Hondelatte Raconte - Christophe Hondelatte: Le vol des bijoux de la Begum - Le débrief

Europe 1 Europe 1 10/29/23 - 12m - PDF Transcript

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J'ai très envie de savoir pourquoi Jean-Pax Méfret, cette histoire-là vous a intéressé.

Vous avez longtemps été journaliste au Figaro Magazine et votre spécialité, c'est le politico judiciaire.

Là, il y a du judiciaire, il n'y a pas des masques de politico.

Ou alors, vous croyez à la thèse du commissaire Valentin ?

Non, mais tout ça se passe sur fonds de guerre quand même.

Il ne faut pas oublier que la guerre, cinq ans plus tôt, c'est encore là.

La guerre se termine, que Valentin, qui n'a jamais été dans la police judiciaire,

a été nommé directeur de l'APJ parce qu'il présidait la Commission des Purasions,

que Berthot, qui a été nommé par Jules Mock à la direction de la sûreté urbaine de la police d'aujourd'hui,

Berthot est très opposé à Valentin.

Donc il y a une guerre antérieure, c'est ça qui vous a intéressé ?

C'est ça qui est intéressant.

Et puis alors, de savoir que ce qui s'est passé souvent pendant la guerre,

c'est que des résistants ont été internés dans des camps avec des voyous et des amitiés se sont liés.

Et c'est ce qui s'est passé avec Polo le cas.

Et c'est donc ça qui nourrit la suspicion de Valentin en vérité ?

Non, ce qui nourrit la suspicion de Valentin, d'abord, que Berthot appelle le Anton.

Ce qui nourrit la suspicion de Valentin, c'est que ce type est un église.

Il se croit encore président de la Commission des Purasions où il avait le droit de tout sur...

De vie et de mort ?

Oui, tout à fait.

Et surtout de supprimer les carrières.

Et il n'accepte pas Berthot parce que Berthot le renvoie à chaque fois à sa place et il décide de s'attaquer à Berthot.

Et ce qu'il faut savoir, c'est qu'il se passe quelque chose de très important quand même au procès,

c'est que Berthot vient témoigner, on lui demande.

Il finit par venir ?

Ah, il vient, oui, tout à fait.

Il vient et il y a un autre grand moment, c'est quand Valentin dit...

L'homme, la tête pensante du braquage de la bigame, c'est Pierre Berthot.

Il dit ça comme ça ?

Il se croit, autorisale, dire, c'est parce qu'il se sent puissant.

Oui.

Et puis il dit ça devant la barre, quoi.

Et quand Berthot, lui, est entendu, alors on lui parle de son amitié avec le cas.

Oui.

Et il explique.

Il explique pourquoi on trouve son numéro dans le petit carnet.

Oui, tout à fait.

Il dit quoi ?

Mais il dit surtout ce qui le lit à le cas.

Il dit, j'ai fait la connaissance de le cas dans ce cas d'internance, c'était près de Toulouse.

Des voyous voulaient nous poignarder un soir, le cas était intervenu.

Celui doit la vie.

Oui, on lui doit la vie.

Et en plus, il dit une chose qui est quand même pour un directeur de la police qui parle d'un voyou, c'est assez fort.

Il dit le cas à le sens de l'honneur.

Et le président du tribunal, le président des assises ne comprend pas.

Comment vous, directeur de la police, pouvez dire ça d'intruant ?

Il dit, j'ai dit qu'il alluait le sens de l'honneur et pas le sens de l'honnêteté.

Oui, c'est intéressant parce que c'est une génération de voyous qui ne ressemble pas du tout à la génération d'aujourd'hui.

C'est ce qu'on appelait les beaux mecs.

Oui, c'était les beaux mecs.

Le cas, il avait fait triomphe.

Finalement, le vice sur la vertu puisqu'il avait épousé la fille du président de la société des auteurs.

Il vivait à Marseille.

