La source: Natural Born Killer 3/5 : La sanglante tuerie de Cuers

Radio France Radio France 8/6/23 - Episode Page - 54m - PDF Transcript

France Inter

Aujourd'hui, il y a un faire sensible, la Thurie de Cuers.

Au matin du dimanche 24 septembre 1995, la France travaille au son des informations qui tombent en boucle

à propos d'une fusillade qui a coûté la vie à 12 personnes dans une localité du Var.

Une Thurie de rares violences dont l'auteur est un adolescent de 16 ans.

En 1h30, lors d'une déambulation meurtrière dans les rues de ce village de l'arrière-pays Varroix,

Éric Borel, fusil vin de long-rifle à l'épaule, tire froidement sur plus de 15 personnes.

Ce fédiver d'une exceptionnelle gravité attire l'attention de toute la presse.

Durant une semaine, la France est plongée dans l'histoire de ce jeune homme discret

qui, la veille de la Thurie, a abattu froidement sa mère, son demi-frère et son beau-père.

Mais le suicide du peur et l'absence totale d'indices sur les raisons qui ont poussé l'adolescent à commettre cette Thurie

font rapidement tomber ce fédiver dans l'oubli.

Dans l'esprit collectif, en effet, le drame de Cuers est le résultat d'un accès de folie d'un gamin déboussolé

bibronné au test de l'extrême droite et fasciné par l'histoire du 3e Reich, point final.

Une version simpliste qui en ajoute aux malaises.

Notre invité aujourd'hui, Bruno Masi, journaliste et enfant du pays, est l'auteur du livre intitulé 8 km

dans lequel il retrace l'histoire et le destin tragique de l'ado et de ses victimes.

À faire sensible, une émission de France Inter en partenariat avec Lina, préparée aujourd'hui par Gaspar Vallu,

coordination Christophe Barrère, réalisation Marion Lelé.

Fabrice de Rouelle, à faire sensible, sur France Inter.

Le calmeur aigné à Cuers dans le Var en ce matin du dimanche 24 septembre 1994, comme d'habitude.

Cette nuit, l'heure d'hiver s'est invitée sur les horloges des habitants, qui de bonheur commencent à vaquer

à leurs occupations dominicales. Cuers, c'est l'un de ces villages du Var qu'on ne voit pas, qu'on ne connaît pas.

C'est tout juste si on y prête attention lorsqu'on passe à côté par l'autoroute A57 qui relit tout long au massif des morts.

Ici, on est loin de l'image des pinales qui collent souvent à la Provence.

Au porte-est du parc naturel de la Sainte-Bôme, on est en plein cœur d'un arrière pays travailleur, laborieux.

Celui des ouvriers agricoles, cultivant des vignes qui s'étendent à perte de vue, dans un paysage magique,

l'un des tous plus beaux de France et d'Europe, un pays loin du clinquant de la Côte et de ces villes de luxe,

une région qu'on appelle les terres rouges du Var.

La vie est donc paisible et sans histoire.

Et ce dimanche est l'une de ces journées de septembre que les habitants du coin disent « bénis ».

La fraîcheur nocturne a laissé la place à la lumière chaude du soleil d'automne,

un vrai parfum d'été indien dans l'arrière pays Varroix, cet écrin français.

Ce jour-là, c'est aussi jour d'ouverture de la saison de chasse.

Alors dans les cafés où les rideaux métalliques viennent à peine de s'ouvrir,

quelques chasseurs avaient un café chaud avant de partir sur les traces du gibier qui, lui, ne porte pas d'armes en bandoulière.

Seul le maquis protège.

Mais peu après cet or du matin, les coups de feu qui retentissent ne viennent pas du maquis,

mais des ruelles de cuersse où l'on entend des cris des froids.

À la brie, certains habitants observent la scène, comme le raconte cette cuirsoise dans l'édition du matin de France Inter.

On a entendu un coup de feu, on s'est mis à la fenêtre et on a vu quelqu'un qui armait son fusil,

qui tirait trois coups d'un passant et quand le passant était à terre, il a tiré un quatrième coup dans la tête.

On a demandé aux voisins de téléphoner aux pompiers, les pompiers sont arrivés tout de suite,

mais les pompiers n'ont pas de révolver, donc on ne pouvait pas s'approcher du corps

parce que l'autre était là et se sont cachés derrière leur voiture.

Et après, on a entendu d'autres coups de feu qui venaient de la place.

Donc on a vu qu'ils continuaient à atterrer sur tout ce qui bougeait.

C'est une dame qui promenait son chien là-bas sur le jeu de boule qui a été tué aussi.

La terreur est le mot de presque faible, sans part de cuersse.

Le toeur des ambules agar dans les rues du village, scène de cauchemar.

Peu avant 7h du matin, il se présente devant la porte d'un pavillon du quartier des riolles

et à bas d'une balle en pleine tête, allant guillemette,

un adolescent de 17 ans, que sa mère vient à peine de réveiller.

Il prend ensuite la route qui mène vers le centre du village et tire sur Gineux de Violette

et sur ses voisins, Denise et Jean Auteau.

Jean en survit, mais les deux femmes meurent sur le coup.

Ce n'est pas fini. Arrivée au coeur de cuersse, le tireur fousse,

arrête devant la maison de la presse et, à bas, Mario Pagani,

retraitait de 75 ans d'une balle en pleine tête.

Dans la rue voisine, c'est sur Mohamed Maradin

ma son père de famille de 41 ans, qu'il s'acharne.

Après lui avoir tiré une balle dans la potrine,

il braque son fusil van de long-rifle entre ses deux yeux et la chèvre, froidement.

Sur le boule drôme, à l'ombre des arbres,

il vise ensuite André Colletta, 65 ans,

qui, comme tous les matins, était sorti promener son chien.

Un peu plus loin, sur la place de la mairie,

il tire sur deux passants venus retirer de l'argent

au distribut de l'automatique de la caisse des bargnes.

Henri Touré et Pierre-Marie Guiliano meurent sur le coup.

Après avoir tué Maurice Boudon et Rodolfine Corvalla,

l'auteur croit à sa dernière victime, Pascal Mostacchi, un adolescent à 15 ans.

