La source: Le voyage de Khrouchtchev aux États-Unis
Radio France 7/28/23 - Episode Page - 55m - PDF Transcript
François Sainte-Saintère
Aujourd'hui, on va faire sensible l'histoire d'une rencontre improbable en pleine guerre froide.
Nous sommes en 1959.
Depuis la fin de la Seconde Guerre Mouviale,
des millions de personnes grandissent dans la peur de l'adversaire
sous la menace permanente d'une attaque nucléaire
qui ne viendra jamais, mais on ne pouvait pas le savoir,
d'autant que les deux blocs ont soigneusement entretenu cet angoisse
autour d'une doctrine adoptée et par Moscou et par Washington
qu'on a baptisé l'équilibre de la terreur.
Mais alors que la situation à Berlin-Ouest est sur le point de déclencher une crise grave,
Khrushchev est habité par Eisenhower à visiter les États-Unis.
C'est une première pour un dirigeant soviétique.
Ainsi démarre un voyage diplomatique des plus grands corbolesques,
à la manière de la Rhone Mouvisseur réaliste,
avec en tête d'un fiche Khrushchev donc,
et une génération de baby-boomer fascinés par cette tourse soviétique imprévisible
qui deviendra en quelques jours à peine la coqueluche des médias américains.
Notre habité Andrei Kozoi, professeur d'histoire russe à l'université de l'île
et spécialiste de la guerre froide du côté soviétique,
dit l'auteur du livre intitulé « Service secret russe »
de Tsar à Poutine par Russe et Thalandier,
et d'une biographie de Leonide Brechneuf chez Perrin.
Il nous attend dans les studios de France Bleu à l'île que nous remercions pour leur accueil.
Affaire sensible, une émission de France Inter,
diffusée en direct, un récit documentaire Bettina Lyore,
coordination Franck Cognard, chargé programme Rebecca Donante,
réalisation Marion Lelette.
Fabrice Drouel, affaire sensible,
sur France Inter.
15 septembre 1959, aérodrome militaire d'Androse dans le Maryland.
En cette fin de matinée,
les quelques 3 000 habitants de cette base de l'USR Fort
sont fait le déplacement,
sous un soleil de plomb,
pour assister à un événement historique sans précédent.
Le président Eisenhower est bien présent,
mais ce n'est pas lui qu'on est venus voir.
Non.
Celui qui occupe tous les esprits ce jour-là,
et dont on annonce l'arrivée depuis des semaines dans la presse,
n'est autre que l'ennemi public n°1 de l'Amérique et de l'Occident,
le premier secrétaire du parti communiste soviétique Nikita Khrushchev.
Alors qu'un énorme avion comme ça va en construire
les soviétiques apparaît dans le ciel
et entame son intérêt sur les tarmacs,
au sol, chacun retient son souffle.
L'un des nombreux journalistes dépêché sur place pour l'occasion
note alors son carnet.
L'homme qui va descendre de cet avion
est pour nous l'incarnation du mal absolu.
Mais on ne peut s'empêcher d'être fascinés
et d'attendre son arrivée avec impatience.
L'instant d'après, celui qu'on se représentait la peau rouge,
les yeux exorbités, un couteau entre les dents,
apparaît en haut des marches
et d'emblée le surprend.
Pas très grand, crâne des garnis, quelques cheveux blancs.
Il a l'embonpoint d'un bon vivant
et harbeur un large sourire.
On dirait un paysan sorti de vos droits de son colocose.
Bref, il n'a rien défrayant cet homme.
Le contraste avec les images de propagande est saisissant.
Mais cela n'entend pas en rien,
la méfiance de la foule après tout.
La répression de Budapest,
l'hémicycle intercontinante,
la menace nucléaire, c'est lui.
L'accueil du public est donc glacial.
Mais l'autre continue de saluer joyeusement les uns et les autres
en descendant l'escalier à la rencontre d'Aries and Ours.
Rappelons-le,
jamais un dirigeant soviétique t'avait foulé le sol américain,
c'est désormais chose faite.
Alors forcément, dans tout le pays,
les journaux télévisés ne parlent que de ça.
Comment témoigne cet extrait de documentaire de Tim Toitze
intitulé Croutechef à la Conquête de l'Amérique.
L'émission d'aujourd'hui est consacrée à un homme
au nom difficile à épler.
Je me trompe,
à peine une personne sur 20
s'est éplée le nom de Croutechef.
Essayez un peu pour moi.
Eh bien c'est
K-H-R-O-U-C-H-T-C-H-E-V.
Le voici de profil.
Nous n'avions jamais vu d'aussi près.
Que pouvons-nous apprendre de cet homme au sommet du pouvoir ?
L'annonce de cette visite officielle
quelques semaines plus tôt a surpris tout le monde.
Et pour cause,
depuis des mois,
on ne parle que de la situation explosive en Allemagne.
En novembre 58,
Croutechef avait même menacé de transférer
le contrôle de Berlin-Ouest à la RDA,
ce qui était bien entendu hors de question.
Alors,
lorsque le 3 août 1959,
les Américains apprennent dans les journaux
que leur président a invité Croutechef
à visiter l'Amérique,
ils n'en croient pas leurs oeilles.
Et le plus invraisemblable,
c'est que le numéro 1 soviétique a accepté l'invitation.
Il y a eu une anomalie d'histoire
qui enjoint les Américains à s'interroger
sur cet ennemi de la nation qu'ils connaissent,
finalement assez mal.
Qui est vraiment ce Croutechef ?
Et comment cet homme rondouillard
en regard farceur
est-il donné le leader du monde communiste ?
Nikita Sergeyevich Croutechef
voit le jour, le 17 avril 1894,
et grandit les pieds dans la boue à Kalinovka,
un petit village situé au sud-ouest de la Russie
près de la fontire ukrainienne.
Pour ramener quelques roubles à la ferme,
ils gardent les vaches dans les villages à l'entour,
avant de devenir à 15 ans responsable
de l'entretien des ascenseurs
qui empruntent les charbonniers
pour descendre dans les mines.
