Au coeur de la mode: LOUIS VUITTON, LES ACCESSOIRISATIONS CHANEL, ET RETOUR SUR L’ANNÉE 1997 !

Loic Prigent Loic Prigent 3/7/23 - Episode Page - 27m - PDF Transcript

Aux cures de la mode, hey! On est rudis de l'université dans le 7e arrondissement,

nous sommes lundi, il est 15h40, alors nous enregistrons avec Julien d'Akosta, bonjour

Julien d'Akosta, salut Lo avec Prigent, on débrief les défilés dans l'ADS, je sais

encore comment je m'appelle, c'est vraiment intense, et à chaque fois qu'on arrive sur

un défilé, on arrive en avance, c'est vrai que c'est un peu comme arriver dans un aéroport,

je sais pas si vous voyez ça, vous arrivez dans l'aéroport, il faut trouver quelle est

la porte d'embarquement, où est-ce que vous allez mettre vos bagages, il y a tout plein

de toutes de sécurité à passer et tout ça, c'est un peu ça, c'est un, Julien c'est

un peu ça.

Ouais ouais, tout en plus les gros défilés comme Louis Vuitton, c'est vraiment, on a l'impression

de faire des trains d'aéroports.

Ouais voilà, tu prends un avion quoi, tu prends un avion, il y a des défilés où t'as

l'impression d'être à JFK, il y a des défilés où t'as l'impression d'être au

Bourget pour prendre des jets privés, et voilà l'expérience est plus ou moins facile,

plus ou moins légère, et quand tu les cumules, c'est vrai que ça se cumule quoi, j'ai

un peu l'impression du coup en jet lag à force d'avoir pris des avions toute la semaine.

L'avion Vuitton a bien décollé, donc on était au Musée d'Orsay, mais connaît ça.

Intervention de Philippe Parrainot, l'artiste français, en collaboration avec un décorateur

de cinéma, décorateur de cinéma qui a fait le dernier Batman, notamment, j'ai

partenu son nom, excusez-moi, alors je vous explique le décor, comment on peut expliquer

le décor Julien?

On avait reconstitué un sol, donc il y avait des potes jump pour que les filles puissent

marcher, c'était des pavés en fait, comme si ils avaient été goudronnés, c'était

noir avec des plaques d'égouts noirs, et ça quand même au milieu d'un salon hyper...

Ouais, Napoléon III, exactement.

C'est-à-dire qu'au-dessus du parquet, on avait rajouté des faux pavés avec des

fausses plaques d'égouts noirs, masoutés.

Ouais, une espèce de rue noire avec aussi des éléments de, comment on appelle ça,

les murs de l'Ircam, là, des espèces de murs, vous savez, qui absorbent le son, des

micros posés un peu partout, au ras du sol, comme pour enregistrer le son, des pieds,

des mannequins, des micros un peu partout sur des maps, posés partout, enfin, une espèce

de dispositif très complexe...

Et très étrange, si vous arrivez à visualiser avec ce qu'on vous raconte, vous êtes vraiment

fort, parce que c'est un incompréhensible ce qu'on est en train de raconter là.

Écoute, j'ai parlé à Philippe Parénaud, j'étais content, je pensais pas que dans

ma vie, je parlais à Philippe Parénaud, l'artiste Philippe Parénaud, une fois dans

ma vie.

Et alors, comment il était?

Très sympathique et très clair, il expliquait beaucoup mieux que moi son dispositif, des

artistes contemporains, quand tu leur mets une caméra dans la figure, ils sont parfois

pas très à l'aise, et là, il était très à l'aise, il expliquait bien ce qu'il

avait, comment il avait collaboré avec Nicolas Ghesquière, qu'il avait eu accès aussi

à la collection et son installation faisait des ping-pong, enfin, se correspondait et

tout, enfin voilà, c'était assez intéressant de l'écouter.

La collection, elle est hyper intense, il y a du costume, moi j'ai été marqué par

les costumes.

