Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Marion, découpée à la scie - Le récit

Europe 1 Europe 1 3/30/23 - 33m - PDF Transcript

Renaud.

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Difficile de vous donner envie d'écouter cette histoire,

sans vous donner la fin.

Il s'agit de l'enquête sur le meurtre en janvier 2012 à Dijon,

de Marion Bouchard.

Celui qui l'a tué,

a fait plus que la tuer.

Il l'a démembré à la scie.

Et jusqu'au bout,

il va prétendre qu'il l'aimait.

J'ai écrit cette histoire avec Thomas Odoir,

réalisation Céline Lebrass.

Au tout début de cette histoire,

il y a une lettre.

Une lettre envoyée par un garçon de 25 ans qui s'appelle Fabien,

a ses beaux-parents,

les parents de sa copine, Marion.

Ne vous inquiétez pas, si vous ne parvenez pas à nous joindre Marion et moi,

c'est normal.

Nos deux portables sont capotes.

Il écrit que c'est le chat qui a bouloté les deux chargeurs.

En foiré de chat.

Bon, se disent les parents de Marion,

on va attendre qu'ils rachètent des chargeurs.

Tout ça se passe fin janvier 2012 à Dijon.

Et les jours passent,

mais Marion ne rappelle pas sa mère et son beau-père.

C'est quand même très bizarre, tu ne trouves pas.

Un chargeur de portable quand même.

Ça se remplace facilement.

Comment ça se fait que Marion ne nous rappelle pas

et qu'on n'arrive pas à la joindre, ni Fabien?

Et ça dure comme ça,

huit jours de plus.

Et puis le vie février 2012,

sans nouvelle de leur fille depuis deux semaines.

Les parents de Marion, Marion Bouchard,

décident d'aller au commissariat Dijon

pour déclarer sa disparition.

Et elle fait quoi dans la vie, votre fille?

Elle est serveuse?

Et elle travaille où?

Elle ne travaille pas, elle cherche du travail, justement.

Et depuis quand est-ce que vous n'avez pas de nouvelles d'elle

et de son petit ami Fabien?

C'est ça?

Oui, c'est ça.

Et bien depuis le 26 janvier, donc ça fait 15 jours,

depuis que Fabien nous a envoyé cette lettre pour nous dire que

le chat avait mangé les chargeurs de leur téléphone.

C'est pour ça qu'au début, on ne s'est pas inquiétés,

mais là quand même, 15 jours,

vous accepteriez d'aller chez eux.

Nous, on y est allés, les volets sont fermés,

on a sonné, personne ne répond.

On est allés voir les voisins et disent qu'ils ne sont pas vus depuis

un bout de temps.

D'accord.

Je vous promets.

On va les voir.

Et les policiers tiennent leurs promesses, ils y font.

Un appartement dans une résidence de la périphérie de Dijon.

Quand ils arrivent sur place, ils sonnent et surprisent

la porte sous et apparaît un type les cheveux en pétard

qui a l'air de sortir tout droit du plumard.

Ça alors, les parents ont dit que l'appartement était vie,

qu'ils avaient sonné plusieurs fois et qu'il n'y avait personne.

Bonjour monsieur.

Police nationale, je peux vous demander qui vous êtes?

Ben oui.

Je suis Fabien.

J'habite là avec ma compagne, Marion.

Qu'est-ce que je peux faire pour vous, monsieur?

Eh bien nous sommes là parce qu'on nous a signalé

justement la disparition de votre compagne,

monsieur Marion Bouchard.

C'est ses parents qui s'inquiètent.

Marion?

Ah mais elle n'est pas là, c'est aussi Marion.

Elle est au travail là.

Au travail, vous dites.

Donc elle n'a pas disparu.

Ah mais non, non, pas du tout.

Elle fait des ménages en ce moment.

Je sais pas, elle devrait être là à la fin de la journée quoi.

Je pense qu'elle va aller faire des courses après le boulot

et puis elle arrive.

Bien.

D'accord, monsieur.

On peut jeter un coup d'œil à votre appartement.

Vous comprenez, on nous a signalé sa disparition.

C'est pour sa famille quoi.

Oui, pas de souci.

Je vous en prie, entrez.

Et donc les policiers pénètrent dans l'appartement.

Tout est en ordre.

Et même très en ordre.