Il avait un yote sur le vieux port et il recevait tout le gratin marseillais à sa table.

Et il était inséré dans la société marseillaises.

Et puis les Marseillais, ils aimaient bien à l'époque sans canailler, avoir un voyou dans ses relations s'apposer.

Il y a un truc qui peut surprendre les gens qui ne réalisent pas qu'il y ait un gacan qui est un personnage.

Il y a toujours un gacan aujourd'hui, mais il a perdu un peu de...

Mais ils ont surtout perdu de l'argent.

Les Ismailiens se rendu compte que les sous qui donnaient à la gacan étaient destinés à créer des écuries de course.

Ils ont cessé de lui donner.

On va faire les fêtes. Ils ont donné beaucoup moins.

On est surpris, malgré tout, par la manière dont le pouvoir semble se mettre au service de la gacan.

C'est dingue.

Oui, parce qu'il est riche.

Tout simplement.

Et elle, c'est une femme étonnante.

Elle est comment ? Elle est idiote ?

Ah non, elle est futée.

D'abord, elle se convertit à l'Islam avant de rencontrer la gacan.

Parce que lorsque la guerre éclate, elle est en Égypte, elle reste en Égypte.

À la cour du Roi Farouk.

Et là, c'est dans le faste luxe.

Effectivement, c'est un mariage d'amour. Quand tu vois la photo, d'ailleurs, où ils sont côte à côte, on comprend.

On comprend que c'est un mariage d'amour, lui, il est au bord, au bout de sa vie.

Dans la planitude.

Et puis, ils ont une bonne dimension.

Elle fait près de 1,90 m par là.

Et puis, il est tout juste à 1,60 m.

Alors Jean Pax, mes frés, évidemment, j'ai plein de petites questions comme ça.

Parce que c'est marrant à raconter, puis on comprend pas tout.

Même en le racontant soi-même, si on n'a pas le dessous du dessous de tout ça.

Et le contexte historique est intéressant.

Pourquoi est-ce que Valentin Sétouff, quand il découvre que l'un de ses subordonnés, un autre commissaire,

a été mis au service des détectives privés de la Tyler,

qui défendent les intérêts de la Lloyds dans cette affaire, pourquoi il est furieux ?

Il est furieux, parce que j'imagine.

Là, ils me disent, pourquoi ?

Mais parce qu'ils pensaient pouvoir gérer cette affaire.

Et là, c'est la police marseillaise.

Et la police marseillaise, c'est à elle, c'est grâce à un commissaire truchy,

qu'on trouve les bijoux, parce qu'ils sont...

Avec Valentin, on les aurait probablement pas tirés.

Et avec la Tyler, non plus.

Valentin fait des enquêtes avec sa femme.

Ah bon ?

Et son fils.

D'accord.

Dans sa voiture.

Oui, tous les trois, ils ne sont pas...

Oui, mais c'est assez étonnant.

Mais ils ne comprends pas que d'autres policiers s'intéressent à cette affaire,

cette affaire, c'est à lui.

Les cas, monsieur Paul, il a reconnu à un moment donné

qu'il était à la tête de cette équipe ou pas.

Oui.

Alors, Paul Leucas, c'était un petit homme...

Les voyous de cette époque, ils...

C'était pas les baraques.

Il faisait un mètre 60, 65, comme le fameux voyous Corse,

qu'on appelait le féminariste et qui exécutait ses victimes,

avec Auchalumeau.

Il faisait un mètre 50, aussi.

Et le cas, lui, il était...

Il avait été mêlé à l'attaque du train d'or à Marseille.

Oui.

L'attaque du train d'or, c'est une attaque qui avait rapporté

beaucoup de bijoux et de diamants.

Enfin, qu'il avait été volé.

Il s'était fait sa réputation sur cet attaque du train d'or.

Donc, il était respecté.

Il était le boss, quoi.

Ah ouais, c'était...