Beaucoup de broderies hyper complexes, en fait c'est comme s'il y avait une broderie

sur une broderie, sur une broderie, à chaque fois, j'ai l'impression quand même, c'est

des broderies vraiment en relief 3D et tout, très complexes, vraiment éblouissantes,

il y a des motifs floraux mais qui sont, je sais pas ce qui leur a arrivé, moi j'ai

beaucoup apprécié les plastrons et comme des plastrons qui auraient été, qui récemment

des jardins japonais qui auraient été un peu ratissés.

Les sacs à main, il y a du matos forcément, on est chez Vuitton, il y a la pièce qui

sera sans doute une des plus photographiées, c'est la boutique Vuitton de la place Vendôme

qui devient un sac à main.

Il y a un sac à main en forme de plaques de rue de Paris.

J'ai bien aimé les lunettes… Starducho ça, luminaire ouais.

Donc c'est des lunettes-lumière, c'est-à-dire que c'est de la lumino-terrapie j'imagine,

on te voit de loin, elle était assez belle, l'objet design était beau en plus, même

étant je pense qu'il est beau.

Donc les filles avaient leur propre, enfin étaient leur propre lumière et tout ça.

Évidemment le scoop chez Vuitton c'est le premier rang, c'est toujours un scoop le

premier rang chez Vuitton depuis des années, depuis les années Marc Jacobs c'est une tradition,

le premier rang Vuitton est une brochette d'acteurs, d'actrices, d'artistes, de gens qu'on

n'a pas encore vu ailleurs, des gens qu'on ne voit qu'eux ici et tout ça, et la surprise

du chef Mercato qui débarque l'actrice Zendaya, ouais c'est un énorme transfert ça, parce

qu'elle était auparavant chez Valentino et donc ouais c'était hyper surprenant de

l'avoir arrivé chez Louis Vuitton.

Elle est belle.

Elle est très belle.

Très très belle.

Très très très belle.

Et l'autre grand événement évidemment du premier rang Vuitton, on l'y avait déjà

vu mais c'est la première fois qu'il y vient en tant que membre de la Taule, Pharrell,

Pharrell Williams qui arrive qui répondait love à toutes les questions qu'on pouvait

lui poser.

Il disait love, elle vit, love.

Voilà, il était assis à côté de Pietro Bécari, le nouveau PDG de Vuitton qui vient

de chez Tior.

Alors ce qui est assez drôle c'est le fameux multiverse des défilés, donc j'ai parlé

avec Catherine de Neuve qui était, elle était vraiment dans tous ses états sur les

matières, elle apprécie trop ce genre de choses dès qu'il y a des tours de passe

technique et tout ça, elle apprécie donc là pour le coup, elle avait l'air d'être

vraiment en jouet.

Et l'autre personne très en jouet, multiverse, de Louis Bunuel, c'est du Louis Bunuel ce

genre de truc.

Geoffrey Starr, tu connais Geoffrey Starr ou pas Clément?

Absolument pas.

Ah, comment tu parles Geoffrey Starr, maquilleur, entrepreneur, personne très dramatique on

va dire, très controversé, qui a des dizaines de millions d'abonnés sur Youtube, qui met

en scène sa vie dans des palais complètement improbables et qui depuis peu et a vendu

sa maison qui était plus grande qu'un arrondissement à Los Angeles et pour aller juste dans le

Wyoming ou un truc comme ça.

C'est une personne qui a son sous-sol rempli de panicrômes, qui elles-mêmes sont tapissées

de sacs Birkin Rose, Geoffrey Starr a une collection de Birkin Rose inouï, mais vraiment

inouï.

La vie amoureuse de Geoffrey Starr est un, comment on pourrait qualifier ça?

Un saupopéra.

Voilà, j'allais dire déraillement, mais saupopéra c'est plus poli.

Et donc Geoffrey Starr, c'est un grand collectionneur Vuitton à Geoffrey Starr.

Ah ouais, et donc c'était drôle de pouvoir lui parler et tout.

