Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Meurtre en parachute - Le récit

Europe 1 Europe 1 4/1/23 - 32m - PDF Transcript

Renaud.

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Voici une histoire belge vraiment pas banale.

Un meurtre commis par le sabotage d'un parachute.

Ça se passe en 2006,

et la victime est une jeune femme,

du nom Delce Van Doran.

Qui l'a tué?

Je vous préviens, vous serez très surpris par la réponse.

J'écris cette histoire avec Thomas Houdoir,

réalisation Céline Le Bras.

La première scène de cette histoire,

semble venir tout droit d'un film d'horreur.

Un midi de novembre 2006, à Hopglabec,

une petite ville de Belgique-Flamande,

tout près de la frontière avec la Hollande,

une femme est en train d'étendre son âge dans son jardin.

Et d'un coup,

elle entend un gros bruit,

pas un boom,

pas un pan,

plutôt une sorte de floc.

Le bruit d'un truc qui s'écrase,

et d'ailleurs, elle a senti la terre raisonner sous ses pieds.

Ça vient du fond du jardin.

Alors elle écoute,

et là,

elle voit un grand morceau de tissu blanc,

une sorte de grand drap.

Elle s'approche encore,

nom de Dieu.

Il y a une jambe qui dépasse.

Et c'est pas un drap.

C'est une toile de parachute.

Il y a un petit aérodrome juste à côté,

des parachutistes dont l'habitude de s'y entraîner,

ça doit venir tout de là.

Elle soulève la toile.

Accrochée au parachute, il y a une femme,

un filet de sang coule de ses lèvres.

Honnêtement, elle semble morte.

Mais elle se dit que peut-être,

on peut encore la sauver,

alors elle appelle les pompiers,

et les gendarmes.

Ils l'arrivent sur place quelques minutes plus tard,

ils tentent un massage cardiaque,

mais on va pas se mentir.

Elle est morte.

Et là,

les gendarmes et les pompiers sont encore dans le jardin,

un typaris,

un costaud en combinaison de parachutistes.

Il s'approche de la femme,

et il a l'air complètement secoué.

Un gendarmes va vers lui.

Bonjour, monsieur.

Vous connaissez cette personne?

Oui.

Je la connaissais bien,

en effet.

C'est terrible.

Terrible, terrible.

Elle avait fait plus de 2 000 sauts.

C'était une parachutiste très expérimentée.

Je comprends pas ce qui s'est passé.

Comment s'appeler cette jeune femme, monsieur?

Els.

Els Van Doren.

Et vous même, monsieur, vous êtes Marcel Sonners.

Je fais partie de la petite équipe d'amis qui a sauté avec elle.

Vous pouvez m'expliquer rapidement ce qui s'est passé?

Je sais pas.

On était 4 amis,

on était à 4 000 mètres,

on a sauté l'un après l'autre.

Les conditions étaient excellentes.

On avait prévu de faire une étoile, tous les cas, vous savez.

Une figure on se tient les mains.

Mais finalement, on l'a faite à 3.

Paul, Els Van Doren et moi.

La 4e, Els Klotmans a sauté trop tard de l'avion.

Elle n'était pas à notre hauteur au moment de la figure.

Donc on l'a faite à 3.

Et puis, on est arrivé vers mille mètres.

Il a tout l'étroit.

On a déclenché notre parachute.

Et là, on a tout de suite vu qu'Els Van Doren n'arrivait pas à déclencher.

Elle était en chute libre.

Et on l'a voyée essayer d'ouvrir son parachute.

Elle n'y arrivait pas.

Et on l'a vu s'écrasser.

Tant sardin.

Et voilà, le temps d'atterrir.

Je suis venu directement.

Imaginez la chute de cette femme.

85 mètres par seconde.

Et elle qui voit le sol s'approcher.

Un cauchemar.

À ce stade de l'histoire, petite mise au point technique.

Perso, je n'y connais strictement en rien, en parachute.

Mais je me suis rencardé.

Ça arrive qu'une toile ne s'ouvre pas.

Pas tous les jours, mais ça arrive.

Sauf qu'en principe, il y a une toile de secours.

Pour la déclencher, il y a juste une ficelle attirée.

Ça marche à tous les coups.

Et là, ça n'a pas non plus fonctionné.

Pourquoi? Pourquoi?

Els Van Doran était bijoutière, mariée, deux enfants.

Est-ce qu'elle a voulu se suicider?

Ça s'est déjà vu chez les parachutistes.

