ciné-match. Vous savez ce logiciel qui vous dit
nous venons de mettre en ligne un film ou un doc
qui devrait vous intéresser.
Et nous assistons alors au prémis
du Netflix que nous connaissons.
À la télévision américaine, pendant des années,
le site fait la promotion de ses prises imbattables
dans des publicités qui mettent déjà en avant
l'image d'une marque à la fois décontractée
et dans l'air du temps.
Il existe un meilleur moyen de louer des films
autant que vous en voulez pour seulement 17 dollars 99 par mois
et sans aucun frère de retard.
Allez sur Netflix.com. Faites une liste des films que vous voulez voir
et en à peu près un jour ouvrable, vous recevrez 3 DVDs.
Gardez-les aussi longtemps que vous le souhaitez,
sans frère de retard. Et quand vous avez fini,
regardez, une enveloppe prépayée.
Envoyez-en un et vous en verront un autre film de votre liste.
C'est très simple.
Netflix. Tous les films que vous voulez.
Seulement 17 dollars 99 par mois et pas de frère de retard.
Mais en 2001, une crise frappe de plafond et la finance américaine.
Il y a plus d'une décennie que les investisseurs
mises franétiquement sur les entreprises technologiques émergentes
dont le potentiel de croissance semblait limiter.
Mais ils ne s'aperçoivent pas que certains résultats noels
sont en fait falsifiés, gonflés.
Scandal après scandale, l'emballement spéculatif
laisse place aux doutes.
Les actions sont massivement revendues et leur prix dégringole
en portant dans leur chute le reste du marché américain.
C'est la fameuse bulle informatique qui éclate.
En juin 2002, le Trésor de France 2 intervue
deux courtiers de Paris qui condue le déplorer
les effets du craque boursier,
à présent étendu surtout le marché européen.
Paris, ce matin, dans cette société de bourse,
on ne quitte plus les écrans des yeux, toutes les courts sont à la baisse,
l'indice des 40 plus grosses valeurs françaises
étant chute libre, moins 5% des l'ouverture.
Le marché est au plus bas depuis plus de 4 ans
et on a enfoncé des plus bas en septembre au moment des attentats.
On est au plus bas, des plus bas, des plus bas.
C'est un craque aujourd'hui.
Netflix accuse le coup. Ces comptes sont au plus bas.
Mais de nouveau, ces fondateurs y voient l'opportunité de se réinventer.
Selon Hastings, c'est grâce à cet épisode marquant
qu'il prend l'une des meilleures décisions de sa vie professionnelle
licencier un tiers de ses effectifs.
Bon, d'abord, le PDG redoute cette confrontation.
Des amis vont devoir partir
et le reste lui en voudra sûrement de cette trahison.
Et sans surprise, le jour venu, il fait face aux larmes et à la colère.
Hastings est inquiet.
Sauf qu'une semaine plus tard,
il en arrive à un constat aussi improbable que contre-intuitif.
Non seulement l'humeur joyeuse semble revue,
mais au siège, tout le monde bouillonne d'idées originales
et d'enthousiasme au point de ne plus compter ses heures.
Le start-up en herbe n'hésite pas en conclure
qu'il s'agit de l'effet positif des choix tactiques
qu'il a fait à cette occasion.
Oui, il se souvient, se tenir face à la liste des employés
sans réussir à désigner de mauvais éléments invirés.
Puis finir par classer les équipes, selon,
d'un côté ses membres les plus performants et créatifs
qui se démarquent au point de l'autre.
Même s'ils sont bons dans leur métier,
celles et ceux qui ne sortent pas du lot,
une sorte de darwinisme d'entreprise.
C'est real Hastings, refuse de valoriser le principe du licenciement.
Il se tarde en revanche d'avoir trouvé à ce moment-là
la pierre angulaire du Netflix de demain,
du nom de Dorsité de Talent,
un système de tri des salariés
selon qu'ils sont remarquables ou acceptables.
Un système qu'il développe fièrement dans son livre.
Dans la plupart des organisations,
il existe des employés formidables et d'autres plus moyens.
Ces derniers ont besoin d'être dirigés
et ont compte sur les stars pour se donner à fond.
Chez Netflix, c'est différent.
Nous vivons dans une bulle d'excellence
dans laquelle tout le monde est ultra performant.
En réunion, on a l'impression
qu'avec tout le talent et la puissance des cerveaux rassemblés dans la pièce,
on pourrait générer suffisamment d'électricité pour tout le bureau.
Les gens se remettent en question, les uns les autres.
