La source: Natural Born Killer 5/5 : 25 octobre 2019 : l'assassinat de la jeune Shaïna Hansye
Radio France 8/6/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript
François Sainter.
Aujourd'hui, dans « Raffaire sensible », un féminicide, l'assassinat de la jeune Shaina Enzi.
Elle a 15 ans, quand elle est poignardée, brûlée dans un petit cabanon lugubre d'une cité de Créy dans Loise, le 25 octobre 2019.
L'affaire n'est pas encore jugée, au moment où on parle, mais un jeune homme est suspecté du meurtre.
Il a 17 ans, au moment des faits, il est le petit ami de la victime, placé en détention provisoire,
en attendant d'être certainement renvoyé devant la cour d'assise des mineurs de Loise.
Sur le coup, le meurtre de la jeune Shaina n'a pas ému au-delà de la ville de Créy.
Et si nous en parlons aujourd'hui, c'est que ce fait d'hiver, après la dimension d'un fait de société.
Après une enquête de la journaliste Lauren de Fouché pour le monde en septembre dernier.
Enquête qui révèle l'horreur que Shaina a subie.
Pas seulement le soir de sa mort, mais tout au long de son adolescence,
car elle n'est pas simplement la victime de l'homme qui l'a tué, elle est celle du monde dans lequel elle vivait.
Une cité étouffante qui méprise ses femmes et qui cache ses désirs dans ses recoins les plus locaux.
Un petit monde clos qui a fait croire à certains hommes qu'ils avaient tous les droits sur le corps de cette jeune femme,
y compris le droit de la tuer.
Notre invité aujourd'hui, mettre négat aéri, l'avocate de la famille de Shaina Anzi.
Affaire sensible, une émission de France Inter en partenariat avec Lina,
récit documentaire Romain Weber, coordination Christophe Barrère, réalisation Stéphane Combe.
Fabrice de Rouen, affaire sensible, sur France Inter.
Le samedi 23 novembre 2019, des dizaines de milliers de femmes et d'hommes marchent partout en France
à l'appel du collectif féministe hashtag nous toutes.
Le gouvernement a été pressé par les associations de prendre des mesures contre les violences faites aux femmes.
Et le grenel contre les violences convidales qui l'a convoqué est sur le point de se conclure.
A Bordeaux, Grenoble, Saint-Etienne, Rennes, Perpignan, Lille, Paris, Montpellier,
les manifestations font entendre leurs colères et leurs impatiences.
En 2019, plus de 180 000 femmes ont été victimes de crimes ou de délices sexistes.
Le 23 novembre, le collectif féministe par compagnons ou ex en recense 137,
autant de femmes tuées parce qu'elles étaient des femmes.
Le collectif s'est mis d'accord sur les slogans, et dans toute la France,
les manifestantes et les manifestants brandissent les mêmes pancartes,
par une de plus, râle viol, stop féminicide.
D'autres affichent en lettres noires sur fond blanc des prénoms et des âges.
Au Féli, 28 ans, 82e, Samantha, 43 ans, 77e, Janis, 30 ans, 102e,
Yaroslava, 44 ans, 47e.
Il y a aussi Angrol, Marie-Claire, Numa, Salomé, Sarah, Babette,
Patricia, Gracieuse, Colloé, Justine et d'autres, qui sont mortes anonymement.
Et bien, ce sont chacune des 137 femmes victimes de féminicide depuis le 1er janvier.
Chaïna, 15 ans, 125e.
Parmi les victimes décomptées de cette année 2019, elle est la plus jeune.
Elle est morte quelques semaines avant ses manifestations,
dans la ville de Creil, dans l'Oise, au nord de Paris, un soir en octobre 2019.
Tout a pris feu très, très, très vite.
J'ai compris qu'il y avait un produit inflammable, forcément.
Et en fait, j'ai appelé les pompiers, il était 22h11.
Et en fait, j'ai vu quelqu'un courir, s'enfuir en courant.
Creil vendredi 25 octobre 2019, 22 heures passées.
Sur les hauteurs de la ville, dans un endroit qu'on appelle Plateau Roux, quelque chose brûle.
Les flammes sont hautes de plusieurs mètres et éclairent brutalement dans la nuit un petit jardin triste,
dont personne ne semble s'être occupé depuis longtemps.
Il est séparé des deux autres jardins à sa gauche et à sa droite,
par un vieux grillage métallique, soutenu par des potos gris en béton.
Et il est mangé par les mauvaises herbes, qui ont tout envahi,
sauf un sillon qui traverse cette petite parcelle.
C'est une bande de terre et d'herbes sèches,
qui ont dû à l'entrée de ceux qui étaient en train de brûler.
Un cabanon de 2 mètres de haut, dont le toit et la quatrième heure s'en constituent de plaques de tolles rouillées.
Derrière ce cabanon, il y a un muret en pierre.
De l'autre côté, le feu jette une lumière agressive sur les tombes du cimetière de Creil.
Puis s'ajoute un salueur, celle de deux gyrophares.
La police et les pompiers arrivent.
Ils prennent la rue qui conduit au petit jardin,
les lumières rouges et bleues éclairent un peu plus la scène de crime.
D'un côté de cette rue, il y a une cinquantaine de parcelles.
Ce sont les jardins que partagent les locataires des immeubles qui sont de l'autre côté de la voie.
Une barre de 200 mètres de long et de 3 étages de haut,
au fenêtre de laquelle, dans la lueur des gyrophares,
les habitants regardent le triste spectacle.
Les pompiers éteignent le feu sans difficulté.
Ils repartent avec deux policiers qui les accompagnent.
Et le petit jardin de la rue de la chambre disparaça de nouveau dans l'obscurité.
De façon tout à fait incompréhensible,
les pompiers et les policiers sont partis sans s'être rendus compte
de ce qui se trouvait dans ce cabanon parmi des vieilles canettes calcinées
et le squelette en fer à un canapé.
Un corps qui venait lui aussi d'être brûlé.
