Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Meurtre au tournevis - Le récit

Europe 1 Europe 1 3/21/23 - 28m - PDF Transcript

Mon histoire concerne le meurtre en novembre 2010 à Avignon d'une dame qui s'appelait Michel Martinet.

Elle a été tuée à coups de parpaix et on a retrouvé un tournevis planté dans sa tombe.

Son meurtrier a été confondu par son ADN, la reine des preuves.

Mais vous verrez que dans cette histoire, à un moment, il y a un doute sur la fiabilité de l'ADN.

J'ai écrit cette histoire avec auquise réalisation Céline Lebrass.

C'est l'histoire d'une femme qui, un matin de novembre 2010, un dimanche à Avignon,

s'aura acheté des cigarettes et qu'on retrouve morte vers midi près d'un parking derrière un gros transformateur.

Elle est couchée dans l'air, sur le dos, habillée, mais son sweatshirt est remonté comme si on l'avait tiré par les pieds.

Et surtout, elle a une tige métallique qui lui sort de la tête.

Les policiers qui viennent d'arriver sur place se penchent sur son cadavre.

Oh putain non de Dieu. C'est une tournevis. C'est une tournevis qu'on lui a rentrée dans la tempête.

Regarde là. D'ailleurs, d'ailleurs, à côté, il y a le match.

La dame a une capuche. Les policiers la soulèvent.

Une vision d'horreur.

Son visage et son crainte sont embouillies. Une abomination.

Et ça, ça n'est pas nul qu'aux tournevis. T'sais, t'es regarde, elle est par peine.

C'est avec ça qu'on a dû la frapper.

Si tu veux, mon avis, on l'a pas tué pour la volée, cette femme.

Mais regarde, elle a encore ses bijoux sur elle.

Voie dans ses poches s'il y a quelque chose. Affirmatif.

Elle a sa porte au monnaie. Et de dames, voyons, mais il y a de l'argent dont t'as raison.

On l'a pas tué pour la volée.

Le médecin légiste arrive dans la foulée. Il prend la température du cadavre.

25 degrés.

Alors, si on tient compte de la température ambiante,

on peut dire sans risque de se tromper qu'elle est morte entre 5 heures et 9 heures du matin aujourd'hui.

Celui qui lui a fracassé le visage comme ça et qui lui a enfoncé ce tournevis dans la temp' doit être un sacré taré.

À part ça, la dame a son porte au monnaie dans la poche, mais pas de papier.

En revanche, elle a sur elle un trou saut de clés avec une clé de voiture.

Et donc les policiers font comme vous, quand vous ne savez plus où vous avez garé votre bagnole,

ils appuient sur le bouton de la clé, tick, tick, tick,

en espérant qu'une voiture va se mettre à clignoter.

Dans le grand parking des Italiens, chou blanc.

Alors toujours clé en main, ils élargissent leur périmètre, clé, clé, clé, clé.

Et devant une résidence à quoi? 200 mètres du cadavre.

Une voiture répond en fin.

Ils appellent le central pour identifier le propriétaire.

Martinès Michel, domicilière salon de province.

Du coup, est-ce qu'il n'y aurait pas un Martinès dans la résidence juste à côté?

Les policiers font le tour des boîtes aux lettres.

C'est pas, il y en a une qui habite ici.

Alors ils devront sonner chez elle.

C'est une adolescente qui leur ouvre.

Bonjour mademoiselle.

Dites-moi, nous sommes à la recherche d'une Michel Martinès.

C'est de votre famille?

Oui.

C'est ma grand-mère, pourquoi?

Ta maman est là?

Oui, je vais la chercher.

La mère vient tout juste de se lever.

Et on est en début d'après-midi.

Elle a l'air complètement choutée au tranquillisant.

Un zombie.

C'est alors impossible de lui dire comme ça.

Votre maman a été assassiné à coup de parpin

et on lui a collé un tournevis dans la temple.

Son ex-marie est appelé à la rescousse.

C'est lui qui va s'occuper du sale boulot.

Les policiers se disent.

Elle est tombée sur un sale type en à l'an acheter ses cigarettes.

