Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Les amants du Cap Canaille - Le récit

Europe 1 Europe 1 10/12/23 - 30m - PDF Transcript

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En novembre 2007, à Cap Canaille, à Cassis ou Cassis, comme vous voudrez,

à 25 km de Marseille, au bas de la falaise, on retrouve les ossements de deux cadavres,

un certain Jean-Pierre Fort et une femme qui s'appelait Dominique Ortiz.

La presse les a appelés les amants du Cap Canaille.

Ils ont été assassinés à 3 ans d'intervalle par le même homme.

Et on a bien failli ne jamais retrouver leurs cadavres.

C'est l'originalité de cette histoire.

On retrouve les cadavres pendant le procès.

J'écris cette histoire avec Thomas Audoire.

Réalisation, Céline Le Bras.

Européen, Christophe Fondelat.

C'est l'histoire d'une jolie rousse de 30 ans qui s'appelle Dominique,

Dominique Ortiz, et qui vit à Allo, à 15 km de Marseille,

chez son papa, Manuel.

Alors vous allez me dire que vivre chez papa à 30 ans,

une jolie rousse comme elle, c'est pas bien normal.

Mais il y a une raison.

Les chevaux.

Les hortispères et filles élèvent des chevaux.

C'est leur passion commune.

Les bêtes et la nature, leur hanche.

Cela dit, depuis 7 mois, Dominique a un petit copain, Jean-Claude.

Un petit printemps nébreux avec une cicatrice à l'arcade sourcilière.

Ça lui donne un côté mauvais garçon.

Ce fou se connaît fait d'une cicatrice bien placée fait sur les nanas.

Bref, et c'est du sérieux, hein.

Dominique est enceinte.

Et du coup, avec Jean-Claude, il parle de s'installer ensemble.

À 30 ans, Dominique va quitter papa et leur hanche.

Mais, n'allons pas trop vite.

Pour l'instant, elle se contente de passer une nuit de temps en temps

chez Jean-Claude à Marseille.

Et c'est ce qu'elle fait dans la nuit du samedi 24 au dimanche 25 mars 2001.

Elle dort chez son amoureux.

Mais, elle a promis à son père d'être à l'eau

pour le traditionnel barbecue dominical.

Sachez, les hortices, c'est une institution.

Le barbecue du dimanche.

Avec les amis, les voisins et la famille.

Et ce dimanche 25 mars, tout le monde est arrivé.

Mais pas Dominique.

On l'attend, on boit l'apéro, elle n'est toujours pas là.

Alors, on commence à s'inquiéter, ça ne lui ressemble pas.

Le père l'appelle sur son portable à répondre.

Il appelle donc le petit ami, Jean-Claude.

Jean-Claude ?

Oui, bonjour, c'est le père de Dominique, la Manuelle.

Dites, vous avez des nouvelles de Dominique ?

Parce qu'on l'attend, il est toujours pas arrivé.

Ben, écoutez, je n'en ai pas non plus.

Je l'ai déposé à Métrolaros ce matin.

Elle voulait faire un tour en ville.

Et elle m'a dit qu'elle allait vous rejoindre après.

Je l'ai pas eue depuis.

Je suis quand même inquiet, Jean-Claude.

Parce qu'elle aurait dû être à la Milie et elle est toujours pas là.

Bon, à un moment donné, le père met les grillades sur le barbecue

et on attaque le déjeuner.

Et puis arrive le dessert.

Et Dominique n'est toujours pas là.

Alors le père appelle ses copains, ils n'ont aucune nouvelle.

Et c'est là qu'une copine lui dit.

Jean-Claude dit qu'il l'a déposé au Métrolaros.

Ça m'étonne d'elle, ça.

Parce qu'il n'y a rien à faire un dimanche au Métrolaros.

Tout est fermé.

Et puis franchement, elle se promenait en ville.

C'est pas son genre, Dominique.

Elle déteste ça.

Et ça, c'est bien vrai.