Une position pas très confortable
mais qu'au niveau d'échapper à la mobilisation de 1914,
mais l'avenir ne présage rien de bon.
Car dans le régime manzarriste de Nicolas II,
il est presque impossible de s'extirper
de sa condition sociale.
Pourtant, 3 ans plus tard,
tout semble possible.
En 1917, en effet,
l'empire que l'on croyait n'est branlable s'effondre.
Les Bolsheviks prennent de pouvoir
sous la holète de Lenin.
Et jusque dans les campagnes,
chacun sommet de participer
à la construction du nouvel ordre socialiste.
Alors, lorsqu'en 1918,
la guerre civile éclate,
Khrushchev, âgé de 24 ans,
a des repartis communistes
et prend les armes dans les renders révolutionnaires.
De retour à Yusovka,
dans les territoires russes de l'Ukraine,
décimés par la famille et les épidémies,
la famine et les épidémies,
où il s'est installé avec sa famille.
Nikita Khrushchev se retrouve seul
avec deux enfants à nourrir.
Sa femme est morte du typhus.
L'ancien gardien Vache
entame alors sa lente ascension politique,
commençant par compléter
à la faculté ouvrière,
une instruction jusque-là disons le 13h,
avant de devenir sous-directeur
En 1925,
un an après la mort de Lenin,
il est nommé Apparachik,
c'est-à-dire membre de la pari du Parti communiste.
Mais il faut désormais choisir son camp
entre Trotsky et Stalin.
Grâce à un flair politique infaillible,
Khrushchev choisit Stalin.
Une décision
qui livrera de survivre
aux purges menées au sein même du Parti
entre août 36 et mars 37,
assassinat politique de masse,
que Khrushchev justifie
dans le discours qu'il prononce
en jambier de la même année,
sur la place rouge devant des milliers de Moscovites.
Stalin, c'est l'espoir.
C'est le phare qui guide
l'humanité progressiste.
Stalin, c'est notre drapeau.
C'est notre volonté.
C'est notre victoire.
A 43 ans, Khrushchev est le premier secretaire
du Parti pour la ville et la région de Moscov.
Pour en arriver là,
il a dû gravir les échelons du Parti
en exécutant avec une servilité exemplaire
les tâches les plus ingrates
dictées par le chef incontesté.
Il commence par combattre les étudiants
qui s'opposent au régime, puis il se voit confier
les rêmes du pharaonique projet
de construction du métro de Moscov.
C'est là qu'il démontre
pour la première fois sa capacité
d'action et sa poigne de fer,
en déchirant par exemple les attestations
médicales, les ouvriers épuisés
pour les forcer à respecter
d'aider les Intenables.
A présent, c'est dans sa région natale
des biétiques de crêne que Khrushchev
doit faire ses preuves.
Il est chargé par Stalin
de russifier le territoire de ses habitants
déjà.
Il est saisissant de constater
que presque un siècle plus tard,
cette obsession perdure chez les Russes.
Les Ukrainiens d'aujourd'hui en savent quelque chose.
Dès l'arrivée de Khrushchev
les arrestations et les exécutions redoublent
a commencé par celle de ces deux prédécesseurs.
Mais lorsque l'URSS entre
dans la seconde guerre mondiale
et alors qu'il a pour mission de conduire
ses hommes selon les horreurs de Stalin,
Khrushchev se met à douter
des capacités militaires du petit père
des peuples.
Comme il le racontera des années plus tard,
lors du 20ème congrès du Parti communiste.
Quand la situation
devient exceptionnellement grave
pour notre armée en 42
dans la région de Karkov,
nous renons sommes à une mission
dont l'objectif est un encirclement
de la ville.
Je téléphonais à Stalin, à Sadatsha
mais il ne répondit pas au téléphone.
Ce fut Malenkov
qui le fit à sa place.
Je lui dis que je téléphonais
du front et que je désirais parler
personnellement à Stalin
mais ce dernier ne jugea pas utile
de prendre le récepteur
et me fit savoir que je devais m'adresser
à Malenkov.
Après nous avoir écouté,
il n'y a rien à modifier
dans les dispositions qui ont été prises.
Qu'est-ce qui résulta
de tout ceci ?
Le pire de ce que nous pouvions attendre
les Allemands encirclèrent
nos concentrations de troupes
et nous perdiment en conséquence
des centaines de milliers
de soldats.
Finalement, Kiev est libéré des Allemands
mais le pays n'est plus qu'un champ de ruine.
Khrushchev lui hérite d'un nouveau titre
président du Conseil
de la République d'Ukraine.
Une maigre consolation comparée à la situation
dramatique dans laquelle il plongait
cette République dont il est maintenant
l'administrateur.
Deux ans plus tard en effet,
la famine commence à exercer ses ravages.
Chaque jour, Khrushchev reçoit
des lettres et des rapports faisant état de décès
par une initiation et bientôt
les premiers cas de cannibalisme
lui sont signalés, comme il leur raconte
dans ses mémoires.
Nous avons déjà mangé la petite Marie.
Maintenant, nous allons saler
le petit Ivan.
Voilà, qui nous fera tenir un moment.
De retour à Moscou, après 11 ans passés en Ukraine,
Khrushchev est accueillie avec tous les honneurs.
Désormais, membre du Politburo
et des secrétariats des comités centrales,
il évolue dans les plus hauts spheres du parti.
Mais l'air, il était respirable.
Stalin,
rongé par la paranoïa,
multiplie les purges contre les membres du parti.
Et lorsque son état de santé
se détériore sérieusement,
ce sont les médecins, presque tous juifs,
qui sont accusés de comploter
contre le régime.
Une machination ouvertement dissémite
montée de toute pièce par le NKVD
la police politique.
Le 5 mars 1953,
alors que la marche finèvre
de Beethoven retentit dans tous les postes de radio,
un message est diffusé avec insistance.
