La source: Martin Luther King : du rêve au cauchemar (2)
Radio France 8/29/23 - Episode Page - 50m - PDF Transcript
François Saint-Therre
Aujourd'hui, dans un faire sensible second épisode de la série sur le combat inachevée de Martin Luther King du rêve au cauchemar
En 1965, à 36 ans, Martin Luther King est connu dans le monde entier
Célébre pour son discours, I have a dream, le prix Nobel de la paix poursuit son combat pour les droits civiques aux Etats-Unis
Mais l'apportre de la non-violence et de la désobéissance civile doit faire face à un pays où la violence, précisément, est omniprésente
Guerre du Vietnam, émeu dans les gaitonnoirs du pays, bavure raciste de la police, meurtre attentat du cuckuck's-plan
Le président démocrate Lyndon Johnson, qui estime avoir assez oeuvré pour les infos américains avec la proclamation du Civil Rights Act en 1964
Et de plus en plus réticent à Edé Martin Luther King, qui lui radicalise son discours et ne fait plus l'unanimité y compris au sein de la communauté noire
Et au bout du chemin, le drame
Notre invitée aujourd'hui, Olivier Richem, professeur de civilisation américaine à l'université Lumière-Lion II
Affaire sensible, inémission de France Inter, diffuse d'en direct
Récis documentaire Adrien Mora, rédaction chef Franconiard, chargé de programme Rébecca Donante, réalisation Frédéric Milano
Fabrice Drouen, affaire sensible, sur France Inter
7 mars 1965, Selma, Alabama
Ce jour-là, des centaines de militants noirs sont décidés à se lancer dans une marche vers la capitale de l'Etat Montgomery
Ils ont préparé le nécessaire pour manger, pour dormir sur le chemin
Il y a 80 km à faire pour allier les deux villes
Martin Luther King n'est pas présent, il a prévu de les rejoindre des Landes
La foule s'avance calmement dans les rues de la ville et s'engage sur le pont Edmund Pettus
Au bout de l'édifice, il y a le chérif Jim Clark, qui attend les 600 manifestants avec ses hommes, à pied ou à cheval
Une foule hostile de badeaux blanc s'est massée aux abords du pont et lance des insultes racistes
Pour le chérif, il est hors de question que la marche se poursuive
Et les premières sommations sont lancées
Vous vous mettez en danger en continuant cette marche
C'est pour votre bien, je vous ordonne de vous disperser
Rentrez chez vous ou dans votre église
Cette marche ne continuera pas
Troupe avancée vers la foule
Voyez si elle se disperse
Alors, des dizaines de policiers s'évancent, masque à gaz au visage et m'attracent à la main vers une foule pacifique
Les caméras télé enregistrent ce déchaînement de violence
Apeuré, la foule rebrouche le chemin et s'enfuit sous les gaz lacrimogènes
Et puis il y a cette foule de blanc qui encourage les forces de l'ordre, qui ne retient aucun coup
Les images font le tour du monde et choquent profondément
Martin Luther King lance alors un appel à tous les Américains indignés à s'endager
A la Maison Blanche, le Président Johnson est dans l'embarrage
L'image est désastreuse pour le pays
Prohuitant bien de faire pression sur les deux camps
Martin Luther King est le Gouverneur démocrate George Wallace
Mais aucune des parties de somme de vouloir temporiser
Le lendemain, à la une de toute la presse nationale
S'affiche les images d'Amelia Boyton au Robinson
Une méritante noire de 53 ans, tabassée par les policiers, à terre, inanimée
Elle fait partie des 84 blessés de cette marche désormais qualifiée de Bloody Sunday
Comme en Irlande, le 30 janvier 1972
Le 9 mars, deux jours après, une deuxième marche est organisée
Cette fois, Martin Luther King prend la tête du cortège des 2500 manifestations
De nombreux blancs solidaires venus de tout le pays se joignent aux militants noirs
Mais ce que la foule ne sait pas, c'est que le Pasteur a passé un accord secret
Avec le roi Collins, l'envoyé spéciale du Président Johnson
En échange d'une protection fédérale pour une marche ultérieure
King a accepté de ne faire qu'un petit parcours symbolique
Arrivé à hauteur du pont Edmund Pettus, lieu du carnage deux jours auparavant
Le chérif Jim Clark laisse avancer les manifestants
Parce que lui aussi a passé un accord avec l'envoyé du Président
Martin Luther King stoppera le cortège, s'agenouille et se recueille un instant pour prier
Puis il fait demi-tour sous la stupéfaction de tous les marcheurs qui le suivent, néanmoins
Mais, de retour à leur QG, c'est l'incompréhension et même la colère
Enfin, pourquoi avoir fait demi-tour ?
