Les Grosses Têtes: LE LIVRE DU JOUR - "Ni pleure ni pardon", de Vincent Quivy

RTL RTL 9/11/23 - Episode Page - 8m - PDF Transcript

RTL, le livre du jour.

– Le livre du jour est signé Vincent Kivi, ça s'appelle « Ni Pleurs, Ni Pardons ».

C'est un premier roman, même si Vincent Kivi a déjà publié de nombreux ouvrages

en tant que journaliste, historien, mais il n'avait jamais tenté la fiction,

on va en parler avec lui dans un instant.

Et dans ce livre, il est question, à un moment donné, de quelqu'un qui fut fusillé.

– Oh ! – Oui, je sais que vous aimez bien les condamnations à mort.

– Oui, monsieur, et que vous en êtes un spécialiste. – Oui, mais je ne suis pas pour la peine de mort.

– Monsieur Paul Alcaradon, je me doute que vous n'êtes pas pour la peine de mort.

– Sauf pour certains. – C'est quelqu'un qui fut fusillé.

Pour Tohaine, vous voulez dire…

– C'est gentil, ça peut être trop. – C'est quelqu'un qui appelle mon avocate tout de suite.

– Il pourra rien faire. – Arcellement.

– C'est quelqu'un qui fut fusillé. Je vais vous donner la date exacte le 11 mars 1963 au fort Divri.

– Bastien Thierry. – Bastien Thierry.

– Jean Bastien Thierry, bonne réponse collective.

– Ah ben là.

– Vous pouvez rappeler pourquoi Christine O'Crenth…

– Attentat contre le général de Gaulle. – Exactement, il avait dirigé l'attentat du petit Clamard

le 22 août 1962, dans le but de supprimer le général de Gaulle.

– Bonjour Vincent Kivi. – Bonjour l'envequillé.

– Il est question, effectivement, à mon donné de Jean Bastien Thierry,

puisque vous écrivez ce livre à la deuxième personne du singulier,

vous dites à propos de votre héros, celui dont on suit les aventures à travers votre livre,

vous lui dites, tu as un sursaut après avoir lu à la une des journaux

qu'un des comparses de ton père, Jean Bastien Thierry,

a été fusillé pour avoir organisé un attentat contre de Gaulle.

On comprend à travers cette phrase, déjà, que dans votre livre,

on est au cœur des armées secrètes, on peut dire ça comme ça.

– Oui, c'est ça. Alors après, on est au cœur tout en étant un peu en marge,

parce que le héros, justement, n'est pas du tout mêlé à ça.

Il est un peu la victime de cette ambiance et de ces événements,

parce qu'il en est que le fils, effectivement, d'un des activistes de l'OAS,

donc qu'au fond, il est un peu le jouet de ces gens qui agissent dans l'ombre,

mais que lui, il ne revendique pas du tout.

Il est comme ça, il y a 17 ans, et il essaie au contraire de se sortir

de cette espèce de nébuleuse qui l'enferme.

– C'est ce que vous lui faites dire, d'ailleurs, à un moment donné,

parce que son père est absent, forcément, puisqu'il est recherché,

ennemis public n°1, et vous lui faites dire à votre héros,

vous savez, je suis son fils, pas son lieutenant,

je ne juge pas l'officier, je juge le père,

et franchement, je le condamnerai bien par Contumas, moi aussi,

parce qu'il a déserté le foyer familial comme le commando para.

Là, on est au cœur du livre.

– Oui, tout à fait.

Parce qu'en plus, effectivement, d'être un activiste recherché

qui s'occupe pas beaucoup de son fils,

il est aussi un espèce de légionnaire qui va de femme en femme

et qui, du coup, abandonne facilement

les différents foyers familiaux qu'il a créés au fil des années.

Et donc, à cette espèce d'acrimonie politique,

au fond, que son fils lui adresse,

puisque le fils, il faut comprendre qu'il est victime aussi

de cette ambiance, parce que la police, du coup,

essaie plus ou moins de le manipuler pour retrouver le père.

C'est les anciens comparses de son père,

et c'est aussi de le manipuler pour essayer

d'influer sur le poids de ce père.