À 7h30, à peine plus de 30 minutes après le début de la fusillade,

le tireur se dirigeait à la collège de la ferrage, située en contre-bas de village.

Il y suivit de près par des gendarmes d'eau juste arrivées sur place.

Et très vite, il est encirculé, pris au piège.

Mais il est décidé, il ne se rendra pas.

Alors, il retourne son fusil van de long-rifle contre lui

et se suicide d'une balle entre ses deux yeux.

Il n'aura fallu que 30 minutes au tireur fou

pour prendre la vie de 12 habitants de village de QRS.

Un récit macabre dont la presse se fait l'écho.

Au secours, un homme est en train de tirer sur tout le monde.

Il est exactement 7h20 ce matin à QRS,

lorsque le pompier de service reçoit l'appel d'un correspondant affolé.

L'homme qui tire est presque un enfant, 16 ans.

Il tire d'abord devant la mairie,

ou un homme de 75 ans.

Il est en train de tirer sur la mairie,

ou d'abord devant la mairie,

ou un homme de 75 ans tombe,

ou les autres passant sans fuit.

Le forcené court vers le parking, il tire.

Il passe devant la caisse d'épargne, il tire.

Il passe devant un bar, il tire.

Il court et il tire.

Il arrive vers la sortie du village en direction de Toulon,

sur le chemin des charrettes.

C'est là qu'il se suicide.

L'état-major départemental des pompiers

est appelé à son tour par la gendarmerie,

à huit heures moins le quart.

C'est très grave.

Il y a un, des cadavres,

huit personnes tuées sur le cou,

et cet autre grièvement blessé.

Le village sombre alors dans le chaos.

Le calme qui règne habituellement

est remplacé par le hurlement des sirènes

de dizaines de camions-pompiers

et de voitures de gendarmes qui convergent.

L'interrogation des habitants,

comme des gendarmes, est totale,

mais enfin que s'est-il passé ?

D'un tel gardage dans ce coin reculé

tranquille de la campagne varoise.

Il ne faut que quelques minutes aux gendarmes

pour mettre un nom et un prénom

sur le corps sans vie de l'auteur de la tuerie.

Il s'appelle Eric Borel.

C'est un adolescent de 16 ans.

Dès la fin d'affusia,

les gendarmes tentent de retracer son parcours.

Il ne leur faut que quelques instants

pour faire le lien avec un autre événement dramatique,

survenu la veille à solier ce pont

à quelques kilomètres au sèlement de QRS.

La presse nationale, et c'est son rôle,

s'emparalore de ces drames sans précédent.

Bonsoir.

12 morts.

C'est le bilan officiel des tueries à QRS

et à Soliers-Spont dans le Var.

En quelques heures, un adolescent a tué

les membres de sa famille avant de tirer

sur tout ce qui bougeait à quelques kilomètres de chez lui,

Han Gouraud.

Rendonné meurtrière pour un tour de 16 ans.

Il s'appelait Eric.

Il était lycéen tout long et personne ce soir

ne semble connaître les raisons de son accès de folie.

L'adolescent habitait Soliers-Spont,

c'est là que le drame s'est noué la nuit dernière,

c'est là que le forçonné a tué

à coup de marteau sa mère, son beau-père

et son petit frère de 11 ans.

Dans la nuit du 23-24 septembre,

les gens d'armes sont appelés

sur une effroyable scène de crime à Soliers-Spont.

Un village situé à 8 kilomètres seulement de QRS.

Trois personnes sont assassinées

dans la maison familiale d'Eric Borrell.

Cette maison, située à l'écart du village,

est typique des baptistes divards,

avec cette épée crépérose qui recouvre les murs

et un toit en tuiles rouges,

les fameux tuiles romaines de Provence.

Et c'est déjà un peu l'Italie ici,

avec ses couleurs chatoyantes.

Mais l'esprit des habitants est ailleurs,

forcément et lorsque les gendarmes et le médecin légiste

pénètrent dans cette maison peu après minuit,

dans la nuit du samedi au dimanche,

ils découvrent trois corps.

Dans le salon, entre les canapés et la télé,

il distingue un cadavre recouvert d'une couverture.

C'est le corps d'un enfant d'une dizaine d'années

tuée d'une balle entre les deux yeux

et dont le crâne a été défoncé par le violent coup de marteau

ou de semelle d'une paire de chaussures épaisse.

En passant la porte de la cuisine,

sous un mur taché par le sang,

un homme et lui aussi découvert mort,

tué d'un coup de fusil en pleine tête.

Dans la pendrie qui fait face à l'entrée de la maison,

c'est celui d'une femme qu'on retrouve,

elle aussi tuée d'une balle dans la tête,

tapis sous un drac blanc,

maculé de sang.

Ces trois personnes terrassées par les balles d'infusivène

de Longrifle,

sont ceux de Marie-Jeanne,

parentie, Yves et Jean-Yves Bichet,

autrement dit la mère, le beau-père

et le demi-frère d'Éric Borel.

C'est Jean-Luc, le fils aîné de Yves Bichet

qui a donné l'alerte.

En rentrant chez lui, il a découvert une porte bloquée

qu'il est parvenu à dégager,

avant de tomber sur les cadavres gisant dans la maison.

Dans un premier temps,

les gendarmes ne s'inquiètent qu'à moitié

de l'absence d'Éric, le fils de Marie-Jeanne.

Certes, c'est un potentiel témoin

qu'il faut retrouver,

mais peut-être qu'il est simplement chez son père.

Alors, c'est sur Jean-Luc,

le fils aîné qui a donné l'alerte

que les enquêteurs se focalisent.

Le jeune homme de 21 ans

qui vient de découvrir les corps s'envie

de toute sa famille,

est beaucoup trop calme à leur goût.

Il est emmené dans la nuit à la caserne

de gendarmerie où il est interrogé.

Pour l'instant, c'est bien lui

le principal suspect.

Ce n'est que le lendemain matin

lorsque les gendarmes sont appelés à Cuers

que les enquêteurs comprennent le drame

qui s'est joué entre ces deux villages du Auvard

situant seulement 8 km un de l'autre.

