Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Les Silva, le clan complotiste

Europe 1 Europe 1 9/16/23 - 36m - PDF Transcript

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On de l'être à compte.

Christopher Delathe.

En 2015, à Niel-sur-Mer, près de la Rochelle,

Marie-Josée, 71 ans et sa fille Elizabeth, 47 ans,

font un plan redoutable.

Mettre le feu à leur maison.

Et emporter dans l'incendie toute la famille.

Y compris le frère d'Elisabeth, Marc.

Et y compris aussi sa fille Elsa, 2 ans et demi.

Mais leur plan échoue.

La mère, la fille et la petite fille sont sauvées par les pompiers.

Seul le frère, Marc,

meurent asphyxiés par les émanations de monoxyde de carbone.

Ouvrons ensemble la Côte B

du dossier d'instruction d'Elisabeth Silva

et de sa mère, Marie-Josée Marquette.

Dans le système judiciaire français,

le dossier d'instruction contient un sous-dossier appelé Côte B.

Il rassemble les rapports des experts psychiatres, psychologues

et de l'enquêteur de personnalité.

Ouvrons l'un de ces dossiers.

On de l'être à compte.

Côte B sur Europe 1.

Le 21 novembre 2015,

les pompiers de la Rochelle reçoivent un appel affolé.

Venez vite chez les Sylvain.

Il y a eux, il y a le feu.

Des flammes énormes.

Les pompiers défoncent une fenêtre

et ils découvrent deux femmes,

une enfant et un homme inanimé.

La scène est étrange,

un frigo bloque la porte d'entrée

pour empêcher toute intrusion

et l'appartement sent le white spirit.

Le mort s'appelle Marc Silva.

C'est un ancien policier de l'OCRB,

l'Antigone.

Il est mort asphyxié par la fumée.

Sa mère Marie-Josée, sa sœur Elisabeth

et sa nièce Elsa, deux ans et demi,

sont sauvés par les pompiers.

Les gendarmes comprennent que l'incendie

était intentionnelle.

La famille Silva avait élaboré

un scénario complètement fou.

Un suicide collectif.

Madame Silva,

vous êtes la maman d'Elise ?

Comment est-ce que vous avez pu imaginer

un tel scénario ?

Pourquoi est-ce que vous avez voulu

tous vous suicider ?

Monsieur, je vous le dis.

Les personnes me croient.

Mon ex-Marie l'a abusé sexuellement

de ma fille, j'en suis certain.

Je l'ai dit à la juge.

Mais elle m'a pas cru.

Elle a même laissé à mon mari le droit

de voir Elsa.

C'est criminel de sa part.

Alors que j'étais à bout

et avec ma mère et mon frère

on a pensé que pour sauver Elsa

pas le mieux c'était de

tous rejoindre le seigneur.

Tous.

Il s'agit d'une rupture conflictuelle

entre une femme et son compagnon.

Docteur Paul Bonan,

expert psychiatre.

Ils sont parents d'une petite fille

et progressivement

cette femme

va

imaginer

avec des interprétations

avec des intuitions

en voyant sa fille

dans certains moments

notamment quand elle revient

de la garde de chez son père

une fille qui aurait

des comportements

qu'on peut qualifier

pratiquement de sexuel

c'est-à-dire une enfant

qui finalement aurait par moment

avec ses mains

des gestes

pouvant être associés

à une dimension de masturbation

au niveau vaginal.

Et de là, c'est l'abord

qu'au cours

des contacts

et des conversations qu'elle peut avoir

avec son père au moment

des droits de visite et de garde

que son père

puisse être insécieux.

Ça c'est le postulat de départ

de la mère de l'enfant.

Dans le dossier

il n'y a rien en faveur

d'une telle appréciation

si bien que malgré les requêtes

auprès du juge des enfants

l'enfant

continue à être régulièrement

confié au père.