Le chef bien aimé,
le guide suprême est mort.
Les réactions parmi les Soviets sont ambivalentes.
Si certains se réjouissent que le déjeuner
succède à la terreur glacial
qui dure depuis 1948.
D'autres sont anéantiques
par la mort de celui qu'il perçait comme un dieu.
Car il y a chez les communistes,
pourtant officiellement hâté,
un rituel quasi religieux.
On en boume les saints,
les nines, Stalin, on n'est pas loin de les vertifier.
Cela n'empêche pas les héritiers du pouvoir
d'être soulagés.
Fini les purges, les assassinats.
Et au passage, on se débarrasse
de Béria, le chef de la police politique.
Ces croutes-chefs
qui reçoivent les clés du parti,
Kambalenkov, son principal adversaire,
doit se contenter de la direction du gouvernement.
Pourtant,
alors qu'il semble marcher dans les pas
de son prédécesseur,
Rutschev va brutalement s'en affranchir.
Au 20e congrès du parti communiste
en 1956,
il déclare que les relations
internationales de l'URSS
seront désormais orientées
vers une coexistence pacifique
avec les États-Unis.
Résenté comme
une transition graduelle
et pacifiste vers la victoire du socialisme,
ce virage est justifié
par la puissance de l'Union
qui compte de nombreux États-Satellites
et puis surtout,
l'URSS, comme son rival,
possède désormais la bombe atomique.
Cette stratégie d'apaisement
n'a donc qu'un seul objectif,
désamorcer la menace
de destruction globale posée
par les armes nucléaires de chaque côté.
Mais Rutschev va plus loin.
En ce 14 février 1956,
à la nuit tombée,
il convoque tous les membres
du Parti communiste
pour une séance à huit clos
et il entame le discours
qui le fera définitivement
entrer dans l'histoire.
Les intentions de Staline
à l'égard du parti
et de son comité central
devinrent pleinement dévidantes
en 1934.
Il a été établi
que des 139 membres
et suppléants du comité central
qui avaient été élus au 17e Congrès,
98
avaient été arrêtés
et fusillés, c'est-à-dire
70%.
Pendant cette période,
on a utilisé sans
tenir compte de son illégalité
la méthode qui consistait
à faire préparer par le NKVD
des listes de personnes
dont le cas était
du ressort du tribunal militaire
et pour lequel les centaines
étaient fixées par avance.
Le discours raisonne comme un coup de tonnerre
en dénonçant les crimes commis par Staline,
Crutchev hausse
ce que personne avant lui n'avait osé
et dans la salle
décrit d'indignation, perce le silence,
honte, assassin, livre-le à la justice.
Mais Crutchev poursuit
imperturbable.
Pourquoi avez-vous aujourd'hui
un regard s'effuyant
ou
pourquoi vous détournez-vous
sans cesse aujourd'hui
et évitez-vous de me regarder
droit dans les yeux ?
Crutchev, pourtant
lui aussi, lui sent sur les mains
et il a lui-même signé certaines
de ses listes, de ses condamnations
à mort. Alors,
faut-il voir dans sa démarche un moyen
de s'affirmer vis-à-vis d'un prévessageur
grand, ou l'occasion de s'en racheter
vis-à-vis de tous ces crimes auquel il a
largement participé ?
Difficile à dire.
En tout cas, la population ne tardait pas
être informée des révélations de son rapport
qui n'a de secret que le nom.
Trois ans après le choc du 5 mars
1953, et alors que le peuple
s'est accoutumé à l'idée que Dieu est mort,
on lui apprend que Dieu était un
criminel.
Voilà qui donne la mesure de l'impact.
Parallèlement,
Coutchev fait son entrée sur la scène
internationale.
Les Européens doutent des accusations qui visent
de Stalin, mais les empassadeurs
et les journalistes qui rencontrent
l'auteur du fameux rapport
tombent, pour la plupart, sous le charme
de ce personnage jovial et exubérant.
Contrairement à ces homologues,
Coutchev ne se montre ni
circumspect ni méfiant à l'égard
de ses partenaires étrangers.
Parfois grossier, c'est vrai, mais
il fait sourire ses convives en piquant
des crises de colère aussi excessives
que passageurs.
Trouvant le contexte favorable,
le président Eisenhower,
réélu deux ans plus tôt pour un ultime mandat
sous le signe de la paix et de la
prospérité, propose alors
une idée audacieuse.
Inviter Coutchev
à visiter l'Amérique et ainsi favoriser
l'issue de négociations sur la question
de Berlin.
Le programme prévu par la Maison Blanche
est au moins chargé.
Après Washington, Coutchev
s'emballera vers New York, Los Angeles
sans Francisco, puis vers Des Moines
dans l'Iowa et Pixburg
en Pennsylvania. Avant de retourner
à Washington, d'où il rejoindra
Candélide. Le tout
en 13 jours seulement.
Coutchev accepte, sans hésiter,
avec un agenda
quelque peu différent. Parce que lui,
voit dans ses voyages l'occasion de démontrer
la puissance de l'Union soviétique
est équivalente à celle des États-Unis
sur le plan diplomatique au moins.
En attendant le jour
où l'URSS surpassera son adversaire,
ce dont Coutchev est intimement persuadé.
You say you're lonely
Said you cry the whole night through
Well you can
Cry me a river
Cry me a river
Cause I cried a river over you
You
And now you say you're sorry
Far being so untrue
So what?
Just cry me a river
Cry me a river
I cried a river over you
You drove me, nearly drove me out of my head
While you never shed a tear
Remember
I remember all you said
Told me love was too clubby
And told me you were through with me
And now you say you love me
Well, just prove
You do
Go on and cry me a river
I'd like to see you cry a river
Cause I'm tired of crying over you
C'est aussi le moment que Monsieur Khrushchev avait choisi
pour remettre au président Eisenhower
la réplique exacte des emblèmes soviétiques
emporté par l'unique 2 sur la Lune.