Ils construisent des arguments
et chacun pris séparément et presque plus intelligent que Stephen Hawking.
Voilà pourquoi on parvient à en faire autant à une telle vitesse ici,
à cause de la densité de talent complètement dingue.
C'est ce que j'ai besoin de vous.
C'est ça que je vais vous donner.
Merci beaucoup.
Merci beaucoup.
Merci beaucoup.
Merci beaucoup.
Merci beaucoup.
Merci beaucoup.
Just walk out the laces
Be running up that road
Be running up that hill
Be running up that building
See if I need to go
You don't wanna hurt me
Yeah, yeah
But to see how deep the world lies
Yeah, yeah
Underwear and tear it in with thunder
Yeah, yeah
Oh, there is thunder in our hearts
Yeah, yeah
We see so much heat for the ones we love
Yeah, yeah
Oh, tell me we both matter, don't we?
Yeah, yeah
You
It's you and me
It's you and me
It's you and me
You're the unhappy
You're the only good
I'd make a deal with God
And I'd get into small places
Be running up that road
Be running up that hill
Be running up that building
You're the only good
You're the only good
You're the only good
You're the only good
You're the only good
Prosting, après la crise économique de 2001
Ce qui n'était pas une évidence hier
Lui semble très clair aujourd'hui
Et il le dit
Le jour de ce rendez-vous à Dallas
Blockbuster avait tout le temps
Pourtant, nous avions quelque chose qui ne l'avait pas
Très peu de règles
Le but affiché du confondateur de Netflix
est de faire souffler effectivement un vent de liberté
Sur le cinéma, autant que sur la politique d'entreprise
D'ouvrir les vannes
Et d'ouvrir les vannes
Oui, mais comment?
Une fois les talents rapatés
Par les meilleurs salaires du marché
Il faut donner carte blanche à tous les niveaux
Pour une flexibilité maximale
Dans un monde en perpétue à l'évolution
A l'image d'un internet toujours plus rapide et incertain
Et comment appliquons
Une telle culture d'entreprise?
Erin Mayer, proche de Hastings
Il répond des années plus tard
Sur le bateau de France 24
Alors, mal à son
Je ne sais pas
Alors, mal à son
C'était que la plupart d'entreprises aujourd'hui
Traite leurs employés
Comme les enfants
Si vous voulez acheter une ordinateur
Il faut demander permission
Si vous voulez
Comment ça y est en nouvelle initiative
Vous prendre vacances
Il faut demander l'accord
Mais Netflix, ils traite leurs employés
Comme des adultes
Netflix, ils ont
Très très peu de règles
Et leurs politiques
Des penses
Et faites ce que vous croyez
Et meilleurs pour l'entreprise
Netflix, pardon du principe que ces talents
Sont doutés d'un discernement sans faille
Mais l'effet pervers de cette doctrine
C'est que les talents en question
Doivent se démarquer en prenant des risques
Tout en ressent absolument pertinent
Sinon, c'est la porte
Hastings le dit lui-même d'ailleurs
Si vos salariés choisissent
Pour profiter abusivement de la liberté
Que vous leur octroyiez
Il faut les renvoyer avec perte et fracas
Pour que tout le monde en comprenne bien les conséquences
Comme ça c'est clair
Et pour épingler les moutons noir
Ils inventent un keeping test
Qui permet en une question
De déterminer l'avenir d'un employé
Si il annonçait de voir partir
Imagine que le retenir
Et bien c'est selon
Oui, il reste ou non et au cas
Il part dans la minute
Un possible d'échapper
Un certain sentiment d'insécurité
D'autant que Netflix
Incite également les employés
À se critiquer les uns les autres
Sans détour
Aujourd'hui, on sait grâce
À des témoignages plus récents
Que cette directive a favorisé
Selon les mots d'anciens salariés
Une honnête t'est brutale
Et une peur constante
Crainte d'être dévalué
Crainte d'être exclu
Tous les matins dans l'ascenseur
À 8h, je ne respirais plus
J'étais persuadé qu'à l'ouverture des portes
Mon patron m'attendrait
Pour me dire que j'étais fier
Stress, fatigue, exigence de travail
Ce climat a fini également par peser
Sur Marc-Andolphe
D'autant que ce dernier est déjà préoccupé
Par les finances de l'entreprise
Toujours très instable
Au début des années 2000
La plateforme réussit encore à lever des millions
De les rembourser
Alors, en 2003, d'un commun accord
Randolph quitte Netflix
Même s'il en reste actionnaire
Yasting en devient son seul unique PDG
Une séparation en bon terme
À propos de laquelle Randolph
Se confie en 2019
Dans son livre That Will Never Work
En 2003, Netflix existait
Depuis déjà assez longtemps