Mais une voisine a vu quelque chose.
Quand le feu a commencé de sa fenêtre,
elle avait un homme sortir du jardin.
Il était jeune.
Il portait un switchert gris avec des épaulettes noires,
un jogging, des baskets blanches
et une capuche qui l'a empêché de voir son visage.
Il courait et elle l'a perdu de vue
quand il les passait par la petite arche
qui traverse la barre du meuble en direction du sud.
C'est dans ce cabanon brûlé
que, deux jours après l'incendie,
deux jeunes découvrent un corps.
Une patrouille de police arrive sur place
et constate la présence dans les débris calcinés d'un tronc
ainsi qu'un crâne humain face contre seul.
France 3 Picardie raconte le 28 octobre 2019.
Le corps d'une jeune femme a donc été retrouvé
en partie brûlé hier à Creil.
Ce sont des enfants du quartier du Rouer
qui ont fait la macabre découverte.
Une enquête pour homicide volontaire a été ouverte.
On retrouve tout de suite sur place.
Aron, Tangite, Bonsoir.
Aron, que sais-t-on de cette affaire ce soir ?
Ce soir, on en sait un peu plus.
On se pose tout à l'heure.
C'est une affaire.
C'est une affaire.
C'est une affaire.
Ce soir, on en sait un peu plus.
On se pose tout à l'heure.
On en sait un peu plus.
On se pose tout à la question
que s'est-il passé précisément ce week-end
dans le quartier Rouer à Creil.
Hier après-midi, le corps d'une jeune femme
partiellement brûlé a été découvert
dans les jardins familiaux
à proximité de la rue Champerelle
face à des habitations
dans les décombres de ce cabanon calciné
en attendant une enquête
a été ouverte pour homicide volontaire.
Les premières constatations indiquent
qu'il s'agit de la mort violente
et dans la région du foie.
On avait pourtant prévu qu'il se passait
de drôles de choses dans ces cabanons d'invoisines.
Depuis le temps qu'on disait qu'il a l'air
il a malheur.
Dans ce réduit,
des jeunes avaient installé un canapé,
la banque était arrière d'une voiture.
En jugé par les détritus qui jonchent le sol,
des fioles de vodka,
des emballages de jus de fruits,
des canettes vides et des mécos,
l'endroit servait de refuge à leur soirée.
Pourtant, affrosement légumbre,
le site était aussi un lieu de rendez-vous
pour les jeunes couples de la cité,
qui n'onugent pas ailleurs pour être seuls.
Nous sommes dans ce quartier du sud-ouest
de Creil qui s'appelle le Plateau Rouer.
Là, au-dessus de l'Oise et du centre-ville,
12 000 personnes vivent dans des Bardimub,
des tournes et des pavillons,
des logements construits à l'âte,
depuis des décennies,
au fur et à mesure des arrivées de population,
comme le décrit ce reportage d'Antaine II
en 1985.
Creil,
le Plateau Rouer.
Quelques dix mille habitants logeaient
dans d'immenses bars en béton,
surplombant le centre-ville.
Attention,
Plateau Rouer,
île au sensible.
Première vague de construction
de la libération jusqu'à la fin des années 50.
Sur le Plateau Creilois,
commencent à serriger des HLM,
des immeubles de taille moyenne,
mais aussi deux blocs de tours de 11 étages.
Bâtir vite et pour pas cher,
semble être la devise des promoteurs de l'époque.
Deuxième vague,
début des années 60.
Situation, d'urgence.
Il faut recevoir les pieds noirs de retour d'Algérie
qui s'installent sur la région parisienne.
Les promoteurs n'ont guère pensé à l'avenir
et 15 ans après,
le quartier est en complète dégradation.
Le Plateau Rouer, c'est du béton et des friches.
C'est la cité d'une ville sinistrée,
Creil, qui n'a pas toujours été morose d'ailleurs.
Elle a même eu son âge d'or d'après-guerre
quand trois usines la faisaient vivre.
Creil, c'était un model de ville socialiste.
Une ville usine spécialisée dans la sidirurgie
d'où sortait entre autres,
les voitures Renault et Peugeot.
Et puisqu'il fallait attirer et loger les travailleurs,
la cité s'est agrandie.
Sur les hauteurs ont poussé des logements
et ont l'espace de 15 ans,
de 1955 à 1970,
le nombre d'habitants a été multiplié par trois.
Puis c'est le drame économique et social
qu'on connaît par coeur,
les usines qui ferment les unes après les autres,
la dernière en 1996 laissant sur le carreau
les ouvriers et leurs familles.
Creil, plongeant le chômage
et terminus du RERD,
la ville se spécialise malgré elle
dans l'accueil du plus pauvre
rejeté toujours plus loin de Paris.
Parmi ces populations
déjà très en difficulté,
le plateau ologe l'est plus défavorisé
comme pour beaucoup des familles d'immigrère
et sa mort arrivée en France
et les parcs là, dans le béton, sans perspective.
Alors là-haut, sur le plateau,
dans ce quartier isolé de cette ville abîmée,
la criminalité se développe jusqu'à devenir
très inquiétante.
Les plans d'urbanisme se succèdent
pour désenclaver le quartier
pour remplacer les logements construits à la Vallite.
Les tours et les bars sont détruites
les unes après les autres,
créant dans le quartier des grands espaces en friche,
qui s'ajoutent au terrain vague
et au bâtiment désaffecté
que les usines avaient déjà laissé derrière elles.
C'est dans le paysage de cet urbanisme erratique
qu'est découvert le corps
dans ce petit cabanon brûlé le dimanche 27 octobre 2019.
Et immédiatement,
sur le plateau, une heure humeur se met à courir.
Le corps serait celui de Shaina,
une jeune de 15 ans
dont les voisins entendent parler depuis quelques années
qui, à ce que disent certains,
est une fille facile,
pas fréquentable et qui, on le dit aussi,
était enceinte.
C'est que le soir de l'ascendie,
trois disparitions de mineurs sont signalées
au commissariat de craie.