Éric Borel est bien l'auteur

des deux tueries,

Jean-Luc Bichier et Relâché.

Face à cette double tragédie,

les enquêteurs sont pour l'instant dans l'inconnu.

Un flou

qui se traduit aussi dans les médias

comme ici sur France Inter,

deux jours après le drame.

On ne sait toujours pas pourquoi Éric

s'aisant se livrait un pareil carnage.

Éric Ambrosini, vous êtes sur place à Cuers

pour l'instant, les questions sont sans réponse,

bien que la gendarmerie ait fait tout à l'heure

un point de presse sur l'enquête qui est en cours.

Effectivement, et parmi les multiples questions,

les enquêteurs s'attachent également

à déterminer avec exactitude

l'emploi du temps du meurtrier

entre samedi 8h et dimanche 8h

et heure de sa mort.

Car les zones d'ombre existent.

Il semble que le concubin de la mère

et le demi-frère

était assassiné samedi après midi

et que la mère n'a pas pu

s'assurer que les enquêteurs

n'auraient pu s'assurer que la mère

n'aura pu s'assurer que la mère

n'aura pu s'assurer que la mère

n'aura pu dessiner samedi après midi

et que la mère ne l'a été que dans la soirée.

A partir du 1h du matin,

dimanche, dès la découverte du corps,

on ne sait pas ce qu'Érique a fait..."

La double tuerie

entre South Yet为什么 et Cuers

débouche sous une invasion de journalistes.

Dès le dimanche 24 septembre soir,

le centre de Cuers remplit de camions

de retransmission et de reporter

préalancés lors du Plex vers Paris.

Le massacre est retentissant,

anteala et terroriste,

le masque le plus meurtrière de l'histoire moderne dans l'hexagone.

Et forcément, ça attire l'attention des médias.

Et comme les enquêteurs, les journalistes cherchent à répondre à une question

« Pourquoi, Éric Borel, adolescent apparemment sans histoire, a-t-il commis un tel massacre ? »

Il est le seul à pouvoir répondre à cette question,

mais il est mort en portant ses secrets avec lui,

sans manifeste, sans revendication, sans une onze d'indices probants.

Alors, en l'espace de deux jours, les gendarmes interrogent plus de 70 personnes.

Victimes rescapées, témoins, proches d'Éric.

Toute information est bonne à prendre pour essayer de comprendre

l'incompréhensible, l'indicible.

Grâce à toutes ces auditions, le premier trait de caractère

qui semble définir le gelhomme de 16 ans est sans aucun doute la discrétion.

Certains diront même l'introversion.

Dans le lycée professionnel, où il a fait sa rentrée en BEP d'électro mécanique,

ses camarades parlent d'un gamin discret, mais bizarre,

qui parlait peu et surtout, qui se montrait froid et renfermé.

Comme il leur raconte au micro d'un journaliste de France 3,

venaient interroger les élèves à la sortie du lycée 600 de Toulon.

C'était quelqu'un qui est très renfermé,

il changeait de caractère assez rapidement,

autant il rigolait, puis au bout d'un mois, il se renfermait complètement,

il allait dans son coin, il discutait avec personne.

Une semaine dernière, je me rappelle, en dessin d'art,

il avait balancé comme ça, mais sans avoir l'air sûr de ce qu'il disait,

j'en ai ras le bol de la vie comme ça.

J'avais pas entendu qu'il avait envie de se suicider en fait.

Il parlait souvent de son frère, son grand frère qui était alarmé,

il le prenait comme exemple, il voulait faire la même chose que lui.

Il aimait les armes, on m'a dit.

Oui, parce qu'une fois, il nous avait ramené un livre d'armes.

Surtout sa chienne, il avait une balle.

A Saint-Louis-Espon, ses voisins sont sur la même ligne,

lui ajoutant peut-être la politesse comme attribu.

Mais lors des fouilles de la maison familiale,

les gendarmes découvrent l'univers du jeune homme.

Un univers violent, construit sur fond de fascination

pour la seconde guerre mondiale et le troisième Reich.

Oui, mais voilà, Eric était certain à de l'essence ombre.

Mais son apparente fascination pour l'extrême droite

n'explique pas les raisons de cette tuerie qui s'est jouée entre curses

et se laisse pondre.

Les gendarmes scrutent alors l'univers familial.

Eric, 16 ans, a grandi avec son père Jacqui

et ses grands-parents paternels près de l'Himoge dans la campagne de Limousin.

Ce n'est que récemment qu'il est arrivé dans l'auvoire

pour rejoindre le foyer fondé par Marie-Jeanne Yves-Bichet.

Dans cette famille recomposée, comme il en existe des milliers

à travers la France, rien de particulier n'attire la tronche.

Marie-Jeanne est une fervente catholique

qui donne des cours de catechesse dans le village

et Yves-Bichet est un homme sans histoire.

Alors, c'est ailleurs que les enquêteurs tentent de trouver des réponses.

Au cours des innombrables auditions qui suivent la fusillade,

ils sont mis sur la piste d'une peine amoureuse.

Une piste qui fait l'ouverture du journal de la Mise-Journée sur France Inter.

À Qers, petite ville du Var,

les policiers cherchent toujours à comprendre

pourquoi Eric, 16 ans samedi après-midi,

attirait sur 13 personnes avant de se donner la mort.

Et depuis hier, les enquêteurs sont sur une piste sentimentale.

Eric Ambrosini.

Les gendarmes exploitent donc la piste des conquêtes amoureuses de l'adolescent.

Mais là encore, rien n'est très clair.

Certains parlent d'une natalie, une fille du OPI

qui aurait récemment rompu avec le jeune homme.

D'autres évoquent une certaine relation

avec le jeune homme,

et d'autres évoquent une certaine relation

avec le jeune homme,

et d'autres évoquent une certaine relation

avec le jeune homme,

et d'autres évoquent une certaine relation avec le jeune homme.

D'autres évoquent une certaine Caroline,

la fille de son beau-père dont il serait perdument amoureux,

mais dont la liaison ne plairait pas,

alors parents.