L'avez-ce les fêtes, le lie aussi.

Et le chat s'est enfoiré.

Ronronne sur le canapé.

Et il y a un chien aussi.

Couché dans son panier.

Rien d'anormal, quoi.

Les policiers, en conclu que les parents ont tort de s'inquiéter.

Ils les appellent en rentrant au commissariat.

Ouais, ouais, ouais, on a vu le compagnon de votre fille.

Vous l'avez vu?

Oui, il était chez lui.

Il nous a dit que votre fille était au travail.

Au travail?

Mais Marion, elle cherche un emploi.

Elle a pas de travail en ce moment.

Eh ben si.

Écoutez, apparemment, elle fait des ménages.

Des ménages?

Mais enfin, Marion a toujours travaillé dans la restauration.

Je suis un peu surprise.

En plus, elle nous en a pas parlé.

Et lui, il fait bien.

Il l'a, vous l'avez vu dans l'appartement.

Oui, oui. Comme je vous l'ai déjà dit.

On y est allé ce matin, il y avait personne.

Bon ben, écoutez, je vous remercie, monsieur.

Quand la mère raccroche, elle est très troublée.

Et elle décide d'aller sur place.

Ça a l'intrigue que Fabien soit là, alors qu'il n'était pas là ce matin.

Et là, il arrive en bas de l'immeuble, avec son compagnon.

Allô, bonjour.

Oui, Fabien?

C'est la maman de Marion, là.

Tu peux nous ouvrir?

Attendez, je t'essends.

Et la mère voit arriver Fabien dans le hall de l'immeuble.

Excuse-moi, Fabien, mais je suis un peu inquiète.

J'ai pas de nouvelles de Marion depuis deux semaines.

C'est pour ça?

Oui, je sais, oui.

Des policiers sont venus ce matin.

Elle est au travail, là. Elle ne va pas tarder à rentrer.

Vous voulez monter boire un café en attendant?

Non, je te remercie.

Tu lui dis de m'appeler quand elle rentre?

Oui, bien sûr.

Contesse sur moi.

Ouais.

Mais la mère ne rentre pas chez elle.

Elle garde sa voiture juste en face de l'immeuble et avec son compagnon.

Elle attend.

Logiquement, Marion doit rentrer chez elle en bus.

C'est quand même bizarre qu'elle ait trouvé du travail et qu'elle m'en ait pas parlé.

Et les heures passent.

Et la nuit tombe.

Et toujours pas de Marion.

C'est vraiment pas normal.

On devrait remonter à l'appartement et demander à Fabien qu'est-ce qu'il se passe.

Alors il monte.

Il sonne, il toque.

Aucune réponse.

Et passe une lumière à l'intérieur.

Il est pas là.

Je comprends pas, on est restés en battre les meubles toute la soirée.

On l'a pas vu sortir, d'accord?

Il devait être avec le chien en plus.

On sait qu'on n'a pas dû le voir.

Ou alors il y a une autre sortie.

Il y a effectivement une autre sortie par le parking.

Tu vois, moi je me dis qu'il a pas voulu nous voir Fabien.

Et s'il a pas voulu nous voir, c'est qu'il y a un problème.

Hein?

Tu penses à quoi, ma chérie?

Je sais pas qu'il la séquestre quelque part.

Il faut qu'on retourne voir la police.

Il y a un truc qui va pas.

Voilà donc la mère de Marion de retour au commissariat.

Son copain à Marion Fabien.

Finalement on l'a vu, nous aussi chez eux.

Il nous a dit à nous aussi que Marion allait rentrer du travail.

Alors on l'a attendu en battre les meubles pendant tes soeurs.

Il est pas rentré et lui pendant ce temps là-bas, il a disparu.

Disparu? Qu'est-ce que vous voulez dire?

Qu'il s'est marré.

On était en battre les meubles, on l'a pas vu sortir.

Il est forcément passé par le parking pour pas qu'on le voit.

Il faut que vous nous croyez.

Il s'est passé quelque chose de grave.

La mère a convaincu les policiers.

Et après ça, ça va vite.

Le lendemain, le procureur ouvre une information judiciaire

pour enlèvement et séquestration.

Hypothèse basse.

Et une fois nommée, le juge d'instruction

ordonne une perquisition de l'appartement de Marion et de Fabien.