Évidemment, j'ai demandé son maquillage, quel était le maud du maquillage et là,

j'ai le joie de me répondre que le thème était Parisian Slut Going to an Orgy.

Je veux pas la phrase, mais c'était à peu près ça.

L'art de savoir toujours poser la bonne question à la bonne personne.

Et après on dit que tu les as invents de ces phrases.

Donc voilà, c'était Vuitton.

Là, on file l'accessorisation Chanel, donc grand privilège de pouvoir accéder à l'accessorisation

Chanel.

Donc l'accessorisation, c'est le mot qui n'employait que chez Chanel pour dire « essayage » parce

que c'est le moment où Virginie Vierre et le studio posent vraiment les accessoires

définitifs sur les silhouettes.

Les silhouettes sont en fait déjà faites.

Et c'est un moment assez étonnant parce que c'est la seule maison, la dernière maison

où les essayages sont faits avec les mannequins, coiffés, maquillés, manucurés, impeccablissimes.

Ça c'est fou.

Donc on va rue quand bon, on va assister à ça et on va essayer de grappiller des infos

sur la collection, les inspirations, les points de départ et tout ça.

Deux heures et demie plus tard, on sort de Chanel, de la rue Cambon avec Julien et

Clément.

Ça va, Clément?

Ça va, voilà.

On a mangé chez Chanel, un beau cheesecake.

T'as pris le gâteau au chocolat?

Moi j'ai pris les deux et j'ai un peu trop mangé, j'ai un peu mal au ventre là-dedans

! Non mais on a rencontré la nouvelle

mannequin-cabine de Chanel.

C'est un scoup, ça.

Alice, elle s'appelle Alice, mon prénom préféré en plus, qui est arrivé depuis septembre.

Elle est charmante.

Et qui est en place Amanda.

Amanda Sanchez, légende vivante de Chanel puisqu'elle était la mannequin-cabine depuis

2001.

La première personne qu'elle avait rencontrée d'ailleurs c'était Virginie Vierre.

Et donc ça me fait bizarre de parler de ça là un parfait puisque elle est toujours

dans la maison de Chanel.

Elle a un rôle toujours dans la maison, c'est-à-dire qu'il me semble si j'ai bien compris qu'elle

va expliquer les collections éventuellement des clientes haute couture, des choses comme

ça.

Parce qu'elle est plus que légitime, elle a fait des milliards d'essayages Chanel.

Donc elle connaît exactement ce que c'est que l'identité Chanel comme personne puisqu'elle

a tout porté pendant plus de 20 ans quoi.

C'est ça qui est vraiment dingue.

C'est la même personne à absolument tout essayer, c'est fou, pendant plus de 20 ans.

C'est rarissime d'avoir une mannequin-cabine comme ça qui reste aussi longtemps dans une

maison.

Je crois que ça c'est vraiment un cas unique à part chez Chanel.

On avait fait une vidéo que je vous recommande sur Amanda Sanchez qui est un peu une forme

de portrait sur les chaînes YouTube.

Donc vous googlez Amanda Sanchez sur YouTube et mon nom et vous allez peut-être choper

la vidéo, elle est vraiment sympathique.

On a du coup un petit avant-goût de la collection Chanel qui défile demain.

Alors je vous confirme, j'ai vérifié, donc elles sont vraiment manu-curées.

Les mannequins arrivent à l'accessorisation Chanel et arrivent devant Virginie Viard,

coiffée, maquillée, manu-curée parce qu'en fait, la photo un peu officielle du défilé

est faite juste après.

Je pense que c'est une photo qui est envoyée aux clientes pendant des catalogues, des

loups-boups, des choses comme ça.

Et tu veux l'anecdote pas mal, la top model Jaden Guyane m'a expliqué qu'elles sont

démaquillées à la fin pour que personne dans la rue ne puisse voir 24 heures avant

le maquillage Chanel.

J'adore.

