Les Grosses Têtes: LE LIVRE DU JOUR - "Les alchimies" de Sarah Chiche

RTL RTL 9/13/23 - Episode Page - 9m - PDF Transcript

RTL, le livre du jour.

Le livre du jour s'appelle les alchimies,

c'est signé Sarah Chiche, c'est au seuil un roman

dont on va parler avec l'auteur.

Dans un instant, Sarah Chiche est au téléphone.

Mais d'abord, vous le savez, c'est le principe.

Une question sur ce roman.

Je ne vous en donne pas tout à fait ni l'intrigue ni le contenu,

parce que ce serait évidemment dévoiler la réponse à la question que je vais vous poser.

Il est question d'un célèbre peintre, un peintre dont le crâne a disparu.

On est en 1888, 60 ans après la mort de ce peintre,

une première exhumation à lieu, on est du côté de Bordeaux,

et à la stupéfaction générale,

le crâne du peintre ne figure pas parmi les ossements.

De quel peintre s'agit-il ?

Pas monet.

Monet, non, peintre français.

Un impressionniste, un impressionniste français.

Comment vous dites ?

Peintre français ?

Un peintre français, non.

Ah, italien ?

Italien, non.

Anglais, anglais.

Anglais, non.

On est donc en 1888, il est mort 60 ans plus tôt, vous dites ?

Un espagnol.

C'est Goya.

Et c'est Goya, donc à la réponse de Christophe Barbier,

aidé par Sébastien Cohen.

Et oui, c'est le crâne de Goya qui a disparu.

Bonjour, Sarah Chiche.

Bonjour Laurent, bonjour à tous.

Alors ce n'est pas le thème principal du livre,

mais c'est entre autres intrigues de votre roman,

cette disparition du crâne que l'on suit aussi

à travers vos alchimies.

Mais c'est d'abord l'histoire d'une femme qui est médecin légiste.

On peut dire ça comme ça ?

Oui, oui.

En fait, c'est une histoire de grosse tête,

si je puis dire, à la recherche d'un crâne.

Voilà.

On a été en 2022 au départ des Canis-Cambon,

qui est médecin légiste dans un hôpital en pleine crise.

Reçoit un soir un maïl énigmatique

où il est question du peintre Francisco de Goya et de son crâne.

Et alors là, stupeur et sidération,

parce que ses parents, qui étaient de grands médecins,

et son parent, un horologue,

avaient beaucoup travaillé sur Goya

avant de devenir des sommités scientifiques.

Et donc, elle est convoquée à Bordeaux

par son mystérieux correspondant,

qui savait être une femme, une octogénère.

Il faut savoir que son père,

à votre personnage, à Camille Cambon,

son père avait écrit tout un livre sur Goya,

un livre qu'elle n'avait pas lu d'ailleurs,

un livre qu'il n'avait pas très bien marché, c'est bien ça ?

Voilà, c'est ça, c'est un livre

qui n'avait été tiré qu'à quelques dizaines d'exemplaires

et qui racontait tout de la vie de Goya.

Ce qui m'a intéressé dans la vie de ce peintre,

c'est que c'est un homme qui a eu mille vies en dune.

Il a commencé comme homme extrêmement ambitieux,

il a absolument tout fait pour plaire aux puissants,

y compris épouser sans amour une femme

dont la famille était introduite auprès de la cour du roi.

Il a réalisé tout un tas de cartons de tapisseries

et en 1792, on est assez vies,

il est foudroyé en pleine rue par une attaque neurologique

dont il va émerger complètement transformé.

Et à ce moment-là, sa peinture va se métamorphoser,

s'obscurcir et devenir ces gravures

qui peignent les désastres de la guerre,

les vies et les vertus de son temps et d'une autre.

Ce qui est fascinant avec Goya,

c'est que quand on regarde ses toiles et ses gravures en 2023,

je peux vous dire qu'elles parlent tout aussi bien de notre monde.

On n'a jamais vraiment retrouvé le crâne de Goya.

Il y a deux recherches à travers ce livre,

la recherche du crâne, mais aussi la recherche de l'histoire,

de la famille, de cette médecin légiste.

Il y a un passage assez amusant où elle explique

cette femme qui travaille à l'institut médicolégal en quelque sorte.

Elle explique, contrairement à mes collègues en cancerologie,

jamais je ne pouvais prédire, il vous reste six mois.

Mais jamais non plus, je ne pouvais dire à un proche de malade,

comme le font les chirurgiens, ne vous inquiétez pas, il va s'en sortir.

Et contrairement à mes consorts et confrères,

que l'on pouvait féliciter à la suite d'un triple pontage

ou d'une chirurgie réussie,

aucune famille ne me féliciter jamais pour la minutie de mes autopsies.

Vous êtes renseigné auprès de vrais médecins légistes pour écrire votre livre.

Ils sont au courant quand ils choisissent la mort,

qu'ils vont pas avoir un retour sur expérience.

C'est normal de ne pas avoir de félicitations.