Pour écrire sa propre histoire
David contre Goliath
Et il semblait que David pouvait avoir une chance
D'être grandis
Mais moi aussi, j'ai pris conscience que j'avais grandi
J'aimais toujours l'entreprise
Je l'aimais avec la passion que seul un parent peut connaître
J'ai redressé des tors, expédié des ennemis
Et j'ai toujours poussé l'entreprise
À réussir encore plus
Mais alors que les chiffres trimestriels
Venaient mécaniquement chaque année
Je me suis lentement rendu compte
Que même si j'aimais l'entreprise
Je n'aimais plus y travailler
Ce moment charnier
Dans la vie de Randolph suit les évolutions
C'est encore récent
Mais depuis les années 2000
Une technologie centrale commence à se démocratiser
Le haut débit
Grâce à lui, dans tous les foyers
Mully d'un ordinateur
On peut désormais lire des contenus audiovisuels
Directement en ligne, sans support matériel
Cette simple innovation
Couve une véritable révolution
Et ça ne va pas
En 2007, alors que le piratage
Il y a 600, les grands groupes
Lances des offres streaming officielles
Y compris Netflix
10 ans après sa création
La plateforme fête le milliard
De DVD loués depuis sa création
Et en profite pour dire adieu au concept
De vidéo par courrier
Au profit de la vidéo en ligne
Nous assistons alors
A l'éclosion du Netflix actuel
Tout comme à l'émergence de nouvelles habitudes
De consommation vidéo dans le monde
Le logo rouge
Bonne ancienne
L'ultra-flexibilité tant premier
Par Hastings aura fini par payer
Tandis que Blockbuster, le mastodonte
Qui avait refusé de racheter Netflix
A ses débuts, se déclare en faillite
Dès 2010
Pendant ce temps, le nouveau roi du VOD
La vidéo à la demande s'exporte
En Royaume-Uni, paye-bas
Autriche-Belgique-Allemagne et en 2014
France
Mais l'exagone et le berceau du cinéma
Etient faire respecter certaines règles
Parmi elles
Le fameux principe d'exception culturelle
Néant 90
Qui protège les créations françaises
Notamment par des quotas de diffusion
Dédié à la diversité artistique locale
En pleine promotion pour Netflix France
Sur France 1 de 4
Hastings revient sur l'accueil du cinéma français
Vous vous sentez le bienvenue en France?
Oui, je pense que nous sommes très bien accueillis
Par les consommateurs
Ils veulent des programmes sur demande
Il faut pouvoir regarder les programmes
Quand ils le veulent, ou il le veulent
Quel que soit l'écran
Maintenant, du point de vue des concurrents
On n'est pas si bien accueillis que cela
Parlons encore un peu de la France
Et de son exception culturelle
Comment la définiriez-vous?
Pour moi, c'est une culture très fière
Qui veut exporter sa culture
Et qui veut renforcer sa culture
Et nous adorons cela
Nous sommes un des plus grands exportateurs
de films français
international et nous pouvons
accompagner les compteurs français
Les scénaristes français à partager leurs histoires
Dans d'autres pays, nous sommes donc
de grands amis du contenu français
En France, la bataille d'Hastings
ne fait que commencer car il se heurte
non seulement à l'hostilité d'un cinéma traditionnel
soude, mais également à nos sérieux
concurrents locaux comme Canal Plus
qui est déjà implanté dans le pays
On s'en parlait du replay que les chaîne TV déploient
les unes après les autres
Mais Netflix a des atouts uniques
Une offre illimitée et abordable sans engagement
Des algorithmes de plus en plus intuitifs
et un catalogue international
Mais surtout
Et c'est le coeur de son identité
des productions originales
développées directement dans ses studios
Alors bien sûr, en France, Canal Plus
produit aussi ses propres programmes
pour la télé, et depuis 2005
Et dans le monde, depuis 2011
une chaîne cable d'une onde HBO
marque les esprits avec sa série de venus
l'un des plus grands succès populaires contemporains
Game of Thrones
Mais Netflix ne se laisse pas impressionner
et frappe fort
dès 2013 avec House of Cores
a infri leur politique américain
La plateforme ne communique
jamais sur ses audiences
Mais c'est une certitude
cette première prouesse
en tant que producteur assoie sa notoriété
D'autant que Netflix
inaugure un nouveau mode de diffusion
en consommation des séries, le binge watching
qui diffuse tous les épisodes d'une saison
d'un seul coup
ce qui évidemment est un immense avantage
pour les publics
A partir de House of Cores
Netflix est inarrêtable
Orange is the new black
sur des femmes incarcérées sortes à l'été 2013
