Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Les reclus de Monflanquin Ep 2 - Le débrief

Europe 1 Europe 1 10/24/23 - 14m - PDF Transcript

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Pour commenter son histoire du jour, Christophe Ondelat reçoit un invité, acteur direct de son récit.

Je vous ai raconté en deux épisodes l'histoire de ce qu'on appelait les reclus de Mont-Flanquin, qui sont donc 11 membres d'une même famille du Lotte-Garonne, la famille de Védrine,

qui pendant dix ans sont passés sous la coupe d'un escrow pervers, manipulateur, je n'ai pas dit qu'il était pervers, manipulateur, mais pervers et manipulateur,

qui s'appelle Thierry Thiers et qui à la fin, le roi Assyphonais, tout de même 4,5 millions d'euros, il a payé le prix de ça, dix années de réclusion criminelle.

Et j'ai tiré ce récit de votre livre Marc Oda-des-Marf, les reclus de Mont-Flanquin, une famille sous-emprise aux éditions Les Presse de la Cité.

Vous les avez rencontrés, tous ?

Oui, on l'a passé de longues, longues heures à échanger parce que, encore aujourd'hui, c'est un traumatisme pour cette histoire.

C'est tous des victimes et ça, il faut bien souligner parce que, parfois, on peut penser que peut-être Guylaine a sa part de responsabilité.

Oui, certes, mais ça reste une victime.

Il parle facilement ?

Ça dépend, chacun, on va dire, à sa perception de cette histoire, chacun a essayé de comprendre en tout cas.

On ne peut pas leur retirer, ils ont tous essayé de comprendre comment on a pu croire ce personnage, pourquoi est-ce que cela leur est arrivé à eux ?

Chacun a fait un travail, un peu, d'introspection, que ce soit en voyant des spécialistes ou en écrivant aussi des livres.

Je pense qu'il y a vraiment...

De d'autres, elles ont écrit des livres ?

Christine de Védrine et Guylaine Marchand.

Sur leur histoire, et c'est vrai que c'est des perceptions très différentes.

Christine, elle a toujours un peu douté, mais elle a toujours eu peur d'élever la voix parce qu'elle ne voulait pas être exclue comme Jean Marchand.

Parce qu'elle, comme Jean Marchand, elle n'est pas, génétiquement, membre de la famille.

Elle n'est pas membre de la famille, oui, effectivement.

Sans le plan psychologique, il y a de lourds de conséquences.

Ce sont des gens qui voient des psychanalystes, des psychologues, des psychiatres, qui prennent les médicaments, qui sont rappelables.

Non, à ma grande, c'est d'ailleurs assez impressionnant.

Ils ont une capacité de résilience incroyable.

Tous ont essayé de renouer un petit peu avec la vie.

Ils ont retrouvé du travail.

Ils ont essayé de s'en sortir aussi finiement.

Ce n'est pas évident.

Christine de Védrine, elle a vécu quelque temps dans un HLM quand même.

On passe d'un château à un HLM.

Oui, elle aura filé 3,4 millions.

Ils sont ruinés ou pas, au final.

Où ils ont reconstitué un peu de leur patrimoine.

On leur a rendu de l'argent.

C'est-à-dire, ils ont été condamnés et qu'on se laisse étiller à les indemniser.

Tout à fait.

D'argent qu'ils n'avaient pas, probablement.

Mais que l'Etat avançait.

En tout cas, ils ont été indemnisés.

Après, est-ce qu'ils ont retrouvé...

Je pense que cette histoire, ce qui est terrifiant,

il y a le côté financier qui est très important.

Le plus dur, c'est d'avoir perdu des biens familiaux

avec une très forte dimension émotionnelle.

Quand vous vous rendez compte aujourd'hui

que Guylaine et Jean Marchand habitent à Bordeaux-Neuve,

une petite ferme qui donne pratiquement sur le château.

Ils habitent en face de chez eux.

Je ne sais pas, moi, je trouve ça absolument affreux.

La famille est toujours unie

où il y a eu des dissensions consécutivement à tout ça.

Évidemment, Thierry Thillet a laissé des traces.

C'est certain.

Certains membres de la famille ont essayé de renouer.

Pour d'autres, ça a été plus compliqué.

Guylaine et Jean Marchand se sont concentrés

sur le noyau dur de leur famille.

Ils sont revenus ensemble.

Oui, ça, c'est fantastique. Ils se sont même remariés.

Oui, parce qu'ils avaient divorcé entre eux.

Voilà, ils se sont remariés 30 ans.

Voilà. Forcé, Thierry Thillet, ils avaient divorcé.

Ils se sont remariés ensuite.

Ils ont sauvé leurs couples.

Ils ont vraiment sauvé leurs couples.

Oui, ça, c'est ça qui est beau.