Les enquêteurs ont beau craser ses pistes.

Il ne trouvaut qu'une trace d'une natalie dans son entourage,

et encore moins d'une Caroline fille présumée de son beau-père,

qui n'avait pourtant eu que des garçons.

À travers ces témoignages,

le portrait d'Eric s'affine tout de même.

Le jeune homme perturbé était un affabulateur.

Rien de bien étonnant,

pour un garçon de son âge mal dans sa peau,

et qui par ses prétendues conquêtes amoureuses

tendent de briller auprès de ses camarades.

Mais, te la justifie une telle tuerie ?

Une nouvelle piste apparait.

Les enquêteurs découvrent que Alan Guimet,

la première victime d'Eric Bourre à la cuère,

ça ne lui était pas inconnu.

Il était même son meilleur ami.

En tout cas, c'est ce que semblait penser Eric.

Alors pourquoi l'a-t-il tué ?

Pour l'instant, personne ne le sait.

Mais une chose est certaine.

Eric ne s'est pas rendu acquers par hasard.

Eric et Alan étaient dans le même lycée tout le nez,

tous les deux en préparation d'IBOP électro-mécanique.

Leur camarade de classe raconte aux jambes armes

que le premier a récemment évoqué un projet de fuga

qu'il doit mener avec le second.

Leur objectif ?

L'image et la maison familiale des Borelles

a oubli son père à ses grands-parents.

La piste se doit d'être creusée et rapidement.

Elle est confirmée par les enquêteurs.

Comme l'explique au journaliste,

le commandant en charge des investigations

dans les jours qui suivent le drame.

Pour Alan, je me soutiendrai à ce que je vous avais avancé ce matin.

C'est-à-dire qu'il semblait qu'il devait partir ensemble

dans la région d'origine des parents et des grands-parents d'Eric.

Et qu'au dernier moment, Alan se soit désisté.

Alan tué parce qu'il aurait refusé de partir avec Eric

vers ce père absent.

Voilà pourquoi le meurtrier s'est retrouvé ce dimanche matin

dans les rues de QRS à passer sa rage

sur les premiers passants venus.

Bien, le projet de fuga tient à la route.

Mais pourquoi Eric a-t-il tué sa famille avant s'enfuir ?

Et surtout, pourquoi a-t-il tué celui avec qui il devait s'enfuir ?

Fassant refus de dernière minute de son ami,

Eric aurait-il été pris d'une folie meurtrière,

une folie entraînant la mort de 15 personnes ?

L'enquête pietine.

Une semaine après le drame,

la thèse de l'accès de folie semble convenir à tout le monde.

Avec la mort de l'unique suspect

et sans aucune plainte déposée par les familles de victime,

l'enquête fait long feu.

Les journalistes se lassent

et le village se vide des camions de retransmissions

qui encombraient la place principale.

Seuls restent les familles avec leurs morts

dans ce village marqué à jamais.