en censée par les critiques
En 2015
Saints Eight Science Fiction
House of Skip permet de verner
Netflix au série d'auteur
Mais c'est le 15 juillet 2016
que la plateforme confirme son statut de leader
Avec la sortie d'une série
sur les aventures paranormales de 4 enfants
dans les années 80
devenu un véritable phénomène culturel
Stranger Things
Echo sur le plateau de quotidien
le 22 septembre 2016
Stranger Things a été la série digitale
la plus regardée de tous les temps
en une semaine aux Etats-Unis
Le prousse pour les 30 ans et 40 ans
c'est un véritable hommage à la pop culture
des années 80
à Paul Pergeist, au Goonies
à Alien, à Star Wars
ou bien évidemment à Steven Spielberg
et E.T. l'Extraterrestre
l'équipe de E.T. l'Extraterrestre
version 2016 et sur le plateau
dans la série s'appelle 11, Dustin et Lucas
les 3 enfants de Stranger Things
sont dans quotidien
La liste des séries originales à succès de Netflix
est interminable
et Islamar corrompt d'influence culturelle major
Avec ses sujets sensibles
comme la sexualité ou la mort
Netflix fait d'air un large public
mais devient même un verbe
une attitude, une activité
mais le géant du divertissement
ne s'en contente pas
et mise en parallèle sur un cinéma fort
à la poursuite de reconnaissance officielle
Le 4 mars 2018 à Los Angeles
la stratégie paille
Netflix sort de la 90e cérémonie
des Oscars avec une statuette
pour Icarus
un documentaire de 2h
au Roland de Friller
sur les coulisses de dopage dans le sport
la plateforme continue sur l'ascension
avec Roma
le film américano-méxico en noir et blanc
qui reçoit de plus de récompenses
Lyon d'Or, Oscar, Golden Globes
130 distinctions en tout
Hastings vit ses succès
comme autant de revanges sur le grand cinéma
notamment celui de Cannes
dont il se sent exclu
mais le plus important
c'est que cette victoire résonne
dans le cœur des Mexicains eux-mêmes
reconnaissant que ce film
est dans la vie d'une employée de maison de service
d'une famille aisée de Mexico
dans les années 70
parlant fin des inégalités de classe
dans le pays
En février 2019
la CGTN Chine-Chinoise francophone
couvre l'événement
Roma, lu à l'envers, devient le mot espagnol
amor qui signifie amour
et c'est exactement ce sentiment
que cette foule de Mexico a exprimé
dimanche lors d'un événement
célébrant les denominations aux Oscars
de Roma organisés par le réalisateur du film
Alfonso Cuarón
A cette époque Netflix cumule
167 millions d'abonnés
à travers 190 pays
et attire des dizaines de projets
de la crème du cinéma
qui voient en ce nouveau producteur
un allié audacieux
John Who, Martin Scorsese, Noah Bormand,
Sean Nagra-Rhymes
Tous ces trophées astiguent les devoirs
surtout à sous-director de programmes
Les jeunes années de la plate-forme
c'est l'homme qui décide déjà s'il faut commander
60 ou 600 exemplaires de telle ou telle DVD
En 2015
c'est lui qui achète le script de Stranger Things
et c'est encore lui
qui repère Icarus
et c'est à lui, enfin, qu'en 2023
Asting décide de Sedan Fix
Fin 2019, la cristalitaire du Covid-19
met tout le monde sous cloche
et les sites de streaming explosent alors
Dépassant les 230 millions d'abonnés
en 2022
Netflix en profite pour développer
ses autres formats
télé-réalités, programmes familiaux,
dessins animés japonais, jeux vidéo
et même séances de médiation
Vive la crise
Mais il faut rester vigilant
Celles et ceux qui ne se sont pas inscrits pendant la pandémie
ne le feront sans doute jamais
La multinationale a peut-être en gros
épuisé son réservoir de spectateurs
Et à l'hiver 2022
pendant que YouTube, Disney Plus
ou encore Salto s'ajoute à la concurrence
Netflix Stagn
Son audience
voit donc arriver ce que Asting avait promis
de ne jamais proposer
une offre avec publicité
Parce qu'il le sent
Il doit tourner la page
Alors en janvier 2023
20 ans après son associé Marc Randolph
lui aussi quitte le navire
et il confie le bébé à ses deux bras droits
Le fameux Ted Sarandos, directeur des programmes
Break Peters, un homme d'affaires discret
Aujourd'hui
comment Netflix va-t-il réussir à se réinventer
d'ailleurs, le petit vraiment
et indéfiniment
Ou alors
l'enthousiasme pour l'innovation perpétuelle
né avec le mini-mère, connaît-elle ces dernières heures
remplacé par des questions plus profondes
sur la place des écrans dans nos vies
A suivre
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France Inter
...