À peine arrivée, Khrushchev passait à l'unique 2
à l'unique 2 sur la Lune.
C'est aussi le moment que Monsieur Khrushchev avait choisi
pour remettre au président Eisenhower
la réplique exacte des emblèmes soviétiques
emporté par l'unique 2 sur la Lune.
Khrushchev avait choisi pour remettre au président Eisenhower
la réplique exacte des emblèmes soviétiques
et offert à son homologue
déjà moça d'un cadeau empoisonné.
Une provocation même
qui lui rappelle que l'URSS
vient de réussir un exploit de taille
l'envoi d'une sonde spatiale sur la Lune.
Deux ans plus tôt déjà
avec la mise en orbite de Sputnik
les soviétiques avaient infligé une défaite
retentissant entre les américains
longtemps perçus comme les pionniers
de la conquête spatiale.
Le lendemain
au National Press Club de Washington
Khrushchev se prêt un exercice peu commun
pour un dirigeant soviétique
la conférence de presse.
Parce qu'en l'URSS regime totalitaire
il n'y a pas d'opinion publique
par définition, donc pas ou peu de conférence de presse.
Pour les journalistes présents dans la salle
l'occasion est trop belle
mais quand on lui demande
nos rôles qu'il a joué auprès de Stalin
Khrushchev explose de rage
accuse l'assemblée de vouloir le mettre mal à l'aise
et il menace
mais fiez-vous, vous risquez de le regretter
mal aise dans la salle
En réalité
en jouant la carte de la colère
Khrushchev esquive la question
une stratégie qu'il conservera
tout au long de son voyage
17 septembre 1959
Times Square
Ce matin-là, des milliers de New York
abreuvaient de propagandes anticommunistes
se sont levés aux horreurs
pour apercevoir Khrushchev et, si possible
lui vocifiraient quelques insultes
Mais les centaines d'agents
du département d'État, du FBI
et de la CIA postés dans toute la ville
et chargés d'assurer la sécurité
du dirigeant communiste le savent
le moindre insinement mettant en danger
la vie de Nikita Khrushchev
entendrait peut-être qu'une attaque nucléaire
immédiate
Ce qui paraît difficile à imaginer
3 dons n'est plus que méfiant
Quelques jours plus tôt
le FBI a d'ailleurs diffusé
l'information selon laquelle
pas moins de 25 000 américains projeter
d'assassiner le visiteur
lors de son voyage officiel
Donc, on change l'itinéraire du cortège
et est empi pour les New Yorkers
excédés qui ont refait le déplacement
pour rien
Après avoir présenté son plan de paix
de désarmement global au siège
l'artisan de la déstalinisation
s'envole vers la côte ouest
pour un déjeuner avec le président
de l'indétronable société de production américaine
la 20th Century Fox
Pendant ce temps, dans les villes
la cossue baignées de soleil
qui jonchent les collines verdoignantes d'Hollywood
Beverly Hills, elles avaient alors
Debbie Reynolds et Shelley Winters
enfilent leur plus belle parure
impatiante d'assister à cette rencontre
du troisième type
La suite, c'est Kerwin Spire
qui la raconte dans sa biographie
intitulée Monsieur Roman Garry
Consul Général de France
Lorsque les sirènes du cortège ayant traversé
la ville à toute allure parviennent
aux sommets des collines de Hollywood
la tension est à son comble
Il y a la Gary Cooper qui portait
le matin même à costume de cowboy
sur le tournage d'un dernier western
Carie Grant qui vient de survivre à Hitchcock
et à la Morotrouce
ou encore Marilyn Monroe arrivée
Autant de célébrités du monde du cinéma
réunis en un même lieu
pour un même événement
les journalistes présents n'ont jamais rien vu de pareil
Elles sont plus de 400
à se presser dans les salons d'honneur
du Café de Paris plus habitués
aux producteurs de la 26 Century Fox
qu'aux chefs d'État en visite officielle
A l'intérieur du restaurant
les habités patientent nerveusement
et s'interrogent
il y aura qui que des agents sont créés parmi les serveurs
En attendant
l'absence d'un acteur fait particulièrement jaser
le très droitier Ronald Reagan
qui d'après les gossip
aurait décliné l'invitation pour des raisons
Idélogique
ce qu'on n'a pas de bal à croire
L'instant d'après
Nikita Kochea fait sa femme Nina
font leur entrée dans la salle
sous un tonnerre d'applaudissements
Après avoir trinqué allégalement avec son eau
le président de la Fox
se coura s'élance dans un discours
qui vente les mairies du rêve américain
comment témoigne cet archive
extraite du film Crutchef à la conquête de l'Amérique
Monsieur le premier secrétaire
en toute modestie
je vous prie de me regarder
mes deux frères et moi
avons grandi dans un minuscule village grec
nous venons d'une famille très pauvre
en 1910
nous sommes venus vivre ici
je suis devenu serveur
grâce au système américain
d'égalité des chances
j'ai aujourd'hui le privilège
d'être le président
de 20e Century Fox
Bon, pas de coin le Président Crutchef
convaincu de la supériorité
de son modèle social
et qui réplique aussitôt
vous me faites
une excellente impression
et je tiens à vous exprimer tout mon respect
mais cela ne m'épatte pas
tant que ça
vous voulez savoir qui je suis
j'ai commencé à travailler le jour
où j'ai appris à marcher
j'ai gardé les veaux
moutons et vaches des capitalistes
puis j'ai travaillé
à l'usine et à la nuit
et regardez-moi
aujourd'hui je suis le premier
ministre de l'URSS
et voilà comment le leader
du monde communiste écorne l'image
du self-made man américain
dans l'hilarité générale
mais alors que la pression semble
être dissipée et que Nina Crutchef
montre des photos de ses petits-enfants
à Frank Sinatra
son mari Nikita change brutalement
de temps
on lui avait dit qu'il verrait cette ville
disneylande
mais la visite a été annulée
et Crutchef s'emporte
