Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Les histoires de Maître Mô. Episode 1

Europe 1 Europe 1 8/21/23 - 7m - PDF Transcript

Je vous raconte une histoire d'avocat que je tire du livre de Maître Maud publié aux éditions Les Arènes. Maître Maud, c'était le pseudonyme de l'avocat liloi Jean-Yves Moyard décédé il y a quelques temps. Maître Maud tenait un blog dans lequel il racontait des histoires qu'il avait vécues.

En voie c'est une, l'histoire de son premier procès. La réalisation est signée Céline Lebrasse.

Europe 1. Christophe Fondelat

Me voilà donc avec une trentaine d'autres élèves avocats et leur famille dans la belle salle du Parlement des Flandres à Douay.

Je suis debout avec une robe d'avocat flambant neuve. C'est ma grand-mère qui me l'a offerte. Et j'ai des gants blancs. Et je dis à mon tour notre magnifique serment.

Je le jure et je deviens avocat.

Dans les heures qui suivent, j'ai droit à ma première permanence pénale, ma première audience correctionnelle et ma première plaidoire.

Ce jour-là doivent comparètre deux garçons qui sont soupçonnés d'avoir volé à l'arracher devant la gare de l'île le sap' d'une tamagée.

La dame s'est mis à hurler. Les policiers toujours présents dans la gare ont fendu la foule. Ils ont relevé la dame qui leur a donné une description des malentrains.

Mais c'était deux jeunes arabes. Il y en avait un grand, avec les yeux noirs, méchants.

Dans la foule, les policiers ont repéré deux jeunes gars qui pouvaient correspondre à la description. Tout le monde a été amené au poste.

Et l'un des deux avait un casier long comme un jour sans pain. La victime l'a reconnue. Mais lui, il a tout nier.

Sachant qu'il avait sur lui la somme de 150 francs qui correspondait à peu près à la somme contenue dans le sac à main de la dame.

Avec un détail qui confondait définitivement le gars. C'est-à-dire, je range toujours mes billets dans mon porte-monnaie,

en les pliant une fois dans la largeur, deux fois dans la longueur.

J'ai appris depuis que les vendeurs de stupes font la même chose. Si ça se trouve, c'était madame Escobar et je ne l'ai jamais su.

Quoi qu'il en soit, les billets de 50 francs saisis sur notre lascar présentait bien une trace de plis vertical et de horizontal.

Le lendemain, le garçon et la victime se retrouvent devant le tribunal correctionnel.

Et les étudiants attardaient que je suis encore et commis d'office.

Et donc, je rencontre mon client dans les jaules du palais. Il s'appelle Farid et appartient à la catégorie des clients agérables.

Quand j'arrive, je l'entends déjà hurler.

« Oh, lâchez-moi ! Le rire fait de mal, justite merde ! Je veux voir l'avocat ! »

Et là, il me découvre.

« Je bois un gamin, moi. C'est un bébé, putain. Je veux un avocat ! »

D'accord. Je vous demande de vous calmer. Vous êtes innocents, d'accord ?

Mais vous allez le dire avec une voix normale, hein ?

« Vas-y ! Dégage, bouffant ! Va changer ta couche ! »

Il n'y. Je plaiderai la relax. C'est tout.

Je regagne la salle d'audience qui, pour ma plus grande trouille, commence à se remplir.

Et là, je vois deux types irsuites au premier an.

Ce sont les chroniqueurs judiciaires de deux quotidiens les lois.

« Eh bienvenue, maître. C'est pas mal cette affaire, hein. C'est rigolo, hein, le coup des billets. »

Effectivement.

Dites-moi, vous n'auriez pas un billet de 50 francs ?

Je vous le rendrai après l'audience.

Et je le plie devant eux exactement comme la victime.

Avant de le ranger dans la poche arrière de mon pantalon.

Un costume au champ, si je me souviens bien.

Ah, c'était le début, hein.

L'audience commence et mon faride entre en scène.

Il faut que je vous précise que notre robe, longs jusqu'à Mimolé,

comporte une sorte de queue de pied, une traîne,

qui est repliée à l'intérieur.

Maître Maud, le tribunal serait joui de vous entendre pour la première fois.

Vous avez la parole.

Merci, M. le Président.

Et là, je me lève de mon banc.

Et l'un de mes pieds se prend dans l'une des suspentes de ma robe.

Et je me retrouve allongé sur le dos.

Les bras en croix.

Tant pis.

Et là, je me lève de mon banc.

Et là, je me lève de mon banc.

Et là, je me lève de mon banc.

Et là, sur le dos, les bras en croix.

Tant pis que tout le monde, sans exception, rie à gorge déployé.

Ça va, maître ?

J'espère que ça n'est pas la défense de monsieur qui s'écroule.

Non, M. le Président, je demande à votre tribunal

de ne pas tenir compte de ce premier argument.

Et là dessus, je plaide.

Et le coup du billet fonctionne.

Voici le billet que j'ai dans ma poche.

Je l'ai plié très exactement comme la victime.

Et vous n'entrez qu'en le dépliant, s'agissant d'un billet usagé, il ne porte aucune trace

de pliure.

Aucune.

Et Farid est relaxé au bénéfice du doute.

J'ai tiré cette histoire du livre de Maître Mo, de Jean Yves Moyard, aux éditions Les

Arènes.

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Je n'ai pas besoin d'un shop-système avec lequel je peux vendre plusieurs canules,

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Maître Mô était le pseudonyme de l'avocat Lillois Jean-Yves Moyart décédé le 21 février 2021. Maître Mô tenait un blog dans lequel il racontait des histoires vécues au tribunal. Histoires tirées du livre « Le livre de maître Mô » de Jean-Yves Moyart (Editions Les Arènes).