Les policiers se font ouvrir la porte

et ils balaient la grande pièce du regard.

Regarde-moi ça.

Les papiers d'identité de la mise.

Et là, c'est sa carte bancaire.

Et ça, ça doit être son portable.

Si on avait un doute, elle n'est pas partie d'ici d'elle-même.

Une gamine d'aujourd'hui.

Ça part pas son portable.

Et ensuite, ils attaquent la fouille.

Moi, j'ai fait le tour du salon.

C'est nickel, pas la moindre trace de violence.

Ça n'est pas rien à se mettre sous la dent.

Et toi?

Bah écoute, j'ai fouillé la chambre, les chiottes, la salle de main.

Il n'y a rien non plus.

Pendant ce temps-là, au commissariat,

les flics tentent de tracer le téléphone portable de Fabien.

Et chou blanc, il est éteint.

Ce qui est déjà le signe d'un type qui ne veut pas qu'on le retrouve.

Dites-moi capitaine, quand vous avez perquisitionné l'appartement du couple-là,

vous avez pensé à fouiller la cave?

Euh... Bah non, non.

On n'y a pas pensé, il y a une cave?

Je sais pas, mais quand même renseignez-vous.

Et prends le coup de baguette du juge sur les doigts du policier.

Aïe, ça fait mal hein.

Et ça fait d'autant plus mal qu'il y a une cave.

C'est Balot qui l'est oublié la première fois.

Vraiment Balot.

Dans la cave, il y a un cadis de supermarché et il y a un sac de sport.

Les policiers ouvrent le sac, une scie, genre scie à placo.

Et regarde sur la lame, c'est pas du sens hein.

Ça y ressemble en tout cas.

Non, non.

Il ne l'a pas découpé à la scie.

On ne va pas tarder à avoir les résultats du labo.

Si c'est bien du sang, ça ne s'est pas passé à la cave.

Il n'y a pas de traces de sang, ni sur les murs, ni sur le sol.

Alors est-ce que ça s'est passé là-haut, dans l'appartement si propre et bien rangé?

La police scientifique passe à l'action avec son incontournable bluster.

Le produit qui révèle les traces de sang.

Et bilan, on a des petites traces de sang hein.

Mais vraiment petites hein, comme si on avait nettoyé la serpillère.

Mais pas totalement à fond quoi.

On est d'accord donc il y a des traces de sang dans toutes les pièces.

On en a dans le salon, on en a dans l'achamp, on en a dans la salle de mot.

On en a aussi dans le panier du chien.

Et si on ajoute la scie à la cave, ça ne sent pas bon les amis.

Ça ne sent pas bon du tout.

Il faut retrouver Fabien le plus vite possible.

Je vous l'ai dit, son téléphone était un.

Ça fait huit jours qu'il est en fuite.

Et il n'a pas non plus utilisé sa carte de crédit.

Bon, le gars il est saisonnier hein, d'accord?

Si ça trouve aujourd'hui il est loin de Dijon.

On sait qu'il n'a pas utilisé sa carte de crédit.

Mettons qu'il ait pris un train.

On peut penser que puisqu'il n'avait pas payé son billet,

il a pris une prune.

Il faut voir avec la SNCF si elle peut pas nous aider.

Dans le fichier des amendes de la SNCF,

il n'y a pas de traces d'un Fabien souvigné de 24 ans.

Il était temps que je vous donne son nom.

C'était le 10 février vous dites?

Oui, c'est ça, oui, aux alentours du 10 février.

Parce qu'on a bien un Fabien qui a été verbalisé sur là, à 15h38.

Mais c'est pas le même nom hein, c'est pas Fabien souvigné.

Mais en revanche c'est le même âge.

De toute façon vous devez savoir que chez nous c'est déclaratif.

C'est à dire que les contrevenants donnent le nom qu'ils veulent.

Nous, on vérifie pas.

Et alors ça va peut-être vous intéresser.

Ça, la même personne a pris une deuxième contravention

parce qu'elle voyageait avec son chien sans biller.

Ça colle le jour, l'heure, le prénom et le clébat.

Ça colle.

Et quelle était la destination du train monsieur?

Oui bien c'était le Dijon Paris.

Il vous faut maintenant une preuve que le Fabien du train est bien Fabien souvigné?