Donc il n'y a rien

dans le dossier

qui peut démontrer

que ce que la mère

a dans sa tête

par rapport à ce qu'elle dit voire

du comportement de sa fille

puisse correspondre

à quelque chose qui pourrait être

répréhensible

avec une relation de type insécieuse

de la part du père, c'est-à-dire de l'ex-compagnon.

Elle partit psychiatrique des docteurs

maçon et bonan.

Elizabeth Sylvain argumente

que son ex-compagnon frappait sa fille.

Elle ajoute

ma fille a subi des abus sexuels

elle se dénudait

elle enfoncait ses quatre doigts

au fond de la gorge

elle s'introduisait des doigts dans la nuse

quand elle revenait d'une visite chez son père

elle était perturbée.

Je suis persuadé qu'elle va s'auto convaincre

que son époux est quelqu'un de dangereux.

Je crois qu'il a le sentiment

de vivre avec quelqu'un un

qui a la main mise sur la gamine

qui est complètement barrée parce qu'elle se raconte une histoire

l'exemple

et on en est arrivé à ça

c'est que quand on voit

un enfant qui dessine sur un poupon

avec un crayon rouge

ça veut pas dire que l'enfant est battu par le père

qui va dessiner sur des murs avec un crayon noir

ça veut pas dire qu'il porte le deuil de quelqu'un

donc en fait elle avait des raccourcis

et ça c'est le bagage intellectuel de la dame Silva

elle a fait des études en psychologie

elle se dit percepteur extra-sensorial

donc en fait elle a la science infuse

et dans la manière de se présenter

comme victime

elle arrive à convaincre son interlocuteur

de ce qu'elle perçoit

correspond nécessairement à la vérité

Madame Silva

à l'époque l'épouse Mistralie

va s'amuser à envoyer une lettre

à tous les clients

de M. Mistralie

avec l'information sur laquelle c'était un pédophile

ce qui veut dire en fait qu'en plus de ça

elle veut saper sa notoriété

elle veut saper sa réputation

et elle veut saper son honneur

mais je serais persuadé qu'il fallait le tuer socialement

elle est convaincue

qu'elle fait

l'objet

de son fils

de son ex-compagnon

et que la justice est de mèche

avec son ex-compagnon

Je me souviens que

quand je la vois

dans ses premiers mots

elle me parle beaucoup de sa mère

je perçois

de cette

très importante de sa mère

Une petite femme

menue

au physique agréable

très brune

avec de grands yeux bleus

d'un bleu sérulien

avec une pommate

qui parle évidemment

entre des crises de larmes

qui est extrêmement déprimée

et qui me parle

beaucoup de sa fille

la petite Elsa

elle s'inquiète de sa fille

elle voudrait avoir

des contacts avec sa fille

elle voudrait pouvoir lui écrire

elle voudrait pouvoir lui parler

elle voudrait

pouvoir lui expliquer

comment les choses

en sont arrivées là

ce qui est frappant

dans sa détresse

c'est qu'on voit

que dans sa manière de parler

elle remue

des images et des mots

en blanc et noir

extrêmement maniché

il y a d'un côté les méchants

et de l'autre côté les gentils

sa mère c'est

une sainte de vitrailles

telle qu'elle me la présente

sa fille c'est un ange

évidemment

c'est un contesté

mais le père de sa fille

c'est un démon

c'est un être diabolique

elle considère que si

les choses en sont arrivées là

et c'est parce que le père d'Elsa

est un être

dangereux pour l'équilibre de sa fille

et qu'il fallait absolument

mettre une distance

entre cet homme

et sa fille

Elisabeth Silva a 48 ans

ses parents se sont séparés

quand elle était enfant

Elisabeth Silva avait un frère aîné

il est décédé lors des faits