Ça n'est pas pour rien qu'elle continue de jouer les tanguis à Allô.

La ville, c'est pas son truc.

Et donc la ville un dimanche, effectivement, ça ne tient pas debout.

Le père téléphone aux hôpitaux.

Rien.

Alors il se rend au commissariat pour signaler la disparition de sa fille.

Et la réponse des policiers est, comme toujours...

La trente ans, votre fille.

Et donc elle est majeure.

Et pas depuis hier en plus.

Là, parfaitement, le roi se disparaitre.

Et ça ne donnait de où elle.

Je suis désolé, monsieur.

On ne peut rien faire.

Donc pour l'instant, ne rien attendre de la police.

De la police, c'est d'ailleurs du petit copain Jean-Claude.

À celui-là, on ne peut pas dire qu'il se sent très concerné.

Le père l'appelle, il lui laisse des messages.

Il ne prend même pas la peine de rappeler.

En fait, c'est dingue ça.

Sa fiancée enceinte a disparu.

Il n'a pas l'air du tout inquiet.

Et les semaines passent.

Et trois semaines après la disparition de Dominique,

le père décide de tendre un piège à Jean-Claude.

Il le fait appeler par une copine de Dominique

qui le fait venir chez elle.

Et lui, se planque à l'étage,

et il écoute.

Et il est effarré

par le détachement du soi-disant fiancé de sa fille.

Alors d'un coup, il surgit dans le salon.

Dites Jean-Claude.

Je vous ai écouté depuis tout à l'heure.

Moi, si j'étais vous, j'irais tout droit à la gendarmerie.

À la gendarmerie ?

Mais il n'en est pas question.

Et là,

le père hors de lui dégaina pistolet.

Et il le pointe vers Jean-Claude.

Genre, tu vas y aller à la gendarmerie de gré ou de force.

Et là, l'autre s'en fut en courant.

Pour aller où ?

Pour aller à la gendarmerie.

Mais pas pour parler de Dominique.

Pour se plaindre de son beau-père

qui vient de le menacer d'une arme.

Du coup, le lendemain matin,

les gendarmes débarquent au ranch des hortices.

Et ils se lancent dans une grande perquisition

à la recherche du pistolet.

Pas de Dominique, hein.

Du pistolet.

Et ils ne vont pas le chercher bien longtemps.

Oh là !

Ne me retournez pas à la maison, hein.

Et le voilà, ce pistolet.

Et comme vous pouvez constater,

c'est pas avec ça que j'allais le tuer, notre couillant.

C'est un jouet.

C'est une copie d'assez mauvaise qualité, d'ailleurs.

Et du coup,

le père en profite pour leur parler

aux gendarmes de Dominique,

de sa fille qui a disparu.

Il leur rappelle qu'elle est enceinte,

que ça fait trois semaines qu'il est sans nouvelles

et il leur explique que son fiancé, Jean-Claude,

a une attitude vraiment bizarre.

Et les gendarmes, du coup,

acceptent de lancer une rife,

une recherche dans l'intérêt des familles

et de se rencarder sur ce Jean-Claude doulierie

et sur son emploi du temps,

dans la nuit du 24 au 25 mars.

Ils étudient notamment son téléphone portable.

Et dans la foulée,

ils vont interpeller Jean-Claude chez lui.

Et au passage, ils embarquent sa mère, Jean-Jet.

Et pourquoi donc d'ailleurs sa mère ?

Eh bien parce qu'en examinant la faillette de Jean-Claude,

c'est-à-dire le relevé détaillé de son portable,

ils se sont aperçus que dans les heures qui précèdent

et qui suivent la disparition de Dominique,

Jean-Claude et sa mère se sont appelés plus de

soixante fois.

Et pour se dire quoi ?

En garde à vue, la mère se mure dans le silence.

Je suis désolé !

Je connais pas l'emploi du temps de mon fils.

Et Jean-Claude, lui,

à chaque fois qu'apparaît une contradiction dans son emploi du temps,

bah je sais pas !