C'est un joli soir pour mourir

et si arrive ta main tremble

Dis-toi qu'il faut juste partir

Moi, j'irai que tu es mon père

Non, je ne suis pas un homme

Mais si faut toucher le nez

En ces jours étranges

On ira voir au clair télé

Voir si le diable peut danser

C'est dans nos cieux

Mon lit liquide

De ces océans flammés

Puisqu'ici les dieux ne le condamnent

On a le qui, on a le quoi

Viens, t'aurai appris

Moi, j'irai que tu es mon père

Non, je ne suis pas un homme

Mais si faut toucher le nez

En ces jours étranges

Sous-titres réalisés par la communauté Amara.org

Fabrice Drouel

Sur le chemin, les habitants des communes voisines s'arrêtent devant la mairie

pour écrire quelques lignes sur le cahier de condoléance

Le défilé n'a pas cessé depuis le début de la semaine

Mais aujourd'hui c'est différent

Tout le département du Var est là pour partager le deuil

Tout à l'heure, les obsèques seront collectives

Les dix familles ont accepté le principe

De toute façon, raconte l'une d'elles

Nous ne pouvions plus attendre

Cette cérémonie, ce sera pour nous le soulagement

en quelque sorte la fin de l'affaire

La fin de l'affaire

Pour les familles des victimes et les enquêteurs

Peut-être

Mais pour certaines personnes

Cette thèse du coup de folie ne tient pas

Enfin comme à un gamin de 16 ans

Certes perturbée

On aurait pu tenir plus de 11 heures

Dans un état saubon

Traversant la nuit les 8 km de campagne escarpée

Qui mène de Soliesse.qr

Pour tenter de comprendre ce qui a conduit

Cet adolescent apparemment troublé

A commettre une hôtel tuerie

Il faut se pencher sur son histoire bien sûr

Et toute son histoire

C'est le travail qu'a fait Bouddhomasi

Qui a décidé de ne pas se contenter

De l'explication communément acceptée

D'un coup de folie passagère

Non, ce qui s'y veut raconte

L'enquête menée durant 3 ans

Par le journaliste qui en 2020

Raconte sa version des faits

Dans un livre intitulé 8 km

Comme les 8 km bien sûr

Éric Borel dans la nuit du 23-24 septembre

Entre Soliesse-Pont et Quers

On l'aura compris

Éric Borel est né le 11 décembre 1978

Il est l'office de Marie-Jeanne Paranti

Et de Jacques-Liborel

Tous les deux sont militaires basés à Toulon

Elle est originaire de Corse

Lui du Limousin

Leur histoire est celle qui ne dure qu'une nuit

Ou deux, mais elle est suffisante

Pour donner naissance à Éric

Comme souvent dans ces cas-là

Il est un enfant non désiré

Ses parents se séparent rapidement

Après sa naissance

Et Marie-Jeanne qui ne veut pas de ce fils

Enlaisse la garde au père

C'est donc près de Limoges

Chez ses grands-parents paternels

Que grandit le petit garçon

Une enfant sereuse

Marie-Jeanne elle aura fait sa vie

Avec Yves Bichet incontable

De cette nouvelle union

Négeant Yves, le demi-frère d'Éric

Peu après la naissance du petit dernier

Yves incite sa femme à faire venir Éric

Dans la nouvelle maison qu'il vient de construire

Sur un terrain de famille à Solies-Espon

Il oeuvre pour former une famille unie

Et heureuse

Ce qui n'est pas le cas de Marie-Jeanne

D'ailleurs au début elle refuse

Ce gamin est inerreur qu'elle veut oublier à tout prix

Puis c'est à contrecœur

Presque fatigué de l'insistance de son compagnon

Qu'elle accepte de faire venir son fils

C'est un peu le monde à l'envers

Et à 11 ans, Éric quitte le limousin pour le vart

Et c'est un choc pour le jeune homme

Habitué des vallons humides du centre de la France

Dans les paysages, à ride du vart

Ils se sont perdu, comme l'aura compris

Dans son ouvrage huit kilomètres

Le vart, ça n'est pas la campagne

Du limousin avec son air bépaisse

Où l'on peut se vautrer

La nature du sud est guise, hattise

Et guillonne, irritent la peau

Pousse le cerveau à ressasser parce qu'il faut marcher

Avancer, regarder ses pas pour ne pas buter contre une pierre

Ou se prendre les pieds dans les filaments de salle

C'est pareil, ou surprendre une vipère

Qui mordrait avant de fuir

Ce qui est devenu, depuis les congés payés de pagnoles

Une carte postale de vacances

Un gâteau chaud au goût d'orange posé sur un puits

Et en réalité une nature où les ronces griffent

Où les guèpes et les moustiques assaillent

Où l'on peut au détour de n'importe quel chemin

Tomber sur une lait de 80 kilos

Prête à tout pour protéger ses petits

Ces changements de paysages, de paradigmes même

N'est pourtant pas la chose la plus dure à vivre

Pour le jeune garçon

En quittant l'image, il abandonne un foyer aimant

Pour se retrouver chez une mère qui concentue

Juste à reconnaître le lien biologique qui les unit

De l'amour intense de ses grands-parents

Il passe ainsi à la haine de sa mère

Marie-Jeanne est une nationaliste dure

Dont les ressents succès électoraux du froid national

Dans la région semblent attiser la haine de l'étranger

La sienne, qu'elle transmet à son fils

Face à son demi-frère Jean-Yves, enfant voulu

Lui, Eric devient le souffre d'ouleur

Devant le reste de la famille

Et celui qu'on appelle le broupeur

Ou encore le petit con

Lorsqu'à 11 ans, Eric tombe d'un toboggan

Et se fait mal au bras, il passe des heures

À se cacher pour ne pas attirer l'attention de Marie-Jeanne

C'est Yves, inquiété par son état

Qui le conduit à l'hôpital

Malgré la double fracture qu'on lui diagnostique

Sa mère ne fait preuve d'aucune compassion

Encore un moyen de faire ton intéressant

Lui assaine-t-elle

Un an plus tard, une voisine lui offre deux poussins

Pour lesquels il construit un abri avec son beau-père

Mais Marie-Jeanne, menace à la moindre incartale

Elle tuera les poussins devant lui

C'est dans ce contexte que grandit Eric

Alors, pour se protéger

Il se renferme sur lui-même

Se plonge dans un univers sombre

Constitué de récits de la Seconde Guerre mondiale

Il étudie avec minutie les détails

De l'opération Barbarossa

L'invasion de l'Union soviétique par les troupes allemandes

Et il passe son temps à lire Mein Kampf

Il passe aussi un nombre incalculable d'heures

Dans la forêt qui borde la maison familiale

Et s'entraîne à tirer la carabine 20 de l'onrifle

Qui trône dans le salon

Jusqu'à ses 15 ans, il ne fait pas de vagues

À la maison, il s'occupe de toutes les corvées

A l'école, il obtient toujours de bonnes notes

Il s'est resté discret

Mais l'adolescence, qui comme chacun le sait

N'est pas la période la plus simple de la vie

Bien chambouler cet équilibre précaire

Un redoublement, plus inorientation

Vers un BEP d'électro-maquénique

Vienne perturber la fragile routine du gamin

Et ses directions, tout long

Et une classe remplie d'élèves qu'ils ne connaissent pas

Alors, il se construit une image

Un personnage

Comment témoigner Bruno Masi dans son livre 8 km

Avec une balle de 22 l'onrifle autour du cou

Il vibre à l'idée du dépassement de soi

De la douleur, de la résignation

Éric se rêve en surhomme

En légionnaire capable de se jeter depuis un avion

Avec 50 kilos sur le dos

Puis de parcourir 30 km dans la jungle

Il s'est forgé un mental de guerrier

Pourquoi a-t-il choisi le cliché d'une ultramesculinité pour vivre ?