Et donc ils comptent beaucoup sur les caméras de surveillance du parking voisin.

Je suis désolé, mais nos caméras sont en panne depuis un bon bout de temps.

La guigne.

Après, ils font le tour des résidences voisines.

Ah non, désolé, c'est l'image que j'ai fait la grâce matinée.

J'ai rien vu et rien entendu.

Alors, par quel bout débuter cette enquête?

Je ne sais pas ce que tu me passes.

Mais moi, la violence se découpe portée, le tournevis, l'état du visage.

Ça peut être un type qui passe par là, qui tue au hasard.

Mais aussi, ça peut être un proche.

C'est-à-dire quelqu'un qui règle en compte avec elle.

Auquel cas, il y aurait un sacré passif entre eux.

Donc, à nous de le trouver.

Et donc, les policiers se rend en carte sur cette mamie.

Voilà ce que j'ai pu recueillir.

Sa petite fille qui nous a ouvert hier et qui se prenne en vestelle

dit que c'était une bonne grand-mère,

qu'elle était moderne et qu'elle était très dynamique.

Alors, d'après ce que j'ai compris,

donc, elle s'était installée chez sa fille, Marianne,

il y a quelques semaines, parce que la fille, et ça, on l'a bien vu hier,

ça ne va pas trop bien en ce moment.

Donc sa fille, justement, on a essayé de parler avec elle.

Elle est sous anti-épresseur.

Et là, dans le potage, il n'y a rien à tirer.

La grand-mère était mariée.

Elle a été mariée.

Mais son mari est mort d'un cancer assez jeune.

Et plus tard, elle a rencontré un autre gosse,

mais figure-toi qu'il est mort aussi d'un cancer.

Bon, il y en a qui l'est cumulé.

Tout ça n'ouvre pas réellement de piste.

En revanche, l'examen de son portable et de son ordinateur est fort intéressant.

Bon, la gamine avait raison.

Quand elle nous a dit que sa grand-mère était moderne,

qu'elle était dynamique.

Dans la soixante-six ans, le fréquenté décide de rencontre sur Internet.

Figure-toi.

Se donnit-me douce à mère.

J'ai jeté un œil sur les échanges qu'elle a pu avoir.

Disons que c'est assez cru.

Et quand un gosse ne lui plaisait pas, elle ne se gênait pas pour l'amoyer bouler.

Sur sa message, elle a pu voir si elle l'ait rencontrée, ses oeufs,

si elle leur donnait par exemple son adresse.

La réponse est oui.

Bon, à même temps, si tu vas sur ce genre de site et que tu ne veux pas donner ton adresse,

il n'y arrive jamais rien.

Pas faux.

En tout cas, ça ouvre une piste, tout ça.

Rendez-vous avec un julo qui tourne mal.

Ou alors un type qui l'a envoyé balader et qui a voulu changer.

J'ai peut-être une piste.

Un certain Albert.

Donc, d'après ce que j'ai compris,

elle l'a rencontrée sur Internet et ils ont vécu quatre mois en somme.

Et au bout de quatre mois, elle a réalisé qu'il continue à aller sur les sites de drague

et donc, elle a foutu dehors.

Moi, je me dis qu'il faudrait le voir, ce type nord.

Oui.

Oui, au cas où, même si d'entrée, on a un doute.

Enfin, est-ce qu'un homme jaloux fracasse son amoureuse à coups de parpin?

Est-ce qu'il finit par lui planter un tournevis dans la temple?

En général, non.

Et d'ailleurs, c'est Albert à un alibi le jour du meurtre.

Ma rêve, ce n'est pas lui.

Et si on se mettait sur la piste déséquilibrée?

Tu vois, un type, par exemple, qui se serait à un fil de l'hôpital psychiatrique.

Ouais, ouais.

Ouais, t'as raison.

Écoute, j'appelle Montfavé pour savoir s'ils n'ont pas malades dans la nature.

Montfavé, c'est l'hôpital psychiatrique d'Avignon.

Et Bingo, l'un de leurs malades est en cavale.

Effectivement, oui.