Aujourd'hui l'histoire de Netflix
avec notre invité Margeline Bouté
Bonjour
historienne et spécialiste des séries télé
et par ailleurs autrice du livre 1000 séries
à voir sans modération chez Gléda
je crois que ça sort à Noël
ça sort à Noël et c'est écrit avec mon co-auteur Pierre Cérésier
Pierre, vous avez bien fait de le préciser
on l'a vu, le succès de Netflix est dû au tournant du streaming
mais il est aussi en grande partie dû au série
notamment original
or dans les années 2000
si mes souvenirs sont bons
les séries ont déjà un certain succès à la télé
donc il fallait vraiment inventer quelque chose
quel a été le principal levier
pour Netflix de la réinvention
à votre avis
c'est effectivement la délinéarisation
c'est-à-dire la promesse
de pouvoir regarder
tout ce qu'on veut
en tout cas c'est la promesse
à n'importe quelle heure
et sur n'importe quel écran
et ça correspond vraiment
à un mode de vie aussi qui devient de plus en plus nomade
à des formats d'écran qui deviennent de plus en plus différents
et
à cette nouvelle génération
en anglais on appelle les cord cutters
c'est-à-dire ceux qui coupent le câble
de l'antenne télévisée
pour ne regarder des contenus
que via internet
et donc il y a vraiment
cette promesse-là de Netflix
et puis effectivement
à partir de 2013 et de House of Cards
ils ont aussi l'intelligence
ils ont un catalogue
existant d'oeuvres qu'on connaît
qu'on a envie de voir et de revoir
des films cultes
je pense pour ma génération par exemple
à Dirty Dancing que j'ai dû voir une centaine de fois
mais là il propose aussi
à partir de 2013
des séries originales et des séries originales
qui jouent sur les mêmes codes
que HBO
qui proposait déjà les sopranos
Six Feet Under the Wire
beaucoup de séries
beaucoup de séries très qualitatives
et avec House of Cards
ils font venir David Fincher
qui a réalisé notamment un film
sur la vie
fantasmée en tout cas de Mark Zuckerberg
et
une série politique
à un moment où on est en pleine
Obama Mania
qui nous invente ce personnage incroyable
de Frank Underwood
qui vient d'une série britannique
certes mais que beaucoup de gens ne connaissent pas
et qui est ce personnage
de politiciens corrompus
prêt à tout pour accéder au pouvoir
et donc il propose quelque chose
qu'on ne voit pas ailleurs
et c'est ça qui fait partie
de ces produits d'appel pour qu'on s'abonne
et qu'ensuite qu'on regarde
évidemment des programmes un peu moins qualitatifs
mais qui ont l'avantage
d'être disponibles
à n'importe quel moment
et donc il y a Reflex Netflix
Reflex Platform alors qu'on a des plateformes françaises
Canal Plus, Salto
qu'est ce qui fait le Reflex Netflix
question de notoriété simplement
je pense que c'est une question de notoriété
je pense aussi que c'est cette idée de
catalogue illimité
et ils ont encore une fois aussi
des produits phares qui arrivent à être dans l'air du temps
je crois que c'est ça qui fait la force
de Netflix vous parliez de Stranger Things
qui est quand même cette idée
de jouer sur la nostalgie des années 80
alors il y a d'autres séries
qui avaient fait ça un petit peu avant
The Americans par exemple
mais Stranger Things ça adresse vraiment
au grand public, au mainstream
à la fois aux ados
mais aussi à leurs parents
et à la génération au milieu
avec voilà cet effet
cette effet nostalgique
des vélos et de ce monde
déconnectés d'internet
il y a aussi la transgression au Squid Game
par exemple et totalement transgressif
moi j'avoue que notamment le
premier épisode de la saison
avec la première tuerie peut-être la chose
la plus violente que j'ai vu au cinéma
là il y a une transgression
oui alors il y a une transgression
il y a surtout cette force
de Netflix et c'est là qu'on mesure
aussi la force culturelle
par exemple des séries HBO
c'est à dire que même les gens qui ne l'ont pas vu
en parlent et Squid Game
c'est devenu un phénomène
dans les cours d'école, ça a beaucoup fait parler dans les médias
mais donc d'enfants qui pour la plupart
ne l'avaient pas vu même si disais qu'ils l'avaient vu
mais qui donc
ça
convient les imaginaires
et ça fait parler au-delà
des gens qui ont vu et donc évidemment
ça donne envie de s'abonner, ça donne envie de savoir
et je crois qu'il y a vraiment
une politique
très forte qui fait qu'encore aujourd'hui
quand on va avoir une plateforme de streaming
de dernier sondage du CNC en France
c'est à 2 tiers du temps
on va voir Netflix
d'abord avant
d'aller voir les offres des autres plateformes
