La source: Marthe Gautier, la découvreuse oubliée
Radio France 8/18/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript
François Sainte-Aire
Aujourd'hui d'un infersensible, Marc Gauthier la découvreuse oublie.
Il aura fallu plus de 50 ans pour qu'enfin soit reconnu son rôle dans la découverte du chromosome surnuméraire provocant la trisomie 21.
Marc Gauthier nous a quitté le 30 avril dernier.
Les dernières années de sa vie ont été celles de la réhabilitation tardive après de très terribles batailles pour que son mérite soit reconnue.
Dans les années 60, le professeur réventure pas un réuni tout un faisceau d'un dis,
laissant penser que le syndrome de Down, aussi appelé mongolisme à l'époque, a une origine génétique.
Mais pour vérifier cette hypothèse, il faudrait qu'une personne en France maîtrise la culture cellulaire.
Or, la jeune Marte, fraîchement débarquée dans son service, l'a apprise durant son année passée aux États-Unis.
Parfait.
Sauf qu'en s'employant à tester l'hypothèse de rémonture peint,
elle ne se doute pas qu'elle va devenir le symbole d'un mal qui frappe le monde de la recherche,
l'effacement des femmes au profit d'hommes qui récolte tous les lauriers.
Notre invité aujourd'hui, Isabelle Collet, informaticienne sociologue à la section des sciences de l'éducation de l'université genève,
autrice de l'ouvrage intitulé « Les oubliés du numérique » aux éditions « Le passeur ».
Affaire sensible, une émission de France Inter diffusant direct,
récit documentaire, Marc-Jolène Khor, coordination Franconnière, réalisation Frédéric Milano.
J'ai eu tellement de problèmes dans ma vie avec la fondation Le Sun,
avec Le Sun et la fondation Le Sun, j'en ai tellement souffert,
que ça a été pour moi quelque chose de très important dans ma vie.
C'est pourquoi j'ai aussi préféré choisir autre chose après que les chromosomes.
Le dégoût.
Au crépuscule de sa vie, ce mot a été plus d'une fois prononcé par Marc Gauthier
lors des interviews qu'elle donnait.
Un sentiment qui traduisait les épreuves traversées,
les conditions de travail qui ont mené à sa découverte,
l'appropriation de cette découverte par un confrère ambitieux,
puis il est poursuit 50 ans plus tard à coups d'huissiers pour l'empêcher de donner une conférence.
Autant d'épisodes qui ont contribué à ce sentiment d'indignation persistent,
mais qui surtout ont fait de Marc Gauthier l'emblème de l'effet Matilda.
L'effet Matilda, c'est une théorie développée par l'historienne des sciences margaret-transiteurs dans les années 80.
Elle remarque que les femmes scientifiques profitent moins des retombées de leur recherche
et peuvent même être effacées de l'histoire.
C'est le cas de la biologiste Rosaline Franklin,
considérée comme la pionnière de la biologie moléculaire.
Elle découvre la structure en doublée lise de l'ADN,
mais ce sont trois hommes qui recevront le prix Nobel de médecine en 1962.
Ou encore, qui sait le rôle joué par Milweinstein,
la femme d'Albert dans la mise en place de la théorie de la relativité ?
Des courriers entre les deux ont permis de comprendre des années plus tard
le rôle primordial qu'elle a joué.
Eh bien, Marc Gauthier était victime du même effet.
Elle a permis à la recherche française d'être à l'origine de la découverte
du chromosome surnuméraire de la trisomie 21.
Et pourtant, ce n'est pas elle qui a reçu la plus d'honneur.
Il faut dire qu'à cette époque,
le jeune médecin n'a ni le réseau ni les codes du milieu médical.
Jusque-là, son univers, c'était la ferme de ses parents,
ses némarnes, les animaux, le grand air.
Mais à la tête de cette famille,
il y a une mère qui a de l'ambition pour ses enfants.
