Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: L’incendie du Bazar de la Charité - Le récit

Europe 1 Europe 1 3/26/23 - 25m - PDF Transcript

Voici un fait d'hiver qui a traumatisé la France à la toute fin du XIXe siècle.

L'incendie du Bazar de la Charité en mai 1897 à Paris.

Je me suis inspiré pour écrire cette histoire fascinante du livre de l'historien Bruno Fuligny,

L'incendie du Bazar de la Charité qui paraît aux éditions de l'Archipel.

Je l'ai écrite avec Bettina Servant, réalisation Signé Céline Le Bras.

Au début de l'année 1897 à Paris, dans la bonne société,

on ne parle que de Mademoiselle Couédon, une voyante de la rue du paradis, dans le 10e arrondissement.

J'ai écouté ma chère. Il paraît que cette femme est extraordinaire.

Il semble qu'elle soit en connexion directe avec l'Arcange Gabriel. C'est ce que j'ai lu.

Elle ne prédit pas l'avenir, ma chère. Elle le dit. Et mieux que ça, elle le dit en verre français.

Je serai bien curieuse d'assister à une de ses séances.

Rue du paradis, dites-vous, Comtesse.

Vous n'y soyez pas, en fait, c'est un quartier ouvrier. Personnellement, je n'irai pas.

Et si je la faisais venir ici, chez moi, qu'en pensez-vous, ce serait amusant?

Et c'est ainsi que le 21 mars 1897, Henriette Couédon, 24 ans, la voyante de la rue du paradis,

débarque chez la Comtesse de Maillet, dans son hôtel particulier près des Champs-Élysées.

Toute la bonne société est là.

Même le poète José Maria de Heredia a accepté l'invitation.

Une voyante, ça ne se refuse pas.

Et soudain, voilà mademoiselle Couédon qui se met en transe.

Elle est comme saisie de convulsions.

Elle a les bras levés près des Champs-Élysées.

Je vois un endroit pas élevé qui n'est pas pour la pitié, mais qui en est approchée.

Dans un but de charité qui n'est pas la vérité.

Je vois, je vois le feu s'énerver.

Je vois les gens hurler, des chers grillés, des corcalescinés.

J'en vois comme par pêleté.

Autour les gens s'autorifier.

N'empêche qu'aucune des personnes présentes ce soir-là chez la Comtesse de Maillet

n'ira à retir au bazar de la charité.

Aucune.

Alors qu'est-ce que c'est que ce bazar de la charité?

C'est une structure, si vous voulez, un consortium,

créé ces temps plutôt en 1885 et qui fédère une vingtaine d'oeuvres charitames.

L'idée est d'organiser une fois par an une grande vente

au bénéfice de leurs oeuvres en partageant les frais d'organisation.

Les premières années, les ventes ont lieu chez les plus riches,

ceux qui ont des hôtels particuliers assez vastes.

Et puis en 1897, le comité d'organisation décide de faire un coup

et de bâtir sur un terrain vague de la rue Jean-Goujon une construction éphémère.

J'ai une idée.

J'ai entendu dire que le décor réalisé l'année dernière

pour l'exposition du théâtre et de la musique est à vendre.

C'est un décor qui représente une rue du Vieux-Paris au Moyen-Âge.

À mon avis, ça plaira beaucoup.

Donc nous pourrions le racheter pour une somme modique.

Qu'en pensez-vous?

Effectivement, c'est un décor en carton pas très amusant.

Il représente une rue avec ses échopes de part et d'autre

qui portent le douneau de haut-chaboté, au soleil d'or,

et puis des auberges, une église, des tourelles, des échoguettes,

des bâles qu'ont ornées de plantes grimpantes.

Alors, je propose que nous mettions la société de secours au blessé

de la Générale février au numéro 1.

Et puis au numéro 3 de la rue, nous pourrions mettre l'orphelinelle

de l'avenue Victor Hugo, qu'en pensez-vous?

Et puis les jeunes filles aveugles de Saint-Paul iront au numéro 15.

Et puis au numéro 4, nous installerons le novitiat dominique, un de la Duchesse d'Alençon.

Ça vous va?

Concrètement, voilà ce que ça donne.

Une baraque en pichepin, une grande caisse en bois de 80 mètres de long,

sur 13 mètres de large, avec un plancher en bois

directement posé sur la terre du terrain vague.