Je pense qu'il y a du beau aussi dans cette histoire.

Je pense notamment au couple des Marchand

et je pense aussi aux enfants

qui portent aujourd'hui encore cette histoire en eux

et qui s'en sont admirablement sortis,

qui ont des enfants

et qui ont pu constituer une famille.

Ce qui a été difficile pour eux, vous voyez,

c'est que quand ils ont rencontré Thierry,

ils avaient 15, 20 ans,

notamment, je pense, à Guillaume de Védrine,

qui sortait d'une école de commerce

qui avait un brillant avenir devant lui.

Et du jour au lendemain, tout s'est effondré.

Quand il revient à la réalité,

il se réveille et il voit que ses amis se sont mariés

entre temps, eu des enfants.

Ils ont une situation.

Une situation.

Et lui, il n'a plus rien.

Donc il a dû tout reconstruire à 30 ans,

ce qui est formidable.

Le procès a dû être quelque chose de terrible pour eux

parce qu'il a été très suivi par la presse

et on a exposé leurs failles intimes, leurs faiblesses,

leurs naïvetés devant tout le monde.

Oui, et pour autant, ils étaient extrêmement dignes.

C'est des gens qui ont affronté ça

avec une sérénité et une dignité tout à fait admirable.

Et c'est vrai que je ne souhaite à personne

d'avoir son intimité, comme ça, exposée.

Et pour autant, ils sont très très humble

vis et vis de leur histoire.

Ils considèrent que voilà, seuleur est arrivée,

ça a été un moment de leur vie,

mais leur vie ne s'arrête pas là et elle continue.

Qu'est-ce qu'ils leur donnent cette force ?

Ils sont cadeaux.

Ils sont protestants.

Ils sont protestants.

Enfin, ils sont croyants.

Ils sont croyants, tout à fait.

Ça les aide, vous pensez ?

Oui, je pense que la foi doit les aider.

Et puis aussi, ce sont des gens extrêmement volontaires.

Ce ne sont pas des gens qu'on met à terre facilement.

Je pense que, non mais.

Paradoxalement, c'est ça qui est frappant.

On peut revenir sur l'emprise mentale.

On peut revenir pareil sur les violences conjugales.

Souvent, ce sont des femmes aussi très fortes

qui peuvent se faire influencer par...

Alors, c'est très à la mode, les pères, les racistsiques, etc.

Est-ce que tiraient-ils en été un ?

Je ne sais pas.

En tout cas, ce sont des gens qui ont réussi

à reprendre leur vie en main et qui aujourd'hui

vivent tout à fait normalement.

Qu'est-ce qui les a fait basculer ?

C'est là, pas financier des 14%

de rentabilité que leur proposait Thierry Dottiller.

L'argent rend aveugle ?

C'est ça la morale de cette histoire ?

L'argent rend aveugle, non pas que.

Je pense qu'il y a aussi tout l'aspect émotionnel

dans cette soeur qui est important.

Effectivement, je pense que le fait de

avoir fait miroiter au Védrine

14%, c'est forcément...

ça a intrigue.

Mais là où Thierry Dottiller a été très fort,

c'est vraiment sur la peur.

En fait, ils sont entrés dans un monde

complètement paranoïaque

où on se dit qu'il faut sauver nos biens,

il faut sauver notre patrimoine,

l'histoire se répète,

les protestants ont déjà été

persécutés par le passé,

pourquoi pas encore aujourd'hui,

sous différentes formes.

Et quand on arrive, on peut...

nécessairement on pense au complotisme

et je pense que c'est une sorte

d'état dans lequel vous vous trouvez

où finalement tous les événements

même extérieurs qui sont très angoissants,

comme les tours humaines, etc.

Vous vous fondez, mais le monde

ne tourne pas rond et quelque chose qui se passe,

je peux y laisser ma peau, qu'est-ce que je peux faire ?

Tiens, quelqu'un me propose une solution,

je vais le suivre et celui-ci, c'était Thierry Dottiller.

Alors il y a eu un débat,

s'agit-il d'une secte

et d'un guru.

L'avocat général dit non.

L'avocat général dit vous n'êtes pas un guru,

vous êtes un escro.

Vous en pensez quoi ?

Je suis d'accord avec l'avocat général,

mais effectivement...

C'est pas une secte.

C'est pas une secte.

Et là, tout le problème de cette affaire,

c'est que quand cette affaire éclate,

quand elle commence en tout cas...

À être médiatisée par le journal Sud-Ouest.

Voilà, quand elle commence à être médiatisée,

la France n'a pas vraiment les mots

pour nommer ce qu'est une secte.

Pour nous, à l'époque, les Français,

les sectes, c'est quelque chose de...

C'est le mandat Rome, c'est...

Voilà, c'est les États-Unis, c'est pas nous, c'est pas nous.