entre parenthèses pour qu'on sache
de quoi on parle, Squid Game est une série coréenne
c'est ça qui met en scène
un jeu mortel mais vraiment mortel
au premier sens du terme
extrêmement violent voire traumatisant
mais qui est aussi nos métaphores
de l'apauvrissement
des peuples notamment le peuple coréen
pour avoir de l'argent on trouve
le seul moyen de vivre
c'est de se lancer dans ce jeu mortel
et pouvantable, dramatique, du noir sœur absolu
c'est les jeux du cirque et c'est
la concurrence exacerbée
mais c'est aussi, et en écoutant votre récit
un reflet de la politique
de Netflix aussi
où seuls les plus performants sont gardés
ce Darwinisme
c'est le Darwinisme porté évidemment
à son paroxysme
et avec un déferlement de violence
qui est là encore
dans le contexte coréen
ou asiatique de façon générale
ça fait aussi référence au film de John Woo
et à toute cette violence
qui est tellement extrême
qu'on n'y croit plus vraiment
oui bien sûr
un peu comme Tarantino
oui mais Tarantino qui est nourri de cinéma
en congé
il y a quand même la violence
au cinéma
le gore et les effusions
de sang elles sont quand même
aussi là pour qu'on n'y croit pas
justement je crois qu'il y a des violences
plus psychologiques
et moins esthétiques
qui sont peut-être
plus marquantes et plus dangereuses
c'est quand même extrêmement impressionnant
est-ce qu'on sait quand la deuxième saison
de Squid Game arrivera?
elle est annoncée mais pour le moment
voilà ça fait partie
des secrets les mieux gardés de Netflix
d'où vient la pétance des publics
pour les séries à votre avis
t'as vu du réfléchir l'ombre?
oui j'ai réfléchi longuement
je crois que c'est
ça vient de la littérature et du feuilleton
je crois que c'est ce plaisir
vraiment très enfantin
très anthropologique
de la répétition et de la variation
cette idée de retrouver du familier
mais avec toujours une petite variation
qui va créer la surprise
et voilà il y a vraiment
quelque chose de profondément
oui, lié à l'enfance
à l'humanité
quand on pense à ces grands récits
depuis Au Mère et probablement avant
ça fonctionnait aussi
déjà sur la répétition
et la variation
donc je crois que c'est simplement une
des derniers avatars
de cette appétence
profondément humaine pour un récit
et un récit qui se déploie dans le temps
oui ça c'est important
parfois on voit un film, on voit un film
dans deux heures et demi, on se dit
tiens je serais bien resté dans cet univers
donc c'est ce que apporte la série
le fait de rester dans un univers
pendant des heures et des heures
oui puis de plus en plus de films
sont sérielles, on peut penser
au succès de Marvel
mais aussi on peut penser qu'aller
voir un almodovar c'est aussi une consommation
sérielle parce qu'on va voir
une patte d'auteur, on va retrouver
un univers
avec des variations aussi
et la littérature
fonctionne comme ça aussi, on fonctionne
comme ça, l'algorithme de Netflix
fonctionne comme ça aussi de nous
proposer à la fois la même chose
et en même temps quelque chose d'un peu différent
et encore une fois je crois que
ça nous correspond
profondément de ce que nous sommes
et la façon dont on envisage le monde
et c'est pour ça que ça marche
alors la concurrence avec le cinéma
c'est la faire sensible de Netflix
est-ce que c'est une concurrence
déloyale ou est-ce qu'elle
vous paraît saine finalement
capable de sauver l'émulation
je crois que ce que dit
Edouard Berre dans le discours que vous avez
diffusé au cours de votre récit
et très juste c'est que le cinéma c'est
un lieu, le cinéma
c'est la salle de cinéma c'est
se retrouver en réalité
ensemble, il le dit mais surtout se retrouver
avec des inconnus
dans une salle fermée
dans le noir et on passe
effectivement 2h30
3h avec la séance
à regarder ensemble le même film
et je crois qu'aujourd'hui à l'heure
d'internet de l'interruption permanente
des notifications, des téléphones
portables, de plus en plus
de gens ont des difficultés
à maintenir leur attention
pendant aussi longtemps
et vous êtes
comme moi allés au cinéma
les gens ne tiennent plus
le nom de portable
et les films sont de plus en plus longs
les films sont de plus en plus longs
les gens sortent leurs téléphones portables
ça fait de la lumière
on se fait engueuler
le bruit du paquet de popcorn
c'est très ancien
mais je crois que
il y a quand même
ça traduit aussi
une difficulté de plus en plus grande
à être avec des gens
qu'on ne connait pas
ça a été amplifié
