La source: Natural Born Killer 2/5 : L'affaire Agnès Marin : un mineur et la justice sur le banc des accusés

Radio France Radio France 8/6/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript

France Inter

Aujourd'hui, dans la faire sensible, l'affaire Agnès Marin.

Le 16 novembre 2011, dans le collège privé Cévenol du Chambon-sur-Lignon-Autoire,

Agnès Marin, la plus jeune de l'internat, disparaît.

Après deux jours de recherche, son corps est retrouvé calciné dans le bois qui entoure l'établissement.

Agnès Marin, 13 ans et demi, a été violé, assassiné, brûlé.

Quand on apprend que son assassin, Mathieu, âgé de 17 ans, lui aussi interne, Cévenol,

avait déjà violé sous la menace d'un couteau une autre mineur en août 2010 dans le gare,

le fédiver devient affaire d'État et s'immise dans le débat politique,

autour de la récidive, question éminemment sensible dans la société.

Dans l'attente de son procès, Mathieu avait été jugé par les experts de la protection judiciaire de la jeunesse

réinsérable et non dangereux.

En novembre 2010, il fait sa rentrée au Cévenol.

Alors, comment expliquer qu'un mineur sous contrôle judiciaire

est peu repassé à l'acte un an plus tard et allait cette fois jusqu'au bout de son crime ?

Et qui est responsable de cette situation ?

La juge, l'instruction qui, en 2010, a estimé Mathieu libérable,

un expert psychiatre qui n'a pas décelé de maladies mentales chez son patient,

les parents de Mathieu, Dominique et Sophie Moulinasse,

qui se sont battus pour faire sortir leur enfant de prison, tout parents l'auraient fait.

Le principal du collège Cévenol au courant du passé judiciaire de Mathieu,

qui a pourtant accepté son inscription dans un interna mixte,

personne et tout le monde, finalement.

Notre invité aujourd'hui, le journaliste Stéphane Durant-Soufflant,

chroniqueur judiciaire pour le Figaro,

il a suivi l'affaire et les deux procès de Mathieu Moulinasse.

Affaire sensible, une émission de France Inter en partenariat avec Lina,

préparée aujourd'hui par Constance Villanova,

coordination Christophe Barreur, réalisation Jérôme Moulin.

Fabrice Drouel, affaire sensible, sur France Inter.

Cet après-midi du 16 novembre 2011,

comme tout l'hiver creut dit après le déjeuner,

c'est quartier libre pour les 60 élèves de l'interna du collège lycée privée Cévenol.

Mais bon, à partzonner au play, le bar du Chambon sur Lyon,

le village en contreband établissement, pas grand chose à faire.

Surtout depuis que le foyer socio-éducatif lycée Cévenol a fermé, si.

Si, il est bien là, la forêt, là, du préboussou,

où se promenaient plusieurs hectares, d'une vers d'urgence,

qui entourent le collège.

Oui, mais par ce froid, aucun intérêt.

17h, fin de la récré.

Les derniers retardataires rejoignent l'étude obligatoire.

Mais Agnès, la plus jeune de l'interna, 13 ans et demi, n'est pas là.

Dans sa chambre non plus.

L'adolescente, pourtant, n'est jamais en retard.

Une se rayante, bah, c'est alors un coup de fil à Estelle,

sa meilleure amie qui habite au Chambon.

Euh, oui, oui, Agnès était bien avec moi,

lui, lui, lui, il affirme,

la collégienne, elle a quitté la place du village à 16h30.

Bah, depuis, rien.

Alors quoi, une fuge ?

Non, pas son genre, retort que c'est copa.

Pourtant, à 18h30, l'inquiétude monte.

Il faut prevenir la police, ainsi que Frédéric et Paul,

la marin, les parents d'Agnès.

La gendarmerie arrive au Sevenol, les débattus s'organisent dans le parc,

comme dans le bois avec élèves, policiers, pions, ochris.

Agnès revient.

Et la nuit tombe,

sans lampe torche,

ou chaussures adaptées impossible

pour les pensionnaires de poursuivre les recherches.

Tout ça pour rien.

À minuit, pas un indice.

Bredouille, les 60 apprentis gendarmes

sont renvoyés dans leur chambre par les surveillants.

Oui, Agnès a disparu, mais le règlement, c'est le règlement.

Tous inquiets, personne ne dort.

Alors, on rapproche les lions, chuchotent les hypothèses.

