Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Marie Besnard. Episode 1 - L’empoisonneuse de Loudun - Le récit

Europe 1 Europe 1 10/2/23 - 31m - PDF Transcript

Je vais vous faire entrer au coeur d'une des affaires criminelles les plus palpitantes du 20e siècle.

L'affaire Marie Pénard qui se déroule juste après la 2e guerre mondiale à Loudin, dans la Vienne.

Marie Pénard est accusée d'avoir empoisonné à l'Arsonique 13 personnes de sa famille, dont son premier et son 2e mari.

Il va me falloir du temps pour vous raconter tout ça et donc ça va se jouer en 2 épisodes.

Je débriefrai cette histoire avec Jean-Marie Augustin, historien du droit professeur et mérite à l'université de Poitiers,

interview disponible dans un 2e podcast. Voici le 1er épisode, je l'ai écrit avec Thomas Houdoir, réalisation Boris Pachinsky.

...

Ma Marie, je t'en supplie, fais venir des religieuses auprès de moi.

Qu'elles viennent prier pour mon âme.

Mon Léon, mais ne t'inquiète pas, ça va aller mieux. Tu ne vas pas mourir à mon Léon. Tu ne vas pas mourir, tu vas rester avec nous.

Je ne peux pas vivre sans toi, mon Léon. Je ne peux pas vivre encore ça une fois.

Malheureusement, ma Marie, je vais passer. Je le sens. Fais venir les religieuses.

Une question de jour ou peut-être même d'heure.

Mon Dieu, je t'aime tellement, mon Léon. Je suis tellement heureuse avec toi.

Depuis la mort de mon Auguste, décidément, on dirait que le sort s'acharne sur moi et que je n'ai pas le droit au bonheur.

Elle est bouleversante, cette scène qui se joue un jour d'octobre 1947 à Loutin, dans la Vienne.

La pauvre Marie Benard, qui a déjà perdu il y a 20 ans de maladie, son premier mari Auguste, est sur le point de voir partir le deuxième amour de sa vie.

Léon, ça fait plusieurs semaines qu'elle le voit s'étioler sous ses yeux. Il a commencé par vomir. Alors Marie a fait venir le docteur Galois.

C'était une crise de foi. Pas de cli donc, de bouillon. Et surtout qu'il sort, repose. Et vous verrez, ça va passer.

Mais assez vite, il a eu aussi du mal à respirer et ressenti de terribles douleurs thoraciques. Alors Marie a fait revenir le docteur Galois.

J'incraque, finalement, ce ne soit une angine de poitrine. Je vais lui donner des médicaments pour en venir à bout.

Ne vous inquiétez pas Marie, il devrait se remettre rapidement. Et surtout, surtout, j'insiste, il doit se reposer. Ne faire aucun effort.

Mais l'état du pauvre Léon a continué de s'aggraver. Alors le docteur Galois a un peu dépassé, a fait venir l'un de ses confrères, le docteur Chauvenet, qui est chirurgien.

À mon sens, c'est possiblement une uremie. Il faut faire rapidement une analyse de sang et une autre durine. Nous verrons bien ce que ça donne.

Et quand les résultats de la prise de sang sont arrivés ?

Eh ben, ils n'étaient pas bons. Un gramme 41 durait. Léon s'ouvre d'une uremie sévère.

Et voilà, maintenant, il ne quitte plus son lit. Au premier étage, son état s'aggrave un peu plus chaque jour.

Et le 25 octobre 1947, à 22 heures, sous les yeux de Marie, en larmes, et malgré les prières d'une religieuse qui est là, au bord du lit,

dans un dernier cri déchirant, Léon Bénard rend son dernier sous.

Pauvre Marie la voit la veuve pour la deuxième fois. On dirait que le sort s'acharne sur elle.

La mort y avait un temps d'Auguste, son premier-Marie l'avait laissée, complètement désemparée.

Et vingt ans plus tard, voilà que c'est son Léon qui part. Qu'est-ce qu'elle va devenir ? Qu'est-ce qu'elle va devenir ?

Aux obsèques de Léon Bénard, qui étaient très connus à l'Oudin, il y a un monde fou. Et beaucoup sont venus pour Marie, son sort boulevers sur les gens.