D'ailleurs, on a eu un moment interview mannequin, top model avec Jaden Guyane parce

que quand même, donc Jaden Guyane qu'on a vu il y a quelques jours à peine défilé

pour Paco Rabanne revenait aujourd'hui de Miami parce qu'elle était repartie à Miami

en shooting pour une campagne photo et elle est revenue aujourd'hui pour l'accessibilisation

Chanel.

Ça, si c'est pas une vie de top model.

C'est vrai.

J'avais l'impression de parler à Closier Schiffer, du coup.

Et nous sommes sur les pavés, je sais pas si vous les entendez, nous sommes sur les

pavés de la place Vendôme.

Voilà.

La place Vendôme qui est noire de limo.

C'est quand même fou.

Et la place Vendôme, elle est au cœur de la mode, elle aussi.

Ah ça, elle est au cœur de la mode, c'est clair.

Et là, nous allons au Palais Galliera visiter l'exposition 1997, c'est-à-dire c'est

une expo sur l'année 1997 qui est l'année de la Grotte Offensive LVMH, où il se passe

plein de choses chez LVMH, l'arrivée de Marc Jacobs, Louis Vuitton, l'arrivée de

Galliano chez DDD, c'est d'autant ce moment-là, McQueen chez Givenchy, c'est les premières

années de Jérémy Scott à Paris, enfin, c'est une année extrêmement riche.

C'est ma première année à faire les défiler en mode méga intense aussi, c'est 97.

Ah ouais?

Moi, là, je me suis rendu compte que cette saison, ça faisait 10 ans que je couvrais

les défiler.

Ah, trop bien?

Ouais, ça fait 10 ans que je couvrais les défiler.

En 97, toi, tu travaillais où? Tu faisais quoi?

97.

Ah, on fait un storytime.

97, j'ai été pigiste à Libé, donc j'ai fait les collections, c'est la première

fois que je raconte les collections du premier an.

Quand tu travailles pour un journal quotidien, à l'époque en tout cas, tu étais au premier

an et c'est toujours un peu le cas, nos collègues du Figaro, du Monde et tout ça sont au premier

an.

Pour bien voir, les collègues du Daily Telegraph, de la presse italienne, elles sont normalement

au premier an pour pouvoir bien voir les chaussures et toute la silhouette intégrale.

Et qu'est-ce que je faisais d'autre? Et après, j'étais aussi à Canal Plus et c'est

un peu là où j'ai commencé à filmer les défiler à partir d'octobre 97.

Ah ouais, c'est l'année où tu commences à filmer officiellement.

Ouais.

Qu'est-ce que tu filmes de Marc-Han en 97?

Il y a le premier défilé de Marc Jacobs sur le Vuitton qui est tout blanc et qui est à

la Villette.

Je me souviens d'un défilé infernal de McQueen chez Givenchy que j'avais vraiment détesté

et un second défilé de McQueen pour Givenchy, un peu moins freux avec Beatrice Dahl qui

portait des gants, qui ressemblait à des gants de fistes, c'était très étrange.

Il y avait un défilé au Musée Guimet, c'était avant que ce soit Betac qui fasse

des défilés Dior et donc c'était la mode en image et en fait c'est les défilés

très déambulatoires chez Dior où les mannequins prennent des pauses comme si elles venaient

de prendre de l'opium dans un boudoir et qu'elles étaient ivres mortes.

C'est vraiment un éblouissement total.

Qui d'autre arrive sur la scène à Paris en 97?

C'est Nicolas Giscard chez Balenciaga et tout de suite il tape très fort avec des

défilés relativement conceptuelles et avec toujours des choses très portables qui en

ressortent.

Oui c'est une année où il y a des gens qui émergent.

Yusen Shalayan se met à faire des défilés conceptuelles qui laissent tout le monde bougeber,

mis en scène par Alexandre de Betac qui va devenir le grand metteur en scène qu'on

connaît qui est toujours là de défiler avec son bureau Betac.

Et toute une génération de photographes aussi qui émergent à ce moment-là.