Ils sont cet enfant dans cette famille d'agriculteurs.
Il y a une maman un peu...
Le mot est peut-être exagéré, mais un peu féministe
qui veut absolument que ses filles soient autonomes,
et une réussite sociale.
Et donc, elle va pousser ses filles à faire des études.
Et Marc Gauthier va aller en pensionnat pour ses études secondaires à l'île.
Elle va avoir son bac avec mention.
Et après, en 1942,
elle va rejoindre sa sereine, sa sœur Paulette,
qui est partie fermée de signe à Paris.
Donc, elle va la rejoindre.
Et malheureusement, en 1944,
Paulette est tuée par une balle perdue.
Avant d'ouvrir, Paulette s'amentore dans cette nouvelle vie parisienne,
l'a prévenu.
Tu sais, quand elle est une femme,
qu'on n'est pas un fil patron,
il faut être deux fois meilleur pour réussir.
Elle ne savait pas quel point ses paroles étaient prophétiques.
Là, jeune Marte passe brillamment l'interna des hôpitaux de Paris.
Elles sont deux femmes sur une promotion de 80 élèves.
Pour Marte, ce sera la cardiopédiatrie.
Elle entame son apprentissage clinique
sous la houlette du professeur Robert de Bray,
père de la pédiatrie moderne.
Quatre années intense, jusqu'à sa thèse,
qui permet au professeur de remarquer
la qualité de cette variante médecin de venir.
Il propose dans son nom avec deux autres collègues masculins
pour une bourse d'études d'un an aux États-Unis, Harvard.
Ces trois-là sont les premiers internes des hôpitaux de Paris
à bénéficier de la formule.
En septembre 1955,
Markless, ami, amour et famille à Paris
montent à bord du train direction Le Havre
avec ses deux collègues pour faire la traversée en bateau.
C'est trop cher pour les boursiers.
Après cinq jours en mer,
les grâtes-ciels de New York apparaissent enfin.
Et c'est parti pour une année dédiée
à acquérir des connaissances
dans les domaines de pointe de la cardiologie pédiatrique.
Mais à son arrivée,
elle découvre que son contrat comprend
un mi-temps de technicienne
dans un laboratoire de culture cellulaire.
Cette technique, qui consiste à faire croître
des cellules hors de leur organisme,
est encore méconnue en France.
Au côté de la technicienne de laboratoire
qui lui transmets son savoir,
la française assimile rapidement la méthode.
Elle remplace même sa collègue
à la tête du labo pendant son congé maternité.
Bref, une année riche
qui la marque.
Mais le retour à Paris est brutal.
Le poste de chef de clinique
qui lui avait été promis dans le service de Robert Dobré
a été attribué à l'un de ses collègues.
Mais bon, il en reste un l'hôpital trousseau
dans le service du pédiatre et généticien
Ce professeur s'intéresse à ce que l'on appelle
encore les mongoliens,
les enfants atteints du syndrome de Dharon.
Kurpa a réuni tout un faisceau d'indices
qui semble montrer que ce syndrome
est d'origine génétique.
Quand on étudiait, comme je l'ai fait
à cette époque déjà lointaine,
nous vous environs de 1930,
avec mon élève Karat Salih,
quand on étudiait ces malades et leurs familles,
l'on se rendait compte
que véritablement la maladie était certainement
en rapport avec une anomalie
de l'appareil iréditaire.
Il est, par exemple,
un fait qui prouvait
le bien fondé de cette conception.
C'est que lorsque l'on étudiait
la répartition de la maladie,
la tristomie 21-mongolisme,
parmi les jumeaux,
quand il s'agissait de jumeaux vrais,
les deux partenaires étaient atteints.
Quand il s'agissait de jumeaux faux,
c'est-à-dire dériver l'un et l'autre
d'un œuf différent,
le seul mongolien,
alors que l'autre sujet ne l'était pas.