elle l'évoque ainsi

mon frère est un homme admirable

stable

très généreux

il a toujours tout donné à sa famille

il a pris le relais de mon père

quand il a laissé toutes ses dettes

à la famille

Marc était policier

pour faire classer secret défense

j'ai reçu le soutien des têtes

couronnées

la reine d'Angleterre a été

d'un soutien immense

c'est une famille qui donne l'impression

vraiment d'être au bout du voyage

d'être au bout de tout

ils sont

dans un appartement qui est tout proche

des résbitaires de ce village

des chers ronds maritimes

ils sont renconniés derrière leur volet

des voisins diront

qu'ils les ont quasiment jamais vus

que les volets étaient toujours fermés

que ces gens avaient l'air

de gens qui s'étaient

presque séquestrés volontairement

ils sont

à bout de souffle en quelque sorte

la mère

et la fille

sont engagés dans un combat

errantant

un combat pour la garde de la petite Elsa

mais surtout

un combat plus que pour la garde de la petite

un combat

pour que le père n'ait plus

aucun rapport

n'est plus

aucune possibilité de contact

avec la petite

le frère a lui aussi

une personnalité particulière

c'est un ancien

de la police

qui a quitté la police

dans des conditions

très spéciales

puisqu'il a eu

le sentiment qu'il était

victime d'une sorte de complot

qu'on faisait tout

pour l'empêcher

de surmonter et d'y arriver

dans les enquêtes qui lui étaient confiées

il a

une espèce de volonté de croisade

anti-pédophile

il projette et il reporte

pas mal de ses échecs

sur le combat

que sa soeur mène

pour récupérer

sa fille en tout cas pour ne pas

donner sa fille au père

c'est une cellule dans laquelle les enfants

fusionnent énormément

avec la mère

la mère est une divinité

pour isabette et marque

on peut même dire que c'est

une sorte de gourou en jupon

d'ailleurs

lorsque on va

trouver la mère et la fille

en partant

pour le ciel

on s'apercevra que tout près du canapé

sur lequel elle s'était endormie

il y avait une Bible

Elizabeth Silva

lorsqu'elle l'entend sa mère

et lorsque sa mère parle

depuis sa plus tendre enfance

la voix de sa mère agit sur elle

avec une force

incroyable

c'est une enfant qui a été

élevée

dans les cantiques

dans le son des orques

dans les silènes, dans les vitraux

dans les versets de la Bible

nous avons des gens qui sont sans arrêt

en train

de penser qu'il y a

des forces cachées

des forces de l'au-delà

des mauvais génies

des forces diaboliques disons-le

qui souffrent impunément sur les événements

pour quelque part

contrecarer systématiquement leur désir

ce qui fait que nous avons

des gens

extrêmement complotistes

et qu'ils sont

dans cette pénombre

dans ce petit logis

comme effectivement

conduit avec

psychologiquement

de véritables mentalités d'acigés

Côte B-13

expertise psychiatrique des docteurs Masons et Bonan

Marie-José Marquez

affirme qu'elle a

à chaque retour de chez son père

été méconnaissable

elle cria

et elle pleurait

en consultation médicale

elle s'accrochait à sa mère

refusant de parler au médecin

ainsi cette enfant était selon elle

de plus en plus mal

être patricien Couton

avocate de Marie-José Marquez

elle a l'apparence de n'importe quelle

grand-mère sympathique tout en ayant

quand même un fort caractère

tout en étant

extrêmement volubile

c'est difficile de faire des entretiens d'une heure avec elle

ça part un peu dans tous les sens

parce qu'elle a besoin de développer