Mais un avènement au cours de la nuit va vite faire oublier les chorales intestines du mouvement
Trois Pasteurs blancs, venus soutenir les militants des droits civiques noirs
Son sauvagement attaqué dans les rues de Selma par des membres du Ku Klux Klan
L'une des trois victimes, James Reib, originaire de Boston, sucombe à sa blessure
Johnson ne pas pas rester passif face à cette tragédie qui se déroule devant le monde entier
Alors, le 15 mars, il prononce un discours historique dans le congrès
Et on dirait des paroles de Martin Luther King lui-même
Ce grand pays, riche et agité, peut offrir des opportunités, une éducation et un espoir à tous
Au noir, comme au blanc, au nord, comme au sud
Au métier, comme au citadin
Voilà les ennemis
La pauvreté, l'ignorance, la maladie, ce sont nos ennemis, pas nos semblables, pas nos voisins
Et ces ennemis aussi, la pauvreté, la maladie et l'ignorance, nous les vainquerons
Overcome
Johnson reprend le wish of overcome, la formule de ralliement des militants noirs
Une chose qu'as inimaginable pour un président américain, qui plus est originaire du sud des Etats-Unis
Devant 70 millions de téléspectateurs américains, il annonce le futur vote de la loi
Devant son écran de télé, Martin Luther King ne peut retenir quelques larmes
D'autant que les promesses de Johnson sont unies, la 3e marche de Selma est autorisée
Elle a lieu du 21 au 25 mars sous bon escort de force fédérale
La foule est très nombreuse, on évoque le chiffre de 25 000 marcheurs
Un concert est organisé la veille de l'arrivée à Montgomery, avec Arrivé la Fonte, John Bez, Maria Jackson et Nina Simone
Après 5 jours de marche, Martin Luther King et tous les manifestants arrivent devant le capitale
Montgomery, tout un symbole, la ville de George Wallace, le démocrate farousse-défenseur de la ségrégation
Montgomery, ou disons plutôt, Rosa Parks et Martin Luther King obtenaient de hôtelute la fin de la ségrégation dans les bus, les premiers combats
Et c'est sur les marches de ce bâtiment que le Pasteur prononce là de ses discours historiques
Oui, nous sommes en marche et aucune vague de racisme ne pourra nous arrêter
L'incendie de nos églises ne nous découragera pas
Le bombardement de nos maisons ne nous dissuadera pas
Le passage à Tabac et le meurtre de nos ecclésiastiques et de nos jeunes ne nous détourneront pas
La libération gratuite de leurs meurtriers connus ne nous découragera pas
Nous sommes maintenant en mouvement, comme une idée dont le temps est venu
Même la marche de puissantes armées ne peut nous arrêter
Nous nous dirigeons vers le pays de la liberté
Je sais que vous vous demandez aujourd'hui combien de temps cela prendra-t-il?
Quelqu'un demande combien de temps les préjugés aveugleront-ils les visions des hommes?
Je suis venu vous dire cet après-midi qu'auci difficile que soit le moment
Aussi frustrante que soit l'heure, ce ne sera pas long
Car la vérité écrasée sur terre se révélera combien de temps pas longtemps
Car aucun mensonge ne peut vivre éternellement
Combien de temps pas longtemps car vous récolterais ce que vous avez semé
Combien de temps pas longtemps?
Dans la foule des militants massés devant le pasteur, il y a une femme blanche
Viola Lyuzo qui était choquée par le bloody Sander
Alors, cette mère de cinq enfants a tenu à participer à la marche
Pour soutenir les militants des droits civiques
Des quelques heures après la fin de la manifestation
Alors qu'elle raccompagne des manifestants en voiture
Des membres du Ku Klux Klan arrivent à sa hauteur et lui tirent dessus
Elle meurt sur le cou
L'opinion publique américaine est choquée
Les marches de Selma ont fait trois morts
Tués par la police et le Ku Klux Klan
6 août 1965, Washington est en blanche bureau val
Un an après la civil right bill
C'est la voting right bill qui est signée par le président Johnson
Une loi qui assure un accès garantie au liste électoral
Notamment pour les citoyens noirs
Qui se voyaient systématiquement entravés par les agents chargés des inscrits
Au capital, là où Lincoln libéra les esclaves noirs enrôlés dans l'armée sudiste
Le président Johnson signé récemment la loi sur l'égalité des droits civiques
C'était le 6 août en présence du Pasteur Martin Luther King
Cinq jours plus tard, un incident entre un policier et un noir
Mettait littéralement le feu à Los Angeles
Si grand est aux Etats-Unis la tension raciale
La troupe était appelée en renfort pour écraser une véritable émeu
Le 11 août, suite à un contrôle routier qui dégénère
Des troubles débuts, ce sont les émeux de Watts
Le nom du quartier
Les manifestants brûlent des commerces tenus par des blancs
Un important dispositif policier déployé
Un couvre-feu et décrété
Et le chef de la police attise sa colère
Et l'incolère de tout le monde, celle des blancs
Une personne a jeté une pierre
Et comme des singes dans un zoo
Les autres ont commencé à jeter des pierres, déclarent-ils
Des armures rires sont pillées par les émotiers
À quoi ressemblait Watts l'autre nuit écoutée
Attention à droite
Le 10 août, Martin Luther King qui a écorté sa vacance à Puerto Rico
Arrive à Los Angeles
Mais il a du mal à faire entendre sa voix
Il est même sifflé lors d'une réunion publique
Un homme lui lance
Nous n'avons que faire de vos rêves
Nous avons besoin d'emplois
Ici, à Los Angeles, il n'est pas autant respecté
Écouté que dans le sud des Etats-Unis
Il dénonce la violence, mais il déclare
Des causes sont environnementales, paraciales
La privation économique, l'isolation sociale
Les logements inadéquats
Le désespoir général de milliers de neigres
Dans les ghettos de l'ouest du nord
sont les graines fertiles qui donnent naissance
À l'expression tragique de la violence
Le président Johnson de son côté l'appelle
Pour savoir ce qu'il pense de la situation
Et voici la conversation
Que pourrait-on faire ? Quels sont les recommandations ?
