Les Grosses Têtes: LE LIVRE DU JOUR - "Une jeune fille en feu" de Gérard de Cortanze

RTL RTL 10/18/23 - Episode Page - 8m - PDF Transcript

– RTL, le livre du jour. – Ah, décidément, l'émission est religieuse aujourd'hui,

puisqu'on va parler d'une jeune fille en feu, et cette jeune fille...

– Jeanne d'Arte. – Non.

Mais vous n'êtes pas loin, c'est une sainte Christine, l'admirable, sainte et rebelle.

C'est un roman publié chez Alba Michel, mais c'est un roman biographique signé Gérard de Cortance.

Gérard de Cortance, on l'avait eu il y a quelques mois ou quelques années au téléphone

pour nous parler de Frida Kahlo. Il a fait des dizaines et des dizaines d'olives, vous le connaissez sûrement.

– C'est un collègue, nous sommes tous les deux à l'Académie Royale de Belgique.

– Ah ben bravo, merci Philippe Claudel. – Il faut que je fasse la bête.

– Non, je le dis simplement. – Oui, non, non, tu ne dis pas simplement l'Académie Royale.

Je suis dans le concours, nous sommes dix, il y a moi.

Et l'Académie Royale de Belgique, on ne candidate pas, c'est...

– On t'appelle. – Mais oui, mais bien sûr.

– Vous allez pouvoir lui parler dans un instant, il sera au téléphone Gérard de Cortance

pour qu'on parle avec lui de son nouveau roman, son nouveau livre, « Une jeune fille en feu ».

Mais je me disais qu'au fond, puisque lui-même a beaucoup écrit, peut-être qu'à jour,

il y aura une biographie de Gérard de Cortance,

parce que serait-que lui-même, à une vie assez étonnante,

une famille aussi incroyable, d'ailleurs en préparant cette émission,

j'ai appris que dans sa famille maternelle, il y a quelques décennies pour ne pas dire siècle,

il y avait une personnalité, une personnalité, d'ailleurs, qui a fini condamnée à mort,

pendue à Naples le 11 novembre 1806,

parmi donc les ancêtres de M. Gérard de Cortance,

qu'on va avoir au téléphone dans un instant,

qui est cette personnalité qui fut pendue à Naples le 11 novembre 1806.

– C'est une femme ? – Un homme.

– Un homme. – C'est un rapport avec Napoléon.

– Alors ça, un rapport avec Napoléon. – Parce qu'il y avait un roi, un homme,

– Vous avez raison ? – C'est le frère de Napoléon.

– Absolument, parce que c'est un des chefs insurgés napolitains contre l'armée de Napoléon.

– Alors ça va être un... – Frère de Diavolo, pardon.

– Frère de Diavolo ? – Frère de Diavolo, bonne réponse de Gérard Vignon.

– Tu peux te donner la... Gérard, tu vas donner l'ordi-vaccin, s'il te plaît.

– On se moque et il y a 5 minutes. – Là, c'est grâce à L'Oréal et Hardy.

– Eh oui, Frère Diavolo, effectivement, c'est d'ailleurs le...

Vous avez raison, le titre d'un film avec L'Oréal et Hardy,

il joue les compagnons de Frère Diavolo.

Et c'est vrai, alors Gérard de Cortance, bonjour, que vous êtes un descendant de Frère Diavolo.

– Ah oui, absolument, Mickey Lepezza, oui, oui, oui.

D'ailleurs, ma mère, qui est toujours vivante, qui a 94 ans.

– Elle a bien connu. – Oui, et tout à fait, Frère Diavolo, féminin.

– Héros, brigands, Frère Diavolo, chef des insurgés contre Napoléon,

il fut condamné à mort et pendu en 1806.

– Vous savez qui l'a arrêté ? – Allez-y, dites.

– Eh ben, c'est le père de Victor Hugo.

– Ah ça, alors Léopold Hugo, c'est ça.

– C'était le père de Victor Hugo, qui était soldat général dans les troupes napoléoniennes, à Naples.

– Plus de 90 livres signés Gérard de Cortance, et le dernier concerne une sainte.

Une sainte dont, je dois dire, j'ignorais l'existence.

On a parlé de Jeanne d'Arc, parce que vous avez appelé ce roman biographique

« Une jeune fille en feu ». Mais non, ce n'est pas Jeanne d'Arc, cette jeune fille en feu.

D'ailleurs, elle pouvait traverser le feu parce qu'elle en réchapait cette sainte Christine.

– Ah oui, ça, c'est une sainte liéjoise, donc il vit à la frontière du XIIe siècle, XIIIe siècle.

Au fond, si on faisait une bande destinée aujourd'hui, on dirait qu'elle serait dotée de super pouvoirs.

Si on faisait un film, il faudrait des effets spéciaux extraordinaires.

Elle parle aux oiseaux, elle l'évite, elle ressuscite des morts,

elle est douée de l'esprit de prophétie, puisqu'elle annonce la prise de Jérusalem par Saladin en 1187.

Et surtout, elle a une expérience qui est proche de ce qu'on appelle aujourd'hui les « Exclanances OEMI »

ou alors les « Transchlamétiques » ou le « Coma ».