Et donc, quand on voit un groupe

qui s'extrait de la société

et qui refuse tout contact,

on se dit bah, c'est une secte.

Parce qu'on ne sait pas vraiment ce que c'est,

donc on part du principe

qu'un groupe qui vit à part de la société,

c'est une secte.

Or, ce ne l'était pas.

Pourquoi ?

Parce que Thierry Thélie

n'était pas un gourou,

il n'y avait pas de rituel,

il n'y avait pas de discours religieux,

il n'y avait pas aussi d'abus sexuels.

Ça, ce sont des critères

qu'on peut retrouver dans certaines dérives sectaires.

Or, ici, c'était pas le cas.

Ici, c'était vraiment une escroquerie

avec de l'emprise mentale.

C'était vraiment, à la fois,

le côté financier

et le côté psychologique.

Alors moi qui raconte des crimes

365 jours par an,

j'ai été très intéressé par un élément,

le docteur Daniel Zaguri,

qui est donc l'expert psychiatre

de Thierry Thélie.

Qui a expertisé la famille.

Alors, il a fait effectivement

des hypothèses sur Thierry Thélie,

mais il a surtout expertisé la famille.

Il y a eu des expertises psychiatriques

qui ont reclu

qu'il n'y avait pas de pathologie mentale.

Thierry, par emprison,

il y passe 7 ou 8 ans,

il sort.

Et dès sa sortie,

il est interné en hôpital psychiatrique,

mais pas comme ça.

Il est interné en UMD.

Moi, j'ai passé une semaine

dans un UMD à Lyon.

Je sais comment ça fonctionne.

Il n'y a dedans que des psychotiques

gravement atteints,

beaucoup de schizophrènes

qui ont tué et gorgé de leur main.

Quand on en voit quelqu'un en UMD,

il est gravement atteint

par une pathologie mentale.

Et là, on se dit, mais alors,

c'était un malade mental.

Pas forcément, peut-être pas au moment du procès.

L'environnement carcéral peut rendre fou aussi.

Je ne crois pas.

Non, je crois que

une pathologie mentale, elle est acquise.

Elle est acquise dès la jeunesse,

dès l'atolescence, elle apparaît,

aux alentours de 20 ans,

maximum 30 ans.

Et donc, il était malade mental.

En tout cas, peut-être qu'il a été assez fin

ou assez intelligent à cette époque-là

pour essayer de tromper

les experts psychiatres.

Mais bon, en général,

ils sont plutôt des personnes

qui sont avisées

de ce genre de profil.

Mais en tout cas, les faits sont là.

On n'a pas retrouvé

quelconque anomalie mentale

chez Thierry Tilly

pendant l'instruction.

Parce que quand il dit, je suis une neveu

travaillée comme freelance pour Jean-Luc Lagardère.

J'appartiens à la famille des Asbourg.

Il passe pour un fou.

Pour vous, il joue le fou.

Il y a un côté mythomanie,

il y a un côté effectivement

comment dire

oui, il y a de la mythomanie, mais est-ce que pour autant

vous dites que dans ces UMD,

il y a vraiment des gens qui font atteinte de...

Dans les UMD, vous avez des chambres qui sont capitonnées

avec des gens qui passent leur temps

à se jeter contre les murs.

Dans les UMD, on fait des cris

trois ou quatre fois par jour.

On est ceinturé, amené à son lit

et attaché.

On a affaire aux plus dangereux

des malades psychiatriques.

Moi, je veux bien qu'un type qui n'avait aucune pathologie

finisse dans un UMD, ça me surprend.

Peut-être qu'il y avait les ingrédients

et qu'en prison,

il a commencé à avir.

En tout cas, quand il est parti de prison,

il a écrit un mot à son avocat

en disant, maître Novion, je n'ai confiance qu'en vous,

ne les communiquez pas au journaliste.

À bientôt, Thierry Thierry.

Merci infiniment Marc-Odade et Marc

d'avoir raconté cette histoire et nous avoir permis

de l'adapter en tirant tout cela

de votre livre qui s'appelle

Les reclus de mon flanquin

Une famille sous-emprise

aux éditions Les presse de la Cité

et je le redis, je le redis

éternellement. Quand je raconte

une histoire tirée dans le livre, je ne raconte qu'un quart.

Peut-être même un dixième de ce qu'il y a

dans le livre, donc le fait d'avoir écouté mon histoire

ne vous dispense pas

de venir le livre et de l'acheter.

Merci beaucoup.

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Au début des années 2000, à Monflanquin dans le Lot et Garonne, Thierry Tilly tient toute une famille recluse dans le château familial. Il invoque un complot monté par les Francs-maçons, qui auraient décidé de tous les tuer. Son objectif est de les dépouiller de toute leur fortune.