Je sais plus !

Et après,

il regarde le bout de ses chaussures sans rien dire.

Les gendarmes s'amusent à chronométrer

la durée de ses silences

sans record,

24 minutes.

Sans dire à un mot,

sans répondre à une seule question.

Il joue la montre, le diable.

Il sait qu'une garde à vue ne dure que 48 heures

et que si, à la fin, il n'y a rien de concret,

on devra le relâcher.

Prudemment,

les gendarmes décident de le relâcher tout de suite.

Au bout d'une journée,

pour se garder du temps de garde à vue.

Et donc Jean-Claude et sa mère

rentrent chez eux.

Mais les gendarmes ne vont plus les lâcher

ni là, ni l'autre.

Leur relation est tellement fusionnelle.

Si Jean-Claude est responsable

d'une manière ou d'une autre,

de la disparition de Dominique,

sa mère est forcément complice.

Les gendarmes les ont eu tous les deux

en face pendant deux jours.

Ils en sont totalement convaincus.

Parce qu'en plus,

les amis de Dominique commencent à balancer.

La mère harcelait

sa future belle-fille.

Elle l'a mal traité même.

Des insultes, des menaces.

Une fois, elle aurait même essayé de lutter anglais.

Et un jour, elle l'a menacée de mort.

De mort.

Et du coup, les gendarmes s'intéressent

presque plus à la mère qu'au fils.

La mère de Jean-Claude,

s'appelle Georgette.

Georgette Rau.

Elle habite le quartier de Château-Gombert

à Marseille.

Un petit pavillon

dans lequel elle a élevé ses cinq enfants.

Et cet enceint-crecre

personnage inconnu pour son tempérament

de feu et pour ses colères.

Et en cruisant un peu,

pas beaucoup.

Les gendarmes découvrent qu'en plus,

elle n'a pas su.

Elle a été la cible d'une enquête

après la mort de son mari,

Charles Doulieri,

le père de Jean-Claude.

Le pauvre mémoire dans son lit,

à l'âge de 39 ans,

alors qu'il était en pleine santé

et m'auragie interne, a dit l'autopsie.

Mais l'enquête n'est pas allée plus loin.

Mais ce que disent les gens,

c'est qu'après la mort du père,

Jean-Claude le fiston est devenu

l'homme de la famille,

au-delà des relations traditionnelles

entre une mère et un fils.

Et d'ailleurs, c'est lui qui s'occupait

de l'éducation de ses petits frères,

pendant que Georgette jouait

les vœufs joyeuses.

Les gendarmes retrouvent un certain Jacques,

qui a été l'amant de la mère

à cette époque-là.

Oh, elle était violente,

elle était collérique.

Deux fois, elle a essayé de me tuer.

Deux fois.

Une fois, elle a même voulu me planter

un ciseau dans le ventre.

Elle a attrapé un fusil pour me tirer dessus.

Et c'est Jean-Claude

qui avait démonté le percuteur

pour qu'elle puisse pas me tuer.

Bref, sacré numéro,

la Georgette.

Les gendarmes

retrouvent aussi une ex-petite amie

de Jean-Claude, Virginie,

qui vient compléter le tableau.

Elle dit que Georgette pratiquait sur elle

un harcèlement permanent.

Il y avait des menaces.

A tel point qu'au bout de deux ans,

elle l'a rompu parce qu'elle avait peur de sa mère.

Mais l'autre a continué

à l'harceler au téléphone.

Vous savez ce qu'elle m'a dit un jour ?

Elle m'a dit si tu t'en m'ensaines

de mon fils, je te tue.

Elle m'a dit ça.

Vu le contexte,

ça est clair, non ?

Et puis, il y a une autre histoire

qui court et qui concerne cette fois-ci

Jean-Claude lui-même.

Un jour, il lui a planté

un couteau dans la cuisse.

Alors l'affaire s'est réglée en famille,

mais ça aussi, ça est clair.

Jean-Claude

a hérité de la violence de son moment.