Mais en science,
rien ne vaut la preuve par la démonstration.
Il faut donc trouver le mécanisme
chromosomique qui provoque cette maladie.
Et justement,
deux chercheurs suédois viennent d'annoncer
au premier congrès international de génétique
à Copélag, que l'espèce humaine
compte 46 chromosomes.
Ils ont mis au point
une technique de culture cellulaire
qui permet d'obtenir des cellules en division
auxquelles les chromosomes ne se superposent pas
et sont donc faciles à compter.
En rentrant au congrès,
le professeur Turpin annonce la nouvelle,
il entrevoit la possibilité de tester
son hypothèse, comme le raconte
l'autrice Corinne Royer.
Le professeur Turpin a toujours cette intuition
par rapport au chromosome
et il dit quand même qu'il faudrait
qu'on arrive à savoir
si le mongolisme est vraiment
une histoire de chromosome ou pas.
Mais pour ça, il faudrait savoir faire
culture cellulaire.
Là tout le monde se tait parce que
personne en France, à l'époque,
ne sait faire de culture cellulaire.
Et au milieu de tout le personnel
du service, il y a un petit bout de bonne femme
qui lève la main,
donc il s'agit de Mare de Gauthier
et qui dit, mais si, professeur,
moi je sais faire de la culture cellulaire.
Le professeur Turpin accepte
et lui déniche un ancien laboratoire
appartenant à l'assistance publique.
La jeune chef de clinique dont l'emploi
du temps qu'on prend des après-midi libres
décide de les consacrer à la recherche.
Et c'est dans un total dénument
qu'elle entame ce projet ambitieux.
Seule l'entre ces quatre murs,
accompagné en tout et pour tout
d'une centre-effugeuse,
d'une étude et d'un vieux microscope
datant des années 20 abandonnés
sous la poussière des étagères.
La France n'est pas encore totalement remise
de la guerre.
Les services hospitaliers sont en pleine restructuration.
La recherche est une activité
encore rare chez les médecins à l'époque.
Aucun crédit de fonctionnement
de lui est proposé.
C'est à elle d'improviser pour s'approvisionner.
La jeune femme
qui se lance bénévolement dans ce travail
contracte elle-même un emprunt
de 100 000 anciens francs
pour acheter la verrerie et un appareil
à eau distillé pour un coût de 2200€
Elle doit ensuite se procurer
les matières qui permettront de
faire de la culture de cellules.
Voici la liste des courses.
Il faut du plasma de coque
pour immobiliser les fragments de cellules
sur les lamelles de verre.
Elle prend sa caque de chevaux et va en acheter
dans une ferme. Il faut des embryons
frais pour nourrir les cellules.
Elle traverse Paris régulièrement pour les trouver.
Elle a besoin de serrônes de vaux
embryonnaires impossibles à prélever
l'exploitatoire.
Elle le remplace par du serrôme humain,
le sien. Autrement dit,
elle se prélève du sang régulièrement
pour fabriquer son serrôme,
un procédé économique et sûr,
dit Ratel.
Bien, l'expérience peut maintenant commencer.
Martin Gauthier vérifie d'abord
que sa technique fonctionne en la testant
sur des cellules d'enfants non touchés
par la maladie. Et même si son vieux
microscope n'est pas très net,
il faut qu'il soit en train de faire
un test sur les cellules provenant
d'enfants, enfants, atteints, eux,
du syndrome de donne.
Et cette fois, le décompte est différent.
À chaque fois, il dénombre
47 chromosomes.
Ça veut bien dire
que la paire numéro 21
est un trio.
L'hypothèse du professeur
Turpa était donc la bonne,
la trisomie 21 donc,
et l'hypothèse du professeur
Trisomie 21 donc,
est bien une anomalie
chromosomique.
Cette découverte va aussi permettre
de réléguer ce terme inapproprié
que le mongolisme pour le remplacer
par le nom trisomie 21.