qu'elle a besoin de réponses sur énormément de choses

parce qu'elle est très angoissée

qui dit beaucoup d'angoisse, beaucoup de questions

et moi je suis son avocat

qui a eu l'avoir au parloir

donc je suis sa bouée de sauvetage

elle s'accroche à moi comme on fait souvent avec un avocat

c'est notre métier

mais là quand il n'y a personne d'autre autour

quelqu'un d'angoisse

quelqu'un qui a du caractère

et quelqu'un qui a

une idée de question et pas trop de réponses

en même temps

il m'apparaît assez vite qu'elle est

totalement effondrée par ce qu'elle a fait

elle n'est pas du tout dans la revendication de son acte

elle me dit on n'avait pas le choix

mais elle me dit aussi c'était pas la bonne solution

et elle me dit bien dans son discours

je ne voyais pas

à ce moment là d'autres solutions

donc il y a quand même une autocratique

mais elle arrive pas à analyser

tout ce qui précède l'acte

et à se dire

peut-être qu'on a pu mal interpréter

mon fils était un bon policier

un très bon

il avait soulevé des affaires

c'est bizarre que c'était du secret

des frances

et puis il l'envirait de la police

parce qu'il avait mis à jour un secret d'état

et on a été obligé

de fuir en angleterre

et puis aux Etats-Unis

Marc c'était le flic

Elizabeth ma fille c'était un médium

elle sentait les choses

elle était son frère

dans les enquêtes

alors je peux vous l'expliquer

mais vous n'allez pas le comprendre

et je ne l'ai pas compris et je pense que personne peut vraiment comprendre

la logique de tout ça

parce qu'en réalité je pense qu'il n'y a pas de logique

sa logique à elle

c'est de me dire nous avons

pendant des années été victime

d'un certain nombre de choses

et notamment de ce qu'elle appelle un déni de justice

elle veut dire par là

la justice ne nous a pas entendu

la justice ne nous a pas soutenu

la justice ne nous a pas protégé

et là elle parle de toute cette histoire

dans laquelle la famille s'est sentie traquée

poursuivie, menacée, a pris la fuite

à l'étranger etc

et donc elle dit la justice n'a pas été là pour nous

et quand arrive cette petite Elsa dans la famille

et que la famille va se retourner

en quelque sorte

contre le père de cette petite fille

qui devient le mauvais objet

ou pourquoi finalement

mais du jour au lendemain M.M.E.

devient personne d'un nom de grata

là ce que fait cette famille

c'est qu'elle se tourne à nouveau vers la justice

juge des enfants etc, est-ce temps de social

enfin voilà on appelle à l'aide des institutions

en disant il y a un problème

notre enfant est en danger

la justice à ce moment-là va réagir

mais pas comme on l'avait prévu

c'est à dire que la justice réplique

en disant cette petite fille effectivement

vient d'anger auprès de sa mère

...

et là c'est ce que Mme Marquez

appelle un déni de justice transgénérationnel

et elle me dit mais alors à ce moment-là

nous on comprend que

ce déni de justice cette chose

qui nous colle au pied depuis des années

va se répercuter

aussi sur Elsa et que Elsa va être

elle également victime d'un déni de justice

et ça, ça l'aurait

insupportable

l'étape suivante c'est

pour sauver Elsa

il n'y a plus aucune solution

on ne peut pas fuir à l'étranger avec elle

parce qu'on a une interdiction qui était le territoire

donc on est au pied du mur

donc la seule solution pour sauver Elsa

ce sont leurs termins pour sauver Elsa

il faut qu'on parte tous ensemble

il faut qu'on parte tous ensemble

...