Agnès aurait rejoint un copain de paname, dit certain.

Elle serait allée cogir des champignons hallucinogènes

dans le bois avec Mathieu, un autre interne.

Jure, d'autres internes.

À propos Mathieu.

Mathieu, c'est un élève de première,

un peu boutique, toujours scotché,

son yo-yo un peu bizarre,

diront les internes.

Et sur ce même Mathieu, plusieurs élèves

dissèvent de leur son formel.

Il l'aurait vu sortir de la forêt

dans l'après-midi le visage couvert de Grifure.

Comment témoigne ces deux ados

au micro de France de deux jours après la disparition d'Agnès.

On l'a vu sortir des bois tout seuls

vers 15h30, 16h, mercredi après-midi.

Vous avez vu les fameux Grifures au visage ?

Oui, oui, oui.

Je l'ai demandé, c'est énervé,

ça ne s'allait pas plus la question,

j'en avais marre, il a dit arrêtez-moi,

arrêtez de me poser des questions sur ça.

Le lendemain 17 novembre,

des renforts de la gendarmerie,

160 militaires débarquent au Sevenol,

ambiance apocalyptique

pour collégiens et lycéens

qui reprennent les cours très perturbés

parce que sans Nouvelle-Dagnes,

leur camaradex piegle est toujours un peu révolté.

Rèchement débarqué un mois plus tôt au Sevenol,

la forte telle brune s'était faite virer de son collège parisien

pour avoir porté une fausse satelle

l'histoire de sécher, le cours de sport,

un truc dont elle ne voyait pas l'utilité.

Pour dompter cette rebelle,

ses parents l'avaient donc confié à cet établissement privé

du chambon sur lignon,

une école de la seconde chance

en quelque sorte qui mélange fils de diplomates,

cas difficiles et enfants du craie.

Pour l'instant,

Mathieu, celui qui se répartit

à l'accueillette de champignons hallucinogènes

avec Agnès, est auditionné par les gendarmes.

Oui, il a bien croisé Agnès la veille.

Il aurait fumé un joint avec elle,

mais il ne se souvient de rien.

Bad trip, j'avais pas fumé depuis longtemps,

affirme-t-il.

Bien.

Les griffures sur le visage,

ah, il est tombé dans les ronces,

ou dans une flacque. Bien.

Après cinq versions différente,

Mathieu est placé en garde-vu.

Sa chambre d'internat est perquisitionnée.

Les gendarmes, ils trouvent un gine

par semelle tâche rougeâtre.

Oh, de la boue,

riposte celui qui a répondu à tout.

Mais il y a cet autre découvertal remonte.

Estelle, la meilleure amie d'Agnès,

qui avait affirmé que l'adolescent était avec elle

jusqu'à 16h30 avant sa disparition,

craque.

Et à vous, gendarmes,

Agnès lui a demandé dans un SMS de la couverture.

Si on te demande où j'étais,

j'étais chez toi, ok?

Ok. Un mensonge de gamine

de 13 ans qui se couvre, classique.

Le 18 novembre,

48h après la disparition, alors que l'enquête

et les recherches n'avancent pas.

Frédéric et Paola Marin, les parents

d'Agnès arrivent à la veille au chambon,

convoquent la presse et lancent un appel

à témoins, sous les nues de photographes

d'un père brisé.

Elle est quelque part et nous attendons

de l'aide.

Nous avons besoin d'aide.

Il n'y a pas de petite information. Il n'y a que

des pièces pour reconstituer

l'agenda, le calendrier,

les gens qu'elle a vus, les endroits qu'elle a visités.

Pour les parents, vous savez, le temps s'est arrêté.

Vous avez une montre? Pour nous, on n'a plus de montre.

La seule chose qu'on attend, c'est

de voir notre fille.

Dans la soirée, la nuit tombait.

Sur l'interrogatoire, Mathieu finit par avouer.

Oui, il est à l'écueillir des champignons

hallucinogènes avec Agnès.

Les deux ados que qu'a trancé par une

éternité à cet âge-là se sont disputés.

Après l'avoir bousculé

violemment, il l'a poussé dans un ravin.

Il est parti et il a

simplement laissé là, sûrement blessé.

Accompagné de son avocate et des gendarmes,

alors qu'il fait noir, Mathieu retourne

à la zone de la macabre cueillette.

Un qui, il demande, vous pensez que

elle est morte.