Parfois,
seule l'une d'entre elles,
Shaina Hanzi,
n'est toujours pas rentrée.
Elle est partie de chez elle le vendredi soir
et depuis trois jours,
elle ne répond pas aux appels de ses parents,
ce qui n'est pas dans ses habitudes
et qui provoque de grosses inquiétudes.
Crainte, prémonitoire,
deux jours plus tard,
les résultats de l'analyse ADN
confirment ce que n'ont craigné,
comme l'explique France 3 Picardie le 30 octobre.
Le doute n'est plus permis,
le corps calciné,
poignardé,
retrouvé à craie dans les jardins familiaux,
et bien celui de la jeune fille disparue
des proches de l'adolescente.
Un quiet avait lancé un appel
ces derniers jours sur les réseaux sociaux.
Shaina, une jeune fille de 15 ans,
avait disparu depuis vendredi soir.
Hier soir, le parquet de Saint-Lis,
après le résultat des analyses ADN,
a confirmé que le corps retrouvé
dans le cabanon incendié vendredi soir,
était bien celui de la jeune disparue.
Ce soir-là, l'adolescente,
ingoignable sur son téléphone portable,
était sorti au début de l'ennemi.
Des investigations policières se poursuivent activement
d'encreer.
Au moment d'offrir l'enquête pour meurtre,
la subtitude du procureur de Saint-Lis
cherche si le nom de Shaina Anzi
apparaît dans ses dossiers.
Et elle le voit,
deux fois, en tant de victimes.
La première pour un viol, deux ans plus tôt,
la seconde pour des violences
qui datent demain 2019.
Deux affaires qui, déjà,
dessinent les contours de l'engrenage
qui a conduit cette jeune femme à la mort.
...
...
...
...
France Inter,
affaire sensible.
Mis à part un peu de maquillage et
quelques bijoux,
Shaina est celle d'une enfant.
Au-dessus de son bureau,
il est un grand autocollant Hello Kitty.
Et sur le dossier de son fauteuil,
il y en a un autre de la princesse,
de la belle La Bête.
Shaina est né en 2004.
Ses parents sont originaires de l'huile Maurice
et sont arrivés en France au début des années 2000.
Elle vit avec eux et avec son frère Aine,
Yacine, dans un pavillon,
sur le plateau.
Elle est encore en seconde au lycée Cassigny,
à Clermont, une localité à 20 km
et son frère, Yacine,
l'a décrit comme une jeune fille heureuse.
...
...
Les problèmes, les voici.
Elle est en cinquième, deux ans et demi plus tôt,
quand un élève l'approche
de la sortie du collège.
Shaina est déjà séduisante
et charmée par ce garçon.
Elle lui donne son snap, comme on dit,
ou comme ils disent. Elle ajoute
à ses contacts sur Snapchat
une application sur laquelle on parle
et on s'envoie des photos.
Et de cette rencontre
née une relation.
...
Shaina se révèle extrêmement malveillant.
Il la frappe, il la force à se déshabiller,
il la prend photo nue sans son accord
et il la menace
de faire circuler les clichés si elle ne couche pas avec lui.
Ce que Shaina refuse, refuse et refuse encore.
Alors lui t'en impieges.
Nous sommes en août 2017.
C'est la fin de vacances.
Shaina s'apprête à rentrer en quatrième.
Son petit copain lui donne rendez-vous
à la cité des cavées à côté du plateau
dans un endroit que les jeunes connaissaient bien.
...
Rue Vincent Royal, il y a un vieux bâtiment
désaffecté qui ressemble
à un décor de films d'horreur.
Il est assez grand, plus vieux que les barres
d'à côté avec une petite chapelle au sous-sol.
C'est l'ancienne clinique de Creil,
abandonnée depuis plusieurs années.
Les fenêtres ont tout été brisées,
on y entre comme on veut.
A l'intérieur, chaque platard,
chaque étagère, chaque bureau
était meticuleusement détruit.
Les conduits d'aération, pente du plafond,
le sol est couvert de déchets,
les murs sont agués, les portes dégondées.
Et bien c'est là,
dans cet endroit ignoble,
entre l'ancien bloc opératoire
et les chambres d'échanges ambulatoires,
sur des matels pourriers le dos
contre des radiateurs rouillés,
que les ados se retrouvent
pour faire ce qu'ils ont honte de faire
pour qu'ils n'en aient rien à rendez-vous.
Elles s'y rendent avec une amie.
Une fois à l'intérieur, elle retrouve le garçon
qui l'emmène dans un recours
où elle attend deux de ses copains.
Chaïna est surprise de leur présence.
Et à trois,
alors que la copine Chaïna l'attend dehors,
il commence à la déshabiller.
La jeune fille proteste, se débat,
eux, la force, le téléphone à la main.
Avec les vidéos qu'on a de toi,
qu'est-ce qu'on veut ?
La scène est épouvantable.
On la découvre péniblement dans la plainte
que Chaïna dépose quelques jours plus tard.
Les garçons l'insultent,
lui demandent des félations
et la pénètre avec un tube de la belle loupour,
distille, vérifie sa virginité.
Puis le garçon exige un rapport sexuel
auquel Chaïna échappe en réussissant
sans fuir.
Quand elle retrouve sa copine,
elle décrit fuir sur le corps
et elle est dans l'arme.
À peine sorti de la clinique des affectés,
elle croise des garçons dans la rue qui l'alpagent,
ou les riant et qui lui lancent.
Hé, c'est toi la pute qui s'est fait baiser.
Chaïna passe d'un calvère à un autre.
Les vidéos du viol ont déjà été diffusées
et elle se propage sur Snapchat.
Son frère se souvient.
Alors, et depuis la première affaire
de 2017,
elle a subi
cette agression-là.
La réputation,
elle a été construite
sur le plateau Rouée.