Rends-toi contre Lavla, nouveau toute seule, une femme si gentille, si dévouée, qu'il a pour elle même pas d'enfant,

mais que veux-tu, prions ? Prions ma chère, prions pour elle, autant que nous le pouvons.

Et voilà, Léon est enterré au cimetière de l'Oudin, et Marie s'apprête à affronter le premier river sans lui.

...

Dans son valeur, Marie a au moins une chance, elle est à l'abri du besoin.

Avec Léon, il s'était marié sous le régime de la communauté de bien, elle hérite, et Léon arrête un joli patrimoine.

Mais l'hiver arrive, et il n'est pas sûr que l'argent suffira à la consoler. Heureusement, dans son valeur, elle aura de l'accompagner.

Contexte, on est en 1947, c'est-à-dire deux ans après la fin de la guerre.

Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais à la libération, des soldats allemands prisonniers sont devenus pour la France, une main d'œuvre pas chérie.

Les sortes d'esclaves.

Et bien en 1945, Léon a réussi à s'offrir les services de l'un de ses jeunes allemands.

Alfred, Alfred Dietz, un bien gentil garçon, allemand, mais de bonne compagnie.

Marie l'appelle Addi.

Il y a quelques mois, il aurait dû rentrer enfin chez lui, en Allemagne.

Mais comme la loi lui autorisait, et comme il était bien chez les bénards, il est resté, pour au moins un an de plus.

Et ma foi, ça tombe bien.

Marie le considère un peu comme son fils.

Au moins, elle ne sera pas seule cet hiver.

Et puis, elle pourra aussi compter sur sa grande amie, Louise, Louise Pintou.

Oh, quelle malheur, ma pauvre.

Perdera encore une fois ton mari, je ne sais pas comment tu vas pouvoir t'en remettre.

En tout cas, tu sais que tu pourras compter sur moi, hein.

Comme une sœur.

Comme une sœur, l'expression n'est pas du tout exagérée.

Avec Louise, elle se connaisse depuis le mariage de Marie avec Léon il y a 20 ans.

Louise fait effectivement un peu partie de la famille.

D'ailleurs, elle habite une petite maison à Louden dont Léon était propriétaire.

Et depuis la mort de Léon, eh bien, elle est tout le temps fourrée chez Marie.

Bon.

La rumeur dit que Louise était la maitresse de Léon.

Pensez-vous que si c'était le cas, Marie serait restée avec elle, enfin.

Non.

Bah non.

Quelques jours après la mort de Léon, Louise s'invite à déjeuner chez l'un de ses bons amis.

Auguste Massip, le propriétaire du château de Montpensier, à Vésière.

Ah!

Malouise!

Malouise, malouise.

Quel bonheur de vous avoir à ma top pour déjeuner.

Je me suis un peu imposé.

Pardon.

Mais j'ai tant de choses à vous dire.

Je me suis dit que ça vous ferait plaisir.

Vous ne pouviez pas me faire plus plaisir, Louise.

Que puis-je vous offrir à bois?

Une orangeade?

Vous en avez.

Mais bien sûr.

Et donc les deux se mettent à table et assez vite,

s'avirent au déjeuner de langue de pute.

Alors, Malouise, comment va cette pauvre Marie-Brice?

Pauvre?

Pauvre?

Elle n'est pas si pauvre que ça.

Soyons indulgentes, mon ami.

Cette femme a subi tant de malheur.

Subis?

Subis, j'en suis pas sûr.

Que voulez-vous dire?

C'est-à-dire que...

Eh bien quoi?

Allez-y.

J'étais au chevet de Léon, la veille de sa mort.

Eh!

Je vous en prie, ne m'interrompez pas,

ça n'est pas si facile à dire, un ton.

J'étais au chevet de Léon,

et il m'a dit, je cite,

ou là-là, qu'est-ce qu'on m'a fait prendre?

Vous voulez dire, Charles-Louise,

qu'on lui aurait fait prendre quelque chose?

Un poison?

Je ne sais pas, mais...

c'est possible.

Car il m'a dit après que, quelques jours plus tôt,

Marie lui avait mis un liquide,

dans son assiette à soupe.