S'il pouvait obtenir dans les prochains jours
Ce programme de lutte contre la pauvreté à Los Angeles
Je pense que ça aiderait
J'ai consacré le plus clair de mon temps
Ces dernières années, à des projets de loi
Sur les droits civiques, mais tout cela ne sert à rien
Quand vous avez une guerre dans le monde
Ou une situation comme celle de Los Angeles
Ce qu'on doit faire, c'est obéir à la loi
Mais ça ne sert à rien de sermonner les gens
Tant qu'il y aura des rats autour des enfants
Des chômeurs sans toit et pas de travail à l'horizon
Les gens ne peuvent pas raisonner
Convinablement dans de telles conditions
Donc oui, attaquons-nous à la question du logement
Du chômage, de la santé, de la sécurité sociale
Et de l'éducation
Au terme de cinq jours d'émeute
Le bilan est terrible
On délonne 34 morts et 1032 blessés
3438 personnes ont été arrêtées
Et près d'un millier de bâtiments incendiés
Martin Luther King comprend que le combat
Pour l'égalité des noirs ne fait en réalité que commencer
Il va désormais se tourner vers les ghetto noirs du pays
Où la ségrégation en théorie n'existe pas
Mais où les noirs vivent à la pauvreté
Sont considérés comme des citoyens de seconde zone
Pour soutenir les populations des ghetto
Martin Luther King, sa femme et ses quatre enfants
Partent s'installer au cœur des quartiers pauvres de Chicago
King, l'enfant de la classe moyenne noire d'Atlanta
Découvre alors les conditions de vie des noirs
Sa femme, Coretta, raconte
J'avais rarement vu dans ma vie quelque chose de semblable
Notre appartement était au troisième étage d'un bâtiment crasseux
Dont le hall n'était éclairé que par une maigre ampoule
En haut de l'escalier
La porte de la maison ne fermait pas
Elle restait toujours ouverte
En entrant, je me suis rendue compte que le sol n'était pas du ciment
Mais simplement de la terre nue
Il est régné d'une odeur suffocante d'urine
Martin payait 90 $ par mois pour cette magnifique demeure
Non-mublé
Comme on exploite les pauvres
Et King découvre la violence des ghetto du Nord
Avec des quartiers qui peuvent s'embraser à tout moment
Chicago est la ville qui a connu le plus d'hématraciale
Depuis le début du 20e siècle
Il comprend que les noirs du Nord
Subissent une colonisation intérieure
Il constate que la promiscuité rend ses quatre enfants colériques
Bref, il fait l'expérience réelle du ghetto
Il lance alors le Chicago Freedom Movement
Qui vise à lutter contre les discriminations à l'axéologement dans certains quartiers
En résumé
King connaissait la violence des racistes du Sud et des Pucux-Clan
Il va découvrir le déferlement de veines des blancs de Chicago
Mr Backlash
Mr Backlash
Just who do you think I am
You raised my taxes, freeze my wages
And send my son to Vietnam
You give me second-class houses
And second-class schools
Do you think that all colored folks are just second-class fools
Mr Backlash
I'm gonna leave you with the backlash blues
When I try to find a job
To earn a little cash
All you got to offer
Is your mean or white backlash
But the world is big
Big and bright and round
And it's full of folks like me
Who are black, yellow, beige and brown
Mr Backlash
I'm gonna leave you with the backlash blues
Mr Backlash
Mr Backlash
Just who do you think I am
You raised my taxes, freeze my wages
And send my son to Vietnam
You give me second-class houses
And second-class schools
Do you think I am
You raised my taxes, freeze my wages
And send my son to Vietnam
Mr Backlash
Just what do you think I got to lose
I'm gonna leave you with the backlash blues
You, the one who'll have the blues, not me
Just wait and see
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
Martin Luther King
rescued
Martin Luther King
En ce 10 juillet, après avoir déposé ce document, Martin Luther King prononce un discours devant
une foule de 60 000 personnes réunies dans le stade Soulier Field. On retrouve à ses côtés
la chanteuse de gospel Maria Jackson ainsi que Stevie Wonder. En plus d'une grève déloyée des
boycotts d'entreprise, King et la SCLC organisent des marches dans les quartiers blancs de Chicago
afin de mettre la pression sur le maire démocrate. Pour la plupart, ce sont des émigrés blancs
européens originaires d'Irlande, d'Allemagne et d'Europe de l'Est qui ont travaillé dur
pour obtenir leur logement. Devant ces manifestants noirs, les blancs vont réagir avec un racisme et
une violence inouïe. Insulte, menace, jet de pierre et de brique. Et voici le genre d'affiche qu'on
peut voir parmi la foule des blancs. Jean-Mère de l'égalité. Votre place est au zoo. Négro. Tu as
déjà tout. Que veux-tu de plus ? Le seul moyen en finir, c'est d'exterminer les neigres ou encore
le pouvoir blanc. De nombreux hommes arborent des Croix-Gamets. Le Parti d'Eonasi et le Kukuxkla
viennent à Chicago ensemble et tiennent les rémunions publiques ensemble pour recruter de
nouveaux membres ensemble. Et le 5 août, la situation dégénère. King reçoit une brinque sur
la tête et la foule hurle. Tuez-le, tuez-le. Comme en atteste ce reportage des actualités françaises.
A Chicago, 800 noirs attendaient le pasteur Martin Luther King. Mais des milliers de blancs dont 35
seront mises en état d'arrestation étaient là aussi bien décidés à empêcher le rassemblement.