La voilà, quand le contrôleur du train lui a demandé son nom,

il aurait pu inventer, il aurait pu dire je m'appelle Machin ou Tartampion.

Il a donné le nom de jeune fille de sa mère, le couillon.

C'est lui à 100%.

J'ai unillé, il a un chien.

Il faut qu'on récupère le numéro de sa puce électronique.

C'est obligatoire je crois maintenant.

On envoie le numéro à tous les vêtos, à tous les refuges aussi de la région parisienne.

C'est le chien malade, il le fera soigner.

Tout le monde nous a dit qu'il adore son chien.

Mais par ailleurs le gars est en cavale donc il va peut-être aussi chercher

à se débarrasser de son chien dans un chenille.

Donc ok, on cherche le numéro de la puce.

Facile, le numéro est sur le carnet de santé du clef et le carnet dans l'appartement.

Et donc les policiers lancent un avis de recherche du chien.

Ça n'arrive pas tous les jours, je vous le dis.

Et maintenant, il n'y a plus qu'à attendre.

Quelques jours plus tard, un jeune homme se présente au refuge de la SPA de Genevilliers.

Là, des plus gros refuges de la région parisienne.

Il ne vient pas abandonner son chien, il le cherche.

Voilà, je suis dans la rue depuis trois semaines.

Et mon chien, c'est tout ce que j'ai.

Je ne sais pas, il s'est échappé.

On ne voulait pas amener par hasard.

Vous n'avez pas fait de déclaration de perte?

Non.

Eh bien on va commencer par ça.

Vous avez une pièce d'identité?

Oui.

La dame rentre le nom dans sa bécane, sous vignet, fait bien.

Et ça cligne.

Enfin ça dit qu'il y a un problème.

Et ça décrit la démarche à suivre.

Ne pas l'alertez.

Et prévenir discrètement la police.

Et le faire patienter sur place autant que possible.

J'ai l'ordinateur qui rame, je ne sais pas pourquoi.

Le mieux, c'est que je le relance.

Ça va pas durer trop longtemps.

Et la suite arrive au bout de la rue.

Des frics partout.

Lui à l'intérieur, dans le bureau de Genine.

Il a compris.

Il tente de se tirer, le diable.

Mais il se fait coincer.

C'est fini, mon gars.

Maintenant, il va falloir t'expliquer.

Là-ci, le sang, il va falloir raconter.

Et voilà Fabien sous vignet en garde à vue à Dijon.

Il ne s'attendait absolument pas à se faire coffrer comme ça.

Il vient de faire trois semaines de cavale.

Il est épuisé.

Et il se couche tout de suite.

Je ne voulais pas la tuer.

Je l'aimais.

Je l'aime toujours.

Malgré ce que je lui ai fait.

Vous n'avez pas voulu la tuer, dites-vous.

Racontez un peu.

Je ne sais pas par où commencer.

Oui.

D'abord, j'avoue.

Je picole pas mal.

Et un matin, elle m'a trouvé en train de décaniller.

Une canette au réveil.

Et là, elle m'a giflé.

C'est elle qui a commencé.

Attention, elle était violente, Marion.

Et moi, je ne pouvais pas laisser passer ça.

Alors le soir, on a parlé.

Saint-Dégénéré.

Elle est allée chercher un couteau dans la cuisine.

Elle me menaçait.

Moi, j'ai mal réagi. Voilà tout.

Ça ne m'excuse pas, je sais.

Comment est-ce que vous l'avez tué?

J'ai serré le coup.

Et le corps, il est où, monsieur?

Le corps, je l'ai découpé en trois morceaux.

J'ai mis chaque morceau dans un endroit différent de Dijon.

Et vous les avez transportés comment?

Avec un cadis de supermarché.

Je n'avais pas le choix, je n'ai pas de permis.

Vous êtes capables de nous dire où vous avez déposé les morceaux du corps?

Oui.

Monsieur Souvignier.

Vous pouvez me raconter comment est-ce que vous avez découpé le corps?

Avec une scie.

Celle qu'on a retrouvée à la cave.

Oui.

C'était horrible à faire.

Moi, je pensais que ça serait facile.

Mais quand j'ai commencé, ça m'a donné la nausée.

Alors j'ai vomi.

Et puis, c'était long.

Long, comment, monsieur?

La découpe d'une jambe, par exemple.

Ça a pris une demi-heure.