Vous comprenez ce qui est en train de se passer?

La soi-disant meilleure amie de Marie Benard,

l'accusameau, à peine voilée, à peine,

d'avoir empoisonné son Léon.

Et maintenant,

ils sont deux à avoir cette hypothèse

dans un coin de leur caboches.

Quand on a une amie comme ça,

pour la peine d'avoir d'ennemis...

En attendant, Marie est allée chez son auteur,

et ça y est.

Elle a touché son héritage.

Ça la change, hein.

Elle la fit de paysans.

Elle se retrouve à la tête d'une petite fortune.

Attention, je ne suis pas en train de dire

qu'elle aurait tué Léon pour son argent.

Enfin, réfléchissez.

Quand Léon était là,

elle en profitait déjà de l'argent.

Ils avaient tous les deux ensemble

de quoi vivre jusqu'à leur mort.

Et comment, en plus, il n'avait pas d'enfant?

À quoi bon l'empoisonner pour l'héritage?

Mais bon, de fait, elle hérite.

Et quand le notaire lui présente l'addition,

ma foi, elle comprend que sa vie va changer.

Alors, vous êtes héritière des biens suivants.

7 maisons.

2 fermes.

Un hôtel.

Un café.

Et 70 hectares de terre cultivable.

Ah ouais, quand même.

Mais là, encore mise au point.

Tout ça, c'est du capital.

Mais en vérité, ça ne rapporte pas grand-chose.

Cela dit, si nécessaire,

elle pourra vendre une des maisons, par exemple.

Elle ne sait pas encore, Marie,

que ça commence à cancanner dans son dos.

Mais elle ne va pas tarder à le savoir.

Depuis son déjeuner avec son ami Louis Pinto

et les révélations qu'elle lui a faites,

Auguste Massip a des Etats-Dames.

Que va-t-il faire de ce que Louis lui a dit?

Le garder pour lui?

Il faut aller voir le juge de Loudin

et lui faire savoir ce qu'il a après.

Après quelques jours de Ganberg,

il finit par écrire au juge.

Monsieur le juge,

Mme Pinto nous a signalé au cours de sa visite

le jour de la Toussaint

que M. Benard lui a dit alors qu'elle l'assistait

« J'ai été empoisonné.

On m'a versé un bouillon dans une assiette

qui contenait du liquide.

C'est mon épouse, Marie, qui l'a fait. »

Et après,

conscient que l'accusation est grave

et qu'elle ne tient que par le témoignage de Louis,

il est creux que peut-être à ce moment-là

Léon diva guet.

Et il supplie le juge

de ne pas mêler Louis à tout ça.

« Ça sent pas bon tout ça, Marie.

Ça ne sent pas bon du tout. »

Et voilà !

Le procureur a désigné les gendarmes

pour mener une enquête.

Et la première chose qu'ils font,

c'est d'aller voir l'auteur de la lettre M. Massip.

Vous nous confirmez que c'est vous

qui avez écrit cette lettre au juge de Loudin,

monsieur.

Oui, oui, oui, je vous le confirme.

Et vous confirmez que vous avez fidèlement

retranscrit les propos de M. Louis Patou.

Je le confirme sans hégiter.

Mais attention, je ne sais que ce qu'elle m'a dit

et rien d'autre.

Mais je trouvais normal de le faire savoir à la justice.

Mais je vous en supplie.

N'appliquez pas M. Pinto dans cette affaire.

Ça pourrait lui causer beaucoup de tort.

Il est gentil, M. Massip.

Bien sûr que les gendarmes vont aller l'avoir.

Madame Patou, ouvrez gendarmerie nationale.

Au début, Louis se fait mine de ne pas savoir

pourquoi ils sont là.

Vous enquêtez sur la mort de Léon Pénard,

à bon et pourquoi ?

Ne faites pas votre ingénie, Louis.

Ils sont déjà au parfum.

Quelles étaient vos relations

avec le Coupe Pénard, madame ?

Oh, excellente !

On se voyait presque tous les jours.

Et comment est-ce que ça se passe

avec madame Pénard,

depuis la mort de son mari ?

Euh, bien enfin...