Liz Collins, Robert Polidori, Jürgen Teller et un peu le photographe méga pointu de 97,

mais il fait pas, il y a encore Helmut Newton qui fait les campagnes, par exemple les campagnes

de Saint Laurent, de M. Saint Laurent en 97, il me semble que c'est encore Helmut Newton.

Mais qui est la top modèle de 97?

Christian McMain et Névi Travelli, Kate Moss travaille forcément, mais la top modèle

il me semble c'est quand même Linda Evangelista qui est dans une position de quasi-monopole.

C'est-à-dire que tu achètes le Vogue américain de septembre et tu feuillettes des pages et

des pages et des pages de campagnes, de pubs et toutes les marques ont embauché Linda Evangelista.

Tout le monde faisait bosser, la même mannequin, c'était vraiment dingue.

Donc tu feuillettes 200 pages de pub avec Linda Evangelista, littéralement.

Et elle pouvait avoir plusieurs coupes de cheveux, enfin c'était vraiment un délire.

C'était regarder la mode, c'était regarder Linda Evangelista.

Bon bah on va aller voir l'Expo et on va revenir sur ce qu'on a vu de démon de 97.

Deux heures et demie plus tard, nous sortons du Palais Galera, c'est l'inauguration

de l'exposition 1997 Fashion Big Bang, ça va ouvrir le 7 mars jusqu'au 16 juillet 2023.

Je dis ça parce qu'on est encore gardé devant et que je vois la fiche, c'est très étrange.

T'as l'impression d'avoir voyagé dans le temps?

Oui carrément, c'est l'année de mes 25 ans et c'est ma première année à vraiment suivre la mode.

Du coup, c'est 25 ans après.

Donc c'est vraiment étonnant de voir ça.

Très belle retranscription de l'énergie de cette année-là, c'est-à-dire une génération qui s'en va.

Les gens, et qu'on ne voit pas d'ailleurs dans ce truc-là, mais c'est vrai que tu ne vois pas.

Ce n'est pas les meilleurs années de Saint-Laurent, donc il n'y a pas de Saint-Laurent.

Ce n'est pas les meilleurs années, il n'y a plus déjà Jean-Franco Ferri qui s'en va.

Hubert de Givenchy raccrochait l'année d'avant.

Emmanuel Engarot est encore là, mais il n'y a pas la méga pêche.

Je ne dis pas ça méchantement, mais c'est vrai que c'est une nouvelle génération qui arrive.

Jean-Paul Gauthier et Thierry Mugler, qui passent de jeunes créateurs à Grand Couturier,

qui se mettent à faire de la haute couture parce qu'en fait Bernard Arnaud leur a fait miroiter le poste chez Dior ou Givenchy

pour le donner à des jeunes anglais à moitié des traquées.

Et du coup, ils ont eu envie de faire de la couture parce qu'ils ont fait le dossier pour avoir Dior ou Givenchy.

Et du coup, voilà, on se retrouve avec une fashion week haute couture complètement ravigorée et enfin un peu excitante.

Qui sont les stars de la fashion week en 97?

Elle Moutlangue. C'est vraiment elle Moutlangue.

T'as un show qui est l'espace commune qui a un lieu assez petit, qui est rue commune, donc à côté du cercle d'hiver.

L'espace tout blanc avec une verrière et la musique est live.

Et donc du coup, il y a un passage de ce fameux défilé d'Octobre 97 qui est un meilleurment perso de mode de tous les temps.

Et qui, en plus, c'est vrai que j'avais oublié ça, c'est le dernier défilé d'elle Moutlangue qui arrête de montrer appareil après ça.

Qui va faire des collections sur Internet.

C'était des ans, les collections sur Internet.

Ça m'était une heure à afficher chaque photo.

C'est quoi le hit bag de 97?

Et j'avais oublié, c'est l'année de la baguette.

La baguette de Sylvia Venturini Fendi chez Fendi et qui est un nouveau format qui se porte sous l'épaule, qui est pratique et tout.

Et surtout Fendi qui va faire des nouveaux modèles chaque saison et qui va faire que les femmes vont avoir besoin d'acheter ce truc

et qu'il y avait une folie furieuse.