Il a été autorisé à sortir en ville samedi.

Il n'est pas rentré.

Profile, docteur?

Il est dangereux?

Possiblement, oui.

Il souffre de troubles paranoïques, psychotiques.

Et puis, il a un petit passé quand même.

C'est-à-dire qu'il a été arrêté il y a quelques années pour tentative de meurtre.

Il est déclaré irresponsable.

Donc oui, il est dangereux.

C'est quelqu'un, par ailleurs, qui peut être extrêmement agressif.

Ah bah voilà.

Elle est pliée, cette enquête.

La pauvre Michel Martinez est tombée sur un taré en allant acheter ses clopes.

Et elle en est morte.

Il n'y a plus qu'à retrouver l'oiseau.

Et le dossier sera bouclé.

Quatre jours après le meurtre de Michel Martinez,

une patrouille de police reconnaît le dangot dans le centre d'avis.

Son interpellation est compliquée.

Il gueule comme un veau et il a le coup de poing facile.

Dans sa voiture, les policiers trouvent deux couteaux,

une arme qui tire des balles en caoutchouc

et tout un tas d'articles relatifs au meurtre de Michel Martinez.

Et surtout, une veste couverte de tâches qui pourrait être du sang.

Du coup, le voilà en garde à vue.

Enfin, en tentatif de garde à vue.

Bien, monsieur, est-ce que vous pouvez me donner votre emploi du temps

pour la journée de Dimanche dernier?

Les portes du pénitentier

ou bientôt vont se refermer

et cela que je finirai ma vie

comme d'autres gars l'ont fini.

D'accord, d'accord.

Ce type a pris un coup sur la cafetière.

Il a un Anton qui lui trotte dans le cibouleau.

Honnêtement, il n'y a rien à en tirer

et de toute façon, on a analysé le sang sur sa veste.

Ce n'est pas le sang de Michel.

La piste du Jobar se referme.

À ce stade de l'enquête, il ne reste qu'un espoir.

On l'a fait des prélèvements sous les ongles de Michel

et sur le monde du tournevis.

Avec un peu de chance, on va y retrouver de la diète.

La suite se passe en deux temps.

D'abord, un coup de fil du labo.

J'ai une bonne nouvelle.

On a identifié un adn masculin sous les ongles de la victime.

Et donc on va le passer au fichier des empreintes génétiques, je vous tiens au courant.

Et la bonne nouvelle est vraiment totale

quand l'est responsable du fichier appelle.

On a trouvé dans le fichier un adn qui match.

Vous avez quoi à noter?

Malinj, M-A-L-I-N-G-E.

Sébastien, 31 ans, originaire du Vaucluse.

Et pour quelle raison est-ce qu'il est référencé dans le fichier?

Une agression sexuelle commise sur une jeune femme en 2004.

Il avait 26 ans à l'époque.

Il a exibé son sexe en érection devant cette femme et lui a caressé les fesses.

Et il a été condamné pour ça?

Oui, mais il s'est moins de prison avec sursis.

Avec obligation de se soigner.

Là, pour le coup, il n'y a plus un tortillé.

C'est lui. C'est forcément lui.

La DN est la reine des preuves.

Alors où est-il?

Depuis sa condamnation en 2005, Sébastien Malinj a changé plusieurs fois d'adresse.

Aujourd'hui, il semble qu'il n'en est plus.

Alors les flics lancent une réquisition auprès de son opérateur de téléphone portable.

Et ils s'aperçoivent que si le bonhomme n'a pas d'adresse,

il est en contact régulier avec son ex,

qui est aussi la mère de ses deux enfants.

Bon, ce que je propose,

on se met en planque devant la maison de la gonzesse.

Et on attend.

On n'est pas loin de Noël.

Le gars va sans doute vouloir avoir ses enfants, forcément.

Et ça ne loupe pas.

En fin de journée, une voiture vient se garer devant la maison.

Un homme en sort.

Et les policiers en planque le reconnaissent tout de suite.

Ok, on ne bouge pas.

Ok?

On attame qui ressorte.

Il ressort un quart d'heure plus tard.