Normalement,

Marie et moi sommes restés en très bon terre.

Alors puisque vous êtes proches,

à quand remonte la maladie de Léon Pénard ?

Alors je sais qu'un jour,

il est allé dans l'une de ses propriétés,

mais qu'il rentrait malade

et qu'il est allé de plus en plus mal jusqu'à en mourir.

Mais pourquoi est-ce que vous me posez

toutes ces questions, monsieur ?

Eh bien parce qu'un dénommé Auguste Massip,

que vous connaissez, je pense,

nous déclare dans un courrier

que vous lui aurez fait des confidences

selon lesquelles Léon Pénard

aurait pu être empoisonné par sa femme Marie.

Mais je ne lui ai jamais dit ça.

Il dit l'inverse, madame.

Vous lui auriez dit qu'avant de mourir,

Léon Pénard vous a fait des confidences.

Confidences selon lesquelles sa femme

l'aurait empoisonné au moyen d'un liquide

versé dans son assiette à soupe.

Mais il invente, enfin,

je n'ai jamais rien dit de tout cela.

Léon ne m'a fait aucune confidence sur le sujet.

Ce monsieur Massip est en train de devenir fou.

Je le crains.

Louise vient, semble-t-il,

de se souvenir que Marie était sa meilleure amée.

C'est bien, Louise.

C'est un peu tard, mais c'est bien.

Bon.

Les gendarmes ont aussi interrogé le docteur Galois.

Il s'est retranché derrière le secret professionnel.

Et finalement,

les dénégations de Louis Pintou

les ont convaincus.

Cette histoire ne tient pas la route.

Alors ils écrivent vos procureurs.

Nous mentionnons à votre connaissance

que madame Pintou est fréquemment

en congé pour ne rastenir

et que monsieur Massip est un illusionné

qui a la manie d'écrire

à n'importe quelle autorité,

même au président de la République,

pour lui exprimer sa pensée.

Il ne prenne même pas la peine

d'aller voir Marie Benin.

L'affaire est classée.

Et puis c'est tout.

Ouf, Marie, ouf!

Tu l'as échappé belle.

Enfin, pour l'instant.

L'affaire est classée.

Mais à l'oudin,

ça commence à jaser.

Depuis que Léon est mort,

ça jacasse un peu plus tous les jours,

on la voit.

Avec tout ce qu'elle a irrité la Marie,

on peut avoir des doutes, non?

Je veux dire avant, elle était pauvre.

Et maintenant, elle est riche.

On peut avoir des doutes.

T'en as pas 3 des doutes?

Tu veux dire que la Marie aurait tué Léon

pour prendre sa fortune?

Exactement.

Ça t'a pas traversé l'esprit.

Ah si un peu, mais j'écartais l'idée.

Sont des suppositions, ça.

Il n'y a pas de preuves.

Il n'y a pas de preuves.

Pas de preuves, pas de preuves.

Moi, j'ai entendu dire que Mme Pintou

savait des choses.

Ah bon?

Et Marie Bénard finit par être au courant

de ce qui se dit en son taux.

Il paraît qu'elle s'en fiche.

Royalement.

Il faut dire qu'elle a l'habitude de faire face au rago.

Marie.

Parce que depuis près de 20 ans,

qu'elle était Marie avec Léon,

elle en a reçu des lettres anonymes.

Marie, Léon, vous trompe.

Marie, vous avez des cornes.

Vous ne passez plus les portes.

Marie, on sait que vous couchez

avec le journalement qui vit chez vous, etc.

etc.

Toute sa vie auprès de Léon

a été jalonée de lettres de corbeau.

Alors qu'aujourd'hui,

on la soupçonne d'être une empoisonneuse,

elle s'en tape le coquillard.

Coste toujours, tu m'intéresses.

Et voilà.

L'hiver passe K-1-K.

Et puis le printemps.

Et puis l'été.

Bon an, mal an.

Marie fait face à son chagrin.

Ça cancane toujours dans son dos,

mais elle fait avec.

Un an après la mort de Léon,

survient un événement

qui va un peu changer le cours des choses.

C'est un événement qui va un peu changer le cours des choses.

Et voilà.