Voilà donc pourquoi,

dix mois après la disparition de Dominique

en février 2002,

les gendarmes les remettent en garde à vue

tous les deux.

Et une fois de plus, la mère et le fils

font la carpe.

On n'a rien fait, nous.

On n'a rien fait du tout.

Et bien tant pis.

Au terme de leur garde à vue,

ils sont déférés tous les deux

et inculpés tous les deux

pour enlèvement et séquestration

et écrouer tous les deux.

Ce qui est entre nous de la part du juge d'instruction

est assez limite-limite, parce qu'il n'a pas grand-chose

dans son dossier.

Des suspicions, il n'a rien de concret.

Et d'ailleurs après quatre mois de prison,

leur avocat parvient à les faire

libérer. Normal.

Et la vie reprend,

comme avant. C'est-à-dire que Jean-Claude

retourne travailler comme maçon

chez Robert Fork, il employait avant.

Robert Fork y est d'ailleurs beaucoup plus

que son patron, hein. C'est un peu

son deuxième père.

Quand son père est mort, Jean-Claude avait 11 ans

et comme il était copain avec l'un des fils forts,

Jean-Pierre, il a trouvé là-bas

une deuxième famille.

Et d'ailleurs, depuis qu'il est sorti de prison,

c'est chez Jean-Pierre qu'il s'est réfugié.

Chez Jean-Pierre et chez sa femme

Beatrice, à Sanary

sur Mère, avec un petit

côté ménage à trois qui fait un peu jaser

d'ailleurs, et qui finit par peser

sur la vie de couple. L'âge a lousi,

forcément. Le copain

Jean-Pierre finit par penser

que Jean-Claude empince pour sa femme.

Ça va mal se finir.

Ça va mal se finir.

La fille de Jean-Pierre

et Beatrice racontra plus tard

la scène suivante. Un soir,

elle est réveillée par une dispute.

En bas, ils sont tous les trois bourrés comme des coins

et ils s'engueulent. Et elle entend son père

qui dit, de toute façon

je m'en fous.

Moi aussi, j'en ai eu les maîtresses.

Et j'ai participé à des partouches

si vous voulez savoir. Quoi ?

Comment t'as pu faire ça à ta femme ?

Et peu après,

Beatrice demande le divorce.

Mieux. Elle refait sa vie

avec Jean-Claude.

Ça va mal finir.

Le 16 mars

2005, Jean-Pierre Fort

disparait à son tour.

Je vous l'avais dit.

La gamine arrive chez son père pour deux jours.

Elle trouve la maison fermée.

À l'intérieur aucun des ordres,

ce qui n'est pas le genre de Jean-Pierre.

Et depuis, plus de nouvelles.

Elle en parle à sa mère

et à Jean-Claude qui débarque.

Mais il est où, papa ?

Mais on n'en sait rien, nous.

Comment veux-tu qu'on sache ?

Il a dessus, Beatrice et Jean-Claude

s'installent dans le lit conjugale

comme s'ils étaient certains

que Jean-Pierre n'allait pas revenir.

Mais la gamine, elle,

ne lâche pas l'affaire.

Elle fait la scie auprès de sa mère.

Mais il est où, papa ?

Il est où ?

Elle lui pose la question

une fois, deux fois, trois fois

jusqu'à obtenir cette réponse

incroyable.

Mais ton père, il est mort.

Avec Jean-Claude, on a brûlé ses affaires

dans une voiture.

Il était sacrément en l'eau

rapporté d'ailleurs.

On va les nettoyer, hein.

La gamine, n'en revient pas.

Sa mère vient de lui avouer

le meurtre de son père.

Et en plus, elle pleure niche

parce que ça a été dur à nettoyer.

Alors le soir même,

elle raconte tout ça

à son grand-père

qui lui conseille de porter plainte.

Ce qu'elle a fait,

c'est qu'elle n'a pas le droit

d'y aller.

Elle a fait le mal.

Elle a fait le mal.