Il est tard, le chemin est escarpé,

les gendarmes renvoient Mathieu

poste et continuent les recherches sans lui.

C'est alors que le cri d'un gendarme

déchire le silence, le salaud.

Au pied d'un pain, là, à ses pieds,

le corps d'Agnès Marin calcinait

à genoux tête contre le sol,

à moitié des nudés pantalons baissés.

L'autopsie révélera qu'elle a été

violée puis poignardée

à dix-septres brises.

Mathieu, dix-sept ans,

s'est achermé sur Agnès, treize ans et demi.

Mathieu a violé Agnès

en attachant ses poignets vérificiels

de yo-yo, et pour la faire terre,

il l'a assassiné.

Enfin, pour la faire disparaître,

il l'a brûlé.

...

Les journalistes sont déjà sur place.

Le procureur de la République

de Clermont-Ferrand Jean-Yves Coquilla

a donné une conférence de presse

dès le lendemain.

Après avoir insisté sur le caractère

prévédité du meurtre, ce qu'il annonce

prend tout le monde au cours.

Ce garçon faisait l'objet d'une information

anime pour viol sur

mineur de quinze ans.

Il a été violé en août 2010,

une jeune fille qui était

une de ses camarades de classe.

Il a effectué quatre mois de détention

provisoire. Il n'a pas été jugé

pour cette affaire. Il a été,

comme c'est la règle en matière de mineur,

libéré sous contrôle judiciaire.

...

Il a toujours respecté le contrôle judiciaire.

Les expertises que j'ai en ma possession

dans le dossier de Nîmes

...

font état de quelqu'un

qui était adaptable et insérable

et ne présentait pas de dangerosité.

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Je joue à la console et participe à des manifs étudiantes.

Quelques cris, ça est là, Mathieu.

À la doux, comme les autres, jusqu'à ce 1er août 2010.

Veille de départ en vacances ou le champ vésigale et la chaleur écrasant du gare.

Mathieu et son père affixaient un porte-vélo sur l'aventure familiale.

Trois camionnettes de police se postent alors devant leur pavillon.

Fin d'un torpeur estival.

Dans parents à perpétuité, l'ivre écrit par les parents de Mathieu,

Dominique Blinass, le père, se souvient de ce soir, d'août 2010,

16 au mois avant la mort d'Agnès.

Deux femmes en uniforme demandent avec douceur à Sophie, Margot et Zélie

de les accompagner un peu plus loin dans le jardin à l'ombre.

À bonne distance pour qu'elles ne puissent pas entendre

ce que leurs collègues lancent à Mathieu et que j'entends bien moi.

On est là par rapport à ce que tu as fait à Julie.

Tu sais que c'est très grave ?

Mon fils baisse la tête, j'interviens.

Quoi, qu'est-ce qu'il a fait ? Qu'est-ce que tu as fait, Mathieu ?

Un gendarme plein de gènes, compatissant,

l'air de dire qu'il n'est pas censé m'informer

mais qu'il est sensible à mon désarroi m'explique enfin.

Visiblement, votre fils aurait violé Julie.

Le 1er août de matin, Mathieu envoie un semesse à Julie,

15 ans, une amie de nage et solore de son village, une copine d'enfance.

En prétextant lui rendre les 10 euros qu'il lui avait emprunté plus tôt,

il l'entraîne dans la garige.

Sous la menace d'un couteau, Mathieu attache Julie à un arbre

avec des lacets qu'il avait apportés dans son sac et il la viol.

Dans un geste de survie,

les cendres profitent d'un appel de sa mère sur son portal

pour négocier sa libération auprès de son bourreau.

Mathieu détache Julie et conclut par un...

On oublie tout, on reste pote, ok ?

Mais Julie n'oublie pas, et porte plate dans l'après-midi.

Le 1er août, le soir de crime, devant la police et séparant dévasté,

Mathieu avoue tout en bloc et montre au gendarme le couteau avec lequel il a menacé Julie.

Placé en détention dans la maison de l'arrêt pour mineur du Pontet, près d'Avignon,

il est encadré par des éducateurs et des psy.

Dès les premiers jours de son incarcération, Mathieu s'habitue finalement à la prison.

Oui, oui, le moisifeté ne lui déplaît pas et puis le cloisonnement rassure.

Isabelle Mimham, son avocate et les éducateurs de la PGG,

la protection judiciaire de la jeunesse,

explique à Dominique Molinas, le père du détenu,

qu'il faut imaginer un plan de sortie pour son fils dans l'attente du procès.