Chaïna était, voilà,
je ne veux même pas dire le nom,
je dois savoir de quoi je parle,
que c'était la fille facile du quartier,
car il y avait des vidéos
qui étaient diffusées à son asus
sur les réseaux sociaux.
Chaïna porte plainte.
La copine qui l'accompagnait
est entendue, elle aussi, avec sa mère.
La police, il prend ma fille pour une chienne.
Chaïna m'a dit qu'il s'en foutait d'elle.
Il voulait juste la baiser.
Mais la mère ajoute, mais Chaïna est une gamine affrontée.
Voilà son homme, la lumeuse.
Elle a la réputation de bien aimer les garçons.
Sur le plateau Rouée,
il n'y a pas que les adolescents
qui ont un avis sur Chaïna.
Les parents, et particulièrement ceux à la morale,
prétendument respectables,
l'alimentent également.
Dans ce quartier, la population
est très majoritairement musulmane.
Islam n'a pas le monopole de la misogynie.
Mais sur le plateau Rouée,
les conditions sont réunies pour faire peser
sur les femmes le poids de vieille morale religieuse,
dévastatrice, imbécile et humaine.
Le quartier est fermé.
Chaque tour est un
village horizontal.
Chaque dalle un lieu où on se connaît,
où on s'épie, où on se juge.
La cité est un espace
de rumeur et de perciflage.
Et la morale veut qu'une jeune fille correcte
n'ait pas de rapport sexuel avant le mariage,
qu'elle n'exprime pas de désir,
qu'elle ne montre pas de coquetterie,
la sexualité proscrite,
tabou pour les filles, bien sûr.
Et s'il arrive malheure une femme
qui n'aurait pas respecté ses conventions,
eh bien, elle ne peut s'en prendre qu'à elle-même.
Retour en commissariat.
Ton ami dit qu'il te traitait comme une chienne,
mais que tu étais comme hypnotisé par lui,
dit la policière à Chaïna.
Oui, répond-elle.
Je ne sais pas pourquoi, je l'aimais bien.
Puis elle lui raconte l'agression de Montalette,
effectivement.
La policière note après cours en majuscune
dans son compte rendu,
disons qu'au cours de l'audition,
Chaïna ne manifeste aucune émotion particulière.
La fonctionnaire
ne comprend pas que l'apparente absence
d'émotion est un effet de la sidération
de ces jeunes filles de 13 ans
qui viennent de subir un viol collectif.
Mais tout de même, après visionnage
des vidéos des agresseurs,
l'ancien petit ami de Chaïna est mis en garde-vu.
Puis, en examen, avec ses deux complices
pour viol aggraver
enregistrement d'image à caractère pornographique
et violence.
Dans la cité,
les proches des prévenus s'en prennent
à Chaïna cette taille de choses
qui fait des problèmes, comme ils disent.
Ce à quoi sa famille, son grand frère, notamment, répond.
Au début, elle était suivie par un psychologue.
Après, nous, de notre côté,
nous, on est une famille assez tranquille
qui vit dans une zone pas vulnéraire.
On se renfermait sur nous,
par rapport à Chaïna.
On était heureux à trois.
Elle ne se préoccupait pas de ce qu'ils pouvaient se dire dehors.
Et nous, en tant que grand frère, tant de parents,
on a essayé de faire en sorte qu'elle revient
une vie normale.
On l'a ramenée en vacances,
on a fait des sorties.
Voilà, plein de choses comme ça.
Qui a fait qu'elle est redevenue
la vie qualité.
On l'a changé d'établissement aussi,
ce qui est important.
Mais les tentatives de Chaïna d'oublier ses malheurs
se hortent aux affectives,
aux insultes au moquerie des gens,
des jeunes, comme des parents.
Et comme le malheur,
elle croit son agresseur dans le bus.
Il est en liberté.
Et lui envoie des messages.
Un jour dit-il je vais te tuer.
Ce jour aurait pu être le 1er mai 2019.
Chaïna est maintenant 3ème.
Ce jour-là, avec une amie,
elle a révisé le brevet.
La fin se faisant sentir,
les deux adolescents décident de sortir
pour chercher à manger.
Et sur leur chemin,
elle croise l'agresseur de Chaïna.
Il est sur son vélo,
et il lui jette,
salpute, je vais te briser,
t'es morte.
Il revient quelques minutes plus tard,
avec d'autres jeunes, et là ils sont une dizaine.
Il s'en gagne,
et se jette sur elle.
Chaïna s'évanouit sous les coups,
et reprend son sens à l'hôpital.
Son visage est humifié,
l'un des agresseurs lui a donné un coup de pied
dans la tête.
Nous sommes deux ans après le viol.
Les torsionnaires se vangent
Chaïna, elle qui avait osé porter plainte,
et qui leur avait fait honte.
Mais pourquoi cet individu qui a violé Chaïna
deux ans plus tôt est-il en liberté ?
Son frère se pose toujours la question.
Son agresseur a été libre.
En attente
d'un potentiel jugement.
En 2019, il y a eu l'agression.
On a pensé que ça aurait pu
accélérer les choses.
Malgré ça, non.
Il n'y a pas eu de jugement,
il y a eu le meurtre de Chaïna,
et aujourd'hui,
c'est maintenant que ça va être jugé.
Pourquoi ça a pris autant de temps ?
Encore une fois,
Chaïna, victime, soit une séblessure
et tente de se reconstruire.
Le drame,
c'est qu'elle trouve du réconfort
dans les bras d'un nouveau garçon,
un jeune de terminal,
qui n'est pas mieux intentionné que le dernier.
D'après les déclarations de choses
de jeune homme à la police,
après la mort de Chaïna,
la raison par laquelle il s'est approchée
d'elle est cette réputation de filles
facile à avoir.
Et comme il veut connaître sa première relation
à Chaïna, c'est simple.
Pourquoi je n'ai ?
C'est vrai que je me suis servi d'elle,
dit-il aux enquêteurs. Je savais dans quel but
je lui parlais.
Chaïna tombe sous le charme
de ce nouveau prétendant
et couche avec lui une première fois.