Sans doute pour exister aux yeux des gens qui l'entourent

Dans cette région où l'on accorde bien plus de crédit

À des bras épais qu'à une tête bien faite

Dans son novel lycée, personne ne fait attention à lui

Personne sauf à l'anguillement

Alain c'est l'antithèse d'Éric

C'est un jeune homme rayonnant, drôle

Sur de lui, musicien, dans un groupe de rock

Les Black Dolphins

Ils connaissent les filles et les attirent comme un aimant

C'est normal quand on joue de la guitare sur scène

La guitare rock, ça marche

De manière inexplicable

Alain se prend d'affection pour Éric

Et une amitié se crée

Pour lycée, tout le monde se demande

Comment Alain le populaire peut s'intéresser à Éric

Le sombre gamin au casque audio

Constamment vissait sur les oreilles

Éric se confie auprès de son copain

Il lui raconte sa vie, son enfance

Dans les limousins

Son arrivée chez sa mère, violente

Col-Éric

Son beau-père molasson

Tout aussi maltraité que lui par Marie-Jeanne

Et son demi-frère, l'enfant roi

Et c'est tout naturellement Alain

Qu'il confie son envie de fug

Ce projet c'est son exitoire

Il a pensé à tout

Dans les moindres détails

Quittait la maison familiale

A bord de la vieille citroën

De son beau-père

Pour rejoindre l'image

Où ses grands-parents, il en est certain

Seront prêts à l'accueillir

Il a tout prévu

Il a même acheté la carte routière

Qui doit le mener jusque là-bas

Et pour ses parents, lui demande Alain

Là aussi, il a le plan parfait

Deux ou trois somnifères

Devraient suffire

Et si ça ne fonctionne

Bien, il prendra la carabine

Et les ture à tous

Face à ce plan, Alain est un très doule

Il ne va pas croire que Eric puisse faire ça

Et finalement, il laisse couler

Tout en sachant qu'il ne compte absolument

Pas quitter sa région

Pour Alain, c'est une lubie qui passera

Par définition

Et il ne veut pas froisser son ami

Et il ne lui dit pas clairement

C'est poussé par sa petite amie

Qui était friée par Eric Alain

Tant de prendre ses distances

Eric ne peut plus attendre

Le samedi 23 septembre

Enfin l'après-midi, il tue son petit frère

Et son beau père a un coup de fusil

Et c'est sur le pas de la porte

Qui l'attend sa mère, qui rentre de l'église

Il verrouille la maison de l'intérieur

Et s'en furent en direction de Cuerc

C'est de la maison de l'Alain

Et là, durant onze heures

Et sur plus de huit kilomètres

Il l'air dans les champs et à travers la campagne varoise

À sept heures du matin

Un audicez macabre

Début à Cuerc

De cette tragédie qui s'est jouée

Sur les terres rouges du Var

Il ne reste plus grand chose

Rapidement oublié par des médias

Focalisés sur l'arrestation des Placeurs de Bonnes

Qui terrorisent la France

Le souvenir de cette tragédie semble

S'être perdu

Comment fouille dans notre mémoire

Sans plainte déposée

Et sans possibilité d'éclaircir

Les raisons de ce massacre

Les autorités classent rapidement l'affaire

L'envie d'oublier même si grande

Qu'il faudra attendre 2009

Pour qu'une stèle commemorative soit installée

A l'entrée de la mairie de Cuerc

Une plaque

Pas plus grande qu'un cahier décollier

C'est un cahier

Non, c'est juste un cahier

C'est un cahier

Non, c'est juste un cahier

Non, c'est juste un cahier

Non, c'est juste un cahier

Non, c'est juste un cahier

Non, c'est juste un cahier

Non, c'est juste un cahier

Non, c'est juste un cahier

Non, c'est juste un cahier

Non, c'est juste un cahier

Non, c'est juste un cahier

Non, c'est juste un cahier

Non, c'est juste un cahier

Non, c'est juste un cahier

Non, c'est juste un cahier

Non, c'est juste un cahiere

Non, c'est juste un cahier

Non, c'est juste un cahier

Non, c'est juste un cahiere

Non, c'est juste un cahier

Non, c'est juste un cahiere

Non, c'est juste un cahiere

Non, c'est juste un cahiere

Non, c'est juste

Non, c'est juste un cahiere

Non, c'est juste un cahiere

Ah, we are the new buddies, wanna be some buddies

We're tired, now just to be you

France Inter, affaire sensible, Fabrice Drouel

Bonjour, les oliteurs, vous êtes journaliste, enfant du pays et surtout auteur du livre intitulé 8 km

dans lequel vous retracez bien sur l'histoire et le destin tragique de l'ado et de ses victimes

La première question que l'on se pose au-delà du factuel, et la suivante, cette tuerie aura-t-elle pu être évité ?

Elle aurait pu être évité si les signaux d'alerte qu'Éric Borrell avait lancé autour de lui avaient été entendus

mais peut-être aussi qu'à l'époque ils étaient inaudibles

il n'y a pas les structures, les accompagnements telles qu'on pourrait le connaître aujourd'hui

et le corps enseignant avait bien senti que c'était un garçon perturbé

qui vivait dans une condition dont on l'avait très bien raconté familiale difficile

mais n'avait pas appris forcément la mesure de sa détresse

Et une chose qui paraît étonnant également, c'est l'absence de plainte déposée par les familles victimes

comment analyser ça et en même temps c'est vrai que les choses sont dramatiquement simples

un gamin qui tue tout le monde, les gens se disent pourquoi porter plainte

mais en même temps ça paraît étonnant quand même

En fait on a changé d'époque, on a complètement changé d'époque

si on prend par exemple les attentats qu'on a connu en 2015 à Paris

ou en 2016 à Nice par exemple, les rudes et des peaux de plainte

alors que par exemple les auteurs encore partie étaient morts en tout cas notamment à Nice

ça permet notamment aux victimes d'accéder, alors défenseurs, les avocats d'accéder aux dossiers

Mais ça c'était une autre époque

on a changé, ce qui est très intéressant aussi dans l'affaire de QR c'est que ça se passe en 1995

l'événement naturel est encadré par deux autres événements qui sont très importants

c'est l'attentat du RER à Paris

et une semaine après c'est l'arrestation et la mort de Rallet de Calcal qui en est un des auteurs

et à cette époque là on vit un changement dans la prise en charge des victimes

QR c'est la première fois après les attentats, l'attentat du RERB

où l'on met en place...

C'était un mois avant, un mois de juillet

où on met en place une cellule d'aide psychologique

c'est la première fois à QR ce que l'on fait ça, non on connait ça par coeur

mais c'est la première fois et personne n'y va pendant six mois

et donc on passe un cas où finalement les victimes et la justice, c'est le cas aujourd'hui

elle est aussi bien pour juger des présumés innocents que pour rendre justice à des familles

ce qui n'était pas le cas à l'époque

et un autre événement qui joue aussi dans le fait qu'il n'y a pas de plainte

c'est qu'on est dans une région comme on le veut raconter

qui est une région qui est faite de gens, qui sont des travailleurs

et finalement qu'est-ce qu'on veut faire très rapidement, on veut oublier

alors on n'oublie pas, c'est pas vrai, on n'oublie jamais

on fait semblant d'oublier et on ne parle pas

vous êtes un enfant du pays ?

oui, oui, oui, j'ai grandi à Toulon, à côté

à Toulon, vous connaissez bien Quers ?

oui, très bien

à quoi ressemble Quers ?

en temps normal, c'est saisissant parce qu'il y a le temps normal, le temps du drame

Quers c'est un coup de rébitant, à quoi ça ressemble ?