L'hiver passe K-1-K.

Et puis le printemps.

C'est un événement qui va changer le cours des choses.

M. Massif.

M. Massif, il y a le feu.

Le château de Montpensier,

propriété d'Auguste Massif,

est victime d'un grave incendie accidentel.

Enfin, ce sont les conclusions

de la petite enquête qui suit.

Un œuf d'Auguste Massif

aurait mis le feu

par méga.

Ça aurait pu en rester là.

Sauf qu'il y a, radio l'avoir,

le rassemblement quotidien

des cancanières de l'Oudon.

Est-ce que tu sais ce qu'on m'a dit ?

Non.

Mais vas-y.

Il paraît que la mère Benard

s'est réjouie que le château est brûlé.

Oh non.

Oh si si, je t'assure.

Elle aurait dit

il lui en arrivera bien d'autre.

Oh bah celle-là, décidément.

Elle est capable de tout.

Empoisonner son mari.

Mettre le feu au château de celui qu'il a dénoncé.

Cette femme, c'est un monstre.

Et bien sûr,

la chose arrive aux oreilles

du très procédurier, M. Massif.

Elle aurait dit ça.

Qu'il m'arrivera d'autre chose.

Cela m'aime, M. Massif.

Enfin,

qu'est-ce que disent les gens ?

On est d'accord ?

C'est une meuleuse à mon endroit.

Oui, vous avez bien raison, M. Massif.

Elle m'en veut parce que

j'ai révélé publiquement qu'il se disait

qu'elle avait empoisonné son mari.

Enfin, c'est l'étaler jusqu'à mettre le feu au château.

Ça dépasse les bords.

Mais enfin, M. Massif,

c'est bien votre neveu qui a mis le feu

par accident au château.

Oui, oui.

Mais,

cette sorcière,

ma peut-être jetée en sort.

Écoutez, je vais porter plainte contre cette femme.

Parce que, à ce rythme-là,

elle va finir par m'empoisonner mon oxygène.

Auguste Massif va donc s'épancher chez le juge,

lequel ouvre une enquête.

Et ça ne va pas plus loin.

Parce qu'aucune preuve de ces accusations,

des rago,

ce ne sont que des rago.

...

Au début de l'année 1949,

Louise Pintou l'a toujours

très amie de Marie-Bénard

et Cambriolet, alors qu'elle est en voyage

dans les Vosges avec ses filles.

Enfin, Cambriolet,

c'est un bien grand mot.

Quand je suis rentré chez moi,

j'ai trouvé la porte grande ouverte.

Et que vous êtes au volet.

Voler, rien, rien.

Mais enfin, on m'a pris un de mes édredons

et on l'a jeté dans le jardin.

Et c'est tout ?

Non.

On m'a aussi pris une bouteille de butagasse

et on l'a jeté dans mon pot taché.

Mais on vous a rien volé.

Voler, non, je vous l'ai dit.

Mais j'ai trouvé ma maison en désordre.

Mais, effectivement, non, non,

on ne m'a rien volé.

Une petite enquête est ouverte.

Et au cours de son interrogatoire,

Louis Patou se lâche.

Il faut dire que

la maison que j'occupe

appartient à mon ami Barry Benard.

Et alors ?

Et alors ?

Êtes-vous au courant des affirmations

qu'on m'a prêté il y a plusieurs mois ?

Oui, oui, les affirmations sont dans lesquelles

M. Benard avait été empoisonné par sa femme.

Vous avez dit que ça n'avait jamais existé.

Et bien, aujourd'hui,

je vous dis que ça a existé.

Léon Benard m'a dit sur son lit de mort

alors qu'il allait passer

qu'il soupçonnait sa femme de l'avoir empoisonné.

Vous dites donc aujourd'hui

l'inverse de ce que vous avez dit à l'époque ?

Oui.

Est-ce que vous avez des preuves

de ce que vous affirmez ?

Ah ben non, hein.

C'est ennuyeux.

C'est d'autant plus ennuyeux

qu'à un contexte

à ces accusations tardives.

Marie, qui est propriétaire de la maison

où vit Louise,

a décidé de la vendre

pour régler les frais de succession.

De la vendre en voyager.