Je m'appelle, on avait filmé des gens arrivés à la boutique Fendi et désespérés parce qu'il fallait mettre le nom sur le liste d'attente.

C'est la notion de liste d'attente sur des sacs à main qui apparaît avec le baguette de Fendi.

Non, c'était fou, ça me fait un flash.

C'est marrant de te voir ta tête quand on parle avec Jeremy Scott.

Ah ouais, bah moi j'adore filmer les interviews qu'on fait ensemble avec Jeremy Scott.

Parce que c'est vraiment, enfin pour moi de l'extérieur, parce qu'il faut expliquer que quand même vous vous connaissez bien et que vous avez commencé à peu près en même temps dans la mode.

Donc vous avez un rapport qui est différent, qui n'est pas la même chose, c'est pas comme avec les autres créateurs quand on filme.

Donc moi j'adore et je mange du pop-corn à chaque fois parce que vous avez les meilleures anecdotes et c'est un ping-pong assez génial à regarder en fait.

Vous êtes aussi full un que l'autre et les histoires du coup sont démantes et sont hyper cool et écoutées.

C'est gentil mais j'aimerais être aussi full que lui.

Mais c'est marrant parce que c'est une année cruciale pour Jeremy Scott.

Il fait ce premier défilé qui va être un espèce de boom énorme qui est un défilé rue de paradis où les filles ont des plissés soleils blancs.

Et ils ont fait des choses assez dramatiques où elles deviennent des abstractions plissées blanches et tout est blanc.

Et il y a Devon Aoki qui est une mannequin qui va tout avaler sur son passage, qui a vraiment un visage très étonnant, très rond, très fascinant, un regard très fixe comme ça.

Et elle va vraiment devenir mannequin fétiche de Carla Gerfell tout de suite qui lui donne la mariée de la haute couture Chanel et tout ça.

Et ce défilé a créé un engouement complètement dingue sur Jeremy Scott donc tout le monde est dingue de lui et la collection d'après il se prend le grand backlash de sa carrière,

le backlash que tu sois ta personne.

C'est à dire qu'il fait un défilé où tout le monde tourne et là il y a Anna Wintour et présente et Anna Wintour à ce moment là elle ne fait pas forcément les jeunes maisons et tout ça.

Et il fait un défilé où les talents sont asymétriques.

Donc les filles boitent donc Paris pète un câble mais t'as pas idée à quel point les gens ont haïe Jeremy Scott.

C'était une insulte aux femmes, c'était une insulte à la mode, c'était une insulte à Paris et pendant 6 mois dès que tu croisais quelqu'un les gens te parlaient de Jeremy Scott.

Et tu disais mais qu'est-ce qu'en tal et tout et les gens étaient vraiment sincèrement, c'était assez sincère de leur part en plus ils étaient sincèrement énervés.

Et la mode adore les polémiques, la mode adore adorer quelqu'un et jeter au pylori le lendemain de la façon la plus sincère imaginable.

Et c'est vrai que Jeremy Scott a dû relativement ramener pour revenir de se défiler là.

Je pense que le cas d'école du talent asymétrique...

Il est à étudier pour nos jeunes amis créateurs qui nous apportent.

Si vous voulez que les gens comprennent pas et vous détestent, vous faites des talents asymétriques.

Ce qui était mignon pendant le vernissage c'était de voir Jeremy Scott découvrir un Audi noir qu'il avait fait en 97.

Et c'était visiblement un des rares exemplaires, c'était quelque chose de très très rare donc d'autant plus l'intérêt de cette exposition.

Il était hyper surpris de retrouver ce Audi ici et c'était assez émouvant parce qu'il nous a dit c'est littéralement quelque chose que j'ai fait avec mes mains,

que j'ai fait tout seul, j'avais pas à l'époque encore de grand atelier ou une énorme équipe.

Et ça c'est hyper rare, il doit y avoir peut-être un ou deux exemplaires.