Oui, c'était l'homme qui faisait les coups.

Après, bon, après l'affaire de Marseille, il était parti...

Il s'est sauvé, il est parti aux États-Unis,

puis en Amérique du Sud.

Il est revenu à Tangers.

Et c'est là où il a commencé le trafic des cigarettes,

des blondes avec la fameuse affaire du Combinati.

Tangers était une base où se trouvaient tous les voyous

dont Manouche, la femme de Carbon,

et tous les voyous en fuite, c'était réfugié à Tangers.

Et de Tangers, il lançait des opérations à travers les Méditerranées

en direction de Marseille avec le trafic des cigarettes blondes.

Petite question qui reste en l'air aussi.

Il y avait un complice dans la ville-là.

Quelqu'un qui a dit, la Gacan part, elle aura sa petite mallette,

elle aura ses genoux, ils prennent telle route.

Non, alors ça, d'abord, il prenait toujours la même route.

Ensuite, il y avait...

Sans protection.

Sans protection, oui.

Avec le 120 patates.

Oui. Alors, il y avait un anglais,

une espèce de sorte de gabin qui...

Des gabins gentlements d'Epsorin, quoi,

qui fréquentaient les...

La Gacan.

La villa.

La villa.

Parce qu'il avait des...

Donc, il a tuyauté.

Il avait des attentions pour une petite bruit de souverette.

Donc, il a appris.

Mais il a appris que lorsque la bégame se déplaçait,

elle se déplaçait avec beaucoup d'argent.

Alors, quand elle partait,

des fois, il y avait pour un milliard de bijoux.

D'accord.

Donc, le cas s'est trompé.

Parce qu'il pensait qu'elle...

Mais là, elle allait pas loin.

Elle allait qu'à deux villes.

Elle allait juste à deux villes.

Un petit diamant.

Pourquoi est-ce qu'ils rendent les bijoux ?

Ça, c'est étonnant.

Alors, vous pouvez dire que c'est moi qui l'aurais conseillé,

mais tant qu'à se faire condamner, autant garder les bijoux.

Oui.

Mais d'abord, il faut les revendre après les bijoux.

Et là, c'était difficile.

Ils en ont vendu la fameuse marquise.

C'était d'ailleurs amusant.

Retaillé.

Oui.

La marquise, ça avait été offert par le week-end.

J'avais pas d'eau quand même.

L'histoire de ce diamant.

Et lorsque la ABM a regardé ce diamant au procès,

au tribunal, elle le portait tout juste

si elle n'a pas porté à ses lèvres,

il faut savoir que la marquise, elle a été récupérée

par le commissaire Chen Viet,

à Paris, dans la braguette du reseller qui venait de la...

De la récupérer.

Non, et puis qui venait de transformer un peu le...

De la tailloté.

Voilà, la tailloté.

Et il l'a acheté à qui ?

Le reseller.

Ça venait de...

De Marseille, du coup.

Directement.

De Polo.

Oui, oui.

De Polo, le cas.

Merci Jean-Pax Méfret.

Je pense qu'il y a absolument plus personne en France

qui est capable de raconter cette histoire

avec tous les détails que vous donnez.

Je pense que vous êtes le dernier à la raconter.

Non pas que vous l'ayez vécu directement,

mais que ça vous est passionné.

Ça donne un livre que les fans pourront trouver

sur Internet et chez les libriens.

Oui, je crois qu'il est un peu pas...

Il est en Kindle, en tout cas.

Il est en Kindle.

Il est en Kindle.

Il est en Kindle.

Il est en Kindle.

Il est éternel.

Le vol des bijoux de la Bégum,

les dessous de l'enquête chez Pigmalion.

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En 1949, le Prince Aga-Khan et son épouse la Bégum sont braqués à la sortie de leur villa du Cannet, sur la Côte d’Azur. Les voleurs repartent avec une mallette de bijoux d’un montant de 220 millions de francs.