Et tout d'abord, docteur,
voulez-vous nous dire quelle technique
avez-vous mis au point pour cette étude
des chromosomes ?
L'hypothèse d'une aberration
chromosomique dans cette anomalie
nous paraissant donc assez vraisemblable
d'examiner les chromosomes
des cellules somatiques des mongoliens.
Votre technique d'examen
doit être assez délicate,
puisqu'avant 1956,
les anciens auteurs avaient compté
48 chromosomes au lieu de
46 qu'on compte actuellement.
En effet, dans des préparations
imparfaites, les chromosomes se casent
parfois en deux et l'on risque alors
d'en compter un peu plus qu'il y en a réellement.
Et grâce à quelle technique
avez-vous réussi avant que ces
cellules s'engageraient ?
La technique de préparation des chromosomes
consiste à prendre un fragment
de tissu asséptiquement
à l'élever dans un milieu de culture
approprié directement sur la lamelle
microscopique, de telle façon que les cellules
forment une couche uniforme
sur cette lamelle.
Les petits bâtonnets que sont les chromosomes
ont, à l'état naturel,
une fâcheuse tendance à s'agglutiner
les uns sur les autres un peu comme les brins
d'une boule de paille.
Si on les extinguait, doit-on les disperser
à l'aide d'un choc hypotonique
qui fait gonfler la cellule et le noyau
et les séparer ainsi les uns des autres.
Mais qu'est donc cet homme qui décrit
avec une grande érudition
l'expérience réalisée par Marc Gauthier
comme si c'était la sienne ?
Non, ce n'est pas Raymond Turpin,
son chef de service. C'est Jérôme Lejeune,
un autre élève du professeur
qui travaille aussi sur le syndrome de Dône
étudie les empreintes digitales
des personnes atteintes du syndrome
et, peu à peu, il suit
la trace de sa conceur.
Plus elle avance dans ses travaux,
plus il lui rend visite dans son petit laboratoire
parce qu'il comprend que la jeune femme
est sur la bonne voie.
De son côté, le professeur Turpin
ne se déplace jamais.
Il envoie régulièrement son assistant
Jacques Lafourcade.
Au départ, l'homme se montre plutôt sceptique
qui ne croit pas vraiment à l'éventualité
une réussite de l'expérience, vu les conditions précaires
avec lesquelles la chercheuse doit composer.
Non, c'est Jérôme Lejeune
qui va comprendre l'importance
des travaux de Marc Gauthier.
Lorsqu'enfin la jeune femme parvient
à dénombrer les chromosomes d'enfants
atteints du syndrome de Dône,
il lui reste une étape à franchir.
Son microscope n'est pas assez puissant
et il faudrait un appareil plus moderne
pour pouvoir prendre des photos des 47 chromosomes.
Alors, Jérôme Lejeune lui propose de l'aide.
Il a justement des placements prévus
dans un laboratoire
équipé d'un photomikroscope.
Marc Gauthier lui confie ses lames
d'observation microscopique.
Nous sommes en mai 1958.
Et là, elle s'attend
à un retour rapide de la part de son confrère
pour entamer la rédaction d'une publication.
Mais... à rien.
Non, rien ne se passe.
La jeune femme ne voit pas les photos.
Elles sont, lui dit-on, chez le patron,
un très bon turpain qui se montre
peu communicatif.
L'été passe,
la jeune médecin désormais en charge
admittant le service de crèche
des cardiopathies congélitales
de l'Hôpital Béclair
et elle développe en même temps
sa patientèle privée.
Ces journées sont déjà bien chargées.
Dans l'article
qu'elle publie pour le cinquantenaire
de la découverte de la trisomie 21,
elle raconte son trouble
lors de cette période.
Je suis consciente
de ce qui se dessine sournoisement,
mais n'est pas assez l'expérience
ni d'autorité dans ce milieu médical
dont je n'ai pas encore compris les mécanismes
pour savoir comment m'y confronter.
