La source: Martin Luther King : la naissance d’une icône (1)
Radio France 8/28/23 - Episode Page - 49m - PDF Transcript
François-Sainte-Aire
Aujourd'hui d'un faire sensible Martin Luther King premier épisode la naissance du Nikon
Il est à 60 ans, jour pour jour, le 28 août 1963
Martin Luther King prononce à Washington son discours emblématique l'un des plus célèbres de l'histoire
Le pasteur noir américain n'a alors que 34 ans, mais cela en fait déjà huit qu'il milite
Ce jour-là, il s'impose comme la figure de pro de la lutte des afro-américains pour leurs droits civiques et pour la justice sociale
C'est dans ce contexte, près d'un siècle après l'abolition de l'esclavage, que des noirs vont lutter pour leurs droits
Ces noms, vous les connaissez, Rosa Parks, Malcolm X et donc Martin Luther King
Petit fils et fils de Pasteur Baptiste, fortement influencé par Gandhi, le nom de ces derniers est indissociable de la lutte non-violente
55 ans après sa mort, on a figé cette icône du 20e siècle dans le rôle du gentil river pacifiste
Et pourtant, à travers ces deux émissions, vous allez découvrir un homme qui n'a cessé en fait de durcir son combat
Contre cet Amérique qu'il voyait capitaliste, impérialiste et raciste
Notre invité aujourd'hui, Charlotte Rococillon, chercheuse rattachée à l'Institut français de géopolitique enseignante à Sciences Po et journaliste spécialiste des États-Unis
Affaire sensible, émission de France Inter, diffusant direct, récit documentaire Adrien Mora, rédaction chef franco-nière, chargé de programme Rébecca Donante, réalisation Frédéric Milano
Fabrice Drouel, affaire sensible, sur France Inter
28 août 1963, Washington
Ce jour-là, une foule de 250 000 personnes s'est massée sur l'esplanade située entre le Washington Monument et le Lincoln Memorial
Tous sont là pour défendre l'égalité des droits civiques pour les noirs américains
Dans l'immense cortège, on peut lire sur les pancartes, des écoles maintenant, un salaire honnête maintenant, égalité droit maintenant, l'emploi, c'est la liberté
Des bus venus des quatre coins du pays emmènent des manifestants pacifiques au coeur de la capitale américaine
Après un petit parcours d'un kilomètre, les orateurs se succèdent à la tribune installée sur les marges du Lincoln Memorial
Il y a là des représentants syndicaux, des figures de la lutte pour les droits civiques, mais aussi des personnalités comme Josephine Baker, Marlon Brando ou Paul Newman
Chaque discours est relié par deux parleurs
L'ambiance est à la fête, malgré l'interdiction de vente d'alcool dans toute la ville, une première en 30 ans
Les autorités qui craignent des débordements mobilisaient un dispositif de 5000 policiers
Entre les discours, il y a des intermêmes musicaux avec Bob Dylan, John Bez et la chanteuse de Gospel, Maria Jackson
Après avoir écouté de nombreuses interventions, la foule s'impatiante, parce qu'elle attend un homme en particulier
Il est petit et charismatique, c'est un homme du sud, un pastor baptiste qui a bâti une reputation par des discours et des combats pour les droits civiques
Et c'est Philippe Randolph, l'organisateur de cette marche qui présente cet homme à la foule, un certain Martin Luther King
Le pastor dispose comme les autres orateurs de 6 minutes
Alors que son temps de parole est quasiment écoulé, la chanteuse Maria Jackson me lance, Martin, par l'heure de ton rêve
Ce rêve, oui, celui que vous connaissez, bien sûr, et on voit aussi un extrait en version originale
« I have a dream »
« I have a dream » avec ce rêve qu'il avait déjà annoncé dans d'autres sermons plus confidentiels, le pastor transporte la foule
Il ne sait pas encore, mais il vient de prononcer l'un des plus célèbres discours du XXe siècle
Il a seulement 34 ans, il s'impose déjà comme l'une des figures de la défense des Noirs américains avec un certain Malcolm X
Nous y reviendrons
13 avril 1944, Dublin, Georgie, sud des Etats-Unis
Ce genre-là, Martin Luther King prononce son premier discours en public lors d'un concours d'éloquence
Il n'a que 15 ans
Le thème, le noir et la constitution
Et il déclare
Comment l'Amérique pourrait-elle atteindre une démocratie éclairée, alors que les Noirs sont sans éducation et mal nourri ?
Comment l'Amérique veut-elle prospérer avec autant de gens si mal payés qu'ils ne peuvent rien acheter ?