il dit des gangsters ont-ils
envahi disneylande
veulent-ils me tuer
je croyais pouvoir me balader librement
parmi les citoyens de cette démocratie
c'est pas possible
c'est bien hommage
je suis très déçu et très mécontent
merci de votre attention
ambiance, bice
les qu'on vive n'en reviennent pas
est-ce que le leader communiste
vient de faire un caprice comme un enfant privé
de disneylande
face à ce comportement disons atypique
les producteurs chargés de le balader
dans les studios ont unité
après un spectacle french cancan
en diable proposé par la troupe
le colleporteur
ne serait-il pas judicieux de prendre
Crutchef en photo dans une posture embaraçante
près d'une danseuse qui dévoile
ses vards blancs en soulevant sa jupe
par exemple
le soir même
c'est autour du berre de recevoir le numéro
un soviétique
et il aurait sans doute mieux fait de s'abstenir
installé dans la rancale
de l'hôtel ambassadeur
il comprend tout de suite qu'il est en territoire ennemi
c'est alors que
Norris Poulson fermement républicain
rappelle avec une pointe de sarcasme
les propos du chef de crème lin
qui déclarait 3 ans plus tôt
en s'adressant à des ambassadeurs occidentaux
nous vous enterrons
comme à son habitude
Crutchef réplique par la menace
trèfle de plaisanterie
le but de ma visite est très sérieux
mais vous essayez de tourner ça
en dérision
et essayez de comprendre
de quoi il retourne exactement
sachez qu'il est question
des guerres ou de paix
de vie ou de mort
de retour à l'hôtel
Crutchef est une entrée fracassante
sous les regards incrédues de son staff
en hurlant
il peste contre ces américains
qui ne traitent pas avec respect
d'abord la visite annulée à disney
puis le propos humiliant du meurre
alors qu'il menace bruyamment
il est resté
Crutchef affichant à large sourire
pose l'index sur ses lèvres
et montre le plafond
ou selon lui
le FBI a installé des micros
c'est le monde à l'envers
le dirigeant d'un régime totalitaire
donne des conseils de démocratie
et de respect des libertés à l'amérique démocratique
et bien ça marche
comme en témoigne ces actualités
diffuser le lendemain la télévision américaine
voyons ce que pense Washington
de la situation actuelle
pour CBS News, voici Howard Smith
à Washington
où la visite officielle
atteindra bientôt son apogee
les avis concernant la première partie du séjour
sont mitigés
la Maison Blanche a demandé
aujourd'hui à ce que Crutchef soit traité
avec le plus grand respect
il serait dommage que ces deux puissances nucléaires
qui ont survécu au blocus de Berlin
et à la guerre de Corée
se fâchent à cause d'une visite ratée
et de l'envers
Washington veut éviter
de compromettre les discussions
que Crutchef engagera
avec le président Eisenhower
Dès lors tout est mis en oeuvre
pour appaiser celui que la presse surnomme
Mr. K
Le leader communiste veut voir
de vrais américains, soit
l'après-midi même
la Maison Blanche l'autorise
la petite ville qui borde la route vers San Francisco
à peine descendu l'utre
Crutchef pressant que quelque chose a changé
si toute la ville
semble s'être déplacée pour l'accueillir
cette fois
les regas méprisants et les silence accusateurs
ont laissé la place
et une soudaine admiration
oui et même à une ferveur sincère
il semblerait que les américains
compatissent
après tout pourquoi interdire
à ce pauvre homme d'aller à Disneyland
et en apercevant la horde de journalistes
qui ne le quittent plus d'une semaine
Crutchef comprend qu'il est devenu
en quelques jours à peine le star
Depuis qu'il a foulé le sol américain
quelques jours plus tôt
les médias de tout le pays se sont mobilisés
pour retranscrire chacune des étapes de son voyage
7 jours sur 7
24 heures sur 24
à la télé, à la radio et dans les journaux
on décortique tous ces faits et gestes
dans les moindres détails
même la crise cardiaque d'Eisenhower
n'avait pas fait autant de bruit
et pour cause
tendre et affectue un jour
un petit peu écolérique le jour suivant
Crutchette est imprévisible
drôle et dangereux à la fois
bref il fait le spectacle
Raby, l'ego en bondoulière
il se laisse emporter dans ce pain de foule improbable
en anxieux de ses gardes du corps
face aux objectifs des photographes
il a le sourire bienveillant
il sert des mains, baragouine quelques mots d'angles
et fait même monter le petit fils
sur ses épaules avant de repartir
satisfait de lui-même
Dès lors, le voyage du plombati
prend une autre tournure
Crutchette bascule dans le monde des rock stars
A l'instar
de Chuck Berry, d'Italy Richard
ou Elvis Presley
il ne peut plus faire un pas sans être envahi
par une foule d'américains en délire
et par une horde de rapporteurs sur excité
Le 20 septembre
la visite d'un supermarché tourne à l'émote
Dans tout le magasin, les jeunes filles s'évanouissent
et les équipes dépassées par les événements
décident d'exfiltrer la vedette
Le lendemain, à Des Moines
il peine à se frier un chemin dans une usine
et se retrouve mitraillé par le flash
alors qu'il croque à pleine d'envoi au dog
L'image
fera le tour du monde et sans doute du Kremlin
De loin, Eisenhower n'a pas perdu
une mienne de tout ce cirque médiatique
qu'il a fait passer de fête au second plan
Mais il espère sans doute
avoir suffisamment flaté l'ego de son homologue soviétique
pour favoriser les négociations prévues
à la fin de son séjour
Seulement voilà
Couch Chef n'a jamais eu l'intention
de faire avancer le moindre dossier en venant à l'Amérique
Non, ses objectifs étaient ailleurs
Comme il le racontera des années plus tard
dans ses mémoires
Comment voulez-vous que l'on se mette d'accord ?