Trop jeune, je ne connais pas
les règles du jeu.
Tenu à l'écart, je ne sais pourquoi
l'on ne publie pas tout de suite.
Je n'ai compris que plus tard
que Jérôme Lejeune, inquiet
de l'expérience des cultures, craignait
un artefact qui aurait brisé sa carrière
jusque là assez peu bruyante,
mais qui, si les résultats étaient avérés,
s'annonçaient soudain génial.
Je soupçonne des manœuvres politiques.
Je n'avais pas tort.
Alors à la confirmation
de son pressentiment à l'automne suivant.
Au mois d'octobre 1958,
Jérôme Lejeune participe
à un séminaire de génétique au sein
au Canada.
Il doit y présenter ses travaux sur l'effet
mutagène des rayons ionisants.
Mais il profite de cet expo
pour présenter en son nom
la découverte de sa consoeur.
Ce n'était pas du tout prévu,
ni avec le professeur Turpin
et encore moins bien sûr avec Marc Gauthier.
Si tu cherches l'Ambaya
sache quand on appresse
c'est un peu tôt ou trop tard
pour faire des politesses
mais
c'est pas le cas
c'est un peu trop tard
pour faire des politesses
mais
si tu cherches la Bayard
sache quand on appresse
c'est un peu tôt
ou trop tard
pour faire des politesses
mais
si on s'accorde quelque part
c'est pour le goûter du geste
tous les soirs
je fais
les semblants de croire
où je dois
sonder
notre
histoire
tous les soirs
je fais les semblants de croire
où je dois sonder
notre
histoire
dans
l'histoire
dans l'histoire
dans l'histoire
c'est comme un jeu
de hasard
plein de maladresses
on se laisse
sur le trottoir
en pleine ivresse
si on s'accorde quelque part
c'est
de justice
tous les soirs
je fais les semblants de croire
tous les soirs
je fais les semblants de croire
où je dois sonder
je fais
les semblants de croire
tous les soirs
je fais
les semblants de croire
où je dois sonder
notre
histoire
alors que Marc Gauthier
déjà parti renouer
avec la cardiopédiatrie
Jérôme Lejeune
travaille toujours dans le service
des professeurs turpains
à Trousseau
et il suit de près
les avancer des autres équipes
à travers le monde
alors lorsqu'il apprend que
les travaux du concert
patricé à Jacobs
sont sur le point d'être publié
il réagit au quart de tout
la généticienne écossaise
a trouvé un gros mosom surnuméraire
pour un autre trouble
le syndrome de Kniffelter
publié de gannonc urgent pour les français
nous sommes en janvier 1959
et Marc Gauthier n'a toujours pas eu
les photos entre les mains
un article va donc sortir
sans qu'elle les ait vus
et sans qu'elle écrivait même une seule ligne
ouverte
dans la précipitation Lejeune
va juste lui dire au téléphone
l'article qui l'a écrit un samedi matin
il lui donc
il veut le présenter à la revue de l'académie des sciences
dès le lundi suivant
parce que c'est une spécificité française
à cette époque
alors que les autres revues scientifiques internationales
demandent un temps de lecture des articles
par un comité, ce qui peut prendre
deux mois voire plus
il existe en France une revue dans laquelle
les travaux peuvent être publiés en trois jours
c'est ce procédé
qui permet de griller la politesse
à la consoeur écossaise
le 26 janvier 1959
paraît enfin l'article intitulé
les chromosomes humains en culture de tissu
le texte est co-signé dans l'ordre
par Jérôme Lejeune
Marie Gauthier et Rémon Turpa
en réalité
le nom de Marc Gauthier
à Marie justement mal orthographié
aurait pu paraître en premier car l'usage
veut que le chercheur qui a imaginé
et réalisé les manipulations bénéficies de cette position
la seconde place elle
est réservée au chercheur
qui a contribué sans jouer un rôle essentiel
et le troisième est souvent le chef de service
ici Rémon Turpa
qui est à l'origine de l'hypothèse de départ
en se plaçant en premier
Jérôme Lejeune s'éclaire
s'attribue et encore une fois la paternité
de la découverte
Marc Gauthier est déjà loin