Elle semble même amoureuse.
Alors elle veut le voir.
Lui, mal à l'aise,
il a honte et il a peur.
Ouais, honte devant ses copains
de sortir avec la pestifierie du quartier.
Peur que sa mère musulmane
apprenne cette relation et devine
la relation sexuelle au mariage.
Alors, c'est en cachette qu'il donnera du goût à Chaïna
et qu'il a des rapports sexuels avec elle
dans un endroit sinistre,
un cabanon entourouillé au fond
d'un petit jardin désaffecté.
Si à constance aggravante,
à cause du tabou jeté
sur la sexualité de ce jeune homme,
il ne se protège même pas
pendant les rapports. Alors évidemment,
Chaïna poursuit sa descente aux enfers
et tombe enceinte, elle a 15 ans.
La pharmacienne du quartier
se souvient de cette jeune fille
venue acheter un deuxième test de grossesse
après que le premier s'est révélé positif.
C'était le mercredi 23 octobre
2019, deux jours avant sa mort.
Et Chaïna lui avait dit
« Je vais avoir de gros ennuis.
»
Son frère raconte la suite.
Après tu t'es allé très vite
quand Chaïna a pris
qu'elle était enceinte,
vraisemblablement elle a voulu
annoncer à la question
et c'est ensuite
que la mort de Chaïna est intervenie.
Ce que l'on sait, c'est que Chaïna
a prévenu son petit ami qu'elle était enceinte de lui
et qu'ils ont échangé de très nombreux semest
dans l'après-midi de 25 octobre
2019.
D'après la déposition du jeune homme,
Chaïna parlait de garder l'enfant.
L'historique internet de son petit ami
indique même qu'après ses échanges
il a regardé une émission sur les parents
adolescent entre deux vidéos por dos.
Ce que l'on sait également,
c'est que Chaïna est partie de chez elle vers 21h
ce vendredi 25 octobre
et qu'on la retrouvait poignardée et brûlée.
Au moment où nous parlons, le meurtre de Chaïna
n'a pas encore été jugé.
Le meurtre a stricteur à clou l'enquête
et après l'appel demandé par les avocats
du petit ami de Chaïna,
le renvoi encore d'assises a été repoussé.
Mais le jeune homme devrait finir par comparer
parce que plusieurs témoignages
la câble.
Donc celui de l'un de ses amis
qui trois jours après le meurtre
s'est rendu au commissariat Le Creil
et a fait la déposition suivante.
Il m'a dit qu'il était parti voir Chaïna
au squat des jardins avec un couteau,
une paire de gants et une bouteille d'essence.
J'y allais pour la tuer parce qu'elle était enceinte de moi.
Il m'a dit également
qu'il ne pouvait pas garder le bébé, sa mère,
tout ça.
Arrivé au squat, il lui a demandé
de se déshabiller comme d'habitude.
Une fois tout tenu,
il lui a mis plusieurs coups de couteau.
Les autres de la cité la raille,
il avait mis, je cite, une pute enceinte.
Or, pour ce jeune homme,
comme la firme l'un de ses côts détenus
à qui il se serait confié,
l'assassin présumé aurait dit
plutôt prendre trente ans que d'être
le père d'un fils de pute.
C'est que...
on a des principes dans cette engeance.
Voilà, plus de deux ans que Chaïna est morte.
Le cabanon est toujours là,
mais il sera bientôt détruit, comme le prévoit
un nouveau plan d'urbanisme.
La clinique des affectés, elle a été démolie
après avoir été ravagée par un incendie.
Les adresseurs de Chaïna
n'ont pas encore été jugés,
mais ils le seront. Oui.
Mais qui jugera ceux qui, sur le plateau,
harcelait Chaïna et ont entreteni
pour rythment l'idée qu'elle avait des vices
une vie trop libre et donc insidieusement
qu'elle avait cherché ce qui lui était arrivé ?
On ne naît pas femme, disait une pancarte
des manifestations du 23 novembre 2019.
On ne naît pas femme, mais on en meurt.
...
Ah si j'étais homme,
leur voix me parlerait
avec ce doux respect
chaque jour de ma vie
la hauteur de leur temps
ne s'en veut le réguerre
et mes larmes chiffon
ne coulerait que pour lui
et mes larmes chiffonnes
ne coulerait que pour lui
Ah
si j'étais un homme
j'userais de ma voix
je voudrais quelles raisons
si j'étais un homme
je chanterais tout comme
les femmes dans la rue
oui je serais le homme
Ah si j'étais homme
la descense de ma paix
m'offrirais de rêver
plus tendre que mes nuits
mes épaules assez larmes
je m'offrirais mes oreilles
quand ma bouche me mette
je m'apprendrais
qui je suis
Ah
si j'étais un homme
j'userais de ma voix
je voudrais quelles raisons
Ah
Ah
Ah
Ah
France Inter
Affaire sensible
Fabrice Droel
aujourd'hui l'assassinat de la jeune Shaina Enzi
dont nous allons parler avec notre invité maître Néga
et Harry
l'avocate de la famille de Shaina
bonjour
j'imagine que cette affaire
vous remarquez, vous marquez encore
j'imagine qu'un avocat qui traite plusieurs affaires
toutes les affaires ne génèrent pas
les mêmes sentiments, les mêmes émotions
les mêmes réflexions
j'imagine que celle là pour vous elle était
importante et elle est encore importante
cette affaire elle est assez importante
alors moi j'avais avant cette affaire
l'occasion plus souvent de traiter
des accusés et des prévenus
c'est à dire d'être du côté de la défense
et là j'étais du côté des partisils
de la famille et je me suis rendu compte que
quand vous êtes de ce côté ci
il y a une espèce de chape de chagrin qui vous tombe dessus
quand vous êtes du côté de la défense vous nagez à contre courant
donc vous êtes toujours en action
et ça vous préserve du chagrin
parce que vous êtes toujours obligé de vous battre
le rapport qu'on a
en l'occurrence au parent de la victime
c'est des rapports assez forts
qu'est ce que c'est rapport là ?