Et c'est sous les projectiles que les noirs vont défiler pour protester contre la
discrimination raciale en matière de logement. Jamais dira le Dr King qui reçoit ici une pierre
en plein front. Jamais je n'ai vu une telle haine, même au Mississippi et dans l'Alabama. Les noirs
ont promis de revenir les blancs aussi. Devant cette violence, le Mère démocrate propose un accord
à King et au CLC. Le pasteur, toujours partisan de la non-violence, accepte l'accord qui semble
favorable. Pourtant, le maire de Chicago est un vieux routier de la politique. Et il a roulé King
dans la farine et l'accord ne sera jamais respecté. La campagne de Chicago est un échec.
Martin quitte la ville en février 67. Il comprend que les blancs progressistes du nord du pays ne le
soutiennent pas. Lyndon Johnson, lui, se concentre sur la guerre du Vietnam. Et le reste de la
communauté noire a bien du mal avec la doctrine de non-violence du Pasteur. Un député noir va
même le surnommer Martin Loser King. De nombreux noirs ne croient plus à sa méthode. Et c'est à
cette époque qu'émerge le Black Power. Martin Luther n'a que 37 ans, mais il est fatigué.
Il boit trop, fume trop. Et là même plus, l'hora qu'il avait deux ans par avant quand il recevait
son Nobel. Il part en jamaïque pour se ressourcer et se consacre à l'écriture d'un essai.
Where do we go from here ? 4 avril 67, New York, Riverside Church, dans le quartier noir de Harlem.
Ce jour-là, le Pasteur prononce un serment dans lequel il s'attaque à une nouvelle cause, la guerre du Vietnam.
Cette folie doit cesser d'une manière ou d'une autre. Nous devons arrêter maintenant. Je parle en tant
qu'enfant de Dieu et frère des pauvres qui souffrent au Vietnam. Je parle au nom de ceux dont les
terres sont dévastées, dont les maisons sont détruites, dans la culture est subvertie. Je parle
pour les pauvres d'Amérique, qui paient le double prix des espoirs brisés chez eux et de la mort et de la
corruption en Vietnam. Je parle en tant que citoyen du monde, au monde du monde qui reste
bougebé devant la voie que nous avons empruntée. Je parle en tant qu'amoureux de l'Amérique, au
dirigeant de notre propre nation. La grande initiative de cette guerre est la nôtre. L'initiative de
l'arrêter doit être la nôtre. Cette prise d'opposition irrite président Johnson, bien sûr.
Mais Luther King réaffirme son opposition à la guerre en Vietnam. À l'instar de l'immense
vedette de la boxe, Mohamed Ali, qui à la même époque refuse son incorporation dans l'armée.
En même année 1967, Martin Luther King se lance dans un projet. Une marche à Washington pour les
pauvres. Au-delà de la communauté noire, il veut fédérer tous les laissés pour cons du pays et ainsi
forcer le président Johnson à déclencher un plan économique d'urgence. King a déjà essuyé un
refus de la Maison Blanche. Le projet prévoit alors une longue marche vers Washington depuis 16
villes américaines avec quelques 3000 chômeurs qui viendraient s'installer sur le pelouse du
Memorial Lincoln. Martin Luther King fait le tour du pays pour préparer cette grande manifestation.
À Atlanta, il s'exprime devant une salle acquise à sa Corusa. Et je souhaite que nous
nous unissions et prenions position en faveur du pouvoir aux pauvres. Noir, mexicain, américain,
indien d'Amérique, portoricain, blanc des appalaches, tous unis pour résoudre le problème de la pauvreté.
Mars 1968. Alors que Martin Luther King est en pleine préparation de sa marche pour les
pauvres, il est appelé par un syndicat de Memphis qui défend l'engrave des éboueurs noirs. Le 18
mars, il est accueillé par une foule enthousiaste. Dans l'église de Maison Temple, il fait un serment
enflammé comme lui seul en secret. Il appelle les fidèles à l'engrave général et il annonce qu'il
sera à la tête une marche de protestation quelques jours plus tard. Lors de cette marche,
un gros piscule de militants noirs, les envahisseurs liés au Black Power, s'est introduit pour
en découdre avec les policiers cassés des vitrines. Le FBI, une mise au courant n'est évidemment pas
prévenu Martin Luther King. Alors, ce qui devait arriver à rire, la manifestation des jeunes,
un jeune adolescent de 16 ans est tué par la police. Désormais pour l'opinion publique,
lutte pour les droits civils se confond avec et votre racial. Johnson lui renonce être candidat
à sa succession à la Maison Blanche. Le sénateur Robert Kennedy se lance alors dans la course à la
vestiture démocrate. Ce qui est une bonne nouvelle pour Martin Luther King, qu'elle est dit en effet
et sensible à la cause noire. 3 avril 68, le Pasteur est à l'aéroport d'Atlanta,
direction Memphis pour une seconde marche de soutien aux éboueurs. Une alerte à la bombe
provoque le retard de son vol. À l'un de ses conseillers, il dit, ce n'est pas ce soir qu'ils
me tueront. Arrivé à Memphis, il pose ses affaires dans l'une des chambres du Lorraine,
Mattel, l'un des seuls établissements de la capitale du Tennessee accepté des noirs. Il reçoit
un appel et une aignée de menaces qui dit, fait à prière négro, qu'il n'a plus longtemps à vivre.
Luther King est épuisé de vivre sous les menaces de mort. Quelques semaines plus tôt,
il écrit son raison funèbre et en ce soir des 3 avril, il prononce un discours qu'on peut qualifier de
prophétique. Certains commencent à évoquer les menaces dont nous faisons l'objet ou ce que nos frères
blancs déranger pourraient me faire. Et bien je ne sais pas ce qu'il n'arrivera, mais ça m'est égal
parce que je suis allé au sommet de la montagne. Comme tout le monde, j'aimerais vivre
très longtemps, une longue vie, j'y ai droit, mais je ne m'en préoccupe pas aujourd'hui. Je veux
simplement accomplir la volonté de Dieu et il m'a permis d'aller au sommet de la montagne.