Mais pas à Louise,

à l'un de ses nouveaux employés,

Célestein.

Et donc Louise va se retrouver

à la rue.

Est-ce que ça n'est pas pour ça

qu'elle se met soudain

à accuser son ami ?

Parce que l'autre,

agacé par ses ragots,

est en train de la fiche dehors.

Hein ?

Mais bon,

les policiers ont maintenant

la confirmation des accusations

portées à l'époque par Auguste Massip.

L'enquête reprend donc discrètement.

Et voilà comment se réactive,

courant 1948,

les soupes sont vieux

de plus d'un an,

à l'égard de Marie Bénard.

Et Auguste Massip

décide avec la célérité,

qui est la sienne,

d'apporter sa contribution

à l'enquête.

Je vous ai dressé ici

la liste

des gens de l'entourage

des Pénards,

qui sont morts, disons,

dans de mystérieuses circonstances.

Je désis un œil,

vous allez voir,

ils sont nombreux.

Et je me suis permis

d'inscrire en vis-à-vis

de cette liste,

ce que la mort de ces gens

a rapporté au Pénard,

et singulièrement

à Mme Bénard,

puisqu'à la fin

de cet écart tombe,

elle a érité

de tout.

Et la liste d'Auguste Massip

est longue comme le bras.

Il faut que je vous la lise,

cette liste,

même si elle est un peu longue.

Voici les morts dans l'or.

Auguste Antigny, son premier mari,

mort officiellement de tuberculose

à 40 ans.

Marie Le Comte,

grande tente de Léon,

mort à 90 ans.

Tout ça arrivait

à mit du couple,

mort à 65 ans.

Pierre Dévaillot,

le père de Marie,

officiellement mort

de congestion cérébrale.

Louise Gouin,

grand-mère de Léon,

mort à 92 ans.

Léon était son légataire

universel.

Marcela Bénard,

père de Léon,

mort en principe d'une embolie.

Quand il meurt,

Marie et Léon ont empoché

227 325 ans.

Marie-Louise Bénard,

la mère de Léon.

Et hop,

262 000 francs d'héritage.

Lucie Bénard,

la sœur de Léon,

morte par Pondaison.

Léon a hérité

de la totalité de ses biens.

Blanche Rivet,

ami des Bénards,

morte de la tuberculose,

elle leur a cédé

sa maison en viagée.

Pauline Dobineau,

cousine de Léon,

mort à 88 ans.

Les Bénards héritent

de tout.

Virginie Lalron,

une autre cousine de Léon,

83 ans.

Ils héritent

à l'époque de

quelques milliers de francs.

Léon Bénard,

bien sûr,

son deuxième mari,

elle héritent de tout.

Et enfin,

la mère de Marie,

Marie-Louise Davio,

mort à 87 ans

d'une grippe sévère,

fille unique,

Marie a hérité

de tout ses biens.

...

Au cas où vous n'avez pas compté,

mais ça fait très,

Léon, plus,

douce mort,

dans l'entourage

de Marie-Bénard,

avec une réserve tout de même.

Certains étaient très vieux,

surtout pour l'époque.

92 ans,

90 ans,

88 ans,

24 ans.

C'est un âge à peu près

normal pour mourir.

Pourquoi diable,

est-ce qu'elle les aurait

empoisonnés ?

Et puis,

vous aurez noté qu'elle

n'a pas hérité

de la totalité d'entre eux.

Même si,

elle a quand même

pas mal hérité.

Vous pensez qu'elle les a

tous empoisonnés ?

Eh ben, on va voir,

c'est tout l'enjeu

de l'enquête qui commence.

...

La suite de cette histoire

dans le deuxième épisode

est donc dans un deuxième podcast.

...

Vous avez aimé cette histoire ?

Christophe Andolat,

vous propose de la débriefer

avec un invité

dans un podcast

d'ores et déjà disponibles

sur votre application.

...

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En octobre 1947, à Loudun dans la Vienne, Léon Besnard est emporté par la maladie dont il souffrait depuis des mois. Marie Besnard, se retrouve veuve pour la 2ème fois. Assez vite, la rumeur se répand qu’elle aurait empoisonné son mari.