À l'époque, nos deux pays
étaient en totale opposition dans presque tous les domaines
Les conditions n'étaient tout simplement pas encore réunies
pour que nous tombions d'accord sur quoi que ce soit
Honnêtement, je ne m'étais pas fait d'illusion
Je ne pensais pas que nous ferions disparaître
tous les problèmes mondiaux d'un coup de baguette magique
Il faut être réaliste, Moscou
ne s'est pas fait dans l'un jour
Mais au bout de compte, la stratégie de Couch Chef
fonctionne au-delà de ses espérances
En soufflant le chaud et le froid
il voulait déstabiliser ses homologmes américains
et forcer leur respect au nom de l'URSS
et de sa puissance réelle ou supposée
Eh bien, c'est plus que réussi
En acceptant l'amitation d'Aiznore
Couch Chef a réalisé un tour de force
Il a donné un visage humain, presque familier au communisme
et ainsi dédiaboliser l'URSS aux yeux du peuple américain
au moins provisoirement
Comme il le déclare lui-même dans ses mémoires
Nous sommes venus en Amérique pour voir et être vus
et c'est exactement ça que nous avons fait
Je pense que je veux aller voir
Je veux voir Couch Chef
Je veux voir tout de même
Eh Couch Chef
Eh Couch Chef
Eh Couch Chef
Eh Couch Chef
Eh Couch Chef
Eh Couch Chef
Eh Couch Chef
Eh Couch Chef
Eh Couch Chef
Eh Couch Chef
Eh Couch Chef
Eh Couch Chef
Eh Couch Chef
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Hey!
Professeur d'Histoire russe à l'université de Lille, vous êtes spécialiste de la guerre froide
du côté soviétique, vous avez écrit entre autres «Service secret russe des Tsar» jusqu'à Poutine,
paru chez Thalandier, et une biographie de Leonid Brezhnev intitulé «Un l'anti-héros» et paru chez Perrin.
Alors, l'une des raisons qui justifie cette invitation de croute-chef par les Américains,
on l'a dit, c'est la situation à Berlin-Ouest, que se passe-t-il à ce moment-là en 1959 ?
Alors, Berlin aussi voulait, c'est une ville divisée, c'est une ville divisée depuis la guerre,
comme l'Allemagne elle-même, divisée en secteur d'occupation entre quatre puissances occidentales d'un côté,
la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis et de l'autre côté, les enclinions soviétiques.
Vous avez ces situations un peu anormales qui existent puisque Berlin-Ouest se trouve en territoire
de la soviétique, en territoire au communiste plutôt, à 160 km de l'Allemagne de l'Ouest,
et croute-chef poursuit d'une certaine manière la politique de Staline.
Pour Staline, c'était déjà insupportable que d'avoir ce que croute-chef va qualifier plus tard de tumeur cancéreuse,
cette vitrine du capitalisme au cœur d'un territoire communiste.
Et la RDA en l'occurrence ?
Et la RDA qui a été créée avec la RFA en 1949.
Donc vous avez cette épine dans le pied de croute-chef et surtout des dirigeants est allemands,
c'est surtout les dirigeants est allemands, en premier lieu Walter Hübrischt,
qui est le chef du Parti communiste, le secrétaire général du Parti communiste est allemand,
qui pousse croute-chef à résoudre cette question qui est encore une fois,
et est un problème depuis très longtemps, depuis l'époque de Staline,
qui avait lui-même poussé à une crise où on se souvient en 1948 avec le blocus de Berlin.
Et d'après vos recherches, ce voyage n'aurait jamais dû avoir lieu,
en fait il s'agirait plutôt d'un malentendu, c'est vrai ?
Absolument, en réalité, il y avait une condition à visite de croute-chef aux États-Unis,
cette condition, Eisenhower l'avait posée en disant que ce voyage ne pourrait avoir lieu,
que si croute-chef acceptait une résolution favorable à la question de Berlin West,
qui serait acceptée par les Occidentaux.
En tant que cette condition, elle a un peu l'est passé à la trappe,
et finalement croute-chef n'a compris qu'une chose, c'est qu'il était invité, point.
Il n'y avait aucune condition à sa visite.
Comment se fait-il que croute-chef veuille tellement venir en Amérique,
qu'on dit qu'il avait une réelle fascination pour les États-Unis,
ce qui peut paraître surprenant pour un dirigeant soviétique, bien que...
Enfin, comment vous l'expliquez-vous ?
Absolument, alors croute-chef, si vous voulez, c'est un petit peu le soviétique moyen à l'époque,
les soviétiques ont cette attitude, et les Russes aujourd'hui,
encore une fois ambivalentes, envers l'Occident d'un côté.
Donc vous avez l'anti-occidentalisme, l'anti-américanisme primaire,
on va dire, dans la propagande, dans les discours officiels,
et puis en même temps une fascination pour l'Occident, pour les États-Unis notamment,
depuis très très longtemps.
C'est quelque chose qui remonte au XIXe siècle en réalité.
Pendant longtemps, on avait toute une littérature qui a comparé la Russie et les États-Unis,
qui était, on disait, des pays très proches sur plein de plans.
Et croute-chef lui-même, si vous voulez, tributaire, il portant lui cette culture ambivalente,
la fascination pour les États-Unis, et d'autre part,
ça c'est très important aussi, c'est quelqu'un qui aime voyager.
Contrairement à Staline, par exemple, de ce point de vue-là,
on a souvent opposé les deux hommes, Staline, qui s'est très très peu rendu à l'étranger.
C'est lui qui a insisté pour organiser la conférence de Yalta, donc, en 1945, ça se peut.
La seule fois, il s'est rendu à l'étranger pendant la guerre stéatérant en 1943.
Alors que croute-chef, c'est un type qui voyage, qui aime ça, qui aime se déplacer,
qui aime rencontrer les gens, on va dire, c'est une bête de scène.
Mais ça se voit d'ailleurs.
Et ça se voit, il a eu de la pratique, si vous voulez, à l'époque de Staline.