Bien haut, j'ai observé et j'ai vu la terre promise. Nous y arriverons peut-être pas ensemble,
mais ce soir, je veux que vous sachiez que nous, le peuple, atteindrons la terre promise.
Après ce discours, la salle est galvanisée. Martin Luther King lui est épuisé. Le lendemain,
après une bonne nuit de sommeil, il a retrouvé des forces et sa bonne humeur. Il appelle ses parents
pour leur dire qu'ils les aiment. La journée s'allongioieuse, un repas est prévu avec sa
garde rapprochée avant un meeting de soutien aux éboueurs. Dans sa chambre de motel,
Martin Luther King entend quelques notes de saxo. C'est Ben Blanche,
un musicien qui doit jouer le soir même pour la réunion de soutien. Alors il sort sur le
balcon et lui lance dit donc ce soir tu joueras precious lord et take my hand et joue le bien.
Le pasteur sourit et tout à coup, il s'écroule, une balle vient de toucher.
Il est 18h une amène fils et tous ses proches à genoux vers son corps inanimés.
Certains désignent du doigt, la direction d'où vient le coup de feu. Un autre homme s'en
presse d'enlever le paquet de cigarettes dans la veste du pasteur. Un autre découvre dans une autre
poche le bruyant de son serment prévu pour le prochain dimanche. Un texte très dur, très
offensif. Pourquoi l'Amérique peut aller en enfer ? Emmener une urgence à l'hôpital de Ben
Fiss, sa mort est déclarée peu après son arrivée vers 19h. Les médecins qui réalisent l'autopsie
estiment que le corps du pasteur est dans l'état d'un homme de 75 ans. Or, Martin Luther King avait
39 ans. Sa mort est annoncé sous IBS par Walter Cronkite. Le docteur Martin Luther King,
apôtre de la non-violence du mouvement des droits civils qui a été tué par balle à
même fils Tennessee. La police a lancé un avis de recherche concernant un jeune homme blanc bien
habillé, qui a été vu en train de s'en fuir et des policiers auraient également poursuivi et tiré
sur une voiture dans laquelle se trouvaient deux hommes blancs. Robert Kennedy qui est allé en
réunion publique dans l'Indiana annonce la mort de Martin Luther King au manifestant et improvise
un hommage très émouvant devant une foule de noir. Pour ceux d'entre vous qui sont noirs ou tentés
d'être remplis de haine et de méfiance, je dirais seulement que je peux aussi ressentir dans mon
coeur ce même type de sentiment. Un membre de ma famille a été assassiné mais il a été tué par
un homme blanc. Ce dont nous avons besoin aux Etats-Unis ce n'est pas la discorde, ce dont nous
avons besoin aux Etats-Unis ce n'est pas la haine, ce dont nous avons besoin aux Etats-Unis ce n'est
pas la violence ni l'anarchie mais c'est l'amour, la sagesse et la compassion les uns pour les autres.
Le président Johnson prononce lui aussi un discours. L'Amérique est choquée,
attristée par l'assassinat brutal cette nuit du docteur Martin Luther King. Je demande à chaque
citoyen de rejeter la violence aveugle qui a frappé le docteur King qui vivait dans la non-violence
et la maison blanche décrète un jour de deuil national le 7 avril. Pourtant dans la nuit des
émeutes éclatent aux quatre coins du pays, ivres de colère, des foules déchaînées,
casses, pilles et défis la police et l'armée. L'état d'urgence est déclaré pendant dix jours et
le bilan est terrible. 46 morts, 3000 blessés, 27000 restations.
9 avril, Atlanta, ville natale de Martin Luther King, église Baptiste et Bessner. De nombreuses
personnalités sont présentes. Le vice-président Iberam Frey, Robert Kennedy, Nelson Rockefeller.
100 000 personnes sont venus rendre hommage au Pasteur Pacifique. Mais l'église ne peut
en accueillir que 1300. Les églises blanches de la ville ont été ouvertes au noir qui souhaitent
se recueillir. 120 millions d'Américains suivent ainsi la cérémonie en direct à la télé.
Elles aperçoivent Jacqueline Kennedy enlacé Corretta King. Deux voeux se soutiennent dans
l'épreuve du deuil. Le Pasteur Benjamin Mace, qui officie la cérémonie, rappelle les menaces de
mort, les coups et les arrestations qui ont été le lot de la vie de Martin Luther King.
Place ensuite à l'horizon funèbre qu'il avait enregistré pour lui-même et qui est diffusé dans
les haut-parleurs de l'église. Si vous êtes présent, quand mon jour sera venu,
je ne veux pas de long discours. J'aimerais que quelqu'un dise, ce jour-là, que Martin Luther
King Jr. a essayé de consacrer sa vie aux autres. J'aimerais que quelqu'un dise, ce jour-là,
que Martin Luther King Jr. a essayé d'aimer les autres. J'aimerais que vous disiez que j'ai
essayé d'être juste et de les soutenir. J'aimerais que vous puissiez dire, ce jour-là,
que j'ai essayé de nourrir ceux qui avaient faim. J'aimerais que vous puissiez dire,
ce jour-là, que j'ai essayé au cours de ma vie de couvrir ceux qui étaient nus.