on va dire à cette femme

et à sa fille d'ailleurs

tuer un enfant

ça ne le sauve pas

ça paraît quand même quelque chose d'évident

elle en convient parfaitement

mais elle en convient après qu'on

parce qu'elle voit les dégâts

parce qu'elle voit qu'elle a perdu sa petite fille

et que d'ailleurs la petite fille est élevée par le père

donc en fait le résultat est à l'opposé de

ce qu'elle avait comme objectif

mais ce qu'elle m'explique et là moi je la crois

à 200% c'est qu'en fait

au moment de cette prise de décision

on ne voit pas d'autres solutions que la mort

parce que d'abord elle est dans

un fonctionnement psychique

bien ancré depuis des années

et qu'ils sont trois raisonnés dans le même sens

qui est probablement pas le bon mais qui est le leur

et que le désespoir

c'est qu'à un moment il y a une souffrance psychique

qui est telle qu'on n'arrive plus à raisonner

autrement et qu'on n'arrive plus

à envisager d'autres possibilités

Marie-José Marquez, la grand-mère

à 73 ans

et sa vie de mère de famille a été douloureuse

car en 1965

elle a perdu

une fille mournée

elle va se marier assez jeune

et elle va donner naissance

à un enfant mourné

de 7 mois et demi

alors ça c'est quelque chose sur quoi

on n'est pas assez très vite dans le dossier

mais moi je pense qu'une jeune mère

qui commence sa vie de mère comme ça

c'est un élément hyper traumatisant

donc c'est un enfant qui est prêt à naître

donc il va y avoir

cet événement là qui est absolument dramatique

elle a un arrêt de travail assez court

il faut qu'elle reprenne sa vie

donc ça c'est quelque chose qui lui a causé

beaucoup de mal

et donc elle dit Marquez

c'est la prunelle de mes yeux mais bien sûr

parce que c'est un bébé qui répare

la mort du bébé précédent et donc c'est l'aîné

il arrive après ce bébé mourné

donc évidemment Marquez est quelqu'un

extrêmement cher à son coeur

et peut-être une partie

d'elle-même en quelque sorte

ensuite viendra

Élisabeth

tout aussi important de son frère

à ses yeux bien sûr

mais il va aussi y avoir un autre événement

de voir faire un avortement thérapeutique

à plus de 4 mois de grossesse

donc très tard encore pour un bébé

qui n'est pas viable

donc dans sa vie de mère

elle a déjà vécu deux deuils

extrêmement douloureux

qui peut-être n'étaient pas très bien accompagnés à l'époque

on se soucie moins de ces événements-là

qui faisaient partie de la vie en quelque sorte

le psychologue considère que

sa relation à ses enfants qui est extrêmement fusionnelle

et qui sont presque

une partie d'elle-même

elle est notamment liée à ça

parce que voilà elle a perdu de bébé

et que les deux autres sont

font partie d'elle et qu'elle ne peut pas s'en détacher

et elle va vivre finalement

sa vie de femme adulte avec ses enfants

ils vont habiter très souvent ensemble

alors qu'à un moment normalement

les enfants prennent leur envol et vivent leur propre vie

Code B13

Expertise psychiatrique des docteurs

Maçon et Bonan

après 24 ans de mariage

Mme Marquez demande le divorce

a compris que son conjoint est la trompe

elle n'a pas refait sa vie

A ce moment-là je pense qu'il se joue quelque chose

dans le noyau familial

parce que le mari devient le mauvais objet

un peu comme quelques années plus tard M.Mistrali

finalement

une personne du clan devient le mauvais objet

les enfants doivent voir leur mère en très grande souffrance

et quand on voit quelqu'un qui souffre

notamment un parent

on se colle à ce parent et on essaie de le réconforter

donc à ce moment-là il va y avoir

une vraie cellule familiale

Mme Marquez, Elizabeth et Marc Silva

dont est exclu leur père

et là, à partir de ce divorce-là

je pense qu'il y a vraiment un noyau

une cellule

clinique, oui peut-être

de trois personnes qui se créent et qui se soudent

et qui va se souder d'autant plus que dans l'adversité

on va se souder de plus en plus

et être de plus en plus proches les uns des autres

...

Côte B-13

expertise psychiatrique des docteurs Masons

et Bonan

Elizabeth Silva

relate comment la famille a imaginé

un suicide collectif

elle dit

mon frère, ma mère et moi ainsi que ma fille

avions dîné

c'était aux environs de 20h je pense

après le dîner je suis resté avec ma fille

je l'amusais

je dansais avec elle dans mes bras

mon frère et ma mère

étaient dans la cuisine

c'est là que tout s'est décidé

mon frère ne voulait plus que l'on souffre

...

docteur Paul Bonan

expert psychiatre

...