Après la satisfaction que lui procure ce premier prix du concours, c'est la douche froide pour l'adolescent
Sur le chemin du retour, il subit la séries-action
Dans le cas, deux blancs qui montent un arrêt forcent Martin et son professeur à leur céder les dernières placacises
Et il finissent le long trajet de 130 km de bouc jusqu'à Atlanta
Martin est en colère contre cet Amérique raciste qui traite les Noirs comme des citoyens de seconde zone
Jeune et la grande image un quartier plutôt privilégié d'Atlanta, sweet au burn
Un quartier où s'est développé une bourgeoisie noire dans une ville du sud, mais oui
Un espace qui subit donc un peu moins qu'ailleurs la séries-action raciale imposée par les lois Jim Crow
Petit fils et fils de Pasteur Baptiste protestant, il baigne dans l'univers du social gospel, un mouvement chrétien de justice sociale
Chez le King, le père est tout puissant et très régoriste
Il est interdit de danser, de jouer au bière et de jouer aux cartes
A son adolescence, le jeune King intègre le World House College d'Atlanta, où il découvre notamment la philosophie
Dans son autobiographie, il précise
C'est au cours de cette période que je me suis libéré des chaînes du fondamentalisme
De plus en plus, j'observais le fossé qui se creusait entre ce que j'avais appris à l'école du dimanche
Et ce que j'apprenais à l'université
Mes études me rendaient sceptiques
Et je n'arrivais pas à voir comment beaucoup de faits révélés par la science
Pouvez se concilier avec la religion
Le jeune King poursuit ses études dans le nord du pays en Pennsylvania puis à Boston pour un doctorat ontologie
Il y découvre la mixité de les blancs et de nombreux penseurs qui vont influencer toute sa vie
Henry David Toro, Karl Marx et Matt Magandy
Et il prend goût également à la bagatelle, les dansingues, les fringues et enchaîne les conquêtes féminines
L'été, il travaille à l'usine, des petits boulots
Puis il rencontre Coretta, une jeune fioir venu d'Alabama qui étudie au conservatoire
Très engagé dans la lutte pour les droits civiques, elle ne tombe pas tout de suite sous le charme de Martin
Non, elle le trouve, petit, flag-horneur et surtout, c'est un pasteur
Alors, par réflexe, elle l'imagine, rigoriste
Et bien, elle le découvre quasiment socialiste et ouvert d'esprit
Les deux jeunes se marient en 53 et retournent dans le somme en Alabama
Terre de racisme et de violence avec le Ku Klux Klan et de la segregation
1er décembre 1955, Montgomery, Alabama, justement
Dans un bus de la ville, un passager blanc monte, assise sur une banquette du milieu
Rosa Parks, une couturière noire, est interpellée par le chauffeur de bus
Qui lui dit, toi là-bas, laisse ta place
Dans La Fiction à faire sensible, intitulée Rosa Parks
Elle explique comment elle a refusé d'obtempérer
Le chauffeur m'a dit, et je te parle, dégage les sièges du milieu
Comme je refusais de bouger, il est descendu du bus
Et il a appelé son chef, qui lui a dit d'appeler la police
Chose qu'il a faite
Oui, au bout de quelques minutes
Et alors que dans le bus, les gens commençaient à me reprocher mon attitude
Une voiture de police est arrivée, si rain hurlante
Deux policiers en sont descendus
Ils sont montés dans le bus et m'ont interpellé
Rosa Parks s'est arrêtée, menottée et menée en cellule pour quelques heures
On se ne pas la première femme à ne pas se laisser faire
Cette même année, les adolescents Cloudette Colvin et Marie-Louise Smith
Elles aussi ont refusé de céder leur place à des blancs
Mais Rosa Parks, elle ne va plus loin
C'est une militante, et elle sait que son procès peut être une tribune politique
La communauté noire de la ville la soutient
Et la résistance organise contre la segregation dans les bus
Pour défendre Rosa, la NAACP, l'association nationale pour la promotion des gens de couleur
Ainsi que les paroisse de Montgomery
Décide de lancer un mouvement de boycott de la compagnie de bus local
De nombreux noirs qui occupent des emplois peu payés
Et qui n'ont pas les moyens d'acheter une voiture
Les empruntent tous les jours pour travailler
Un représentant du mouvement est désigné
Il s'agit d'un jeune pastor arrivé il y a peu en ville
Martin Luther King
Le matin du premier jour du boycott
Martin et sa femme Coretta observent à travers la fenêtre le premier bus de la matinée
Avec cette question, les noirs de Montgomery vont-ils suivre le boycott ?