Et donc, il est effectivement très, très...

inséré dans ce monde sans le vouloir,

et donc, non seulement il en veut à son père

pour être inséré malgré lui dans ce monde,

mais en plus, il en veut à son père,

parce qu'effectivement, il a toujours été absent.

Il s'est jamais occupé de lui,

et puis il a abandonné sa mère aussi pour d'autres femmes.

Donc, il est plein de haine pour ce père,

en fait, c'est un peu le nœud de l'histoire.

– Alors, vous le dites, on le suit depuis ces 17 ans.

Ça commence comme ça.

Tu as 17 ans, à Palma de Maillor,

qu'on le suit aussi à travers les villes,

évidemment, où il va se réfugier,

parce qu'au fond, lui aussi va devoir fuir

comme son père, ceux qui le recherchent.

On ne va pas raconter la deuxième moitié du livre,

mais je tiens à signaler que si vous feuilletez le livre,

ne vous faites pas piéger par les titres de chapitre 25 ou 30,

parce qu'on dit qu'on passe du chapitre 25 au chapitre 30,

il manque 5 chapitres dans le livre.

On pourrait croire qu'on a arraché des pages.

Non, chaque nom de chapitre correspond à l'âge de votre héros.

C'est bien ça ?

– Oui, c'est ça.

C'est-à-dire qu'on le suit, au fond,

l'enfoir du tue, comme vous l'avez dit,

c'est l'idée qu'on le suit au fond pas de très près,

en fait, ce garçon.

Et à la fois, on n'est pas lui.

C'est-à-dire qu'il y a des moments où on arrive plus à le suivre.

Il se perd dans l'espace, il se perd aussi dans sa vie.

Il lui-même, c'est quelqu'un qui qui suit, effectivement, en permanence.

C'est-à-dire, la photo de couverture s'appelle « L'homme qui court »

et ça aurait pu être le titre du livre, si vous voulez.

C'est un homme qui court, qui essaie de rattraper sa vie,

qui n'arrive pas à rattraper, et puis qui suit aussi son père,

qui est pour lui une menace au fond, qui est à la fois une menace concrète

parce qu'il a peur qu'il soit violent contre lui,

mais aussi une menace un peu floue

parce qu'il sent que c'est un monde qui doit suivre.

Et au fond, c'est cette espèce de course sans fin

que je raconte parce qu'au fond, il n'a pas de but.

Que vous racontez en s'adressant à lui, et on vient de le dire et de le répéter,

en disant « tu, tu », c'est la deuxième personne du singulier,

sauf qu'à un moment donné, dans la deuxième partie du livre,

on comprend qui est le jeu.

Je suis le fils d'une femme qu'il a aimé, que le père a aimé.

Alors ça, est-ce que c'est vrai ?

Est-ce que c'est votre cas à vous ?

Puisque c'est vous le narrateur au fond, Vincent Kivi ?

Oui, c'est ça, c'est moi le narrateur.

C'est un roman, je me réfugie derrière le mot fiction

et je préfère laisser...

Le doute.

Le doute.

Et comme ton tour roman, il y a beaucoup de vrais et il y a beaucoup de faux.

Vous connaissez Vincent Kivi ?

Je connais son roman puisque je l'ai reçu.

Oui, absolument.

Ni pleurs, ni pardon.

Vous avez eu d'un seul coup d'écrire en utilisant la fiction,

mais on comprend quand même que c'est un sujet que vous maîtrisez à donf.

J'espère.

Un roman d'apprentissage au spline incondécent, c'est vrai que vous avez raison.

Il y a aussi l'adolescence qui est l'autre sujet du livre

parce que c'est la majeure partie, effectivement, de ce que vous nous racontez.

Il y a 17 ans et quelques mois.

Et très vite, on va la laisser à nos auditeurs

qui auront envie de découvrir votre premier roman publié aux éditions de l'Observatoire.

Ça s'appelle « Ni pleurs, ni pardon ».

C'est signé Vincent Kivi et c'était le livre du jour.

Merci Monsieur Kivi.

Merci beaucoup.

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