Et le tout est recouvert d'une toile goudronnée,

avec idées très amusantes, deux portes tambours aux issus principales.

J'insiste sur ces portes parce qu'elles vont faire office de pièges à riches.

À quelques heures de l'inauguration du bazar de la charité,

il y a quelque chose que je veux absolument vous dire,

au sujet de ce bazar organisé chaque année par la bonne société parisienne.

C'est un endroit où, une fois par an, la jeunesse dorée se lâche.

Pendant quelques jours, le bazar allège un peu l'étiquette.

Figurez-vous qu'une année, on a vu une baronne contre quelques louis d'or,

se laisser déposer des baisers sur la joue, en disant toute rouge,

c'est pour mes pauvres, c'est pour mes pauvres.

Je peux vous dire que les jours de bazar,

les jeunes filles à mariés ne lésinent pas sur leur apparence.

Le chapeau, les plumes, les robants mousselines,

les rubans, les fanfreluches.

Tout ça est assez loin de Dieu et de Jésus et de tous les saints qui patronnent l'institution.

Le bazar de la charité 1897 ouvre le 3 mai,

en présence de la Duchesse d'Alançon, s'il vous plaît,

princesse de Bavière et sœur de la pératrice d'Autriche.

Il y a aussi beaucoup de bonnes sœurs et surtout des dames patronesses et des enfants

en costume de papier, ils ont monté un petit spectacle.

Ils miment la passion du Christ.

C'est tellement mignon.

Mais la grande inauguration a lieu le lendemain.

Le 4 mai, avec une double attraction.

D'abord, mon Seigneur Carly, le nom s'apostolique, donne la bénédiction du pape.

Et ensuite et surtout, le cinématographe.

Depuis le temps qu'on en parle de ces images animées que les frères Lumière ont inventées il y a deux ans.

C'est tout nouveau. Et donc on a installé un petit cinéma tout petit, 9 mètres sur 4.

Et évidemment, tout le monde a envie de voir ça.

Devant l'entrée, il y a un monsieur avec une clochette.

Entrez mesdames et messieurs, la séance va bientôt commencer.

Il est 4h20 de l'après-midi.

A ce moment-là, le nom s'apostolique s'en va.

Et juste après, une explosion.

Et assez vite, des flammes. Des flammes qui jaillissent de la salle de projection.

Le projecteur a pris feu et les pellicules en celluloïde flambent.

Et maintenant, le feu se propage au mur en bois à une vitesse incroyable.

Une petite fille, elle-là, qui s'appelle Fabienne, elle est venue avec une amie de sa mère, Madame Le Grand.

Elle a survécu. Alors elle peut raconter.

J'ai reçu une goutte enflammée.

Cette goutte enflammée, elle glissait sur la charlotte, m'a enflammée les cheveux que je portais long,

a abîmé ma robe, m'a fait d'abord très mal, m'a donné une peur horrible.

La porte d'entrée dont je n'étais pas très éloignée était entrouverte.

J'ai eu la force de m'arracher au bras de Madame Le Grand et je suis sortie une des premières enflammes.

Fabienne a survécu. Mais retournons à l'intérieur.

En moins de trois minutes, les flammes ont gagné les frises du décor.

Et maintenant, elle court sur les toiles peintres.

Il règne maintenant une odeur terrible, un mélange de goudrons fondus et de chers brûlés.

C'est tout le bâtiment qui flamme et sacré, une panique inimaginable.

1200 personnes se précipitent en même temps vers les deux portes, les deux portes à tambour.

Et forcément, elles se bousculent, elles s'écrasent, les gens tombent les uns sur les autres.

Ça fait des tas qu'on ne peut plus passer.

Et partout, des hommes et des femmes qui se tordent en hurlant et qui finissent par flamber eux aussi.

Et au bout de 20 minutes, 20 minutes à peine, la carcasse s'effondre tout entière.

C'est fini, il n'y a plus rien, tout à brûler.

Les pompiers de Paris ont été prévenus à 16h34.

Ils arrivent rue Jean-Goujon, dix minutes plus tard.

Pour l'époque, c'est un exploit, ils sont à cheval.

Les premiers qui arrivent à 16h39 sont un caporal et deux sapeurs.

Mais, stressés sans doute, ils renversent leur voiture.

Alors un sergent pompier en permission qui passe par là, prend les choses en main.