Eh bien le premier bus arrive, et il est quasiment vide
Et idem pour le deuxième, et tous les autres suivants, c'est une réussite
Les travailleurs font des kilomètres à pied ou à vélo
Des compagnie de taxi solidaires transportent certaines personnes
Bref, la résistance organise
Et lors des réunions publiques, Luther King galvanise et redonne de la force à la foule
Cela fait plusieurs semaines maintenant que les citoyens noirs de Montgomery sont engagés
Dans une protestation non violente
Contre les injustices qu'ils subissent dans les bus depuis tant d'années
Nous pensons avoir le droit
Nous avons la légitimité
Notre protestation est légitime
La grande gloire de la démocratie américaine est le droit de protester pour la justice
Nous respecterons l'ordre
C'est une protestation non violente
Nous comptons sur notre force morale et spirituelle
Et nous utilisons la résistance passive
Les mois passent, le mouvement se poursuit
Le boycott force accompagnée a mettre de nombreux bus à l'arrêt
Le jeune pasteur, lui, reçoit de nombreuses malades de morts et intimidations
Une nuit, après une aignée à menaces, il est désespéré
Alors il s'adresse à Dieu dans une prière
Seigneur, je dois avouer que je me sens faible et que je perds mon courage
Et Dieu lui aurait répondu
Martin Luther, lève-toi pour défendre le bien
Lève-toi pour défendre la justice
Lève-toi pour défendre la vérité
Et je serai avec toi même jusqu'à la fin du monde
King est désormais en mission divine
30 janvier 1956, Martin propose et prononce son sermon dans sa paroisse
Au même moment, une bombe expose dans sa maison
Son présent de sa femme et sa fille
Par chance, elles sont un homme
Avec cet attentat, la violence monte d'un cran
Mais le pasteur assure dans un discours je n'ai pas peur
Et il ne renonce pas sa doctrine de non-violence
Après 381 jours de boycott, Rosa Parks, Martin Luther King
Et tous les Noirs de Montgomery remportent la victoire
La Cour suprême des États-Unis déclare la ségrégation illégale
Dans les transports publics
Pour fêter ça, ils empruntent le premier bus qui reprend du service
Mais même après cet arrêt de la Cour suprême, la situation reste tendue
De nombreuses femmes noires sont agressées dans les bus de la ville comme avant
Et l'État fédéral peine à imposer sa loi dans les États-du-Sud
Cette situation fait écho à un arrêt de 1954
De la Cour suprême qui supprime la ségrégation dans les établissements scolaires
Après Little Rock, en Alabama, en effet, 9 lycéens noirs
Vont vivre un enfer à la rentrée de 1957
Nous avons raconté cette histoire dans un épisode d'affaires sensibles
Le 9 septembre, Martin Luther King exclut au President Eisenhower pour qu'il intervienne
Et de fait, l'armée se déploie pour faire appliquer la loi
Et permettre aux 9 affreux américains d'effectuer leur rentrée
Pour lancer d'autres campagnes dans les États-du-Sud
Luther King crée la SCLC, la Conférence des Leadership chrétiens des Suds
20 septembre 1958, New York, Quarté d'Arlem
Ce jour-là, Martin Luther King sera en grand magasin Blumstein
Un commerce très prisé de la communauté noire New-Yorkaise
Il vient dédicacer son premier livre, Stride To All Freedom
Le récit du combat des bus de Montgomery
King enchaîne les signatures, il est d'humeur, jeurial
C'est vrai que l'accueil est chaleureux
Et tout à coup, une femme noire, parmi la foule, lui demande de décliner son identité
Il lui répond, oui, oui, oui, il est bien, Martin Luther King
Aussi tôt, elle le poignarde
Le pastor est emmené d'urgence à l'hôpital
Les chirurgiens le sortent d'affaires après deux heures d'opération
La lame a frôlé la horde
Et un médecin déclare, il était à un éternument de la mort
King pardonne son agresseuse qui sera diagnostiqué ce qu'ils offrennent
À New York, pendant ce temps, un autre homme défend la cause des noirs
Et c'est un tout autre style
Celui-là s'appelle Malcolm X
Il est grand, musulman et vénement
Et il prône un séparatisme noir, donnant un discours raciste
En voici un extrait
Pour ceux qui pensent que nous sommes ici pour vous demander d'aimer l'homme blanc, vous n'êtes pas au bon endroit
Et ceux d'entre vous qui pensent qu'ils sont peut-être venus nous entendre dire
de tendre l'autre joue face à la brutalité de l'homme blanc
Je le répète, vous n'êtes pas au bon endroit
8 novembre 1960, un nouveau président arrive à la Maison Blanche
A 43 ans, c'est le plus jeune locataire de la Maison Blanche
Il est catholique, souriant, séduisant
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Même s'il doit faire face dans son propre camp
A des démocrates sudistes farouchement opposés, eux, à la fin de la sécrétion
8 novembre 1960, un nouveau président arrive à la Maison Blanche
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Il s'agit bien sûr de John Kennedy, un homme favorable à beaux combats pour les droits civiques
Aujourd'hui, Martin Luther King, premier épisode
France Inter, affaire sensible
14 janvier 1963, Alabama, discours d'investiture de George Wallace, nouveau gouverneur démocrate de l'Etat
Ecoutez bien, voilà le jour d'homme avec qui John Kennedy va devoir composer
Au nom du plus grand peuple qui n'est jamais foulé sa terre