À quel moment se passe la découpe du corps?

Pas tout de suite.

Au début, je l'ai gardé dans l'appartement.

Combien de temps?

Une semaine.

Et c'est au bout de 8 jours que vous décidez de le démembrer.

Voilà.

J'aurais dû appeler la police juste après.

Puisque j'avais pas voulu la tuer.

Puisque c'était un accident.

Puisque c'était elle qui m'avait agressé au début.

J'aurais pas dû.

Il a avoué.

Ça manque de détails, mais il a avoué.

Il était puisé.

Retour en cellule de garde à vue.

Et là, les policiers de Dijon vont voir les parents.

Bon, madame, il a avoué.

Il l'a étranglé.

Et il a démembré son corps.

Mais pourquoi?

Pourquoi il l'a tué?

Il dit qu'il n'a fait que se défendre, madame.

Et que votre fille l'a agressée avec un couteau.

Il dise tout ça, vous savez.

Et le corps?

Il a dit ou il a mis le corps?

Pas encore, mais il va nous le dire.

Bien, monsieur, suivez-moi.

On va reprendre l'interrogatoire.

Lors de ce deuxième interrogatoire,

enfin bien souvenez, c'est une version beaucoup plus détaillée

que ses aveux initiaux.

Mais toujours à ça des chars.

Je suis sorti, promenais le chien,

tous les soirs.

Et quand je suis rentré,

elle m'a dit, t'es sorti longtemps,

je suis sûr qu'elle allait voir une fille.

T'as une maîtresse, j'en suis sûr.

Et on s'est pris la tête pendant, je sais pas, moi,

cinq, dix minutes, à nous insulter.

Elle m'a traité de connard.

Et là, elle est partie dans la cuisine.

Elle est revenue avec un couteau.

Moi, j'ai flippé.

C'est là que je l'ai attrapé.

Et puis, je l'ai étranglé.

D'abord, j'ai serré moyen au niveau de la gorge.

Et puis, plus en plus fort.

Et là, elle a lâché le couteau.

Et puis, j'ai vu du sang qui coulait de sa bouche.

Et quand j'ai lâché, elle est tombée par terre.

Est-ce que vous pouvez me dire précisément

où vous avez placé les morceaux du corps, monsieur?

Oui.

Le tronc, je l'ai mis dans un terrain vague.

Et les jambes et les bras dans deux parcs à Dijon.

Est-ce que vous pouvez m'indiquer sur cette carte, par exemple? Approchez-vous.

Le tronc, il est là.

Et le reste, c'est ici.

Et ici.

Et il n'a pas menti.

Les policiers retrouvent les trois morceaux du corps, là où il l'a dit.

À l'issue de deux jours de garde à vue, Fabien Souvignet est présenté au juge d'instruction

et est en examen pour meurtre et dégradation de cadavres.

À l'écouter, Marion Bouchard aurait une responsabilité dans ce qui s'est passé.

Classique.

Sauf que la mère et le beau-père de Marion racontent un épisode très instructif sur le bonhomme.

Ça s'est passé qu'à un jour avant le meurtre.

Les deux Fabien et Marion travaillent comme saisonniers dans la station de ski des deux Alpes.

Voilà.

La police de la station nous a appelés.

Et ils nous ont dit que Marion avait été frappé par Fabien.

Et qu'il l'avait bien amouché.

Mon mari a pris sa voiture.

Il a roulé toute la nuit.

Quand il est arrivé là-bas, effectivement,

il a vu qu'il l'avait pas tué.

Et elle vous a dit ce qui s'était passé, vous, monsieur.

Elle a cherché à minimiser.

Elle m'a dit que c'était une simple dispute.

Moi, je lui ai dit qu'il fallait porter plainte.

Mais elle n'a pas voulu.

Et voilà.

15 jours après, il l'a tué.

Intéressant aussi, le témoignage d'amis de Marion.

Un soir, juste après qu'on n'ait plus de nouvelles de Marion,

on a diné au restaurant avec Fabien.

Et on lui a demandé où était Marion.

Et là, il nous a dit qu'il s'était disputé.

Et que Marion, elle avait pris un peu de champ.

Et qu'elle était partie chez sa mère.

Et il s'est comporté comme un soir-là.

Normal, on a rigolé.

Il lui a raconté des blagues. Normal.

