Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Meurtre en parachute - Le débrief

Europe 1 Europe 1 4/1/23 - 10m - PDF Transcript

Renaud.

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Pour commenter son histoire du jour,

Christophe Fondelatte reçoit un invité,

acteur direct de son récit.

Pour débriffer cette histoire,

me voilà donc avec vous,

Pierre Chommet,

vous êtes avocat au barreau de Bruxelles,

vous enseignez aussi le droit pénal,

et parfois même,

vous jouez les chroniqueurs judiciaires.

Je précise d'ailleurs,

que vous n'êtes pas intervenu précisément dans ce dossier.

Je dois dire qu'on a eu pas mal de mal à trouver un interlocuteur,

parce que tous les acteurs de ce dossier

ne parlent que flamands,

et pas un mot de français.

Le bilinguisme a encore du chemin à faire dans votre pays.

Ah oui, tout à fait.

Donc je maîtrise très très mal cette seconde langue,

qui pourtant est indispensable dans mon métier normalement.

Alors premier commentaire,

monsieur Chommet,

sur la peine.

30 ans,

c'est une peine très lourde,

pour un crime passionnel au fond.

Et moi je croyais qu'en Belgique,

contrairement à la France,

on reconnaissait l'existence des crimes passionnels.

Oui, mais on a toute façon une forme de réflexe

que je qualifierais de judéo-chrétien.

On veut bien de l'appétit,

c'est-à-dire une peine plus modérée,

mais en échange de cela,

il faut des aveux,

donc il faut une reconnaissance d'effet,

ce qu'elle fait toujours refuser à faire.

Et d'ailleurs pour sa libération conditionnelle,

il n'y a pas d'obligation sur papier de reconnaître,

mais le tribunal d'application des peines

qui est en charge de libérer anticipativement

les gens condamnés,

attend la plupart du temps une forme de repentir

et s'il n'y a pas eu d'aveux,

que ces aveux arrivent maintenant.

Ah oui, donc c'est la même chose qu'en France.

C'est-à-dire que si à un moment donné,

on n'exprime pas de regret,

Tintin, on reste en prison.

Oui tout à fait, pas nécessairement,

mais en tout cas c'est une chance

et une probabilité beaucoup plus forte

que si tout à coup on se remet en question.

Est-ce qu'au fond,

L.S. Klotmans ne paie pas le max

par le caractère très spectaculaire de son crime.

C'est-à-dire,

spectaculaire est probablement très angoissant pour les jurés.

On se met à la place de la victime dans cette chute.

Qu'est-ce que vous en pensez?

Alors il y a ce facteur là qui joue,

mais il y a à mon sens un autre facteur,

c'est le facteur sophistiqué du crime.

Parce que vous pouvez très bien prendre un couteau

et puis aller chez quelqu'un et l'assassiner.

Ici, manifestement, ça implique une forme de réflexion

et de recherche des éléments les plus efficaces

pour que ce parachut tone l'impression de fonctionner

et en réalité, sa beauté.

Puisque la plupart du temps,

les parachutistes sont des gens qui vérifient,

bien évidemment,

vu les conséquences potentielles de leur matériel

jusqu'au dernier moment.

Mais là, elle n'avait pas de raison,

puisqu'elle l'avait sans doute elle-même pliée,

rangée et préparée pour le prochain saut

et qu'elle ne pouvait pas imaginer

que son ami Alice Klotmans était capable de le trafiquer.

Non, c'est clair.

Mais en fait, vu de l'extérieur,

puisque comme vous l'avez dit,

je n'étais pas acteur de cette procédure,

mais je suis toujours un petit regard d'experts à la terre,

vu de l'extérieur,

on a un peu l'impression que l'a été condamné par défaut de mieux.

Parce qu'effectivement, il a toujours mis...

Il y a des choses très embarrassantes

que vous avez justement remis sur le tapis lors de votre exposé,

mais on n'a pas de certitude absolue.

C'est comme en France.

Le système est celui de l'intime conviction devant la Cour d'Assis.

Tout à fait, sauf que l'intime conviction

n'est pas une forme d'euréca ou de lumière magique.

L'intime conviction, c'est en fait une résultante

ou de preuves, ce qui n'est pas le cas ici,

ou de présomptions, c'est-à-dire une forme de faisceau de réumineux

qui vont tous dans la même direction et qui éclaire la coupable.

Tout de même, moi, je me dis que si elle avait tué Elsevendorne

avec un révolver qu'elle serait allée acheter la veille,

ce qui constituerait la préméditation,

je suis convaincu qu'elle aurait pris moins de 30 ans.

Oui, je m'en suis convaincu aussi.

Moi, j'aurais imaginé ma longue expérience d'Assis, 15-20 ans,

en considérant son jeune âge

et le caractère très troublé de cette relation triangulaire.

C'est donc bien le caractère spectaculaire de cette chute

vertigineuse qui fout la trouille à tout le monde,

et moi le premier, je pense à tous ceux qui nous ont écoutés,

qui amènent les jurés probablement à la condamner

plus qu'ils ne l'auraient fait pour un coup de révolver.