Je trace la ligne dans la poussière et je jette le gant devant les pieds de la tyrannie
Et je dis, c'est grégation maintenant, c'est grégation demain et c'est grégation pour toujours
1963, Birmingham, Alabama est à gouverner par ce George Wallace que vous venez d'entendre
Après la campagne pour les droits civiques à Albany, qui s'est soldée par un échec
Martin Luther King et la SCLC visent l'une des villes les plus racistes des Etats-Unis
Sur le mai, Birmingham, pour les nombreux attentats qui s'y produisent
Birmingham est aussi infoyé pour les membres des Cucs-Clan
Et que, d'hier du chelon de la police, Gene Bullconnard, un extrémiste qui déteste les noirs
King s'y installe, sa famille reste à Atlanta
Lors de l'un de ses sermons, un homme blanc à la forte carrure s'approche de lui le moleste
King est secouru par son service de sécurité, mais il ordonne de relâcher le sonnais au nazi
Et ne porte pas plainte, parce qu'il ne déroge pas, à sa règle, celle de la non-violence
Arrêté lors d'une manifestation et un carcéré, Martin Luther King prend sa plume en prison
Et écrit une lettre où il pointe certaines responsabilités
Nous avons attendu pendant plus de 340 ans nos droits naturels constitutionnels
Les nations d'Asie et d'Afrique marchent à toute vitesse vers l'indépendance politique
Cependant que nous rampons encore vers la liberté d'obtenir une tasse de café dans un hôtel
Peut-être est-il facile à ceux qui n'ont jamais ressenti les darts piquants de la ségrégation de dire attendez
Mais quand vous avez vu une populace vicieuse lâcher vos mères et vos pères à volonté
Noyer selon sa fantaisie vos sœurs et vos frères
Quand vous avez vu des policiers pleins de haine maudites, frappés et même tués impunément vos frères et vos soeurs noirs
Quand vous voyez la grande majorité de vos 20 millions de frères noirs étouffant dans la prison étanche de la pauvreté
Au milieu d'une société opulente, alors vous comprenez pourquoi nous trouvons difficile d'attendre
Martin Luther King est libéré au bout de 9 jours grâce à l'intervention de sa femme
Qui sollicite le président Kennedy et le chanteur Henri Bellafonte qui rassemble l'argent pour la caution
Dans la suite du mouvement, les organisations décident de laisser les enfants et les adolescents noirs manifester dans les rues de la ville
Ainsi, le 2 mai 63, plus d'un milieu de jeunes se rassemble
Je n'ai pas peur de ta prison, je n'ai pas peur de tes chiens, parce que je veux ma liberté, ma liberté tout de suite
De nombreuses adolescents sont jetés en cellules, ce qui n'empêche pas le mouvement de s'amplifier avec encore plus de manifestants quelques jours plus tard
Le chef de la police, Bull Connor, oublie alors les consignes de modération et ses hommes chargent les manifestants avec des bergers allemands
et des lances incendies tellement puissantes que leurs jets peuvent briser les eaux
La police a fait appel aux lances des pompiers dont le jet est assez puissant pour briser un membre, comme aux chiens policiers
Piste renouveau d'un problème dramatique dont le président Kennedy a, aux dernières nouvelles, décidé de se mêler malgré l'opposition du gouverneur de l'alabama
Ces images de violence policières font le tour du monde, des policiers blancs qui tabassent des adolescents noirs et tout cela dans la plus grande démocratie du monde
Et puis on reproche à Martin Luther King d'avoir utilisé ses enfants et ses adolescents pour saluter donc de les avoir mis en danger
Mais le jet est atteint, un accord est trouvé sur la déségrégation dans les magasins de Birmingham
Le lendemain, plusieurs bombes explosent, elles visent notamment Martin Luther King qui heureusement est à Atlanta
Le président Kennedy réagit, envoie à la Garde Nationale et, de 11 juin 1963, il s'exprime devant les Américains et annonce une nouvelle loi
Dans de trop nombreuses régions du pays, les citoyens noirs souffrent d'injustice pour lesquels il n'existe aucun recours légal
A moins que le congrès Nagis, la rue constitue le seul recours
C'est pourquoi je demande au Congrès de voter une loi conférant à tous les Américains le droit d'être servi dans des lieux ouverts au public
Hôtels, restaurants, théâtres, magasins et établissements similaires
Ceci me semble être un droit fondamental
Le bafouet est un outrage arbitraire qu'aucun Américain ne devrait subir en 1963, ce qui est pourtant le cas
C'est dans ce contexte que naît l'idée d'une grande marche à Washington cette fois, car il faut capitaliser le succès de Birmingham
Bon, les frères canadiens, John & Bonne, n'y sont pas favorables
Ils pensent que cela peut servir la cause et la manifestation des génères
Et puis ils ont contre tous les démocrates du Sud qui vont s'énerver
Or, ils ont besoin d'eux pour faire voter une loi sur les droits civiques
Mais l'organisateur Philippe Randolph et Martin Luther King lui-même en sont persuadés que cette marche va être un succès
Elle sera baptisée, la marche pour l'emploi et la liberté
Je suis contre la violence, je suis optimiste pour l'avenir des noirs de Birmingham
Nous gagnerons l'égalité raciale
Annussé, protégé, canalisé par les autorités fédérales, la Grande Marche des Noirs sur Washington a réuni quelques 200 000 manifestants