occupé à d'autres tâches
quand son ambitieux collègue répond
aux sollicitations des journalistes français et étrangers
cette découverte
permet à Jérôme Lejeune
de propulser sa carrière
il passe de stagiaire au CNRS
dans le service du professeur Turpa
à celui de maître de recherche médaillé d'or
Turpa ira même jusqu'à créer
un poste de professeur de cytogénétique
pour son protégé alors que
Jérôme Lejeune n'en a pas suivi
le cursus universitaire
mais un article prévoit ce cas de figure
un chercheur peut-être nommé professeur
a condition d'avoir fait une grande découverte
alors Turpa s'engouffre dans la brèche
le docteur Jérôme Lejeune vient de voir
ses recherches couronnées par un prix
le prix de la Fondation américaine
Joseph Kennedy
le docteur Jérôme Lejeune est maître
de recherche au centre national
de la recherche scientifique
et chef du laboratoire
des maladies héréditaires à l'hôpital Prousseau
depuis plusieurs années
il s'est penché surtout sur le problème du mongolisme
aujourd'hui il s'entretient de cela
avec Germaine Bartolim et tout d'abord
à notre conseil il a dit
ce qu'était le prix Joseph Kennedy
la Fondation Kennedy est destinée
dans l'esprit de ses fondateurs
à aider les enfants débilementaux
jusqu'ici la Fondation Kennedy
distribuait une aide
aux organismes qui rééduquent les débilementaux
c'est la première fois qu'elle a décidé
de s'intéresser aussi à la recherche
et d'une part d'aider les chercheurs
en accordant une énorme subvention
dans leur laboratoire
et d'autre part de leur accorder des prix personnels
donc vous avez reçu ce prix
mais l'ensemble de votre service
dirigé par le professeur Turpa
a reçu lui-même une attribution
effectivement le président Kennedy
a remis deux chèques
dont l'un est destiné à subventionner
les recherches de l'institut progénètre
et l'autre chèque est destiné à récompenser
le découvreur de la trisomivataire
alors sans sourciller
Gérôme Lejeune empoche la coquette somme
de 200 000 nouveaux francs
à 36 ans
il est considéré comme l'étoile montante
de la génétique
et partie vers de nouveaux horizons
dira sobrement des années plus tard
je n'ai gardé aucun souvenir agréable
de cette période
tant je me suis senti floué
à tous égards
les années passent
le médecin consacre sa vie professionnelle
à l'étude de différentes anomalies congénitales
chez les nourrissons et les enfants
et ses travaux nécessitent toujours
l'utilisation de la culture cellulaire
dans des locaux désormais à la hauteur
des enjeux
de son côté le professeur Lejeune
est empoig de sérieux dilemmes
qui n'ont rien à voir avec Marc Gauthier
il a fini par comprendre que cette découverte
pouvait servir à dépister la trisomivataire
inuturo
or, l'homme, fervent catholique
est un faroche opposant à l'avortement
il refuse l'idée que les femmes
puissent choisir d'interrompre leur grossesse
en s'appuyant sur ces dépistages
et il va jusqu'à réunir
les responsables et services de cytogénétiques
en France pour les sommets de ne pas
tiquer ce dépistage
dans les années 70
ces croisades contre la contraception
et l'avortement font une figure de plus en plus
contestée politiquement
le professeur remonture pas lui
meurt en 1988
dans cette confiscation
de sa découverte, Marc Gauthier
ne sera jamais quel rôle a joué celui
qu'elle a appelé le patron
elle le soupçonne d'avoir sortu
la volonté de pousser celui qu'il souhaitait voir prendre sa suite
puis en 1994
c'est Jérôme Lejeune qui meurt
à l'âge de 67 ans
deux ans plus tard, ses héritiers créent
la fondation Jérôme Lejeune
destinée à financer les recherches
sur les maladies génétiques de l'intelligence
cette fondation
ultra conservatrice
s'illustre par des prises d'opposition
contre la recherche sur les embryons
et le droit à l'avortement
c'est elle aussi par l'intermédiaire
de certains ses membres