La veuve de Martin Luther King entend bien poursuivre le combat de son mari,
notamment la campagne pour les pauvres prévus à Washington. Lyndon Johnson lui proclame
un nouveau civil right acte qui est en le domaine d'action de la loi de 1964 et qui interdit la
discrimination concernant la vente, l'allocation et le financement des logements. Ce pourquoi,
précisément, c'était battu Martin Luther King à Chicago, Victor Postum.
5 juin, Los Angeles, Californie, ambassade de rotelle. La campagne pour l'investiture
démocrate va son plat. Robert Kennedy vient de remporter la primaire de l'État. Il est heureux
et fan la foule, sert des mains quand un homme s'approche de lui et lui tire dessus.
Cinq ans après son frère JFK, trois ans près mal comme X, un mois après Martin Luther King,
Bob Kennedy est à son tour assassiné. Le tireur, à 24 ans, il est jordanien, il s'appelle Sharon
Tyrann. 8 juin, Washington, jour de ses obsèques. Le cortège funéraire passe tout proche du
campement de la campagne des pauvres, voulu et imaginé par Martin Luther King, qui n'est pas
une franche réussite d'ailleurs. Le même jour, l'assassin du pasteur est arrêté à l'ombre,
il s'appelle James Earl Ray, c'est un petit malfraque qui sortait de prison. Il avoue rapidement,
avant de se rétracter. Alors, depuis plus de cinquante ans, toutes les théories circulent sur
l'assassinat de Martin Luther King. Un meurtre oraciste, le cuckustlant, le FBI, la mafia,
même le KGB. La vérité n'est pas encore établie. Plus de cinquante-cinq ans après sa mort,
Martin Luther King est toujours une icône, un symbole. Mais 60 ans après son rêve,
l'Amérique de Martin Luther King n'a rien d'idilique pour les Noirs. 20% d'entre eux vivent dans la
pauvreté. Ils ont une espérance de vie plus faible et un taux de chômage plus fort que
les autres groupes ethniques. Les Noirs sont ceux qui sont de plus tués par la police,
1895 morts en sept ans. Ce sont ceux également et qui en majorité, peuple les prisons.
France Inter. Affaire sensible. Fabrice Drouel. Aujourd'hui, la vie est l'œuvre de Martin Luther King
et notre invité, Olivier Richem. Bonjour. Bonjour. Professeur de civilisation américaine à l'Université
Linière Lyon 2. Finalement, quelles sont les racines profondes de la ségrégation des Noirs aux
États-Unis selon vous ? La sœur monte. Les États-Unis se sont créés sur un système, on va dire,
on a parlé dans votre émission un peu des questions économiques. Les États-Unis se sont
créés sur la terre et le foncier gratuit qu'on a volé aux Amères Indiens, celui des Nossides et
au travail gratuit de l'esclavage et donc la ségrégation remonte forcément au début de la
création des États-Unis et à la création de l'esclavage et à cette contradiction
dès le départ qu'on a créé les États-Unis d'avoir ces grands idéaux de la révolution américaine
qui en même temps étaient là avec ces Amères Indiens et ce Génocide et cet esclavage racisé
des Africains qu'on avait kidnappés en Afrique. Et donc qui laisse des traces dans la partie sud
des États-Unis ? Mais on vient de le voir et Martin Luther King l'a découvert aussi. La condition
des Noirs au Nord, notamment à Chicago, n'est guère meilleure finalement à cette époque. Oui,
alors dans le Sud on l'avait dans les lois suite à la guerre de sécession donc on a tout un
imaginaire qui se crée ensuite à la guerre de sécession dans le Sud et puis avec des lois
très dures. Dans le Nord, en fait, l'expression en droit on dit qu'on a des ségrégations de
jurés et de facto donc dans les Nord c'est dans les Fêtes et dans le Sud c'est dans le droit.
Effectivement il y a des endroits du Sud où c'est vraiment très très dur et aussi des
endroits dans le Nord où les Africains américains étaient ségrégés de façon, on va dire,
socialement acceptés de façon presque aussi dure. Mais ce n'était pas dans les lois des États du
Nord. Voilà, toutes les lois Jim Crow ont été passées dans les États du Sud donc il a vraiment
essayé de recréer l'esclavage, on va dire d'une façon sans, parce que l'esclavage a été
aboli et donc ça s'est mis dans la Constitution mais on a pu le ramener d'une autre façon et donc
on a eu du travail pas cher et puis on a relégué tous les Africains américains à des citoyens de
seconde zone parce qu'ils avaient théoriquement la citoyenneté mais en fait il n'avait aucun des
droits des citoyens blancs. Et puis l'arrivée un moment quand même où l'État fédéral impose
la décédrégation, ouvre la voie, on peut dire que le tournant pour la cause des Noirs venu de la
maison blanche c'est à partir de Kennedy ? Non je dirais pas ça. En fait c'est la cour qui a
commencé à montrer un peu le chemin. Je dirais plutôt que c'est la cour Warren qui, parce qu'en
fait on a des lois fédérales qui ont été passées suite à la guerre de la guerre de ces sessions
donc de les années 1860 on a des amendements 1870-1880. Mais 1890 on a l'État fédéral qui
essaye jusqu'à un moment où c'est la fin de la reconstruction et là on laisse un peu le sud
faire un peu ce qu'il veut. Mais cette ségrégation est validée par la cour suprême. On a des trois
pouvoirs parce que vous me parliez et je dirais que le pouvoir judiciaire est très important. Donc
à partir de Plessie contre Ferguson en 1896, la ségrégation est validée par la cour suprême et
en 1954, avec l'arrêt Brown, dont vous avez sûrement déjà parlé, c'est la cour Warren qui
ouvre vraiment, qui montre la voie un peu, qui aiguille un peu je dirais aussi le pouvoir politique
et Kennedy en fait, bien qu'il parle des droits civiques, on n'a pas resté longtemps au pouvoir,
on n'a pas fait grand chose pour les droits civiques au final. Vous parlez de Warren entre parenthèses,
il s'agit de la même personne que la Commission Warren qui a enquêté sur l'assassinat de
Kennedy, c'est la même personne. Exactement, c'est l'ancien gouverneur de Californie qui était