Cette marche entreprise pour réclamer l'égalité des droits entre blancs et noirs aux États-Unis
fera-t-elle de cette journée une date historique
Car on ignore pas que le président Kennedy a mis au premier plan de son programme l'abolition de toutes ses grégations
28 août 1963, Washington
Revenons sur ce jour historique, quasiment 100 ans après l'abolition de l'esclavage par Abraham Lincoln
Ce jour que nous avons décrit en scène d'introduction
Si tout le monde a retenu le rêve juin, nombreux sont ceux qui ont oublié la première partie du discours de Martin Luther King, beaucoup moins consensueux
Mais 100 ans plus tard
Le noir n'est toujours pas libre
100 ans plus tard
La vie du noir est encore terriblement handicapée par les menottes de la ségrégation et les chaînes de la discrimination
100 ans plus tard
Le noir vit à l'écart de son hilo de pauvreté
Au milieu d'un vaste océan de prostérité matérielle
100 ans plus tard
Dans l'alabama, à Birmingham, les shrubs prémacistes blancs ne supportent pas ces mouvements des droits civiques et ils multiplient les attentats
15 septembre 1963, à Birmingham, église baptiste de la 16e rue
Ces jours-là, de nombreux croyants et enfants sont postés dans le bâtiment
Soudain, une forte détonation
Toutes les vitres de l'église sont brisées par le souffle de l'explosion
De nombreux enfants ressortant sans couvert de poussière le regardard
On dénombre une vingtaine de blessés
Mais quelques heures plus tard, c'est la stupeur
L'Amérique apprend la nouvelle
4 jeunes filles au moins de 14 ans ont trouvé la mort dans cet attentat perpétré par le Ku Klux Klan
La tragédie aime toute l'Amérique
Et Malcolm X déclare que ce pays n'est pas un rêve
Mais un cauchemar
Histoire de tacler Martin Luther King et sa doctrine non violente
22 novembre 1963, Dallas
John Kennedy est en campagne pour sa réélection
Alors qu'il para d'abord d'une voiture en compagnie de sa femme Jackie
Il est touché par une balle, puis une deuxième
Il est emmené aux urgences
Walter Concrite annonce à mort en direct sur CBS
De Dallas, Texas nous arrive cette nouvelle
Le président Kennedy est mort à 13h, heure locale
14h, heure de la co-teste
Il y a donc approximativement 38 minutes
Le vice-président Johnson a quitté l'hôpital de Dallas
Mais on ne sait pas encore pour quelle destination
On peut penser qu'il va assumer sa charge prochainement
Et devenir le 36ème président des États-Unis
À Atlanta, lorsqu'il apprend la nouvelle, Martin Luther King lance à sa femme
Tu sais, ça m'arrivera aussi
Je s'attendrai pas à les 40 ans
Cette société est malade
Il espère surtout que le projet de loi sur les droits civiques ne va pas disparaître avec Kennedy
Malcom X, lui, se félicite de la mort du président
Et c'est le vice-président Lyndon Johnson qui succède à Kennedy
Le 2 juillet 1964, à Washington, à la Maison Blanche
Lyndon Johnson signe le Civil Rights Act dans le bureau val
Et comme le veut la tradition, il utilise plusieurs stylos
Que il distribue ensuite aux invités présents
Don Martin Luther King et Bob Kennedy
Désormais, sur tout le territoire de l'Union
Au drugstore, comme au collège
Au restaurant, comme à la piscine
La discrimination raciale est illégale
L'application de la loi n'ira certainement pas sans difficulté dans les États du Sud
Une épreuve que le monde, comme l'Amérique, va suivre avec passion
Désigné personnalité de l'année 1963 par le magazine Times
Il rencontre le pape Paul VI qui assure de son soutien
14 octobre 1964, King est hospitalisé
épuisé, surmené
Il n'a que 35 ans
Mais cela fait près d'une décennie qu'il mène des combats intenses
Les menaces de mort constantes
La surveillance par le FBI
Les emprisonnements et les conflits avec les jeunes militants
L'épuise
Malgré son air jovial qui l'affiche souvent
Il montre des tendances dépressives
D'ailleurs plus jeune, il a fait des tentatives de suicide
C'est pendant ce séjour à l'hôpital qu'il reçoit un appel venu d'Europe
Et c'est une grande nouvelle
Il devient le plus jeune prix Nobel de la paix de l'histoire
Pour le patron du FBI et de Garouveur, sans l'étro
Alors il intensifie sa campagne d'intimidation contre le Pasteur
Martin Luther King reçoit une lettre anonyme à son domicile qui dit
Tu es cuit
Il ne te reste plus qu'une chose à faire et tu sais de quoi il s'agit
Tu ferais bien de prendre plus vite cette décision
Avant que ta nature de pervers et d'imposteur ne soient révélées au pays
Il y a aussi un enregistrement sonore avec des États
L'État des Ébats Amoureux, en compagnie d'une femme
Qui n'est pas Coretta King
Ouvre vos détruires le Pasteur Noir par tous les moyens
Il tentera de faire fuiter dans la presse des révélations
Sur les relations extra conjugales réellement inventées du défenseur des droits civiques
Malgré ses attaques, Luther King se prépare pour recevoir son Nobel
À l'aéroport, ses amis et ses proches le célèbrent comme ils se doignt
Et lui prépare ce qu'il sait faire de mieux, un discours
Arrivé au Slog, pour la cérémonie, il sait qu'il va devoir parler d'une audience internationale
Mais l'occasion est unique, son tueuse tribune pour son combat
J'accepte le prix Nobel de la paix