Dans le documentaire d'Anne Ginzberger, lui aussi intitulé parant à Perpétuité,

Dominique Molinas, un circoté de son épouse, Sophie,

explique comment, après le conseil des éducateurs de la PGG,

il a pensé à une solution pour Mathieu.

Fin août, un éducateur qui a bien voulu nous recevoir m'a dit,

M. Molinas, bougez-vous, il faut le sortir de là.

Fin août, ça faisait un mois qu'il était incarcéré.

En même temps, je ne voyais pas trop comment je pouvais faire sortir.

Moi, un gamin de prison.

Alors effectivement, je le suis bougé.

J'ai construit un projet où, en étant guidé par notre avocate,

où elle me disait effectivement, il faut l'éloignier du gare,

ça sera une première condition.

Il est été scolarisé, il faut le scolariser,

il faut prévoir un accompagnement psy.

Voilà, et c'est ce qu'on fait avec Sophie.

On trouve un établissement scolaire, on trouve des psy, voilà.

Le juge qui a instruit le dossier sollicite le psychiatre et le psychologue.

Les experts sont inonymes, malgré les faits de viol sur mineurs

sous la menace d'une arme, Mathieu n'est pas dangereux.

La dos est surtout entourée par ses parents,

un fait rare chez les mineurs de l'Incan,

un élément qui encourage la PGJ avant envisager sa réinsertion.

Pourtant, au juge qui lui demande s'il pourrait repasser à l'acte,

Mathieu répond, je ne pense pas en avoir le cran, enfin, le courage,

un présage que personne n'aurait l'air.

De 2 décembre 2010, un an avant le meurtre d'Agnès,

le docteur Claudègue Vive expert psychiatre reconnu juge Mathieu réinsérable

et il affirme qu'il n'a pas de trouble à dimension perverse.

Enfin, le viol de Julie.

Un coup de folie, dû à un excès de Call of Duty,

ce jeu vidéo sanglant qu'elle Mathieu est addicte.

Bien, le psychiatre d'ailleurs est catégorique,

sans sheet ni console, tout rentrera dans l'ordre.

Sous contrôle judiciaire dans l'attente du procès,

Mathieu devra donc être suivi par des médecins et des éducateurs

de la PGJ et scolariser en interna loin du gare.

Dominique Molina s'espère lui aussi.

Le père de Mathieu frappe à toutes les portes des interna en dehors de la région.

Après avoir essuyé 16 refus,

il reçoit enfin une réponse positive,

celle du proviseur du Collège Sevenol au Chambon-sur-Lignon en haute loire.

Toujours dans le documentaire d'Angus Berger,

le père de Mathieu se souvient de sa rencontre

avec ce directeur accueillant et compréhensif.

J'ai rencontré M. Bowens, le proviseur du Collège Sevenol.

Il était bienveillant, il était conciliant,

il était humainement parlant, j'allais vous dire un chic type.

Vraiment un chic type.

J'étais face à quelqu'un qui m'a fait un bien fou.

Qu'est-ce que vous lui avez dit ?

J'ai parlé d'agression sexuelle sur une amie de Mathieu,

une amie d'enfance de Mathieu qui connaissait depuis très longtemps.

Et M. Bowens m'a répondu que Mathieu avait sa place au Sevenol

parce que de toute façon, si la justice

décidait que Mathieu était libérable,

c'est qu'il pouvait être réinsérable et que le Sevenol servait à ça.

À aider les gamins qui, à un moment de leur vie,

traversaient des périodes difficiles.

Le Collège lissait Sevenol un projet pédagogique idéal

pour une réinsertion.

Une école fondée en 1938 par deux protestants,

des murs qui ont abrité des dizaines d'enfants juifs pendant l'occupation.

En 1973, et le coup d'état de Pinochet,

ce sont des jeunes chiliens qui y trouvront refuge.

Première interna mixte de France, des fils d'ambassadeurs

et coutois des cas difficiles venus ici pour une deuxième chance.

Mais depuis la fin des années 90,

10 000 mètres carrés de parcs sans barrière ont beaucoup moins la cote.

Alors qu'à son âge d'or, 600 élèves fréquentaient le Sevenol,

en septembre 2010, quand Dominique Boulinas s'y inscrit son fils,

Mathieu, ils ne sont plus que 180.