Oui, en sachant effectivement que rétrospectivement,

l'idée de cette conscience tout à coup filmée à l'époque en direct

puis rediffusée, que la mort est au seul,

c'est manifestement quelque chose qui a dû marquer ce qu'elles sont les jurés.

Il faut savoir qu'en Belgique, une grosse différence par rapport à la France,

c'est que les jurés décident tout seul, donc ils sont douces,

depuis quelques années les magistrats sont présents,

mais ne sont que des soutiens logistiques,

et donc il faut qu'il y ait plus de sept jurés sur douze

pour qu'il y ait culpabilité.

Vous voulez dire qu'en France, les présidents de Condassis

influenceraient les jurés?

C'est ça, j'en suis convaincu.

Oui, moi aussi.

Mais en revanche, vous avez noté qu'en appel,

pour le coup, au moment des Condassis d'appel,

le président et ses assureurs ne participent pas au vote.

Alors pour le coup, on est en appel comme en Belgique.

Oui, vous avez un avantage énorme par rapport à chez nous,

c'est que vous avez un troisième appel qui n'existe pas en Belgique.

Pas du tout.

Pas du tout.

Donc il reste une perspective très limitée, c'est la cassation.

J'en ai déjà eu où j'ai eu des perpétités qui sont devenues dix ans,

donc ça trouve que c'est une forme d'appel indirect,

mais il faut un vice de procédure, sinon ça marche pas.

Et ça marche rarement.

Les experts psychiatres, ils disent qu'elle est incapable,

Els Klintmans, de ressentir des sentiments pour les autres.

On n'est pas loin d'une psychopathe.

Alors?

Oui, effectivement, c'est le type de délinquance le plus compliqué à traiter,

puisque les experts psychiatres se disent eux-mêmes totalement incapables

de soigner des psychopathes,

comme ils pourraient soigner des schizophrènes ou d'autres pathologies.

Et donc, c'est cette absence d'empathie totale

et quelque chose de problématique,

parce que ça joue bien évidemment sur le risque de ressentir.

Ici, c'est tellement particulier que, à mon avis, ce risque est totalement nul.

Alors j'ai été très surpris d'apprendre qu'en Belgique, on a recours au détecteur de mensonge.

Oui, donc c'est en fait une arme facultative.

Donc c'est une suggestion ou une proposition du juge,

ou parfois des gens qui sont suspectés, des accusés, etc.

C'est une influence en fait du droit canadien.

Au début, d'ailleurs, quand on a commencé à utiliser des détecteurs de mensonge,

et la plupart du temps, les présidents prodacistes disent que c'est un élément d'advocation,

mais on ne peut pas condamner ou acquitter sur ces dames-là,

on avait besoin d'un technicien qui venait spécialement du Québec,

parce que nous n'avions personne qui était capable de décrypter, de faire fonctionner ce détecteur.

C'est utilisé couramment?

C'est utilisé souvent.

Je dirais que moi, dans ma culture, je m'y oppose,

parce que je crois qu'il y a tellement d'autres raisons de mentir, de falsifier la vérité.

Je trouve ça très dangereux.

Donc vous êtes sur la même ligne que l'avocat qui dit,

comme c'est pas une preuve qui est vraiment retenue devant le tribunal, alors faisons-en l'économie?

Oui, tout à fait. Je crois que...

Bon, ici, bien évidemment, avec deux autres compables potentiels,

c'est très dur avec deux détecteurs qui sont totalement négatifs,

qui ont une culpabilité et quelqu'un qui refuse d'y participer,

ça peut être très lourd, même si ça ne me devait pas peser lourd en soi.

Le détecteur de mensonges, qui est-ce qu'il manipule alors si c'est plus les Québécois?

On a formé quelques policiers techniciens spécialisés en la matière.

Et donc c'est assez étrange parce qu'au départ, on pose des questions tests sans grand intérêt,

sous le nom de vos grands-parents et des machins comme ça,

et alors on rentre tout doucement dans le vif du sujet,

donc ce n'est pas un clash direct entre vos coupables et non.

Est-ce que c'est fiable à votre avis?

Moi, je n'y crois pas. Et vous avez beaucoup d'études.

Il y a eu beaucoup d'études américaines.

Ça s'est utilisé même dans le monde du travail pour sélectionner des cadres fiable, non.

Et il y a eu beaucoup de cas d'erreurs judiciaires qui auraient pu se faire

sur base d'un simple jugement du détecteur de mensonges.

C'est onant que la France, il soit jamais passé?

Oui, mais c'est pas plus mal.

À votre avis, c'est pas plus mal?

Moi, mon avis, c'est pas plus mal.

Je vous remercie infiniment, maître Pierre Chômé du Barreau de Bruxelles,

d'avoir accepté de commenter cette incroyable histoire.

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En novembre 2006, une jeune parachutiste Belge, Els van Doren, s’écrase dans un jardin après un saut. Son parachute avait été saboté.