pratiquant un dossier en vue de la
béatification de Jérôme Lejeune
cette histoire met hors d'elle
une autre chercheuse
l'éco-saise Patricia Jacobs
qui n'a rien oublié elle non plus de l'épisode
la généticienne prend alors sa plume
et écrit au pape pour l'informer
que Lejeune s'est au moins
de reprises présentées publiquement
comme le seul découvreur de la trisomie 21
elle n'est pas la seule scientifique
à prendre la plume
en Grande-Bretagne, comme en France
plusieurs médecins catholiques préviennent le rêve
avec du problème
c'est ainsi que Marc Gauthier se trouve convoqué
à l'évêcher de Paris pour déposer
devant la commission qui instruit le procès
en béatification
commence alors une bataille
entre une femme qui entrevoit
la possibilité de réhabiliter son travail
et la fondation Jérôme Lejeune
prête à tout pour défendre celui
dont elle porte le nom
une découverte est toujours le fruit
d'un travail d'équipe
c'est sûr que Jérôme Lejeune tout seul sur une île déserte
on n'aurait rien trouvé, on est bien d'accord
Mais sans ce trio
Mais il faut un travail d'équipe
bien sûr si Raymond Turpin lui avait pas proposé
de venir travailler là
si Raymond Turpin lui avait pas confié les enfants
mongolien
s'il n'y avait pas eu déjà plein de recherches faites
sur lequel Jérôme Lejeune s'est appuyé
pour avancer, bien sûr
mais personne ne fait jamais une découverte tout seule
des où-sexes Makina
ça n'existe pas
après ce qui est intéressant de voir
c'est la part de chacun
Margotier a apporté cette technique
des États-Unis
c'est ce qu'elle dit
et ce qui lui a été toujours reconnu
c'est ce qui a été dit partout
dans tous les textes d'ailleurs c'est intéressant
dans tous les textes de Jérôme Lejeune
quand il parle de cette découverte
dans la leçon inaugurale, dans sa thèse
dans tous les articles
longuement Margotier pour l'apport
de la technique
mais Margotier n'a pas inventé
cette technique
elle a rapporté
des États-Unis cette technique très précieuse
géniale, ça lui permet d'avancer
et Turpin lui donne les moyens
d'avancer, l'encourage
il lui dit ok on publie
mais l'étincelle
c'est Jérôme Lejeune
l'étincelle comme le dit
haute digasse la biographie de
Jérôme Lejeune
suffit-elle à faire de l'huile
de découvreur de la trisomie 21 ?
pour Margotier la réponse est non
même les héritiers de rémonture
Turpin commencent à sérieusement s'agacer
de la situation au point de s'en ébouvoir
juridiquement par voie d'avocat
la fondation doit arrêter de présenter
Jérôme Lejeune comme le seul découvreur
de ce chromosome surnuméraire
en 2009
l'année des 50 nerfs de la découverte
âgée par d'autres chercheurs
Margotier prend la plume
elle raconte son histoire dans l'état
et dans la revue médecine science
c'est atonement la recherche
des bons produits et des matières
nécessaires toutillées
la réhabilitation est en marche
la découvreuse oubliée fait l'objet de
quelques articles qui reprennent son histoire
mais la fondation Jérôme Lejeune ne lâche rien
au point de créer un incident majeur en 2014
le 31 janvier
Margotier est invité à tenir une conférence
intitulée découverte de la trisomie 21
lors des assises de la génétique médicale
humaine à Bordeaux
c'est une rencontre internationale d'envergure
où seront présents un parterre
de généticiens venus du monde entier
à cette occasion
les membres de la société française
de génétique humaine ont choisi
à l'unanimité de lui desserner son grand prix
cette conférence
doit être une sorte de réparation symbolique
d'une injustice vieille d'un demi-siècle
elle n'aura pas lieu figurez-vous
car le matin même
deux huissiers mandatés par la fondation
Jérôme Lejeune se présentent à la conférence
ils apportent une ordonnance
du tribunal de renistance de Bordeaux
les autorisant à enregistrer le congrès
pourquoi ?