des rapports de confiance ?
c'est des rapports de confiance
des rapports de confiance et puis
l'empathie nécessaire
c'est à dire qu'on a une empathie pour la famille
une empathie pour la victime
et dans cette affaire en particulier
moi j'ai été saisie pour
la dernière affaire
de ce triptique infernal c'est à dire l'effet d'assassinat
et à cette occasion là les parents m'ont confié
les deux précédentes affaires
c'est à dire l'affaire de violence en réunion
puis l'affaire de violence en réunion
et c'est terrible
de traiter
des deux premières affaires en sachant
en ayant en tête
ce qui se sera passé plus tard
c'est à dire l'assassinat
et oui, c'est un perspective bien sûr
c'est à dire ce que le récit a tenté de faire
on disait qu'elle était victime
pas seulement de celui qu'il a tué
mais aussi d'avoir une société
des rapports sociaux
très altérés
sur ce plateau
alors on n'est pas sociologues
on n'a pas en traitant le détail
de ce qui se passe sur ce plateau
à cet endroit on le racontait dans le récit
mais comment l'époque féministe
que nous vivons qui semblent
quand même au fil des jours
malgré tout si c'est un combat de longue année
concerné par l'égalité hommes-femmes
par les féminicides, par le harcèlement sexuel
la façon dont la justice traite ses affaires
autant dit la réponse judiciaire
était la hauteur du débat public
non pas encore, la preuve c'est justement
cette affaire, c'est à dire qu'on est passé
d'un fait d'hiver à un fait de société
l'affaire d'assassinat on aurait pu
la limiter à un fait d'hiver
et je dois vous dire que quand je parle
de fait d'hiver pour une telle affaire
je suis assez embarrassée
parce que de toute façon c'est plus que d'hiver
et tant d'ailleurs que la société considéra
un fait isolé comme un fait d'hiver
on aura tendance probablement à accepter
ce genre de situation
c'est parce qu'on sait pas dans quel cas
de l'information mettre ça, c'est comme disant
il y a déjà un travail sémantique à faire
le fait d'hiver c'est un fait bon
mais non c'est beaucoup plus que ça
et c'est révélateur, c'est à dire que le jour
où le seuil de tolérance de la société
baissera, le jour où on acceptera plus
les violences les plus minimes
c'est à dire les violences morales
celles qui entraînent ensuite les violences
physiques ou les violences sexuelles
dans ce cas là, à ce moment là on aura franchi un cap
et peut-être que le mot fait d'hiver
sera absolument
mi de côté mais ce qui est intéressant dans cette affaire
c'est que bon au-delà de la sémantique
vous avez souvent le terme fait d'hiver
mais là on dépasse le fait d'hiver
on est dans un fait de société, pourquoi ?
parce que précisément il y a
les deux affaires qui pressent, c'est à dire que
le calvaire de Shayna s'inscrit sur deux années
entre ses 13 et 15 ans
et effectivement on peut s'interroger
sur la raison pour laquelle tout ça s'est enchaîné
et à cette occasion là effectivement
on doit s'interroger sur la responsabilité
de nous un de nous autres
et de la justice
et de la police, ben vous mettez la police dans la justice j'imagine
ben tiens on va s'arrêter, sur les trois points
allons-y, le premier que vous avez développé
quelle est la responsabilité justement de
cette micro-société ?
alors c'est très compliqué, le premier point en réalité
je pense qu'il
nous fait directement basculer sur
la responsabilité de la police, vous en avez parlé
lors de votre présentation, c'est lorsque Shayna
lors de la première affaire
a le courage d'aller porter plainte
et que dans l'une
des auditions, dans l'un des PV
d'auditions, il est indiqué
il est remarqué
qu'il n'y a pas d'émotion particulière, c'est ça ?
l'inexpressivité de la petite Shayna
alors rien que là-dessus
il faudrait en effet discuter
c'est assez intéressant, ça exprime à la fois
l'ignorance
de ce qui reçoivent les plaintes
et je pense que là-dessus on a encore des progrès à faire
quand même que les progrès se font, c'est pour ça que je ne veux pas
totalement discréditer
le travail des enquêteurs
et de la justice, on est en train
d'évoluer, simplement il y a des difficultés
pourquoi une ignorance
à ce moment là en 2017 ?
parce qu'effectivement quand une jeune femme
de 13 ans fait l'objet d'une agression
sexuelle
dans un contexte, dans une relation préétablie
on n'est pas dans le cas de figure d'une jeune femme
qui rencontre un homme au mauvais endroit, au mauvais moment
on est dans le cas d'une relation préétablie
qu'est-ce que ça suppose ?
pour être arrivée jusqu'à l'agression sexuelle
ça suppose qu'il y ait eu
au préalable déjà
des violences morales
si bien que lorsque
à 13 ans, après avoir vécu les violences morales
et en l'occurrence il s'agissait de chantage
sur Snapchat, avec des images
diffusées, quand vous faites l'objet
de violences morales, vous êtes déjà psychiquement
tellement fatiguée, tellement
amoindris que au moment
d'aller porter plainte
pour la violence sexuelle
vous n'avez plus la force de vous défendre
vous n'en pouvez plus, au-delà même
du caractère de sidération que vous avez évoqué tout à l'heure
vous n'avez plus la possibilité
de vous défendre correctement
et là je bascule vers la perception
de celui qui reçoit l'enquête
la déposition de celle qui reçoit
en l'occurrence de l'édition
la policière, c'est qu'en fait elle considère
que c'est inexpressivité
et synonyme
d'un contenu inexact
c'est-à-dire que c'est non seulement le triomphe de l'ignorance
mais c'est aussi le triomphe de la forme sur le fond
La suspicion de la fabulation
C'est la suspicion ?