par le confinement
c'est aussi amplifié par les réseaux sociaux
et le fait que les réseaux sociaux nous mettent
en conversation avec des gens avec qui on est
finalement d'accord
et que vraiment
cette idée d'aller
avec d'autres et de devoir bien se tenir
être poli, respecter
des règles communes
c'est aussi
une des difficultés et d'ailleurs maintenant
les salles de cinéma proposent
à des gens de louer en groupe
pour être qu'avec des gens qu'on connait
pour être avec ses amis
à profiter d'une salle de cinéma
donc je crois qu'il y a
encore un changement d'usage
et une réflexion plus globale
à réfléchir à ce que ça veut dire
être avec des inconnus
dans un lieu clos
et pour de plus en plus de gens c'est devenu très difficile
On en reparle après avoir écouté
ma réalisée
c'est un homme qui se protégue
en putain de mensons mais pis
j'vais la vie en or mais j'étais vieux les mots
mais ta petite ténécoze baby daddy's coming home
tout un tas de promesses dont je me suis jamais fié
bonheur pour le gain car on n'a jamais lié
hey, big step up
pour que tout s'arrête
il faudrait que j'aimais arrêter
un tas de bénéfices donc je suis soupçonné
t'es le qu'est ce que j'ai fait de ton somme
j'étais merci de chacun pour le risque
oh, oh, oh
j'ai pris cette life
oh, oh, oh
j'ai pris cette life
oh, oh, oh
j'étais récemment quand je te dis la night
à 100 de métaux pour la night
oh, oh, oh
j'ai pris la night
oh, oh, oh
j'ai m'en souviens de toutes ces nuits
à regarder le ciel
à me demander si quelqu'un m'entendait
en vrai c'est tout ce que j'attendais
la vie de ma mère
j'ai grandi dans la violence
et quand ils n'auront plus rien à prendre
je venir avec un métal on verra si je suis tendre
j'ai plus gros chose à dire
encore moins de choses à prouver
et ceux qui veulent me nuire ils savent où ils peuvent me trouver
je n'ai qu'à ma réalité
B.O.B.O.X.
réalité
un tas de bénéfices donc je suis soupçonné
bel et qu'est ce que j'ai fait de ton somme
j'étais merci de chacun pour le risque
oh, oh, oh
j'ai pris cette life
oh, oh, oh
c'est seulement quand je tise la night
sur le métal pour la maille
oh, maille, j'ai pris la maille
oh, oh, oh
voilà, conversation autour de la table
concernant les
les séries
Marjolais Bouté
quand même le confinement
pour des plateformes c'est la crise
et il y a eu
les chiffres qu'on prouvait
alors pour Netflix
pas tant que ça
en fait
en fait, les consommations
d'écran de façon générale
ont bien évidemment
ont bien évidemment augmenté
il y a eu
un petit creux pour Netflix après
effectivement le confinement
mais
oui, enfin
je crois que surtout
c'était la difficulté de la sortie
du confinement
et de retourner dans les salles de cinéma
qui a été compliquée
pour beaucoup de gens
les plus jeunes apparemment
d'après les études
reviennent dans les salles de cinéma
parce qu'il y a quand même
ce plaisir de se retrouver
attendez, il y a le plaisir de voir un film sans grand écran
ça c'est quand même très important
parce qu'avec Netflix, si on le regarde partout
y compris sur des ordinateurs, vous vous rendez compte
qu'on vous rétrécide de façon
même l'image
les télévisions sont de plus en plus grandes
et les images de meilleure qualité
mais là encore
le sondage du CNC montre que la plupart
la consommation
de produits de streaming
on va dire, se fait
à 85% encore sur une télévision
et un peu moins
sur un écran
d'ordinateur et encore un peu moins
sur le téléphone
là c'est le conféty
c'est le conféty
mais c'est le conféty qu'on met près du visage
et qu'on regarde
dans l'intimité
ou dans les transports
donc il y a cet aspect là
les images
elles grandissent
ou elles retracissent en fonction
des écrans
il y a des rétroprojecteurs aussi
de plus en plus
qu'on peut installer chez soi
la salle de cinéma évidemment
elle garde un côté magique
et on est
au moment où nous parlons il y a à l'île
le festival Serimania où on peut découvrir
des séries dans des salles de cinéma
avec le son d'une salle
et avec la réaction
d'un public
et je crois que c'est ça aussi
qui est chouette au cinéma
c'est de s'émouvoir ensemble
et de partager
quelque chose ensemble
mais pour ça
il faut retrouver
il faut arriver
à s'asseoir
pendant 3 heures
et à respecter ses voisins
et pas tomber sur le spectateur
qui fait 2 mètres de hauteur
avec des larges épaules
j'ai remarqué
à moi que ce soit une vue de l'esprit
qu'il y a beaucoup de séries de moins en moins longs
on appelle les mini-séries
ça correspond à un besoin réel?