à peu près, à peu près, à peu près

à l'époque on est autour de 9000 habitants, c'est...

c'est une petite ville, en fait

c'est une petite ville, alors c'est en fait, c'est une région très particulière

moi j'ai grandi entre Toulon et Lovar, ça a l'air de 480 km

au nord de Toulon, donc je connais plutôt bien la route

pour y aller tous les week-end

et c'est vraiment un gros village qui borde l'autoroute

au milieu des vignes, donc dans cette terre rouge

parce que c'est une terre chargée de bauxites

donc il y avait des mines, des carrières dans le nord du Var

pour en extraire la pierre

c'est une terre qui est marquée par le labeur en dehors

qui est à 15 km de la mer, mais en fait qui est très différent

du bord de mer de hier, ça n'a strictement rien à voir

donc c'est un... c'est une bourgade encaissée

battue par le vent, le mistrage joue beaucoup aussi là-bas

les gens sont frappés par le vent de sang, je parle

marche pour bêle

marche pour bêle, il fait super froid

donc c'est vraiment une ville d'ouvriers, de gens attachés à leur terre

de gens assez taisus, vous l'avez dit de chasseurs aussi

c'est une ville dure, c'est une petite ville difficile

avec aussi beaucoup de gens qui sont venus s'installer là

et qui vont travailler toute la journée à Toulon

et peut-être que ces gens-là ne sont pas enclins naturellement

à se pencher sur les problèmes psychologiques des gamins

les gamins, il faut qu'ils aillent à l'école, il faut qu'ils boient

c'est ça en fait

c'est ça, c'est ça

c'est pour ça que je voulais en venir là, pour savoir que les nos contextes

en fait vous voyez, on va à l'école, puis ça marche pas

tu vas aller travailler, puis voilà, c'est comme ça

exactement

parle de l'univers familial d'Éric

évidemment, mais avant on va écouter une archive

dans laquelle on entend les deux fils

du beau-père d'Éric Bichet, d'accord ?

pour Jean-Luc et Franck, rien n'avait changé récemment à la maison

leur père c'est-à-dire le beau-père d'Éric

était toujours le même, jamais violent avec lui

j'ai arrivé de mes décorrections normales

mais pour tout ce qui était l'éducation d'Éric, c'était sa mère

là-dessus c'est clair, c'est toujours désengageux

de l'éducation d'Éric

il y a lui qui était chargé des corrections

ou évidemment quand quelque chose de grave

se passe à la maison, dans toutes les familles

sans plus

cinq jours après le drame

Franck et Jean-Luc ne comprennent toujours pas

ce qui a pu motiver la folle nuit d'Éric

selon eux, ils n'étaient pas spécialement

attirés par la violence

cette fameuse croix gammée, c'était vrai ou c'est faux ?

je vais prendre maintenant

je suis désolé, je dirais

là-dessus, puis vais-t'en

voilà, alors ça c'est une question importante

est-ce qu'il est vraiment fasciné

par le 3 démarrage et sa violence

est-ce que sa mère

dont on dit qu'elle était proche du front national

ça s'appelait comme ça à l'époque

pour avoir une responsabilité morale

dans cette violence-là

je crois que la responsabilité elle est collective

elle est d'abord familiale, vous avez raison

c'est une famille de nationalistes

ils ont soutenu le candidat

Front National à Soulies-Pont par exemple

quelques mois auparavant, puisque les élections municipales en juin 1995

c'est une famille de nationalistes

effectivement

Marie-Jeanne Parentier est raciste

elle le dit au effort

elle le claim, elle ne supporte pas les arabes

elle le dit, Eric aussi

il le dit en classe, il le dit à ses copains

il est certain

il lui dit près de sa salle d'arabe

donc oui, il est raciste, mais il n'est pas

néonaise

ce n'est pas un néonaise, il est fasciné par l'histoire

il est intrigué, il est dans cette

culture masculine

à l'excès telle qu'on peut la

par moment

elle a valorisé dans cette

coin de France aussi

mais ce n'est pas un néonaise

il n'y a pas de croix gammé dans sa chambre

cette théorie n'a rien à voir avec une idéologie

apparemment

c'est un drame intime

on n'est pas dans une famille d'idéologues

cette Marie-Jeanne

elle est dure

elle est extrêmement dure

elle s'est découverte

on peut dire

une passion pour la religion

mais soudaine, il y a quelques mois auparavant

avant qu'elle trouve la main dans cette théorie

elle est très bigreute

elle anime le catéchisme

et elle est d'une violence folle

avec Eric

c'est le nœud, c'est le nœud de l'histoire

c'est la relation entre la mère et son fils

un fils qu'elle ne veut pas, qu'elle récupère

qu'au contrainte est forcé

et sur lequel va faire poser la responsabilité

de tous ses échecs

c'est un petit causette en fait

qui vit mal le dérassinement

du limousin où il était heureux

qui vit mal aussi la distance avec son père

qu'il n'a jamais connu

j'ai contacté son père, j'ai retrouvé

il a refusé de me parler

parce que pour lui, il avait tiré

sa naissance à un trait sur la vie de son fils

et c'est pas franchement

la métaphore égolienne

c'est pas forcément l'éténardier

parce que le beau-père lui

c'est un bon beau-père apparemment

c'est un bon beau-père

qui est comptable

dans des entreprises

qui se donnent du mal et qui élevent de garçons

voilà, qui sont tout à fait insérés

qui sont très conformes

à ce qu'on peut en attendre

mais c'est à moi aussi

un point de rupture dans une famille

qui est peut-être moins portée sur le dialogue

on va se retrouver dans 3 minutes

après avoir écouté un dos chine

qui chante College Boy

ça fait penser à Eric qui est parti

ou lycée à tout long rien

mais ce sera pas facile

chez les gens

je serai trop différent

pour leur vie

si tranquille pour ces gens

I want to see you

j'aime pourtant tout le monde

leurs bobos mais leur monde

c'est comme ça

et souvent j'ai de la peine

quand j'entends tout ce qu'ils disent

derrière moi

mais moi

j'ai le droit

quand tu te rêveras

mais j'ai le droit

de te faire ça

quand tu te rêveras

quand tu te rêveras

moi

d'ouvrir tes jambes

quand tu te rêveras

mais j'aime ça

de couduler

sur ta pojée

le droit

où ils savent

envie

comme tous ceux

de nos âges

où ils savent

envie

comme des garçons

en colère

moi

je comprends qu'ici c'est dur

d'être si différent

pour ces gens

quand je serai

sur le moi

un petit peu mon fragile

ça ira

je veux te voir

Bruno, vas-y

nous continuons à parler de cette tuerie de QRS

dans votre livre vous parlez de médecin légiste

qui a autopsié le corps d'Éric

est-ce que vous pouvez nous en parler

de ces constatations

ce qu'on n'a pas abordé pendant le récit ?