En fait c'est l'idée qu'une victime doit être idéale
c'est l'idée qu'une victime doit
puisqu'elle n'a rien à se reprocher
elle doit pouvoir
faire état
absolument faire état de ce qui lui est arrivé
de manière franche, de manière exacte, non approximative
et de manière absolument
chagrinée
et donc tout à coup tout ce qui
diffère de cette espèce d'idéal de la victime
est suspect et rend
le contenu
le fond du discours
disqualifiant
Ça veut dire qu'il faudrait que la société
je pense aux assistantes sociales
ou psychologues
puissent accompagner ces plaignantes
qui puissent les préparer
non parce qu'on confrontait la police
mais à l'audition avec la police
il y a aussi la femaine de solitude
de manque de soutien
je sais pas si il y a un manque de soutien
parce qu'il y a des associations
qui se multiplient
simplement je pense qu'on part
de la racine du mal
si vous voulez c'est vraiment
une ignorance de la mécanique
de la violence c'est-à-dire qu'on devrait
dès la cour de récré
lorsqu'un petit garçon si ça arrive
parle mal à une petite fille
dès cet instant-là
s'inquiéter de ce qui va se passer
si vous voulez
ça veut dire les parents et l'école
c'est tout ce qui est de l'ordre de l'éducation
et de la culture
plus qu'on parle de culture
quelle place à la religion musulmane
non pas dans toutes les écoles
mais dans cette histoire
moi j'ai beaucoup de mal à répondre à cette question
et je pense qu'elle provoque
inutilement une polémique
parce qu'en réalité elle est réductrice
ce qu'il faut avoir en tête c'est que
si vous voulez
le problème fondamental de cette histoire
vous avez une forme de domination
masculine
un patriarque
et si vous voulez vous avez un éventail
extrêmement large
l'expression la plus ultime et la plus absolue
de la domination masculine
c'est de l'assassinat
mais vous avez en réalité, si on va dans l'autre sens
vous avez l'expression
la plus basse
l'expression seuil de cette domination masculine
c'est par exemple
l'inégalité salariale
on les amène les femmes
et vous avez à chaque fois
pour fil rouge
de ce large éventail
le fil rouge c'est qu'on ne considère pas
la femme comme l'égal de l'homme
et à partir du moment
tant qu'on continuera
à considérer qu'une femme
n'est pas un sujet mais un objet
on maintiendra les inégalités
salariales
donc ça c'est le degré zéro
de la domination masculine
et on continuera
à commettre des violences
sur les femmes parce qu'on considère
que la liberté qu'elles souhaitent prendre
nous offensent
alors il y a quand même
depuis quelques années
de vrais efforts
d'abord de la part de l'association mobilisation citoyenne
tous les hashtags
dont celui qu'on a c'était tout à l'heure
les ballons tempore, les mittous et compagnie
ça fait avancer les choses
est-ce que vous considérez que les pouvoirs publics
c'est justement que c'est volonté citoyenne
ou est-ce qu'il y a encore un décalage ?
Écoutez j'en sais rien
c'est toujours très difficile de juger à posteriori
parce qu'on prend toujours les décisions
sur le coup avec les moyens qu'on a
avec la perception des choses qu'on a
là c'est très facile de critiquer la justice, la policière
les uns et les autres
ce que je remarque
si vous parlez des pouvoirs publics
vous me faites penser
aux deux endroits dans lesquels on eu lieu
les crimes
qu'on a commis sur China
dans l'affaire 1
de ce triptique
donc les faits de violents réunions
sur une clinique
qui est désaffectée
et la troisième affaire se commet
dans un cabanon désaffecté
alors il y a plusieurs choses à dire là-dessus
effectivement dans une même ville
on parle de cliniques désaffectées
et de cabanons désaffectés dans lesquels les jeunes
vont se coités parce qu'ils n'ont pas d'autres lieux
pour se recueillir
pour pouvoir publics capitules
il y a un vrai problème à laisser ce genre d'endroits
vous n'avez pas vu les photos
moi je les ai vu les photos dans les différents dossiers
enfin c'est des endroits
qui sont glauques
ou ça doit sentir la piste et la crasse
pour être aussi vulgaire que
quel paysage que je vous évoque
donc ça c'est
absolument effarant c'est le premier point
et le deuxième point c'est un point qui est très intéressant
c'est à dire que on a
dans le terme clinique désaffecté
dans le terme cabanon désaffecté
on a la polysémie du mot désaffection et désaffecté
c'est à dire que cette jeune fille
Chaina elle se rend
dans les deux cas
dans des endroits désaffectés
et en fait la désaffection c'est aussi probablement
la considération ou l'absence de considération
qu'elle a pour elle-même
la polysémie du mot désaffecté dans ce dossier-là
il est dramatiquement parlant
quelle métaphore
on va se retrouver dans 3 minutes après
Bechtuff
self-tentie
c'est
c'est
c'est
c'est
J'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore
vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous, j'adore vous
My certainty is white, weaving, for you I am a child, believing, you lay beside me, sleeping on the flame, in the future
Néga Rayhari, je rappelle que vous êtes l'avocate de la famille de Shaina Onzi, donc Shaina Onzi, la victime, 15 ans assassinée, et on a raconté effectivement que les problèmes avaient commencé bien avant, et on se demande quels ont été les manquements de la justice pour en arriver là, parce qu'il y a quand même des alertes, sérieux alertes
Encore une fois, c'est très compliqué de parler des manquements, alors aujourd'hui, rétrospectivement, quand je relis les différents dossiers, je me rends compte qu'il y a des manquements qui ont eu lieu, simplement à l'époque des décisions qui ont été prises et qui n'auraient pas dû être prises, simplement à l'époque des faits avec les informations qu'on avait et les perceptions qu'on avait, peut-être qu'on ne pouvait pas faire autrement.
Et ce qui est très important, et ça j'y tiens beaucoup, même si je suis du côté des partis civils aujourd'hui, et je le rappelle, chaque fois que je suis amenée à traiter des partis civils, on a un principe quand même qui est fondamental et qui est en réalité absolument magnifique, c'est le principe du libre arbitre.