À un moment, 22 millions de noirs aux États-Unis d'Amérique
sont engagés dans une bataille créatrice pour mettre fin
à la longue nuit d'injustice racial
J'accepte cette récompense au nom du mouvement pour les droits civiques
qui avance avec détermination, avec un mépris souverain du danger et des risques
pour établir le règne de la liberté et de l'autorité de la justice
Et malgré la signature du Civil Rights Act, les noirs du sud ont toujours autant de mal
à s'inscrire sur les listes électorales
Les fonctionnaires pratiquent l'obstruction systématique à leur inscription par de nombreux moyens
Les impétrants doivent disposer d'un parrainage, payer un impôt électoral
et répondre à de nombreuses questions sur la constitution américaine
Face à ce blocage, des militants invitent Martin Luther King
à venir et soutenir à Selma en Alabama
Après le combat pour la désagrégation dans les bus à Montgomery,
la lutte dans les lycées à Little Rock, les magasins à Birmingham
voici de nouveau un combat en Alabama
Cette fois, l'objectif est d'inscrire le maximum de citoyens noirs sur les listes électorales
Martin Luther King, qui a l'oreille de Président Johnson
essaie de convaincre à la Maison Blanche d'écrire une nouvelle loi
Mais le président américain estime avoir déjà fait un grand pas avec le Civil Rights Act
et il ne veut pas froisser ses alliés démocrates du Sud
qui sont ségrégationnistes, eux, à la star du gouverneur de l'État, George Wallace
Pour le Pasteur, Selma est l'occasion de montrer à tous les américains
que les noirs subissent encore un racisme systémique
Et il entend poursuivre sa stratégie de non-violence
face à un chérif réputé brutal, Jim Clark
comme l'était Eugen Bullkonor à Birmingham
Une première marche est organisée en direction du tribunal
La police sort les matraques et la situation dégénère en encore une fois
Martin Luther King est mis en prison en encore une fois
Selma reçoit alors la visite inattendue de Malcolm X
qui a souvent traité King d'hommes à la solde des Blancs
Le militant extremiste, qui a quitté la nation au Islam
semble vouloir se rapprocher et faire un pas en direction du Pasteur
Les deux hommes sont en désaccord sur la méthode
Mais sur le fond, c'est le même combat
Quelques jours plus tard, il de nouvelles fait la une de la presse
Cet homme allongé entre ses chaises s'appelle Malcolm X
Il vient de mourir, tué par quatre balles de pistolet tirés à bout portant
C'était hier soir à Harlem
Malcolm X, vous le connaissez, c'est le leader noir le plus extrémiste, le plus violent
Hier soir, il tient un meeting dans Harlem, le quartier noir de New York
Pendant un moment dans la foule, un noir l'écoute, ce noir s'appelle Tamalja Hager
Il a 22 ans et un pistolet dans la poche
Tout à l'heure, il va tirer et Malcolm X va mourir
Ce 21 février 1965, la cause noire perd l'un de ses plus fervents défenseurs
Cinq jours plus tard, en Alabama, Jimmy Lee Jackson
Il feste en noir et t'abattu par la police
Il y aura une grande marche entre Selma et Montgomery
Et un rapport de force débute alors entre Martin Luther King et le gouverneur-démocrate George Wallace
Entre les deux, le président Johnson ne semble pas vouloir arbitrer
Quitte à laisser la situation dégénérer
France inter
Affaire sensible
Aujourd'hui, Martin Luther King, premier épisode, notre invité charlotte-recoquillon
Bonjour
Bonjour
Alors vous êtes chercheuse rattachée à l'Institut français de géopolitique
enseignante à Sciences Po et journaliste spécialiste des États-Unis
Vous êtes l'autrice d'un livre à paraitre au mois de novembre
et ça appellera Harlem, une histoire de la gentrification
aux éditions de la maison des sciences de l'homme
Moi, on ne dirait pas le contraire, qu'elle est popée quand même
entre le combat dans les bus, dans les écoles, pour les droits électoraux
une vraie épopée sous l'égide d'une figure
Martin Luther King, qui, j'ai l'impression, fait de ce grand problème de société
que le problème du racisme, d'abord, une question sociale
Est-ce que vous êtes d'accord ? C'est-à-dire par rapport à l'empot, par rapport au développement économique
Oui, alors c'est très important
J'aime bien que vous utilisiez le terme d'épopée
parce qu'effectivement, ça inscrit bien ce moment et ce personnage
dans un continuum de lutte pour l'émancipation
et qui est une émancipation et une lutte pour l'égalité
qui effectivement dépasse la question raciale
et en tout cas comprend la question raciale comme aussi une question sociale et politique
et que l'égalité est l'inégalité, en tout cas
elle se manifeste à travers d'autres sphères
et effectivement la question économique, la question de l'emploi, la question de l'école
Elle est laissée pour compte en fait ?
Tout l'est laissée pour compte et c'est pour ça d'ailleurs que Martin Luther King
a aussi à coeur dans son discours de lutter contre quelque part le capitalisme
et cette inégalité-là aussi, l'imparialisme américain, le capitalisme américain
et pour lui, la libération ne peut pas se faire dans cette structure économique capitaliste
Alors puisqu'on parle d'épopée, est-ce qu'on peut dire que l'étincelle, le début du scénario c'est avec Rosa Parks ?