Par ici, par ici, mettez-vous ici, voilà.

Ici, là, bien.

À 5h45, valence d'incendie se met en action.

Pour le bazar de la charité, c'est trop tard.

Mais ça évite la contamination aux immeubles voisins.

Il y a eu des héros dans cette catastrophe.

Et d'abord, les cochers et les palpreniers de l'écurie Rothschild, qui est juste en face.

Quand les gens ont commencé à sortir en feu,

ils ont eu la bonne idée de les jeter dans leurs abres voies.

Et puis, il y a eu l'ouvrier plombier piqué.

Il travaillait à côté.

Il est arrivé en courant.

Il s'est jeté dans la fournaise.

Et il a ramené une femme, puis une seconde et ainsi de suite.

En tout, il en a sauvé 100.

Et après, vous n'allez pas le croire.

Il est rentré travailler.

Un héros.

Et puis, parmi les héros, il y a aussi Georges, un coché.

J'ai demandé un ami de ma rosée avec une lance à eau.

Et puis, j'ai rentré dans la fournaise.

Puis là, j'ai vu une femme.

Je l'ai ramenée dans mes bras.

Et puis, autant de fois, j'ai recommencé.

J'en ai sorti dix.

Ça lui faudra la légion d'honneur.

Notant qu'il s'est blessé, Georges,

aux mains, aux bras et aux coups.

En portant une grosse dame qui n'avait déjà plus de pied

et qui dit-il fondé dans ses bras.

Elle gesticule tellement à cause de la douleur

qu'elle l'a fait tomber et qu'il s'est blessé.

Dans les années d'autre de cette terrible journée,

on raconte aussi qu'une plantureuse baronne

emportée du brasier par un sauveur,

lui a reproché de lui palper les fesses.

Il y a aussi ces survivants qui sont passés par derrière.

Et qui, en fuyant le brasier,

se sont retrouvés acculés à l'arrière d'immeuble borne.

Sans issue.

Un seul endroit où passaient.

Le fenestron du restaurant de l'hôtel du palais.

Mais il est équipé de barreaux.

Heureusement, le cuisinier qui s'appelle Gombrie est là.

Il va chercher le marteau qui lui sert à casser le charbon.

Et à coups de marteau, bim, bim, bim,

il se met à desserler les barreaux.

Et autour, les gens surgissent en flammes

et le feu se rapproche.

Et une femme en feu vient s'accrocher au barreau.

Sauvez-moi!

Sauvez-moi!

Le brave cuisinier doit lui donner des coups de marteau

sur les doigts pour qu'elle lâche

et continue son travail désespéré.

Bim, bim!

Et finalement, les cinq barreaux cèdent.

Et la femme et les autres sont sauvés.

Ils ne restent plus que des poteaux à demi-calciné

et un brasier fumant au ras du sol.

Et maintenant, il faut compter les morts.

Les cadavres que l'eau des lanceins incendies

a transformé en bout gluante.

Un charnier à ciel ouvert.

Un avant-gout de l'enfer.

Les corps sont méconnéssables.

Ils n'ont plus figure humaine.

On comprend qu'ils n'ont plus qu'un charnier à ciel ouvert.

Un avant-gout de l'enfer.

Ils n'ont plus figure humaine.

On commence par les couvrères de bâche.

Et le palais de l'industrie, à côté,

est transformé en dépôt mortuaire.

Des gardiens de la paix, des soldats,

des gendarmes sont mobilisés

pour transporter les cadavres

et les objets qui vont avec,

les bijoux notamment,

qui permettront de les identifier.

Et quand la nuit arrive,

on poursuit les recherches sur le terrain

de la lueur de flambeau.

Les pompiers tombent sur une femme carbonisée

qui tient temps lasser dans ses bras une petite fille.

La tête serrée contre elle, tellement serrée,

qu'on ne peut pas les séparer.

Ils trouvent aussi quatre femmes et un vieillard

qui ont mort étouffées, asphyxiées, en tas.

Et à qui est ce port de robes bleues

collés sur deux jambes dont un pied se détache?

Le lendemain matin,

les opérations se poursuivent

et des ministres, notamment

le ministre de l'Intérieur Bartou,

viennent inspecter le chantier.

On vient de retrouver une rescapée figurez-vous.