C'est-à-dire que notre système judiciaire repose sur l'idée qu'on a tellement foi dans l'homme, et tellement foi dans l'idée qu'il va pouvoir, au dernier moment, de lui-même éviter de basculer, qu'on lui laisse la possibilité.
Et donc la conséquence de ce principe qui est d'une très grande noblesse, et encore une fois auxquels je tiens énormément, c'est qu'il n'y a pas de risque zéro, on ne peut pas dans notre société avoir de risque zéro.
Et donc, à un moment donné, ou quelle que soit la justice, si vous avez en face de vous une personne qui est déterminée à commettre une infraction, vous ne pouvez pas, hélas, toujours l'en empêcher.
Et c'est peut-être ce qui s'est passé aujourd'hui.
Et si c'est un discours qui peut passer ça auprès des familles, en plus d'être l'avocat des familles, vous, vous leur avez parlé comme ça ?
Oui, je parle comme ça, parce que moi je ne veux pas, comment dire, je ne veux pas laisser de faux espoir, et je tiens quand même à certains principes qui doivent fédérer absolument toutes les parties.
Donc on a, par le jeu judiciaire, on a des divergences partisanes, c'est-à-dire que je n'ai évidemment pas les mêmes intérêts que ceux de la défense, mais on est avocat, on tient l'état droit, et donc il y a, malgré nos divergences partisanes, des principes qui nous fédèrent.
Ceux-ci en font partie, et c'est très très important, je pense, que les familles des victimes le sachent pour qu'elles puissent elles-mêmes recevoir la décision, quelle qu'elles soient.
Alors il existe évidemment un principe, vous êtes très attaché en France, en cette démocratie, c'est la présention d'innocence.
Absolument.
Donc on est là aussi pour ce garçon-là, où on est la procédure, où va-t-elle, à quoi on peut s'attendre maintenant ?
Alors la présention d'innocence évidemment, elle s'applique à toutes les personnes qui sont impliquées dans ces trois dossiers, parce que aucun d'entre eux n'est, pour le moment, définitif.
Nous avons la première affaire donc de viol qui a été correctionalisée, c'est-à-dire que, initialement, elle avait été ouverte pour des assises, pour viol en réunion, et finalement ça a été correctionalisé.
Et ça, ça va être audiences à la fin du mois, 31 janvier 1er février prochain.
Pardon, mais pourquoi ça passe en correctional et pour les assises ? Et les chars sont pas, qu'est-ce qui se passe, quel est le distingue ?
Alors c'est très compliqué, moi je peux pas vous répondre.
Non, non, c'est compliqué parce que ça n'est pas moi qui ai pris la décision, je n'ai pas d'éléments matériels à vous proposer.
Mon interprétation, c'est que peut-être effectivement que les déclarations de Shayna étaient trop approximatives pour qu'on puisse, avec persistance, vouloir aller devant les assises.
Moi, il me semble quand je lis le dossier que la pénétration par le labélo est adimie, donc pour ma part, d'un point de vue technique, d'un point de vue matériel, d'un point de vue théorique,
je n'ai aucun doute sur le fait qu'il s'agit d'un viol, simplement on peut tout à fait considérer qu'on ne va pas aux assises pour un labélo qui a été pénétré vaginalement,
et que par ailleurs, la victime étant aujourd'hui décédée, ça risquerait d'être un peu compliqué à tenir.
Donc il y a aussi parfois, la raison qui fait qu'on correctionalise une affaire criminelle, ce sont des raisons d'opportunité.
Je vous avais coupé, on était dans la procédure.
Donc la première affaire, elle est correctionalisée, elle va devant le tribunal pour enfants à la fin du mois.
La deuxième affaire est toujours en instruction, et effectivement c'est extrêmement long, je n'ai pas tout à fait d'explications, on l'a non plus à vous donner.
Et la troisième affaire, donc l'effet d'assassinat, une ordonnance de mise en accusation, c'est-à-dire de renvoi devant les assises,
avait été rendue à la fin août début septembre dernier par le juge d'instruction.
Il y a eu appel ?
Il y a eu appel, non seulement...
De la part de qui ?
Il y a eu appel de la défense sur le principe de renvoi aux assises,
ce qui est logique et correctement puisque la défense conteste l'effet, et c'est son droit, il n'y a absolument pas de difficulté là-dessus.
Et par ailleurs, au même moment, en même temps, la défense avait fait appel contre une décision du juge d'instruction
qui avait refusé certains actes d'investigation que la défense lui avait demandé.
Et donc là-dessus, la chambre de l'instruction a ordonné un supplément d'information
pour que certains actes à la demande de la défense soient réalisés.
Et votre rôle, j'imagine, pas facile, c'est d'expliquer aux familles victimes que vous défendez que le temps de la justice est un temps long.
Et c'est difficile à faire admettre ça.
Mais vous savez, quand on est sincère avec les clients, ils finissent par comprendre.
Il faut leur dire dès le départ, ce qui est...
Les risques qui sont en couru et tout est ensuite facile à...
Bien. Et bien, c'est sur ces paroles sages qui feront office de mot de la fin que nous allons nous quitter.
Je vous remercie infiniment d'être venu nous donner toutes les précisions nécessaires pour parler sereinement
et avec distance, la distance nécessaire et l'émotion au même temps de cette affaire.
Merci, au revoir.
Merci.
C'était Affaire sensible aujourd'hui le Meurtre de Chahina,
une émission que vous pouvez réécouter en podcast et bien sûr à la technique.
Aujourd'hui, il y avait Ludovic Asselot.
Sous-titrage ST' 501
Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.
durée :00:54:13 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Christophe Barreyre - Aujourd’hui dans Affaires Sensibles, une histoire particulièrement difficile, parfois insoutenable mais qui mérite qu’on l’entende. Celle d’un féminicide, l’assassinat d'une jeune fille de Creil dans l'Oise : Shaïna Hansye - réalisé par : Stéphane COSME