Nos auditeurs savent peut-être, ils ont lu peut-être le livre de Sébastien Montéfioret
qui est raconté, avec moultes détails,
les soirées passées à la dacha de Staline au cours desquelles croute-chef amusait la galerie,
amusait Staline, Staline lui demandait de danser le Gopak,
la danse traditionnelle ukrainienne.
Il demandait de danser avec Malenkov, avec un autre homme.
Enfin, vous imaginez le genre d'atmosphère qui devait y régner, évidemment,
l'alcool coulait à flots.
Et croute-chef était habitué à ce rôle de clown de bête de scène.
Donc, il va jouer ce rôle de bête de scène de clown, d'acteur,
en imitant des colères, des colères noires.
C'est vrai que c'était quelqu'un de colérique.
Mais c'était souvent, comme vous l'avez dit, simulé.
Voilà. Donc, il a envie de visiter les États-Unis.
Ça fait très longtemps qu'il veut s'y rendre.
Et il est déjà allé dans plein de pays étrangers, mais pas aux États-Unis.
On continue à parler de ce dirigeant soviétique atypique,
après avoir écouté Jonathan.
Au revoir.
Ce n'est pas la fin
Je n'inmontirai pas
Tout ne va pas bien
Mais ce n'est qu'un au revoir
Au moins jusqu'à demain
Je ne te la prends pas
Le contraire de tout n'est pas rien
Je sais
Le goût est amère
Je sais
Tu crois que je m'en vais
Pour de bon
Pour tant aussi amère que soit mon départ
Tu sais
Que rien ne s'arrête jamais
Complètement
Il y a encore de toi
Dans mes sentiments
Ce n'est qu'un au revoir
Ce n'est pas la fin
Je n'inmontirai pas
Tout ne va pas bien
Mais ce n'est qu'un au revoir
Au moins jusqu'à demain
Je ne te la prends pas
Le contraire de tout n'est pas rien
Qui sait
Qui t'en s'est battu
Qui sait
Nos fantômes volant dans l'air
Et tout le monde
Sûrement fou comme une dernière prière
Tu sais
Si j'étais là tu ne l'as pas su
Et je pourrai
Il est fait en tant qu'un royaume
Et tes sentiments
Ce n'est qu'un au revoir
Je sais
Il dénonce les crimes de Stalin
Il aurait pu être renversé
Et puis il va faire copain-copain
Avec les stars Louis Hood
Aux États-Unis
Sa position était très solide
A cette époque-là
En 1959
Crouchef est à l'apogée
De sa toute puissance
Au sein du Politburo
Le Présidium
L'organe dirigeant soviétique
En 1957 il a déjoué
Un complot
Qui visait à le renverser
Par d'anciens Staliniens
Parmi lesquels Molotov
L'ancien ministre des Affaires étrangères de Stalin
Et en 1959
Il est vraiment
Il se sent tout puissant
Il se sent libre de faire ce qu'il a envie de faire
Et donc de se rendre aux États-Unis
De se rendre dans l'entre du capitalisme
Dénoncer on le sait
Dans la propagande soviétique
Comme étant un pays où tout va mal
Qui va vers le grand chaos
Il n'y a pas trop
Il a tellement entendu de choses
Et c'est un type qui est méfiant
Naturellement de tout ce qui est écrit
Il ne croit pas toujours dans ce con
Dans ce qu'il lit d'ailleurs il ne lit pas beaucoup
C'est pas quelqu'un qu'on peut qualifier d'intellectuel
Il veut voir par ses propres yeux
Il veut se rendre compte de ce qui se passe
Il a une vraie curiosité
A l'origine de ce voyage
Il y a bien sûr une intention diplomatique
Les soviétiques nourrissent
Un important complexe d'infériorité
Nous sommes arrivés à tant de prouesses
Dans le domaine spatial, notamment
Pourquoi nous ne sommes toujours pas
Sur le même plan que les Américains
Pourquoi nous n'avons toujours pas rencontré
Les Américains
Et ça fait partie de la politique de Crouchef
La coexistence pacifique qu'il a annoncé en 1956
Au 20e Congrès
Et c'est une illustration de cette coexistence pacifique
Des systèmes que tout oppose
Capitalistes, communistes
Ne sont pas voués à se détruire
Par des armes nucléaires
Et d'autres armes échangées
Coopérer des étudiants
Peuvent se rendre par exemple aux États-Unis
Et des Américains
Peuvent se rendre rendure, etc
Vous avez des échanges dans le domaine du cinéma
Puisqu'on a parlé d'Hollywood qui vont se mettre en place
A la fin des années 50, c'est très important aussi
Et donc c'est une illustration
Et si vous voulez c'est un ambassadeur
De cette coexistence pacifique sur place
Et puis c'est très important
C'est une opération de propagande
Ou de contre-propagande si on veut être précis
Vous avez dit aussi, aux États-Unis
Ce qui prévaut c'est l'image du Bolshevik
Le couteau entre les dents
C'est donc une culture anticommuniste très forte
Qui prévaut
Et c'est pour casser cette culture anticommuniste très forte
Que Khrushchev vient aux États-Unis
Alors on peut comprendre dans cette logique
Les bénéfices que peuvent en tirer
L'union soviétique
Peuvent en tirer l'union soviétique
Mais les Américains ils ont
Qu'est-ce qu'ils ont voulu à gagner eux
Au-delà de la coexistence pacifique
Alors pour les Américains
Essayez d'apaiser Khrushchev
N'oublions pas encore une fois
Que Khrushchev a lancé cet ultimatum
Qui fait peur
En novembre 1958
Il a dit aux Occidentaux
Vous avez 4 mois pour négocier
Avec l'Allemagne de l'Est
Nous servons d'intermédiaire
Pour conclure un traité
Autour de la question de Berlin West
Encore une fois Berlin West
C'est une tumeur cancéreuse pour Khrushchev
Vous avez chaque mois
Des milliers de personnes qui quittent
L'Allemagne de l'Est qui fuit
Via Berlin West
Puisqu'à l'époque on peut très bien partir
Soit par bus, soit par voiture
En métro même
C'est pour ça que le mur sera construit
Au 1961 c'est une fuite
C'est un risque économique très important
Vous avez un risque de crise économique
Des fondrements économiques
Même pour la RDA
Vous avez Holbrich le chef de la RDA
Qui pousse Khrushchev à agir
Et pour les Américains
C'est un risque de guerre
Quand même derrière Khrushchev le dit
On peut comparer la crise de l'époque
A celle d'aujourd'hui
Les Américains vont-ils se montrer
Capables de défendre leurs alliés
L'Allemagne de l'Est, Berlin West
Au risque de provoquer une guerre nucléaire
Télé la question qui est posée à l'époque
C'est un parallèle à mon avis
Avec la guerre en Ukraine aujourd'hui
Le problème c'est qu'ensuite
Tout ça tombe un peu à l'eau
Puisque les soviétiques repèrent
Le pilote Aïzolo aurait pris la main dans le sac
Mais il n'y en bloque les accusations d'espionnage
La situation se tend
Et puis bien sûr après il y a la crise de Cuba
Donc le...