Ou alors, ou alors quelqu'un a saboté son parachute.

Pour l'attuer.

En tout cas, c'est la section criminelle de la police judiciaire d'Aselt

qui prend l'enquête en main.

Les policiers demandent un spécialiste de la base de parachutisme voisine

de venir immédiatement sur place.

Et son constat est sans appel.

Ça ressemble à un sabotage.

Regardez cette sangle.

Elle a été clairement sectionnée, nette.

Vous voulez dire un acte volontaire?

Ben, je vois pas vraiment comment autrement.

Regardez-la.

Il y a un autre problème.

Il n'y a pas d'extracteur.

Et l'extracteur, c'est une pièce capitale pour déclencher le parachute.

L'extracteur devrait être là.

Il n'y a pas.

Ça, à mon avis, ça explique tout.

Parce que sans cette pièce,

le parachute ne peut pas se déployer.

Il ne peut pas.

Tout ça, messieurs, je vous le dis franchement.

Ça ressemble vraiment à un sabotage.

Moi, je vois pas d'autre explication.

Héls van Doran portait une caméra arrimée à son casque.

C'est très courant dans le parachutisme,

mais pas que.

Ça sert évidemment à garder un souvenir de son saut

et aussi à améliorer sa technique.

Et cette caméra, elle est toujours là,

accrochée au casque d'Else.

On peut imaginer qu'elle a enregistré toute la chute,

d'un bout à l'autre.

Alors, venez avec moi,

assister au visionnage avec les policiers belges.

La caméra a été enclenchée à bord de l'avion,

juste avant le son.

Et on y voit Héls van Doran filmer ses coéquipiers.

L'ambiance est joyeuse.

Ils sont trois sur les images.

Marcel Sommers,

qu'on a vu tout à l'heure dans le jardin.

Un certain Tom Bolsius.

Et une autre Héls, Héls Klotmans.

Que la bande surnomme Baps,

c'est la plus jeune.

Elle a 21 ans.

Donc là, tu vois,

on a le déclenchement du saut.

Ils sautent un par un.

Et on voit très bien qu'Héls Klotmans,

l'autre Héls saut un peu en retard.

Et on voit bien qu'effectivement,

du coup, il ne peut pas participer à l'étoile.

Là, tu vois,

on voit que Bolsius se soumère ses Klotmans,

déclenche leur parachute.

Et là, regarde.

On voit bien qu'Héls van Doran

essaye de déclencher le sien, qu'elle n'y arrive pas.

Regarde dans l'air.

On voit clairement qu'elle réalise que quelque chose ne va pas.

Et on voit bien, regarde,

qu'elle tente de tirer là,

sur son parachute de réserve.

Et là, on la voit,

vraiment commencer à paniquer.

Mais sur les images,

elle ne crie pas.

Elle ne pousse pas de jurons.

Elle lutte jusqu'au bout.

Et après, elle crache.

Les images deviennent noires.

Moi, je ne sais pas ce que tu en penses, mais...

On voit bien que cette fille ne s'est pas suicidée.

On voit clairement qu'elle fait de gros efforts

jusqu'au bout pour tenter de déployer son parachute.

C'est pas un suicide.

Et c'est d'autant moins un suicide

que les policiers découvrent qu'Héls van Doran

a renouvelé son abonnement au centre de parachutisme

le matin même.

Elle a acheté 100 sauts supplémentaires.

Ce n'est pas vraiment le genre d'achat

qu'on fait quand on veut mettre fin à ses jours.

Et donc, s'il y a coup sûr, ça n'est pas un suicide.

Et bien, c'est un meurtre.

Trois jours après le drame,

on retrouve l'extracteur du parachute de Héls.

Et c'est la copine Babs

qui la perçoit complètement par hasard,

accroché à un arbre

sur la zone au-dessus de laquelle ils ont sauté le jour du drame.

Il est accroché avec un bout de tissu rouge.

On ne voit que ça.

Les policiers sont immédiatement informés.

Et ils viennent le décrocher.

Regarde bien.

C'est clair, hein.

Il a été tranché, là.

Un couteau, un ciseau, je ne sais pas, mais...

Ça se confère, hein.

On a bien fait un sabotage.

D'accord, mais comment ça se fait qu'on le retrouve là?

Ben, on a dû le sectionner avant.

Il s'est décroché pendant le saut.

C'est la seule explication.

...

Plus de doutes.

C'est un meurtre et même un assassinat.

La préméditation ne fait aucun doute.

Alors qui a pu faire ça?