Et le deuxième c'est peut-être toi qui l'a en fait, le deuxième.

Le deuxième est en Bretagne chez moi, c'est drôle.

Et donc ils me montrent les grands comme des garçons, ils me montrent du Olivier Tessquin,

les grands moments de la couture de cette année-là qui est vraiment boosté et tout ça par l'arrivée des anglais-singlés chez Jivan chez Edior.

Il y a le string de Tom Ford chez Gucci, c'est vraiment les années où Gucci se met à connaître une croissance assez inédite.

C'est le moment où on découvre qu'en fait, si on fait des effets de manches, on peut avoir des chiffres d'affaires

et on se met à parler des chiffres d'affaires des maisons où ça devient une info.

Et Tom Ford va finir par faire la une de Libé sur des histoires de tune et de combien ça rapporte.

Donc c'est vraiment marrant. Il y a le fax d'envoyer par la maison Versace pour annoncer le décès de Johnny Versace.

Ça c'est quand même dingue.

Il y a des robes des tout débuts de Nicolas Giscard chez Balenciaga.

Oui, ça c'est fou. Il y a le bandeau noir assez marquant de cette collection-là qui était sur toutes les mannequins

et qui a été photographié par Inés Van Lansverde.

Il y a carrément des coiffures qui ont été reconstituées sur certaines silhouettes de Alexander McQueen.

Et on a parlé avec Nicolas Georgenia qui est le coiffeur qu'il les avait fait à l'époque pour Alexander McQueen.

Il nous a raconté de l'odyssée qu'il avait été et c'est vraiment étonnant de l'écouter parler.

Donc huit semaines pour faire les coupes de cheveux toutes un peu uniques et vraiment extravagantes,

très très grandes, très imposantes pour le second défilé de McQueen chez Givenchy.

Et il nous raconte comment McQueen lui montre un mood board en fait.

Donc c'est pas un Tumblr, c'est pas Instagram, c'est des photocopies noir et blanc de choses assez bizarres.

Il y a des sultans, il y a des...

Non, ouais, c'est ça. C'est un mood board. C'est des photos qui n'ont rien à voir les unes avec les autres.

Il nous a dit que ça pourrait être des photos d'un parking, des photos d'une geisha, des photos d'une fusée.

En fait, ça avait...

Une chaussure.

C'est ça, en fait. Donc, ouais, j'ai...

Qu'il avait bossé à partage de ça.

Ça devait être compliqué, ouais.

Et qu'il avait de la nuit blanche.

C'est une assez bonne idée dans une expo mode de faire appel au coiffeur de l'époque

parce que c'est vrai que ça reconstitue très très bien l'image mode qui a défilé à ce moment-là.

Et c'est assez rare. Et c'est vrai qu'on parle peu du travail des coiffeurs parce que c'est un travail éphémère,

c'est un travail qui est là et qui va passer sous les yeux des rédactrices dix minutes

et qui va être aussi vite oublié ou qui va simplement rester en photo.

Mais de le voir dans une exposition, c'est quand même génial parce qu'on peut s'approcher,

voir l'effet, en fait, dramatique que ça avait créé pour de vrai à ce moment-là.

C'est vrai qu'elles sont dingues, elles sont hallucinantes.

C'est toujours aussi dingue. Il était très ému.

Très ému.

C'est normal, c'est vrai que c'est pas un travail qui est reconnu à sa juste valeur dans cette industrie

alors qu'il est très important parce qu'il participe quand même à délivrer ses visions des créateurs.

Là, c'est des deuxièmes robes, c'est des deuxièmes secondes robes de cheveux

sur la tête de Christelle St-Louis Augustin. Il y a une espèce d'élise de bateau noir.

Il dit que c'est une aile de corbeau.

Oui, et j'adore qu'il nous ait dit qu'à chaque fois, quand il pensait en faire trop,

Alexander McQueen lui dit, répondait que c'était pas assez.

Toi, c'était quoi ta pièce préférée dans cette exposition?