et ils sont tous

finalement là

d'accord là dessus

ils préparent donc des médicaments qui pile

qui mélangent à de l'alcool

qui mettent dans le bibron de l'enfant

les deux femmes

en prennent

et le frère dit

avant d'en prendre j'ai quelque chose à faire

avant

et apparemment

il va mettre des bidons de white spirit

qu'il va déverser

à l'étage

et il va mettre le feu

l'incendie

va sauver l'enfant

mais le frère va mourir

par

l'intoxication à l'oxyde de carbone

Code B10

Expertise psychiatrique

du docteur Dandelot

Elizabeth Silva a une relative

conception de la mise en danger

de sa fille

pour elle la principale raison de ce geste

reste les agressions commises

par le père de l'enfant

et qu'il fallait à tout prix

cesser pour le bien de sa fille

Madame Silva ne peut pas s'exclure

de cet échafaudage

en prenant une faustée

du jugement

assez criant

Maître Alexandre Novion

avocat d'Elisabeth Silva

Comme toujours

il n'y a pas une seule cause

il y a plusieurs facteurs

qui vont quelque part se conjoindre

il y a d'abord

incontestablement

tel que le VRA

le psychiatre, le docteur Bonan

une dépression

sur l'échelle de la dépression

elle a descendu à peu près tous les barreaux

elle est ensuquée

elle est tout en bas

la veille des faits, elle a à peu près la force

d'une centenaire convalescente

elle est au bout du rouleau

je crois que c'est là que le fanatisme religieux

de la maire joue

qui est un rôle

d'une densité incroyable

c'est que

finalement

pour cette femme

qui est totalement imprégnée

par totalement des votes

et fanatiques

la mort n'est qu'une ouverture

sur l'au-delà

donc à partir de là

vous avez

un frère qui se sent

au bout du chemin

puisque toutes ces tentatives

pour

faire reconnaître

son combat de policier

à échouer

vous avez une Elizabeth Silva

qui a consacré

une énergie folle

à écrire un livre qui s'appelle

les piliers de la sagesse

dans laquelle

elle évoque

le combat de son frère

son propre combat

c'est à dire que

ce sont des gens qui se battent

individuellement

mais quand il y en a un qui se bat

l'autre est totalement dans son combat

l'autre est quelque part

totalement inervé

par le combat

de la mère ou du frère

comme si finalement

il était mental dans cette famille

qui faisait que

chaque fois quand il y en a un

quelque part qui souffre

l'autre tremble

ils sont totalement relis

et finalement celui qui va

matérialiser les actes

concrets, les actes nécessaires

à la disparition familiale

c'est quand même en tout cas

le frère qui va acheter

tout le matériel de combustion

le white spirit

tous les éléments

qui sont destinés

à incendier le logement

c'est le frère qui s'en occupe

et il n'a jamais été vraiment démontré

que Elizabeth Silva

était véritablement

au courant

ou en tout cas dans ce dessin

particulier de partir

dans le feu

4 ans

4 ans après

l'incendie de l'appartement

qui a entraîné la mort de Marc Silva

sa mère et sa soeur sont jugés

devant la cour d'assiste sain

Marie-Josée Marques et Elizabeth Silva

sont lourdement condamnés

15 ans et 20 ans

de prison

un an plus tard, mère et fille

sont rejugés en appel

et elles n'ont pas bougé d'un yota

toujours que le père de la petite Elsa

était un danger pour l'enfant

de mon point de vue

il y a 0 remises en question

là je perçois

de mon côté de là-bas

qu'on avait 2 dames

la dame Marques et la dame Silva

qui étaient inamovibles dans leur certitude

donc avec ça il faut faire avec

on a eu un même positionnement

premier dossier, première instance

et session d'appel

le même

donc leur dire qu'elle se trompe

et je pense que là le psychiatre peut le dire

d'un instant où on est sur un fonctionnement

qui est paranoïaque

vous pouvez démontrer un paranoïaque

qui l'adore ou en tout cas qui se fait

de la vérité, une perception particulière

vous pouvez lui dire par A plus B, lui démontrer

vous serez aussi dans le processus de paranoïaque

puisque finalement vous essayez de lui faire croire