Les policiers le filent jusqu'à l'entrée du village.

Et au moment où il se gare,

il lui tombe de ses.

Le type est grand et large d'épaule,

avec des mains comme des batoires.

Et on regarde à vue.

Ils jouent les surpris.

Mais pourquoi moi?

Moi, je ne la connais pas cette âme.

Moi, je n'ai rien à voir le temps.

Est-ce qu'on pourrait nous dire

ce que vous faisiez ce week-end, monsieur?

Ben oui, je peux.

Le samedi soir, j'étais en boîte de nuits avec mon pot de Christophe.

On fêtait mon anniversaire.

Quelle boîte de nuit?

Le bocahose.

C'est près du parking des Italiens, c'est-à-dire?

Ben oui, si j'avais su.

J'aurais choisi une autre boîte.

Et ensuite?

Ben ensuite, on est rentrés vers 3-4 heures du matin.

Christophe, il m'a déposé.

Je créchais chez une amie.

Et le lendemain, monsieur?

Christophe m'a appelé vers 7h30.

Sa voiture était en panne.

Il voulait que je l'accompagne à Vignon

pour prendre une voiture de location.

Après ça, je suis rentré vers 9h30, 10h.

Puis après, je vais aller rendre visite à une amie, Émilie.

Et puis, vers midi, j'avais rendez-vous au parc avec une autre copine.

Et vous ne vous souvenez pas d'avoir rencontré Michel Martinez?

C'est très étonnant, hein, monsieur?

Pourquoi c'est étonnant?

Enfin, je vous dis que je la connais pas.

C'est étonnant parce que sous ses ombres, monsieur,

sur sa veste et sur le match du tournevis qui était planté dans sa tampe,

on a retrouvé votre ADN, monsieur.

Hein?

Mais c'est pas possible, enfin, c'est une erreur, c'est peut-être un ADN qui ressemble au mien.

Mais ça ne peut pas être le mien.

Ils disent tous ça.

Mais l'ADN ne ment pas.

Et donc, le matin de Noël, Sébastien Malin, j'ai présenté à une juge d'instruction

et mis en examen pour meurtre et écrouer.

Une semaine plus tard, la juge d'instruction convoque Marianne, la fille de la victime.

Bon, voilà, j'aurai une question à vous poser.

Le suspect est un exhibitionniste, notoire.

Selon vous, est-ce que votre mère était du genre à se défendre

si elle avait été agressée par un exhibitionniste?

Oui.

Ça, c'est sûr.

Oui.

Alors, ça s'est peut-être passé comme ça.

Malin, j'a sorti son cigare à moustache.

Michel s'est mis en rhum.

Alors, il l'a tué.

Naturellement, les flics entendent le fameux Christophe

que Malin j'a désigné comme son compagnon de virée,

l'aveil du crime.

Il confirme qu'il a passé la soirée du samedi avec lui, en boîte de nuit.

Et que le lendemain, à 7h30, l'autre l'a amené à Avignon chez un loueur de voiture.

Vous n'avez rien remarqué sur lui.

Des tâches sur les vêtements, des greffures sur la peau.

Non.

Non, rien.

Il était normal.

Donc, ce Christophe était bien avec Sébastien Malinche

entre 7h30 du matin le dimanche et à peu près 9h,

alors à laquelle il récupère sa voiture de location.

Conclusion, si Malinche a tué Michel,

c'est avant 7h30 ou après 9h.

Le légiste a dit que ça s'est passé entre 5h et 9h.

Il a très bien pu se planter d'une demi-heure et même d'une heure.

Et là, ça peut coller.

Parce que entre 9h et midi, Malinche était seul.

À ce stade, on bute quand même sur un nos.

L'ADN ne peut pas mentir. Malinche a tué Michel.

Le mobile, on en a parlé. Malinche est exhibitionniste.

Il sort son service 3 pièces. Michel est horrifié.

Elle l'insulte et bime, il la tue.

Mais pourquoi cette sauvagerie?

Pourquoi la défigurer à un coup de parpaing?

Pourquoi lui planter un tournevis dans la tête?