Elle lui conseille de porter plainte.

Ce qu'elle fait le 30 mars 2005.

Et quand elle arrive chez les gendarmes

elle n'y va pas par quatre chemins.

Bonjour.

Voilà, je viens m'en voir parce que

Jean-Claude Doulieri

il a tué mon père.

Alors dès que la gamine a tourné les talons

les gendarmes placent Jean-Claude

et Beatrice se récoutent.

Et puis la gamine a parlé d'une voiture brûlée.

Alors ils se font remonter

tous les incendies de voiture

depuis la disparition de Jean-Pierre.

Et bingo !

Ils tombent sur une voiture brûlée

acheter quinze jours plus tôt

par un certain Jean-Pierre Fort.

Ça sent bon tout ça.

Alors il présente la photo de Jean-Pierre

au vendeur de voiture.

Ah !

Il ne le reconnait pas.

J'avoue que c'est pas lui qui avait

acheté cette voiture.

Moi, celui-là je ne l'ai jamais vu.

Et celui-là, vous l'avez vu ?

Ah oui !

Oui, celui-là je le reconnais.

C'est lui qui m'achetaient la voiture.

Il vient de lui montrer une photo

de Jean-Claude Doulieri

qui a donc acheté une voiture

au nom de son copain Jean-Pierre

pour la faire cramer ensuite.

L'épave de la voiture est localisée

les techniciens de l'identification

criminelle ne passent au crible.

Et sur une partie qui n'a pas brûlé

il trouve une tâche de sang.

Une petite tâche qui après analyse

s'avère être le sang

de Jean-Pierre.

Ils l'ont tué !

Ils l'ont tué.

Comme sans doute, ils ont tué avant.

Dominique Ortiz.

Le 6 avril 2005

Beatrice Faure et Jean-Claude Doulieri

sont tous les deux

placés en garde à vue.

Au début, Beatrice s'est réunie

histoire à dormir de vous.

Mais c'est-à-dire que Jean-Pierre et moi

en en train de divorcer

et donc Jean-Pierre s'est acheté

une voiture et il a quitté

le domicile congigale.

Je peux rien vous dire de plus.

Il doit être quelque part.

Mais c'est long

une garde à vue.

À l'heure d'interrogatoire,

Beatrice commence à lâcher du leste.

Non, c'est vrai que le 16 mars

quand je suis rentré chez moi,

il y avait du sang partout.

Ça, c'est vrai.

Mais attention,

elle n'accuses pas pour autant Jean-Claude

d'avoir tué son mari.

Jean-Claude est lui interrogé en parallèle.

Il ne lâche rien.

Qu'a apporte ?

A la fin de la garde à vue,

les deux amants sont déférés chez le juge d'instruction

et sont mis en examen et écroués

pour le meurtre de Jean-Pierre.

Car plus personne ne s'intéresse

à la disparition de Dominique Ortiz.

L'instruction dure 2 ans

et au bout,

il manque toujours le cadavre.

Et c'est donc dans cet état

que le dossier part devant la cour d'assises.

Le procès s'ouvre à Draguignan

le 14 novembre 2007.

Entre-temps, Beatrice est sortie de prison

et qu'on part est libre.

Mais Jean-Claude Doulieri, lui,

est toujours détenu.

Et comme elle est libre,

elle a eu l'occasion de se pomponner.

Elle est maquillée comme une voiture volée.

Disons qu'elle a moyennement l'apparence d'une veuve éplorée.

Et ça démarre

par un coup de théâtre.

Signé Beatrice.

Mon mari ?

Mon mari Jean-Pierre est mort.

Et je vais vous indiquer

où il se trouve.

Que diable !

Ça, c'est un rebondissement.

Alors évidemment, tout le monde se demande

si c'est du bleuve.

Elle a tellement changé de version depuis le début.

Mais la déclaration en tout cas

fait sortir Doulieri de son silence.

Si elle sait,

qu'elle nous montre.

Le président suspend l'audience.