Marie de Montagnac,

la fille d'un fabricant de draps de sedans.

Elle a eu la bonne idée de se hisser

sur le mur de l'écurie voisine

et de grimper jusqu'au toit.

Les flammes sont venues la lécher

et la légendes horriblement brûlées.

Mais pas la tête.

Les corps sont transportés

un par un dans des lains seuls

jusqu'au palais de l'industrie.

Et les gens se pressent devant l'entrée.

S'il vous plaît,

ma mère n'est pas rentrée.

Peut-être est-elle parmi les morts?

Laissez-moi voir, je vous en prie.

Ah désolé,

c'est impossible, nous avons des consignes.

Revenez demain.

La préfecture de police

vient de donner des chiffres.

Bien messieurs,

nous avons dénombré

111 cadavres

dans les décombres.

81 victimes ont été identifiées

grâce aux effets qu'elles avaient sur elles.

Et les familles nous ont signalés

136 personnes disparues.

Voilà ce que nous pouvons vous dire

pour l'instant.

Le surlandement de l'incendie,

les familles sont invitées

à venir reconnaître les corps non identifiés.

Les cadavres ont été placés

sur deux rangées.

Ils sont éclairés par un bras zéro

au milieu de la salle qui dégage une lueur sinistre.

Et de temps en temps,

on entend au loin un parent

ou une femme de chambre qui vient de reconnaître un corps.

Oh je reconnais

la baguette arabe qu'elle portait.

Oh mon Dieu!

Au fond de la salle

deux hommes se penchent sur un cadavre

et ils trouvent un portefeuille raccourni

par les flammes.

Oh mon Dieu!

Je crois que c'est celui de ma femme.

Monsieur,

vous pouvez regarder si elle porte une bague.

Je ne vois rien à la main droite.

À la main gauche peut-être.

Monsieur,

il n'y a plus de main gauche.

On entend un cri au loin.

C'est un valet de chambre

qui vient de reconnaître sa maîtresse à sa robe.

La comtesse de Saint-Martin.

Dans l'angle de la cour,

on a posé 100 cercueils vides.

Et quand les corps sont identifiés,

on les place à l'intérieur.

Et ils sont transportés

au domicile.

Le 6 mai,

sur l'endemain de la catastrophe,

il reste 19 cadavres

non identifiés.

Ils sont posés côte à côte,

comme dans une brocante atroce.

Au côté des lambeaux de vêtements

et d'objets qui pourraient aider à les reconnaître.

On fait venir 3 médecins légistes.

Ils installent des tables

et ils prennent les cadavres un par un.

Ils commencent par les déshabiller.

Et ensuite, ils les examinent

avec une loupe.

La dentition, les plaies,

les cicatrices anciennes,

les signes particuliers.

Le comte de loupe est s'impatiante.

Il croit reconnaître sa femme,

mais on refuse de lui remettre le corps.

Nous sommes désolés, Monsieur le Comte,

mais cette femme

est beaucoup plus jeune que la comtesse.

La comtesse avait-elle un signe particulier?

Oui.

Elle avait une opération,

une cicatrice.

Elle a sans doute été effacée par le feu.

Enfin,

tout le monde a trouvé son cadavre,

excepté moi.

C'est horrible. Le savez-vous ça?

C'était pour ventable.

Il me faut ma femme.

Il me la faut.

Rendez-la moi.

Quand le soir arrive,

il ne reste plus que 7 cadavres

non identifiés.

Et deux jours plus tard, le nombre

descend à 6.

6 femmes.

La police livre à la presse

une description de chacune d'entre elles.

Le corps numéro 1

est celui d'une femme

bien constituée,

d'une taille d'un mètre 50 environ,

avec dans la région de la nuque

des cheveux à reflet rougeâtre.

Parmi ces vêtements,

on a retrouvé un fragment de chemise

festonné à coulisse,

marqué MP en lettre gothique

au fil rouge,

ainsi qu'un débris de corsage en étoiles

jaunâtre à côte,

baléné avec des ornements en thune.

Le corps numéro 2

est celui d'une femme d'un mètre

50 environ, brune,

avec un corps au petit doigt du pied droit.

Il reste aussi

6 chevelures de femmes,

2 tibiens,

une main complète mais sans bagues,

3 troncs incomplés,

un pied dans une bottine

sans marques,

une mâchoire inférieure,

11 foses dents,

une dizaine de kilos d'entrailles

et un sabre d'officier d'infanterie.