pour récolter des preuves en vue
d'une éventuelle poursuite en diffamation
les organisateurs craignent
en effet les retombées de cet épisode
et décident tout bonnement
d'annuler la conférence de Marc Gauthier
et lorsqu'elle demande si elle peut tout de même
se glisser dans la salle pour écouter
au moins les autres interventions
l'organisateur refuse
pour parterre de 1500 généticiens
présents on annonce que la vieille dame
est souffrante
c'est vraiment un événement
dans toutes les conversations qu'on a eues
je crois que peut-être que ce reniment
là, à ce moment-là
à 88 ans
au moment où elle pensait enfin
voire arriver une certaine forme
de reconnaissance
moi j'ai toujours ressenti que c'était pour elle
un choc encore plus terrible
et quelque chose de plus traumatisant
que le vol de la découverte en 1959
je crois que vraiment cet événement de Bordeaux
est quelque chose qu'il a profondément blessé
heureusement face à la controverse
qui s'est installée depuis 2009
un collectif d'une dizaine de chercheurs
en génétique avait saisi l'inserve
d'une institution nationale de la santé
de la recherche médicale
doit donc se prononcer sur la contribution
de Marc Gauthier dans la découverte de la trisomie
21
la démarche est rare
et elle va aboutir à un avis sans appel
en septembre 2014, quelques mois après
l'épisode de la conférence
vu le contexte à l'époque
de la découverte du chromosome surnuméraire
la part de Jérôme Lejeune
dans celle-ci a peu de chance d'avoir été
prépondérante sauf à ne pas
porter crédit à la formation des personnes
ici Marc Gauthier dans l'acquisition
d'une expertise ici la culture cellulaire
a fortiori quant associé
à un séjour hors de France
ici aux Etats-Unis
la découverte de la trisomie
n'ayant pu être faite sans les contributions
essentielles de Raymond Turpin
et Marc Gauthier il est regrettable
que leur nom n'ait pas été systématiquement
associé à cette découverte
tant dans la communication
que dans la attribution de divers honneurs
la vie y recollait toutefois Jérôme Lejeune
une part significative
en la mise en valeur de la découverte
au plan international en gros il a assuré la com
en retour
la fondation se fend d'un droit de réponse
dans lequel elle fustige Marc Gauthier
l'accusant de faire preuve de manque de mémoire
ou d'ingratitude
aujourd'hui encore cette fondation
se borne à considérer je la cite
que la porte de la technique de culture cellulaire
ne constitue pas l'essence
de la découverte
quoi qu'il en soit
cette guerre aura été catastrophique
pour l'image de la fondation déjà entachée
par ses nombreuses prises de positions conservatrices
toutefois
sur son site
une toute petite correction de deux lettres
a été apportée
désormais
Jérôme Lejeune n'est plus présenté
comme le découvreur de la trisomie 21
mais bien comme un co-découvreur
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durée :00:54:52 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Franck COGNARD - Aujourd’hui : Marthe Gautier, la découvreuse oubliée. Il a fallu plus de cinquante ans pour qu’enfin, soit reconnu son rôle dans la découverte du chromosome surnuméraire provoquant la trisomie 21. - réalisé par : Frédéric Milano