Il veut s'entretenir

à Beatrice.

Ça vous surprend peut-être

ce tête-à-tête entre

le président de la Cour d'Assise et l'accusé.

Il y a son avocat, bien sûr, qui est là.

Mais c'est vrai que ça n'est pas courant.

Et si le président fait ça,

c'est que l'affaire est grave.

Parce que si elle dit où est le corps de son mari,

eh bien le procès s'arrête là.

Maintenant, tout de suite.

Madame,

vous devez savoir que si vous révéléz

maintenant où se trouve le corps de votre compagnon,

il va falloir arrêter le procès.

Je devrais ordonner un supplément

d'information. Vous devez

mesurer

toute la conséquence de ce que vous allez dire.

J'ai bien compris, monsieur le président.

Et d'ailleurs, qu'avez-vous l'intention

de dire, madame ?

Mais la vérité, monsieur le président,

je vais dire que Jean-Claude

achetait Jean-Pierre

d'une phalaise

vers Cassis

dans les calanques.

Et vous savez où exactement ?

Exactement non.

Mais si vous m'y amenez,

je trouverai.

Dans ma mémoire,

il y a une route,

il y a une table d'orientation,

et puis un peu plus loin, il y a

comme une pâte aux doigts.

Et là, il faut prendre à droite.

Et en haut du chemin, il y a une vigie,

il faut s'assurer.

Et c'est là qu'il a jeté le corps.

C'est très rare,

un rebondissement comme ça, au cours

d'un procès d'assises. C'est très rare,

et donc le président prête une décision

qui est rare elle aussi.

Il emmène toute la cour

sur place. C'est-à-dire, les deux accusés,

les magistrats, les jurés,

le griffier, l'avocat général,

les partis civils, les avocats de la défense,

tout le monde.

Et toute cette smala

se déplace au gré des souvenirs

de Beatrice.

Non, non, c'est pas là.

Attendez, c'est peut-être là.

Non, non, c'est pas là.

C'est par là, peut-être, non?

Non, je...

Je ne retrouve pas.

Elle ne retrouve pas l'endroit.

Elle ne le retrouve pas.

Elle dit qu'il faisait nuit.

Mais, qu'elle se souvient

très bien d'une antenne,

pas loin.

Alors, le juge fait appel

à des hélicoptères de l'agenda armerie.

Ils identifient

l'émetteur de la saoupe,

une grande antenne métallique.

Et le juge en conclu que le corps

a sans doute été jeté

du cap canaille.

Il n'y a pas d'autre possibilité. Alors,

va pour le cap canaille.

Ça fait cinq heures

que toute la troupe est sur le terrain.

Béatrice s'effondre

à genoux.

C'est là.

C'est là, j'en suis sûr.

Et là, il se met à raconter.

Il se met à raconter comment ça s'est passé

depuis le début.

Quand je suis rentré

chez moi,

j'ai un clon, il avait un couteau

à la main.

Et bien, il était

tendu sur le dos.

Il m'a dit, moi, tant c'est mieux,

qu'il n'y a pas.

Et il m'a juste demandé

de l'aider

à faire disparaître le corps.

Moi, j'ai oublié.

Et donc,

il m'a amené jusqu'ici.

Il a

arrêté la voiture au bord du chemin.

On a continué

à pied.

Mais par contre,

je me souviens,

j'arrivais pas à apporter le corps.

Je suis tombé.

J'avais les jambes coupées.

Et puis,

j'ai un clon,

il a poussé le corps

de la flèche.

Depuis,

j'ai eu peur pour ma vie.

J'en savais trop.

J'étais obligé de me taire.

Je voulais pas finir comme ça.

On envoie des gendarmes

en rappel au bas de la falaise.

Et ils tombent sur des restes humains

très détériorés.

Rien qui ressemble à un squelette

et aussi des bouts de tissu

et une bague.

Et là,

ils font une découverte extraordinaire

qu'ils transmettent tout de suite

là-haut au président de la Cour d'Assise

et à tous ceux qui attendent

en haut de la falaise du Cap Canaille.