...

Il y a eu 130 morts

et sur les 130 morts

on fait assez vite le compte

il n'y a que 7 hommes,

7 hommes contre 123 femmes.

Pourquoi?

Pourquoi?

Eh bien parce que les hommes

ont détalé,

en se frayant un passage,

à coup de pied, à coup de poing,

à coup de canne.

Et je peux vous dire que ça,

dans la presse de gauche notamment,

ça fait scandale.

Je vous lis un extrait du petit journal.

On dit que plusieurs femmes

ne furent blessées que par ceux qui faisaient

le mouliner avec leurs cannes

ou avec des bouteilles de champagne

assommant les infortunés

qui les gênaient dans leur fuite et perdu.

Que le remord et le mépris

érable.

Le baron de Mako lui-même,

le président du bazar de la charité

est accusé d'avoir frappé des femmes

pour sauver sa peau.

...

Le 8 mai,

une cérémonie d'hommage aux victimes

a lieu à Notre-Dame.

Et même le président Félix Forrella

qui pourtant ne croit ni à Dieu

ni à Diable.

Il y a des représentants du tsar de Russie,

de l'empereur d'Allemagne,

le Lord maire de Londres est là

avec ses deux fils.

Dans la neve de la cathédrale,

on a tendu des drapris noirs,

l'amé d'argent.

Et alors on joue la marche funèbre de Beethoven.

...

Et puis,

vient le prêche du père Olivier.

Messieurs,

la mort

fait éruption.

Et dans un coup,

la plus horrible

qui se puisse imaginer,

elle met en ayant

toute cette jeunesse,

toute cette beauté,

toute cette force,

toute ce bonheur.

Mais pourquoi?

Pourquoi

cela s'est-il fait?

...

Pourquoi est-il fait?

A quel déceur

se rattache l'horreur d'un pareil d'œil?

...

Oh,

Dieu de la France catholique!

...

Sans doute,

vous avez voulu donner

une leçon terrible

à l'orgueil de ce siècle.

Où l'homme parle son cesse

de son triomphe contre vous.

...

La France

a mérité

son châtiment

par un nouvel abandon de ses traditions.

Au lieu de marcher

à la tête de la civilisation chrétienne,

la France

a consenti à suivre en servante

ou en esclave

des doctrines aussi étranges

à son génie qu'à son baptême.

Elle s'est pliée

à des meurs

ou rien ne se reconnaissait

et généreuse nature.

Dieu

ne voulant pas l'abandonner

ne veut la soumettre

à l'explication.

...

Vous auriez dû voir la tête

du président de la République, Felix Ford.

Il est furax

et il ne peut pas répondre.

Et le prêche du père Olivier

soulève beaucoup de protestation

jusqu'à la chambre des députés.

...

...

Le 24 août 1897

Le tribunal condamne

les deux projectionnistes de cinéma

qui ont mis le feu,

l'un à un an de prison avec sourcil

et 300 francs d'amende

et l'autre à 8 mois avec sourcil

et 200 francs d'amende.

Et le baron de Mako qui avait organisé

le bazar

s'en sort avec une amende de 500 francs.

Et rassurez-vous,

...

...

Si vous allez aujourd'hui

au 23 de la rue Jean-Goujon

vous trouverez une chapelle

bâti dans les années qui ont suivi l'incendie.

La chapelle Notre-Dame-de-Consolation

de Stine-Néo-Baroque

elle appartient toujours aujourd'hui

à l'association des descendants

des victimes de l'incendie.

Et elle comprend une petite vitrine

dans laquelle sont exposées quelques objets

des poupées noiresies

des chaplées

et des rosaires carbonisées.

Elle est occupée depuis 2013

par les intégristes de la fraternité

Saint-Pydice.

...

J'ai tiré cette histoire

du livre de l'historien Bruno Fuligny

l'incendie du bazar de la chaïté

aux éditions L'Archipel.

...

Des centaines d'histoires disponibles

sur vos plateformes d'écoute

de l'Homéphère.

Sous-titrage ST' 501

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En mai 1897 à Paris, le bâtiment éphémère en bois où était organisé une fête de charité prend feu. 130 personnes, dont la plupart sont des femmes issues de l’aristocratie, meurent brûlées.