On ne peut pas compter sur ses amis pour nous l'expliquer.

Je comprends pas.

Mon sable, il est peut-être un peu ventard.

Il est légèrement mytho.

Mais il est si doux.

Il est si serviable.

Il est si gentil.

Moi, je ne le vois pas du tout.

Tu es quelqu'un à coup de parpaing.

Elle lui plantait un tournevis dans la tête.

Ça ne colle pas du tout.

Ok.

Et son ex compagne la mère de ses enfants.

Elle en pense quoi?

C'est vrai qu'il peut être doux et gentil.

Mais il peut aussi péter les plombs.

Et après, je peux vous dire qu'il est incapable de reconnaître que c'était grave.

Qu'il a dépassé les bornes.

C'est comme si, vous voyez,

il n'assumait pas cette part de violence qu'il a cachée lui.

Vous qui le connaissez bien,

est-ce qu'on l'appellerait non ma femme?

Oui et non à même temps.

Oui, c'est un tour de femme.

Oui, c'est un séducteur.

Mais à côté, moi qui le connais bien,

je suis certaine que les femmes,

ils détestent la vérité.

Et que ça, ça va avoir avec

un compte qu'il a réglé,

avec sa mère.

L'une de ses amies raconte que,

deux jours avant le meurtre de Michel,

c'était son anniversaire.

Sa mère ne l'a même pas appelée.

Et que ça l'a beaucoup touché.

Ça, c'est quelque chose

qui ressortira de l'enquête de personnalité

commandée par la juge en fu du procès.

Sébastien Malinche a été marqué

à l'âge de 13 ans

par une scène objectivement traumatisante.

Un jour, il rentre du collège

et il tombe sur sa mère,

en train de faire ses valises.

Elle s'en va, elle quitte la maison

et elle prend avec elle sa sœur

qui a un ordre de plus.

Mais pas lui.

Lui, elle le laisse à son père.

Elle n'a pas de place pour lui.

Alors, il a essayé, à la naissance

de son première enfant,

de se réconcilier avec elle.

Il est allé lui présenter son bébé.

Mais ça, c'est mal passé.

Bah, si Malinche a tué Michel Martinez,

c'est hypothétiquement

pour tuer sa mère.

Une sorte de transfert.

Voilà.

La instruction est terminée.

Et la juge renvoie Sébastien Malinche

devant la cour d'assise du Vaucluse.

Son procès s'ouvre en mars 2012

à Avignon.

Son avocat a promis des révélations.

Un coup de théâtre.

Et il intervient le deuxième jour

au moment où l'expert en ADN

est à la barre.

En matière d'ADN,

il ne peut pas y avoir d'erreurs.

Selon les différentes études,

la probabilité que cet ADN

ne soit pas celui de Sébastien Malinche

est environ

de 1 sur 5 millions.

Ce qui veut dire qu'en France,

il n'y a que 12 personnes

qui ont le même ADN que lui.

Et là,

les avocats de Malinche demandent la parole.

J'entends bien

les conclusions de l'expérience.

Mais moi, je voudrais ouvrir

une autre piste.

L'idée qu'on ait pu

transférer

à dessin ou accidentellement

l'ADN de mon client

sur le cadavre

de Mme. Martinès.

Moi,

ça se tente,

c'est pas très convaincant.

Et là, l'avocat se tourne vers son client.

M. Malinche,

vous avez une révélation

à faire.

C'est maintenant.

Merci, maître.

Voilà.

J'ai été pendant 2 ans

l'amant de Marianne,

la fille de Mme. Martinès.

J'en ai pas parlé pendant l'enquête

parce que je savais pas.

Moi, je savais pas que Marianne

était la fille de Mme. Martinès.

Tout simplement parce qu'elle s'appelait

pas Martinès.

Elle s'appelle Di Nicola.

Voilà.

J'avais pas fait le lien.

Stupéfaction dans la salle d'audience.

Et jusqu'à quand

a duré votre relation

avec la fille de la victime,

M. Malinche?

A peu près je crois au moins

d'octobre 2010.

Autrement dit,

2 mois avant le crime.