Il faut une sacré dose de sang-froid

pour faire un truc pareil.

Moi, je ne sais pas ce que tu en penses,

mais pour saboter un parachute,

il faut savoir comment ça marche.

Moi, je n'y connais rien, par exemple.

Je ne saurais pas saboter un parachute.

Qui sait vraiment comment marche un parachute?

Ben, un parachutiste?

Moi, je me dis qu'on devrait commencer par ça.

Les gens du club.

Et notamment, soit avec lequel elle a sauté.

Les policiers entendent d'abord le dénommé Tom Bolsius.

Il dit qu'il connaissait très peu elle,

et ça se vérifie,

il n'a donc aucun mobile pour la tuer.

Deuxième à passer sur le grill,

la fameuse Baps, celle qui a retrouvé l'extracteur.

Elle est toute jeune, à peine 21 ans,

et ce qu'elle révèle est très intéressant.

On a dû vous dire qu'elle s'était mariée,

et qu'elle avait deux enfants, n'est-ce pas?

Mais la vérité, je crois qu'il faut que vous le sachiez quand même.

C'est qu'elle avait aussi un amant.

Bien intéressant.

Et vous le connaissez, cet homme?

Si je le connais.

Eh ben oui, c'est Marcel.

Marcel Somers, qui a sauté avec nous l'autre jour.

Vous savez, elle, elle passait jamais un week-end chez elle,

sous prétexte d'aller sauter en parachute.

C'est Marcel qu'elle sautait, si j'ose dire.

Et son mari, il est au courant?

Je crois pas, non.

Ou alors, il n'a pas voulu voir de toute façon

au club, personne ne le connaît, personne n'a jamais vu.

Et ça a duré depuis combien de temps de cette relation.

Je dirais cinq ans.

Il y a donc une histoire de cul en toile de fond de ce trame.

Ce qui ouvre deux hypothèses.

Soit c'est l'amant, Marcel Somers, qui l'a tué.

Soit c'est le mari.

Le mari, qui aurait découvert tardivement le pot de rose,

et qui aurait voulu se venger.

Le mari s'appelle Jean de Ville,

et si on allait le voir pour commencer?

Il habite dans l'avant lieu d'envers.

Voyons ce qu'il a dans le ventre.

D'entrée, les policiers n'y vont pas par quatre chemins.

Monsieur, je dois vous dire que selon les premiers éléments de l'enquête,

il ne semble pas que la mort de votre femme soit un accident.

Nous pensons que c'est probablement un meurtre.

On a saboté son parachute.

Un meurtre?

Mon Dieu, mais...

Mais qui?

Vous avez une piste?

Saviez-vous, monsieur, que votre femme avait un amant?

Pardon?

Un amant?

Elle s'arrêtent un amant?

Bah non.

Je ne le savais pas.

C'est qui?

Marcel Somers, un parachutiste avec lequel elle sautait tous les week-ends.

Vous voulez que je vous dise?

C'est pas scientifique, mais il a l'air sincère.

Il donne l'impression qu'il ne le savait pas.

Ou alors, il cache bien son jeu.

Ah, messieurs,

j'ai peut-être quelque chose qui va vous intéresser.

Regardez,

c'est une lettre qu'on a reçue et qu'elle sauté au mois de janvier.

Et là, le mari leur tente une feuille blanche, un courrier anonyme,

avec deux lignes, pas plus, écrite en flamant.

Je vous traduis.

Else, qui es-tu en train de faire?

Pense à ton mari et à tes enfants.

Alors, rétrospectivement, on peut se dire que ce message a été envoyé

pour révéler où Marie, qu'elle, s'entretenaient une relation

avec Marcel Somers.

Et qu'est-ce qu'elle a dit, votre femme,

quand elle a lu ce message, M. de Vildes?

Ah, elle m'a dit que

ça faisait peut-être l'allusion ou fait qu'elle consacrait trop de temps.

Ah, ça passionne le parachutisme.

Et que la personne ne lui reprochait pas de délaisser son foyer.

Et vous, ça vous a semblé une bonne explication?

Bah oui, oui, enfin, je crois que elles étaient parfaitement conscients

parce que pas mal de personnes de notre entourage ne comprennent pas.

Enfin, ne comprenez pas qu'elles y passent tous ces week-ends.

Ouais, on l'a quand même un peu de mal à croire

qu'il est gobé ça tout creux.

Est-ce qu'il n'a pas plutôt découvert, via cette lettre, qu'elle le trompait?