chargé à un moment de faire les deux et c'est lui qui menait l'enquête sur Kennedy qui en même
temps était président de la cour suprême. Il fallait quelqu'un d'un peu neutre et puis qui est
une position d'autorité et de légitimité. On a beaucoup parlé du président Johnson car il est
président au moment de la majorité des faits. On a souvent une image un peu dégradée de ce
président qu'on associe seulement à la guerre du Vietnam qui ne l'a pas déclenché d'ailleurs,
il en a hérité mais voici trois loins importantes rappelées de voter par Lyndon Johnson,
en tout cas sous sa présidence. Donc 2 juillet 1964, le civil right act qui rend illégal,
la ségrégation et la discrimination dans les bâtiments publics, l'emploi et les écoles
notamment, en août 1965, le voting right act qui interdit les discriminations et renforcent le
droit de vote des minorités et le 10 avril 1968, Fair Housing Act qui lui interdit les discriminations
dans le secteur du logement, location, vente, achat. On peut dire que Johnson était celui qui a
fait le plus finalement pour la cause des noirs. Oui vous avez tout à fait raison, il faut réhabiliter
la présidence Johnson et c'est ce que je fais avec mes étudiants. C'est une présidence transformatrice
à des tas de niveaux, pas seulement pour les droits civils que vous avez parlé lors de votre émission
du parallèle qui est fait avec la guerre contre la pauvreté et c'est là où Martin Luther King et
Johnson se sont retrouvés, c'est que en fait la lutte contre la discrimination c'est aussi en fait
une lutte pour la justice sociale et c'est donc une lutte contre les inégalités économiques et
Johnson, sa présidence, son grand projet pour sa grande société, c'était aussi la guerre contre
la pauvreté. Il a passé notamment des réformes de l'assurance maladie avec Medicare, Medicaid qu'on
a encore aujourd'hui qui ont été révolutionnaires et comme vous l'avez rappelé au niveau des
droits civils, qu'est-ce qu'il y a à faire passer ? Alors ça c'était comme après l'assassinat de
Martin Luther King dont vous venez de parler, où le Fair Housing Act a finalement, le congrès a
pas eu trop le choix face à suite à l'assassinat de Kennedy. On avait des projets et on avait eu en
57 et en 60 des droits pour les des lois sur les droits civiques, mais il a fallu attendre l'assassinat
de Kennedy en 64 pour que Johnson réussisse à convaincre majorité d'élus et donc en
fois qu'en fait on a ces assassinats quelque part parfois qui aident, c'est un peu triste, mais
qui aident à faire passer des projets de loi qui étaient là dormant et qu'on n'arrivait pas à
faire passer. Et vous disiez que vous-même vous essayez dans vos travaux de réhabilité la
présidence de Johnson jusqu'à la dernière considération là-dessus, si elle est dégradée
c'est à cause de la guerre vietnam ? Ah oui oui tout à fait et vous l'avez entendu là, on a bien
vu à Martin Luther King, vous avez passé un extrait d'un discours de 67, vous n'avez pas passé le
passage où il dit que les Etats-Unis sont la plus grande source de violence sur la planète
à un moment de la guerre froide face à l'Union soviétique, il y va vraiment vraiment très fort
et Johnson n'arrive pas, ne peut pas se représenter à cause de la guerre du Vietnam et ça ça va
diviser le parti républicain en 1968, le parti démocrate, excusez-moi, en 68 à la conversion
de Chicago, c'est physiquement ils en sont venus aux mains donc on a vraiment un parti qui
explose à cause de cette question du Vietnam et puis après un pays qui est divisé sur la question
du Vietnam pendant des années et puis je vous passe tous les films, tous les rambos et compagnies
des années 80, on voit bien qu'on a eu, on a mis très longtemps à se remettre de la guerre du Vietnam
France Inter, affaire sensible, aujourd'hui Martin Luther King, deuxième volet d'entrevité
Olivier Richem, je rappelle que vous êtes professeur de civilisation américaine à l'université Lumière,
Lyon 2, alors Martin Luther King est un cas particulier parce qu'on le rappelle, il est né à
atlantaigne, ville du sud c'est grégationniste mais dans un quartier relativement riche et bourgeois,
il a également passé une grande partie de sa vie dans le nord du pays parmi les élites blanches,
quelque part il ne coche pas toutes les cases comme mal comme X par exemple et peut-être
trouvent-on là les ingrédients de sa chute parce que je rappelle également qu'à bon d'être
assassiné il avait perdu une certaine part de son audience, on lui reprochait son combat,
pacifique et trop pacifique. Oui il y a eu des divisions au sein de la communauté africaine
américaine et puis dans tout le pays alors effectivement il a le parcours qu'il a mais je
pense qu'on n'a pas besoin de s'excuser, il a eu accès à certains niveaux d'éducation et ça a
permis de faire son parcours. Le fait de prêcher la non-violence je pense que c'est vraiment
quelque chose qu'il faut mettre à son actif à une période où vraiment les Etats-Unis étaient
traversés, vous l'avez rappelé dans votre émission, quand il y a des émeutes aux Etats-Unis
c'est du sérieux, on a beaucoup de morts, les années 60 la population blanche a très peur,
on ouvre le poste de télé, qu'est-ce qu'on voit des émeutes, des émeutes partout et puis quand on a
fini de parler des infos nationales on passe à la violence de la guerre du Vietnam et donc il
y a un niveau de violence qui est quand même assez important dans les années 60 et je pense qu'il
faut mettre à l'actif de Luther King d'avoir prêché à son corps défendant vers c'est très
très difficile de prêcher la non-violence, c'est facile à dire, c'est très difficile de mettre
en place quand vous voyez les matraques de CRS qui arrivent et que vous ne branchez pas,
ça demande quand même un courage qu'il faut quand même rappeler et saluer.