On ne pouvait pas imaginer à ce moment-là

qu'il avait le cadavre de Marion chez lui.

D'autres amis racontent un épisode qui date de l'été dernier.

Moi, j'avais remarqué que Marion, elle ne m'était jamais brandue.

Elle avait toujours un gilet sur elle.

Et puis elle n'enlevait jamais ses lunettes de soleil aussi.

Et maintenant, avec ce qui s'est passé,

je pense qu'elle l'a batté à l'époque.

C'est qu'elle a fait ça pour cacher ses bleus.

Pour pas qu'on le sache.

Le juge d'instruction interroge Fabien,

sous vignée à plusieurs reprises,

sur ses violences antérieures aux meurs.

Vous savez, normalement, je ne suis pas violent.

C'est l'alcool qui me rend comme ça.

C'est toujours à cause de l'alcool qu'on se disputait avec Marion.

Mais en même temps, c'est à cause d'elle que je buvais.

Elle était jaloux.

Chez elle, c'était maladif.

Et moi, si je buvais, c'est parce qu'elle était devenue insupportable.

C'est pas de sa faute à lui.

C'est de sa faute à elle.

Indécrotable.

Le procès de Fabien, sous vignée devant la Cour d'Assises de Dijon,

s'ouvre en octobre 2013.

Sa ligne de défense n'a pas bougé.

On s'aimait beaucoup.

Il y avait beaucoup d'angolades à cause de la jalousie, quoi.

Ce soir-là, on s'est disputé.

Elle me criait dessus.

Elle m'a insulté.

Je voulais que ça s'arrête.

Alors je l'ai étranglé.

En fait, je voulais juste qu'elle se taise.

Mais alors, monsieur sous vignée,

pourquoi avoir conservé le corps une semaine

et d'avoir ensuite découpé à la scie?

La peur?

La peur de décevoir beaucoup de gens

et aussi vouloir laisser

de l'espoir à la famille de Marion.

Je pensais que si personne savait ce qui s'était passé,

ça serait moins douloureux.

C'était complètement débile, je sais.

L'avocat général lui demande,

vous êtes violent, monsieur sous vignée,

à Jean, non.

L'enquête de personnalité révèle qu'il boit depuis l'âge de 17 ans.

Mais l'expertise psychiatrique semble dire

que ça n'est pas qu'un problème d'alcool.

C'est un personnage froid, indifférent,

qui a réalisé un acte sadique, barbare,

et qui ne fait état d'aucune culpabilité.

Et j'ajoute qu'il existe des risques de récidive

en cas de reprise d'alcool ou de drogue.

Ces produits sont pour lui comme des facilitateurs.

La fin du procès approche

et Fabien sous vignée fait une déclaration

qui désarsonne jusqu'à son avocat.

Pour ce que j'ai fait à Marion,

et pour la souffrance que je fais subir à sa famille,

et pour que plus jamais je puisse faire de mal à quelqu'un,

je demande à ce que la cour me condamne à perpétuité.

Réaction de l'avocate de la famille de Marion?

Oui d'accord, ce sont des déclarations

qui sont peut-être faciles à ce moment du procès.

Dans ce dossier, Fabien sous vignée

est poursuivi pour meurtre agravé.

Agravé parle le démembrement du cadavre.

Dès lors il risque perpétuité.

L'avocat général ne va pas jusque-là.

Chaque année en France, voyez-vous,

120 de femmes meurent sous les coups de leurs compagnons.

Un décès tous les trois jours.

Marion était l'une d'elles.

Je vous demande une pleine

qui ne saurait être inférieure à 30 années

de réclusion criminelle.

Je vous remercie.

Mais au final,

les jurés se montrent beaucoup plus clément

que l'avocat général.

Fabien sous vignée est condamné à 22 ans

de réclusion criminelle

sans peine de sûreté.

À l'annonce du verdict,

un brouhaha indigné s'élève de la salle.

Vous avez aimé cette histoire,

Christophe Andolat,

vous propose de la débriefer

avec un invité dans un podcast

d'ores et déjà disponibles

pour une nouvelle vidéo.

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L’enquête sur le meurtre, en janvier 2012 à Dijon, de Marion Bouchard. Celui qui l’a tuée l’a démembrée à la scie ! Et jusqu’au bout, il prétendra qu’il l’aimait.