Est-ce que cette lettre n'a pas été le déclencheur d'une vengeance?

Dites-moi, M. vous-même, vous vous y connaissez en parachutisme?

Si je m'y connais?

Bah oui, j'en ai fait pendant longtemps.

Donc, il est techniquement capable d'avoir saboté le parachute.

Et votre femme, où est-ce qu'elle est son matériel?

Bah oui, ici, chez nous.

Donc, il avait aussi parfaitement le moyen de saboter le parachute de sa femme.

M. De Vilde, si à un moment de l'enquête nous apprenons

que vous étiez au courant de la liaison de votre femme avec M. Sommers,

nous vous placerons naturellement en détention, donc vous n'avez pas intérêt à nous mentir.

Vous comprenez ça?

Bah, il n'y a pas de risque.

J'étais vraiment au courant de rien.

Et les policiers reportent avec la lettre anonyme.

À ce stade, le mari reste en suspect.

Mais voyons ce que dit l'amant, Marcel Sommers.

Les policiers débarquent chez lui en dimanche.

Bien, monsieur, je dois vous dire que l'une de vos coéquipières,

M. Hans Klotmans, nous a révélé que vous étiez amant avec Mme Vendorel.

Est-ce qu'elle a menti?

Bah non.

Non, c'est vrai.

On avait une relation.

Ça durait depuis des années.

Mais ce que M. Klotmans ne semble pas vous avoir dit,

c'est que j'avais aussi une relation avec elle.

C'est même moi qui lui ai trouvé son surnom, Baps.

Elle s'appelait toutes les deux, elles.

C'était pour ne pas les confondre.

Il a raison.

On doit tout faire pour ne jamais confondre ses maîtresses.

Mais je tiens à dire une chose.

Avec elle, Vendorel, c'était vraiment du sérieux.

Avec Baps, c'était pas pareil.

Baps était juste un petit coup de temps en temps.

J'étais amoureux de elle.

Mais pas du tout de Baps.

Il est délicat, le garçon.

C'est bouleversant.

Mais Baps, comme vous l'appelez,

elle a toujours su que vous étiez surtout amoureux d'Els Vendorel.

Bien sûr.

Il l'acceptait parfaitement.

Même si maintenant qu'on parle de ça,

je me dis que peut-être Baps

nourrissait une forme de chalouse

à l'égard de l'Els Vendorel.

Décidément, quel gros relou celui-là.

Il vient carrément de désigner Baps comme suspecte.

Strategie classique de celui qui veut détourner l'attention.

Et oui, il secte les policiers et le suspecte.

Alors il leur donne un autre os à ronger.

Il faut quand même que je vous raconte quelque chose qui s'est passé huit jours

avant le tram qui emportait Els.

C'était le dimanche juste avant, le soir.

J'avais prévu de passer la soirée avec Baps.

En général, c'est ce soir-là qu'on voit le dimanche.

Et là, elle s'est débarquée.

Elle a posé son parachute dans le salon.

Vous savez ce qu'elle a fait.

Elle est allée direct se mettre dans mon lit.

Moi je me suis dit que c'était une manière

de marquer son territoire par rapport à Baps.

Et Baps du coup, elle a dû dormir sur le canapé.

Dans le salon.

Et dans votre souvenir, elle avait l'air d'être en colère à cause de ça.

Non.

Mais comme avec Els, on a fait l'amour et que...

Comment vous dire?

Els, c'était un peu le genre à grimper au rideau, vous voyez enfin.

Quand on faisait l'amour, elle n'était pas muette, quoi.

Ça s'entendait. Et peut-être que Baps, ça l'a blessé, ça.

Elle vient d'entendre tout ça depuis le canapé.

Et elle vous en a parlé de ça le lendemain matin.

Le lendemain matin, vous savez ce qu'elle a fait.

Elle est arrivée tout excité dans notre chambre.

Elle voulait faire un plan à trois.

Je l'avais jamais vu comme ça.

C'était comme une crise d'hystérie.

Et ça a duré une bonne dizaine de minutes.

Et puis quand elle a compris qu'il n'y aurait pas de suite, elle l'a sorti.

On a l'envoi le mari, puis l'amant.

Les flics pensaient qu'ils avaient deux suspects.

Maintenant, ils en ont trois.

Le mari, qui ne savait pas qu'il était cocu depuis cinq ans.

Et qu'il, découvrant, blessait, a très bien pu vouloir se venger.

Ça reste une hypothèse.