à quelque chose auquel il ne peut pas adhérer

donc je sais pas comment on peut s'en sortir

docteur Paul Bonan

expert psychiatre

on est dans le sens qu'il faut surtout

les responsabiliser

c'est-à-dire qu'il faut qu'il y ait

un rapport à la justice

sinon elles sont dans une toute puissance

et que ce qu'elles font

est normal

parce que

la justice fait pas son travail donc elles le font

à la place de la justice

c'est pour ça que pour les paranoïaque

ma position est très claire

certes il y a une maladie

certes il y a un délire

mais il faut absolument qu'il soit

confronté à la réalité

car ils sont dehors de la réalité

mais il faut que cette réalité

puisse être donnée par rapport à la loi

et que c'est la loi

qu'il faut que chacun d'entre nous respecte

et que c'est la loi qui peut permettre

qu'il rentre plus ou moins dans les rails

...

faites entrer les accusés

ce qu'il aurait fallu dans l'idéal

pour qu'elle soit défendue au mieux

c'est qu'elle change de discours

maître patricien Couton

avocate de Marie-Josée Marquez

qu'elle ait un autre discours à l'audience

qui consisterait à dire j'allais très mal

j'ai complètement déliré je ne comprends pas comment j'ai pu en arriver là

et maintenant je vois bien qu'effectivement

mais c'est impossible

puisque son mode de fonctionnement psychique

son mode de raisonnement n'a pas changé

et que revenir sur ce qu'elle pense

ça serait mentir et que c'est pas quelqu'un qui ment

madame Marquez, elle est entière, elle dit ce qu'elle pense

donc elle va pas jouer la comédie

pour être mieux jugée

il n'y a pas d'évolution entre le premier et le deuxième procès

parce qu'il ne peut pas y en avoir

et je pense que s'il y avait un troisième procès

il n'y aurait pas plus d'évolution

et comme l'expliquait d'ailleurs un des psychiatres

le trouble d'élire en paranoïaque

il va arriver plutôt vers la quarantaine

et plus il évolue

et plus il est ancré

donc on ne peut pas espérer de changements

dans l'analyse des choses

la justice elle la porte nécessairement quand on

l'inquiète des réponses défavorables

mais le troisième en revanche

retient une abolition

du discernement

l'avocate de Marie-José Marquez

s'engouffre dans ce flou des expertises

donc on a des experts alterations

des experts qui retiennent l'abolition

et dans le doute

quand on est dans la zone crise

et on ne sait pas trop finalement où se situer

et bien dans le doute on va reconnaître la responsabilité pénale

et juger quelqu'un pour alteration

alors que peut-être il devrait juger

en tant que personne abolie

quand même un peu contraire

même totalement contraire au principe fondamental

de la justice qui est que le doute

y compris sur la question psychique

profitée à la cuisine

avant que la cour ne se retire

comme c'est l'usage

Elisabeth Silva a la parole en terniers

et elle adresse un message à sa fille

qui évidemment six ans et demi

n'est pas là

je te demande pardon Elisabeth

sois libre

heureuse et en bonne santé

j'espère qu'un jour

tu me pardonneras

et comme en première instance

Elisabeth Silva est condamnée

à 20 ans de prison

et sa mère Marie-José Marquez

à 15 ans

Elisabeth Silva est aussi déchu

de l'autorité parental

sur sa fille Elsa

C'était On de la Traconte Code B

rédaction en chef Guillaume Maury

réalisation Guillaume Vassau

Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org

Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.

Ecoutez Christophe Hondelatte dévoiler la personnalité d’Elisabeth SILVA et sa mère Marie-Josée. En novembre 2015, mère et fille ont tenté de se suicider en incendiant leur appartement. Dans ce suicide collectif elles voulaient emporter la petite fille, Elsa. Elles ont imaginé ce plan fou à cause d’un délire paranoïaque… Elles pensaient que le père de la petite ELSA était pédophile…Vous voulez écouter les autres épisodes de ce podcast ? >> Retrouvez-les sur notre site Europe1.fr ainsi que sur vos plateformes d’écoute habituelles.