Elle est envoyée comme ça dans l'au-delà, et elle revient avec une mission.

– C'est Chantal, en fait.

– Faire le lien entre les vivants et les morts.

– C'est un rôle pour Chantal Yatsou.

– C'est qu'elle annonce aux vivants l'existence du purgatoire,

ce qui fait d'elle une érétique, parce qu'à l'époque, personne ne parle du purgatoire.

– Oui, il y a l'enfer, le paradis, mais il n'y a pas l'entre-deux.

– Il n'y a pas encore le purgatoire.

– C'est elle quelque part qui invente l'entre-deux, le fameux purgatoire.

– Quelque part, c'est elle qui invente le purgatoire.

Est-ce qu'elle est intéressante chez cette femme ?

En fait, c'est qu'elle est deuxversante.

D'un côté, il y a la mystique chrétienne qui est intéressante,

et de l'autre côté, elle agit totalement dans le siècle,

puisqu'en fait, elle va militer.

C'est une féminice, c'est une fémène avant la lettre.

– Oui, c'est sainu, elle va manifester sainu sur un cheval, dans la forêt.

Ce que vous nous racontez dans ce livre est absolument incroyable.

J'imagine que vous avez beaucoup recherché, enquêté pour signer cette biographie

qui commence d'ailleurs par sa résurrection.

C'est incroyable, c'est son enterrement.

Elle est toute jeune, d'ailleurs, quand elle mort au départ.

– Elle a 15 ans, oui.

– Elle a 15 ans, elle garde les animaux.

Ses parents, elle est orpheline, elle a encore ses sœurs, je crois, au départ, voilà.

Et elle est encore toute gamine, mais elle va mourir.

Et au moment de son enterrement, elle est dans l'église,

et là, on voit que ses yeux commencent à bouger.

Comme vous dites, on peut dire qu'elle a sillé.

J'aime bien ce verbe « sillé ».

Vous dites « Christina a sillé » à plusieurs reprises,

comme le font les gens de théâtre quand ils doivent simuler les pleurs.

C'est s'ils et ses paupières ont battu, comme il est d'usage devant une lumière trop forte

ou après le sommeil ou à la suite d'une émotion.

Mais ce n'est pas tout, après, elle va commencer à respirer.

Un souffle léger sans part d'elle.

Et puis, c'est la force de Dieu qui est en elle,

qui la pousse, qui la fait se dresser sur son séant,

rejeter le linceau, bouger les bras comme le ferait un oiseau.

Et là, elle se met à voler dans l'église.

C'est la résurrection de la fameuse Christine.

– On buvait beaucoup à l'époque.

– Oui, et alors, en fait, ce qui est intéressant,

c'est qu'elle ne se contente pas de ressusciter et de porter une parole christique.

C'est-à-dire qu'elle se bat pour la libération des femmes à cette époque-là.

C'est-à-dire qu'il faut replacer dans l'époque.

Une femme, à l'époque, elle est mariée de force à douze, treize ans.

Une femme est considérée comme versatilée, réfléchie, criarde.

On dit qu'elle jette des sorts, par exemple.

Et alors, j'ai lu un texte où on explique

que la parole d'une femme est nulle et non-avenue devant la loi.

– Quelle belle vote !

– Elle est encore moins importante que c'est d'un musulman, d'un lui ou d'un sœur.

– En fait, elle a lancé Mitu, Votre Sainte-Christine.

– C'est une Saint-Juliet Jaune qu'aurait lancée Mitu.

Elle lit les écritures.

Et ça, alors, c'est totalement hérétique pour l'époque.

Elle va créer un mouvement qui s'appelle les femmes errantes,

qui vont donner les beguines.

Et ça va tellement emmerder l'église

que finalement, au bout de l'heure, on va les brûler.

Et ça va donner les sorcières.

Je vous rappelle qu'entre le 14e et le 17e siècle, rien qu'en France,

on a brûlé 100 000 femmes.

– Gérard, comment tu es tombé sur ce sujet ?

– J'avais une sœur, une sœur, un sœur Anne, qui m'a raconté cette histoire.

Qui m'a dit, vous qui êtes écrivain, racontez un jour cette histoire.

Et je peux même vous raconter une autre anecdote.

Un jour, je crois, je suis l'hypsoleurs.

Je lui dis, écoute, c'est foutu, tu n'auras jamais le Renault d'eau,

c'est moi qui l'auras à ta place, on était sur la même liste.

Parce que les petites sœurs de Valogne, en Normandie,

sont en train de prier pour que j'aie le Renault d'eau.

Et en fait, j'ai eu le prix Renault d'eau grâce aux prières des petites sœurs de Valogne.

– Ah oui, je pourrais l'avoir, s'il vous plaît, moi aussi, le Renault d'eau.

– C'est pour un mollière.

– Je voudrais donner l'adresse, je voudrais un César et un mollière, s'il vous plaît.

– Une jeune fille en feu, Christine, l'admirable, c'est son surnom,

sainte et rebelle, ça reste un roman, évidemment,

mais un roman biographique de sainte Christine,

s'est signé Gérard de Cortance chez Alba Michel et c'était le livre du jour.

– Merci.

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