Mais entre nous, ça n'est pas l'hypothèse privilégiée.

Quand ils sont allés le voir chez lui, il avait l'air sincèrement de tomber de l'arme.

Ils ne savaient pas que sa femme faisait youp la boum avec un autre.

Deuxième hypothèse.

L'amant parachutiste, Marcel.

Avec cette limite qu'on ne voit pas bien qu'elle serait son mobile.

Il n'a pas saboté son parachute parce qu'elle ne voulait pas quitter son mari.

Donc Marcel reste suspect.

Mais ça n'est pas le suspect principal.

Vous l'avez compris à ce stade.

Le suspect principal, c'est Els Klotmans.

Et pour plusieurs raisons.

D'abord parce qu'elle a menti au policier, en omettant de dire que Marcel était aussi son amant.

Et puis, parce qu'on voit bien le scénario qui s'est joué une semaine avant,

au cours de cette nuit, qu'elle a passé sur le canapé de Marcel.

Elle est là, sous sa couette.

Et là, on rage que lui autre lui ait piqué sa place dans le plumeur.

Et maintenant, elle l'entend bramer comme un cerf.

Ouh! Ouh!

Et ça lui met des abeilles.

Et elle se lève.

Le parachute de sa rival est là, posé dans le salon.

Et le sabote.

Quinze jours après la mort d'Els van Doreen,

sa copine Baps est réentendue par la police.

Vous nous avez menti, mademoiselle.

Vous avez omis de nous dire que Marcel sonneur,

c'était non seulement l'amant d'Els van Doreen,

mais aussi le vôtre.

Je ne vous l'ai pas dit parce que...

ça n'avait pas d'importance.

Oui, je couchais avec Marcel.

Mais je savais que j'étais la numéro 2.

Et pour être honnête, ça m'allait.

Je faisais avec.

Parce que mademoiselle,

il y a une hypothèse dans laquelle

il faut tuer mademoiselle van Doreen

par jealousy.

Mais non,

je vous l'ai dit, je n'étais pas jealousy.

Alors qui, mademoiselle Glotmans?

Vous avez une idée?

Son mari...

Marcel...

Je n'en sais rien, moi, je n'ai rien fait.

Elle ne raconte pas exactement

la même histoire que son copain Marcel.

Lui semble dire qu'elle était jalouse.

Et elle ne dit pas du tout

qui dirait.

La réponse tombe un mois après le drame

quand Elle Glotmans

fait une tentative de suicide.

Sa mère la retrouve inanimée

avec des boîtes de médoque à côté d'elle.

Elle est hospitalisée.

On lui fait un lavage d'estomac.

Et elle en ressort un d'aimes.

Et forcément, on lui demande pourquoi.

Pourquoi est-ce qu'elle a voulu mettre fin

à ses jours?

Hier soir,

Marcel m'a appelé

pour me dire qu'il voulait mettre

fin à notre relation.

Qu'elle était malsaine.

Et puis qu'il avait

plus de raisons de vivre

depuis la mort de elle.

Il m'a même dit qu'il voulait arrêter

le parachute.

Et tout ça, moi,

je n'ai pas supporté.

Tiens, tiens.

Je croyais qu'elle n'était pas amoureuse

de Marcel Somers.

Décidément,

cette jeune femme ment.

Et ce qui est bigrement intéressant,

c'est qu'avant d'avaler les médoques,

elle a envoyé des lettres

assez proches.

Donc, une à Marcel qui, bien sûr,

s'empresse de la porter au policier.

Et dans ce courrier,

elle révèle que c'est elle

le corbeau.

Que c'est elle qui a envoyé la lettre anonyme.

Or, entre-temps,

cette lettre, les policiers belges

l'ont analysée sous toutes les coutures.

Aucune empreinte

digitale.

Ni sur le papier, ni sur l'enveloppe.

Et pas non plus d'ADN.

Comme si Babs

avait utilisé des gants.

Si, comme le pensent les policiers,

c'est elle qui a saboté

le parachute d'Elsvendorene,

c'était donc prémédité.

Ça se confirme.

C'est un assassinat.

Et voilà le scénario définitif

que retiennent les policiers.

Babs n'a pas

supporté une semaine plus tôt

qu'elle se l'est humiliée en prenant

sa place dans le plus main.

Et qu'elle est tuée après l'indélicatesse

de s'accrocher au lustre pendant

leur partie de Jean-Branlair.

Alors elle se lève, elle est très en colère

et elle sabote le parachute de sa rival.