Alors Rosa Parks elle-même, elle a témoigné dans ses mémoires
enfin ou en tout cas dans des interviews, avoir été inspirée, révoltée
par le lynchage des mettes-t-ils quelques semaines, quelques mois avant un mette-t-il
qui était cet adolescent qui avait été lynché par deux blancs
pour avoir soi-disant effleuré et regardé une caissière
et il avait 14 ans et la mère des mettes-t-il avait choisi, décidé de l'enterrer
avec un cercueil ouvert et son visage tuméfié et défiguré avait émeu l'Amérique
avait été ému, avait été ému l'Amérique
J'avais été ému, vous avez visé quoi ? Ça m'apparaît fort, c'est bon très bien
avait été ému l'Amérique et donc ça avait été déjà un choc
donc Rosa Parks elle-même elle a été influencée
ce qu'il y a c'est des épisodes médiatiques, peut-être des épisodes qui vont
et des actes de résistance qui vont capter à un moment donné
l'opinion publique et la conscience collective
mais tout ça s'inscrit bien dans un très long continuum
qui remonte à des siècles de lutte pour l'émancipation des Noirs aux États-Unis
Alors quand on a des grands mouvements humains
il y a souvent des leaders, des incarnations
bien sûr Martin Luther King, on va y revenir, Rosa Parks on en a parlé
il y a mal comme X, alors on a dit l'un est l'apôtre de la non-violence
l'autre pense qu'on n'est pas violent, ça ne marchera pas
mais sur le fond c'est le même combat
Sur le fond il vise tous les deux l'égalité, sur le fond
ils partagent tous les deux une lecture qui est beaucoup plus complexe de l'égalité
et qui n'est pas juste une égalité cosmétique
de bon ben maintenant qu'on va signer une loi
tout va aller bien et va se résoudre par soi-même
ils savent tous les deux que les institutions sont porteuses d'inégalité, de discrimination
je crois aussi qu'il est intéressant de se demander
qui sert le discours d'opposition de ces deux figures et de ces deux grands leaders
parce que de les opposer l'un à l'autre finalement nourrit des dissensions
alors même que vous venez de le rappeler ils partagent des objectifs communs
ils peuvent être éventuellement parfois avoir des divergences de méthodes
mais d'une part toutes les luttes sont toujours composées d'un grand spectre de méthode, de méthodologie
et d'organisations qui font partie d'un même mouvement
s'il n'y avait pas des plus radicaux, il n'y aurait pas des plus centristes
et donc pour pouvoir faire le consensus et dialoguer avec le pouvoir
il faut aussi que ce balancier là soit risqué par des plus extrémistes
et puis aussi ce mot d'ordre de la non-violence qu'on attribue à Martin Luther King
l'édule-corps un petit peu par rapport à ce qu'il considère vraiment comme justifiable, comme moyen de lutte
Aujourd'hui Martin Luther King, notre invité Charlotte Rococchillon
je rappelle que vous êtes cher chose à l'institut français de géopolitique et spécialiste des États-Unis
on a insisté sur le discours pacifiste Martin Luther King, on l'a dit aussi
et on peut peut-être un peu creuser ça, que son discours n'était pas simplement consensuel
Non et d'ailleurs vous avez rappelé dans votre récit le discours qu'il avait fait dans son concours d'éloquence
à 15 ans parce qu'on le mentionne assez peu
mais c'était un étudiant très très brillant qui avait plusieurs années d'avance dans la scolarité etc
dans ce concours d'éloquence qui s'intitulaient le noir et la constitution
je trouve intéressant parce que déjà on a en germe les deux grandes thématiques finalement de Martin Luther King
qui sont à la fois le patriotisme puisque même de parler de ce rêve, c'est de parler de ce rêve américain
et de cet embrassement finalement de son américanité et de ce patriotisme
et aussi la dimension de la rébellion contre des institutions qui portent cette inégalité et cette oppression
puisque même dans le combat à cette époque du mouvement contre la désirrigation etc
c'est à la fois l'héritage de cette guerre des États sécessionnistes, des États du Sud
qui voulaient maintenir les esclavages
mais c'est aussi à l'époque une lutte pour le pouvoir des États contre l'État fédéral
et donc il y a cette dimension de réforme finalement des institutions et de la Constitution elle-même
c'est intéressant, ça remonte à loin dans le parcours de Martin Luther King
Et est-ce qu'on peut dire alors assez simplement que la condition des noirs a été plus difficile encore
dans les États du Sud que dans ceux du Nord ?
Parce que après tout ce sont les mêmes lois, c'est fédéral donc il y a des lois fédérales et des lois locales
Il y a des lois locales exactement et d'ailleurs les États avaient instauré des lois propres
qui permettaient de contourner l'abolition de l'esclavage pour tous les États
Donc c'est là qu'on a vu l'émergence des codes noirs et des lois qu'on a appelées Jim Crow
qui donc après le 13e amendement et l'abolition de l'esclavage
contourne cette abolition-là avec de la ségrégation, la mise en place de lois de ségrégation
dans les églises, dans les écoles, dans les transports, dans les fontaines, les lieux publics, etc.
les mariages, l'accès à la propriété, aux pré-banquets enfin partout
Mais dans le Nord, la situation n'était pas non plus une grande liberté, une grande égalité pour les Noirs
qui là aussi connaissaient la pauvreté, la ségrégation, des discriminations
et c'était une des conditions très difficiles aussi
Donc de dire que la vie était moins dure ou meilleure est un petit peu...