Les caisses sont vides,

mais c'est difficile pour Philippe Bowens, son proviseur,

de refuser une nouvelle inscription à l'interna.

Il y a tout de même un chèque de 12 000 euros à la clé et tant pis,

s'il s'agit d'un agresseur sexuel.

Le 20 novembre 2011,

un an après la conversation bienveillante entre le père Mathieu et Philippe Bowens,

le proviseur du Sevenol,

deux jours après la découverte du corps carbolisé de la petite Agnès,

13 ans et demi,

la chauve-blanche réunit 4000 personnes dans les rues du Chambon-sur-Lignon.

Pendant ce temps, devant la presse,

la direction du collège du Sevenol, ni elle,

ne connaissait pas le passé judiciaire de Mathieu,

comme l'affirme le proviseur Adjoint,

au micro de Clément Legoff, pour France 2.

La direction du collège du Sevenol a découvert,

en même temps que les parandaniès,

en même temps que les élèves et leurs familles,

l'effroyable vérité.

Nous avions accepté dans notre établissement

un jeune garçon convaincu de viol.

Le père du jeune homme avait informé le lycée que son fils avait fait quatre mois de prison,

mais la direction affirme qu'elle ignorait les raisons de ce séjour carcéral

et estime que c'était à la justice de l'en informer.

Compte tenu des éléments qui étaient en possession à ce moment-là,

j'ai pris la responsabilité d'inscrire Mathieu dans l'établissement.

Un violor recidiviste scolarisé dans un interna mix mais comment est-ce possible ?

C'est un surge des parents d'élèves.

C'est avec cette question-là que le fait d'hiver devient affaire d'État.

C'est le débat autour de la recidive parce que le dossier de Mathieu, c'est ça.

Le 21 novembre 2011, François Fillon à l'heure premier ministre réunit la matinillon,

le ministre de l'Alterrière Claude Guéant, le garde-d'essau Michel Mercier

et le ministre de l'Éducation nationale Luc Châtel

pour examiner les questions soulevées par l'affaire Agnès Marin.

A la sortie de la réunion, sur le parvis de matinillon, Michel Mercier, garde-d'essau,

annonce les nouvelles mesures du gouvernement sur la recidive des mineurs.

Tout, personne qui a commis un crime sexuel particulièrement grave

doit être relacé en centre éducatif fermé dans ce qui est des mineurs.

Deuxième point, il faut partager l'information entre des services,

faire en sorte que la justice, l'intérieur, l'éducation nationale,

la santé communique entre eux pour se former sur le fait qu'il y ait un criminel

qui est particulièrement grave et qui est situé dans tel ou tel point.

Troisième point, on a bien vu qu'il y a des rapports qui ont été faits,

c'est-à-dire de grande qualité, mais il faut probablement aller plus loin

que le rapport d'un seul sur lequel se fonde le juge dans cette décision.

Il faut aller vers une évaluation plus rédisciplinaire de la dangereusité.

Bref, les faits l'hiver font la loi.

Alors que la gauche dénonce l'instrumentalisation d'un assassinat,

les professionnels de la justice jugent les mesures proposées inadaptées.

Ils réclament surtout plus de moyens pour suivre et accompagner les mineurs

délinquants comme Mathieu et surtout, pas de généralité, du cas par cas.

Le coupable du meurtre d'Agnès Morin, on le connaît, mais il est responsable.

Des parents qui, trompément, ont eu l'espoir d'un amir meilleur pour leur enfant,

une juge d'instruction qui, en voyant cet ado entouré par un couple solide,

a fait confiance au suivi judiciaire, un psychiatre qui n'a pas jugé Mathieu Dangero

ou un directeur de collège en faillite qui n'a pas pu dire nom à deux chèques.

D'ailleurs, y a-t-il vraiment un responsable ?

Le 18 juin 2013, deux ans et demi après la mort d'Agnès Morin,

le premier procès de Mathieu Moulinat s'ouvre et révèle les dysfonctionnements

de suivi en cascades qui ont précipité une adolescence de 13 ans et demi dans la tombe.

Face à l'horreur des faits et à la demande de Julie,

la première victime de Mathieu, le procès s'autient avec l'eau.

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Le 10 octobre 2014, la Cour d'assise du Puy-de-Dôme confirme la peine perpétuité avec obligation de soins.

A la sortie du pratoire, Frédéric Marin, le père d'Agnès, exprime son soulagement.

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Affaire sensible, Fabrice Drouel.

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