Honnêtement, j'étais assez content de voir la toge, on dit toge, portée par le pape Jean-Paul II

pour les JMJ cette année-là, faite par Castel Bajac,

qui m'avait rendu dingue d'énervement à l'époque, m'avait vraiment énervé.

Sur le pape, il s'est venu faire les JMJ et venu dire aux jeunes,

donc des millions de jeunes littéralement étaient venus

et cette personne avait dit qu'il fallait pas mettre de capote.

Alors qu'il n'y avait pas du trithérapie, le sida, c'était vraiment pas drôle.

Et ce mec vient dire ça.

Et Jean-Charles Castel Bajac avait fait cette toge avec un arc en ciel dessus

et ça m'avait rendu fou et ça me rend toujours aussi fou aujourd'hui, 25 ans après.

T'as vu comment je me suis énervé devant ou pas?

Oui, mais c'est bien, c'est intéressant de voir comment un vêtement peut énerver dans une exposition.

Moi, ce vêtement exulte de la haine.

La personne qui le portait, qui prétendait aimer et célébrer la jeunesse faisait absolument l'inverse.

Donc vraiment, ça me rend toujours aussi fou.

Et le moment joyeux pour moi, c'est vraiment de voir cette tenue blanche de Jeremy Scott

qui évoquait vraiment la jeunesse et la fraîcheur et la possibilité d'ouvrir les portes de la mode de Paris à ce moment-là.

Et ça m'a fait plaisir de voir Helmut Lang,

même si honnêtement Helmut Lang posait comme ça sur un mannequin,

ça retranscrit pas forcément l'émotion que tu ressentais.

Et si ça, le problème de la mode, c'est que parfois les bulles peuvent disparaître quelques années après.

Et du coup, c'est l'évêtement très spectaculaire, c'est l'évêtement très brodé

qui a tendance à faire le fameux hold-up mémorial.

Et on a l'impression que c'est l'évêtement très brodé qui sont les plus cool des années-là

alors que c'est peut-être un jean qui était le plus cool en 97.

Mais là, l'exposition est quand même assez réussie parce que c'est un beau voyage à travers le temps et c'est assez réussi

de recontextualiser, de mieux comprendre.

En tout cas, quand on n'a pas vécu 97, ça m'a aidé à comprendre un peu cette année-là

et qu'est-ce qui s'est passé dans la mode cette année-là

et de voir toutes ces silhouettes dans la même pièce quasiment.

Là, on comprend que c'était une année particulière quand même dans la mode.

L'exercice est étonnant de prendre une seule année et d'en faire une exposition.

Toi, tu voles quelle pièce?

Moi, je crois que je volerais peut-être...

Pas pour porter, mais pour ton musée perso?

Oui, musée perso, je pense que je volerais plutôt une pièce de la première collection de coutures de Gauthier.

La marinière?

Je pense.

Ou alors le G-string de Gucci.

Parce que c'est un peu le string le plus connu de l'histoire de la mode.

Et spoiler alerte, c'est ça qui ouvre l'expos.

C'est un peu...

Je sens que pas les galérailles, c'est la musique.

Oui, vous allez tomber néané sur un string.

On vous prévient.

Le logo Gucci, c'était vraiment le truc qui avait fait marrer tout le monde cette année-là et qui fait toujours marrer.

C'est assez drôle.

La bonne blague de Tom Ford.

Au cours de la mode avant dernier épisode, demain dernier épisode avec Chanel.

On aura peut-être une habité surprise.

Ah ouais.

Peut-être.

Bisoujou!

Salut hardcore!

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Loïc Prigent et Julien Da Costa n'en ont pas fini avec les défilés ! Aujourd'hui, le défilé Louis Vuitton au Musée d'Orsay, l'accessoirisation Chanel et qu'est-ce que c'est une mannequin cabine ?  Bien assis dans la DS, Loïc Prigent revient sur sa première année dans la mode : l'année 1997, à l'occasion de la nouvelle exposition au Musée Galliera. Attention, anecdotes !!