On a trouvé un can.

Mais il y a quelque chose

qui va vous intéresser,

Monsieur le Président.

Il n'y a pas une,

mais il y a deux mandibules.

Deux mandibules ?

Donc, il y a deux cadars

en bas de cette falaise.

Dans la foulée,

le médecin légiste établit que le crâne

est l'une des mandibules

qui, à partien à Jean-Pierre Fort,

le mari de Beatrice,

elle n'avait pas menti.

Et l'autre, mandibule.

Et la bague appartient à

Dominique Ortiz,

l'éleveuse de chevaux,

la fiancée disparue de Jean-Claude Doulieri,

disparue enceinte il y a presque trois ans.

Elle est là,

elle est là

et elle est morte.

À partir de là

entre Beatrice et Jean-Claude,

c'est plus le grand amour, hein.

Le juge les réunit au domicile

d'effort pour une reconstitution du crime.

Il lui lâche.

T'es qu'une menteuse.

Tu te béras.

Tu sais très bien que c'est pas moi.

Et Beatrice,

un brin comédienne,

se tourne alors vers le juge.

Vous remarquez, Monsieur, le juge,

c'est moi qui vous a livré les corps.

À partir de là,

c'est chacun pour soi.

Et elle,

elle rêve d'un acquittement en récompense

de tout ce qu'elle a révélé.

Le procès de Jean-Claude Doulieri et de Beatrice Fort

pour le meurtre de Jean-Pierre

reprend le 15 septembre 2008.

Et une fois de plus,

Beatrice ressort le grand jeu,

le maquillage bien chargé,

le brushing de compétition.

Son avocate lui a dit

que c'était pas une bonne idée, mais

elle n'en a fait qu'à sa tête.

Le moment en clé

de ce deuxième procès,

c'est le jour où on écoute

les enregistrements,

les conversations téléphoniques entre Beatrice et Jean-Claude.

Et ça,

c'est de la vérité en barre.

C'est enregistrement. On entend

que des mots d'amour et de rire.

Mme Fort,

votre mari

vient d'être assassiné

et vous riez à gorge

déployé.

Vous trouvez ça normal ?

Monsieur le Président,

il faut comprendre que j'avais peur.

Alors je jouais la comédie.

J'étais un témoin gênant.

Je me disais qu'il pouvait me faire

la même chose, quoi.

Moi.

Quand on tombe le verdict, Jean-Claude

Doulierie prend le max, perpétuité,

avec une peine de sûreté maximale

de 30 ans.

Mais elle, Beatrice, qui rêvait

d'être acquittée, et bien elle prend 20 ans.

Les jurés ont considéré qu'elle était

la commanditaire

de l'assassinat de son mari.

Doulierie fait appel, mais pas elle.

Il est donc rejugé seul, pour pas grand chose.

Il prend à nouveau perpète,

sa peine de sûreté est juste réduite

à 25 ans.

Mais c'est pas fini.

Maintenant, il faut juger Doulierie

pour l'assassinat de Dominique Ortiz, et oui.

Le procès s'ouvre en février 2010

devant la cour d'assises d'Aix-en-Provence.

Il est seul dans le box.

Sa mère, Georgette, soupçonnée

de complicité pendant l'instruction

est morte il y a 5 ans.

Et pour cet assassinat,

il en prend pour 20 ans.

Pas 20 ans de plus.

En France, on additionne pas les peines de prison.

La plus grosse peine avale la plus petite.

Et donc Jean-Claude Doulierie

est condamné à perpète

pour l'ensemble de son œuvre.

Et à cette heure-ci, ma foi,

il est toujours en prison.

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En 2007 à Cassis, les ossements de Dominique Ortiz et de Jean-Pierre Faure sont retrouvés au bas de la falaise du Cap Canaille, et ce, pendant le procès ! Ils ont été assassinés à trois ans d'intervalle par le même homme.