Vous voyez l'idée?

Marianne avait

l'ADN de Malinche sur elle

parce qu'elle baisait avec lui

et c'est elle qui l'a transféré

sur sa mère.

Vous y croyez?

Moyen.

Et puis pourquoi Marianne ne l'a pas dit

pendant l'enquête?

Le nom de Malinche et sa photo

sont parus dans le journal.

C'est mon ex.

Et bien on va lui poser la question.

Elle doit témoigner demain.

Le lendemain

voilà Marianne Di Nicola

et Martinès à la barre.

C'est toujours un zombie.

Elle est dévorée par les médicaments.

C'est vrai, c'est une relation

sentimentale avec

Sébastien Malinche.

Et j'ai réalisé

assez tard que c'était

l'assassin de ma mère.

Et si je n'en ai pas parlé

à la juce, c'est pour des raisons

disons personnelles.

Depuis la mort de maman

ce n'est pas très bien.

Vous pouvez nous dire, madame,

de quoi vous souffrez aujourd'hui?

Une dépression?

Oui, enfin

euh...

Non, j'ai déclenché une maladie

neurodégénérative

après la mort de maman.

C'est troublant.

Mais ça ne trouble pas du tout

la vocation générale.

Je fais tout de même

observer ici

qu'un transfert d'ADN ne peut pas se faire

jusque sous les ongles de la victime.

Et que par ailleurs

si cette histoire est vraie

elle donne un mobile au crime.

L'accuser et la victime se connaissaient.

La mère

n'aimait pas Malinche

et c'est pour ça qu'il la tue.

Et le dernier jour

la même avocate générale requiert

25 années de prison.

Cette hypothèse

d'un transfert d'ADN

n'a finalement pas convaincu les jurés.

Sébastien Malinche est condamné à la peine maximale

pour un meurtre 30 ans

de réclusion criminelle.

Mais c'est pas fini.

Sébastien Malinche fait appel

et compte tenu des nouveaux éléments

apparus au premier procès

ses avocats obtiennent un complément

d'enquête. Ils auraient voulu

qu'ils sortent de prison en attendant

pas question. Alors je vous la fais

rapide. Marianne

affirme que Malinche

n'est venue chez elle que deux ou trois fois

ce qui plombe un peu l'hypothèse du transfert.

Elle veut aussi qu'elle n'a

jamais présenté Malinche à sa mère.

Et surtout

qu'elle ne l'a fréquenté

qu'un mois, pas plus.

Alors que lui dit que

leur relation a duré deux ans.

Alors qui ment?

La juge fait interroger les voisins.

Ah mais je me souviens bien de lui.

Bon je l'ai souvent vu chez Marianne.

Et puis je l'ai vu conduire

en sa voiture aussi.

Je l'ai vu promener le chien de Marianne.

Donc Marianne a menti.

Sa relation avec Malinche a duré

beaucoup plus qu'un mois.

Et puis Malinche apporte un nouvel

élément à l'enquête.

Je me souviens maintenant.

J'ai monté un meuf de cuisine chez Marianne.

Et j'ai oublié

mon tournevis chez elle.

Le procès en appel se déroule

en décembre 2014 Annie.

Et Malinche marque un point

dès le début, via ses avocats.

Je souhaite informer

la cour

que la veste que mon client

portait ce jour-là, et sur laquelle

figurait la DNA de madame Martinez,

n'était absolument pas sa veste

et qu'elle appartenait

à Marianne

dit Nicolas.

Décidément, que de rebondissement.

Alors Marianne vient à la barre, bien sûr.

Mais

son état s'est aggravé.

On ne comprend rien

à ce qu'elle raconte.

Et puis les experts en génétique

viennent expliquer qu'un transfert d'ADN

ça ne peut pas aller

jusque sous les ombles d'une victime.

Et ils ont dû convaincre les jurés.

Malage est définitivement condamné

à 30 ans de réclusion criminelle.

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En novembre 2010 à Avignon, une dame qui s’appelait Michelle Martinez a été tuée à coups de parpaing, et on a retrouvé un tournevis planté dans sa tempe.