Le Khrushchev ouvert
C'est pour ça que je pense
Oui j'avais raison de faire
Cette confusion
Khrushchev a posé les bases
De ce que sera plus tard la perestroïca
Le rapprochement avec l'Occident
Le dégel, la coexistence pacifique
Ce sont des idées mises en pratique par Khrushchev
La réhabilitation
Les publications d'auteurs interdits etc
Mais là on s'éloigne du sujet
Replaçons un petit peu la chronologie
59 vous avez le voyage de Khrushchev
Qui se passe plutôt bien dans l'ensemble
Il part des États-Unis en amis
Le problème c'est que l'année suivante
Vous avez dit vous avez cette crise
De l'avion U2, un avion espion
Et à ce propos il faut quand même souligner
Pourquoi est-ce que c'est une tumeur cancéreuse
Berlin West pour les soviétiques
C'est parce que Berlin West c'est aussi
Enorme au cœur du monde communiste
Qui permet d'avoir une vue imprenable
Sur le monde communisme
Via des satellites espion etc
Via des bases d'espionnage
Donc ça c'est très important
Donc vous avez en 1960 cette crise
Qui montre qu'il y a un tournant
Un vrai tournant
D'aggravation des tensions
Qui vont aller croissant jusqu'à cette crise de Cuba
En octobre 1962
On vous avait parlé qui est l'apogée
On peut le dire de cette guerre froide
Qui va continuer plus tard, mais on aura plus
Ce genre de crise aussi terrible
Et puis on revient entre le voyage
Et la crise de Cuba
Encore une fois c'est Berlin
La question de Berlin ne sera pas résolu
À la suite de ce voyage
Elle ne sera pas résolu à la suite
De ce sommet de Paris en 1960
En 1961, Crouchef rencontrera
Le successeur des ANOWR Kennedy
Il va penser que Kennedy c'est un petit jeune
Qui pourra se mettre dans la poche
Et c'est ce qui va lui donner des ailes
Tout est lié si vous voulez
Et puis le fait que l'Union Soviétique
Soit proche de Cuba
Est un vrai problème
Une épine dans le pied pour les américains
Puisque Cuba est à quelques encablures
De la Floride on le rappelle
On arrive à la fin de cette interview
C'est dommage
On nous dit un mot de Brezhnev
Leonid Brezhnev, l'anti-héro
C'est votre biographie
La biographie de Brezhnev
Vous résumez cet homme comme l'anti-héro
Que voulez-vous dire ?
Alors l'anti-héro
C'est qu'on a une image négative de Brezhnev
On se souvient du Brezhnev vieillissant
Sénil de la fin de sa vie
Bardet de médailles
Pouvant à peine énoncer
Quelques phrases simples
Dans ses discours etc
C'est une image d'anti-héro qui est restée
Et c'est aussi d'une certaine
C'est très intéressant
C'est une stratégie politique pour Brezhnev
Pendant des années pour rassurer
Son entourage sur ses intentions
Et rester au pouvoir aussi longtemps
Parce qu'il est resté au pouvoir pendant 18 ans
Il y a une continuité entre Brezhnev et Khrushchev
Parce que le sujet de notre
Cette émission c'est quand même Khrushchev
Brezhnev, même s'il a participé
Au complot de 64
Qui a permis de dévincer finalement Khrushchev
Il a repris beaucoup d'idées de Khrushchev
Et lui-même se rendra aux Etats-Unis
D'ailleurs en 1973
Dans des conditions très différentes du voyage
De Khrushchev de 59
Khrushchev en 59 c'était, vous l'avez dit
Il est suivi par les journalistes
4 heures sur 24
Brezhnev en 1973
C'est un homme qui est isolé
Qu'on ne voit pratiquement pas
Et c'est là l'une des clés
Finalement de ce déclin
L'empire soviétique qu'on va connaître
Plus tard sous Gorbachev
Et Brezhnev c'est...
On pense à Brezhnev
Glacie soviétique
À l'époque Brezhnev
Peut-il...
Imagine qu'un jour
Ce glacier puisse se fendre
Merci infiniment
Merci à vous
Au revoir
Sous-titres réalisés par la communauté d'Amara.org
C'était Affaire sensible aujourd'hui
Le voyage Khrushchev aux Etats-Unis
Une émission que vous pouvez réécouter
En podcast bien sûr
A la technique aujourd'hui
Il y avait Florian Dorimini
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durée :00:54:40 - Affaires sensibles - par : Fabrice Drouelle, Franck COGNARD - Aujourd’hui dans “Affaires Sensibles”, l’histoire d’une rencontre improbable, celle d’un leader communiste de l’URSS et du peuple américain, en pleine guerre froide. - invités : Andreï KOZOVOI - Andreï Kozovoï : Professeur à l'Université de Lille - réalisé par : Marion Le Lay