oui parce que très souvent
comme ils me disent je ne regarde pas de séries
parce que ça va me prendre trop de temps
et effectivement
ça dépend
puisqu'il y a des séries
avec des films qui durent
maintenant 2h45, 3h20
finalement
5, 6 épisodes qui durent 40 minutes
voilà
ça dure pas beaucoup plus
des durées équivalentes
ça correspond aussi
à l'envie d'avoir une histoire
bouclée
qu'on peut regarder en une nuit
une soirée et un après-midi
un week-end
et c'est aussi ça qui a changé avec Netflix
c'est que les séries
auparavant c'était l'attente
l'attente du prochain épisode
et la conversation commune
qu'est-ce qui va se passer
aujourd'hui
non justement l'interruption de l'attente
vraiment c'est la diffusion hebdomadaire
on parlait de
bel fégor il y a quelques mois ensemble
bel fégor avait créé
une attente
du prochain épisode et de la résolution
aujourd'hui avec Netflix
effectivement vous pouvez avoir
6 épisodes et donc savoir
la fin de l'histoire dans la journée
et on perd
voilà on perd
cette attente on perd cet attachement
et on perd aussi
ce qu'on a au cinéma mais ce qu'on avait
ce qu'on a à la télévision de flux
c'est de dire le fait de voir la même chose
au même moment et donc
de pouvoir en parler le lendemain
le surlendemain de pouvoir y réfléchir
et de pouvoir se projeter
dans la suite parce que là aussi
la difficulté
enfin le problème c'est que ces séries
Netflix on les oublie aussi vite
qu'on les a consommés souvent
bon alors il reste
les algorithmes
qui pointent vos goûts
à quel point façonnt-ils
parce qu'ils les pointent
mais qui les façonnent ça peut être plus gênant
oui c'est effectivement toute
l'interrogation et on est de
de nombreux chercheurs à travailler là-dessus
justement sur les effets
de l'algorithme
mais c'est vrai pour Netflix
c'est vrai pour les réseaux sociaux
et tous ces phénomènes
qui nous proposent toujours
à peu près la même chose
et donc est-ce que là encore
ça ne nous empêche pas
de nous confronter au différent
de nous confronter
à ce qui nous plaît pas
parce que là encore dans le
la culture, la consommation culturelle
le fait d'aller au cinéma c'est aussi prendre le risque
de voir un film qui ne va pas nous plaire
et
savoir ce qui nous plaît pas aussi
c'est aussi important je trouve
qu'être confronté toujours
à du confortable
une politique de l'offre plutôt restable de la demande
en quelque sorte merci affiliément Marjolaine Bouté
donc je rappelle
le titre de votre livre à sortir à Noël
1000 séries à voir sans modération chez Glena
merci au revoir
c'était à faire sensibles aujourd'hui
c'est Mordenev Flux, une émission que vous pouvez réécouter
en podcast bien sûr, à la technique
de Maripotier
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durée :00:55:03 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Franck COGNARD - Un logo rouge sur fond noir et un son, immédiatement reconnaissable. En 2014, une plateforme américaine de films et séries en ligne du nom de Netflix arrive en France. Du jamais vu. - réalisé par : Stéphane COSME