Comment on devient médecin légiste ?

D'ailleurs, on devient médecin légiste par choix.

Je crois que oui, on devient médecin légiste par vocation.

Il y a un intérêt pour la matière humaine

et de comprendre, vous voyez, dans un idéal de justice,

d'exumer la vérité.

Quelles ont été les dernières instants d'une personne ?

Qu'est-ce qui s'est passé et qu'est-ce qui l'a conduite à la mort ?

En cela, ça se rapproche peut-être du travail d'écriture.

Et pour répondre à votre question,

oui, c'est une fiction,

mais la fiction n'exclut pas la rigueur à mon avis.

Et donc, je me suis rendue dans deux services de médecine légale,

ainsi que dans un service de neuropathologie à Sainte-Anne,

pour voir au plus près comment ces gens travaillent.

Vous évoquez dans votre livre une affaire qui, elle, est un peu moins drôle.

C'est une affaire dont les journaux nous ont fait part.

Et vous vous racontez aussi dans un passage du livre cette histoire.

C'est effectivement les élèves et professeurs

qui, parfois, devent travailler sur certains corps,

personnes qui ont légué leur corps à la science,

des corps qui ont disparu,

quand même peut-être été revendus.

C'est une affaire, un scandale dont il a été question dans les journaux.

Révéler par l'Express.

Oui, je crois même qu'il y avait la famille de José Arthur

et de Michelin Dax dans cette histoire-là.

La secte sataniste, là, qui était tout le monde.

Mais effectivement, vous parlez de secte sataniste.

Ça, ça revient aux trucs, genre...

Vous parlez de secte sataniste.

Il y a un peu de ça aussi à la fin du livre.

Sarah Chiche.

Non, il ne faut pas tout mélanger.

Mais c'est vrai que j'ai voulu commencer par cette affaire

du Charnier de Paris Descartes,

parce qu'elle était assez éditiante

de la façon dont, pendant que des étudiants en médecine,

pendant que des générations et des générations

travaillaient sagement au-dessus de leur tête,

au cinquième étage de cette faculté,

il y avait des corps qui étaient conservés

dans des conditions déplorables.

Mais après, on peut se poser la question de la casquette des violences et des mépris.

Vous voyez, les gens qui travaillaient là-bas

n'ont pas été très bien traités,

parce que ce qui les dirigeait

était aussi en quoi à toutes sortes de difficultés.

Mais pour moi, cette histoire de Charnier de Descartes,

c'est un goya contemporain, vous voyez.

C'est pour ça que j'ai voulu commencer dans le roman par ça.

Et puis, oui, un petit côté sataniste peut-être dans la suite du livre,

puisque les parents et le parent de Camille,

on va découvrir que dans leur jeunesse,

assoifé de connaissances,

complètement nuagées par l'envie de découvrir

et de percer le mystère du génie de Goya,

et ce qui se cache dans ses peintures,

ils vont s'autoriser toutes les libertés,

et s'en faire des expériences.

Voilà, y compris les drogues, les piquets délicles.

On est à ce moment-là, à la fin des années 60,

et il faut savoir que c'était une pratique

assez fréquente chez certains étudiants médecines.

Dans les remerciements, en tout cas,

vous citez quelqu'un que je trouve incroyable,

c'est Philippe Charlier, médecin légiste.

Il parle bien son nom ?

Lui-même, pas Charlier, un Charlier.

Et d'ailleurs, il y a un passage,

je vous évoquais les restes du crâne d'Hitler.

Je crois que lui-même avait enquêté sur cette affaire-là.

Absolument, c'est Philippe Charlier qui est mandaté à Moscou,

où étaient conservés des restes,

dont on n'était pas sûr qu'il s'agissait bien les restes d'Hitler.

Ah bah par les passeurs, il va que d'y penser !

Tout ça, tout ça étant en tout cas passionnant,

à la recherche, évidemment, du passé familial

et du crâne de Goya, ça s'appelle les alchimies,

c'est signé Sarashish.

Oui, c'est très bien, c'est signé Sarashish

et c'est publié au seuil, et c'était le livre du jour.

Merci.

Ne saviez-vous ?

Les grosses têtes vous offrent chaque jour des contenus inédits

accessibles uniquement en podcast.

Tous les jours, Laurent Ruckier et son équipe vous plongent

dans les coulisses de l'émission grâce à des podcasts exclusifs.

L'intégralité des grosses têtes et ses bonus, c'est sur l'appli RTL.

RTL, vivre ensemble.

L'appli RTL, c'est la possibilité de consulter l'actualité du jour

et l'ensemble des articles de la rédaction de RTL.

Vous pourrez recevoir des notifications personnalisées

sur les thèmes qui vous intéressent.

L'actu en direct partout, tout le temps, c'est sur l'application RTL.

Machine-generated transcript that may contain inaccuracies.

Découvrez le livre du jour des Grosses Têtes.



Retrouvez tous les jours le meilleur des Grosses Têtes en podcast sur RTL.fr et l'application RTL.