Chématique
Effectivement, les lynchages et cette violence et ce terrorisme qu'on a connu dans les Etats du Sud
était plus répandu dans ces Etats du Sud que dans les Etats du Nord
mais la condition des Noirs n'était pas pour autant enviable
Ensuite il y a eu les Black Panther, ça c'est encore une autre façon d'agir
Alors les Black Panther qui sont donc nés à Auckland en 1966
et qui sont l'incarnation de ce qu'on a appelé le Black Power
le mouvement du Black Power qui suit le mouvement des droits civiques qui est vraiment sa continuité
et qui est un petit peu, si on veut schématiser là encore, de dire
bon alors maintenant qu'on a voté les grandes lois et qu'on voit que les discriminations persistent et que l'égalité n'est toujours pas là
en fait on voit bien que les transformations doivent être plus profondes et plus radicales
Le mouvement du Black Power et le parti des Black Panther avait pour thématiques centrales
la question de la communauté, de l'entraide, de la solidarité et aussi de la fierté, de la fierté noire
c'est-à-dire que d'un coup on revendique l'identité noire
non pas dans un discours qui tendrait à dire on est d'une société universaliste colorblind, aveugle à la race
et le but de l'égalité c'est l'effacement des traits d'identité raciale
non au contraire, là on a une spécificité et une fierté revendiquée
et l'autre chose très importante à dire avec le mouvement des, enfin le parti des Black Panther
c'est qu'on se les remet mort pour leur utilisation du second amendement de la Constitution
qui consistait à dire et bien puisqu'on est autorisé à porter des armes
on va porter des armes publiquement pour se défendre contre les violences policières
et c'était de ce point de vue là du génie puisqu'il s'agissait de s'approprier
finalement second amendement de la Constitution mais ils avaient aussi beaucoup de programmes sociaux
les petits-déjeuners pour les enfants, des programmes de vaccination et de santé publique etc
leurs contributions sociales a été monumentales
Et les Black Panther a faire sensible avec consacrer d'une mission cet angle-là
où une influence importante dans le monde auprès des mouvements révolutionnaires
ou des mouvements d'émancipation comme le FLM, notamment
et certains des Black Panther sont allés en Algérie
qu'on avait composé une émission qui racontait cela
Il y avait un dialogue d'international socialiste
Pourrais dire la question serait trop générale
et maintenant je ne vais pas vous la poser
Mais enfin, par rapport à l'évolution, par exemple
est-ce que la présidence Obama, je rappelle, c'est un noir
a changé quelque chose, l'a changé que symboliquement
est-ce qu'il y a eu un moment depuis ses combats des années 60 et 70
des vraies améliorations qui ont été ponctuées, validées par des événements d'hiver
Alors, les symboles sont importants
L'élection de Barack Obama était historique et est un symbole très important
Même si lui a fait campagne dans des discours qui espéraient transcender
son identité raciale, et on a entendu parler à l'époque
d'Amérique postraciale et d'Amérique transraciale
on voit bien qu'il a été ramené à sa condition d'homme noir
systématiquement par tous les partis adverses
par tous ses opposants politiques
Donc de ce point de vue là, on voit que les choses n'avaient pas beaucoup changé
La question raciale a réémergé très très fortement sous son mandat
sous sa présidence, notamment par le biais des violences policières
et de la lutte contre les violences policières
C'est sous le mandat d'Obama qui émerge le mouvement Black Lives Matter
Donc on voit bien que les choses n'ont pas complètement changé
Et de ce point de vue là, je trouve que c'était important
ce qui s'est passé ces dernières années de voir que l'angle raciale revenait
et n'avait pas du tout été dilué dans cette espèce d'idée postraciale
Et l'élection de Mr Trump a dû ravir les séprémacistes, j'imagine
Et l'élection de Donald Trump est, comme on l'a vu à plusieurs reprises en toute cette histoire
chaque fois qu'il y a eu des progrès du mouvement pour l'égalité
il y a eu des backlashs, des retours de bâton, des retours en arrière et des réactions
que ce soit les bombes dans les éclises qui tuent des fillettes, le clu-clux-clans
que ce soit les parents qui manifestent à la rentrée scolaire quand les écoles sont déségrégées
que ce soit l'élection de Trump après l'émergence du mouvement Black Lives Matter
On a toujours, et le renforcement, la redynamisation du mouvement nationaliste blanc
on a systématiquement dans l'histoire des retours de bâton très violents
chaque fois que les Noirs ont fait des progrès
Dis-moi Charlotte Rococchillon, ainsi Arlem se gentrifie
Alors là, je fais allusion au livre que vous êtes en train d'écrire
et que ça s'appelle Arlem, une histoire de la gentrification
C'est quoi les enjeux des 15 secondes ?
Alors Arlem est déjà gentrifié, ça y est, c'était le résultat de politique publique
de reconquête justement de cet espace de ce quartier qui était un quartier noir très symbolique
pour la communauté noire et qui a donc été reconcu à grande force de politique publique
Ce sera le mot de la fin, Charlotte Rococchillon, merci infiniment
Merci
Au revoir
C'était Affaire sensible aujourd'hui, Martin Luther King, 1er volet carréur, un 2nd volet de bât
Une mission que vous pouvez réécouter en podcast bien sûr
à la technique aujourd'hui liaver Théo de l'au-bas derrière
Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.
durée :00:48:43 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Franck COGNARD - Aujourd’hui dans Affaires sensibles, premier épisode de la série sur le combat inachevé de Martin Luther King : la naissance d’une icône. - invités : Charlotte Recoquillon - Charlotte Recoquillon : Chercheuse associée à l'Institut français de géopolitique et journaliste indépendante - réalisé par : Frédéric Milano