Quel est votre regard sur Malcolm X dont on a parlé à travers le récit hier et aujourd'hui forcément ?
Oui évidemment parce qu'en fait ce sont les deux figures du mouvement pour les droits civils
qu'on oppose un peu, qui en fait ne sont pas si opposés que ça, mais il y a deux images on va dire
deux icônes parce que les deux deviennent des martyrs parce qu'ils se font assassinés et puis les
deux ont un discours quand même assez différent, il y en a un qui est chrétien, l'autre qui est musulman,
il y en a un qui prêche on va dire la séparation avec la communauté blanche,
l'autre qui se sont beaucoup plus américains on va dire dans son afro-américanité et qui est
prêt à travailler avec avec avec les élus donc on a en fait les deux axes du mouvement pour
les droits civils, la communauté africaine américaine et encore aujourd'hui est traversée par ces
deux tentatives de comment trouver sa place dans cette société qui ne semble pas nous donner
une place à part entière et quelle est la meilleure stratégie pour se faire entendre et pour obtenir
plus de droits ou de meilleures conditions de vie. Quant à l'assassinat de Martin Luther King on ne
sait pas officiellement vous ne savez pas plus que moi donc on va passer mais tout même ça génère
une question à qui profite le crime finalement ? Alors vous avez raison et on voit qu'à chaque
fois qu'on a des assassinats aux états unis et il y a eu un paquet d'assassinats vous l'avez vous
l'avez à l'appeler on a toujours un peu des théories du complot ce qui n'aide pas à tourner
la page l'assassinat de Martin Luther King a bouleversé la communauté africaine américaine
a bouleversé une partie de la communauté blanche mais il faut quand même rappeler
qu'il était quand même assez détesté d'une partie du pays et donc on a eu bien après d'états
de bataille par exemple pour savoir si son anniversaire à l'anniversaire de sa naissance allait pour
vous arrêter un jour férié donc on a réussi à obtenir un jour férié de niveau fédéral mais
beaucoup d'états du sud ont refusé en changeant le nom de cette date donc il y a eu une bataille
politique pour son héritage aussi au sein du mouvement pour les droits civiques et puis moi
ce qui me frappe le plus c'est qu'on semble avoir oublié beaucoup d'accent sur l'aspect racial des
choses et on semble avoir oublié dans l'amérique des années 80 et l'amérique régaine et les années
suivantes que c'est la justice sociale dans laquelle il s'est battu et en particulier les
inégalités économiques donc on a beaucoup c'est beaucoup concentré sur la question raciale et on
a beaucoup oublié les questions et nous on a beaucoup assisté dans le récit sur les questions
économiques tout à fait bon la dernière question où ce qu'on parle politique n'est
resté le minute est-ce qu'on peut dire qu'il existe un vote noir aux états unis je parle de
sociologie politique absolument et en fait c'est le seul je voudrais vous dire ça peut pas le seul
dont on est sûr pour donner une idée vos auditeurs c'est incroyable aux états unis aujourd'hui donc
ça c'est suite au mouvement pour les droits civiques et aux lois qu'ont été passés le parti démocrate
est devenu le parti des droits civiques on a eu un réalignement politique à partir des années
60 et donc aujourd'hui les africains américains aux états unis votent à 90% pour les démocrates
90% extraordinaire il n'y a pas de il n'y a pas de données démographiques aux états unis qui vous
permettent de prédire mieux le vote que cette affiliation africaine américaine ce qui soulève
beaucoup de questions donc si vous voyez un africain américain dans la rue aux états unis s'ils votent
c'est un électeur démocrate et ça soulève beaucoup de questions parce que ça se mélange
donc il y a la question raciale qui se mélange à la question partisan et donc les démocrates
aujourd'hui sont le parti qui à eux seuls doivent porter un peu toute la diversité et puis l'autre
côté vous avez les républicains qui eux même s'ils ne sont pas forcément racistes n'ont aucun
intérêt à faire de la place à ces électeurs qui en fait sont sont des électeurs démocrates depuis
plusieurs décennies et ce sera le mot de la fin merci infiniment olivier richem pour vos éclairages
votre savoir sur ces sujets merci au revoir c'était affaire sensible aujourd'hui martin et
terking une émission que vous pouvez réécouter en podcast bien sûr à la technique aujourd'hui
il y avait florion doriminie
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durée :00:49:47 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Franck COGNARD - Aujourd’hui dans Affaires sensibles, second épisode de la série sur le combat inachevé de Martin Luther King : du rêve au cauchemar. - réalisé par : Frédéric Milano