Et le jour du drame,

elle fait probablement exprès

de sauter en retard.

Elle veut voir la chute

de sa rival.

Et repérer au passage

où tombe l'extracteur

pour pouvoir le retrouver après

et laisser penser que c'est le mari

qui a saboté le parachute.

Voilà le scénario

qui émerge de cette enquête.

Mais tout ça,

honnêtement, ça ne se nourrit que

d'hypothèse.

Les policiers n'ont pas le début

de la queue d'une preuve.

Quoi qu'il en soit,

c'est bien sûr que le dossier

est un peu faiblard

pour la course assise.

Le juge belge

décide alors

de faire quelque chose

qui serait impensable en France.

Les faire passer tous les 3

au détecteur de mensonge.

Jean-DeVille, le mari,

s'y soumet le premier.

Le mari,

le mari,

s'y soumet le premier.

Monsieur DeVille,

avez-vous tué votre femme?

Non.

Je ne l'ai pas tué.

Et la machine lui donne raison.

Viens t'en suite le tour

de Marcel Summers.

Monsieur Summers,

avez-vous tué

Els Vandoren?

Non.

Non, c'est pas moi.

Et là encore, la machine

confirme.

Comment ça se passe avec la suspecte?

Els Klotmans? Babs?

Eh ben on le saura pas.

Parce que son avocat refuse qu'elle

se soumette au test.

Enfin le détecteur de mensonge

n'a aucune valeur devant la cour.

Strictement aucune.

Et par ailleurs, ma cliente

est sous anti-dépresseur.

Je suppose que cela pourrait

forcer le test.

Eh ben tant pis.

Le procès va donc se jouer

à une victime conviction

des jurés.

Le procès débute

en septembre 2010

devant la cour d'assise de Limbaugh.

L'affaire a fait la une

des journaux depuis 4 ans.

Et donc il y a un monde fou.

Els Klotmans comparait Limbaugh

et les sorties de prison depuis un an et demi.

Et quand elle apparaît dans le box,

elle n'est plus que l'ombre d'elle-même.

Visiblement, elle est sous médicament.

Elle a l'air épuisée.

Elle est habillée comme un sac.

Et elle s'est coiffée avec la poignée de la porte.

La vidéo

de la chute d'Else van Doren

prise par sa caméra

est diffusée sur canté-cran.

Jean de Ville de le Marie

et ses deux enfants ne supportent pas,

ils quittent la salle.

Le mari qui vient ensuite raconter à la barre

une étonnante histoire.

Els Klotmans

a voulu lire un texte

le jour de sa funéraille.

Et moi j'ai voulu le lire d'abord.

Et c'était

une horreur.

Alors j'ai refusé.

Qu'est-ce qu'il y avait dans ce texte,

Monsieur de Ville?

Eh bien

elle présentait sur la plainte

d'immatriculation de la voiture de ma femme.

Elle racontait qu'il était écrit

trois lettres.

S, A, U.

Et qu'en allemand,

ça voulait dire cauchonne ou salope.

Elle voulait dire ça aux obsèques.

Moi je pouvais pas la laisser dire ça.

Le témoignage

de Marcel Somers, laman

est édifié en lui aussi.

Vous savez ce que Bap s'a fait?

Deux jours après la mort

de Els?

Elle a débarqué chez moi.

Elle s'effichue direct à poil.

Elle voulait qu'on ait

une relation sexuelle tout de suite.

Alors que franchement

moi,

j'avais pas vraiment la tête à ça.

Et puis on attend beaucoup

de l'expert psychiatre.

C'est incontestablement

une jeune femme qui souffre

d'un trouble de la personnalité.

Disons qu'elle était concentrée

et incapable de ressentir

les sentiments des autres.

Le jury va se retirer pour délibérer.

Els Klotmann se lève

et elle prononce ses mots.

En toute honnêteté,

depuis quatre ans

je vis l'enfer.

Je ne suis pas coupable.

Je peux rien dire d'autre.

Je l'ai pas fait.

C'est pas moi.

Le ver des tombes,

Els Klotmann est reconnu coupable

et elle est condamnée

à 30 ans d'emprisonnement.

Particularité belge,

si elle veut sortir de prison,

elle doit maintenant avouer

l'effet pour lequel elle a été condamnée.

Elle est libérable

depuis 2019

et pour l'instant

elle a refusé d'avouer.

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En novembre 2006, une jeune parachutiste Belge, Els van Doren, s’écrase dans un jardin après un saut. Son parachute avait été saboté.