oui, j'en révolais

c'est le médecin légiste de Toulon

c'est lui qui a autopsié Yann Pia

la députée qui a été assassinée

c'est 2500 autopsies

enfin c'est vraiment un personnage local

avec une faconde du sud

donc au cours de l'enquête

je l'ai rencontré, on a déjeuné ensemble plusieurs fois

pour qu'il me raconte ce qui s'est passé

donc très vite après la tuerie QRS

tout de suite il y a eu des rumeurs

est-ce que Eric Borel s'est vraiment suicidé

commence ce suicide avec une vingt-de-l'enri flanc de les deux yeux

mais certains ont entendu un hélico

est-ce qu'il n'a pas été tué par des gendarmes, etc

et donc pour tuer la rumeur

Jean Rivolet va procéder

à l'autopsie en premier d'Éric Borel

et donc il me raconte ça

je lui mets dans le livre

en fait il l'ouvre le corps

et là il est stupéfait car

tel qu'il lui dit ses mots le corps était pourri

donc il ne revient pas

il l'appelle la médecine légale

à Paris pour demander à un collègue

et donc les deux conclut finalement

un accès de fièvre

un accès spontané de fièvre

d'accord

et quand au fait il aurait pu monter à 41 degrés

ce qui expliquerait

l'état de décomposition de son corps

qui est en fait déjà très avancé

alors

il y aurait eu une heure d'espoir

enfin moi quand j'ai déroulé le récit

je me disais ce jeune Alain

aurait pu être justement un vrai copain

qui aurait pu le sauver

de ce destin

et non malheureusement

mais ce gamin il est bien Alain

est-ce que c'est un soutien pour lui ?

c'est un vrai soutien mais c'est comme vous l'avez dit dans le récit

Éric

c'est l'obscurité

Alain c'est la lumière

Alain il joue de la musique

il a du succès auprès des filles

il est beau, il est blond, il est affable

et quand il voit arriver Éric

il se tente en lui-tant la main

mais finalement un peu par des piles

il a envie de le soutenir

et Éric en fait son meilleur ami

ce qui n'est pas vraiment réciproque

mais néanmoins il tisse une amitié

et très rapidement Éric va l'emmener

dans son délire de

et peut-être l'erreur d'Alain c'était

un jour de dire pourquoi pas ?

il y a 15 ans

on peut comprendre

qu'il ne soit pas envahi de soucis

de préoccupations

par rapport à sa famille on peut le comprendre aussi

il se répète une bonne voie Alain

il aurait pu, Éric aurait pu

en suivant la trace d'Alain

partir dans une voie

je ne vais pas faire de l'ukronie

il est là mais bon peut-être que ça serait une bonne voie

mais ça n'a pas fonctionné

donc il a pu à l'époque

alors comment

à de vous travailler pour faire votre enquête

vous vous êtes mis dans la podérique

si je puis dire pour retracer cette nuit

cette nuit de trafic

oui ça a été assez compliqué

parce qu'en fait je suis parti dans l'idée de me dire

mais qu'est-ce qui s'est passé pendant ces 8 km

et c'est 11h

et même si c'est un coup de folie

le coup de folie s'il commence à 20h

est-ce qu'il redescend pas ? qu'est-ce qui se passe ?

d'ailleurs il voulait quand il arrive dans la maison

il a dit au gendarme allez faire un tour dans les champs autour

vous allez tomber sur le gamin et il se tire une balle au pied d'un arbre

parce qu'un tel accès de colère

de violence

on revient à soi on se tue

et en fait il a marché il l'a déambulé

et en recoupant il m'a semblé qu'il avait

très certainement pisté

il refait le chemin d'Alain

qui était en début de soirée

avec sa petite amie de l'époque

fille de gendarme

son père d'ailleurs sera le premier à rentrer dans la maison

qui là ensuite il est rentré en voiture

jusqu'à QR je pense qu'il a vu

Alain rentrer en voiture

et puis il s'est dirigé vers sa maison

et au petit matin il a sonné

pensant sans doute qu'Alain viendrait

finalement il a dit non mais peut-être qu'il va changer d'avis

qui viendra et Alain a dit non et il a tué

toute dernière question

est-ce que vous dites

on en parle plus à QR

mais c'est encore dans toutes les têtes

est-ce qu'il y a une volonté

vraiment qu'on associe plus

le nom de QR de cette petite ville

vraiment

je crois que depuis longtemps ils ont envie de ça

et c'est d'ailleurs plus le cas

on se souvient de la tuerie

une fois par an

avec la stèle

et puis c'est tout

bien merci

merci pour toutes ces

précisions autour de cette enquête

et autour de ce drame

merci au revoir

c'est à dire faire sensible aujourd'hui la tuerie de QR

c'est une émission que vous pouvez réécouter en podcast

rendez vous sur la page

à faire sensibilité de franceinter.fr

pour toute information complémentaire

à notre émission à la technique

aujourd'hui il y avait Alex Barois

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durée :00:53:57 - Affaires sensibles - Au matin du dimanche 24 septembre 1995, la France se réveille au son des informations qui tournent en boucle à propos d’une fusillade qui a coûté la vie à 12 personnes dans le Var. Une tuerie d’une rare violence dont l’auteur n’est qu’un adolescent apparemment sans histoire de tout juste 16 ans.